Conclusion partielle
Dans ce premier chapitre, la revue de la littérature
sur la question des réfugiés et à leur intégration
dans les zones d'accueil a été présentée, ensuite
les questions et les hypothèses de recherche ont été
posées, et enfin les objectifs ont été
déclinés et la méthodologie permettant de conduire ce
travail a été expliqué. Le chapitre suivant
présentera la zone d'étude.
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Chapitre 2 : Présentation de la ville
d'Ayorou
Ce chapitre présente d'abord la situation
géographique de la ville ainsi que son historique. Il présente
ensuite le cadre physique (climat, végétation, hydrologie) et les
caractéristiques démographiques de la ville d'Ayorou. Et enfin le
chapitre aborde l'ampleur de l'accueil des déplacés
forcés.
2.1. Situation géographique de la ville
d'Ayorou
La ville d'Ayorou est située entre les
coordonnées 14°44',103 et 14°44',103 de la lattititude Nord et
0°55',180 et 0°55',180 de la longitude Est. La ville est
située sur la rive gauche du fleuve Niger, à 82 km de
Tillabéry qui est le chef-lieu de la région, et à 200km au
Nord de Niamey (la capitale du Niger). Elle est limitée au nord par le
village de Firgoune Goungou et la commune de Watagouna (République du
Mali), à l'Est par la commune d'Inatès, au sud par la commune de
Dessa. La ville est limitée à l'ouest par le fleuve Niger et le
village d'Ayorou Goungou. La figure 1 présente la localisation de la
commune.
Source : AGRHYMET,2017
Figure 1 : Localisation de la commune d'Ayorou
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Réalisateur : Abdoulaye B HASSANE,2021
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2.2. Historique de la ville d'Ayorou
Les premiers habitants du village d'Ayorou seraient en partie
les descendants d'un certain Issaka Maman. Celui-ci venait seul de
Djenné au Mali, qu'il avait quitté suite à des guerres
intestines qui sévissaient en cette période au sein de sa
communauté d'appartenance .Il s'installa en premier lieu dans
l'île appelée Ayorou Goungou, qui servait de refuge et cadre
propice de protection contre les envahisseurs et les attaques d'ennemis.
Il est cependant rapporté qu'Issaka Maman trouva sur
les lieux Tchelli, père de Nana qui a d'ailleurs été le
premier chef de village. La collaboration entre les deux personnalités a
été bonne et Ayorou s'appelait au départ Koirakoré.
L'appellation Ayorou serait issue d'une mauvaise prononciation des termes
« où se trouvent les gens de l'Air ? » que prononçait
un guerrier Touareg à la recherche des siens venus de l'Air. Le village
d'Ayorou Haoussa fut fondé vers 1914 sous le règne du chef de
canton Aliou Elhadj afin d'implanter un marché. A cet effet, il fit
sortir de l'île d'Ayorou Goungou ses neveux Zourkaleyni, Anifa et Amadou,
les enfants de son grand frère pour la rive gauche actuelle où
est implanté le village d'Ayorou Haoussa. Certaines versions rapportent
que c'est dans un souci de protéger l'ile habitée qu'Ayorou
Haoussa fut fondé en installant ses esclaves. Une autre source fait
état de représentation du chef de canton à l'époque
dans l'île par ses neveux qui agissaient sous ses
ordres. La localité n'avait alors pas de chef local en
cette période marquée par une grande famine. La mauvaise
récolte a occasionné une implantation des habitants de l'ile
à la rive gauche. D'autres groupes de migrants rejoignirent la
localité ; il s'agit des Peuhls, Bellas et Touaregs3 que l'on
retrouve aussi bien sur les sols dunaires que sur les plateaux avec pour
vocation initiale l'élevage, mais de plus en plus se rapprochant du
fleuve pour le pâturage dans les iles et les abords du fleuve. Des
groupes haoussa parvinrent également sur les lieux pour la pêche
et pour le commerce. De nos jours plusieurs vagues de populations se retrouvent
notamment dans les centres pour le commerce et pour la pèche. C'est le
cas de la forte communauté Sonraï du Mali renforcée par les
réfugiés fuyant la guerre et appuyés par les partenaires
au développement (MAIRIE, 2021).Après avoir
présenté l'histoire de la ville, le point suivant abordera le
profil démographique de la population.
