Licence professionnelle « Agroécologie et transition
en territoires de montagne »
Licence professionnelle
« Agroécologie et transition
en territoires de montagne »
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Etude d'une collection variétale de Cerisiers
doux
Clerc-Pithon Matthieu
Marine Delmas/Vincent Morgane Année
2021/2022
Nathalie Cayla
Remerciements
La réalisation de ce stage au sein du site de Bourran
de l'Unité Expérimentale Arboricole m'a beaucoup apporté.
J'ai en effet appris de nombreuses choses parfois assez éloignées
de ma formation. Je remercie les responsables de m'avoir fait confiance pour
diverses tâches et missions.
Je tiens à remercier particulièrement ma tutrice
de stage, Marine Delmas, pour ses précieux conseils, sa sympathie et son
encadrement durant la première partie de mon stage. Après un
repos bien mérité, j'espère que tu reviendras avec autant
de vigueur et de bonne humeur.
Je remercie également Morgane Vincent pour son
accompagnement tout au long de mon stage, l'aide qu'elle ma fournie, les pistes
pour la réalisation de mon mémoire et tous les moments de
convivialité passés.
Je remercie également Marie-Laure Greil pour ses
explications et ses conseils.
De plus, je tiens également à remercier tous les
membres de l'équipe de Bourran qui ont pu m'accompagner tout au long de
mon stage, me faire découvrir diverses activités et bien
sûr pour les très bons moments passés ensemble comme le
jour de mon départ, toujours dans un cadre sérieux, bien
entendu.
Enfin, je remercie aussi mon enseignante
référente Nathalie Cayla pour son aide dans la réalisation
de mon plan, et les sources bibliographiques qu'elle a pu m'apporter.
Résumé
Le Centre de Ressources Biologiques Prunus regroupe
de nombreuses accessions de cerisiers, pruniers, pêchers et
espèces apparentées. Posséder ces collections a plusieurs
intérêts, notamment le maintien d'un patrimoine existant mais cela
permet également de servir la recherche expérimentale et
d'appuyer l'innovation variétale. Les différents relevés
phénologiques réalisés sur les domaines de Bourran et de
Toulenne permettent en partie à l'équipe Adaptation du cerisier
au changement climatique de l'INRAE de Bordeaux, de mieux comprendre les
interactions entre le génotype et l'environnement du cerisier, pour
faire face aux nouvelles contraintes de productions futures. Il s'agit
également de s'intéresser aux variétés
d'intérêts pour les consommateurs. Actuellement, la production de
cerises devient de plus en plus complexe à cause du changement
climatique. Les aléas naturels plus intenses et nombreux, ainsi que les
ravageurs émergeants affectent grandement les productions. Les arbres
fruitiers qui suivent le cycle de l'année avec l'importance des saisons
s'en trouvent affectés et de nouvelles perspectives et solutions doivent
être mises en place pour assurer la pérennité des
productions futures. Pour cela, des travaux de sélection
variétale sont mis en place et à plus court terme de nouveaux
moyens de protection et de lutte sont appliqués.
Table des matières :
Introduction
I. Présentation de l'organisme d'accueil
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1
2
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A.
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L'INRAE, l'UEA et ses objectifs
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2
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B.
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CRB Prunus Juglans
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3
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C.
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L'équipe A3C et ses objectifs
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4
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II.
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La biologie du cerisier
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5
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A.
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Taxonomie (famille genre espèce)
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5
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B.
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Biologie et cycle annuel
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7
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C.
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Caractéristiques écologiques
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11
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III.
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Le cerisier : histoire et contexte de production
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12
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A.
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Contextes historiques et économiques de production
à l'échelle mondiale
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12
|
B.
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|
Contextes historiques et économiques à
l'échelle nationale
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15
|
|
1.
|
Histoire de la cerise en France
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15
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|
2.
|
Poids économique et production
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16
|
C.
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|
Changement climatique et impacts
|
18
|
|
1.
|
A l'échelle mondiale
|
18
|
|
2.
|
A l'échelle nationale
|
20
|
|
3.
|
Impacts au niveau de la production
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21
|
|
4.
|
Quelles perspectives en termes de méthodes de production ?
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25
|
D.
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|
L'offre variétale
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30
|
|
1.
|
Les variétés d'intérêts et la
dynamique de sélection
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30
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2.
|
Critères de sélection et attentes des consommateurs
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31
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a) Structure de l'arbre
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31
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|
b) Caractéristiques des fleurs
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32
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|
|
c) Tolérance aux stress
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33
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|
d) Qualité des fruits
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36
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|
|
e) Etalement de la période de récolte
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37
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|
f) Aptitude à la récolte mécanique
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38
|
IV. Suivis phénotypiques et phénologiques
de la collection de ressources
génétiques 39
A. Matériel et méthode 39
1. Matériel végétal suivi 39
2. Suivis des stades phénologiques 41
3. Phénotypage 43
4. Données à disposition 44
B. Résultats et discussion 45
1. Données de floraison 45
2. Estimation des dégâts de gel 46
3. Analyse des dates de fructification 48
4. Analyse de la qualité des fruits 49
CONCLUSION 52
Liste des figures 54
Liste des tableaux 55
Liste des annexes 56
Bibliographie 57
ANNEXES 61
1
Introduction
Le changement climatique affecte la production agricole
mondiale. Dans le futur les phénomènes
météorologiques intenses et nouveaux vont se multiplier,
engendrant de nouveaux stress biotiques et abiotiques et impactant le cycle de
développement du monde végétal et animal et donc des
cultures.
En France, l'arboriculture est une filière fragile,
dont certaines productions sont en déclin, car déjà
grandement affectées par la concurrence internationale, elles sont
aujourd'hui en proie aux maladies et aux ravageurs émergents comme
la Drosophila Suzukii ainsi qu'aux accidents
climatiques répétitifs tels que les sécheresses et les
épisodes de gel.
Cet impact climatique est également observé chez
le cerisier doux (Punus avium), chez qui les besoins
en froid conditionnent la date de floraison et la production en fruits
(Beauvieux,2017). Pour faire face à ces problématiques, une
réelle adaptation de la filière est nécessaire avec un
travail en synergie entre producteurs et organismes de recherches. Cette
évolution de la filière est un travail long et difficile puisque
les nouveaux enjeux et nouveaux freins à la production ne cessent de se
multiplier.
Le Centre de Ressources Biologique (CRB) Prunus-Juglans
basé dans le sud-ouest de la France, permet la conservation de centaines
d'accessions de cerisiers et d'espèces apparentées. Cette
collection est un conservatoire et le support de recherche de l'équipe
A3C (Adaptation du cerisier au changement climatique). Chaque année
depuis 2015, des données ont été relevées sur les
stades phénologiques et la production de fruits pour mieux
connaître ce matériel végétal et pouvoir le
valoriser. Il s'agit notamment d'avoir une meilleure compréhension des
mécanismes de fonctionnement du cerisier doux face aux aléas
climatiques mais également d'augmenter les ressources
génétiques connues disponibles.
Ainsi, l'objectif de mon stage est de répondre à la
problématique suivante :
En quoi l'étude des ressources
génétiques chez le cerisier peut permettre de faire face aux
conditions de production futures ?
Tout d'abord en expliquant le rôle de l'INRAE et ses
différentes structures, en s'intéressant aux
caractéristiques du cerisier, puis en abordant le contexte historique et
économique du cerisier à l'échelle mondiale et
française et enfin, en étudiant les caractères
intéressants chez les arbres de la collection.
I. Présentation de l'organisme
d'accueil
2
A. L'INRAE, l'UEA et ses objectifs
L'Institut National de Recherche pour l'Agriculture,
l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) est un EPST (Etablissement public
à caractère scientifique et technologique) organisme public de
recherche et d'innovation. L'INRAE nait d'une fusion entre l'INRA (Institut
National de la Recherche Agronomique) et l'IRSTEA (l'Institut National de
Recherche en Sciences et Technologies pour l'Environnement et l'Agriculture) en
2020. L'INRAE concentre ses recherches dans le but de répondre aux
enjeux actuels tels que la transition des pratiques agricoles, la sauvegarde de
la biodiversité et la protection des ressources naturelles ou encore la
sécurité alimentaire. Actuellement, l'INRAE est composé de
18 centres de recherches situés en France métropolitaine et dans
les territoires d'outre-mer (ANNEXE A).
Le découpage s'effectue également par
départements de recherche qui sont au nombre de 14, allant du
développement territorial à l'innovation génétique
en passant par la santé animale (ANNEXE B). L'Unité
Expérimentale Arboricole (UEA) est rattachée au centre de
recherche de l'INRAE Bordeaux Nouvelle-Aquitaine et elle s'inscrit dans les
objectifs du département BAP (Biologie et amélioration des
plantes) (ANNEXE C). L'UEA regroupe actuellement 2 domaines
d'expérimentations qui sont Toulenne (33) et Bourran (47). Ses
principaux objectifs sont la conduite de forêts et de vergers,
l'expérimentation et le phénotypage pour produire,
caractériser et mettre à disposition du matériel
végétal et les données associées nécessaires
aux programmes de recherches des équipes de I'INRAE, voire d'autres
organismes de recherche publiques, français ou européens. L'UEA
collabore également avec des acteurs de la filière tels que des
stations d'expérimentation ou des interprofessions. L'UEA est
divisée en 3 pôles expérimentaux (ANNEXE D) :
3
- Evaluation du matériel végétal
et innovation variétale (EMV-IV) dont les objectifs sont
principalement le phénotypage du matériel végétal
présent ainsi que la sélection d'hybrides pour appuyer les
recherches de l'équipe A3C (adaptation du cerisier aux changements
climatiques) de l'Unité BFP (Biologie du Fruit et Pathologie), celles de
l'équipe virologie de l'Unité BFP ainsi que les recherches
conduites par l'Unité BioGéCo (Biologie Gène et
communauté) sur arbres forestiers. Ces programmes de recherche
s'intéressent aux adaptations face aux modifications climatiques ainsi
qu'à la sensibilité à certains bioagresseurs
- Systèmes de cultures innovants (SCI)
qui s'intéressent à la conduite de cultures innovantes avec de
faibles niveaux d'intrants, s'inscrivant dans une démarche de
modifications des pratiques culturales propulsées par la prise en compte
des effets environnementaux négatifs induits par l'utilisation de
produits phytosanitaires ainsi que la volonté de développer des
systèmes moins dépendants des ressources naturelles et fossiles
(uniquement pruniers). Ce travail vient en appui à la filière de
la prune de séchage, dans le cadre d'une convention de recherche.
- Ressource génétique (RG) qui
doit gérer le CRB Prunus-Juglans avec pour objectifs de
collecter, authentifier, conserver et caractériser les
variétés patrimoniales et de diffuser du matériel
végétal à des fins de recherches. (ANNEXE E)
B. CRB Prunus Juglans
Le centre de ressources biologiques a été
initié en 1990. Il regroupe des accessions du genre Prunus et
Juglans. Actuellement le CRB Prunus-Juglans est conservé
par deux unités de l'INRAE, l'UEA Nouvelle-Aquitaine et le UR GAFL
(Unité de Recherche Génétique et Amélioration des
Fruits et Légumes) du centre INRAE d'Avignon. L'importance du maintien
de ces collections réside d'abord dans la préservation d'un
matériel génétique riche et existant mais également
en appui à la recherche fondamentale ainsi qu'à l'innovation
variétale face aux nouvelles contraintes induites par les changements
climatiques ainsi que les nouveaux bioagresseurs. Enfin, l'innovation
variétale est aussi au centre des nouvelles attentes sociétales
en ce qui concerne la qualité des fruits. Les collections s'inscrivent
dans des réseaux nationaux et européens (European Cooperative
Programme for Plant Genetic Resources).
4
La collection du genre Juglans est abritée
conjointement sur les domaines de Bourran et de Toulenne, elle regroupe 240
accessions de noyers cultivés et 160 accessions d'espèces
apparentées aux noyers. Pour ce qui est du genre Prunus, les
espèces adaptées au climat méditerranéen sont
conservées au sein de l'UR GAFL d'Avignon (amandiers, pêchers en
partie et abricotiers). En ce qui concerne les espèces de fruits
à noyaux adaptées aux climats tempérés (cerisiers,
pruniers et pêchers), elles sont conservées en Aquitaine (domaines
de Toulenne et de Bourran). En Aquitaine, il y a 1400 accessions de fruits
à noyaux (Tableau 1), composées majoritairement de
variétés traditionnelles et modernes d'intérêts
agronomiques (FLORILEGE - Le CRB Prunus-Juglans).
Tableau 1 : Composition du CRB Prunus d'Aquitaine
C. L'équipe A3C et ses objectifs
L'équipe Adaptation du cerisier aux changements
climatiques de l'Unité BFP est rattachée au département
BAP (Biologie et amélioration des plantes) de l'INRAE. Leur objectif est
de comprendre les effets et les adaptations mises en place par le cerisier face
aux changements climatiques actuels. Il s'agit donc d'étudier les
interactions entre le génotype et l'environnement de nombreuses
variétés de cerisiers face au climat. Pour cela, l'équipe
A3C s'appuie sur plusieurs sites en Europe mais également sur l'UEA. Il
faut d'abord parler de l'importance de l'étude phénologique des
cerisiers face au changement climatique avec la recherche de gènes
d'intérêts répondant aux problématiques futures.
