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Intégration socio-économique des réfugiés maliens à  Ayorou (Niger)


par Hassane Abdoullaye Boureima
Université de Niamey  - Master 2019
  

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1.1.3. Protection des réfugiés, une responsabilité partagée

Le principal accord international permettant la protection des réfugiés est la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, qui fut complétée par un protocole lui offrant une application universelle en 1967. La convention de Genève est par ailleurs complétée par des instruments internationaux et régionaux de protection des droits humains. Les 193 pays signataires de la convention de Genève, se sont engagés à garantir la protection des réfugiés. En plus, des accords régionaux tels que la convention sur les réfugiés de 1969 de l'organisation de l'unité africaine ont eu lieu.

C'est dans ce cadre que le Haut-Commissariat pour les Réfugiés(HCR) a été créé en 1950 pour assurer la protection des réfugiés. Á sa création son statut lui confère deux fonctions principales : la première est d'assurer la protection de réfugiés, en travaillant avec les Etats afin qu'ils garantissent à ceux ayant une crainte raisonnable d'être persécuté, et la deuxième fonction est la recherche de solutions durables pour les réfugiés, que ce soit le rapatriement librement consenti dans le pays d'origine ou l'intégration dans le pays de première asile (WALI WALI C, 2010).

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Le HCR est considéré comme le gardien du régime de protection internationale des réfugiés, comprenant les normes, les règles et les principes de la convention de Genève. La question des réfugiés fait l'objet de textes et d'activités de la part de la communauté internationale. Les réfugiés sont au même titre que les autres hommes et femmes titulaires de droit de l'homme et de liberté en vertu du droit international (WALI WALI C, idem).

Les déplacements forcés ne se font pas de plein gré, les personnes fuient une menace ou une situation dans laquelle leur existence est menacée ou leurs droits bafoués. Ces personnes une fois dans les zones d'accueil doivent être protégées et assistées. Ainsi la convention de Genève et son protocole additionnel de 1967 se présentent alors comme source de droits sur lesquelles les réfugiés peuvent s'appuyer pour demander protection, (WALI WALI C, ibid.).

Les personnes qui ne sont pas protégées par leur pays d'origine, bénéficient d'un mécanisme important et particulier du droit international, qui leur permet de demander la protection d'un autre État (MARYLIE R, 2013). En effet ce mécanisme est conçu pour offrir une protection aux réfugiés qui ne peuvent plus compter sur la protection de leur pays d'origine. Ce sont alors la communauté internationale et les pays signataires de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 qui deviennent responsables de protéger ces personnes. Ces obligations visent l'admission des réfugiés dans un pays d'asile, qu'ils soient protégés du refoulement vers leur pays d'origine et traités selon certains normes et standards, dont évidemment le plus fondamental est le respect des droits de la personne.

Cependant, la protection internationale accordée aux réfugiés n'est pas une fin en soi. Son objectif ultime est de mener à une solution durable où le statut de réfugié prend fin, soit par le rapatriement dans le pays d'origine, par l'intégration dans le pays de premier asile, ou par la réinstallation en pays tiers (MARYLIE R, idem). Tl s'agit d'une forme de protection essentiellement temporaire et transitoire, entre le moment où le lien entre le citoyen et son État se rompt, et le moment où cette personne acquiert la protection complète d'un autre État ou réacquiert la protection de son État d'origine.

En 1979, les pays membres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont mis en place un protocole dans l'optique de permettre la libre circulation des personnes au sein de la région. Ce protocole prévoit pour tous les citoyens le droit d'entrer et de résider dans l'espace ; autrement dit les citoyens peuvent séjourner librement jusqu'à 90 jours dans tous les pays membres de la CEDEAO et ont également droit à une résidence à des fins de recherche et d'occupation d'emploi. Ce droit implique également une égalité de traitement entre les citoyens de la communauté et les nationaux des États membres.

Le Niger a ratifié la convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole additionnel de 1967 ; il a aussi ratifié, la convention de l'Organisation de l'Union Africaine(OUA) en 1969 régissant les aspects spécifiques aux problèmes des réfugiés en Afrique adopté à Addis Abeba (Ethiopie).

Au plan national, en plus de ce dispositif juridique s'ajoute la loi n° 97016 du 20 juin 1997 relative au statut des réfugiés et son décret d'application n° 98-382/PRN/MI/AT du 24 décembre 1998. Ces instruments juridiques règlent principalement les droits et devoirs des réfugiés au Niger. En plus, l'arrêté N° 142/MT/SP/D/AR/DEC-R, accorde le statut « prima-

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facie » aux ressortissants du Mali victimes du conflit armé déclenché depuis 2012. Cet arrêté implique que les Maliens sont reconnus comme réfugiés, sans devoir suivre une procédure individuelle de détermination du statut du réfugié.

Le Niger a ensuite mis en place la Commission Nationale d'Eligibilité au Statut de Réfugié (CNE) qui est chargée d'attribuer ou non le statut de réfugié aux demandeurs d'asile leur permettant de bénéficier d'un certain nombre de droits et également d'avoir accès aux services de bases notamment le logement, la santé, l'éducation, etc. (MOUNKAILA H et ISSAKA MAGA H, 2019). Á l'instar de la protection, l'intégration socioéconomique pose également de problèmes dans les milieux d'accueil.

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