2.3. Cadre physique de la ville d'Ayorou
Les aspects physiques sont des éléments qui
déterminent les conditions de vie des humains. Les facteurs liés
au climat, à la végétation, à l'hydrographie, ainsi
qu'aux sols peuvent influer
sur les milieux des humains et déterminer les
opportunités et les contraintes. L'accès à ces
2.3.1. Climat
La ville d'Ayorou présente un climat de type
sahélien avec des précipitations moyennes annuelles variant de
300 à 400 mm et deux saisons partageant l'année :
3 En raison de leur statut social
méprisé chez les touaregs, les bella(Iklan) sont les moins
valorisés, ils sont un groupe ethnique issu du statut servile dans la
société touareg.
26
La saison sèche qui dure 9 à 10 mois allant
d'octobre à juin. Elle comporte deux périodes à savoir une
saison froide et une saison chaude. Quant à La saison des pluies elle
dure 2 à 3 mois allant de juillet à septembre. Les
températures moyennes varient de 17°C en janvier à plus de
42°C en avril. Les vents dominants dans cette zone sont : L'harmattan,
vent chaud et sec, soufflant du Nord-est vers le Sud-ouest pendant toute la
saison sèche et la mousson, vent chargé d'humidité et
annonciateur des pluies, soufflant du Sud-ouest vers le Nord-est.
Le climat ne génère pas des
précipitations importantes, cela impacte les productions agricoles qui
représentent la principale activité de la population. Cela n'est
pas sans conséquence pour une petite ville comme Ayorou qui, en plus de
sa population accueille des réfugiés maliens et des
déplacés internes. La présence de ces
réfugiés constitue un problème pour cette ville qui a des
faibles opportunités économiques importantes.
2.3.2. Ressources en eau 2.3.2.1. Eaux de
surface
Le réseau hydrographique est composé des eaux de
surface comprenant le fleuve Niger dans la partie ouest sur une distance de 45
km, des mares semi-permanentes, et des eaux souterraines peu profondes au bord
du fleuve et assez profondes dans la zone des plateaux. Les mares sont
situées dans la zone dunaire et de plateaux et sont essentiellement
destinées à l'usage d'abreuvement des animaux ou servent de
carrières pour la confection des briques en banco. Elles étaient
pour la plupart permanentes mais suite à l'ensablement et la baisse
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de la pluviométrie, elles s'assèchent
aussitôt après l'hivernage. Les koris émanent des eaux de
ruissellement qui convergent vers le fleuve et les mares. Ces eaux causent de
dégâts sur les champs des cultures, les aires de pâturage et
menacent même les habitations. Les propositions d'amélioration
sont le faucardage des mares et leur empoissonnement pour celles qui ne seront
pas envahies par le futur Lac découlant de la construction du Barrage de
Kandadji (MAIRIE, 2021).
2.3.2.2. Eaux souterraines
La ville d'Ayorou dispose des eaux souterraines dont la
situation est donnée lors des ateliers zonaux. La nappe
phréatique est profonde le plus souvent comme dans toute la zone ouest
du Niger. Pour accéder à la nappe à forte
potentialité, un socle pas facile à percer fait obstacle. Les
forages et puits en usage tirent leur source de nappe à faible
débit. De là les politiques hydrauliques actuelles qui font la
promotion de stations de traitement de l'eau du fleuve et son extension par la
SPEN. Les puits et les forages construits sont utilisés pour la
consommation humaine et l'abreuvage des animaux de la population de la ville
d'Ayorou.
L'accès à l'eau potable dans la ville d'Ayorou
est difficile car en dehors du fleuve, il y'a un manque d'infrastructures
hydrauliques (borne fontaine, château). Cette situation s'est
aggravée avec l'arrivée massive des
réfugiés maliens et des déplacés internes dans la
ville car il y `a une forte pression sur les ressources. Après avoir
présenté le cadre physique de la ville, il sera question dans le
pont suivant des activités socioéconomiques de la population.
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