Ensuite, l'équipe s'intéresse également aux
problématiques liées à la qualité et à la
résistance des cerises face aux attentes des consommateurs et aux
phénomènes météorologiques plus intenses
susceptibles d'abîmer les fruits. Ces différentes recherches
visent à mettre en place des
5
modèles prédictifs sur le comportement des
arbres et des fruits dans des conditions climatiques futures pour contribuer au
développement de variétés adaptées pour demain.
D'autre part, de manière plus marginale leurs
recherches se concentrent également sur d'autres espèces telles
que le châtaignier, le noyer ou d'autres espèces
apparentées avec les mêmes problématiques que pour le
cerisier.
Enfin, l'équipe A3C est à la tête d'un
programme d'innovation variétale avec des sélections visant
à développer de nouvelles variétés de
caractéristiques agronomiques recherchées. Pour finir,
l'équipe A3C réalise des examens de DHS (Distinction,
Homogénéité, Stabilité) pour le GEVES (Groupe
d'Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences) avec
comme objectif l'obtention de COV (Certificat d'Obtention
Végétale) et l'ajout de variétés au catalogue
officiel (Gautier,2013).
II. La biologie du cerisier
A. Taxonomie (famille genre espèce)
Le cerisier appartient au genre Prunus qui fait
partie de la famille des Rosaceae qui comprend 90 genres et plus de
3000 espèces. Nombreuses sont celles qui présentent des
intérêts agronomiques. Il s'agit d'espèces d'une grande
diversité pouvant être des arbres comme le pommier, l'abricotier
ou l'amandier, des arbustes comme le framboisier et le rosier ou encore des
herbacées comme le fraisier. Les plantes de la famille des Rosaceae
se trouvent principalement dans les climats tempérés de
l'hémisphère Nord même si cela est loin d'être
totalement vrai. Toutes les espèces inclues dans cette famille
présentent une organisation florale symétrique en
pentamère, ce qui signifie que chaque pièce florale est
organisée autour d'un multiple de 5. (Beauvieux,2017). La famille des
Rosaceae est divisée en 3 sous-familles (Figure 1)
(Rosoideae, Dryadoideae et Spiraeoileae), (Potter et
al,2007 ; Beauvieux,2017) Cette différenciation est faite avec un nombre
de chromosomes de base, différent selon la sous-famille. Les
sous-familles des Rosoideae et des Spiraeoileae
représentent la majorité des espèces. Parmi les
espèces de la sous-famille des Rosoideae, on peut citer le
Rosier (genre Rosia), le framboisier (genre Rubus). Dans la
sous-famille des Spiraeoileae, on trouve le genre Prunus
(cerisier, prunier, pêcher), le genre Malus (pommier) ou
encore le poirier qui appartient au genre Pyrus) (Branchereau,2022).
Enfin, les Dryadoideae comprennent des
6
plantes du genre Purshia ou encore Dryas.
Les plantes de cette sous-famille ont la capacité de fixer l'azote
au niveau de nodules racinaires par l'action d'une bactérie
(Billault-Penneteau et al,2019 ; Branchereau,2022)
Figure 1: Division de la famille des Rosacées en 3
sous-familles, classification proposée par Potter et al. (2007) source :
Beauvieux 2017
D'un point de vue économique, les espèces sont
cultivées pour la réalisation de pièces ornementales avec
les rosiers, la production de divers types de fruits (fruits à
pépin avec la poire, drupes avec la cerise et la prune, polydrupes avec
les mûres) et de bois comme c'est le cas avec le merisier.
(Branchereau,2022).
Le genre Prunus est composé d'arbres et
d'arbustes dont de nombreux sont fruitiers, il regroupe plus de 200
espèces. Parmi elles, on peut citer les cerisiers doux et acides (Prunus
avium et Prunus cerasus), l'abricotier (Prunus armeniaca)
et le pêcher (Prunus persica). Il comprend également
des arbres d'intérêt ornemental comme le cerisier du japon
(Prunus serrulata). ( Branchereau,2022). D'après Rehder(1949),
ce genre peut être subdivisé en 5 sous genres : Cerasus
(cerisiers), Amygdalus (amandiers et pêchers), Padus
( cerisiers à grappes,
7
cerisiers pour oiseaux), Laurocerasus
(laurier-cerise) et le sous-genre Prunus (abricotiers, pruniers,
mirabelliers).
Toutes les espèces de cerisiers appartiennent au sous
genre Cerasus et Padus, (Iezzoni et al., 2017 ;
Beauvieux,2017). Le cerisier doux (Prunus avium) et le ceriser acide
(Prunus cerasus) appartiennent au sous genre Cerasus qui
comprend également Prunus serrulata, Prunus mahaleb et d'autres
espèces. Le cerisier acide (Prunus cerasus) provient d'une
hybridation entre le cerisier doux (Prunus avium) et le cerisier
Prunus fruticosa. Il existe également le cerisier
intermédiaire (Prunus x gondouinii) qui est issu de
l'hybridation entre P.avium et P.cerasus. L'espèce Prunus
avium présente un grand nombre de divergences en fonction des
arbres, que ce soit au niveau de la forme des branches, de la taille des arbres
mais aussi de la forme, de la couleur et de la fermeté des fruits
(Figure 2) ( Beauvieux,2017)
Figure 2 : Caractéristiques des différents
types de cerises
B. Biologie et cycle annuel
Le cerisier est un arbre fruitier qui possède deux
grandes étapes lors de sa vie. Une phase juvénile qui
s'étend de 3 à 7 ans suivant la variété. Durant
cette période, le développement de l'arbre est favorisé
avec l'apparition de bourgeons végétatifs. L'arrivée
à la phase adulte
8
s'accompagnera de la formation de bourgeons floraux bien que
des bourgeons végétatifs continueront d'être produits de
sorte à trouver un équilibre entre l'augmentation de la taille de
l'arbre et la production de fruits.
Pour un arbre déjà mature, les bourgeons
végétatifs se développeront toujours après la
floraison de celui-ci et la croissance de la taille des branches par
l'intermédiaire du bourgeon terminal se poursuivra jusqu'à la
mi-juin (Castede,2014). Chez le cerisier doux, il existe deux types de rameaux.
Les premiers, courts se nomment les bouquets de mai (Figure 3). Ils sont
composés d'un bourgeon végétatif au niveau de leur
extrémité et de bourgeons floraux autour de celui-ci et sont
âgés d'au moins 2 ans. Cette structure ne permet pas
réellement à l'arbre de grandir, même si on peut observer
les cicatrices produites par la formation des bourgeons des années
précédentes (Figure 4).
Figure 3 : Bouquet de mai
Figure 4 : Bouquet de mai avec les cicatrices
formées par d'anciens bouquets
Les rameaux longs qui constituent les branches de l'arbre sont
formés à partir des bourgeons terminaux apicaux ainsi que par les
bourgeons latéraux, à la base de la formation de nouvelles
branches de l'arbre (Figure 5). C'est au niveau de l'écaille des
feuilles que les bourgeons se
9
forment, ils se développent ensuite durant
l'été. Lors du printemps suivant, ils débourreront pour
former de nouvelles feuilles ou de nouvelles fleurs ( Beauvieux,2017)
Figure 5 : Rameaux de cerisier (d'après Wenden),
Les bourgeons rouges sont des bourgeons floraux et les bourgeons verts sont des
bourgeons végétatifs (source : Castede,2014)
Les bourgeons floraux sont composés d'un nombre
variable de fleurs (1 à 5). Il existe deux sortes de formations : les
bouquets de mai qui ont en plus du bourgeon végétatif, entre 1 et
10 bourgeons floraux ainsi que les bourgeons isolés qui sont
préformés dans le bourgeon végétal terminal de
l'année précédente.
Le cerisier doux est une espèce à pollinisation
entomophile, l'action du vent a été montrée comme
négligeable du fait que le pollen est trop lourd et collant. La
pollinisation est réalisée par l'abeille domestique (Apis
mellifera) à hauteur de 60 à 95% ainsi que par le bourdon
(Bombus sp) (Castede,2014).
Les bourgeons floraux se développeront en
commençant par l'induction florale jusqu'à former des fruits. Les
nouveaux bourgeons préformés par le développement des
bourgeons végétatifs terminaux se différencieront au mois
de juin, ils devront satisfaire des besoins en froid au cours de l'automne et
de l'hiver. Au début du printemps, l'arrivée de la chaleur leur
permettra
de gonfler et de fleurir puis de fructifier jusqu'à
maturation. En moyenne, il faut compter 2 mois entre la fécondation des
fleurs et l'arrivée à maturité des fruits
(Beauvieux,2017)
Les arbres fruitiers sont adaptés aux cycles de
l'année (Figure 6), les bourgeons ont en effet besoin de passer une
année après leur préformation pour pouvoir se
différencier et fleurir l'année suivante. Durant l'automne et
l'hiver, l'arbre rentre en période d'endodormance où il n'y a
aucune modification phénologique sur celui-ci. L'accumulation de froid
amène l'arbre à lever sa dormance. A la fin de l'hiver, il rentre
alors dans une période d'ecodormance où les jours longs et la
température élevée lui permettront d'entrer en floraison
après satisfaction de besoin en chaud.
Le réchauffement climatique a donc un impact
néfaste majeur sur la production des arbres fruitiers. Les études
menées par l'équipe A3C, ainsi que les suivis
phénologiques au niveau des collections variétales sont d'une
importance capitale dans la compréhension des adaptions du cerisier face
au réchauffement climatique ainsi que pour déterminer les
espèces les moins impactées et les plus à même de
servir pour la production dans les années à venir.
10
Figure 6 : Cycle annuel du cerisier (source : Beauvieux
2017)
11
C. Caractéristiques écologiques
Les variétés de cerisiers présentent des
exigences écologiques assez diverses, notamment avec l'arrivée de
nouveaux porte-greffes favorisant la résistance à certains freins
comme le manque d'eau ou encore face à la composition du sol peu
adaptée à la production fruitière.
L'aire de culture optimale du cerisier doux se trouve à
une altitude entre 500 et 1200 mètres située dans les meilleurs
cas sur les versants nord. (Fiche technique cerisier - ITAFV) Le cerisier
préfère les sols aérés, profonds et peu calcaires
d'un pH compris entre 6 et 8. Il existe certains porte-greffes lui permettant
de s'adapter à des sols moyennement calcaires. Le cerisier a besoin d'un
repos végétatif (entre 700 et 1300 heures à moins de
7,2°C) pour bien fructifier l'année suivante. Lorsqu'il se situe
trop haut en altitude, il devient sensible au gel hivernal qui peut affecter
les racines pour des températures de -10°C. Bien que celui-ci soit
résistant face au froid, ses fleurs sont beaucoup moins
tolérantes au froid puisqu'une température de -1,7°C est
suffisante pour faire geler les fleurs selon le cultivar utilisé.
(Castede,2014).
De plus, il faut entre 3000 et 5000 m3 d'eau par an par
hectare pour favoriser la croissance de l'arbre, la différenciation des
bourgeons ainsi que la formation de ses fruits, cependant les excès
d'eau lui sont aussi néfastes avec une possible asphyxie racinaire dans
le cas d'un automne pluvieux. Une trop forte humidité sur les feuilles
et les fruits favorise également l'apparition du Monilia. La
lumière est aussi importante pour la bonne croissance de l'arbre,
même si il est possible qu'un trop fort ensoleillement provoque des
brûlures pouvant se transformer en nécroses (Castede,2014).
12
III. Le cerisier : histoire et contexte de
production
A. Contextes historiques et économiques de
production à l'échelle mondiale
On estime aujourd'hui que la zone géographique
d'origine de l'espèce Prunus avium s'étendait entre la
Mer Caspienne et la Mer Noire (De Candolle, 1883 ; Vavilov, 1951 ;
Castede,2014). Majoritairement par ornithochorie (Zohary & Hopf, 2000).,
l'espèce s'est ensuite installée en Europe de l'Ouest. Il est
connu que les cerises étaient consommées en 4000-5000 av. JC
(Brown et coll,1996 ; Webster, 1996). Bien que les premiers arbres fruitiers
aient été domestiqués dans l'est du bassin
méditerranéen en 4000 avant JC, il faudra attendre 1000 ans avant
JC pour que l'homme domestique le cerisier (Hedrick et al., 1915 ;
Branchereau,2022), notamment car le cerisier nécessite la mise en place
d'un porte-greffe contrairement à d'autres espèces qui peuvent
être implantées par bouturage. Actuellement, il est encore
difficile d'identifier clairement le centre de domestication du cerisier, bien
que celui-ci soit placé en Asie Mineure ou en Grèce (Hedrick et
al., 1915 ; Branchereau,2022). Durant l'Empire Romain, le cerisier doux
cultivé se propage en Europe de l'Ouest (Blando & Oomah 2019 ;
Branchereau,2022). Il faudra cependant attendre les mouvements anthropiques au
XVII -ème siècle pour que la cerise douce cultivée
atteigne le continent américain. Aujourd'hui, la cerise est le
deuxième fruit rouge le plus consommé au monde après la
fraise (8,8 millions de tonnes en 2020, source FAOSTAT). En comparaison, la
production mondiale de pommes était de 86 millions de tonnes en 2020
(FAOSTAT).
