Histoire du groupement de mukangala dans la chefferie de Luindi en territoire de Mwanga de 1930-2019par Alexandre Mukamba Mulungula Institut supérieur pédagogique de Bukavu - Graduat 2021 |
ORGANISATION CULTURELLE DES NYINDULes Nyindu ne connaissaient pas l'initiation des jeunes garçons par « Kimbilikiti ». Ce sont les Lega qui leur ont appris ce type d'initiation et ce pouvoir coutumier utilisé pour diriger et éduquer les jeunes garçons dans le but de marquer le passage à l'âge adulte. Selon la coutume lega, ce rite initiatique est organisé par les gardiens coutumiers appellés Bami, porteurs d'une calotte appelée «Kikumbu ». On les appelle « bami ba kikumbu », c'est-à-dire des autorités morales et coutumières coiffés des calottes faites des peaux d'animaux, gardiens de la coutume et protecteurs de l'ordre public. Si quelqu'un se bat avec sa femme, par exemple, ce sont eux qui le jugent. Mais ce que les Nyindu connaissaient depuis lors c'était le « bwami bwa Mukwendekwende ». Pour les Nyindu, leur héros initiatique « Mukwendekwende » de Luindi est plus grand que Kimbilikiti de Lega. Seul le mwami porte le « Lushembe » qui le différentie des chefs de groupements qui portent « l'Ishungwe ». Le « Lushembe » n'appartient qu'au mwami chez les Batumba. Le chapeau royal des Nyindu est fabriqué à base de la peau de l'animal appelé « Kidasi ». Sur cette couronne, on fixe «l'Ishungwe », symbole du pouvoir royal. L'animal précité vit dans les cavernes que les Nyindu appellent «Lwaala». Après, on tisse sur la couronne royale un bourrelet de chainette appelé « Lushembe », symbole du pouvoir de gouverner. Selon la coutume nyindu, si le père meurt, c'est son fils ainé qui est son héritier. Si l'aîné était décédé avant son père ou s'il présente certaines incapacités, c'est le fils cadet qui hérite et donc sera le répondant numéro 1 de la famille. Toutefois, même si l'aîné est l'héritier de la famille, il est appelé à gérer en connivence avec le cadet. Lors des cérémonies d'héritage, l'aîné reçoit la lance et la machette, le bracelet ou « Lugolo » et le sac traditionnel (musange). On doit l'habiller avec respect devant toute la famille. Le cadet étant vêtu, on le montre à toute la famille et on lui donne la responsabilité sur tous les biens et la richesse que son père a laissée. S'il y a d'autres biens comme des chèvres ou des vaches, la famille les partage à tous les enfants24(*). * 24Mwenebatende NabuhobyaJoseph chef de groupement, Interviewé à Kasika, le 12 janvier 2022 |
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