Section II : Les concepts connexes
Dans cette section nous allons définir certains concepts
qui vont intervenir dans la rédaction de notre travail.
§1. Théodolite
Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des
angles horizontaux (angles projetés dans un plan horizontal) et des
angles verticaux (angles projetés dans un plan vertical). Il y a deux
sortes de théodolite :
? Les théodolites « optico-mécanique » :
l'ensemble des appareils à lecture mécanique par vernier
gradué.
? Les théodolites « électroniques » :
théodolite dont la conception permet des
lectures électroniques des limbes avec affichage et/ou
enregistrement.
18 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Topographie, ENACTI, 2021-2022, p3.
19 Idem.
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§2. Chaîne
C'est l'instrument le plus classique pour déterminer la
distance. Ses inconvénients principaux sont d'être tributaire du
terrain (accidenté ou non, en forte pente ou non, etc.) et d'être
limité en portée (les rubans utilisés couramment sont
limités à 100 m) parce qu'en topographie, la donnée
essentielle est la distance horizontale entre deux points. La précision
de la mesure est également limitée et dépend fortement des
opérateurs.20
§3. Le goniographe
C'est un ensemble constitué par :
? une planchette : planche à dessin sur laquelle on
fixe une mappe (support rigide en bois ou métallique) ;
? trépied (pour supporter la planchette) ;
? une alidade: règle munie d'un dispositif servant
à viser et à tracer des directions. Ce règle porte un
biseau, généralement gradué, le long duquel on trace le
trait relatif à la direction de l'objet sur lequel on a assuré le
pointé.
Remarque : Le terme goniographe s'oppose à
goniomètre. Avec le goniomètre on mesure des angles ; avec le
goniographe, on graphique des angles. Toutefois, l'appellation goniographe est
peu utilisée ; on emploie de façon courante le terme «
planchette »
§4. Le tachéomètre
L'étymologie du mot tachéomètre
résume à elle seule une de ses qualités : elle signifie
« mesure rapide ». L'émergence de ces appareils
représente en effet une véritable révolution en termes de
rapidité de la prise de mesure au moment de levé. En effet, comme
le théodolite qui l'a précédé, le
tachéomètre permet de mesurer les angles horizontaux (ou
azimutaux) et verticaux. Mais à la différence du premier, il est
aussi capable d'évaluer les distances. Les modèles qui peuvent en
outre enregistrer en temps réel les grandeurs mesurées (cas de la
plupart des appareils aujourd'hui) sont appelés « station totale
». En effet, une station totale est un théodolite
électronique couplé à un IMEL. (Instrument de mesure
Electronique des longueurs) et possédant un système
d'enregistrement et/ou de transfert des informations.
Le tachéomètre est un instrument permettant de
mesurer les angles horizontaux, verticaux et les distances ; il est
équipé d'un procédé de mesure par ondes lumineuses
modulées pour les appareils récents.
20 Ass. WIZBEC, Cours d'arpentage, ENACTI,
2021-2022.
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§5. Les imels
? Un IMEL ou une distance mètre, est un
appareil qui fonctionne le plus souvent par émission d'une onde
électromagnétique, qui permet la mesure du déphasage de
l'écho de cette onde renvoyée par un réflecteur.
? Ces appareils peuvent être
intégrés à l'optique d'un théodolite ou être
montés en
externe sur des bases de théodolites
optico-mécaniques classiques ou électroniques. Ces appareils
peuvent être intégrés à l'optique d'un
théodolite ou être montés en externe sur des bases de
théodolites optico-mécaniques classiques ou
électroniques.
Aucune entrée de table des matières n'a
été trouvée.Un niveau est un appareil servant à
définir une visée horizontale. Il est employé pour le
nivellement, c'est-à-dire la détermination de l'altitude d'un
point par rapport à un autre point jouant le rôle de
repère. Pour cela, l'opérateur va se servir de mires
(règles graduées au centimètre).
Remarque : certains appareils possèdent une graduation (ou
cercle horizontal) qui permet de lire des angles horizontaux avec une
précision médiocre, de l'ordre de #177; 0,25 gon : ils ne sont
utilisés que pour des implantations ou des levers grossiers.
? La Topométrie :
La Topométrie est une technique topographique qui permet
de recueillir sur le terrain les données nécessaires au calcul
des valeurs numériques de tous les éléments d'un plan
à grande échelle. La Topométrie est l'art de mesurer la
superficie des terres.21
? Planimétrie :
La Planimétrie ou levé des plans a pour objet de
représenter avec exactitude par un dessin la projection sur un plan
horizontal de tous les points situés sur le terrain.22
? L'Altimétrie :
L'objet de l'altimétrie ou nivellement, est de
déterminer avec exactitude par rapport au plan horizontal de
référence, la hauteur de chacun des points situés sur le
terrain, ou mieux la différence des hauteurs entre ces
points.23
Le levé topographique
C'est l'ensemble des opérations destinées à
recueillir sur le terrain les éléments du sol, du sous-sol et du
sursol ,nécessaire à l' établissement d'un plan ou d'une
carte.
21 Ass. LUKOJI NADA, Cours de Topométrie,
ENACTI, 2021-2022.
22 Idem.
23 Op. cit.
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Le nivellement
Le nivellement est l'opération qui permet la
détermination des cotes (ou altitudes) du terrain. C'est à partir
des cotes de nivellement que le plan à courbes de niveau est
élaboré. Cartographie
- Est l'art de dresser les certes
-Elle s'appuie sur les données topographiques pour
représenter sur une surface plane toute la surface terrestre
projetée sur « l'ellipsoïde ». Les projections
utilisées s'appellent « projections cartographique ».
-On appelle carte une représentation d'une portion plus ou
moins grande de surface terrestre
Les cartes sont souvent classées en :
*les cartes géographiques : sont des cartes à
petites échelles
Exemple : 1/1000000 et en dessous de 1/2000000
*cartes chorégraphiques : dont les échelles sont
comprises entre 1/1000000
*cartes topographiques : sont des cartes à grande
échelles c à d supérieures à 1/200000
Les échelles résultent immédiatement des
travaux exécutes sur terrain qu'on appelle « opération de
levé ».24
Géométrie :
étymologiquement, le terme géométrie dérive du grec
(géomètres) qui signifie « géomètre, arpenteur
».
(Gê) « Terre »et (métrons) « mesure
» serait une science de la mesure du terrain. La
géométrie : est une branche de mathématique
qui étudies les figures géométriques dans plan est
l'espace (ou géométrie euclidienne). Depuis la fin du XVIIIe
siècle, la géométrie étudie également les
figures appartenant à d'autres types d'espaces (géométrie
projectives, géométrie non euclidienne).25
Au début du 20e siècle, certaines
méthodes d'étude de figures de ces espaces se sont
transformées en branche autonomes des mathématiques : la
topologie, la géométrie différentielle et la
géométrie algébrique, par exemple. En englobant toutes ces
acceptions, il est difficile de définir ce qu'est aujourd'hui, la
géométrie. Ainsi, c'est l'unité des diverses branches de
la « géométrie contemporaine » réside plus dans
des origines historiques que dans une communauté de méthode ou
d'objets.
24 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Topographie, ENACTI, 2021-2022, p3.
25 Ass. LUKOJI NADA, Cours de Topométrie,
ENACTI, 2021-2022.
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Trigonométrie : qui vient de grec trigo nos «
triangulaire » et de métrons « mesure » est une branche
des mathématiques qui traite de rapports de distance et d'angles dans
les triangles et de fonction trigonométriques telle que sinus ; cosinus
et tangente. Les origines de la trigonométrie remontent aux
civilisations d'Egypte antique, de Mésopotamie et de vallée de
l'Indus, il y a 4000 ans. De nos jours la trigonométrie est plus
utilisée dans plusieurs domaines de la vie scientifique, telle que ;
topographie, bâtiment, mine ; industrie...26
Arpentage : est la partie de topographie qui
étudie ; des mesures de la superficie d'une terre ; technique de
l'arpenteur. Synonyme de géodésie ; qui est une qui étudie
la forme et les dimensions de la terre. A l'origine du développement de
la géométrie, l'arpentage pour le relevé des surfaces
agricoles après les du Nil.
Dessin topographique : est une
représentation graphique : d'un terrain ; d'un lieu ; d'une
propriété, sur un plan. Est un dessin technique, car il fournit
des données utiles pour analyser, concevoir, à l'aide de travaux
topographiques, pour représenter la hauteur, les reliefs, et d'autres
caractéristique, d'une zone ou plan.27 Par les symboles
topographiques conventionnels que ce dernier s'explique, pour
compréhension. Un dessin topographique s'effectue par les
matériels mathématiques qui, sont : la règle à
échelle ; latte ; équerres ; papier millimètre ; porte
mine...
GEOLOCALISATION
Par définition ; la géolocalisation est un
procède permettant de positionner un objet, ou un véhicule, ou
une personne sur plan ou une carte à l'aide de ses coordonnées
géographiques. Certains systèmes permettent également de
connaitre l'altitude.
GEO : qui signifie « terre » géographie est une
science sur le présent, ayant pour objet la description de la terre et
en particulier l'étude de phénomènes physiques,
biologiques et humains qui se produisent sur le plan.
Localisation : l'action de déterminer l'emplacement
où se situe une chose, un phénomène ou origine.
Local : est un lieu, une région, une espace ou
territoire.
26 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Trigonométrie, ENACTI, 2021-2022.
27 Ass. Gracien KILUFIA, cours de Dessin
topographique, ENACTI, 2021-2022.
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CHAP II : LES INSTRUMENTS TOPOGRAPHIQUES Section I : LE
THÉODOLITE OPTICO-MÉCANIQUE
Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des
angles horizontaux (angles projetés dans un plan horizontal) et des
angles verticaux (angles projetés dans un plan
vertical).28
Le terme théodolite « optico-mécanique »
regroupe l'ensemble des appareils à lecture « mécanique
» par vernier gradué en comparaison aux appareils «
optico-électroniques », appelés aussi stations, dont la
lecture se fait sur un écran à affichage numérique et qui
intègrent souvent un appareil de mesure électronique des
distances (IMEL).29
Une station totale est un appareil utilisé en topographie
permettant la mesure d'un angle horizontal, d'un angle vertical et d'une
distance grâce à une distance mètre Infrarouge
intégrée. Ces appareils intègrent désormais une
mémoire interne et un processeur afin d'enregistrer des mesures et
effectuer des calculs sur terrain.
Les stations totales sont utilisées pour mesurer et
enregistrer des points, implanter des points, calculer et même dessiner
sur terrain.
Une station totale peut prendre une lecture en moins de 5
secondes et mesurer une distance de près de 3 km alors qu'avec un niveau
optique, une lecture peut facilement prendre plus d'une minute (encore plus
pour les étudiants) et la distance limitée à moins de 150
m.
Rappelons quelques définitions.
Un goniomètre permet de mesurer des angles horizontaux
(appelés aussi angles azimutaux) ou verticaux. Un cercle permet la
mesure d'angles horizontaux uniquement.30
L'éclimètre mesure des angles verticaux uniquement.
§1. Principe de fonctionnement
Le schéma de principe du fonctionnement d'un
théodolite.
(P) : axe principal, il doit être vertical après la
mise en station du théodolite et doit passer par le centre de la
graduation horizontale (et le point stationné).
? (T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est
perpendiculaire à (P) et doit passer au centre de la graduation
verticale.
? (O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours
être perpendiculaire à (T), les trois axes (P), (T) et (O) devant
être concourants.
? L'alidade : c'est un ensemble mobile autour de l'axe principal
(P) comprenant le cercle vertical, la lunette, la nivelle torique d'alidade et
les dispositifs de lecture (symbolisés ici par des index).
? Le cercle vertical (graduation verticale). Il est solidaire de
la lunette et pivote autour de l'axe des tourillons (T).
28 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Topographie, ENACTI, 2021-2022.
29 Cours de Topographie générale, Tome
I, UNILU, 2020-2021.
30 CB. MUKONKOLE K. Joseph, Idem.
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? Le cercle horizontal ou limbe (graduation horizontale). Il est
le plus souvent fixe par rapport à l'embase mais il peut être
solidarisé à l'alidade par un système d'embrayage (T16) :
on parle alors de mouvement général de l'alidade et du cercle
autour de (P) ; c'est le mouvement utilisé lors du positionnement du
zéro du cercle sur un point donné.31
Lorsqu'il est fixe par rapport au socle, on parle de mouvement
particulier : c'est le mouvement utilisé lors des lectures angulaires.
Sur le T2, un système de vis sans fin permet d'entraîner le cercle
et de positionner son zéro.