La cerise dispose d'une très bonne reconnaissance par
la société grâce à ses qualités
organoleptiques ainsi que ses vertus anti-oxydantes, anti-inflammatoires et ses
fortes teneurs en vitamines (Serradilla et al., 2017 ;
Branchereau,2022). Les cerises mûrissent le plus tôt au cours de
l'année en comparaison avec les autres fruits à noyaux
(Quero-García et al.,2017). Au niveau du marché, les cerises
commercialisées peuvent être de couleur rouge, mais
également jaune, ou bi-colores bien que ces dernières soient tout
de même moins demandées par les consommateurs. Dans
l'hémisphère nord, les cerises douces arrivent à
maturité entre la fin avril et la fin juillet. En Norvège, la
cueillette se fait durant le mois d'août. Au contraire, dans
l'hémisphère sud, les récoltes se font au mois de
décembre (Quero-García et al.,2017), Aujourd'hui, on retrouve
cette espèce sur tous les continents. Ce sont majoritairement les
13
cerises douces (Prunus avium .L) qui sont
consommées directement, les cerises acides (Prunus cerasus) et
les cerises intermédiaires (Prunus x gondouinii) sont
utilisées pour la transformation alimentaire.
D'un point de vue mondial, la production a augmenté de
30% depuis les années 2000. Cela s'explique notamment par les
modifications des itinéraires techniques ainsi que des méthodes
culturales permettant d'augmenter les densités de cultures avec des
arbres plus petits (porte-greffe nanisant et semi-nanisant) depuis les
années 1990 (Quero-García et al.,2017). Il y a donc un
réel travail d'innovation au niveau des variétés de
production mais aussi sur les porte-greffes qui sont au centre de la
modification de conduite des vergers. En effet, la taille et la vigueur des
arbres sont des facteurs directement influencés par le type de
porte-greffe utilisé. La cueillette de la cerise douce s'effectue
à la main ce qui représente un coût économique et
logistique important, des pays comme la Turquie possédant une main
d'oeuvre peu coûteuse ainsi qu'une bonne stratégie d'exportation
sont donc favorisés sur ce marché (Quero-García et
al.,2017).
Depuis le XX ème Siècle, de nombreux programmes
d'innovations variétales ont été mis en place. Cependant,
un petit nombre de variétés restent encore majoritaires, parmi
elles on peut citer les variétés, `Bigarreau Hâtif Burlat',
`Lapins', `Regina' `Bing', `Kordia', et `0900 Ziraat' qui représentent
environ 3/4 de la production turque. (Bujdosó & Hrotkó 2017 ;
Branchereau,2022).
Tableau 2 : Liste des principaux pays producteurs de cerises
douces (source : FAOSTAT)
Pays
|
Production En Tonnes
|
Turquie
|
724 944
|
USA
|
294 900
|
Chili
|
255 471
|
Ouzbékistan
|
185 068
|
Iran
|
164 080
|
Italie
|
104 380
|
Grèce
|
93 740
|
Espagne
|
82 130
|
Ukraine
|
63 550
|
Bulgarie
|
52 330
|
Total top 10
|
2
|
020
|
593
|
Total Monde
|
2
|
628
|
588
|
En ce qui concerne la production actuelle, il y a aujourd'hui
environ 4 millions de tonnes de cerises qui sont produites chaque année
dans le monde avec 2,6 millions de tonnes de cerises douces et 1,5 millions de
tonnes de cerises acides principalement destinées à la
transformation alimentaire (CTIFL-Mémento Fruits et Légumes). Il
est cependant difficile d'obtenir des chiffres précis des deux
productions car le plus souvent on parle simplement de production de «
cerises » (Bujdosó & Hrotkó,2017). La Turquie est
aujourd'hui le premier pays producteur de cerises dans le monde avec 720 000
tonnes en 2020 (FAOSTAT), suivie des Etats-Unis (294 900 tonnes), du Chili et
de l'Ouzbékistan (Tableau 2). De plus, la production de cerises douces
en Asie augmente rapidement. En 2000, cette région représentait
33,8% de la production mondiale contre 48,1 % en 2020 (Figure 7 et Figure 8).
En revanche, la part de production européenne à l'échelle
mondiale a été presque divisée par deux, passant de 53% de
la production mondiale en 2000 à 28% en 2020. En Europe, les premiers
pays producteurs de cerises douces sont la Grèce et l'Italie. Les
cerises acides proviennent quant à elles majoritairement de Pologne et
de Hongrie. Toutes cerises confondues, la Pologne est le premier pays
producteur en Europe.
14
Figure 7 : Part de la production de cerises par
région en 2000 (FAOSTAT)
15
Figure 8 : Part de la production de cerises par
région en 2020 (FAOSTAT)
B. Contextes historiques et économiques
à
l'échelle nationale
1. Histoire de la cerise en France
La cerise est liée à l'Histoire de France, elle
est déjà très consommée dès le Moyen-Age et
bénéficie d'une forte popularité auprès des
consommateurs. Du X au XIII -ème siècle l'école de
médecine de Salerne en vante même ses vertus et ses bienfaits.
Louis XV, un grand adorateur de ce fruit fut un pionnier dans le
développement de sa production ainsi que dans la découverte et la
recherche de nouvelles variétés. Elle était
consommée dans les vins, dans les confitures, dans certains plats et
cuite ou non. Napoléon finira même par donner son nom à une
variété de cerise. C'est en 1915 que Léonard Burlat, un
cultivateur-arboriculteur né dans le Rhône décida de
récolter un greffon d'un cerisier qu'il trouvait vigoureux dans le
quartier de Gerland. Il le greffa sur un merisier et c'est ainsi qu'est
née une des variétés les plus emblématiques du
territoire (AOP Cerise de France). Il faudra ensuite attendre 1968 pour que le
premier programme de sélection, basé principalement sur «
Burlat » et « Hedelfingen » voit le jour.
16
2. Poids économique et production
En France, la cerise est majoritairement produite sur 3
régions, la Provence Alpes Côte D'azur qui représente
actuellement 35% de la production, la région Auvergne Rhône Alpes
30% et la région Occitanie 20%. A elles seules, ces 3 régions
représentent 85% de la production française de cerises. Sur la
période de 2018 à 2020, la France à produit environ 97 000
tonnes de cerises, ce qui représente une moyenne de 33 000 Tonnes
annuelles réparties sur 7300 ha avec un rendement moyen de 5 tonnes par
ha. La production de cerises acides reste quant à elle marginale avec 2
700 tonnes plantées sur 770 ha (Agreste,2021). Il s'agit du
6ème verger français, derrière les pommiers,
noyers, abricotiers, pêchers-nectariniers et châtaigniers.
(Serrurier,2019)
Cette production reste assez faible en comparaison avec celles
d'autres pays Européens puisque la France n'est que le 8ème
producteur de cerises à cette échelle. La production de cerises
françaises a été divisée par 3 depuis
l'année 1980 où celle-ci atteignait les 100 000 tonnes annuelles.
Il en est de même pour les superficies de production. Il y avait en effet
environ 17 000 ha de superficie de production dans les années 1980
contre 7300 aujourd'hui (Figure 9). Cette forte baisse de production peut
s'expliquer par différents facteurs. Le coût de la main d'oeuvre
reste fort dans cette filière car le ramassage ne peut se faire que
manuellement, du moins dans le cas de cerises douces destinées à
la consommation directe. Les modifications climatiques jouent également
un rôle majeur avec l'augmentation des hivers doux, des gelées
printanières et des phénomènes pluvieux intenses. De plus,
l'arrivée en 2011 de nouveaux bioagresseurs comme la Drosophile Suzuki,
très destructeurs, sont aussi à la base de cette forte
réduction de la production sur le territoire français. Enfin,
l'interdiction récente de l'unique traitement chimique insecticide
réellement efficace pour combattre la Drosophila Suzukii, le
diméthoate, accentue encore la difficulté de produire des cerises
en France alors que celui-ci est encore autorisé dans certains autres
pays producteurs européens (Castede,2014). Malgré une production
moyenne à l'échelle de l'Europe, la France exportait la
moitié des cerises qu'elle importait en 2O2O. Les importations de
cerises en 2020 sont cependant les plus faibles jamais enregistrées
depuis au moins 2011 (Figure 10). Le détail
17
concernant les importations vers la France et les exportations
de cerises en 2020 figure en (ANNEXE F).
Figure 9 : Evolution de la production de cerises (tonnes) et
de la superficie des vergers en France depuis 1960 à aujourd'hui (source
: FAOSTAT)
Figure 10 : Production, exportation et importation de
cerises (France) de 2011 à
aujourd'hui
18
La production de 2021 a été de moins d'une
demi-récolte (15 000 tonnes), provoquée par le gel historique
d'avril. La lutte contre ce type de gel étant insuffisante, l'impact sur
la production a été catastrophique conduisant à la pire
année depuis au moins 46 ans (Agreste,2021). Les vergers
équipés de protection antigel restent marginaux. En France, en
2015 seulement 11% des superficies étaient équipées de
protection antigel. Les deux méthodes principales de lutte contre le gel
sont l'utilisation de bougies chauffantes qui se placent entre les arbres au
niveau de l'inter-rang ainsi que l'utilisation de canons à aspersion
(Serrurier,2019).
Le verger Français reste majoritairement de petite
taille (inférieure à 2 ha) pour 75% des vergers
(Castede,2014).
On observe également un attachement fort à sa
production, notamment avec des appellations comme dans le Pays basque et dans
le Languedoc-Roussillon qui abritent respectivement la cerise noire d'Itxassou
et la cerise de Céret. Un attachement et une volonté de
sauvegarde des variétés anciennes et locales sont
également présents avec l'association des producteurs de cerises
D'Itxassou, fondée en 1994 (Branchereau,2022).
Ces 3 dernières années, 20% des cerises
produites sont destinées à l'industrie de transformation
(confitures, pâtisseries ...). La consommation moyenne de cerises douces
est estimée à 400 g par personne par an avec plus de 30% des
ménages qui en achètent 1 fois par an (CTIFL-Mémento
Fruits et Légumes).
C. Changement climatique et impacts
1. A l'échelle mondiale
Le réchauffement climatique induit par les nombreuses
activités humaines apparait aujourd'hui comme un consensus. Depuis
l'ère industrielle, les émissions de GES ont augmenté de
manière conséquente. Par exemple, le taux annuel d'augmentation
de GES était de 1,1% dans les années 1990, contre 3% sur la
période de 2000 jusqu'à 2005 (Castede,2014).
La concentration en CO2 dans l'atmosphère n'a jamais
été aussi forte depuis 2 millions d'années ; en ce qui
concerne le CH4 et le N2O leurs concentrations n'ont jamais été
aussi importantes depuis au moins 800 000 ans (Espargilière,2022).
19
Depuis 1850, ce sont les années 2016 et 2020 qui
partagent les records de températures (Branchereau,2022). Pour tenter de
lutter contre cette augmentation des températures, l'Accord de Paris
pour le climat a été signé en 2015 avec pour but de
maintenir en dessous de 1,5 à 2° C l'augmentation des
températures par rapport à l'ère préindustrielle
d'ici 2100. Cependant le dernier rapport du GIEC affirme que cette augmentation
ne pourra pas être contrôlée et que ces augmentations de
températures pourraient être atteintes d'ici 10 ans. De plus sur
la période 2011-2020, la température était de 1,09°C
supérieure à celles enregistrées au milieu du 19è
siècle.
Ces modifications rapides de la température et des
conditions atmosphériques impliquent de nombreux autres impacts tels que
la montée des océans, la réduction de la
pluviométrie dans les zones présentant déjà de
faibles taux de précipitations, couplées à des
évènements météorologiques plus rares mais plus
intenses ainsi qu'à une modification des courants maritimes et
atmosphériques. Le GIEC prévoit pour le futur 5 scénarios
basés (ANNEXE G) sur les mesures mises en place pour lutter contre le
réchauffement climatique allant de celui de la soutenabilité,
« La voie verte » jusqu'au scénario le plus catastrophe en
continuant notre utilisation d'énergie fossile. Selon les
scénarios envisagés le réchauffement par rapport à
la période 1850-1900 en 2100 serait compris entre 1,5° et 5° C
(Figure 11).
Figure 11 : Prévision de l'augmentation de la
température jusqu'en 2100 en comparaison avec la période
1850/1900
20
2. A l'échelle nationale
Au niveau national, on note une augmentation moyenne de
1°C depuis la fin du XIXème siècle avec des variations
régionales de + 0,7°C pour la partie nord et de 1,1°C dans le
sud de le France (Beauvieux,2017). Le nombre de jours chauds a augmenté
alors que celui des jours froids a diminué. Sur la période
1951/2000, on observe en moyenne une baisse de 3 jours de gel par
décennie et de vagues de froid (Moisselin et Dubuisson,2006 ; Legave et
al.,2022). Cependant nous savons que des dégâts importants ont
été relevés en productions viticoles et fruitières.
Bien que de manière générale on assiste à une
augmentation moyenne de la température, on assiste également
à une augmentation des moyennes des températures minimales et
maximales entre 1959 et 2009 (Gibelin et al.,2014).
En ce qui concerne les précipitations, les moyennes
annuelles n'ont pas significativement évoluées. Cependant, les
variabilités interannuelles dans les différentes régions
françaises sont très présentes. C'est notamment le cas
durant la période hivernale où les précipitations
annuelles dans le Nord du territoire ont augmenté tandis qu'on observe
une diminution dans la partie Sud. La Côte méditerranéenne
enregistre cependant une diminution des précipitations tout au long de
l'année. Les modifications des précipitations se traduisent aussi
par l'intensité de celles-ci avec une augmentation du nombre de jours
avec plus de 10 mm de pluie (Moisselin et Dubuisson,2006 ; Legave et al.,2022).
