LA FORCE DE VENTE STRATEGIQUE ET LES ACTIVITES DE
L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE : CAS DES PME CAMEROUNAISES DE TRANSFERT
D'ARGENT
Mémoire de Master II recherche en Marketing
et Management des Organisations
Spécialité :
Marketing-Stratégie-Organisations
Présenté par
FONKOUMOUN MOUCHILI Majidou
Titulaire d'une licence en administration et gestion des
entreprises
Directeur de
recherche
Dr Mireille BITYE MENDOMO
Chargée de cours à l'Université de
Yaoundé II-Soa
Année académique 2017-2018
AVERTISSEMENTS
« La Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé II n'entend
donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à leur auteur »
SOMMAIRE
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
Erreur ! Signet non
défini.
SOMMAIRE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
LISTE DES IMAGES
ix
RESUME
x
ABSTRACT
xi
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE
PARTIE :
CADRE THEORIQUE DE L'INFLUENCE DE LA FORCE DE VENTE
SUR LA PRATIQUE DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
2
CHAPITRE 1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA GESTION
DE LA FORCE DE VENTE ET DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
13
Section 1 : Organisation et gestion de la
force de vente dans l'entreprise
13
Section 2 : Aperçu théorique
concept de l'intelligence économique
22
CHAPITRE 2 :RELATION THEORIQUE ENTRE LA FORCE
DE VENTE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES ENTREPRISES
37
Section 1 : Influence de la motivation sur les
activités de veille commerciale et concurrentielle des commerciaux
37
Section 2 : Relation théorique entre
l'attitude des commerciaux et les activités de veille concurrentielle et
commerciale
44
DEUXIEME
PARTIE :
APPORTS DE LA DE LA GESTION
DE LA FORCE DE VENTE SUR LES ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES PME
DE TRANSFERT D4ARGENT AU CAMEROUN
2
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU CHAMP D'ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
57
Section 1 : Présentation des PME de
transfert d'argent au Cameroun
57
Section 2 : Cadre méthodologique de la
recherche
68
CHAPITRE : 4 INFLUENCE DE LA GESTION DE LA
FORCE DE VENTE SUR LES ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
80
Section 1 : Présentation des
résultats et interprétation
80
Section 2 : Implications managériales,
théoriques et perspective de recherche
102
CONCLUSION GENERALE
107
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
109
ANNEXES
120
Table des matières
124
DEDICACE
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mes
parents
MOUCHILI Salifou
Et
NJIMENGENA Ladifatou
REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS
Sans vraiment me rendre compte au départ dans quelle
aventure je m'engageais, je retiens en fin de compte que ce mémoire
n'aurait pu voir le jour sans le soutien et l'implication d'un ensemble de
personnes, à qui je dois de sincères remerciements.
Ma reconnaissance s'adresse en premier au Docteur
Mireille BITYEqui a bien voulu guider nos pas dans le monde de la
recherche malgré ses multiples occupations en dirigeant ce travail.
Grâce à ses qualités intellectuelles et scientifiques, elle
a su à chaque fois me remettre en question et me faire partager son
goût pour la recherche.
Ce mémoire est également le résultat de
la collaboration du Professeur MBENDA Sabine et
Docteur SONE MBASSI respectivement coordonnateur principal et
adjoint du Master II option Marketing-Stratégie-Organisation et tout le
corps enseignant de l'Université de Yaoundé II-Soa à qui
je témoigne ma gratitude.
Je remercie également FOTSING Gislain Cédric qui
n'a cessé d'y apporter des remarques constructives au prix de sa
disponibilité.
J'adresse mes sincères remerciements aux commerciaux
des différentes entreprises pour le temps si précieux qu'ils ont
accepté de me consacrer lors de l'entretien de mon enquête
exploratoire.
A mes camarades de promotion pour ce Master 2, qui m'ont
beaucoup encouragé dans ce parcours.
Sans être exhaustif, je prie toutes les personnes ayant
soutenu d'une quelconque manière cet ouvrage, de trouver dans ces mots
un signe de reconnaissance infinie.
Enfin qu'il me soit permis de remercier ma famille et mes amis
pour leur amour et leur soutien constant.
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES ABREVIATIONS
APE : Accord de Partenariat
Economique
GE : Grande Entreprise
GICAM : Groupement International du
Cameroun
IE : Intelligence Economique
INS : Institut National de la
Statistique
ME : Moyenne Entreprise
OAIE : Organisation Africaine
d'Intelligence Economique
PE : Petite Entreprise
PME : Partie et Moyennes Entreprise
TPE : Très Petite Entreprise
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
LISTE DES TABLEAUX
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1 : Modèle de plan de recherche
basé sur l'approche 5W.
2
Tableau 2: Panorama des sources formelles et
informelles
29
Tableau 3: Les atouts des PME
59
Tableau 4 : Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Union
64
Tableau 5: Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Exchange
66
Tableau 6: Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Union
67
Tableau 7: Description des différents
commerciaux interviewés
72
Tableau 8: principales missions
assignées aux commerciaux
81
Tableau 9 : Représentation du
système de rédaction du rapport et assistance
hiérarchique
84
Tableaux10: moyens organisationnels vous valoriser
les activités de veille
86
LISTE DES FIGURES
LISTE
DES FIGURES
Figure 1 : la mise en oeuvre de la force de
vente
2
Figure 2 : La gestion d'une force de vente
19
Figure 3 : L'évolution des terminologies
anglo-saxonnes et francophones d'IE
23
Figure 4 : Le processus de veille
stratégique
33
Figure 5 : Les cinq forces qui commandent la
concurrence au sein d'un secteur selon M.E. Porter et les quatre types de
veille associées.
34
Figure 6: sources de collecte et de
transmission des informations collectées par les commerciaux
88
Figure 7 : Recherche textuelle du mot
« primes »
97
Figure 8: Recherche textuelle du mot
« reconnaissance »
97
Figure 9: Recherche textuelle du mot
« confiance»
100
Figure10 : Recherche textuelle du mot
« clients»
100
Figure 11: Figure : Recherche textuelle
du mot « informations»
100
Figure 12: recherche textuelle du mot
«hiérarchie»
101
LISTE
DES GRAPHIQUES
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Principales missions fixées
aux commerciaux par la hiérarchie
2
Graphique 2 : Recherche textuelle du mot
« comptes»
83
Graphique3: Représentation du système
de rédaction du rapport et assistance hiérarchique
84
Graphique 4: Moyens organisationnels
87
Graphique 5: Niveau de formation des
commerciaux sur les techniques de collecte et transmission des informations
89
Graphique 6 : Supports utilisés par
les commerciaux pour collecter et transmettre l'information.
91
Graphique 7: principales difficultés
rencontrées par les commerciaux
92
Graphe8 : recherche textuelle du mot
« clients »
93
Graphique 9: perception des commerciaux de
l'influence des récompenses et rémunérations
95
Graphique 10: perception des commerciaux de la
gestion de l'information
99
LISTE
DES IMAGES
LISTE DES IMAGES
Image1: Nuage du mot «comptes»
2
Image 2: Nuage du mot «comptes»
93
Image3: Nuage de mots des facteurs de motivation
qui peuvent susciter l'implication des commerciaux aux activités de
veille commerciale et concurrentielle
96
Image4 : Nuage de mots des facteurs
liés à l'attitude pouvant influencer l'implication des
commerciaux aux activités de veille commerciale et concurrentielle
99
RESUME
RESUME
Si dans certains contextes, les entreprises souffrent
aujourd'hui « d'overdose informationnelle », nombreuses sont les PME
camerounaises qui sont caractérisées par un déficit
permanent en information sur les activités des concurrents, les besoins
actuels et futurs des clients ainsi que l'évolution des marchés.
Compte tenu des moyens financiers limités de ces entreprises, de la
petitesse de leur taille et l'absence de recherche et développement pour
optimiser les activités d'innovation, les commerciaux peuvent jouer un
rôle important dans le renseignement car ils possèdent des
informations sur les clients et observent les activités des concurrents
sur le terrain. Les besoins en informations des managers étant
très hétérogènes, la contribution de ceux ci
à l'intelligence économique est limitée car ils n'ont pas
une vue à 360 degré sur le marché.
Cette étude a pour objectif d'une part d'effectuer un
état de lieu des pratiques de veille au sein des équipes de vente
et d'autre part d'identifier et d'analyser les facteurs susceptibles
d'influencer la participation de la force de vente à cette
activité spécifique au sein des PME camerounaises de transfert
d'argent. A partir d'un guide d'entretien , neuf (09) interviews ont
été effectuées auprès des commerciaux des
entreprises Express Union, Express Exchange et Emi money. Les résultats
obtenus à partir d'une analyse de contenu via le logiciel Nvivo10
montent une pratique embryonnaire et informelle des activités
d'intelligence des commerciaux. Les clients et les supérieurs
hiérarchiques sont les principaux facteurs qui influencent
défavorablement les commerciaux à pratiquer ces activités.
Enfin, l'intégration des primes financières, des encouragements
fréquents ainsi que la reconnaissance de leurs efforts par les
supérieurs hiérarchiques sont des déterminants
susceptibles de les susciter à mieux collecter et transmettre les
informations.
Mots clés : commerciaux, intelligence
économique, veille commerciale, veille concurrentielle.
ABSTRACT
If in certain contexts, companies today suffer from an
«information overdose», many Cameroonian SMEs are characterized by a
permanent deficit in information on the activities of competitors, the current
and future needs of customers as well as the evolution. steps. Given the
limited financial means of these companies, their small size and the lack of
research and development to optimize innovation activities, salespeople can
play an important role in intelligence because they have information on
customers. and observe the activities of competitors in the field. As managers'
information needs are very heterogeneous, their contribution to economic
intelligence is limited because they do not have a 360 degree view of the
market.
The objective of this study is, on the one hand, to carry out
an inventory of monitoring practices within sales teams and, on the other hand,
to identify and analyze the factors likely to influence the participation of
the sales force to this specific activity within Cameroonian money transfer
SMEs. Based on an interview guide, nine (09) interviews were conducted with
sales representatives from the companies Express Union, Express Exchange and
Emi money. The results obtained from content analysis using Nvivo10 software
show an embryonic and informal practice of sales intelligence activities.
Customers and line managers are the main factors that adversely influence
salespeople to engage in these activities. Finally, the integration of
financial bonuses, frequent encouragement as well as the recognition of their
efforts by hierarchical superiors are determinants likely to encourage them to
better collect and transmit information.
Keywords: salespeople, economic intelligence, business
intelligence, competitive intelligence.
*
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte
général de l'étude
L'entreprise évolue dans un environnement fortement
turbulent qui change en permanence. Du fait de l'ouverture du marché
mondial, de l'arrivée des nouveaux acteurs, de l'établissement
des nouvelles relations, de l'accroissement de la concurrence, ainsi que de la
démocratisation de nouvelles technologies susceptibles d'avoir un grand
impact sur les activités, les marchés et les relations entre les
acteurs. Pour rester compétitive, elle doit mettre en place une
politique d'innovation permanente.
L'observation de l'activité habituelle de l'entreprise
moderne est caractérisée par une globalisation des marchés
et des environnements où l'information sur les clients, sur les
concurrents, sur l'environnement réglementaire et sur les nouveaux
marchés est devenue un enjeu stratégique essentiel pour les
entreprises (Madinier, 2007) qui doivent en interne et en externe trouver les
aides nécessaires au moment des prises de décisions
stratégiques (Monimo, 2013). Ainsi comme l'ont remarqué quelques
auteurs, il est évident que ces changements de l'environnement sont
générateurs de vulnérabilités et d'incertitude
(Elenkov, 1997 ; Marmuse, 1992). Pour March (1991), la principale incertitude
dans la prise de décision est l'ignorance des informations
détenues par les autres et leurs actions probables. La principale raison
d'être de l'information est alors de diminuer cette incertitude.
Toutefois, il n'est plus surprenant aujourd'hui de dire que le
monde est devenu un « village global ». Pour les
entreprises, cela se traduit concrètement par une augmentation des flux
d'informations et une complexification de l'environnement, ce qui
entraîne à coup sûr un changement de management des
entreprises (Kalika, 2000), puisque leur survie en dépend. Ce contexte
pose aujourd'hui un réel problème pour les entreprises, car
l'obtention rapide des informations pertinentes et à valeur
ajoutée pour répondre à temps à certaines
situations ou même pour en anticiper d'autres devient difficile. La
nécessité de maintenir et d'accroitre les performances et la
compétitivité des entreprises va donc pousser les managers
à adopter un comportement stratégique consistant à se
questionner, à s'adapter, à anticiper, à s'informer sur
les nouveaux outils, les nouvelles approches et techniques de management
moderne (Tchouassi, 2003). Parmi ces nouveaux outils de management
stratégique, l'intelligence économique occupe une place de choix.