§2. Caractéristiques des théodolites
optico-mécaniques
Les caractéristiques des théodolites
optico-mécaniques données par les constructeurs sont les
suivantes :
Modèles (gamme Leica)
|
T05
|
T06
|
T1
|
T16
|
T2
|
Écart type (mgon)
|
#177; 3
|
#177; 3
|
|
|
|
Lecture directe (mgon)
|
10
|
10
|
|
|
|
Lecture estimée (mgon)
|
2
|
2
|
|
|
|
Grossissement
|
19 ×
|
|
|
|
|
Champ à 100 m (m)
|
3,9
|
|
|
|
|
Constante stadimétrique
|
100
|
|
|
|
|
Constante d'addition
|
0
|
|
|
|
|
Sensib. niv. sphérique (cgon/2 mm)
|
19
|
|
|
|
|
Sensib. niv. torique (mgon/2 mm)
|
19
|
|
|
|
|
Précision calage index vertical mgon
|
-
|
-
|
|
|
|
Plage de débattement (calage) cgon
|
-
|
-
|
|
|
|
|
§3. MISE EN STATION D'UN THÉODOLITE :
RÉGLAGES, LECTURES 3.1. Mise en station
La mise en station d'un théodolite consiste à caler
l'axe principal à la verticale d'un point de station donné. La
méthode de mise en station détaillée dans ce paragraphe
suppose l'utilisation d'un trépied classique (par comparaison au
trépied centrant Kern). Elle donne toutefois le principe de base commun
à tous les types de trépieds. Cette méthode évite
l'emploi du fil à plomb qui, dans la pratique, est peu
commode.32
3.1.1. Mise à hauteur du
trépied
La mise à hauteur du trépied s'effectue comme suit
:
? Fixez l'appareil sur le trépied en prenant soin de
vérifier que les trois vis calantes sont à peu près
à mi-course.
? Réglez l'oculaire à la hauteur des yeux de
l'opérateur (ou mieux, légèrement en dessous de cette
hauteur : il est plus facile de se baisser que de se hausser). Profitez-en pour
régler la netteté du réticule de visée. Pour cela,
utilisez les graduations en dioptries de l'oculaire.
31 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Topographie, ENACTI, 2021-2022.
32 CB. MUKONKOLE K. Joseph, Op.cit.
Page | 15
3.1.2. Calage grossier d'approche
? Si vous devez mettre en station sur un point donné :
soulevez deux pieds du trépied tout en regardant dans le plomb optique
et déplacez l'ensemble afin de positionner le plomb optique près
du point de mise en station (inutile à ce stade de le positionner
exactement sur le point). Enfoncez ensuite les pieds dans le sol puis
positionnez le plomb optique exactement sur le point au moyen des trois vis
calantes. À cet instant, l'axe principal passe par le point de station
mais n'est pas vertical.
? Si vous ne devez pas mettre en station sur un point
donné (station libre) : reculez-vous pour vérifier que l'appareil
est à peu près vertical, puis enfoncez les pieds du
trépied dans le sol.
? Si vous devez mettre en station sous un point donné,
utilisez soit un fil à plomb pendant depuis le point « au plafond
» jusqu'au repère situé sur le dessus de la lunette du
théodolite (en position de référence), soit un viseur
zénithal.
3.1.3. Calage grossier au moyen de la nivelle
sphérique
? Si vous devez mettre en station sur un point donné :
calez la nivelle sphérique au moyen des pieds du trépied. Posez
un pied sur une jambe du trépied puis faites-la coulisser jusqu'à
centrer la bulle de la nivelle. En pratique, il faut intervenir sur plusieurs
pieds l'un après l'autre (agir sur le pied vers lequel semble aller la
bulle et recentrez-la ou ramenez-la vers un autre pied, et agir ensuite sur ce
pied, etc.).
? Si vous ne devez pas mettre en station sur un point
donné : calez directement la nivelle sphérique avec les trois vis
calantes. À la fin de cette phase, la nivelle sphérique est
centrée et le plomb optique ne doit pas avoir bougé du point de
mise en station puisque l'axe principal (P) de l'appareil pivote autour du
point stationné
3.1.4. Calage fin dans une direction au moyen de la
nivelle torique
Amenez la nivelle torique (t ) parallèle à deux vis
calantes V1 et V2 (fig. 3.3.). Centrez la bulle au moyen des deux vis V1 et V2
en agissant simultanément sur les deux vis en sens inverse l'une de
l'autre, puis faites tourner l'appareil de 200 gon (repérez-vous sur la
graduation horizontale du socle ou sur les lectures angulaires horizontales
Hz).
Trois cas de figure peuvent se présenter :
a) Si la nivelle torique est bien réglée, la bulle
revient exactement dans la même position après un demi-tour de
l'alidade (ou dans une position voisine à une ou deux graduations
près : la bulle doit rester entre les deux repères principaux).
C'est le cas le plus courant.
b) b) Si la nivelle torique est complètement
déréglée, la bulle est complètement
décalée et vient en butée sur un des deux
côtés du tore. La nivelle doit être réglée au
moyen des vis de réglage prévues à cet effet.
c) Si la nivelle torique est légèrement
déréglée, elle se décale d'un nombre n de
graduations : il suffit dans ce cas de recentrer la bulle de n/2 graduations
(deux graduations vers la gauche car n = 4) et adopter pour la suite cette
position de la bulle comme position de référence appelée
position de calage.
En effet, il doit y avoir un angle droit, 100 gon, entre l'axe de
la nivelle torique (t) et l'axe principal du théodolite (P). En cas de
dérèglement de la nivelle, cet angle droit présente un
défaut E.33
33 Cours de Topographie générale,
Op.cit.
Page | 16
La nivelle étant centrée en position 1,
après un demi-tour elle passe en position 2 avec un décalage de
la bulle de n graduations correspondant à deux fois l'angle å. En
recentrant la bulle de la moitié de l'erreur (n/2 graduations), l'axe de
l'appareil est remis parfaitement vertical, l'axe de la nivelle torique restant
décalé du même angle å par rapport à
l'horizontale. La bulle de la nivelle n'est pas centrée
(décalée de n/2 graduations) mais l'axe de l'appareil est
vertical : c'est la position de calage. Il reste à caler la bulle dans
la même position dans toutes les directions.34
3.1.5. Calage dans toutes les directions au moyen de la
nivelle torique
Pour effectuer un calage fin au moyen de la nivelle torique,
procédez comme suit :
? Amenez l'axe de la nivelle torique sur la troisième vis
calante V3 et, en agissant sur la seule vis V3, amenez la bulle dans la
position de calage (c'est-à-dire bulle centrée si vous
étiez dans le cas a). Ou bulle décalée de la moitié
de l'erreur dans le même sens si vous étiez dans le cas c). La
nivelle est dans la position de calage de l'exemple précédent
(décalage de deux graduations vers la droite repérée sur
les schémas par la lettre t).
? Vérifiez enfin qu'en tournant l'appareil dans une
direction intermédiaire la bulle reste dans sa position de calage. Si le
calage n'est pas parfait, il faut reprendre les mêmes opérations
pour affiner le calage.
? Évitez ensuite tout mouvement brusque de l'alidade et,
lors du pivotement de celuici, pensez à utiliser les deux mains, une sur
chaque montant de l'alidade pour répartir le moment du couple
appliqué à l'appareil.
3.1.6. Vérifications finales
Enfin, vérifiez que l'appareil est toujours au-dessus du
point de station donné (on s'accorde une tolérance de centrage de
#177; 4 mm, ce qui correspond au rayon de 4 mm de la demi-sphère
intérieure des clous d'arpentage. Sur les clous de fabrication
allemande, il est mentionné messpunkt qui signifie littéralement
« point de mesure ».
Si l'appareil s'est trop éloigné (ce qui n'est
possible que si vous avez fait une faute lors de la mise en station),
décalez-le en dévissant l'embase et en le faisant glisser sur le
plateau du trépied, puis reprenez le réglage depuis le
début. Cette dernière manipulation est néanmoins
déconseillée car l'appareil peut être trop excentré
par rapport au plateau et venir en porte-à-faux ; de plus, la marge de
manoeuvre est faible et il faut de toute façon reprendre le calage de la
nivelle torique.35
3.1.7. Réglages avant mesures
Réglez la netteté du réticule (croix de
visée dans l'optique) : pour le faire de manière précise,
réglez la lunette à l'infini puis rendez les fils du
réticule les plus nets possible en agissant sur la vis de
réglage. Ce réglage permet de placer exactement le
réticule dans le plan de formation de l'image virtuelle ; ainsi, l'oeil
de l'opérateur n'a pas besoin d'accommoder et se fatiguera moins. Si ce
réglage n'est pas satisfaisant, il est possible de s'en apercevoir en
balançant légèrement la tête devant l'oculaire : le
réticule semble bouger par rapport à l'objet visé alors
qu'il devrait rester fixe (on dit qu'il y a de la parallaxe).
34 Idem.
35 Cours de la pratique professionnelle, ENACTI,
2021-2022.
Page | 17
Ensuite, ne touchez plus au réticule et réglez la
netteté de la lunette sur l'élément visé.
Déployez enfin les éventuels miroirs pour l'éclairage des
cercles. L'observation monoculaire doit se faire les deux yeux ouverts.
Vérifiez que l'appareil est dans sa position de
référence. Généralement, le cercle vertical doit se
situer à gauche de l'observateur. Pour les stations
électroniques, il est souvent à droite. Cette vérification
se fait en positionnant la lunette approximativement à l'horizontale et
en lisant l'angle vertical qui doit être proche de 100 gon. Si la lecture
indique une valeur proche de 300 gon, faites un double retournement,
c'est-à-dire le demi-tour de la lunette et de l'alidade pour vous
retrouver dans la position de référence. Positionnez
éventuellement le zéro du limbe sur la référence
choisie.36
3.2. Caractéristiques des nivelles
3.2.1. Principe de fonctionnement d'une
nivelle
Une nivelle est un petit récipient de cristal
appelé aussi fiole. Elle est remplie d'un mélange d'alcool et
d'éther dans lequel subsiste une bulle de vapeur.
Dans une nivelle sphérique, la face supérieure du
verre retenant la bulle est une calotte sphérique. Une nivelle torique
est un fragment de tore. Les rayons de courbure sont grands (de l'ordre du
mètre pour les nivelles sphériques et de 10 à 100
mètres pour les nivelles toriques), donc imperceptible à l'oeil.
Ces considérations justifient que la nivelle sphérique soit une
nivelle d'approche dont le calage est multidirectionnel, alors que la nivelle
torique, qui est unidirectionnelle, sert au calage fin. La directrice d'une
nivelle torique est la droite tangente à sa face supérieure et
située dans le plan vertical de son axe.37
3.3. Réglages d'un théodolite 3.3.1.
Réglage du plomb optique
Le principe de réglage du plomb optique est le même
que celui de la nivelle torique : lors d'une rotation de 200 gon de l'alidade,
un plomb optique bien réglé revient exactement sur le point de
station, un plomb optique déréglé se décale de ce
point d'une valeur correspondant au double du défaut de
réglage.
Pour le régler, procédez ainsi :
? Marquez sur une feuille de papier fixée au sol (ou sur
une planchette en bois) un point
qui sera le point où vous devez stationner le
théodolite à l'aide des vis calantes exactement sur ce point sans
s'occuper des nivelles.
? Faites un demi-tour de l'alidade et marquez sur la feuille le
nouveau point P1 pointé par le plomb optique : si celui-ci est trop
éloigné (plus de 2 mm) du point de station initial P0, placez sur
le papier le point P2 au milieu de la droite P0-P1 et utilisez les vis calantes
pour positionner le plomb optique exactement sur P2 ; ainsi la moitié de
l'erreur est rattrapée. Utilisez ensuite les vis de réglage du
plomb optique pour positionner le plomb exactement sur le point P0 et rattrapez
ainsi la seconde moitié de l'erreur. Vérifiez en reprenant toute
la manipulation que le plomb est bien réglé.38
36 Pratique professionnelle, ENACTI, 2021-2022.
37 Cours de la pratique professionnelle, Idem.
38 Cours de Topographie générale, Tome
I, UNILU, 2020-2021.
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Le réglage précédent n'est possible que si
le plomb optique est situé sur l'appareil. S'il est situé sur
l'embase, il faudra utiliser un fil à plomb (principe plus simple mais
manipulation plus délicate).
3.3.2. Réglage de la nivelle torique
Le décalage de la nivelle étant de n graduations,
ramenez la bulle de la nivelle torique vers la position centrale de n/2
graduations au moyen de la vis de réglage. Une seule vis suffit et elle
est généralement située vers l'une des deux
extrémités de la nivelle qu'elle fait pivoter autour d'une axe
horizontale. Après avoir réalisé ce réglage,
recommencez la manipulation jusqu'à la disparition du
défaut.39
On peut alors calculer c par:
|
????
2 tan (2C)=
????
|
3.3.3. Réglage de la nivelle
sphérique
Après mise en station de l'appareil et calage de la
nivelle torique, vérifiez le réglage de la nivelle
sphérique en utilisant la nivelle torique, plus précise
puisqu'ayant un grand rayon de courbure. Recentrez alors la nivelle
sphérique au moyen de ses vis de réglage,
généralement au nombre de deux, situées en dessous ou sur
les côtés de la nivelle.40
3.3.4. Réglage de l'axe optique
Ce réglage permet de mesurer et d'éliminer la
collimation horizontale dans le cas où elle est trop importante, par
exemple lorsque le défaut de perpendicularité est de l'ordre de
10 fois l'écart type de l'appareil utilisé, soit 1 cgon pour un
T16 et 2,5 mgon pour un T2. Cette erreur est normalement éliminée
par le double retournement.