Ainsi, en prenant le scénario RCP 8,5 du GIEC, le risque d'inondation et
de submersion va s'intensifier dans la partie Ouest du territoire, les zones
montagneuses vont connaitre une forte baisse de l'enneigement, le nombre
d'incendies va lui aussi considérablement augmenter dans la partie Sud
du territoire. En comparaison avec la période 1976-2005, les
températures seront supérieures de 1,5°C à 3° C
suivant la région (Figure 12).
21
Figure 12 : Simulation des écarts de
températures en France en 2050 par rapport à la période de
référence 1976/2005 (scénario RCP 8.5)
3. Impacts au niveau de la production
Le secteur agricole est aujourd'hui responsable de 20 à
25% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial,
notamment avec la forte utilisation d'énergies fossiles
nécessaires à l'entretien des cultures, mais également
avec l'intensification des élevages. Ce secteur est également
celui qui est le plus impacté par le changement climatique (Tubiello et
al., 2021 ; Branchereau,2022). Ces modifications du climat ont un impact direct
sur les rendements des productions et ces effets ne peuvent que s'intensifier
dans le futur. Les populations animales, de par leur mobilité, sont
moins sensibles à ces variations que les populations
végétales notamment pérennes car leur développement
repose sur leurs adaptations aux conditions du milieu (Castede,2014). Cela est
également vrai pour ce qui est des espèces annuelles. Par
exemple, le blé qui représente l'une des premières sources
de nourriture à l'échelle mondiale est sensible face à ces
fluctuations de températures induisant un stress thermique. Il est
22
aujourd'hui montré que cela entraine plusieurs
réponses comme une baisse de l'activité photosynthétique,
une diminution de la viabilité du pollen ainsi que de son potentiel de
germination, mais également au niveau des grains avec une
réduction de la quantité de grains formés et de leur
qualité (Akter & Rafiqul Islam 2017 ; Branchereau,2022). Chez la
vigne, cela se traduit par une augmentation de la concentration en sucre qui va
impliquer des vins avec un plus fort degré d'alcool (Duchêne &
Schneider 2005 ; Seguin 2010 ; Branchereau,2022).
Les espèces fruitières sont aussi fortement
impactées par le réchauffement climatique, cela a
été observé pour de nombreuses espèces telles que
le cerisier (Prunus avium) et le pommier (Malus domestica)
(Legave et al.,2008 ; Branchereau,2022). Les arbres fruitiers vivent
en suivant le cycle de l'année. Pendant l'automne et l'hiver, ils
rentrent dans un état de dormance et doivent satisfaire un certain
besoin en froid pour sortir de la phase d'endodormance et amorcer le
débourrement. Au printemps, à contrario, ils doivent satisfaire
des besoins de chaleur pour sortir de la phase d'ecodormance et permettre de
déclencher leur floraison. Les hivers de plus en plus doux ne permettent
pas de satisfaire réellement ces besoins, ce qui entraîne
plusieurs conséquences. La levée de dormance peut être
retardée et le débourrement des bourgeons, se fait de
manière étalée. A cela on ajoute les fortes
températures en fin d'hiver et au début du printemps qui
provoquent des floraisons précoces. Des températures
élevées en hiver induisent un impact sur la phénologie de
la floraison, les fortes températures estivales vont quant à
elles avoir un impact sur la qualité des fruits et sur l'initiation
florale (Castede,2014). Les floraisons précoces augmentent le risque de
gelée des fleurs, ce qui est aujourd'hui une préoccupation
majeure en production fruitière. De plus, les fortes chaleurs durant la
période de floraison peuvent aussi entraîner des
conséquences sur le développement floral avec l'apparition de
nécroses plus ou moins totales sur les fleurs ainsi qu'une diminution du
taux de nouaison (passage de l'ovaire en fruit). Lors de l'année
suivante, il est clairement évoqué que les fortes chaleurs
provoquent l'apparition de fruits doubles (Figure 13) (Charlot et Pinczon,2015)
non commercialisables pouvant s'étendre à 80% des fruits
présents sur l'arbre chez le cerisier (Castede,2014). Il est aujourd'hui
clair que les hausses de températures induiront des modifications dans
les cycles des arbres fruitiers (Legave et al.,2022)
23
Figure 13 : Malformation de la cerise induisant des fruits
doubles ( source: CTIFL)
Outre les problèmes impliquant le développement
phénologique des feuilles et des fruits, l'avancement de la floraison a
aussi pour conséquence de désynchroniser l'espèce
cultivée du cycle de vie de ses pollinisateurs avec un impact le plus
important sur les espèces allogames.
Enfin, la hausse des températures est également
synonyme de migration pour certains ravageurs et d'augmentation de la
rapidité des cycles de reproduction pour d'autres déjà
présents. Par exemple, pour la Drosophila suzukii qui est la
seule drosophile où la femelle pond dans des fruits sains (Figure 14) la
ponte est fortement liée à la température en termes de
vitesse de reproduction. Lorsque la température est de 10°C, le
temps de passage de l'oeuf à l'adulte est de 80 jours, pour une
température de 28°C, le temps nécessaire n'est que de 10
jours (Figure 15) Ensuite, bien que la durée de vie de la mouche femelle
adulte soit inférieure en présence d'une plus forte
température, on observe une augmentation significative du nombre d'oeufs
pondus par femelle avec 140 oeufs/ femelle pour une température de
18°C (Tochen et al.,2014 ; Charlot et Pinczon,2015). La corrélation
entre la température et la vitesse de reproduction de la drosophile
Suzuki est également observable chez le carpocapse qui est un ravageur
des pommes et des poires. Le nombre de générations
présentes augmente avec les hausses de températures (Stoeckli
et al.,2012, Samietz et al.,2015 ; Branchereau,2022).
24
Figure 14 : Dégâts de ponte de Drosophila
suzukii (source : CTIFL)
Figure 15 : Evolution de la durée du cycle de
reproduction de D.suzukii en fonction de la température (source :
CTIFL)
25
4. Quelles perspectives en termes de méthodes de
production ?
La production de cerises est aujourd'hui menacée par de
multiples facteurs. Que ce soient les conditions climatiques moins favorables
aux cycles des arbres fruitiers ou l'émergence de nouveaux
bioagresseurs, les conséquences sont de plus en plus
problématiques et le devenir de certains producteurs de cerises restent
incertain. La politique de réduction des produits phytosanitaires
survenant récemment est aussi au centre des préoccupations
puisqu'elle n'a pas les mêmes conséquences en fonction du type de
production, dans le cas de la cerise des autres moyens de luttes coûteux
sont devenus indispensables. D'autant plus que la main-d'oeuvre est à
moindre coût dans certains pays importateurs.
Voici quelques indications concernant les
caractéristiques du verger Français. En 2015, environ 60% des
superficies possédaient un enherbement sur l'inter-rang de nature
permanente mais aussi possiblement semé, 25% des superficies
étaient totalement enherbées contre 20% qui ne possédaient
aucun enherbement. On note également le passage de 3 tontes par an en
2015. Pour ce qui est de l'irrigation, 59% des terres étaient
irriguées en 2015 avec le goutte-à-goutte comme technique
majoritaire, suivie de l'aspersion et du micro-jet. Ensuite les traitements
phytosanitaires réalisés en 2015 étaient de l'ordre de 9,4
sur l'année, dominés par les traitements fongicides et
bactéricides. Les apports en azote, potasse et en phosphore doivent se
faire comme suit (Tableau 3) entre l'installation du verger et la production de
fruits.
26
Tableau 3 : Les apport en vergers de cerisiers ( source :
Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne)
En prenant en compte les disparités régionales,
les Pays-de Loire/ Centre présentent le plus fort taux de traitements
annuels en 2015 avec 14,6 applications sur l'année suivie de
Midi-Pyrénées et d'Auvergne Rhône Alpes (ANNEXE H). Ces 3
régions présentent également un taux de traitements
fongicides-bactéricides supérieurs à la moyenne nationale
car elles sont plus fortement impactées par l'humidité, ce qui
augmente le risque de développement de maladies (Serrurier,2019).
Pour la mise en place des traitements, les producteurs de
basent sur plusieurs facteurs tels que l'observation directe au niveau de leurs
cultures, la prise en compte des conseils reçus par les fournisseurs,
les techniciens de conseils ainsi que le bulletin de surveillance émis
par le SRAL (Service Régional à l'Alimentation) mais
également avec les prévisions météorologiques et
les pratiques historiques.
Outre les traitements phytosanitaires, d'autres types de
luttes étaient utilisés par 70% des arboriculteurs
français en 2015. En termes de luttes contre les maladies fongiques et
les bactérioses, on peut citer le choix des porte-greffes pour leur
résistance vis-à-vis de certaines maladies ainsi que la taille en
vert permettant d'aérer les vergers. De manière plus marginale,
certains arboriculteurs procèdent à l'enlèvement des
parties et des pousses infectées. En ce qui concernait les luttes
alternatives telles que le piégeage massif ou les filets
anti-insectes,
27
celles-ci-étaient encore très marginales en
2015. Cela s'explique par le coût important et la difficulté
d'obtenir une rentabilité à court ou moyen terme. Cependant on
notait qu'environ 7O% des arboriculteurs pratiquaient le suivi des pressions
des ravageurs pour la mouche de la cerise Rhagoletis Cerasi, Drosophila
Suzukii et les pucerons. D'autre part, pour environ 1/4 des exploitations,
un travail d'aménagement d'habitats ou d'apport en nourriture pour les
auxiliaires de cultures a été mis en place en 2015
(Serrurier,2019).
A l'avenir, la filière Française de la cerise va
devoir se mobiliser en se transformant à plusieurs échelles. Face
aux ravageurs émergents, il apparait aujourd'hui comme un consensus que
l'utilisation de produits phytosanitaires ne sera pas appropriée pour
garantir l'avenir de cette filière (Chauveau,2016). D'autant plus, que
depuis le bannissement du diméthoate, l'une des molécules les
plus efficaces contre la Drosophile Suzuki certains producteurs sont inquiets
puisque seulement 7 produits sont autorisés pour le traitement de la
cerise dont un seul en agriculture biologique. Il s'agit donc d'agir à
d'autres niveaux. Une des solutions mise en avant est d'augmenter la distance
entre les arbres pour diminuer l'humidité présente dans le
verger. Certains producteurs se tournent également vers une utilisation
d'argile permettant de recouvrir les fruits pour les protéger des
piqûres, bien que l'efficacité de cette solution soit largement
contestée. D'autant plus qu'un rinçage est nécessaire car
le fruit est recouvert d'une pellicule blanche qui n'attire pas le
consommateur, ce qui implique un coût supplémentaire. (Figure
16)
Figure 16 : Argile destinée à la lutte contre
la mouche de la cerise et de l'olive (source : greenweez)
28
Il semble aussi que l'augmentation du piégeage massif
soit une piste envisageable. De récentes études ont
démontré que contrairement à d'autres insectes comme les
papillons la Drosophila Suzukii ne se prêtait pas à la
confusion sexuelle. Elle utilise en revanche son odorat pour reconnaitre les
kairomones présentes dans l'odeur dégagée par les fruits.
L'utilisation de pièges dégageant des kairomones
synthétiques semblables est donc un défi actuel. Des travaux de
l'INRAE portent également sur la mise en place d'agro-systèmes
moins propices aux développements de certains ravageurs et sur leur
position majoritaire dans le verger, ce qui pourrait accroitre
l'efficacité du piégeage massif. La lutte contre les nouveaux
ravageurs émergents doit se faire avec une multitude de techniques,
c'est en les combinant que nous pouvons nous attendre à des
résultats efficaces et concluants.
La protection physique est aujourd'hui la méthode de
protection la plus efficace contre la Drozophila suzukii. Il s'agit de
filets insect-proof (anti-insectes) qui recouvrent chaque rang du verger
(Figure 17). Pour être efficaces, la maille doit être
<=1mm2 pour éviter le passage des insectes. Ils
représentent des coûts très élevés aussi bien
à l'achat que pour leur mise en place. Les producteurs qui investissent
dans cette technique, couplent souvent le filet à des bâches de
protection anti-pluies limitant l'éclatement des cerises. En effet, il
faut compter 100 000 euros/ha pour avoir un verger protégé contre
les ravageurs et tous les aléas climatiques confondus (Rabut,2022). On
se dirige donc vers une production de cerises qui tend à être plus
coûteuse avec la mise en place de protections physiques, mais
également plus spécialisée. Le nombre de producteurs va
peut-être diminuer dans les années à venir pour laisser
place à ceux qui seront le plus en capacité d'investir.
29
Figure 17 Verger de cerisiers entièrement
protégé par bâches anti-pluie et filets
anti-insectes-BÂCHES PLASTIQUES FILPACK ANISOLAR ET FILET DIATEX ( source
: photothèque CTIFL)
Enfin, d'une manière plus générale
à l'échelle mondiale, la production de cerises va
également être bouleversée. En ce qui concerne l'aspect
géographique des zones de cultures, la production sera plus importante
à des altitudes et des latitudes plus importantes. Ces nouvelles aires
de cultures ne seront peut-être pas optimales en termes de
caractéristiques physico-chimiques du sol. Pour pallier aux limites du
sol et à l'irrégularité des précipitations, une
irrigation contrôlée devra être mise en place. Ensuite, des
suivis de l'évapotranspiration, et de l'humidité du sol devront
être réalisés pour permettre une meilleure utilisation de
l'eau (Quero-García et al.,2017). Des améliorations des
porte-greffes sont également un pilier pour permettre la
pérennité de la production de cerises dans le futur. La mise en
place de porte-greffes nanisants dans les vergers va permettre de densifier la
production, ainsi que de généraliser des modes de conduites
adaptés aux filets insect-proof. Cela permettra de garantir une
qualité maximale des fruits, mais il faudra également favoriser
des portes-greffes plus résistants à la sécheresse
vis-à-vis du changement climatique. Pour cela un travail de
sélection variétal important est à réaliser, un
retour à l'utilisation de variétés anciennes
adaptées aux terroirs est souhaitable, tout comme une diversification de
l'offre variétale qui passe par l'étude de nombreuses accessions
existantes. Enfin, le coût global des amendements
30
minéraux va augmenter, notamment avec la
possibilité de raréfaction de ces engrais phosphorés ou
azotés. Il est donc nécessaire de se pencher sur
l'efficacité d'amendements organiques et d'accroître leur
utilisation.
D. L'offre variétale
1. Les variétés d'intérêts et la
dynamique de sélection
Jusque dans les années 1980, principalement deux
cultivars ont été mis en circulation (« Burlat » et
« Hedelfingen ») qui étaient issus du premier programme de
sélection entre 1968 et 1980. A partir de cette année, un plus
gros travail a permis de mettre en place une collection de plus de 400
cultivars et donc d'élargir le patrimoine génétique
utilisable dans les programmes de sélection. Le cultivar « Arcina
Fercer » créé par l'INRAE figure comme l'un des premiers
avec la capacité de former des fruits de gros calibres avec une bonne
fermeté. Ce cultivar a donc été fortement utilisé
comme géniteur dans les autres phases de ce programme. Il faudra
attendre 1990 pour que l'INRAE mette en circulation plusieurs cultivars
variés qui permettront de couvrir la quasi-totalité des
périodes de maturité et donc de favoriser l'étalement des
récoltes. (Quero Garcia et al.,2017) Bien que la date d'arrivée
des cerises matures soit déjà très fortement liée
à la zone de production sur le territoire, la production de
différents cultivars arrivant à maturité sur une plus
large période est un atout en permettant d'augmenter la
disponibilité de la cerise de bouche au cours du temps.
Plus récemment, le nouveau programme de
sélection s'appuie sur la sélection assistée par marqueurs
(MAS). Il s'agit d'utiliser des marqueurs moléculaires qui sont des
brins d'ADN proches des gènes d'intérêts
(résistance, qualité fruit) et qui permettent d'étudier en
laboratoire la présence ou non de ces gènes
d'intérêts au niveau du génome de l'accession
concernée (Hamon,2013). Contrairement aux programmes de sélection
plus anciens ou la sélection se faisait grâce aux
caractéristiques phénotypiques de la plante, c'est ici à
partir du génotype de la plante que la sélection est
réalisée. Cela a permis d'élargir les bases
génétiques et notamment de se pencher sur l'utilisation de
variétés locales et exotiques. La MAS est
31
également utilisée pour déterminer
certaines qualités des fruits telles que la date de maturité, la
taille ainsi que la tolérance à l'éclatement.
D'un point de vue technique, les croisements sont
réalisés par pollinisation manuelle et pollinisation ouverte et
plus récemment avec la mise en place de pollinisation
contrôlée avec l'utilisation de bourdons et d'arbres en pots.
Les premiers cultivars commercialisés par l'INRAE
étaient 'Ferbolus', 'Fernola', 'Fernier' et 'Arci- na®Fercer', une
deuxième série de cultivars a été
commercialisée avec un plus grand nombre de cultivars. Aujourd'hui les
principaux cultivars commercialisés par l'INRAE sont 'Folfer',
'Ferdouce', 'Fertille', 'Fermina', 'Ferdiva' et 'Fertard'.
Le taux de sélection des hybrides est d'environ de 1/
1500, c'est-à-dire que sur 15 000 hybrides étudiés, seuls
10 arriveront au stade de cultivars pouvant être commercialisés.
La sélection des hybrides se fait en 3 phases. Les plus prometteurs sont
regreffés en plusieurs clones sur différents sites au terme de
chaque phase. A la suite de ces phases, les hybrides restants entrent dans des
essais pré-commerciaux.
En France les cultivars les plus présents sur le
territoire sont 'Burlat' ("16%), puis 'Bel- ge' ("14%), 'Summit' ("12%),
'Sweetheart' ("6%), 'Napoleon' ("5%), 'Folfer' ("4%) et 'Regina' ("4%) et ils
sont majoritairement greffés sur 'MaxMa 14' ("39%), Mahaleb ("27%),
Mazzard ("19%), 'MaxMa 60' ("10%), 'GiSelA 6' ("3%). (Quero Garcia et
al.,2017).
2. Critères de sélection et attentes des
consommateurs
a) Structure de l'arbre
Il est aujourd'hui indispensable de rechercher des arbres dont
la conduite en verger est plus simple. Les arbres trop vigoureux ne
présentent pas des caractéristiques optimales, en revanche la
sélection se portera sur des génotypes présentant des
fortes densités d'éperons (branches latérales issues des
branches principales sur lesquelles se forment les fleurs) ou alors ayant une
plus forte ramification. Les éperons seront moins denses, mais le nombre
de branches principales sera plus important. D'un point de vue logistique pour
la mécanisation, le ramassage, la mise en place d'équipement au
niveau des vergers, certaines recherches (par
32
sélection d'hybrides, mais aussi en utilisant les
mutations naturelles) ont notamment été réalisées
pour former des cultivars à port compact. (Bargioni,1996 ; Quero Garcia
et al.,2017). Cependant c'est aujourd'hui avec la sélection sur les
porte greffes, avec l'arrivée des porte-greffes nanisants et
semi-nanisants que la taille des arbres est le mieux contrôlée. De
plus, on contrôle également la taille des arbres grâce aux
différents modes de conduites (tailles, irrigations, espacement,
enherbement). D'un point de vue général, la sélection
porte également sur la précocité des arbres,
c'est-à-dire l'âge à partir duquel ils ne sont plus dans la
période juvénile, mais également sur le rendement des
productions ainsi que sur leurs régularités aux cours des
années (Quero Garcia et al.,2017). Les conditions
météorologiques jouent cependant un rôle important dans la
régularité de production des arbres, tout comme les conditions du
sol. Il est donc difficile de déterminer clairement les cultivars les
plus réguliers car des fortes variations de production peuvent
s'appliquer pour un même génotype planté dans des sites
différents.
b) Caractéristiques des fleurs
L'auto-fécondité est un objectif majeur de la
sélection, elle permettrait d'obtenir des fruits sans l'action
d'insectes pollinisateurs, ce qui est un atout important actuellement où
l'on observe parfois des désynchronisations entre la période de
floraison et la présence de certains pollinisateurs.
L'auto-incompatibilité pollinique est courante dans le monde
végétal. Dans le cas des fruitiers, et notamment de la cerise,
elle est d'origine génétique. En effet, elle provient de la
présence de gènes d'incompatibilités
représentés par des allèles divers
(CTIFL-L'auto-incompatibilité pollinique). Par exemple, un grain de
pollen portant les allèles S1 et S2 sera compatible si l'ovaire porte
des allèles S3 et S4 (différents de S1 et S2) (Figure 18). Chez
le cerisier cette incompatibilité est aussi présente pour
plusieurs variétés distinctes. De nombreux travaux de biologie
moléculaire ont permis de mettre en évidence des groupes
d'incompatibilité. (ANNEXE I). Par exemple « Ferdouce » et
« Folfer » sont compatibles, car elles ne possèdent aucun
allèle commun. « Belge » et « Badascony » sont
incompatibles. De plus en plus de cultivars auto-compatibles sont
créés, comme « Cristobalina » qui est beaucoup
utilisé dans des programmes de sélection.
33
Figure 18 : L'auto-incompatibilité pollinique chez le
cerisier (source : CTIFL)
c) Tolérance aux stress
La production de cerises est très dépendante des
conditions météorologiques comme les précipitations, les
basses températures hivernales ou encore les très fortes
chaleurs.
La fissuration des fruits (Figure 19) apparaît
aujourd'hui comme l'un des principaux facteurs pouvant affecter la
rentabilité de la production. Pour évaluer la résistance
à l'éclatement des fruits, il est possible de réaliser des
tests en submergeant les cerises dans de l'eau et de relever le temps au bout
duquel l'éclatement est visible. Cependant, il est aussi indispensable
de mettre en place des évaluations directement sur les parcelles de
production. Pour cela, il faut bien entendu que les précipitations
soient suffisantes lors de la date de maturité des fruits (Quero Garcia
et al.,2017). Une très faible partie des cultivars majoritairement
cultivés présentent cette particularité. Les cultivars
« Fermina » et « Regina » sont résistants face
à l'éclatement et dans l'avenir ils devraient être
utilisés en combinaison avec d'autres cultivars présentant
d'autres qualités des fruits pour former des hybrides résistants
à l'éclatement.
34
Figure 19 : Eclatement provoqué par la pluie
De plus, le réchauffement climatique augmente le risque
de formation de fruits doubles. Actuellement, aucune étude n'a
été réalisée pour déterminer la source
génétique de ce caractère. Plusieurs cultivars ont
cependant été identifiés comme moins propices à la
formation de fruits doubles. Les fruits doubles ne pouvant être
commercialisés, cela peut donc induire des pertes économiques
importantes suivant les cultivars.
La résistance au froid hivernal a également
été étudiée, notamment dans des pays comme la
Russie, la Lettonie, l'Ukraine ou encore l'Allemagne. Pour étudier cette
résistance, des tests sur terrain en conditions naturelles ou
après application d'un gel artificiel ont été
réalisés. Les travaux les plus importants ont été
réalisés en Allemagne, il en ressort que sur 131 cultivars de
cerisiers doux, neufs d'entre eux présentaient une résistance au
froid (Fischer et Hohlfeld,1998 ; Quero Garcia et al.,2017).
D'autre part, la zone de production de la cerise douce s'est
également étalée vers des régions telles que le sud
de l'Espagne, le nord de l'Afrique ou encore la Californie qui sont
caractérisées par des hivers beaucoup plus doux. De ce fait, les
cultivars de ces régions doivent avoir la capacité de satisfaire
leur besoin en froid avec des températures plus hautes durant l'automne
et l'hiver. Parmi eux, on peut citer « Lapins », « Rainier
», « Brooks » ou encore « Cristobalina » qui est
très précoce et auto-fertile. Les caractéristiques
optimales cherchées sont donc d'avoir des cultivars qui se satisfont de
faible besoin en froid l'hiver pour sortir de dormance tout en ayant des
besoins en chaleur au printemps assez importants pour ne pas
35
lancer la floraison trop tôt dans l'année et
augmenter le risque de dégâts dus aux gelées
printanières.
Les principaux stress biotiques de la cerise douce sont
induits par le chancre bactérien, le puceron noir du cerisier (Myzus
cerasi Fab.), la mouche de la cerise (Rhagoletis spp.), la
mouche Drosophila suzukii ainsi que le champignon Monilinia
spp.
Le chancre bactérien est causé par
Pseudomonas syringae pv. Syringae ou P.syringae
pv.mors-prunorum, cette maladie est la plus présente dans
les zones humides. Un programme de sélection mené au John Innes
Institute au Royaume-Uni a permis de mettre en évidence la
résistance de certains cultivars tels que 'Merla', 'Mermat', 'Merpet' et
'Inge' à une des souches de cette bactérie. Cependant, des
observations sur la diminution de cette résistance ont également
été relevées à la suite d'infections par d'autre
souches ( Quero Garcia et al.,2017).
Figure 20 : Cerise infectée par le champignon
Monilia
Pour ce qui est de la résistance à la moniliose,
(Figure 20) plusieurs évaluations ont été
réalisées mais aucune résistance totale n'a pu être
mise en évidence. Certains cultivars tels que 'Regina', 'Early Korvik',
'Melitopolska Chorna' et 'Valerij Chkalov' ont tout de même
présenté un bon niveau de résistance.
36
Enfin, il n'y a pour l'heure actuelle encore aucun cultivar
résistant à Rhagoletis spp et à la Drosophila
suzukii. Pour ce qui est du puceron noir de la cerise, des
résistances ont été observées chez les
espèces Prunus canescens, Prunus incisa, Prunus
kurilensis et Prunus nipponica. Le cultivar «
Napoléon » a été croisé avec ces
différentes espèces et certains des hybrides ont
présenté une tolérance partielle au puceron noir.
(Bargioni, 1996)
d) Qualité des fruits
La qualité des fruits est également au coeur des
programmes de sélection avec une multitude de fruits variés.
(Figure 21). Plusieurs caractéristiques sont étudiées,
comme la taille des fruits, la fermeté, la couleur de la peau et de la
chair mais aussi la saveur du fruit ainsi que son taux de sucre. La
sélection a permis une réelle amélioration en termes de
taille et de fermeté des fruits pour répondre aux demandes des
consommateurs. Pour ce qui est de déterminer la couleur des fruits, il
est possible de réaliser des tests ADN. Le goût des fruits est
analysé grâce à des mesures objectives telles que
l'acidité titrable ainsi que des mesures subjectives issues du
goût procuré par le fruit (Kappel et al.,2012 ; Quero Garcia et
al.,2017). Déterminer le moment de maturité du fruit est
également indispensable pour décider ou non de récolter.
