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Intégration socio-économique des réfugiés maliens à  Ayorou (Niger)


par Hassane Abdoullaye Boureima
Université de Niamey  - Master 2019
  

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Chapitre1 : Cadre théorique et méthodologique

Ce chapitre aborde l'état de la connaissance sur les déplacements forcés et la question de l'intégration socioéconomique des réfugiés dans le milieu d'accueil notamment les réfugiés maliens dans la ville d'Ayorou. Il propose ensuite des définitions des différents concepts et expose la problématique, les questions, les hypothèses ainsi que les objectifs de recherche. La méthodologie utilisée pour mener cette étude sera le dernier aspect traité dans ce chapitre.

1.1. Revue de la littérature

La revue de la littérature s'articule autour de thèmes clés du sujet notamment les déplacements forcés, l'insécurité comme facteur de migration, la protection des réfugiés et enfin l'intégration socioéconomique des réfugiés.

1.1.1. Déplacements forcés

Il est important d'abord de faire une typologie des déplacés forcés. Il y'a une différence entre un migrant économique qui opère rationnellement et librement son choix de départ et de retour, et un migrant forcé qui agit dans un contexte contraignant lui empêchant ou lui réduisant la possibilité d'un choix rationnel (LASSAILLY JACOB V,idem). La migration forcée qui fait l'objet de ce travail s'explique par un contexte de crise aiguë, de multiples ruptures et d'exils collectifs. Toutefois, ces crises font référence à des divers types de mouvements. Les termes de « réfugiés », « déplacés », « dispersés », « évacués », «expulsés », « refoulés », «chassés », « regroupés », « sinistrés » ou « victimes » s'appliquent aux individus ou aux groupes qui, tous, quittent leur lieu de résidence sous une contrainte externe impérative (LASSAILLY JACOB V, ibid.).

Ainsi pour cet auteur, il existe quatre catégories de migrations forcées. La première catégorie est induite par la violence, la persécution et la répression. La deuxième regroupe les mouvements survenus à la suite d'une catastrophe naturelle, la troisième catégorie concerne les déplacements liés aux travaux d'aménagement de territoire. La dernière catégorie concerne les populations déplacées pour des considérations politiques et stratégiques.

En effet, c'est dans la première catégorie que sont inscrits les réfugiés et les déplacés. Mais ce qui différencie les deux est que les réfugiés contrairement aux déplacés franchissent les frontières de leur pays de résidence. Ils ont en commun le caractère contraignant des déplacements. Cependant, les migrations contraintes ont des origines multiples. (LASSAILLY JACOB V, ibid.). À travers le monde, plusieurs personnes sont persécutées à cause de leur race, leur religion, leur nationalité, leur opinion politique et/ou leur appartenance à un groupe social. Ces personnes se retrouvent dans une situation où la fuite de leurs foyers et le refuge ailleurs restent la seule solution (LAMBERT E, 2014).

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Depuis les années 1900, le monde anglo-saxon s'y intéresse. Ainsi deux centres de recherches se sont spécialisés sur la thématique. C'est le cas d'Oxford, en 1982, les «Refugee Studies1 », et le Centre « for Refugee Studies » en 1988, à Toronto.

Selon SIDIBE M(2020), les réfugiés sont scindés en deux parties: d'abord les réfugiés statutaires notamment ceux vivant dans des camps ou sur des sites urbanisés (urbains), et qui sont sous la responsabilité du HCR et d'un pays hôte. Ensuite, les « réfugiés de fait », c'est-à-dire ceux qui vivent une situation de réfugiés sans être reconnus comme tels par le droit international. Ils franchissent une frontière et se fondent dans le milieu rural ou urbain, vivant de manière clandestine dans le pays d'accueil. En ce qui concerne la première sous-catégorie (qui constitue la population cible dans le cadre de ce travail) l'appellation « réfugiés urbains » tient au fait que, ce sont des réfugiés installés en milieu urbain parmi les autochtones. Mais cette notion ne fait pas l'unanimité car d'autres chercheurs comme BAUJARD J (2009) les appellent « réfugié vivant en milieu urbain ».Dans cette catégorisation non exhaustive, cette étude s'appuie sur la catégorie des réfugiés vivant en ville qui constituent la population cible dans le cadre de notre recherche.

Des nombreuses études montrent une omniprésence de la question de mobilité forcée tout au long de l'histoire du continent africain. C'est pourquoi HAMIT KESSELY B(idem) montre que depuis les temps immémoriaux des hommes et des femmes ont été contraintes de fuir leur pays à cause des conflits armés et des violations de droit de l'homme. Par ailleurs tous les déplacements forcés s'expliquent par des crises sécuritaires. La question des réfugiés est aujourd'hui au coeur des préoccupations des chercheurs et des acteurs institutionnels car elle continue de s'amplifier.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand