La prospection sur ceratins sites de production de pomme de
terre à Ouassa-Péhunco, nous révèle entre autre la
mosaïque, le flétrissement bactérien, l'enroulement de
feuilles, l'alternariose causée par Alternaria solani (Sorauer)
et le mildiou dont l'agent causal est le Phytophthora infestans
(Mont.) de Bary. Parmi elles, deux sont les plus citées dans la
littérature il s'agit principalement, du mildiou et le
flétrissement bactérien. Elles ont été
confirmées par les travaux effectués par Dossou et al.
(2003) dans l'Alibori et Dossou et Worou-Seko (2010) dans
Ouassa-Péhunco, comme les principales maladies de la pomme de terre en
végétation. Lindner et al. (2012) ont pu isoler à
partir des tubercules collectés à Péhunco le
Clavibacter michiganensis subsp. sepedonicus (Spieck. et Kott.)
responsable de la maladie du flétrissement bactérien, qui est une
maladie systémique. Selon Deumier et al. (2004) ces maladies
sont qualifiées de maladies dangereuses vu leur effet sur le rendement
et la qualité des produits de récolte.
Les maladies peuvent attaquer toutes les
variétés quel que soit leur niveau de tolérance,
cependant, il existe des variétés moins sensibles que d'autres.
En effet, sur les cinq variétés Sahel, Spunta, Atlas, Daifla et
Nicola, le flétrissement et l'enroulement n'ont pas d'effets
significatifs, néanmoins la variété Spunta a
été très sensible à la maladie de l'enroulement par
rapport à la variété Daifla. Des résultats
similaires avaient été observés par Ferjaoui en (2010) qui
après avoir testé plusieurs variétés contre le
mildiou constate que la variété Spunta et bien d'autres se sont
révélées sensibles par rapport aux variétés
Derby et Voyager.
Répandu dans le monde entier, le mildiou est le
principal ennemi des cultures de pomme de terre, et fut responsable de la
grande famine européenne des années 1840 qui frappa
particulièrement l'Irlande et la région écossaise des
Highlands (Solar, 1997). Cette espèce affecte également les
cultures de tomates et d'autres Solanaceae (Sudeep, 2009).
Le vent favorise la dispersion des sporanges sur plusieurs
centaines de mètres, voire davantage. Souvent, une ou quelques semaines
plus tard, les potagers, les repousses sauvages et les parcelles de production
montrent des symptômes également (Ducattillon et al.,
2006). Pendant que les variétés Daifla et Nicola ont
présenté moins de symptôme au mildiou, Sahel, Atlas et
Spunta se révèlent sensibles à des degrés divers.
Les mêmes constats ont été faits par plusieurs auteurs tels
que Duvauchelle et Andrivon (2007) ; Bruyère (2006) ; Andrivon et
al. (2004) ; Culiez et al. (2003).
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En effet, ces différents auteurs après des tests
effectués sur différents cultivars de pomme de terre ont fini par
conclure que la sensibilité des variétés par rapport au
mildiou du feuillage est variable lorsque les conditions climatiques sont
favorables.
Une comparaison faite au niveau des deux sites
révèle que le site de Tonri a été moins
infesté que celui de Bokossi ce qui se pourrait justifier par le fait
que sur les cinq variétés, trois y conviennent alors qu'à
Bokossi, deux variétés seulement y conviennent. Ce taux
d'infestation élevé de Bokossi pourrait s'expliquer par le
non-respect scrupuleux des techniques culturales (méthodes de
fragmentation des semences, les périodes d'irrigation, l'association des
cultures d'oignon à proximité des champs de pomme de terre), les
sources d'eau pour l'irrigation et le sol sur lequel la culture est faite. Pour
confirmer ces hypothèses des échantillons de sols et d'eaux ont
été prélevés et envoyés en Allemagne pour
des analyses complémentaires.
L'isolement de pathogènes à partir des
tubercules pourris nous a révélé rien que des champignons
dont certains comme Fusarium sp. avaient été
identifiés comme agents responsables de pourriture sèche des
tubercules de pomme de terre (Hide et al., 1992 ; Hanson et Loria,
1995). Le taux important (près de 100%) de champignon identifié
dans cette étude concorde avec le résultat observé par
Kebe et al. (2009) qui ont isolé jusqu'à 66,31% de
champignons contre 33,04% de bactéries lors d'isolements
réalisés sur les cabosses du cacaoyer. Tous ces champignons ne
sont pas tous pathogènes et peuvent être utilisés pour
différents buts. Pendant que Rhizopus nigricans a la
possibilité d'interagir avec les composés flavonoïdes des
plantes ; bien que n'étant pas un agent pathogène des plantes,
Trichoderma sp. est utilisé comme un agent de lutte biologique
suivant différentes modes d'actions dont l'antibiose, la
compétition et le parasitisme.
Il a été constaté dans notre
étude que ces champignons isolés sur PDA croissent en fonction de
l'évolution de la duréee. Le même constat avait
été fait par Kodjo (2012) lors de la culture sur PDA des
mycéliums du pathogène responsable de l'anthracnose du manioc.
Nous avons remarqué que Macrophomina phaseolina, a la vitesse
de croissance mycélienne la plus élevée par rapport aux
autres champignons comme Trichoderma sp. ce qui est différent
de ce qu'avaient obtenu Kebe et al., (2009) qui signalent que
Trichoderma sp. par sa croissance mycélienne plus rapide en
trois jours a rempli la boîte de pétri de 90 mm de diamètre
en inhibant complètement le développement de Phytophthora
palmivora suite aux tests de confrontation directe réalisés
in vitro, entre les isolats de Trichoderma sp., et de
Phytophthora palmivora.
Selon Bandamaravuri et al. (2007) Macrophomina
phaseolina dans les conditions favorables, provoque de nombreuses maladies
comme la fonte des semis, la pourriture du collet, la
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pourriture de la tige, et la pourriture des tubercules sur
plusieurs cultures économiquement importantes.