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Recrudescence et gestion endogène des inondations dans le 9e arrondissement de N'Djamena: contribution à  l'anthropologie écologique


par Adoum Oumar MOUKHTAR
Université Yaoundé 1 - Master 2 en anthropologie 2021
  

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3.2.2.8- Dégradation de la digue

Dans plusieurs quartiers du 9eme arrondissement de la capitale, les rues sont envahies par les eaux. Et ce n'est pas la saison des pluies qui est la cause mais, la rupture de la digue de protection qui a été submergée par la montée des eaux du fleuve Chari. Sur place les habitants ne savent plus comment réagir et beaucoup prennent la fuite. La rupture d'une digue à Walia, dans le 9eme arrondissement de N'Djaména, dans la nuit du 29 au 30 Octobre 2020, a provoqué des inondations dans ce quartier se trouvant le long du fleuve Logone. Selon l'Organisation

D'après ces propos, les populations sont aussi en partie responsables des inondations dans cette commune. Elle casse la digue pour faire sortir les eaux stagnées dans leur concession

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Internationale pour les Migrations (OIM), environ 11.500 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile à la suite des inondations causées par la montée des eaux du fleuve Chari et la rupture d'une digue de protection construite par le gouvernement en 2012 dans le 9eme arrondissement de N'Djamena. Pour pallier le problème de l'inondation dans la commune du 9eme arrondissement, l'Etat tchadien a mis sur pied une digue. Un de nos enquêtés affirme en ce sens :

La construction de la digue par l'Etat a vraiment donné le sourire à la population des zones inondables. Mais comme on a fait avec les matières non durables, ça fait deux trois ans là, les gens ont commencé à ramasser la terre et faire de briques avec donc, sa fait de trou partout et en plus ce n'est pas damé du tout donc, tout près de la digue il y a certains qui laboures du riz et quand il y a manque d'eau, ils ouvrent un canal jusqu'à leurs champs et ils ne referment jamais, voilà quand la pluie vient, et que la digue est pleine, l'eau prend la direction qui est ouvert et sa entre dans les quartiers. (Entretien avec Albe, 47 ans, délégué, à Walia le 21 septembre 2021).

Selon ces propos, le gouvernement tchadien a construit la digue dans l'intention de réduire les dégâts liés aux inondations, mais enfin de compte, cette digue est faite sans une étude au préalable et surtout avec les matières non durables. On constate aussi, que les habitants environnants de la digue, ramassent la terre pour leur usage personnel.

Après Walia, les quartiers Digangali, Gardolé Djedit et Ngoumna sont aussi sous l'emprise de ces eaux. La digue soutenant le bras du fleuve a cédé largement à deux endroits laissant ainsi l'eau se déverser dans les quartiers à forte pression. Cette infrastructure (la digue) est sous la pression des riverains, alors qu'elle est censée être protégée par la population. En ce début de la saison des pluies, cette infrastructure fait l'objet d'extorsion par les habitants. Par ailleurs, les populations de ladite commune sont aussi à l'origine de l'inondation dans cette zone, c'est ainsi que Albe argumente en ce sens :

Bon ! La population peut aussi être responsable parce qu'elle manque le conseil d'urbanisme. Elle casse les digues pour évacuer l'eau, et si on casse déjà les digues pour faire sortir l'eau de pluie, à l'approche de l'eau qu'est- ce qu'on doit faire ? On doit la refermer, chose qu'on n'a pas faite et quand l'eau arrive à haute pression, elle ramasse tout. Et c'est exactement c'était arrivé ici, en deux heure du temps l'eau a pris tout. Tout ça est dû à l'incivisme qui a fait que nous sommes aujourd'hui comme ça. (Entretien avec Albe, 47 ans, délégué, à Walia le 21 septembre 2021)

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et elle ne ferme pas après l'évacuation des eaux et c'est ce qui fait qu'aux prochaines pluies, elles subissent les conséquences.

Vers le Toukra et Kabé, les agriculteurs cultivent le riz près de la digue et quand il y a rupture de pluie, les cultivateurs creusent les canaux de la digue de rétention vers leurs champs et quand la pluie recommence, elle envahit les champs et les quartiers environnant par les canaux sortis par les cultivateurs. La mauvaise construction de la digue fait objet de mécontentement des populations. C'est dans cet angle que le propos de Serge est comme suit :

En 2012 Quand l'Etat nous a construit la digue pour nous protéger mais le problème est qu'elle est construite à la va-vite, sans une étude au préalable. Les ouvrages infrastructurelle comme la digue, quand on construit, on étudie d'abord la terre, on étudie quelles matières on va mettre chose qui ne pas faite bien sûr. La terre ici est argileuse et argile avec de l'eau, ce n'est pas compatible. Je pourrais dire le gouvernement nous a fait la digue juste pour nous faire taire mais pas dans l'intention de faire une digue durable à long terme. (Entretien avec Serge, 46 ans, enseignant et secrétaire général adjoint à la mairie du 9eme arrondissement, à Walia le 09 août 2021).

Dans ce propos, nous pouvons retenir que l'Etat a fait l'effort de construire une digue qui recouvre toute la commune, seulement que cette digue n'était faite en matière durable et sans une étude au préalable. Pour serge, l'intention de l'Etat n'était de construire cette digue à longue mais juste pour répondre aux cris de la population pour leur faire taire un moment.

Photos 6 : dégradation de digue de l'intérieur

Photo 7: rupture quasi-totale de la digue au milieu

Source : MOUKHTAR Adoum, Mai 2021

Sur la photo 5 ci-dessus, on observe une légère dégradation de la digue de l'intérieur. Sur la photo 6, nous pouvons observer la rupture quasi-totale au milieu de la digue. Nous constatons la digue est faite au milieu du quartier et bien proche des concessions. Il est à noter

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que pendant la période pluvieuse, la population ramasse la terre de la digue pour fabriquer les briques en terre cuite, d'autre construit des dispositifs tels que les petits barrages en sacs remplis de terre (sacs anti-inondation) pour les devantures de leurs maisons, d'autres encore, posent des sacs garnis de terre, sur la voie infranchissable afin d'accéder à leur habitation.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway