IV.4. Rendement énergétique
Les données filtrées de VE et V?O2
ont permis de calculer le rendement énergétique et le ÄGE
pour les groupes Contrôle et Expérimental (Cf. Tableau 4 et Figure
15).
Les résultats de l'analyse statistique
réalisée à l'aide de la fonctionnalité XLSTAT et le
test de Mann-Whitney ont montré une p-value (p=0,4) supérieure au
seuil de significativité (p<0,05). Ainsi, l'hypothèse H0
« Le groupe expérimental n'augmentera pas plus fortement son
rendement énergétique que le groupe contrôle entre le Test
1 et 2 » n'est pas rejetée.
Tableau 4 : GE et AGE des Test 1 et 2 des groupes
Contrôle et Expérimental
GE (%)
|
Contrôle*
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
Echelle d'ajustements
|
N/A
|
3
|
3-4
|
4
|
4-5
|
Test 1
|
22,9
|
18,2
|
20,7
|
21,8
|
30,7
|
Test 2
|
22,3
|
20,5
|
20
|
25,0
|
38,3
|
ÄGE
|
-0,6
|
2,3
|
-0,7
|
3,2
|
7,6
|
*Médiane des rendements des 3 sujets.
GE (%)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Echelle d'ajustements
Contrôle*
Test 1 Test 2 ÄGE
S1
3
3-4
S2
S3
4
4-5
S4
4
9
8
6
5
3
2
0
-1
-2
7
1
Ä GE (%)
20
*Médiane des rendements des 3 sujets
Figure 11 : Rendement énergétique (GE) et
AGE (T2-T1) des Test 1 et 2 des groupes Contrôle et
Expérimental
IV.5. Synthèse
La Figure 16 présente la synthèse des
écarts relatifs médians du VO2, la FC et le GE pour les groupes
Contrôle et Expérimental.
VO2 FC GE
Ä%
-10,0%
-15,0%
15,0%
10,0%
-5,0%
0,0%
5,0%
Contrôle Expérimental
-1,3%
-4,1%
-4,5%
-10,2%
13,7%
0,0%
Figure 12 : Ecarts relatifs médians de VO2, FC
et GE entre T2 et T1 par rapport à T1 ([T2-T1] /T1) des
groupes Contrôle et Expérimental
21
En dépit du manque de significativité des
résultats, plusieurs tendances méritent d'être
notifiées :
- Pour le VO2, le groupe Expérimental semble
s'améliorer de 10,2 % contre 0,0% pour le groupe Contrôle.
- Pour la FC, les deux groupes semblent s'améliorer
similairement avec plus de significativité. - Pour le GE, le groupe
Expérimental semble s'améliorer de 13,7 % contre une diminution
de 1,3 % pour le groupe Contrôle.
Ainsi, ces tendances importantes laissent à penser que
certaines limites sont responsables du manque de significativité des
résultats.
V. Discussion
V.1. Analyse des résultats
L'objectif de cette étude était de chercher
à savoir si l'amélioration du positionnement d'un cycliste, au
moyen d'une étude posturale dynamique cycliste avec Velofitting, pouvait
engendrer un gain de performance mesurable, à court terme, sur le plan
énergétique.
Les données obtenues de consommation d'oxygène,
fréquence cardiaque et rendement énergétique n'entrant pas
dans le seuil de significativité (p<0,05), ces résultats, bien
que convaincants, doivent être considérés avec
réserve. Néanmoins, les tendances remarquables relevées
dans la partie précédente tendent à croire qu'en
corrigeant certaines variables limitantes, ces tendances pourraient se
transformer en résultats significatifs.
Premièrement, en analysant en détail les
diverses passations expérimentales, il a été
remarqué que le sujet 2 (S2) s'est comporté de manière
différente des autres cyclistes, altérant ainsi ses
données physiologiques mesurées. En effet, ce dernier a
opté pour une position peu orthodoxe (mains en haut du cintre) lors du
premier test et s'est ensuite positionné au niveau des cocottes pour le
second test (post-étude posturale). Ce comportement se reflète
alors dans ses résultats notamment au niveau de son ÄGE
relativement faible par rapport aux autres sujets expérimentaux (Cf.
Figure 15), impactant fortement la significativité des données
(p=0,4) du fait de la petitesse de l'échantillon. De ce fait, une rapide
analyse statistique (Mann-Whitney) du GE a été
réalisée en excluant le S2 et la significativité (p=0,1)
est quasiment sous le seuil de 0,05. Les discussions avec l'ergonome Joël
STEVE ont ainsi menées à l'explication suivante concernant le cas
du S2 :
« Lors du 1er test, nous l'avons
laissé se positionner à sa convenance ainsi, son vélo
étant mal réglé, il a mis ses mains en haut du cintre.