Il existe aujourd'hui un appareil non destructeur qui permet d'obtenir la
teneur en chlorophylle (Figure 22) dans le fruit. Il existe une
corrélation entre la diminution du taux de chlorophylle présent
dans le fruit et son arrivée à maturité.
Figure 21 : Cerises arrivées à maturité
avant analyse en laboratoire
37
Figure 22: Instrument de mesure du taux de chlorophylle non
destructif
e) Etalement de la période de récolte
Un autre objectif de la sélection est de permettre aux
arboriculteurs d'étaler la durée durant laquelle ils peuvent
commercialiser des cerises au cours de la saison. Pour cela, ils doivent
posséder plusieurs cultivars dont les fruits arrivent à
maturité à des moments distincts (Tableau 4). Les objectifs
premiers étaient de sélectionner des cultivars qui arrivent
à maturité avant le cultivar « Burlat », atteignant sa
maturité entre fin mai et début juin et qui sert de
référence pour définir la précocité des
autres cultivars. Bien que des cultivars très précoces existent,
c'est-à-dire qu'ils arrivent à maturité avant la
référence « Burlat », ceux-ci ne possèdent pas
les mêmes qualités en termes de goût des fruits, de taille
et de sensibilité face à l'éclatement. Actuellement, aucun
hybride très précoce et possédant des fruits
d'intérêt commercial n'a été formé. D'autre
part, la sélection de cultivars très tardifs et possédant
des fruits commercialisables semble mieux progresser ( Quero Garcia et
al.,2017).
38
Tableau 4 : Présentation des principales
variétés de cerises avec leur période de récolte
respective (source : Le Figaro)
f) Aptitude à la récolte
mécanique
La récolte mécanique est principalement
utilisée pour le ramassage des cerises acides destinées à
la transformation. Récolter mécaniquement n'est possible que pour
les cerises sans pédoncule, et la volonté de commercialiser des
cerises fraiches sans pédoncules est de plus en plus présente (
Kappel et al .,2012 ; Quero Garcia et al.,2017). C'est d'ailleurs
déjà le cas depuis plusieurs années au Royaume Uni avec
les importations provenant de la vallée del Jerte en Espagne (CTIFL-
Variétés de cerises aptes à la récolte sans
pédoncule). Ce nouveau segment de marché présente
plusieurs avantages : tout d'abord la capacité de récolter des
cerises sans pédoncules permet la mise en place d'une récolte
mécanique, ensuite, il permet aussi de mécaniser les
conditionnements des petites portions ( 100 à 300 grammes) (Figure 23)
qui doivent se faire manuellement pour les cerises avec pédoncules (
CTIFL- Variétés de cerises aptes à la récolte sans
pédoncule). De plus, le pédoncule diminue le temps de
39
préservation visuelle de la cerise en agissant comme
une pompe sur le fruit. Certains cultivars tels que 'Ambrunés',
'Cristalina', 'Fermina', 'Linda', 'Sumste' et 'Vittoria' (Quero Garcia et
al.,2017) sont adaptés à la récolte mécanique, ils
produisent un tissu cicatriciel entre le fruit et le pédoncule qui
permet de maintenir le jus et la qualité du fruit et de le
préserver des attaques extérieures (Sansa- vini et Lugli, 2008,
source xxx).
Figure 23 : Cerises récoltées sans
pédoncules conditionnées en petites portions (source : La
Tapy)
IV. Suivis phénotypiques et phénologiques
de la collection de ressources génétiques
A. Matériel et méthode
1. Matériel végétal suivi
Le matériel végétal suivi est
composé des cerisiers doux ( Prunus Avium) suivis par
l'équipe A3C de Bordeaux. Les différentes accessions sont
présentes sur les parcelles I, J, F2 et K qui regroupent la collection
variétale du domaine de Bourran. L'effectif total est composé de
269 arbres. Sur les vergers, chaque arbre porte une étiquette (Figure
24) qui indique plusieurs
40
informations comme la parcelle où il se trouve, le rang
et la position au sein de la parcelle, la provenance et le croisement dont il
est issu. Il est aussi indiqué à quel dispositif l'arbre
appartient ainsi que son identifiant, ce qui permet de donner une
identité à l'arbre dans la collection. Grâce à un QR
code on peut facilement retrouver l'identité de l'arbre en le
scannant.
Figure 24 : Etiquette d'identification des arbres du
CRB
Pour permettre à l'équipe A3C de suivre ces
différents arbres, plusieurs suivis phénologiques sont
réalisés comme des dates de floraison et de maturation des fruits
ainsi que des analyses de la qualité des fruits. Lors des printemps 2021
et 2022 de très forts dégâts de gels ont été
relevés. Contrairement aux années précédentes
l'analyse de la qualité des fruits n'a pu être
réalisée que sur une petite partie de la collection car les
protocoles demandent l'utilisation d'un grand nombre de fruits. De ce fait, les
analyses de qualité de fruits n'ont été
réalisées que sur 14 arbres (Tableau 5), ce qui est très
peu en comparaison avec les campagnes de phénotypages des années
précédant 2021.
41
Tableau 5 : Liste des accessions pour lesquelles des analyses
ont été réalisées
2. Suivis des stades phénologiques
Le suivi de la floraison avait déjà
débuté lors de mon arrivée en stage le 4 avril. Ce travail
consiste à relever les dates de floraison des arbres. Sur le verger, il
faut observer le stade de floraison des arbres et attribuer des dates au stade
« début de floraison », « pleine floraison » et
« fin de floraison ». Les différents stades sont
définis par l'estimation du pourcentage de fleurs ouvertes (Tableau 6).
Durant la pleine floraison, le protocole demande également de mettre en
place une note de floribondité qui consiste à évaluer la
charge en fleurs de l'arbre. Cette note est définie sur une
échelle de 0 (Floraison Nulle) à 9 (Floraison très forte).
Les détails du protocole de suivi de la floraison se trouvent en (ANNEXE
J).
42
Tableau 6 : Notation du stade de floraison en fonction du
pourcentage de fleurs ouvertes suivant le protocole de suivi de
floraison
Le suivi de la maturité des fruits est assez proche du
suivi de la floraison. Celui-ci consiste à déterminer les dates
de maturation physiologique des fruits. Une note de charge en fruit doit
également être inscrite lorsque les fruits sont murs. Cette note
fluctue de 0 (charge en fruit nulle) à 9 (très forte charge en
fruits). Il est également indispensable de récolter 50 fruits par
arbre pour réaliser les analyses de qualité en laboratoire. Le
protocole détaillé se trouve en (ANNEXE K)
Enfin, pour pouvoir estimer les dégâts de gel, un
suivi du nombre de fleurs gelées a également été
réalisé. Comme ce suivi ne se fait pas chaque année (comme
les autres suivis cités précédemment), aucun protocole
écrit n'avait été réalisé. Il existait
cependant un protocole d'évaluation du nombre de fruits gelés. Ce
protocole a donc été repris, l'objectif est de donner une note
comprise entre 0 et 3 aux différents arbres, en comptant 100 fleurs par
arbres (25 fleurs orientées vers chaque direction). Les notes sont
attribuées en fonction des dégâts de gel et correspondent
au pourcentage de fleurs non viables (Tableau 7).
Tableau 7 : Note de gel en fonction du pourcentage de fleurs
gelées
43
Ce protocole présente cependant plusieurs
problèmes et contraintes. Tout d'abord au niveau de la longueur du
comptage des fleurs pour savoir si elles sont encore viables ou non. Ensuite,
il n'a pas été possible de déterminer le taux de
dégât de gel sur certains arbres puisque la majorité des
fleurs étaient déjà tombées. Il n'a donc pas
été possible de savoir si le gel était le seul facteur
responsable de ces chutes ou si d'autre fleurs non gelées étaient
tombées naturellement à cause de la chute physiologique.
L'estimation des dégâts de gel a pu être
réalisée sur 70 arbres.
3. Phénotypage
En laboratoire, deux protocoles ont permis de réaliser
le suivi de la qualité des fruits. Le premier protocole consiste
à étudier l'éclatement des fruits et à
déterminer le nombre de fruits éclatés sur les 50
analysés. En plus de compter le nombre de fruits éclatés,
il est également demandé de localiser les éclatements :
pôle pédonculaire, pôle pistillaire, suture, joue de la
cerise ou si le fruit présente des éclatements sur 2 ou 3 de ses
faces. En plus de compter les éclatements, le comptage doit aussi
permettre de déterminer le nombre de fruits piqués par la
Drosophilia Suzukii. Le protocole détaillé se trouve en
( ANNEXE L)
Un second protocole permet de déterminer les masses
moyennes des fruits ainsi que la fermeté de ceux-ci. Une balance permet
de déterminer la masse de 50 fruits, ce qui permet de déterminer
après division, la masse moyenne de chaque fruit. Pour ce qui est de la
fermeté des fruits, on utilise un Durofel
(pénétromètre) (Figure 25). Deux mesures de fermeté
sont effectuées par fruit en appliquant l'appareil 1 fois sur chaque
joue. La fermeté du fruit est calculée lorsque l'embout de mesure
est à sa position la plus enfoncée, la moyenne des 2 joues permet
d'obtenir la fermeté du fruit. La manipulation est
répétée sur 10 fruits par arbre, cela permet d'obtenir la
moyenne et l'écart type de la série avec le logiciel AGROSTA
100X. Le protocole détaillé se trouve en ( ANNEXE M)
44
Figure 25 : Appareil de mesure de la fermeté des
fruits (Durofel) (source : AGRO-TECHNOLOGIE)
4. Données à disposition
Différentes données ont également
été analysées. Le site de Bourran dispose d'une station
météo directement reliée à l'outil
météorologique « climatik ». Les données
météorologiques de « climatik » sont directement
téléchargeables pour utilisation. C'est grâce à ces
relevés qu'il a été constaté que la gelée
printanière du 1er avril avait duré plusieurs nuits et
que les températures les plus basses avoisinaient les -2°C.
Durant le stage, le logiciel de statistique R a
été utilisé, notamment pour créer des
schémas parcellaires où était représenté le
statut des arbres après observation pour la réalisation de tests
d'inoculation de Monilia relatifs à un autre stage. Cependant les
données recueillies durant mon stage ne nécessitent pas
d'analyses statistiques.
45
B. Résultats et discussion
1. Données de floraison
Le relevé de la date de floraison a permis de
déterminer quels étaient les cultivars les plus précoces
et les plus tardifs. Les dates de pleine floraison s'étalent du 9 mars
jusqu'au 14 avril. Cela témoigne d'une grande
hétérogénéité au sein de la collection.
Parmi les accessions les plus précoces, on peut citer «
Cristobalina » qui est en pleine floraison le 9 mars, « Saint Georges
» le 11 mars, « La Hâtive de Bâle », la «
Précoce d'Isigny » et « Guigne précoce du pays du blanc
» pour qui la pleine floraison est le 16 mars. Pour ce qui est des
cultivars les plus tardifs, on peut citer « Dure de Sauve » qui est
en pleine floraison le 14 avril, « Turca », « Nanyo » et
« Durone Nero Seconda di Vignola » pour qui la pleine floraison est
atteinte le 11 avril ou encore « Fertard », « Rubin » et
« Ferdiva » qui sont rentrées en pleine floraison entre le 5
avril et le 10 avril.
Pour ce qui est des notes de floribondité, aucune
accession n'a obtenu la note de 9 sur une échelle de 9, la seule
accession qui a obtenu une charge de 8 est la « Guigne noire de Boccard
». A l'exception de certains cultivars précoces comme «
Cristobalina », « Saint Georges », et la « Précoce
d'Isigny » qui ont obtenu des notes de charges en fleurs comprises entre 6
et 7, aucune autre accession précoce n'a obtenu une telle note. En
règle générale, les notes de floribondité les plus
fortes ( >=6) sont détenues par des accessions qui arrivent au stade
de pleine floraison entre le 20 et le 30 mars, elles ne sont donc ni
précoces ni tardives. Pour ce qui est des accessions tardives, elles ne
présentent pas de floribondité supérieure à 6 mis
à part « Turca », « Bigarreau Hatif productif » et
« Dure de sauve » qui sont les seules accessions à
posséder une floribondité de 6. Néanmoins, il reste
très complexe d'établir des liens entre les dates de floraison et
la charge en fleurs, d'autant plus que pour une même accession qui
fleurit en même temps, on observe également de grands
écarts au niveau de la floribondité. Certains arbres de la
même accession présentent des floribondités allant du
simple au double, ce qui est dû au génotype propre de l'arbre,
à sa vigueur ainsi qu'aux conditions pédoclimatiques de la
parcelle où il est planté.
Il est possible de mieux visualiser la proportion d'arbres qui
arrivent aux différents stades de floraison (Figure 26). Sur les 269
arbres suivis, 250 n'avaient pas commencé leur floraison au
46
15 mars. A partir du 20 mars, 200 arbres étaient encore
non fleuris, environ 40 étaient en début de floraison et environ
30 étaient en pleine floraison. C'est le 25 mars que la distribution des
stades est la plus égale avec 60 arbres non fleuris, 100 étaient
en début de floraison, 75 en pleine floraison et environ 20 arbres
avaient fini leur floraison. Les semaines suivantes, le nombre d'arbres non
fleuris finit par tendre vers 0 (le 4 avril), tout comme le nombre d'arbres en
début de floraison qui devient nul le 14 avril. C'est le 30 mars qu'il y
a le maximum d'arbres en pleine floraison en simultané (175 arbres), ce
nombre diminue ensuite jusqu'à devenir nul le 24 avril, où la
totalité des arbres suivis ont complètement terminé leur
floraison. La période de floraison des cerisiers est très rapide,
il faut attendre seulement 7 semaines entre l'arrivée des
premières fleurs et la formation des derniers fruits.