L'intelligence économique est une composante majeure de
la stratégie des entreprises, et repose sur l'information qui est le
socle de tout processus décisionnel. Selon le rapport de Martre (1994),
« l'intelligence économique est l'ensemble desactions
coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son
exploitation,de l'information utile aux acteurs économiques». Fokam
(2016) dans le même sens ajoute que l'exploitation de cette information
par le capitaine d'industrie est utile pour la réussite de sa mission.
Dresser un état des lieux de l'intelligence
économique sur le continent africain peut s'avérer un exercice
difficile, si l'on ne tient pas compte des disparités entre les pays et
si on observe la situation à travers une grille de lecture propre au
lecteur américain, asiatique ou européen. Ces dernières
années, le continent fait des efforts pour s'arrimer à la
société de l'information notamment à travers la
création de l'Organisation Africaine d'Intelligence Economique (OAIE) et
le cabinet Sopel1(*). Ils
organisent en partenariat avec la Banque Mondiale depuis les années 2000
des rencontres africaines sur l'intelligence économique, la veille
stratégique et le développement des nouvelles technologies en
Afrique. Le contexte économique africain se caractérise par un
environnement d'affaire à risque, un manque d'information très
souvent non fiable et des réseaux d'information non
conventionnelle2(*).
Au Cameroun, l'obtention d'une démarche
managériale dont la prise des décisions est basée sur des
informations est extrêmement difficile d'où la
nécessité de valoriser l'information commerciale au sein des
entreprises qui reste un domaine à explorer (Bekolo et Etoundi, 1999).
Avec l'entrée en vigueur depuis août 2016 de l'accord de
partenariat économique (APE)3(*), le système productif camerounais
constitué à plus de 97% des PME ne dispose pas pour l'heure d'une
capacité compétitive élevée face à
l'intensification de la concurrence nationale et internationale. A l'ère
de l'économie de l'information, la mise en place d'un système
d'information efficace constitue un véritable avantage concurrentiel
pour les entreprises camerounaises qui doivent, car il va permettre de pouvoir
comprendre leur environnement interne et externe. Or d'après Tchouassi
(2003), peu nombreuses sont les entreprises camerounaises qui maitrisent les
notions liées aux systèmes d'informations et système de
veille. Toutefois, la récente conférence organisée4(*) au siège du GICAM est une
preuve de l'intérêt que les dirigeants des entreprises
camerounaises accordent à l'intelligence économique comme une
arme nécessaire pour décrypter les grands enjeux de
l'économie mondiale.
La pratique de l'intelligence économique est
essentiellement basée sur des informations de source humaine, la prise
de conscience de son importance est encore faible dans les
mentalités5(*).
Autrement dit, la société est sous informatisée tel que le
constate le deuxième recensement général des entreprises
effectué en 2016 par l'Institut National de la Statistique6(*). Selon ce rapport, le taux de
pénétration des nouvelles technologiques de l'information dans
les entreprises au Cameroun reste faible et se situe à moins de 50%,
l'utilisation de l'ordinateur au sein des entreprises est effective seulement
pour 10,7% de celles-ci. L'exploitation d'internet est limitée à
la communication par E-mail (93,5%) et ces communications sont plus à
but personnel que dans l'intérêt des entreprises (Hourenatou,
2016). Pour Sone Mbassi (2012), bien qu'étant modeste, le niveau
d'appropriation des TIC par le Cameroun s'est nettement amélioré
au cours de cette dernière décennie. Au regard de ces
différents constats, on peut dire que la majorité des
informations se trouvent au contact humain.
Dans cet environnement complexe, le développement d'une
entreprise dépend, entre autres, de la valeur des opportunités de
croissance qui se présentent à elle et qu'elle sait capter
à son avantage. La fonction marketing représente donc par
excellence, au sein des entreprises, une fenêtre ouverte sur le
marché permettant d'identifier ces opportunités de
croissance.Dans cette démarche, la force de vente joue un rôle
central, les commerciaux qui sont des acteurs frontière (Brassier, 2008)
de l'organisation, détiennent alors un capital informationnel et
relationnel très spécifique, quand on les compare aux autres
acteurs de l'organisation. La
force de
vente d'une entreprise se compose de l'ensemble des personnes qui ont
pour mission principale de vendre les produits de l'entreprise au moyen de
contacts directs avec les clients potentiels, les distributeurs ou les
prescripteurs de ces produits (Lendrevie et Lindon, 1997). Elle est
bien plus que la somme de commerciaux qui la composent, elle dispose d'une
organisation et d'une structure qui définissent les tâches de
chacun des commerciaux (Darmon, 2001).
La force de vente stratégique désigne le
fait que les commerciaux sont aux contacts des informations qui ne concernent
pas les décisions opérationnelles courantes et
répétitives, mais concernent plutôt les décisions
stratégiques qui engagent le devenir de l'entreprise dans sa
confrontation à l'environnement. Dans les faits, cela conduit à
un renforcement de cette mission de la force de vente à un autre niveau
de gestion que le niveau opérationnel, soit le niveau stratégique
car elle participe à la collecte et à la transmission de
certaines informations sur le marché qui peuvent aider à la
construction d'une stratégie gagnante qui pourrait favoriser
l'adaptation de l'entreprise.
La force de vente dans les PME camerounaises reste
généralement un potentiel sous exploité dans les
activités d'intelligence économique, or elle multiplie des
interactions avec les acteurs externes de son environnement, donc celles avec
les clients, les concurrents et les fournisseurs. Ces observations justifient
donc le choix de notre thème à savoir : « La
force de vente stratégique et les activités de
l'intelligence économique : cas des PME camerounaises de transfert
d'argent »
Au regard des différents constats effectués, la
suite de notre travail va consister à dégager un ensemble
problèmes plus ou moins pertinents que pose notre thème de
recherche. Apres l'exposition de notre problématique, nous allons
choisir quelques problèmes spécifiques auxquels nous tenterons
d'apporter quelques éléments de réponse.
2. Problématique de
l'étude
Face à la mondialisation de l'économie, Sawyerr
(1993) et Elenkov (1997) révèlent l'inquiétude de savoir
si les décideurs dans les pays en développement sont
préparés pour la collecte et la gestion interne des
données du marché. May et al. (2000) posent de leur
côté, le problème de la non disponibilité de
l'information et le risque d'impuissance des dirigeants face à
l'incertitude de l'environnement.L'identification et la collecte de ces
informations peuvent donc être réalisées en adoptant une
démarche d'intelligence économique.
Monino (2013) affirme que l'intelligence économique
peut être déclinée en deux volets à savoir : un
volet offensif qui renvoie à la collecte, l'analyse et la diffusion de
l'information utile aux différents acteurs économiques et un
volet défensif qui renvoie à la protection des informations
stratégiques pour l'entreprise des actes de malveillance ou de
négligences internes et externes. En tant que pratique
managériale, elle combine donc veille stratégique, protection de
l'information et utilisation de cette dernière dans des
opérations légales d'influence (Larivet, 2006). Ainsi
l'intelligence économique, notamment de par sa fonction de veille
stratégique, aide à prendre la bonne décision (Nordey,
2002) et contribue à la formation de l'avantage concurrentiel (Fuld,
1995; Larivet, 2002). La veille constitue alors le premier pilier de
l'intelligence économique (Perroud, 2014), elle aide à «
mieux » définir les orientations stratégiques (Salmon et
Linares, 1997), en découvrant des opportunités et en
réduisant l'incertitude (Lesca, 1994).
En effet, d'après une étude
réalisée en 2008 par le cabinet GwethMarshall7(*) auprès des dirigeants des
six pays de la zone Cemac8(*), 6/10 responsables africains occupant un poste de
cadre supérieur manquent « d'informations sûres ». Ces
résultats sont opposés à ceux de ses collègues
canadiens qui affirment que 59% des managers québécois sont
victimes d'overdose informationnelle. Par ailleurs, il ressort des travaux du
dit cabinet que dans ces pays, le taux de pénétration de
l'activité de veille stratégique est inférieur à
2,5%. Pour Ouattara (1997), le rôle de l'information est minoré
par les dirigeants africains. Cette situation soulève une fois de plus
le problème du retard des pays de l'Afrique centrale en
général et du Cameroun en particulier, par rapport aux pays
occidentaux en matière de veille stratégique.
D'après les résultats d'une étude
effectuée par Hourenatou en 2016, il en ressort globalement que 77,4%
des entreprises au Cameroun ont encore une gestion informelle des informations
et le niveau de pratique de veille stratégique dans les entreprises au
Cameroun est faible. De ces mêmes travaux, il en ressort un autre constat
plus important selon lequel, la proportion des membres des entreprises ayant
pour rôle spécifique la collecte des informations est faible ainsi
que le temps consacré à la recherche des informations de
l'environnement. Ce qui est encore plus intéressant dans les
résultats des travaux de Hourenatou (2016) est que la taille de
l'entreprise et les moyens financiers ne sont pas un handicap pour la pratique
de la veille dans les entreprises. Le réel problème est que les
dirigeants ne disposent pas d'outils et de personnel qualifié et
motivé pour collecter, traiter, stocker et diffuser les informations
issues de l'environnement externe.
L'utilisation de la force de vente d'une part en tant que
outil de collecte et de transmission d'informations et d'autre part comme
source d'information stratégique peut permettre d'améliorer le
niveau de pratique de veille stratégique dans les entreprises
camerounaises. Cependant, il se pose des difficultés de mobilisation des
vendeurs lorsque ceux-ci s'engagent dans des activités d'intelligence
marketing (Darmon, 1992, Goodman, 1971, Thiétart et Vivas, 1981). En
fait, le principal problème réside dans le changement d'attitude
et la motivation du vendeur à rechercher et à transmettre des
informations stratégiques.
Toutefois, la contribution des vendeurs aux activités
d'intelligence économique ne peut être que partielle car les
besoins en informations des responsables d'entreprises sont très
hétérogènes (Martinet et Marti, 1995) et les vendeurs ne
peuvent avoir accès qu'à certaines sources d'informations.
L'intelligence économique est en fait une démarche globale qui
combine plusieurs types de veille. Lendrevie et Lindon (2000) distinguent
quatre types de veille à savoir : la veille technologique, la
veille concurrentielle, la veille commerciale et la veille environnementale
Des lors, nous situerons plutôt le champ d'intervention des vendeurs dans
une démarche de veille concurrentielle et commerciale que nous
définissons comme le recueil, la sélection, le traitement et la
diffusion aux responsables marketing et commerciaux des informations concernant
les marchés, les produits, les clients et les concurrents (Rouach,
1999 ; Martinet et Ribault, 1989).
Au regard du contexte actuel, il devient donc important de
choisir les outils de la gestion de la force de vente comme la motivation et
l'attitude des commerciaux d'où la formulation de notre question
centrale de recherche comme suit : En quoi la force de vente
stratégique contribue t'elle à améliorer des
activités d'intelligence économique dans les PME de transfert
d'argent au Cameroun ?
Elle conduit à des interrogations subordonnées
à savoir :
· Quels sont les facteurs de motivation qui influencent
les activités de veille concurrentielle et commerciale des commerciaux
?
· Quels sont les facteurs qui influencent l'attitude de
veille concurrentielle et commerciale des commerciaux ?
3. Objectifs de
recherche
L'objectif de notre travail est d'examiner l'influence de la
gestion de la force de vente stratégique sur des activités
d'intelligence économique dans les PME de transfert d'argent au
Cameroun. Par conséquent, deux sous objectifs se dégagent :
· Analyser les facteurs de motivation qui influencent les
activités de veille concurrentielle et commerciale des commerciaux.
· Examiner les facteurs qui influencent l'attitude de
veille concurrentielle et commerciale des commerciaux
4. Propositions de
recherche
Notre proposition principale peut se formuler de la
manière suivante: la force de vente contribue aux
activités d'intelligence économique notamment celles liées
à la veille concurrentielle et commerciale. Les propositions
spécifiques que nous posons en préalable, et qui serviront de fil
conducteur à l'ensemble des développements qui suivront peuvent
se résumer dans les formules suivantes :
· P1 : la motivation de la force de vente
influence les activités de veille concurrentielle et
commerciale;
· P2 : L'attitude de la force de vente
contribue les activités de veille commerciale et
concurrentielle.
5. Intérêt de
la recherche
L'intérêt de notre travail de recherche peut
s'apprécier sur deux plans à savoir :
· Sur le plan théorique
: Notre travail permet d'enrichir la littérature sur
le sujet par l'analyse et la maitrise des concepts qui l'encadrent, afin
d'apporter une réponse à la question de collecte d'informations
dans le processus de l'intelligence économique notamment à
travers une littérature centrée à la fois sur la veille
concurrentielle et commerciale et sur les activités de la force de vente
;
· Sur le plan pratique : Les
principaux résultats de notre recherche devraient fournir aux
entreprises des leviers d'action sur lesquels s'appuyer pour explorer le
domaine de la recherche de l'information pour optimiser les missions de la
force de vente dans les activités de veille concurrentielle et
commerciale afin que celle-ci participe davantage à la démarche
de l'intelligence économique, ce qui conduira à une valorisation
de l'information commerciale, gage de la prise des bonnes décisions.
6. Revue de la
littérature
La place de l'intelligence économique au sein du
marketing reflète un statut ambigu. Si l'on se réfère aux
deux manuels de marketing de référence en français, on
constate que le Mercator ne consacre que deux pages (sur 755) à
la « veille concurrentielle » alors que le « Kotler-Dubois
» ne mentionne ni la veille ni l'intelligence économique dans son
index (Lendrevie et Lindon, 2000, Dubois et Kotler, 2000). Malgré le
large consensus à l'effet que la force de vente contribue aux
activités d'intelligence économique, nous dénombrons peu
d'études dans le domaine (Joël Le Bon, 2006). Or, l'intelligence
économique apparaît aussi comme un processus qui permet de fournir
une réponse « intelligente » à une problématique
qui semble aujourd'hui incontournable en sciences de gestion, celle de la
création des connaissances.
Les managers de tous types d'entreprises s'accordent aussi sur
le rôle fondamental de la force de vente dans le recueil et
l'exploitation des informations sur le marché (Brouillet ,1994). Or
malgré le rôle que tiennent les vendeurs comme sources
d'informations sur l'environnement, peu d'auteurs se sont réellement
intéressés à cet aspect de la fonction commerciale. En
effet, très peu d'articles portent sur cette problématique et
très peu d'auteurs proposent effectivement des facteurs explicatifs de
la communication des informations sur l'environnement par les veilleurs :
(Robertson, 1974 ; Wotruba et Mangone, 1979 ; Thiétart et
Vivas, 1981 ; Festervand et al, 1988 ; Cravens et al, 1993 ;
Joël Le Bon, 2006). Et parmi ces auteurs, seuls Thiétart et Vivas
(1981) et Joël Le Bon (2006) présentent une étude empirique
sur les déterminants susceptibles d'influencer sur les activités
de collecte et de transmission des informations par le vendeur. Mais de
nombreux aspects de cette problématique restent encore
inexplorés.
En fait, les travaux ayant traité le rôle des
vendeurs dans les systèmes d'informations marketing,
révèlent que leur auteurs ont cherché à relever
leur capacité à contribuer au système d'étude et de
recherche marketing de leur entreprises (Fouss et Solomon, 1981 ; Grace et
Pointon, 1980 ; Lambert et al.,1990 ; Chonkon et al.,1991). Or comme
le soulignent Fletcher et Wheleer (1989) cette prise de position d'analyse
constitue une limite de ces approches. En effet les vendeurs sont plutôt
utilisés de manière informelle, dans le cadre du système
d'intelligence marketing, comme source interne d'une veille marketing et
commerciale que nous définirons comme : le recueil, la
sélection, le traitement et la diffusion des informations concernant les
marchés, les produits, les clients et les concurrents aux responsables
marketing et commerciaux (Rouach, 1996 ; Martinet et Ribault, 1989).
S'agissant d'une collecte permanente des informations sur
l'évolution de l'environnement commercial, cette activité
relève donc davantage du système d'intelligence marketing que du
système d'étude et de recherche marketing. La veille marketing et
commerciale s'inscrivant dans le spectre plus large de l'intelligence
économique à laquelle les entreprises doivent plus que jamais
souscrire (Martinet et Marti, 1995), il nous parait important d'identifier et
de présenter les facteurs qui peuvent favoriser la contribution de la
force de vente à cette activités. D'autre part puisque que le
comportement de veille marketing et commerciale des vendeurs semble être
relativement stable et régulier au sein des entreprises il peut
être intéressant d'analyser dans le cadre de leur travail les
conditions matérielles et immatérielles face à cette
responsabilité spécifique. Dans la perspective de rendre ce
débat plus lisible, nous optons pour une approche managériale de
cette problématique afin de nous permettre de mieux comprendre le type
de ressources dont le vendeur a besoin pour cette activité.
7. Méthodologie et
pilotage de la recherche
La méthode de recherche adoptée est une
étude qualitative descriptive. L'objectif de notre travail étant
d'examiner l'influence de la gestion de la force de vente stratégiquesur
les activités d'intelligence économique. Alors pour
réaliser ce travail, nous allons avoir recours à un guide
d'entretien semi directif comme outil de collecte de données et de
l'analyse de contenu manuelle et automatisée comme technique d'analyse
de données qualitatives.
8. Structure du
plan
Notre travail est structuré autour de deux
principales parties. La première est consacrée au cadre
théorique de l'influence de la gestion de la force de vente sur
l'intelligence économique, elle permet d'une part de faire une analyse
théorique des concepts de la gestion de la force de vente et
d'intelligence économique (chapitre premier) ;d'autre part d'
établir la relation théorique entre la gestion de la force de
vente et intelligence économique (chapitre deuxième). La seconde
partie quant à elle repose sur l'apport de la gestion de la force de
vente sur les activités d'intelligence économique dans les PME de
transfert d'argent au Cameroun. Elle expose dans un premier temps sur la
présentation du champ d'étude et l'approche méthodologique
de la recherche (chapitre troisième) et en second lieu, elle
présente et analyse les principaux résultats empiriques de
l'étude (chapitre quatrième).
PREMIERE PARTIE
CADRE
THEORIQUE DE L'INFLUENCE DE LA FORCE DE VENTE SUR LA PRATIQUE DE L'INTELLIGENCE
ECONOMIQUE
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE DE L'INFLUENCE DE
LA FORCE DE VENTE SUR LA PRATIQUE DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
Introduction de la première
partie
Le monde contemporain connaît une démarche
éprouvée de la mondialisation par un développement
technologique et informationnel accéléré qui marque une
transition vers l'ère de l'immatériel. De ce fait, la
maîtrise de l'information stratégique est devenue une source d'un
avantage concurrentiel durable pour les entreprises désireuses d'obtenir
une place prépondérante dans un environnement compliqué et
instable, afin de garantir leurs pérennités dans le cadre d'une
économie mondialisée, ce qui rend impératif à ses
entreprises de posséder un système qui permet une gestion
efficace des informations en vue de soutenir la décision
stratégique dans un environnement aussi imprévisible et
péril.
C'est cet accouplement entre la stratégie et
l'information qui distingue le concept d'IE qui permet en effet à
l'entreprise de capter et interpréter des informations d'une grande
valeur ajoutée qui servent à soutenir son processus
décisionnel à travers une démarche axée sur les
besoins et les attentes des utilisateurs pour une meilleure anticipation des
opportunités et des menaces environnementales. Interface entre
l'entreprise et son environnement, les commerciaux constituent non seulement
une source d'informations capitales car ils sont en contact permanent avec les
clients, concurrents et fournisseurs mais aussi ils représentent un
cordon ombilical pour alimenter son système d'intelligence
économique de nombreuses informations en provenance du marché.
CHAPITRE 1 : ANALYSE
THEORIQUE DE LA GESTION DE LA FORCE DE VENTE ET DE L'INTELLIGENCE
ECONOMIQUE
La collecter et la gestion efficace des informations issues de
l'environnement sont une condition de compétitivité et de survie
de l'entreprise moderne. L'une des difficultés auxquelles font face les
PME camerounaises dans un contexte de mondialisation est le manque de personnel
qualifié et motivé pour effectuer les activités
d'intelligence économique. La force de vente dans les nos PME reste un
potentiel sous exploité dans les activités de veille commerciale
et concurrentielle, or elle multiplie des interactions avec les acteurs
externes de son environnement, donc celles avec les clients, les concurrents et
les fournisseurs capables d'alimenter l'entreprise en informations fiables et
pertinentes.
Dans ce chapitre, il est question de présenter une
approche théorique de la gestion de la force de vent. Par la suite,
éléments de compréhension du concept d'intelligence
économique.
Section 1 : Organisation et gestion de la force de vente
dans l'entreprise
La force de vente est la forme la plus ancienne du marketing
personnalisé. Sans vente, il n'y a point d'activités à
gérer. La vente empêche l'immobilisme et l'inertie de la fonction
commerciale. La force de vente alimente le système d'informations
marketing en informations recueillies sur le marché. Elle est
« l'oeil et l'oreille » de l'entreprise sur le
marché car elle est au contact des clients, des fournisseurs, parfois
des concurrents (Kotler et al, 2006). C'est pourquoi il convient de concevoir
avec soin les différents éléments constitutifs de la force
de vente à savoir son organisation et son management
1.1. Organisation de la force de vente
La mise en place de la force de vente suppose que l'on
définisse des objectifs, une stratégie, une typologie, une
structure, un niveau d'effectifs et un mode de rémunération (voir
figure 1)
Figure 1 : la mise en oeuvre
de la force de vente
Définitions des objectifs
Elaboration de la stratégie
Choix de la structure
Taille de la force de vente
Mode de rémunération
Source : Kotler et al (2016)
1.1.1. Définition,
objectifs et missions assignés aux vendeurs
Selon Brassart et Panazol (2001), la force de vente
représente un des maillons majeurs de l'équipe commerciale d'une
entreprise. Pour Chirouze (2003), la
force de
vente «...d'une entreprise, également appelée
réseau de vente ou encore équipe de vente, est l'ensemble du
personnel commercial chargé de vendre les produits de l'entreprise et de
stimuler la demande par des contacts de personne à personne avec les
acheteurs actuels et potentiels ». La
force de vente
est donc l'ensemble des personnes chargées d'inspecter la
clientèle actuelle ou potentielle dans le but de développer les
ventes ou de faire la promotion des produits.
Les objectifs assignés à la force de vente
doivent prendre en considération la nature des marchés cibles par
l'entreprise ainsi que le positionnement recherché sur chaque
marché. A partir de ces éléments, Zeyl et Dayan
(1996) affirme que l'entreprise doit définir le rôle de la force
de vente à travers les variables du marketing-mix. L'activité
commerciale ne se limite pas uniquement à présenter les produits
et les services de l'entreprise pour susciter l'acte d'achat. Le commercial
doit savoir observer et décrypter les différents problèmes
de ses clients et apporter une solution adaptée à leur besoin
afin de les aider à améliorer leur propre situation.
D'après Brent et al (2012), les meilleurs vendeurs vont même
au-delà de la compréhension des problèmes tels qu'ils sont
présentés par leur client, pour les reformuler, proposer une
nouvelle approche du modèle économique de leur client, ou
reconnaitre des besoins non identifiés ou problèmes non
explicites.
Selon Kotler et al (2016), la force de vente prend en charge
plusieurs activités :
· La prospection : Il s'agit pour le commercial de
rechercher de nouveaux clients pour l'entreprise ;
· La qualification : Elle consiste à
rassembler des informations sur les prospects et définir les
priorités au sein des clients et prospects ;
· La communication : C'est la transmission à
la clientèle des informations relatives aux produits et services de
l'entreprise ;
· La vente : Le vendeur doit approcher le client,
présenter les produits ou services, répondre aux objections et
conclure l'acte d'achat ;
· Le service : C'est l'ensemble des
activités liées au conseil, à l'assistance technique ou
financière ainsi que la livraison des produits ;
· La collecte d'informations : Cette mission
consiste à étudier le marché, recueillir des informations
utiles à l'entreprise et rédiger des rapports sur ses visites et
ses résultats ;
· L'allocation de priorités : Il s'agit de
décider quels clients obtiendront les produits en priorité en cas
de rupture.
Dans le secteur industriel, Moncrief (1986) classe
l'activité de collecte et la transmission des informations sur les
marchés au quatrième rang des dix missions les plus importantes
d'un vendeur. Notre travail de recherche se focalise sur l'activité de
collecte et de transmission des informations sur le marché par les
vendeurs.
Apres avoir les objectifs et les missions de la force de
vente, les entreprises doivent effectuer un choix entre une force de vente
interne et/ou externe (sous-traitance) à des entreprises qui vont
trouver une commission sur les ventes.
1.1.2.
Typologie
On distingue généralement deux grandes formes de
force de vente : la force de vente propre à l'entreprise ou interne
et la force de vente externalisée.
Selon Moon et Armstrong (1994), il existe de multiples
approches et définitions de l'équipe de vente interne à
l'entreprise. Nous nous appuyons ici sur la synthèse de Dixon et al.
(2003). Ces auteurs distinguent d'une part des équipes de vente stables
ou sédentaires aux contours parfaitement clairs, reliées
durablement à des clientset, d'autre part, des équipes de ventes
plus mouvantes, aux frontières floues, constituées pour saisir
ponctuellement une opportunité commerciale.
Une force de vente externalisée est une force de vente
fournie par un prestataire de service à une entreprise ne souhaitant pas
développer sa propre force de vente en interne, on parle
généralement de
force
de vente supplétive9(*). Leroux et Peretti (2007) estiment qu'une entreprise
peut avoir une force de vente intégrée et utilisée
occasionnellement une force de vente externalisée selon ses besoins ou
bien l'employer de manière permanente avec des missions très
différentes de celles de sa force de vente intégrée. Que
les forces de vente soient intégrées ou externalisées, des
caractéristiques leur sont communes.
L'externalisation de la force de vente offre plusieurs
avantages : la souplesse pour faire évoluer la taille de la force
de vente en fonction des réactions du marché, l'adaptation des
PME qui disposent de moyens limités et la rapidité de mise en
oeuvre, alors qu'il faut du temps pour recruter et former les vendeurs internes
(Kotler et al, 2016). Toutefois, cette stratégie peut-être
couteuse et parfois mal perçue par les vendeurs internes, qui peuvent se
sentir mis en concurrence ou craindre une restructuration.
Pour Kotler et al (2016), certaines entreprises adoptent une
structure plus complexe en combinant quatre types de forces de vente :
· Une équipe dédiée aux comptes
clés, jugés stratégiques pour l'entreprise ;
· Une force de vente organisée par zones
géographiques donc le rôle est d'établir de relations
nouvelles dans diverses zones ;
· Une force de vente des distributeurs dont la charge est
de coacher les distributeurs indépendants de la marque de
l'entreprise ;
· Une force de vente internalisée qui fait du
marketing, prend les commandes et procède aux livraisons et assure
parfois le service après-vente.
1.1.3. Structure et taille de la
force de vente
Le type d'organisation efficace de la force de vente est
propre à chaque entreprise et dépend en grande partie de sa
politique marketing. Une entreprise qui ne vend qu'une seule ligne de produits
à des clients homogènes choisira une structure par zones
géographiques (Py, 1995). Cependant, si de nombreux produits ou
marchés sont en jeu, une organisation par produit ou types de clients se
justifier davantage. Kotler et al (2006) définissent quatre modes
d'organisation d'une force de vente à savoir :
a) La structure par zones
géographiques
Selon ce mode d'organisation, chaque vendeur exerce ses
activités dans une zone à l'intérieur de laquelle il vend
la gamme complète des produits de l'entreprise. La structure par zones
géographiques malgré sa simplicité permet une
définition précise des responsabilités, une motivation du
vendeur pour développer des activités locales et des liens
personnels souvent utiles dans son travail, les frais de déplacement
étant relativement limités permettent à celui-ci de
rationaliser ses déplacements dans un territoire restreint. La structure
de la force de vente est fonction de la taille et de la forme des zones
géographiques.
b) La structure par
produit
La nécessité d'une bonne connaissance des
produits par les vendeurs et le développement de la gestion par chefs de
produits ont amené de nombreuses entreprises à organiser leur
force de vente à partir de leur gamme. La spécialisation des
commerciaux par produits est nécessaire lorsque les produits sont
techniquement complexes, hétérogènes ou très
nombreux.
c) La structure par
marchés
L'entreprise peut également organiser sa force de vente
par types de clientèles. L'avantage de l'adoption d'une telle structure
permet au vendeur de mieux connaitre les besoins de ses clients. La
société Tradex Cameroun, par exemple a adopté une
structure par marché : réseau (station-service), gaz
domestique, clients industriels. Selon Kotler et al (2006), une organisation de
vente par clients est parfois à l'origine d'une baisse du cout global de
la force de vente. Elle permet de traiter les comptes-clés à
part. Cependant, elle présente des inconvénients lorsque les
différents types de clientèles sont dispersés à
travers tout le pays, entrainant ainsi une augmentation des couts.
d) La structure
mixte
Une entreprise qui a un portefeuille produit assez
diversifié dans une vaste zone géographique peut structurer sa
force de vente en combinant plusieurs modes d'organisation. Kotler et al (2006)
affirment que les vendeurs peuvent être par couple zone/produit, zone
/client, client/produit ou même par triade zone/produit/client.
Apres avoir défini sa structure, l'entreprise doit
être capable de fixer la taille de sa force de vente. D'après
Kotler et al (2016), la plupart des entreprises fixent le nombre de vendeurs
dont elles ont besoin à partir d'une analyse de la charge de travail.
Cette méthode comporte cinq étapes :
· On classe les clients par catégories de volume
correspondant à leurs achats annuels (réels ou
estimés) ;
· On détermine la fréquence de visite
souhaitable pour chaque catégorie (nombres de visites par client par
an) ;
· On calcule la charge de travail globale,
exprimée en nombre de visites à effectuer par an (en multipliant
le nombre de clients dans chaque catégorie par la fréquence de
visite correspondante).
· On fixe le nombre moyen de visite qu'un vendeur peut
effectuer dans une année.
· On obtient le nombre de vendeurs en divisant le nombre
total de visites à faire dans l'année par le nombre annuel de
visites pouvant être effectuées par un vendeur.
Par exemple, une entreprise camerounaise estime qu'il y'a 500
clients de type A et 1000 clients de type B sur son marché. Un client de
type A doit être visité 18 fois par an, contre 6 fois pour un
client de type B. 15 000 visites doivent donc être
effectuées. Si l'on suppose qu'un vendeur fait en moyenne 500 visites
par an, l'entreprise a besoin de 30 vendeurs à plein temps.
Quelle que soient la structure et la taille choisies, il est
nécessaire pour les entreprises à les réviser de
façon régulière pour tenir compte des attentes des
vendeurs, des évolutions du secteur, du marché et de
l'environnement économique.
1.1.4. La
rémunération
Selon Kotler et al (2016), la mise en place d'une force de
vente performante doit respecter trois conditions : la sélection
des individus capables, leur motivation ainsi que leur rétention. Dans
ces trois leviers, la politique de rémunération fait la
différence. Il convient selon certains auteurs de reconsidérer
totalement le système de rémunération et de contrôle
des entreprises engagées dans un contexte où le lien entre
l'effort du vendeur et sa récompense se distend (Vanheems, 2013 ; Helfer
et Michel, 2006).
Darmon (2000) affirme qu'un vendeur préfère un
système qui lui procure une certaine régularité de ses
revenus, une récompense pour des performances supérieures
à la moyenne et un sentiment de justice compte tenu de son
expérience, du salaire de ses collègues et confrères, et
du coût de la vie.
D'après Kotler et al (2006), quatre
éléments composent le poids d'une rémunération dans
une entreprise. Il s'agit de :
· La partie fixe donc l'objectif est d'assurer au vendeur
une certaine stabilité de ces revenus ;
· La partie variable qui peut prendre la forme d'une
commission sur le chiffre d'affaires, d'une prime ou d'un investissement aux
bénéfices. Cette partie vise à stimuler et
récompenser un surcroit d'activité ;
· Les remboursements de frais sont destinés
à permettre au vendeur d'entreprendre les efforts les efforts de vente
qu'il juge nécessaires.
· Les avantages annexes, telles que la voiture de
fonction ou l'assurance vie, assurent la sécurité
matérielle et augmentent l'attrait du poste.
La rémunération fixe et la
rémunération variable sont à l'origine de trois grands
systèmes de rétribution de la force de vente : le fixe, la
commission et une combinaison fixe plus commission. La grande majorité
des entreprises utilise un système mixte dans l'espoir de cumuler les
avantages des deux systèmes tout en essayant d'éviter les
inconvénients.
1.2. Domaines d'action importants du management du
personnel commercial
Apres avoir déterminé les objectifs, la
stratégie, l'organisation, la taille et le système de
rémunération de la force de vente, l'entreprise doit choisir son
mode de gestion. Toutes les actions managériales, dont la formation, la
motivation, l'encadrement, le support et la rémunération des
commerciaux font partie du pilotage et du contrôle d'une force de vente
(Stanton et al, 1995 ; Anderson et Oliver, 1987).
D'après Kotler et al (2016), le management du personnel
commercial implique le recrutement des vendeurs, la formation, la supervision,
un système de motivation efficace et une évaluation
régulière, individuelle et collective (Figure 2).
L'évaluation
Figure 2 : La gestion d'une
force de vente
La motivation
La motivation
La supervision
Le recrutement
Source : Kotler et al (2016)
1.2.1. Le recrutement et
la sélection des vendeurs
Le choix de ses vendeurs est déterminant pour la
réussite commerciale d'une entreprise. Keenan Jr (1995) souligne dans
une enquête effectuée sur plus de 500 sociétés
américaines qu'en moyenne 27% des vendeurs réalisent plus de 52%
du chiffre d'affaires. Selon cette même enquête, des 16 000
vendeurs engagés par les sociétés interrogées, 68%
seulement travaillaient encore dans l'entreprise au bout d'un an. Or, le
départ d'un vendeur implique des ventes perdues, des couts de
recrutement et de formation de son remplaçant et une pression accrue sur
l'équipe toujours en place pour compenser la perte occasionnée,
sans négliger qu'une force de vente largement composée de
nouvelles recrues est souvent moins productive. Selon Bromberger (1993),
l'élaboration du portrait-robot du vendeur idéal permet aux
responsables du recrutement de mieux recruter et sélectionner les
meilleurs vendeurs en définissant préalablement les
critères auxquels doit répondre le futur vendeur.
1.2.2. La
formation
L'expertise et la compétence nécessaires aux
vendeurs pour assurer la qualité des services fournis par l'entreprise
doivent évoluer et la formation peut y contribuer de façon
importante (Bergadaà, 1997). La formation est un levier puissant dont
dispose l'entreprise pour agir sur les compétences et les motivations
des commerciaux (Desbordes, 2006) et faciliter ainsi l'anticipation et
l'adaptation de l'organisation aux changements de l'environnement. Le vendeur
doit avoir les aptitudes nécessaires pour analyser les chiffres de
vente, estimer le potentiel du marché, faire une veille commerciale et
concurrentielle et développer des stratégies et des plans (Kotler
et al, 2016).
La conception d'un programme de formation par une entreprise
pour ces vendeurs doit tenir compte des différents aspects
suivants :
· Un vendeur doit connaitre son entreprise et
s'identifier à elle. Il s'agit généralement des formations
liées à la connaissance de l'histoire et de la vocation de
l'entreprise ainsi qua de ses performances et son mode d'organisation ;
· Un vendeur doit reconnaitre ses produits. Le nouveau
vendeur apprend comment les produits sont fabriqués ainsi que les
fonctions qu'ils remplissent ;
· Un vendeur doit connaitre les caractéristiques
de ses clients et de ses concurrents. Il apprend à différencier
les types de clients, leurs besoins, motivations et habitudes d'achat ainsi que
les politiques de ses concurrents ;
· Un vendeur doit présenter ses produits de
manière efficace. L'entreprise prévoit souvent des
« jeux de rôle » dans lesquels les stagiaires jouent
le rôle de vendeurs ;
· Enfin un vendeur doit connaitre l'étendue de ses
propres responsabilités. Il doit savoir comment l'entreprise entend
repartir son temps entre la clientèle, comment gérer ses
allocations de frais, rédiger les rapports et construire les
itinéraires.
1.1.3. La
motivation
Verbeke et Bagozzi (2000) affirment que nombreux sont des
vendeurs qui ont besoin d'être encouragés et stimulés,
surtout lorsqu'ils travaillent sur le terrain qui est parfois difficile. Cela
s'explique à travers plusieurs raisons inhérentes au travail
à fournir à savoir : l'irrégularité de ses
horaires ; difficulté de mener une vie familiale normale ; la
« bataille » quotidienne avec d'autres vendeurs.
Plus un vendeur est motivé, plus il s'investit dans son
travail et meilleures sont ses performances. Il est alors mieux
récompensé, donc satisfait et motivé pour poursuivre ses
efforts. Churchill Jr et al (2009) ont mesuré l'impact de
différents stimulants et montré que les facteurs de motivation
sont dans l'ordre, la rémunération, les promotions, la
progression personnelle et le sens du devoir accompli. D'autres facteurs
(respect, sécurité, reconnaissance) jouent un rôle
secondaire même si leur classement varie selon les individus. Le climat
éthique de l'entreprise joue également un rôle :
l'éthique perçue sur le plan de la rémunération et
des pratiques de vente, ainsi que la présence de procédures
éthiques dans l'entreprise influencent l'implication des vendeurs et les
dissuadent de la quitter (Lavorata, 2009).
Streenburgh et Ahearne (2012) affirment que les
systèmes de rémunération devraient varier selon le profil
des vendeurs : pour les stars, il faudrait éviter de plafonner le
montant des commissions et renforcer la récompense des que les chiffres
obtenus excédent les objectifs ; pour les bons, privilégier
des objectifs échelonnés, qui servent de paliers et des concours
de vente variés ; pour les moins performants, des primes
trimestrielles et une forte pression sociale.
Certaines entreprises fixent à leurs vendeurs des
quotas qui précisent les objectifs de vente de l'année. Dans ce
cas, le système de rémunération est lié aux
quotas : un vendeur qui dépasse ses objectifs perçoit une
prime ou une commission supplémentaire. Les entreprises ont
également recours à d'autres moyens pour stimuler l'effort de
leurs vendeurs. Poujol et Fournier (2007) affirment que les entreprises qui
désirent inciter les vendeurs à fournir un effort particulier
organisent souvent des réunions de vente et des concours de vente
individuels ou par équipes, même si ces outils semblent plus
efficaces auprès des vendeurs en début de carrière que des
vendeurs expérimentés.
1.1.4.
L'évaluation
Le contrôle d'une force de vente s'exerce par le biais
de toutes les actions managériales. Pour superviser, les entreprises
doivent également contrôler a posteriori ainsi, un bon
contrôle passe par une information régulière et à
double sens sur les résultats obtenus. D'après Kotler et al
(2016), le contrôle des vendeurs débute d'une part à
travers une identification des sources d'information et d'autre part par
l'évaluation formelle des vendeurs.
· Les sources d'information sont les documents
réalisés par les vendeurs. Ces documents sont nombreux, mais le
plus connu est le rapport de visite. Les entreprises demandent souvent à
leurs vendeurs d'élaborer un plan d'action annuel dans lequel ils
exposent leur programme d'action quant à l'acquisition de nouveaux
clients et l'accroissement du chiffre d'affaires traité avec les clients
actuels. Ces rapports fournissent des informations brutes permettant de mesurer
la performance de la force de vente;
· L'évaluation formelle consiste à comparer
les résultats actuels aux résultats passés. Elle offre
trois avantages. D'abord, elle contraint la direction à prévoir
des normes spécifiques et uniformes qui permettent de juger les
résultats obtenus. Ensuite, elle amène les vendeurs à
regrouper toutes les informations et impressions relatives à chaque
vendeur, ce qui implique une évaluation globale. Enfin, elle contribue
à améliorer la performance des vendeurs dans la mesure ou chaque
vendeur sait qu'il lui faudra rencontrer un jour son inspecteur et rendre
compte de ses itinéraires, de ses visites, de ses couts et des raisons
pour lesquelles il n'a pas réussi à attirer ou à garder
certains clients.
Apres avoir présenté la démarche de mise
en oeuvre et de gestion d'une force de vente, nous allons proposer dans la
section suivante quelques éléments de compréhension de
l'intelligence économique.
Section 2 : Aperçu théorique concept de
l'intelligence économique
Dans le contexte actuel, le besoin d'être bien
informé est devenu une préoccupation centrale des managers.
L'information est désormais considérée comme une ressource
stratégique importante pour l'avenir, seules les entreprises qui
pourront maitriser et gérer le flux d'informations seront capables
d'anticiper les changements de comportement des acteurs de l'environnement,
prévoir les tendances d'évolution, détecter et comprendre
les innovations technologiques et prendre les bonnes décisions.
Il n'existe pas une définition unique du concept
information. Pour Pateyron (1998), l'information doit non seulement être
fraîche, récurrente, mais également vérifiée,
traitée, et précise. La contrainte temps est un paramètre
crucial de l'analyse informationnelle. Généralement, l'on a
tendance à utiliser les termes « donnée » et «
information » comme des synonymes. Or une donnée ne devient une
information que lorsqu'elle est reçue par un être humain qui
l'interprète. C'est donc la matière première de
l'information.
2.1. Notion de
l''intelligence économique
D'origine militaire, l'intelligence économique est
apparue aux Etats-Unis et s'est rapidement imposée dans les grandes
entreprises à travers le monde. Les premiers travaux dans ce domaine
ont commencé à se formaliser dans les milieux universitaires
américains dès les années 60. Knorr (1964) est un des
premiers à prôner une large diffusion de l'intelligence
économique dès l'université.
2.1.1. Définitions
de l'intelligence économique
L'origine du concept d'« intelligence économique
» n'est pas française10(*), toutefois, les britanniques parlent de «
business intelligence », renseignement des affaires, tandis que les
américains énoncent « compétitive intelligence
», renseignement concurrentiel. Les terminologies francophones de
l'intelligence économique les plus utilisées dans la
littérature sont principalement représentés par les termes
« vigilance », « surveillance », « veille »,
« veille stratégique », et enfin « intelligence
stratégique ». Ces terminologies anglo-saxonnes et francophones de
l'intelligence économique ont évolué au cours du temps
d'après la figure ci-dessus.
Figure 3 : L'évolution des
terminologies anglo-saxonnes et francophones d'IE
Source : Corine Cohen, (2000)
La première définition de l'intelligence
économique moderne date de 1967 par Wilensky comme étant
l'activité de production de connaissance servant les buts
économiques et stratégiques d'une organisation, recueillie et
produite dans un contexte légal et à partir de sources ouvertes.
L'intelligence économique se distingue de l'espionnage
économique, car elle se conçoit dans un esprit d'éthique,
se développe ouvertement et utilise principalement des moyens
légaux.
Monino et Sedkaoui (2013) distinguent trois parties de
l'infrastructure qu'une entreprise doit mettre en oeuvre en faveur des
pratiques de l'intelligence économique pour s'assurer que les
activités de veille se réalisent correctement. Il s'agit d'une
partie technique comprenant les applications des TIC et leur infrastructure qui
peuvent être utilisées pour soutenir le cycle de veille ; une
partie structurelle qui se réfère à la définition
et la répartition des activités de l'IE ; une partie ressources
humaines, c'est-à-dire la formation et la motivation du personnel qui
doit effectuer les activités d'IE.
2.1.2. Objectifs et
fonctions de l'intelligence économique
La fonction de l'IE se traduit par son action et son objectif
serait évidemment le résultat attendu de cette action.
a) Objectifs
Chedia Dhaoui(2008) distingue deux principaux objectifs de
l'intelligence économique. Il s'agit de :
· Apporter une aide à la décision
stratégique pour une meilleure compétitivité
D'après la littérature, l'un des objectifs
principaux de l'IE le plus mis en avant est celui de fournir une aide à
la décision stratégique par la réduction du taux
d'incertitude dans la décision (Revelli, 1998). L'IE vise ainsi à
élaborer de meilleures stratégies pour de meilleures performances
et une plus grande compétitivité. Ainsi, fournir une aide
à la décision stratégique permet d'améliorer les
stratégies de l'entreprise ; en l'occurrence une amélioration au
niveau du processus de la formulation de la stratégie, telles qu'un
meilleur diagnostic stratégique, de meilleurs choix stratégiques
et de meilleures actions ou comportements stratégiques.
· Agir sur l'environnement pour le modifier en faveur de
l'entreprise
La démarche d'IE ne consiste pas seulement à
surveiller, décrypter et comprendre le contexte environnemental pour s'y
adapter, mais aussi de l'infléchir. L'IE permet de répondre
à une telle question en restructurant l'échiquier concurrentiel
et en imposant un changement des règles de la compétition entre
concurrents sur, car de nos jours il est presque impossible pour une entreprise
d'être compétitive sans changer les règles du jeu.
L'adaptation à l'environnement consiste pour l'entreprise à se
limiter à la mise en oeuvre des actions défensives en adoptant
une attitude d'immobilisme. L'IE permet donc à l'entreprise de sortir de
cette passivité en développant des stratégies innovatrices
et les mettre en pratique à travers des actions d'influence
ciblées dans le sens de ses intérêts.
b) Fonctions de
l'intelligence économique
L'intelligence économique a plusieurs fonctions telles
que soulignée par Chedia Dhaoui (2008). Il s'agit de :
· La fonction de lecture pertinente de l'environnement de
l'entreprise et de management stratégique de l'information
L'un des objectifs d'un SIE11(*) est de s'informer continuellement sur l'environnement
concurrentiel afin de détecter les intentions stratégiques des
concurrents grâce aux informations collectées. Toutefois, trop
d'informations tuent l'information. C'est pourquoi le management
stratégique de l'information permet d'utiliser efficacement
l'information à des fins stratégiques pour prendre des
décisions stratégiques adéquates et favoriser une
meilleure position stratégique de l'entreprise dans son environnement.
· La fonction de production des connaissances
stratégiques à haute valeur ajoutée
Selon Bournois et Romani (2000), l'IE est
considérée comme une démarche méthodique permettant
de produire des connaissances stratégiques à haute valeur
ajoutée utiles à la prise les décisions
stratégiques. De plus, Baumard (1994) démontre que l'IE s'inscrit
dans un processus dynamique de gestion de l'information et de production de la
connaissance.
· La fonction d'anticipation des menaces potentielles qui
pèsent sur l'entreprise et des opportunités de
développement d'affaires
L'IE peut être considérée comme la
capacité d'anticipation et d'analyse des situations d'incertitude
permettant à l'entreprise de disposer des techniques pour maitriser les
changements dans l'avenir parce que à l'heure de
l'accélération des échanges entre acteurs dans
l'environnement et de la montée des incertitudes, il est devenu de plus
en plus difficile de tout prévoir pour se préparer à
affronter des événements imprévisibles.
· La fonction de maitrise du moment de la
décision
Dans une démarche d'IE, « le
temps » et « l'information en temps réel »
sont considérés comme deux variables décisives dans la
saisie des opportunités, dans la décision et dans l'action
stratégique. Le rôle du veilleur est de leur fournir les
éléments informationnels avec leurs incertitudes et leurs
complexités, sans optimisme excessif par ce qu'il ne suffit pas de
signaler l'opportunité, mais il faut également s'assurer de sa
faisabilité théorique, de l'investissement qu'elle
nécessite et de sa concrétisation opérationnelle.
· La fonction de gestion du risque informationnel
Juillet (2006) considère l'IE comme un outil de
maitrise et de protection de l'information stratégique pour tout acteur
économique. Celle-ci passe d'une part par le renforcement des actions de
sensibilisation, de sécurité et de gestion des risques
grâce à une vérification de la fiabilité des sources
d'informations et de la fiabilitédes informations elles-mêmes et
d'autre part grâce à la maitrise de la confiance avec les
partenaires de l'entreprise.
· La fonction de sécurisation du patrimoine
immatériel de l'entreprise
L'IE propose plusieurs techniques pour sécuriser le
patrimoine immatériel de l'entreprise: la mise en place de pare-feu et
d'antis virus pour limiter les attaques à travers le réseau
Internet, la signature numérique des documents pour être sûr
de leur authenticité lors des échanges d'informations, la
sensibilisation du personnel grâce aux chartes d'utilisation des
données et des applications au sein de l'entreprise, la sauvegarde des
informations afin de les reconstituer en cas de pertes, d'attaques ou
d'erreurs, le cryptage ou codification des données transmises de telle
sorte qu'elles soient parfaitement lisible uniquement au destinataire final qui
détient une clé de déchiffrage..etc.
· La fonction de coordination des stratégies en
interne et en externe
Levet et Paturel (1996) soulignent que la coordination des
stratégies représente l'une des principales fonctions de l'IE.
C'est en ce sens que Colletis (1997) propose de définir l'IE comme
« la capacité d'une entreprise à combiner efficacement les
réseaux et lescompétences internes et externes, en vue de
résoudre un problème productif inédit ». Le
réseau interne encore appelé
« l'entreprise-réseau » permet d'utiliser au mieux
l'outil du knowledge management pour le partage et la capitalisation des
connaissances. Le réseau externe ou « réseau
d'entreprises » permet quant à lui d'optimiser la recherche
d'informations lorsque l'on utilise des sources d'informations externes. L'IE
intègre également une notion supplémentaire qui est celle
de l'action « collective ».
· La fonction de constitution et d'optimisation des
compétences qualifiées de stratégiques
Elle permet d'assurer une meilleure utilisation des ressources
de l'entreprise en termes de compétences clés. En d'autres
termes, chaque compétence présente dans l'entreprise sera
chargée de réaliser les tâches qui lui sont le plus
adaptées afin que le talent de chaque employé soit exprimé
dans les meilleures conditions. Ainsi, les compétences qualifiées
de l'entreprise s'améliorent de jour en jour afin de constituer un
patrimoine de compétences capable de surmonter toutes les situations et
de répondre aux exigences d'efficacité garantissant la
pérennité de l'entreprise.
· La fonction de mise en pratique des actions d'influence
et de contre influence
Agir sur l'environnement consiste à mettre en pratique
et en toute légalité, des actions d'influence et de contre
influence sur celui-ci pour le maitriser dans le sens de l'intérêt
de l'entreprise. C'est ainsi que Revelli (1998), lorsqu'il définit
l'IE, évoque la mise en oeuvre de pratiques d'influence comme une
fonction principale de l'IE. Selon l'auteur, il convient de parler d'IE lorsque
le processus de collecte, de traitement et dediffusion de l'information associe
la volonté de mener des actions d'influence. L'influence traduit le
lobbying qui se définit comme une influence des interventions ou
décisions des pouvoirs publics (Farnel, 1993).
2.1.3. Processus de
l'intelligence économique
D'après les différentes définitions de la
littérature de l'IE, nous pouvons résumer le processus d'IE en
trois grandes phases, qui nous semblent nécessaires pour l'optimisation
du système décisionnel :
2.1.3.1. La surveillance
de l'environnement qui comprend les opérations successives
suivantes :
a) Identifier les besoins en
information
Le contexte économique actuel est
caractérisé par une surproduction des informations du à la
vulgarisation des technologies de l'information et de la communication.
Toutefois, la surabondance d'information est plus un frein qu'une aide à
la prise de décision. Pour cela, il est donc nécessaire pour
l'entreprise, avant d'entamer la phase de recherche et de collecte, de
définir préalablement quels sont ses besoins réels en
information.
Pour cela, la démarche d'intelligence économique
doit donc s'appuyer sur des thèmes qui doivent faire l'objet d'une
surveillance. Dès lors, plusieurs besoins en information seront
identifiés, et pourront être regroupés, en
général, en deux grands types :
· Besoins en information permanents : ils permettent
à l'entreprise de surveiller l'environnement du marché et
contribuent à la réalisation des objectifs de long terme.
· Besoins en information ponctuels : ils répondent
à une question qui se pose ponctuellement, mais toujours dans la mise en
oeuvre d'axes de développement stratégiques.
b) Recherche
d'informations
Cette phase s'effectue sur deux niveaux : le niveau
opérationnel qui se charge de la gestion des informations quotidiennes
et le niveau stratégique qui s'occupe, de la gestion des informations
stratégiques. Une recherche d'informations efficaces commence toujours
par une identification et une connaissance des différents types et
sources d'informations pour faciliter l'activité d'intelligence
économique dans l'entreprise.
D'après Boya (2010), l'IE définit
généralement trois types de colorations pour identifier les
informations librement accessibles aux informations classées
secrètes ou confidentielles :
· L'information blanche retrace l'ensemble des sources
librement accessibles et ne doit pas être
dépréciée.
· L'information grise est moins facile à
connaître, on ne peut l'acquérir que de manière indirecte
ou détournée. D'accès légal, elle est le champ de
l'intelligence économique.
· Enfin l'information noire est inaccessible. La collecte
de cette information renvoie à une pratique de délit
d'initiés, voire à de l'espionnage.
Selon Martinet et Marti (1995), la majorité (entre 70 %
et 90 %) du besoin informatif des agents se trouve au sein de l'information
blanche et grise.
Tableau 1 : Modèle de plan
de recherche basé sur l'approche 5W.
What, Quoi ?
|
Objectif de la recherche.
|
Whay, Pourquoi ?
|
Explication des enjeux qui vont permettre de comprendre
l'objectif.
|
Who, Qui ?
|
Les personnes qui vont participer à cette recherche et
quel sera leur rôle.
|
When, Quand ?
|
Durée du projet. On pourra préciser ici des
dates pour faire des points de situation ou indiquer une date de rendu
finale.
|
Where, Où ?
|
Cette rubrique est utile lorsque l'on souhaite sectoriser sa
recherche et lui fixer des limites, par exemple : géographiques, en se
fixant sur un pays.
|
How, Comment ?
|
Les moyens affectés à la recherche.
|
How Much, Combien ?
|
Un budget prévisionnel de ce que cela va
coûter.
|
Source : François Jacobiak (1998)
Toutefois, nous remarquons ainsi que les informations
recherchées peuvent être disponibles au sein de l'environnement
interne ou externe de l'entreprise. Pateyron (1998) regroupe les sources
d'informations en deux grands canaux synthétisés dans le tableau
ci-dessous:
· Les sources formelles. Elles existent sur un support
physique qui garantit la pérennité de l'existence de
l'information. Par exemple le web, presse et autres médias...etc.
· Les sources informelles. Ce sont des sources
immatérielles, et non structurées, transmises pour la plupart
oralement ou, dans le cas d'Internet, par le biais de groupes de discussion.
Ainsi, plusieurs sources informelles peuvent être
identifiées12(*),
notamment : les clients, les concurrents, les fournisseurs,
Tableau 2: Panorama des sources
formelles et informelles
|
Sources
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Formelles
|
Presses
|
-Publique
- Bon marché
- Sources innombrables
|
- Info publiée obsolète
- Information enjolivée
|
Livres
|
- Synthèse d'un maximum d'informations
|
- Nombreux titres
- Information obsolète
|
Banque de données
|
- accès facile
- Faible coût
|
- Information rarement nouvelle
- Méthodologie de recherche difficile
- Peu de documents originaux
|
Brevets
|
- 80% des informations techniques se trouvent dans les brevets
|
-Compréhension difficile
- Langues étrangères
|
Sources
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Informelles
|
Concurrents
|
- Par leur communication commerciale et financière
- Journée portes ouvertes
- En devenant son fournisseur, client
|
- Difficulté d'accès
|
Fournisseurs
|
- Sources d'information intéressante
|
- Fournisseurs des concurrents
|
Expositions salons
|
Source importante
|
- Demande une préparation
|
Étudiants, stagiaires
|
- Source très intéressante
|
- Problèmes d'encadrement et suivi
|
Sources internes
|
- 80% des informations s'y trouvent
|
- Trouver les bonnes informations
|
Source : CIGREF (2003)
c) Contrôler et évaluer les sources
d'information
Pour utiliser efficacement les informations, il est
nécessaire de contrôler et vérifier les sources des
informations collectées. Cette phase consiste à évaluer
l'authenticité de l'information. Toujours dans le même sens,
Martinet et Ribault (1998) retiennent cinq critères d'évaluation
d'une source d'information : la fiabilité, la
vulnérabilité, la richesse, la performance et la
discrétion. Après vérification des informations
collectées, l'entreprise sélectionne et valide celles qui
répondent le mieux à son besoin. De même, s'il est
avéré que la source est douteuse, l'entreprise relance de nouveau
sa recherche en information.
2.1.3.2. L'exploitation
des informations
Elle comporte les opérations de traitement et l'analyse
des informations, de validation des informations traitées et enfin du
stockage et la diffusion des informations
a) Traitement et analyse de
l'information
Les données collectées doivent être
rassemblées, traitées, analysées et validées pour
une deuxième fois, dans la perspective de leur diffusion, pour enfin
être exploitées dans un processus d'aide à la
décision. Une première transformation des données
s'effectue pour aboutir à une information traitée et jugée
utile à la prise de décision.
Selon Tanyeres (2009), l'étape de traitement se base
sur trois opérations à savoir, trier, évaluer et valider.
Cette phase repose sur les opérations d'organisation, de structuration,
d'utilisation des outils d'analyse, de repérage des signaux faibles,
d'interprétation et de confirmation. A ce niveau, l'analyse
nécessite la mobilisation des compétences aussi bien internes
qu'externes, humaines que techniques.
b) Sélectionner et
valider l'information
Cette étape consiste à ne conserver, parmi les
informations recueillies, que les seules informations susceptibles
d'intéresser les utilisateurs concernés. Le but est de
sélectionner l'information porteuse de sens, utile à la prise de
décision et dont la source a été validée. À
ce propos, Martinet et Ribault (1998) distinguent quatre critères pour
juger la valeur d'une information : information très importante et
prioritaire, information intéressante, information utile à
l'occasion et information sans doute inutile. D'autres critères de
sélection s'y ajoutent : la pertinence, la fiabilité,
l'exclusivité et la disponibilité des informations.
c) Stockage et diffusion
l'information
Avant d'amorcer la phase de diffusion, il est primordial de
classifier les informations et de les stocker dans la mémoire de
l'entreprise, de manière à ce qu'elles soient facilement
retrouvables et exploitables en cas de besoin. Elles peuvent être
classées en données commerciales, techniques, financières
et données sur l'état du système. Besson et Possin (1996)
précisent que le stockage, ou encore la mémorisation, est
l'opération qui consiste à garder en mémoire les
informations brutes (données) et les informations traitées pour
une utilisation ultérieure.
2.1.3.3. L'optimisation du
processus décisionnel
Elle s'effectue sur la base des informations collectées
et validées, à travers la prise de décision, la protection
de l'information et les opérations d'influence (le lobbying).
a) la prise de
décision
Plusieurs processus ont été proposés par
les théoriciens de la prise de décision. Nous retenons la
méthode de Simon qui décrit le processus de décision en
trois étapes à partir du modèle IMC :
« I » désigne la phase d'intelligence qui consiste
pour l'entreprise à recueillir les informations dans son environnement,
« M » désigne la phase de modélisation13(*) : il s'agit pour le manager de
recenser tous les scenarios possibles pour solutionner le problème sur
la base des informations reçues. Et « C » désigne la
phase de choix : il s'agit de sélectionner la meilleure solution compte
tenu des diverses contraintes posées.
Au regard de l'instabilité de l'environnement, le
décideur ne prend jamais la décision de façon
isolée (Simon,). Il ne peut pas prendre en compte toutes les
données, par conséquent la décision ne peut être
rationnelle et optimale, il s'agit alors d'une rationalité
limitée.
b) Protéger
l'information
Il ne suffit pas d'obtenir la bonne information au bon
moment, de l'analyser et de l'intégrer dans le processus de
décision, mais également de la protéger. L'entreprise doit
être consciente que ses concurrents doivent pouvoir trouver autant
d'informations sur elle qu'elle sur eux. Il y a alors une prise de conscience
du besoin de protection nécessaire des informations quand l'entreprise
se met à la place du concurrent.
c) Les actions
d'influence
Elles consistent pour une entreprise après avoir pris
une décision, elle doit agir et réagir sur son environnement.
L'IE est aussi une capacité d'influer, sans avoir à recourir
à la force ou sans promettre de contrepartie. Plus
précisément, un lobby est un groupe de pression qui tente
d'influer les lois, les réglementations, l'établissement des
normes, les décisions, etc. pour favoriser ses propres
intérêts, économiques en général. C'est un
regroupement plus ou moins formel d'acteurs qui partagent des
intérêts communs ou qui appartiennent à un même
secteur d'activité professionnelle. Le lobbying, quant à lui,
désigne la pratique de ces pressions et de ces influences qui s'exercent
sur des hommes politiques, sur des pouvoirs publics et, plus largement, sur des
décideurs.
La synthèse du processus de l'intelligence
économique est présentée en annexe.
1.1.4. L'intelligence
comme prolongement de la veille stratégique
De nombreux chercheurs reconnaissent aujourd'hui que la veille
stratégique n'est qu'une composante de l'IE. La raison principale
à cela est que la veille stratégique, en tant que dispositif
fonctionnel de collecte, de traitement et de diffusion de l'information, reste
limitée à un niveau fonctionnel servant le processus
décisionnel stratégique en informations. En considérant
l'IE comme une démarche orientée et incluant l'action
stratégique, la veille stratégique consiste alors en un premier
maillon de la démarche d'IE alimentant la réflexion pour
l'action.
D'une façon générale, on peut assimiler
la veille stratégique de l'entreprise à un système de
radar du navire, comme l'a suggéré Aguilar (1967), puisqu'elle
intervient pour détecter des événements susceptibles de
survenir dans l'environnement avant qu'il ne soit trop tard pour pouvoir
répondre. Toutefois, la veille stratégique demeure
réductrice dans le sens où elle ne permet pas à
l'entreprise d'influencer l'environnement. D'ailleurs, beaucoup de chercheurs
s'accordent à dire que la veille stratégique a une fonction
moindre dans l'action stratégique, dans le sens où elle se
contente de fournir les informations à caractère
stratégique mais n'assure nullement le processus de bout en bout, de
l'information à l'action. Ainsi, il est important de remarquer que la
veille stratégique ne permet pas de modifier l'environnement dans lequel
évolue l'entreprise car elle n'inclut pas l'action stratégique
capable d'exercer une influence ou une contre influence sur cet
environnement.
L'IE, en plus d'être considérée comme une
démarche d'acquisition de l'information stratégique, de
production et de communication en temps réel des connaissances
stratégiques vers les niveaux décisionnels supérieurs
« top management », permet également le suivi et la
réalisation de la réflexion stratégique alimentée
par les informations utiles à la prise de décision
stratégique et la conduite d'une action stratégique efficace.
2.2. La veille
stratégique comme composante de l'intelligence
économique
De nombreux chercheurs considèrent que l'intelligence
économique est née comme une conséquence nécessaire
pour remédier aux dysfonctionnements induits par les limites
rencontrées dans les pratiques de la veille stratégique. C'est
dans cette perspective que Achard et Bernat (1998) postulent que l'intelligence
économique est la résultante d'une démarche dialectique,
dépassant les pratiques des veilles, et tente d'appréhender les
changements présents et lointains en permettant de développer une
stratégie adéquate face à un environnement hostile et
fluctuant.
2.1.1. Définition
et finalité de la veille stratégique
Le concept de veille a émergé dans les
années 1960 avec les travaux d'Aguilar (1967) et a suscité
l'intérêt des chercheurs et des praticiens dans de nombreux pays y
compris les pays émergents. Pour Aguilar (1967), la veille
stratégique consiste à collecter les informations relatives aux
événements et aux relations dans l'environnement externe de
l'entreprise, informations donc la connaissance est susceptible d'aider les
managers dans leurs choix stratégiques quant au futur de l'entreprise.
Lesca (1994) définit la veille stratégique comme
un processus informationnel volontariste par lequel l'entreprise se met
à l'écoute anticipative des signaux précoces de son
environnement socio-économique dans le but créatif d'ouvrir des
opportunités et de réduire les risques liés à son
incertitude.
Toutefois, la finalité de la veille stratégique
est d'éclairer les décisions stratégiques à travers
une meilleure construction des stratégies. Ces décisions
permettent d'assurer la pérennité d'une entreprise ; autrement
dit, elles assurent son fonctionnement durable dans le temps. Ainsi, la veille
stratégique peut être vue comme un outil d'aide à la
décision. Elle constitue donc un sous processus en amont du processus
plus général de décision stratégique dans
l'entreprise. Ce processus peut être enrichi à travers la figure 4
suivante proposé par Lesca et Chokron (2000) :
Figure 4 : Le processus de
veille stratégique
Source : Lesca et Chokron (2000)
La veille stratégique est donc une expression
générique qui englobe plusieurs types de veilles
spécifiques. Lendrevie et Lindon (2000) distinguent quatre grands types
de veille en fonction de leur domaine respectif : la veille technologique,
la veille concurrentielle, la veille commerciale et la veille
environnementale.
Martinet et Ribault (1989) reprennent les propos de Porter
(1980) sur les différents types de veille et envisagent que la veille
concurrentielle concerne exclusivement les concurrents actuels et potentiels de
l'entreprise, quant a la veille commerciale, elle s'intéresse plus
particulièrement aux clients, aux produits, aux marches et aux
fournisseurs, la veille technologique concerne la recherche d'informations
ayant trait aux acquis scientifiques, techniques et technologiques, alors que
la veille environnementale recouvre les aspects culturels, politiques,
sociologiques, etc. de l'environnement.
Figure 5 : Les cinq forces
qui commandent la concurrence au sein d'un secteur selon M.E. Porter et les
quatre types de veille associées.
Source : Martinet et Ribault (1989)
2.1.2. La veille
technologique
La veille technologique ou scientifique est l'observation de
l'environnement scientifique, technique et technico-économique pour en
déduire les menaces et les opportunités de développement
en la matière. Cette veille se propose ainsi de rechercher, de traiter
et de diffuser, en vue de son exploitation des renseignements, et
données relatifs aux avancées technologiques ou ayant trait aux
acquis scientifiques et techniques, aux procédés de fabrication
des produits14(*).
Martinet et Ribault (1988) soutiennent que la veille technologique a trait aux
acquis scientifiques et techniques, aux produits, aux procédés de
fabrication, aux matériaux, aux systèmes d'information et aux
prestations de services.
1.1.3. La veille
concurrentielle
La veille concurrentielle porte principalement sur la
connaissance des concurrents, leurs politiques de prix ou les risques de
substitution pour l'activité de l'entreprise. Il s'agit de « pister
les démarches actives, les actions de développement,
déploiement vers d'autres secteurs, et domaines d'activités,
fausses pistes et leurres destinées à égarer les curieux,
intrusions diverses etc., et ceci de la part des concurrents »15(*). Porter (1986)
énumère les informations susceptibles d'être
collectées pour comprendre le comportement du concurrent et surtout pour
anticiper ses actions futures. Celles-ci sont rassemblées en cinq points
principaux : les performances actuelles du concurrent, sa stratégie, ses
nouveaux objectifs, ses capacités et les hypothèses qui
sous-tendent son action et ses décisions.
1.1.4. La veille
commerciale
Pour Pateyron (1997), la veille commerciale s'intéresse
à l'évolution des besoins des clients à long terme,
à l'évolution de la relation des clients à l'entreprise
et, dans une moindre mesure, à la solvabilité des clients. Elle
concerne aussi bien les clients finals que les distributeurs. Son importance
réside dans le fait qu'elle permette aux entreprises d'identifier de
nouveaux produits, d'optimiser les achats ou encore de retrouver rapidement une
source d'approvisionnement en cas de défaut d'un fournisseur16(*). Mais l'intérêt
de l'entreprise se porte également sur l'offre de produits nouveaux, la
création de marchés et la détection de créneaux
nouveaux. Il est important de suivre l'évolution de l'offre de nouveaux
produits, l'évolution de la relation du fournisseur à
l'entreprise, et enfin, la capacité du fournisseur à procurer des
produits à moindre coût.
1.1.5. La veille
environnementale
Le terme générique de « veille
environnementale »17(*)ou selon d'autres auteurs de « veille globale
» est souvent employé pour désigner cette pratique qui
consiste à surveiller les secteurs secondaires de l'entreprise. Elle
porte généralement sur la macro-économie, la
réglementation, les évolutions politiques, sociales et
culturelles. C'est l'activité par laquelle l'entreprise se met à
l'écoute de tout changement pouvant survenir dans l'environnement et
susceptible de perturber son activité ou d'ouvrir de nouvelles
opportunités : veille politique et réglementaire, veille sociale,
veille d'acquisition...
La veille stratégique vise alors à permettre une
adaptation de la stratégie de l'entreprise à son environnement en
général. Elle est d'une importance capitale pour la survie non
seulement des entreprises des pays développés, mais surtout des
entreprises des pays sous-développés qui subissent une
concurrence rude.
Conclusion chapitre
L'ambition du chapitre qui s'achève était de
faire une présentation générale de la gestion de la force
de vente et de l'intelligence économique. Deux arrêts ont ainsi
été marqués. Le premier a consisté à
proposer une littérature théorique afin de comprendre le
processus de mise en oeuvre d'une part et de gestion d'une force de vente
d'autre part. Le deuxième pan de ce chapitre s'est
intéressé à la présentation globale de
l'intelligence économique ainsi que des différents types de
veille stratégique.
Il convient dès à présent de
présenter les liens théoriques qui existent entre la gestion de
la force de vente et les activités de l'intelligence
économique.
CHAPITRE 2 : RELATION THEORIQUE ENTRE LA FORCE DE VENTE
ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES ENTREPRISES
Les vendeurs sont en excellente position pour recueillir des
informations externes et les transférer à leur organisation
(Lorge, 1998). Dans certains cas, la force de vente peut fournir des
informations indisponibles par d'autres moyens sur l'environnement marketing.
Les vendeurs ont longtemps été reconnus comme sources principales
d'intelligence marketing (Webster, 1965). Car de leur position, les vendeurs
peuvent observer, filtrer et transmettre des informations sur l'environnement
de vente décisions de gestion. En raison de leurs contacts
fréquents avec les clients et les concurrents, les vendeurs peuvent
générer un flux d'informations, telles que les besoins, les
désirs et les préférences des clients, ce qui peut aider
les cadres prennent une meilleure décision (Mellow, 1989).
L'objectif de ce deuxième chapitre est d'établir
la relation théorique entre la force de vente et l'intelligence
économique.
Dans une première section, nous allons analyser
l'influence de la motivation sur les activités de veille commerciale et
concurrentielle des commerciaux.
La deuxième section sera consacrée à
l'examen de la relation théorique entre l'attitude des commerciaux et
les activités de veille concurrentielle et commerciale.
Section 1 : Influence de la motivation sur les
activités de veille commerciale et concurrentielle des commerciaux
Le potentiel humain est un atout pour les entreprises car il
peut leur donner un avantage compétitif. Les ressources humaines
commerciales sont des sources d'informations stratégiques qu'une
entreprise doit mobiliser, impliquer et motiver. En fait pour contribuer
efficacement aux activités de veille commerciale et concurrentielle, le
principal problème de la force de vente réside dans leur
motivation et leur attitude à rechercher et à transmettre des
informations stratégiques.
Dans cette section, nous allons présenter un survol
rapide des grandes théories de la motivation et de l'attitude qui
peuvent amener la force de vente à contribuer aux activités de
veille commerciale et concurrentielle.
1. Théories
générales de la motivation
Plusieurs théories
permettent d'expliquer comment la force de vente peut contribuer aux
activités de veille concurrentielle et commerciale. Avant de les
présenter, il convient tout d'abord de définir et
caractériser la motivation.
1.1. Définitions et
caractéristiques de la motivation
La définition admise de la motivation consiste à
la décrire comme étant « le construit hypothétique
utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes
produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la
persistance du comportement » (Vallerand et Thill, 1993). Robins (1993)
définit la motivation comme la volonté d'exercer des efforts
considérables pour l'atteinte des objectifs organisationnels,
conditionnés par la capacité de l'effort à satisfaire
certains besoins individuels.
Les facteurs de motivation peuvent être
intrinsèques ou extrinsèques. La plupart des théoriciens
affirment que les facteurs intrinsèques de motivation sont meilleurs que
les facteurs extrinsèques. Les pulsions sont les mobiles auxquels
obéissent les salariés et affectent leur productivité dans
leur travail. A cet effet, le rôle du manager vise à stimuler les
motivations individuelles en faveur des objectifs de l'organisation. Un certain
nombre de théories ont été proposées pour expliquer
la motivation individuelle à effectuer un travail. Ces théories
se répartissent essentiellement en trois catégories, les
théories de la stimulation, les théories de l'implication et les
théories de la satisfaction.
1.2. Théories de la
stimulation
Les théories de la stimulation tentent de
décrire comment le comportement est activé, dirigé et
soutenu. Ces théories expliquent certains processus psychologiques
sous-jacents à l'action et insistent beaucoup sur la description du
fonctionnement du système de décision de l'individu en ce qui
concerne le comportement. Les théories d'équité et de la
justice organisationnelle stipulent que les individus sont motivés
dès lors qu'ils perçoivent leur situation comme étant
équitable en comparaison à d'autres individus de
référence.
1.2.1. La théorie
de l'équité d'Adams
La théorie de l'équité d'Adams (1963) est
une théorie majeure de la motivation au travail. Selon l'auteur, tout
individu au travail observe son environnement afin d'évaluer si le
traitement qui lui est réservé est équitable ou non.
L'individu effectue le rapport entre les avantages qu'il retire de son emploi
(avantages personnels) et les contributions qu'il effectue pour l'organisation
(contributions personnelles). Les avantages regroupent le salaire, les
promotions, les conditions de travail, le statut, la reconnaissance,
l'intérêt des tâches réalisées...etc. alors
que les contributions comprennent la formation détenue, l'implication,
l'ancienneté, le niveau de compétence, les efforts
réalisés, les performances, l'expérience professionnelle
détenue...etc.
1.2.2. Les théories de
la justice organisationnelle
La théorie d'Adams a connu de nombreux prolongements
qui s'inscrivent désormais dans ce que l'on appelle communément
la justice organisationnelle. Ce concept regroupe trois formes de justice : la
justice distributive ou justice des résultats, c'est la théorie
de l'équité d'Adams, la justice procédurale ou justice des
méthodes et des procédures de management et enfin la justice
interactionnelle c'est-à-dire la justice informationnelle et la justice
interpersonnelle mises en oeuvre par les managers. L'effet de ces
théories consiste également à encourager les managers
à expliquer les différences de traitement dans l'organisation, ce
qui permet de les légitimer (justice procédurale). Enfin, ces
théories vont dans le sens d'un partage de l'information et la promotion
de relations respectueuses entre les différents collaborateurs et
niveaux hiérarchiques de l'entreprise (justice interactionnelle).
1.3. Théories de
l'implication : la théorie bi factorielle de Herzberg.
La théorie bi-factorielle proposée par Herzberg
et ses collaborateurs en 1959 préconise de rendre le travail plus
intéressant pour susciter la motivation. La théorie des deux
facteurs divise les facteurs de travail en facteurs de motivation et les
facteurs d'hygiène.