Cette prise lui positionnait alors le dos plus haut, plus
22
confortable, avec un angle de fermeture du bassin plus
ouvert et donc une bonne oxygénation. Comme lui-même l'indiquait
la position « normale » aux cocottes lui était un peu
contraignante car celle-ci lui baissait trop le dos à l'horizontale en
l'allongeant devant, le contraignant au niveau du dos, des cervicales, des
coudes en plus de la moins bonne oxygénation de ses membres
inférieurs. Le fait de l'avoir « compacté » de 3 cm
(Cf. Tableau 1 : recul selle et longueur potence) et d'avoir monté sa
potence de 1,5 cm, lui permet maintenant d'aller chercher les cocottes tout en
gardant son dos haut et confortable, avec une bonne oxygénation.
Néanmoins, avec le nouveau réglage, il reste
légèrement moins haut que les mains en haut du cintre (position
Test 1), ce qui expliquerait ses résultats. Enfin, nous savons que le
participant sera plus confortable et performant avec cette nouvelle position
mais les deux tests n'ont pas été réalisés aux
mêmes positions, empêchant de comparer avec exactitude l'effet de
l'étude posturale. » d'après Joël STEVE,
ergonome.
Dans un souci de meilleure lisibilité des
résultats pour les cyclistes adeptes de la puissance
développée en pédalant, le rendement
énergétique AGE a été converti, dans le Tableau 5,
en A de puissance (AP) représentant l'estimation de l'écart de
puissance entre Test 1 et Test 2 en admettant que la consommation
énergétique du Test 2 (EE2) soit la même qu'au Test 1
(EE1), selon les relations suivantes :
P
GE = EE
?GE = GE2 - GE1 =
|
P1
|
|
P2
|
Hypothèse : EE1 = EE2
|
EE1
|
|
EE2
|
?GE =
|
P1 - P2
|
?P =
EE1
|
=> ?P= EE1 x ?GE
|
EE1
|
Tableau 5 : Ecarts de puissance calculés à
partir du AGE et du EE1 pour les 2 groupes
Ecarts de puissance
Echelle d'ajustements
|
Contrôle N/A
|
S1
3
|
S2
3-4
|
S3
4
|
S4
4-5
|
Médiane
Gr. Expérimental
|
P1 (W)
|
214
|
239
|
245
|
287
|
248
|
|
|
AGE (%)
|
-0,6 %
|
2,3 %
|
-0,7 %
|
3,2 %
|
7,6 %
|
3 %
|
|
AP (W)
|
-4
|
30
|
-8
|
42
|
61
|
36
|
|
AP (%)
|
-2 %
|
13 %
|
-3 %
|
15 %
|
25 %
|
13,6
|
%
|
AP (%) = AP/P1
Ainsi, toute proportion gardée, une amélioration
de 13,6 % en puissance développée pour un effort de 30 min
à 90 % FTP est mesurée : soit un gain médian de 36 W pour
ce groupe expérimental dans ces conditions de tests.
V.2. 23
Limites
Tout d'abord le matériel utilisé pour le test
d'effort, à savoir un home-trainer à entrainement indirect «
grand public » aux fluctuations plus ou moins importantes (#177; 10 %)
limite le maintien d'une puissance stable pendant le test et reproductible
à l'identique d'une session à l'autre. L'utilisation d'un
ergocycle homologué scientifiquement tel que ceux proposés par
Cosmed (e.g. modèle E100) aurait été plus
judicieuse pour la précision des données de puissance (#177; 3 %)
mais cette étude portant sur la posture du cycliste sur sa propre
machine, cette option n'a donc pas été retenue.
Dans un second temps, la taille de l'échantillon des
participants faible (n = 7) donnant des groupes de 3 et 4 participants, trop
peu pour espérer une significativité dans les
résultats.
Enfin, le rendement énergétique est basé
sur le VE qui, par un calcul, a permis d'estimer le VCO2, soit une marge
d'erreur à ne pas sous-estimer.
V.3. Perspectives d'amélioration
Au regard du matériel utilisé pour le test
d'effort, un home-trainer à entrainement direct serait plus pertinent
pour améliorer la fiabilité de la résistance
générée par le home-trainer pendant le test et d'un test
à l'autre. La puissance pourrait être contrôlée
à l'aide de pédales à capteur de puissance
intégré avec une fiabilité et précision bien
supérieure à celle du home-trainer (jusqu'à #177; 1 %).
Concernant le rendement énergétique, il pourrait
être calculé directement avec les données de VO2 et VCO2 en
utilisant l'analyseur d'échange gazeux KS (Cosmed, Brignais, France)
contrairement au Fitmate PRO utilisé dans cette étude qui ne
mesure pas le VCO2.
Enfin, pour obtenir une significativité dans les
résultats, l'augmentation du nombre de participants à minimum n =
20 soit 10 participants par groupe semble indéniable.
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