Nombre d'individu
275
250
225
200
175
150
125
100
75
50
25
0
Non Fleuris Début de floraison Pleine floraison Fin de
Floraison
300
|
Evolution des stades de floraison au cours du temps
|
|
Figure 26 : Evolution des stades de floraison des arbres
suivis au cours du temps
2. Estimation des dégâts de gel
Les gelées printanières ont un impact important
sur la viabilité des fleurs du cerisier. Les basses températures
du 1er avril 2022 ont provoqué d'importants dégâts sur la
collection de Bourran. Une quantification de ces dégâts a
été réalisée sur seulement 74 arbres des 269 car il
ne restait plus de fleurs sur les autres (Figure 27). Parmi les arbres
notés, 42 d'entre eux ont été notés « 3
», ce qui signifie que plus de 2/3 des fleurs ont été
gelées et n'étaient plus viables pour fructifier. Un peu moins de
40% des arbres notés, soit 29 arbres avaient un taux de fleurs
47
mortes compris entre 1/3 et 2/3 des 100 fleurs
comptées, ils ont donc été notés « 2 ».
De plus, uniquement 1 arbre sur les 74 s'est vu attribuer la note « 1
», c'est-à-dire qu'il avait moins de 1/3 de fleurs gelées.
Deux arbres qui n'avaient aucune fleur touchée par le gel ont eu la note
« 0 ».
Parmi tous les arbres avec la note « 3 », leur
période de pleine floraison s'étendait du 19 mars au 7 avril,
bien qu'une grande partie d'entre eux avait pleinement fleuri entre le 27 mars
et le 1 avril, soit dans une échelle de temps proche de la gelée
printanière du 1 avril au 3 avril.
Pour ce qui est des arbres avec un taux de fleurs
touchées compris entre 1/3 et 2/3 de la totalité des fleurs, leur
date de pleine floraison est sensiblement la même que pour ceux
notés 3, avec une majorité pendant la période du 20 mars
au 14 avril.
Enfin, l'unique arbre avec une note de « 1 »
était en pleine floraison le 28 mars et les deux arbres qui n'ont pas eu
de fleurs gelées étaient pleinement fleuris le 25 mars.
D'après les résultats obtenus, il n'est pas
possible de faire un lien entre le caractère précoce ou tardif
des arbres et leur sensibilité face aux gelées
printanières. Comme l'analyse n'a été faite que sur 74
arbres sur un total de 269, elle n'est représentative que d'une seule
partie de la collection, les arbres non notés avaient déjà
perdu leurs fleurs ce qui nous empêche de réellement en savoir la
cause. Il semble cependant que certains génotypes comme les 2 arbres de
l'accession V2044 en parcelle K1 (« Vesseaux ») ont
présenté une très bonne résistance au gel puisque
aucune fleur n'a été gelée bien que le
3ème arbre de cette accession, présent en parcelle F2,
n'avait aucune fleur malgré une floribondité de 7(surement due
à une floraison défectueuse et non à cause du gel puisque
même chez les arbres les plus touchés, une petite partie des
fleurs donne quand même des fruits).
Estimation des dégats de gel
80
70
Nombre d'arbres
60
50
40
30
20
10
0
"0" = Aucune fleur gélée
"1"= <= 33% de fleurs gelées
"2" = [33 et 66]% de fleurs gelées
"3" = >=66% de fleurstouchées
Nombre total d'arbres notés
Note de gel
48
Figure 27 : Estimation des dégâts de gel sur les
arbres suivis
3. Analyse des dates de fructification
Le relevé des dates de maturité des cerisiers de
la collection permet de montrer un étalement de l'arrivée
à maturité physiologique des fruits. En effet, les premiers
fruits sont mûrs à partir du 9 mai et il faut attendre le 3 juin
pour que les accessions les plus tardives soient à maturité. En
ce qui concerne les accessions plus précoces, on peut citer «
Ferprime (Primulat®) » et « Première » qui
étaient à maturité le 9 mai, suivi de « Bigarreau
Hatif Burlat », « Bigarreau de Mai », « Bigarreau Moreau
», « Guigne précoce du pays du blanc », et « Ferpin
» pour qui les fruits étaient matures le 13 mai. Les accessions les
plus tardives sont « Skeena », « Renaldi », « Fernola
» avec une date de maturité au 3 juin, puis « Turca »,
« Bigarreau d'or », « Fernola », « Napoleon »,
« Rubin », « Durette » pour qui les fruits étaient
matures le 2 juin. Certains cultivars comme « Cristobalina » ou
« Saint Georges » qui étaient arrivés en pleine
floraison dans les premiers de la collection n'ont cependant pas pu être
notés car ils ne disposaient pas d'assez de fruits. Il est très
probable que cela soit dû au gel printanier, les dégâts
n'ayant pas pu être quantifiés sur ces arbres. Sur la collection,
100 arbres n'ont pas pu obtenir de date de maturité et de charge en
fruit à cause des dégâts de gel.
Lorsque l'on se penche sur la dynamique d'arrivée
à maturité (Figure 28), sur les 154 arbres qui ont pu être
notés, uniquement 69 possédaient des fruits matures le 25 mai.
Lors de la semaine suivante, soit du 26 mai au 3 juin, ce sont 85 nouveaux
arbres (pour arriver à 154)
49
dont les fruits arrivent au stade de maturité
physiologique. Ainsi, plus de la moitié des arbres de la collection
possédant des fruits est arrivée à maturité sur la
dernière semaine de fructification. En comparaison, lors de la campagne
2019, certains arbres étaient arrivés à maturité
jusqu'au milieu du mois de juin.
Cumul du nombre d'arbres arrivés à maturité
en fonction de la date
180
160
10-mai 13-mai 16-mai 19-mai 22-mai 25-mai 28-mai 31-mai 03-juin
Pas de
fruits
dates
Nombre d'arbres
140
120
100
40
80
60
20
0
Figure 28 : Evolution du nombre d'arbres suivis
possédant des fruits matures en fonction du temps
4. Analyse de la qualité des fruits
Les données recueillies lors de l'année 2022, ne
sont pas aussi complètes que celles des années
précédentes puisque les fruits de la majorité des arbres
n'ont pas pu être analysés car ils étaient trop peu
nombreux.
Parmi les 14 arbres pour lesquels des analyses des fruits ont
été réalisées, la masse de 50 fruits varie
fortement. Pour « Fernier », qui était
représenté par deux arbres, les masses de 50 fruits
étaient de 60,8 et 107,6 grammes. Pour « Rubin », 50 fruits
avaient une masse de 402,6 grammes, et 50 fruits de l'accession « 7616-4
» pesaient 398,8 grammes. Les masses des fruits varient fortement en
fonction de l'accession, ce qui semble normal puisqu'en fonction de leur
50
génotype les fruits formés ne sont pas de
même calibre. Cependant, pour deux arbres de la même accession, il
est aussi possible d'observer de fortes différences (40%) comme c'est le
cas pour « Fernier ». Ces différences sont aussi visibles
d'une année à l'autre puisqu'en 2019 les résultats
étaient de 193,6 g pour « Fernier ». Cela s'explique
principalement par le nombre de fruits formés par l'arbre :
généralement plus le nombre de fruits est important plus leur
calibre diminue.
D'autre part, la sensibilité à
l'éclatement n'est pas très marquée chez les accessions
analysées. « Rubin » et « Cypres » présentent
2 cerises éclatées sur 50. Pour les accessions « Ferbolus
», « Katalin » et « Bigarreau Hatif productif »,
seulement 1 fruit sur 50 présente des éclatements. Toutes les
autres analyses ne présentent aucun éclatement.
De plus, la sensibilité à la Drosophile Susuki
est plus présente chez certains arbres analysés. Les fruits d'un
des 2 clones de l'accession « Ferdiva » présentent un taux de
piqûres de 14/50 et l'accession « Rubin »
représentée par un seul arbre présente un taux de 5
piqûres pour 50 fruits.
Pour finir, la fermeté des fruits est très
variable (Figure 29), la valeur de la fermeté s'exprime en indice
durofel qui correspond à l'intervalle de mesure de l'appareil (entre 0
et 100). D'après les analyses les cultivars « Cyprès »
et « Bigarreau Maria gaucher » produisent les fruits les moins
fermes. A l'exception de « Bigarreau Hatif productif » dont les
fruits affichent une fermeté de 52 d'indice durofel, tous les autres
cultivars analysés présentent des fermetés allant de 67
à 78,5 indices de durofel.
Fermeté des cerises analysées en fonction des
accessions
90
Indice durofel
40
80
70
60
50
30
20
10
0
51
Figure 29 : Résultats des analyses de fermeté
sur les accessions analysées en laboratoire
52
CONCLUSION
Le cerisier doux (Prunus avium) est un arbre du genre
Prunus de la famille des Rosaceae, il a été
domestiqué en l'an 1000 avant JC en Asie mineure, bien que la cerise
fût déjà connue depuis 4000 à 5000 avant JC. Cet
arbre fruitier possède deux grandes étapes au cours de sa vie, un
stade juvénile suivi d'un stade adulte où il y a un
équilibre entre les bourgeons floraux et végétatifs qui
contribueront à l'agrandissement de l'arbre. Les arbres fruitiers, comme
le cerisier, suivent le cours des saisons. Durant la période hivernale,
ils entrent en période de dormance au cours de laquelle ils doivent
cumuler des températures basses pour leur permettre de lever leur
dormance. Au contraire, durant la fin de l'hiver, le cerisier doit cumuler des
heures de températures hautes pour lui permettre d'entrer en floraison.
Ces adaptations des arbres fruitiers au cycle répétitif des
années proviennent de leur adaptation sur des milliers
d'années.
Or, le réchauffement climatique anthropique rapide
actuel ne laisse pas le temps nécessaire à l'adaptation du monde
vivant, et encore moins au cerisier qui est rythmé sur les baisses et
les augmentations de températures au cours de l'année. Lorsque
les besoins en froid ne sont pas satisfaits, les bourgeons ne possèdent
pas la capacité de se développer pleinement, ce qui implique des
floraisons moins marquées et donc moins de production fruitière.
Lorsque les besoins en températures hautes sont satisfaits trop
tôt à la fin de l'hiver, le cerisier rentre en période de
floraison trop précocement ce qui accentue le risque de gel des fleurs.
A cela, s'ajoutent les nouveaux ravageurs émergeants, qui migrent
à cause des élévations de température. De plus, la
cerise est un fruit fragile, qui se fissure sous l'action de la pluie et de la
grêle.
En 20 ans, la production mondiale de cerises a augmenté
de 30% dans le monde (2,6 millions de tonnes de cerises douces) avec la
densification des cultures et de nouveaux itinéraires techniques. En
observant les productions à l'échelle des régions du
globe, l'Europe qui produisait plus de la moitié des cerises en 2000
n'en produit aujourd'hui qu'à peine plus d'un quart face à l'Asie
qui produit 48% des cerises de bouche dans le monde. En France, la production
est représentée à 85% par la région Auvergne
Rhône Alpes, la région Occitanie et la région Provence
Alpes côte d'azur. Actuellement, la production de cerises est de 36 000
tonnes / an contre 100 000 tonnes /an dans les années 80. La
mondialisation qui favorise les
53
importations de pays ayant une main d'oeuvre peu chère,
en est en partie la cause, tout comme l'augmentation des aléas
climatiques néfastes à la production.
Pour faire face à cela, la filière cerises en
France doit s'adapter à ces nouvelles contraintes. A très court
terme, les producteurs doivent devenir plus spécialisés,
notamment en investissant dans des protections physiques, contre les insectes
et la pluviométrie, mais également en diversifiant les cultivars
qu'ils produisent pour avoir des génotypes plus ou moins
résistants aux diverses contraintes.
L'étude des ressources génétiques du
cerisier est donc l'une des principales arme pour assurer la production future.
En comprenant les mécanismes génétiques et
moléculaires du cerisier face aux modifications du climat et en appuyant
la sélection génétique, il est possible de
déterminer quels sont les cultivars avec les plus forts potentiels
d'adaptation et de résistance au stress en fonction de leur milieu de
production. Dans les zones froides, au nord de l'Europe, ce sont des
caractères de résistances aux gels hivernaux qui sont
recherchés. Au contraire, dans les bassins de production plus
méridionaux, comme au sud de l'Espagne, des cultivars ayant de faibles
besoins en froid mais des besoins en chaleur suffisants sont recherchés.
Il en est de même pour la recherche de caractères de
résistance à certains pathogènes ainsi que pour la
qualité et la résistance des fruits. Les programmes de
sélection variétale s'appuient cependant sur un travail
d'observation sur le terrain, de suivis phénologiques et d'analyses de
la qualité des fruits. Cela a pour but d'obtenir des données sur
les dates de floraison, de fructification et de qualité des fruits en
fonction des années et des génotypes des collections
observées pour en déceler les caractères
souhaités.
54
Liste des figures
Figure 1: Division de la famille des Rosacées en 3
sous-familles, classification proposée par Potter et al.
