3.3.3. Localisation des réfugiés dans la
ville d'Ayorou
Les réfugiés maliens se trouvant dans la ville
d'Ayorou à l'exception de quelques-uns ont d'abord
séjourné dans le camp de Tabarey-barey et ensuite sur un site
urbanisé situé à 3 kilomètres de la ville.
Cependant, en 2020 les attaques des groupes armés ont conduit à
une réinstallation de ces réfugiés dans la ville. Il faut
noter que le déplacement des réfugiés du site vers la
ville s'est fait suite à un ultimatum donné par les djihadistes
pour quitter le site. Les travaux de terrain (observation, entretien...)
menées au cours de cette étude nous montrent que les
réfugiés s'installent majoritairement à la
périphérie, au Sud-est de la ville de manière anarchique.
D'autres s'installent dans les champs et dans les parcelles vides des
autochtones et le reste de réfugiés vivent en location ou sont
logés gratuitement.
Ils sont dispersés dans la ville et se sont
mélangés avec les déplacés internes venant des
villages environnants et de la commune d'Inates, ce qui constitue un
véritable problème pour les acteurs humanitaires (CNE, HCR) par
rapport à leur protection et leur suivi dans la ville. Les
réfugiés sont dans tous les quartiers de la ville mais avec des
proportions différentes (figure 6). De ce fait ils sont majoritairement
installés dans les quartiers périphériques notamment les
quartiers Tarrarak et Baktadouf où il y'a une concentration importante
des réfugiés. Par ailleurs, en dehors même de la position
de ces quartiers qui sont à la périphérie de la ville, Ils
sont pratiquement occupés par les Touaregs, ce qui explique en partie le
choix de ces quartiers par les réfugiés qui sont aussi en
majorité des Touaregs. Ces réfugiés sont majoritairement
installés dans des champs ou dans des parcelles sous forme des
squatteurs ou des logés gratuits. Néanmoins d'autres sont
hébergés par leurs parents comme les réfugiés qui
sont installés dans le noyau villageois (Kourey tegui, Kadey koura,
Zongo). On remarque un nombre réduit des réfugiés dans
certains quartiers (Hondobon ; Lazaret ; Faisceau...). Cela s'explique par le
manque d'affinités ethniques et par le choix de ces
réfugiés à ne pas s'y installer. Il faut noter que les
déplacés internes sont majoritairement installés dans ces
quartiers avant même l'arrivée des réfugiés dans la
ville. Cela explique l'absence de ces derniers dans ces quartiers car tous les
réfugiés n'ayant pas été accueilli par des parents,
se sont concentrés dans les quartiers périphériques
notamment Tarrarak et Baktadouf car ils y trouvent des champs et des parcelles
non bâties pour s'installer.
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Figure 6 : Localisation des réfugiés dans la ville
Source : ABDOULAYE BOUREIMA H, 2021
La majorité des réfugiés sont
installés dans les champs et dans les parcelles non loties. C'est
pourquoi ils sont nombreux dans les quartiers
périphériques(Tarrarak). Les autres sont soit
hébergés gratuitement, soit locataires ou squattent dans des
espaces publics (rue) de la ville. La répartition des nos
enquêtés dans la ville (Figure 6) s'explique par le fait nous
avons utilisé la technique de boule de neige. Elle consiste à
identifier un premier enquêté qui nous conduira à un autre
jusqu'à atteindre l'échantillon.
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