4.2.1- Impacts économiques
Les inondations sont à l'origine de la perte des
récoltes. Ce qui pose un sérieux coup aux moyens de subsistance
alimentaire de la population. A partir du mois de Juillet (2020), des fortes
pluies affectent la capitale N'Djamena. Ces inondations ont forcé le
déplacement de centaines de milliers de personnes, mais aussi, la perte
des stocks de céréales des ménages. Par ailleurs, des
centaines de milliers d'hectares de terre cultivée ont été
détruits, des milliers de têtes de bétails ont
également été emportés par les eaux et les stocks
des commerçants des marchés inondés ont été
sérieusement affectés. Cette situation a un impact négatif
à la fois sur l'accessibilité des aliments pour les
ménages et la disponibilité des denrées alimentaires de
base sur les marchés touchés par les inondations26.
26 Journal presse écrite Aba-garde novembre
2019
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Les inondations ont occasionné d'importantes pertes de
productions, la destruction des cultures (laitue, tomate, carottes, maïs,
manioc, etc.); la population perd leurs réserves alimentaires ainsi que
leurs animaux. On note une destruction de la production halieutique du fait de
la montée des eaux. Les activités piscicoles sont
perturbées à cause de la vitesse du courant des vents et des eaux
qui ne favorisent pas une bonne productivité entraînant la baisse
des revenus. Le commerce en général est perturbé par les
inondations notamment la vente illicite des produits pétroliers et des
articles divers à cause de l'impraticabilité de certaines voies
de circulation qui entraînent la mévente des produits dans les
zones touchées. Des jours durant, des magasins restent fermés
créant ainsi un manque à gagner pour la population qui pratique
le transport et pour les vendeuses et vendeurs ambulants. Cette population qui
développe de petites activités commerciales ou de services,
génératrices de revenus pour les ménages et pourvoyeuses
de ressources fiscales pour la municipalité sont perturbées
pendant les périodes pluvieuses. Même si les inondations semblent
ne pas être une menace grave pour les grandes sociétés et
les structures économiques, elles constituent un frein ou un handicap
sérieux pour la microéconomie. C'est d'ailleurs ce que reconnait
Adji lors qu'il dit :
Je suis mécanicien depuis plus 10 ans
déjà. Je répare la moto, la bicyclette et un peu la
voiture aussi. Je ne me plain pas pendant les autres saisons mais en saison de
pluie, mon boulot tourne aux arrêts, d'abord mon lieu de travail envahit
par les eaux comme c'est ça une pente et c'est seulement vers novembre
d'abord je veux recommencer le travail parce qu'en ce temps, l'eau quitte
déjà. (Entretien avec ADJI H, 56 ans, mécaniciens,
à Walia, 27 août 2021).
D'après ces propos, nous pouvons dire que pendant la
saison pluvieuse, les activités économiques de la population
tourne au ralenti dû à la stagnation des eaux dans les bas-fonds
ou des zones à pentes. Dans certaines zones inondables, les
activités ne reprennent qu'à partir du mois de novembre.
La commune a connu une grande perte économique car, en
absence d'activités due aux inondations, Il y a une grande perturbation
dans l'exécution des projets de construction des infrastructures
sociales. La commune a perdu également bon nombre de financement de
projet avec leurs partenaires. Les activités socioéconomiques
sont aussi plombées. Pendant que les besoins d'argent s'accroissent, les
revenus diminuent. Les pertes des réserves alimentaires et biens
domestiques sont inestimables.
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4.2.2- Destruction des champs
Les inondations créent d'importantes pertes en produits
agricoles. La destruction des produits agricoles est suivie d'une rupture
totale d'activités en ce sens que les pistes ne sont plus praticables.
Plus de trois quart des ménages vies de l'agriculture perdent leur
autonomie financière car ils se déplacent vers les espaces non
inondés. D'autres ménagent n'arrivent plus à couvrir les
nouvelles charges. Ils changent temporairement d'activités pour subvenir
à leurs besoins. Les inondations détruisent presque tous les
champs agricoles. Elles menacent la survie des ménages agricoles ;
d'où les propos de Ado :
Bien sûr ! Ce phénomène joue vraiment
en leur défaveur. Les animaux ne supportent pas l'excès d'eau,
ça leur amène des maladies de tout genre, pour les
pêcheurs, évidemment qu'ils ne peuvent pas pêcher quand
l'eau atteint la ceinture ou le cou, dans tout le cas, les grandes victimes
sont les agriculteurs. Quand il y a inondation, c'est leurs champs qui se
retrouvent par terre ; l'excès et la vitesse de l'eau démontent
très facilement leurs plantations. Donc, sa joue
énormément sur leur commerce. A l'époque, Toukra, il avait
les arabes, c'est un lieu de champ ou on cultive les céréales, le
quartier Ngoumna c'est un lieu de chasse, à Walia, c'est là-bas
que les gens pêches. (Entretien avec Ado, Ancien
délégué et responsable des sinistrés, a Walia le 18
septembre 2021)
Dans ces propos, il est à retenir que la montée
des eaux occasionne l'inondation dans cette commune constitue un frein dans le
secteur agricole et de l'élevage. L'agriculture, l'élevage ou
encore la pèche (agrosylvopastoralisme) qui sont des activités
par excellente depuis des années dans cette commune sont sous menace
à chaque saison pluvieuse. Les agriculteurs, éleveurs et
pécheurs ont du mal à tenir les deux bouts pendant la
période pluviale.
Les cultures de tomate, de carotte, de piment et autres
laitues aménagées dans les plaines d'inondation subissent le
pourrissement des leurs racines après de longues périodes de
submersion des eaux (Ngansom, 2013). Pour les quartiers ou l'élevage est
pratiqué à grande échelle, on enregistre des grandes
pertes lors des inondations parce que les enclos sont submergés par les
eaux. En effet, les animaux (porcs, chèvres, les volailles)
confinés dans les enclos construits sur les berges sont très
régulièrement envahis par les eaux de crue. Aba dira à cet
effet :
Depuis je suis dans ce quartier, je fais des
activités supplémentaires pour tenir mes deux bouts. Dans ma
concession, j'élève les volailles et canards, j'ai aussi un
espace qui me sert à faire un petit champ de maïs, de mil et de
canne à sucre. L'inondation de l'an dernier à terrassé
tout mon champ, j'ai aussi perdu mes volailles. Je me retrouvais dos au mur.
J'avais tout mon espoir sur mon petit champ et mon élevage.
(Entretien avec Aba, 42 ans, sinistré, à Walia, 14 septembre
2021).
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Dans ce propos nous notons que les activités comme
l'agriculture et l'élevage se pratiquent dans le quotidien dans cet
arrondissement. Mais seulement durant la période pluvieuse, que ces
activités sont menacées par les inondations.
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