Stationnez le théodolite à au moins 50 m d'une
surface verticale (mur de bâtiment).
Pointez un repère A éloigné et situé
à l'opposé du mur (par exemple un jalon). L'appareil est en
position de référence en cercle gauche. La lunette doit
être à peu près horizontale (angle vertical proche de 100
gon). Placez le zéro de la graduation horizontale sur ce
repère.41
Basculez la lunette autour de l'axe des tourillons puis tracez
sur le mur la position indiquée par le réticule de la lunette
(par exemple, sur une feuille de papier fixée au mur).
Si un défaut de perpendicularité c existe, l'axe
optique pointe le point C et la distance BC correspondrait donc à un
angle 2c double de l'erreur de collimation.
La distance BC ne pouvant être mesurée (point B
inconnu), effectuez un double retournement de la lunette (c'est-à-dire
un pivotement de l'alidade de 200 gon puis un basculement de la lunette autour
de l'axe des tourillons) et tracez la nouvelle position du réticule sur
le mur. Cette position donne le point D tel que CD corresponde au quadruple de
l'erreur c. On mesure enfin CD et SB (B au milieu de CD).42
39 Cours de la pratique professionnelle, ENACTI,
2021-2022.
40 Idem.
41 Cours de Topographie générale, Tome
I, UNILU, 2020-2021.
42 Idem.
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Si cette collimation c'est trop importante, réglez la
ligne de visée définie par le centre optique de la lunette et la
croisée des fils du réticule : agissez sur les vis de
réglage du réticule pour amener la visée du quart de
l'erreur du point D vers le point C : sur Wild T16, il faut agir sur deux vis
diamétralement opposées, situées de part et d'autre de
l'oculaire de visée (agir sur chaque vis de la même
quantité et en sens opposé l'une de l'autre).43
3.3.5. Réglage du viseur d'approche
Le viseur d'approche permet de pointer rapidement dans une
direction proche de l'objet à viser. Il doit être situé
au-dessus de la lunette en position de référence. Son
réglage est simple : pointez un point directement avec la lunette puis
réglez le viseur d'approche au moyen de ses vis de réglage afin
qu'il soit exactement sur le même point visé.44
3.4. Lectures angulaires
3.4.1. Réticules de pointé
On distingue quatre types principaux de pointés :
? Le pointé ordinaire ou par contact.
? Le pointé par bissection : le fil
vertical du réticule passe par l'axe de l'objet pointé. ?
Le pointé par encadrement : l'objet pointé est
encadré par deux fils parallèles du réticule.
? Le pointé par coïncidence : le fil
vertical du réticule tend à se confondre avec l'objet
pointé.
La précision du pointé dépend de la forme de
l'objet visé, du type de réticule mais aussi du grossissement de
la lunette et des conditions de luminosité.45
Pour une lunette de grossissement G, on admet les ordres de
grandeurs ci-dessous des précisions de pointé :
Pointé
|
Précision (dmgon)
|
Ordre de grandeur pour G = 30×
|
Ordinaire
|
100/G
|
3,5 dmgon, soit 3,5 mm à 640 m
|
Bissection
|
60/G
|
2 dmgon, soit 2 mm à 640 m
|
Encadrement
|
50/G
|
1,5 dmgon, soit 1,5 mm à 640 m
|
Coïncidence
|
25/G
|
1 dmgon, soit 1 mm à 640 m
|
3.4.2. Lectures sur verniers
Sur les appareils optico-mécaniques, la lecture s'effectue
sur un vernier gradué comme suit T16 (angles horizontal Hz et vertical
V), T2 (angle vertical). La lecture de ces verniers se fait ainsi : les
chiffres avant la virgule défilent devant la graduation fixe du vernier,
les chiffres après la virgule se lisent à l'endroit ou une
graduation mobile intercepte le secteur gradué.
Par exemple, dans le théodolite T16, les deux cercles sont
lisibles en même temps ; on peut lire : V = 95,985 gon et Hz = 17,965
gon.46
La dernière décimale (mgon) est
appréciée par l'opérateur.
43 Ibidem.
44 Cours de la pratique professionnelle, ENACTI,
2021-2022.
45 CB. MUKONKOLE K. Joseph, notes de cours de
Topographie, ENACTI, 2021-2022.
46 Cours de Topographie générale, Tome
I, UNILU, 2020-2021.
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Dans le théodolite T2, un seul cercle est visible à
la fois (un bouton permet de basculer du cercle horizontal vers le cercle
vertical. La lecture est aussi différente : grâce à une
molette supplémentaire pilotant un micromètre optique,
l'opérateur fait coïncider les traits du rectangle
supérieur. Ceci ramène le chiffre mobile du rectangle central en
face d'une graduation : l'opérateur lit 96,1 gon.47
L'opérateur lit enfin les décimales suivantes dans
le rectangle inférieur, soit 96,1262 gon (l'opérateur peut
apprécier jusqu'à 10-5 gon mais il arrondira au déci
milligrade le plus proche car on atteint les limites de précision de
l'appareil).
Ce système de traits mobiles a pour origine le mesurage
dit « par double vernier » qui permet de lire sur deux parties
diamétralement opposées des cercles afin d'annuler le
défaut d'excentricité résiduel des cercles. La mise en
coïncidence des traits du micromètre est en fait une mise en
coïncidence des graduations de deux parties diamétralement
opposées du limbe, ce qui permet de faire une « moyenne optique
» de deux valeurs. Finalement, après avoir fait coïncider les
traits mobiles du rectangle supérieur, l'opérateur lit V =
96,1262 gon.48
Section II : MESURES PARALLACTIQUES §1. Mesure avec
une stadia
Ce type de mesure parallactique nécessite l'emploi d'un
théodolite et d'une stadia. Une stadia est une règle comportant
deux voyants (triangulaires ou circulaires) dont l'écartement est connu
(généralement 2 m). Il existe des stadias Invar pour des mesures
de haute précision. Le stadia est dotée d'une nivelle
sphérique et d'un viseur pour régler sa perpendicularité
par rapport à la ligne de visée A' B'.49
L'opérateur dispose en A un théodolite (ou un
cercle d'alignement) et en B une stadia horizontale perpendiculaire à la
distance à mesurer AB.
Le réglage en hauteur est inutile : l'angle mesuré
est l'angle projeté sur le plan horizontal. En projection sur le plan
horizontal passant par exemple par le point A, on obtient :
Tan = a
2
|
=
|
L
2??h
|
Dh = cot a
2
|
Avec L=2m (cas général).
1.1. Description
La stadia Invar est constituée d'un tube semi-circulaire
en acier entourant un fil Invar. Ce fil est rivé au tube d'un
côté et mis sous tension constante de 10 daN par un ressort de
l'autre côté.
47 Cours de Topographie générale,
Op.cit.
48 Idem.
49 Ibidem.
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Pour une augmentation de la température égale
à 10 °C, le fil de 2 000 mm de long s'allonge de 0,024 mm, le tube
en acier s'allonge de 0,24 mm ce qui augmente la tension du ressort et allonge
le fil Invar de 0,004 mm. Mais le système de suspension en laiton du
voyant agit de 0,018 mm en sens opposé, ce qui fait que globalement
l'allongement n'est que de 0,01 mm pour 10 °C. On peut donc
considérer connaître la longueur de la stadia Invar au moins au
dixième de millimètre près.50
1.2. Manipulation
L'opérateur mesure au ruban la base AB puis effectue les
visées angulaires détaillées. Il calcule enfin la longueur
de stadia déduite de ces mesures et en déduit un facteur de mise
à l'échelle qui permettra d'obtenir la base AB avec une
précision inférieure au millimètre.51
AB est mesurée à 4,09 m au ruban. La
résolution des triangles ABa et ABb permet d'obtenir :
Aa = 2,6190 m Ba = 3,8551 m AbB = 80,0288 gon
Ab = 3,9862 m Bb = 2,7635 m AaB = 84,0943 gon
On en déduit deux valeurs de (ab) dans les triangles Aab
et Bab :
Aab : ab = 1,9945 m Bab : ab = 1,9945 m §2.
Mesure avec une base auxiliaire
Le principe de base de cette méthode est aussi
utilisée dans la mesure d'altitude (ou de coordonnées) d'un point
inaccessible. Cette méthode nécessite l'emploi d'un ruban et d'un
théodolite classique. Il s'agit de transformer la mesure d'une longue
distance en une mesure d'une distance courte associée à des
mesures angulaires qui sont d'autant plus précises que l'on vise loin.
On crée donc une base AB dont on connaît parfaitement la longueur.
En stationnant un théodolite en A puis en B, on mesure les angles (PAB)
et (PBA).52
|