(2007) source : Beauvieux 2017 6
Figure 2 : Caractéristiques des différents types de
cerises 7
Figure 3 : Bouquet de mai 8
Figure 4 : Bouquet de mai avec les cicatrices formées par
d'anciens bouquets 8
Figure 5 : Rameaux de cerisier (d'après Wenden), Les
bourgeons rouges sont des bourgeons floraux et
les bourgeons verts sont des bourgeons végétatifs
(source : Castede,2014) 9
Figure 6 : Cycle annuel du cerisier (source : Beauvieux 2017)
10
Figure 7 : Part de la production de cerises par région en
2000 (FAOSTAT) 14
Figure 8 : Part de la production de cerises par région en
2020 (FAOSTAT) 15
Figure 9 : Evolution de la production de cerises (tonnes) et de
la superficie des vergers en France depuis
1960 à aujourd'hui (source : FAOSTAT) 17
Figure 10 : Production, exportation et importation de cerises
(France) de 2011 à aujourd'hui 17
Figure 11 : Prévision de l'augmentation de la
température jusqu'en 2100 en comparaison avec la
période 1850/1900 19 Figure 12 : Simulation des
écarts de températures en France en 2050 par rapport à la
période de
référence 1976/2005 (scénario RCP 8.5)
21
Figure 13 : Malformation de la cerise induisant des fruits
doubles ( source: CTIFL) 23
Figure 14 : Dégâts de ponte de Drosophila suzukii
(source : CTIFL) 24
Figure 15 : Evolution de la durée du cycle de reproduction
de D.suzukii en fonction de la température
(source : CTIFL) 24 Figure 16 : Argile destinée
à la lutte contre la mouche de la cerise et de l'olive (source :
greenweez) 27 Figure 17 Verger de cerisiers entièrement
protégé par bâches anti-pluie et filets anti-insectes-
BÂCHES
PLASTIQUES FILPACK ANISOLAR ET FILET DIATEX ( source :
photothèque CTIFL) 29
Figure 18 : L'auto-incompatibilité pollinique chez le
cerisier (source : CTIFL) 33
Figure 19 : Eclatement provoqué par la pluie 34
Figure 20 : Cerise infectée par le champignon Monilia
35
Figure 21 : Cerises arrivées à maturité
avant analyse en laboratoire 36
Figure 22: Instrument de mesure du taux de chlorophylle non
destructif 37
Figure 23 : Cerises récoltées sans
pédoncules conditionnées en petites portions (source : La Tapy)
39
Figure 24 : Etiquette d'identification des arbres du CRB 40
55
Figure 25 : Appareil de mesure de la fermeté des fruits
(Durofel) (source : AGRO-TECHNOLOGIE) 44
Figure 26 : Evolution des stades de floraison des arbres suivis
au cours du temps 46
Figure 27 : Estimation des dégâts de gel sur les
arbres suivis 48
Figure 28 : Evolution du nombre d'arbres suivis possédant
des fruits matures en fonction du temps 49
Figure 29 : Résultats des analyses de fermeté sur
les accessions analysées en laboratoire 51
Liste des tableaux
Tableau 1 : Composition du CRB Prunus d'Aquitaine 4
Tableau 2 : Liste des principaux pays producteurs de cerises
douces (source : FAOSTAT) 13
Tableau 3 : Les apport en vergers de cerisiers ( source :
Institut technique de l'arboriculture fruitière et
de la vigne) 26 Tableau 4 : Présentation des
principales variétés de cerises avec leur période de
récolte respective
(source : Le Figaro) 38
Tableau 5 : Liste des accessions pour lesquelles des analyses ont
été réalisées 41
Tableau 6 : Notation du stade de floraison en fonction du
pourcentage de fleurs ouvertes suivant le
protocole de suivi de floraison 42
Tableau 7 : Note de gel en fonction du pourcentage de fleurs
gelées 42
56
Liste des annexes
ANNEXE A : Localisation des 18 centres de recherches INRAE
61
ANNEXE B : Présentation des 14 départements de
recherche INRAE 62
ANNEXE C : Inscription de l'UEA dans les missions du
département BAP 63
ANNEXE D : Organisation de l'Unité Expérimentale
Arboricole 64
ANNEXE E : Activités du Centre de Ressources
Génétiques 65
ANNEXE F : Commerce de cerises extérieur de la France
en 2020 65
ANNEXE G : Scénarios du GIEC 66
ANNEXE H : Traitements phytosanitaires en 2012 et 2015 sur les
vergers de cerisiers français 67
ANNEXE I : Groupe d'incompatibilité chez la cerise
68
ANNEXE J : Protocole suivi Floraison 69
ANNEXE K : Protocole suivi Maturité 70
ANNEXE L : Protocole pour l'étude de
l'éclatement 71
ANNEXE M : Protocole pour la description de la cerise en
laboratoire 72
57
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61
ANNEXES
ANNEXE A : Localisation des 18 centres de recherches
INRAE
62
ANNEXE B : Présentation des 14
départements de recherche INRAE
63
ANNEXE C : Inscription de l'UEA dans les missions du
département BAP
64
ANNEXE D : Organisation de l'Unité
Expérimentale Arboricole
65
ANNEXE E : Activités du Centre de Ressources
Génétiques
ANNEXE F : Commerce de cerises extérieur de la
France en 2020
66
ANNEXE G : Scénarios du GIEC
Pz : Soutenabi]itë - La voie verte
C'est [e scénario d'un développement plus
inclusif qui respecte les lirrrites envirannementales
planétaires et s'articule autour du bien-étre dim
populations et de la réduction des inégalités_ La
consommation est orientée vers une faible croissance matérielle,
une moindre utilisation de ressources etd}énergie. Les dein premiers
scénarios du Giec (SSPi-r_.et SSpi- $: se basent sur ce
récit
S5P2 :Au milieu du gué
Notre monde poursuit ses tendances historiques avec une
croissance inégalement repartie des revenus et cp r' e Lentement sa
transition écologique, malgré Les objectifs qu'il se donne. La
transition démographique est achevée darts la seconde
moitié du }Q{lërne siècle_ Lest le scénario
médian (S5PL-4_S utilisé par le Gier.
SSP3 Rivalités régionales - Un chemin
escarpé
La résurgence dlu nationalisme, les précis
upatians en matière die compétitivité et de
sécurité et Jes conflits régionaux poussent ]es pays
â se concentrer de plus en plus sur Les questions nationales ou, tout au
plus, régionales, au détriment de La ré.
:Faction des inégalités et de la prise en compte des questions
en1'iroruiementaJes_C'orrespandau quatriÉme scénario 5SP3-7.() du
Gies.
SNI,. Inégalités -Une route
divisée
Le scénario d' inégalités
exacerbées entre une société très connectée
au niveau international qui contribue â un fort dé veloppem,ent
économique adossé à toutes les sources
d'éne7gie7 et des sociétés â faibles
revenus7 peu éduquées et cantonnées â
dies activités 5 faible valeur ajoutée. La fracture s'exacerbe et
les conflits er troubles deviennent fréquents` Le Giec n'a pas
envisagé ce scénario dans son rapport.
SSP5 13éveloppement alimenté par des
combustibles fossiles - L'autoroute
Le scénario' d'un développement
économique er social élevé basé sur Les
marchés compétitifs et ]' innovation qui
nécessite de recourir à d'abondantes
ressources en énergies fossiles. Correspond au
scénario le plus pessimiste du Cie( (55P5-S.$ )
67
ANNEXE H : Traitements phytosanitaires en 2012 et 2015 sur
les vergers de cerisiers français
ANNEXE I : Groupe d'incompatibilité chez la
cerise
10
Brooks
Fait se*Rivedel
Belli Se' Bede!
Rocket*
Sweet Early' Panaro 1}
119
Starbiush*SPC 207*
d 20
Fernier
' 22
Beige
Rubin
d 30
Fcrrnina*
a43
Primulat*Fefpnïme
a7
Cambrina*
(vide)
SF OL021*
Rosie*
Royal Edie*
Royal I1eten`
Sahrina*Sumn314ch'
HSCIO
31
Stark Hardy Giant
Summit
Ferdouce*
V5l012*
2
Rnaina
Van
Slack Star'
Cnitblina'Sumnue ·
Giant Red, Mariant'
Poisdel*
Rosilam*
Ru ram*
$amies' $umste ·
Satin Sume e4
;3
Sentennial*
Starbl u sh'S PC 207'
Hidt
Rigalise'Eniie] Corallse'Gardet
New Moon ·Sumini
=6
Otroni 3
Kordi Tech Iovan
X 1 NRA Batrine`
Ferdiwa`
Fe rtard*
FertiIle*
Frisco
Rainier
Sig Star`
Early Red, Maraly
Stardust;13 N 07-70'
Starletta'13 N 07-39' tito
FoIfer*
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ImpérlaIe
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Ruriat
Tipton' PC 7144.6
Lapin* St nb first Babe He Early Stara' Panaro 2* Grace
Star*
Selah*PC 7064.3* Skeena*
Staccato*1352009*
Sw npthaxrt' S urn tare ·
68
ANNEXE J : Protocole suivi Floraison
ISA SiiEhiE 6 MT
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Mode opératoire
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L1,40-BFP-A3C-062.
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Projet scientifique de I'Equipe A3C Suivi de la
floraison
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Version 4
Date : 210312016
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BFP-A3O
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Page 111
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Il. Objet et domaine d'application
Il s'agit du suivi de la floraison des Pruius
dans le cadre du projet scientifique fédérateur
d'A3C_
2. Liste de diffusion et si nécessaire niveau de
confidentialité
A3C- ÜEA
3. Principe de la méthode
Dans le cadre du projet d'unité} il
est prévu d'étudier finement la floraison des cerisiers_ La
méthode consiste à relever les différentes dates de
floraison (début, pleine et fin de floraison) sur les
collections de cerisiers.
De plus, la charge en fleurs (floribondité) sera
estimée lors de la pleine floraison_ Il s'agit
d'une note de 0 a 9 selon la classification
sui'iatüe
Note de floribondilé
0-Nulle 1-Très faible 2-Très faible
â faible 3-Faible 4-Faible â moyenne 5-Moyenne 6-Moyenne à
forte 7-Forte 8-Forte à très forte 9-Très
forte
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4. Contraintes de la méthode
Afin d'assurer la qualité des notations, il faut
programmer -- 2 â 3 passages par semaine pour le suivi des
cerisiers_
5. Contenu du mode opératoire
A raide des plans, il faut se rendre sur les parcelles et
procéder aux relevés suivants :
StadepkénalDgique
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Critëre
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Définition
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STADERECf
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Début de floraison
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Date
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5 - 10% de fleurs ouvertes
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61
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Pleine floraison
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Date
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70 â 80i de fleurs ouvertes
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67
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Floribondité
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Note de 0 â 9
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Fin de floraison
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Date
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10 â 20i de fleurs ouvertes, le reste étant
tombé
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69
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Les notations seront réalisées avec un
appareil permettant la saisie directe relié au logiciel ADONIS, ou bien
une fiche de suivi de la floraison permet d'enregistrer les notations sur
papier, puis via un ordinateur. La liste des arbres a suivre est
pré-remplie dans la fiche et les arbres sont triés par parcelle
et par rang_ Notation d'un seul individu_
69
70
ANNEXE K : Protocole suivi Maturité
1.
IIE R
I
BFP-A3C
Mode opératoire
Projet scientifique de I'Equipe A3C Suivi de b
maturité et récolte de fruit
- MO-BFP-A3C-068
Version 2
Date : 81412015
Page 113
Objet et domaine d'application
Il s'agit du suivi de la maturité des fruits de
Prstrru dans le cadre du projet scientifique
fédérateur d'A3C
2. Liste de diffusion et si nécessaire niveau de
confidentialité
A3 - UEA
3. Principe de la méthode
Dans le cadre du projet d'unité: il est
prévu d'étudier finement la date de maturité des
cerisiers. La méthode consiste â relever la date de
maturité sur les collections de cerisiers puis d'effectuer les
prélèvements de fruit
De plus, la charge en fruit (charge) sera estimée lors de
la récolte des fruits_ Il s'agit d'une note de 0 â 9 selon la
classification suivante :
Note de charge en fruits :
0-Nulle 1-Très faible 2-Très faible â faible
3-Faible 4-Faible ii moyenne 5-Moyenne 6-Moyenne â forte 7-Forte S-Forte
â très forte 9-Très forte
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4. Contraintes de la méthode
Afin d'assurer la qualité des notations, il faut
programmer
u 2 passages par semaine pour le suivi des cerisiers.
u Vérifier la position de l'arbre avant d'effectuer les
notations
5. Contenu du mode opératoire
A raide des plans et de l'appareil de saisie, il faut se rendre
sur les parcelles et procéder aux relevés suivants
Stallepkénologigrie
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Critère
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Définition
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Début de Maturité
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Date
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Maturité physiologique
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Charge en fruit
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Note de 0 h 9
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Récolte de fruits
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Prélever à l'aveugle 50 fruits en
périphérie de l'arbre
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Les notations seront réalisées avec un appareil
permettant la saisie direct relié au logiciel ADONIS, ou bien une fiche
de suivi de la floraison permet d'enregistrer les notations sur papier, puis
via un ordinateur_ La liste des arbres â suivre est
pré-remplie dans la fiche et les arbres sont triés par parcelle
et par rang.
ANNEXE L : Protocole pour l'étude de
l'éclatement
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ANNEXE M : Protocole pour la description de la cerise
en laboratoire
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