· Les facteurs de motivation ou de satisfaction : Ce sont
ceux qui déclenchent des actes moteurs qui tendent à
dépasser les objectifs fixés. Exemple : le travail
lui-même, la réussite, l'avancement, la
responsabilité ;
· Les facteurs d'ambiance ou d'hygiène de vie :
Par manque, ils provoquent des insatisfactions mais s'ils sont présents,
ils ne provoquent pas nécessairement de la satisfaction ou de la
motivation. Exemple : le commandement, la rémunération, les
conditions de travail.
Ainsi, pour accroitre la satisfaction et motiver quelqu'un
à mieux performer, les managers doivent prendre en compte les facteurs
de motivation qui sont relatifs au contenu du travail à savoir la
réussite, la considération, l'autonomie, les
responsabilités, l'avancement. L'intérêt de cette approche
de la motivation est de montrer l'indépendance des facteurs de
satisfaction ou de motivation et des facteurs d'insatisfaction. Ainsi,
augmenter le salaire pourra diminuer l'insatisfaction mais sans accroître
la motivation, alors que donner des responsabilités pourra
développer la satisfaction et la motivation.
1.4. Théories de la
satisfaction
Les théories de la motivation appartenant aux
théories de contenu partent des besoins, c'est-à-dire des
« manques » ressentis sur le plan physiologique,
psychologique ou sociologique. Ces théories s'intéressent
à l'identification d'éléments internes importants et
expliquent comment ces éléments motivent les personnes. Elles
sont donc axées sur le déclenchement et l'intensité de la
motivation.Parmi ces théories nous pouvons citer :
a) La théorie des
besoins de Maslow
En 1943, Abraham Maslow publie sa théorie de
hiérarchisation des besoins selon laquelle tout individu au travail
ressent des besoins qui sont sources de motivation. La théorie des
besoins de Maslow est la plus connue des théories de la motivation.
Cette théorie classe les désirs ou les besoins des êtres
humains en cinq besoins selon la figure ci-dessous. Cependant, chaque individu
doit satisfaire les besoins de base avant de satisfaire les besoins les plus
élevés.
Schéma 1 : les besoins psychologiques de
Maslow
Source :
http://enkatsu.free.fr/weblog/images/PsychoSocio/Pyramide%20de%20Maslow.gif
· Les besoins physiologiques : le premier niveau, le plus
basique. Ces besoins peuvent être satisfaits par l'intermédiaire
de la rémunération.
· Les besoins de sécurité
(économique, psychologique, physique) qui peuvent être satisfaits
notamment en développant l'employabilité des individus.
· Les besoins de sociabilité (appartenance,
communication). Ils peuvent être satisfaits par un développement
du sentiment d'appartenance, notamment par la culture d'entreprise, la
communication interne, les groupes de projet, les activités sociales...
· Les besoins de reconnaissance (estime,
considération). Ils peuvent trouver écho à travers les
systèmes de rémunération, l'implication des individus, le
management participatif, l'empowerment des individus...
· Les besoins d'accomplissement. Ils peuvent être
satisfaits par le développement personnel (formation,
carrière...) et l'empowerment qui permettent à
l'individu de se sentir utile et compétent.
b) La théorie ERG18(*) d'Alderfer
La théorie de Maslow a été relativement
peu vérifiée dans la réalité, principalement
à cause de la structure très hiérarchisée des
besoins. En réponse, Alderfer (1969) propose une théorie des
besoins moins dogmatique dans la hiérarchie mais qui stipule
également que c'est la sensation de besoin qui motive l'individu au
travail. Alderfer recense trois types de besoins : les besoins d'Existence qui
sont les besoins primaires, physiques, les besoins de sociabilité
(Relatedness) qui sont les besoins de relations interpersonnelles et
les besoins de développement (Growth) qui sont les besoins de
création, de réalisations significatives, d'utilisation et
d'amélioration des compétences.
2. Liens théoriques
entre motivation des commerciaux et les activités de veille commerciale
et concurrentielle
La théorie de l'espérance de vie
développée par Vroom (1964), fournit un cadre
général pour interpréter et évaluer le comportement
des employés en matière d'apprentissage, de prise de
décision, de formation des attitudes et de motivation (Chen et Lou,
2002). La théorie de l'espérance repose sur l'hypothèse
que les vendeurs ont des attentes quant à ce qu'ils devraient recevoir
de l'organisation à la suite de leurs efforts.
2.1. Théorie de
l'espérance comme modèle conceptuel de la motivation des vendeurs
contributifs aux activités de veille commerciale et
concurrentielle
La théorie de l'espérance modélise
l'implication en fonction de l'attente (du vendeur) qu'une action donnée
produira une certaine performance, ainsi que de la perception de son
efficacité pour obtenir divers résultats et de la valence de ces
résultats (Vroom, 1964). Mathématiquement, la théorie des
attentes peut être synthétisée comme suit: M = E.Ó
(V.I)
· Espérance (E)
L'espérance est l'estimation par le vendeur de la
probabilité qu'un effort donné pour effectuer une tâche
contribue à une amélioration du niveau de performance. Selon
l'auteur, la première question importante que se posent les commerciaux
est la suivante: «Si je fais des efforts pour recueillir de bonnes
informations sur les concurrents ou sur les clients, quelle est la
probabilité que mes performances commerciales s'améliorent
? » ils sont plus préparés à faire plus
d'efforts pour contribuer aux activités d'intelligence marketing.
Certaines variables influent sur la perception des attentes des vendeurs. Ces
variables incluent l'auto-efficacité (la confiance d'un vendeur dans sa
capacité à collecter et à transmettre des informations sur
le terrain), la difficulté des objectifs (comment atteindre cet
objectif) et le contrôle (le commercial contrôle-t-il
réellement le résultat attendu ?).
· Instrumentalité (I)
Selon la théorie des attentes, l'évaluation par
le vendeur de la probabilité que l'obtention et l'amélioration du
niveau de performance lors de la collecte et de la transmission de bonnes
informations sur le terrain conduiront à une plus grande
réalisation de récompenses ou de résultats particuliers.
La deuxième question que se posent les vendeurs peut-être selon
Charfeddine et Nasri (2012) « Suis-je récompensé si je
rassemble et transmet de bonnes informations sur les concurrents ou sur les
clients ? ». Par exemple, sur un salaire direct, le vendeur pourrait
demander en ce qui concerne les activités de collecte d'informations sur
les concurrents ou les clients, quelle est la probabilité que j'obtienne
un salaire supplémentaire ? La composante instrumentale de la
théorie de l'espérance est la conviction du vendeur que s'il peut
répondre aux attentes de performance, alors ils recevront « une
grande récompense ». Plusieurs variables peuvent influer sur
l'instrumentalité, comme la confiance (dans les leaders), le
contrôle et les politiques (dans quelle mesure les systèmes de
récompenses sont-ils formalisés dans les politiques
écrites?).
· Valence (V)
Valence fait référence à la mesure dans
laquelle un vendeur apprécie une récompense particulière
pour une performance améliorée. La troisième question
importante que se posent les vendeurs selon Charfeddine et Nasri (2012) est
« Les récompenses en valent-elles la peine? » ce qui nous
amène à faire une distinction entre les récompenses
extrinsèques et intrinsèques. Les résultats
extrinsèques sont les récompenses distribuées par certains
agents externes (par exemple, bonus annuel pour effectuer un travail,
rémunération et promotion) alors que les résultats
intrinsèques sont exprimés par l'individu et sont des
récompenses internes et personnelles (joie de travailler, sentiments
d'accomplissement et d'épanouissement personnel, réalisation de
soi, autodétermination et compétence).
2.2. Rapport
théorique entre la motivation des commerciaux et les activités de
veille commerciale et concurrentielle
Pour les déterminants liés au management,
Wotruba et Mangone (1979) ont analysé la perception que les managers
pouvaient avoir de l'impact de plusieurs leviers managériaux sur les
rapports des commerciaux : la rémunération, les quotas, la
reconnaissance, la rétroaction, la formation, l'évaluation, le
système de rapport et la participation.
Au terme de cette étude, il ressort que le mode de
reconnaissance joue le plus important rôle. Mais les managers
interrogés estiment aussi que le mode de rémunération, le
système de contrôle et le fait de susciter la participation des
vendeurs aux décisions concernant leurs activités commerciales,
affectent aussi la qualité des informations que les vendeurs
transmettent.
Les résultats concernant la rémunération
ont été confirmés par Cravens et al (1993). Ces derniers
montrent qu'un système de rémunération comportant une part
plus importante du fixe entraine une meilleure diffusion de l'information par
les vendeurs. D'autre part, lorsque la rémunération est
associée à un contrôle des dirigeants sur les comportements
des vendeurs, la relation devient plus complexe et s'effectue à travers
la compétence professionnelle.
En ce qui concerne la participation, Thiétart et Vivas
(1981) montrent qu'il s'agit d'un facteur influençant la vitesse de
transmission des informations pour les vendeurs bénéficiant d'une
certaine expérience.
Si pour Wotruba et Mangone (1979), la rétroaction
n'influence pas la communication des informations sur l'environnement par les
vendeurs, Festervand et al (1988) considèrent cette variable comme
étant déterminante.
Pour Wotruba et Mangone (1979), les formations
dispensées aux vendeurs sont également déterminantes,
elles sont fondamentales pour Festervand et al (1988) et Goodman (1971). En
effet, les capacités d'acquisition et de transmission des informations
par les vendeurs peuvent être améliorées grâce
à des moyens d'identifications et de vérifications des
informations (Darmon, 1993). Toutefois, il est important qu'au
préalable, l'activité d'acquisition et de transmissions des
informations fasse effectivement partie des taches relevant de la mission des
commerciaux.
Enfin, Le Bon(1997) affirme que la diffusion des informations
par les vendeurs dépend également de l'organisation et la
formalisation du système de remontée d'informations en place dans
l'entreprise.
Section 2 : Relation théorique entre l'attitude
des commerciaux et les activités de veille concurrentielle et
commerciale
Il s'agit ici de présenter les théories de
l'attitude et mettre en relation l'attitude des commerciaux et les
activités de veille concurrentielle et commerciale à travers une
revue de la littérature.
1. Théories sur la formation d'une attitude
Un ensemble de théories permettent de mettre en
relation la formation ou le changement d'attitude des commerciaux
vis-à-vis des activités de veille commerciale et concurrentielle.
Il est question dans cette sous-section de faire la présentation de
quelques une.
1.1. Définitions
L'attitude peut être définie comme une
prédisposition capable d'entretenir une réponse favorable ou
défavorable à l'égard d'un comportement, elle peut
être considérée comme un déterminant
intermédiaire permettant d'expliquer et comprendre des comportements
relativement stables et régulier (Fishbein et Ajzen, 1975).
Eagly et Chaiken (1993) proposent une définition
générale de l'attitude : « L'attitude est une tendance
psychologique exprimée en évaluant une entité
particulière avec un certain degré de faveur ou de
défaveur. » Autrement dit, une attitude est une tendance
psychologique, ou une disposition, à évaluer de façon
favorable ou défavorable, négative ou positive un objet
particulier ou une classe d'objets
1.2. caractéristiques de l'attitude
Une attitude forte possède trois principales
caractéristiques ou dimensions :
L'accessibilité de l'attitude : sa mesure est
opérationnalisée à l'aide de la vitesse deréponse
que prend un objet pour provoquer une évaluation favorable ou
défavorable. Les attitudes fortement accessibles peuvent être
prédictives d'un comportement aussi socialement valorisé que le
vote. L'évaluation des attitudes fut recueillie trois mois et demi avant
la période de scrutin. Les attitudes des individus ayant répondu
le plus vite s'avérèrent plus prédictives de l'issue du
vote que celles des individus ayant répondu le moins vite (Fazio et al,
1989).
L'importance de l'attitude est mesurée en demandant aux
individus si l'objet d'attitude est important pour eux, s'ils se sentent
personnellement concernés. Les attitudes importantes sont plus stables
et prédisent mieux le comportement (Eaton et Visser, 2008).
La certitudede l'attitude fait référence
à la confiance dans la validité ou la justesse de sa propre
attitude. Les individus ayant une forte certitude sont plus résistants
à une tentative d'influence (Petty et al, 2007).
1.3. Théories de la
persuasion
Il s'agit de présenter les théories qui
expliquent la formation ou le changement d'attitude chez les
employés.
1.3.1. La théorie
de la réponse cognitive
Selon Greenwald (1968), la clé de la formation ou du
changement d'attitude ne réside pas dans l'environnement mais dans la
tête des individus, plus précisément dans leurs
pensées ou réponses cognitives. Pour lui, en effet, les individus
génèrent des pensées positives, négatives ou
même neutres lors de la lecture d'un message. La méthode de
listage des pensées, proposée par Greenwald (1968), permet de
contrôler et catégoriser les pensées ou réponses
cognitives. Les participants inscrivent sur une feuille les pensées qui
leur sont venues à l'esprit pendant la lecture du texte. Les
pensées ainsi recueillies sont ensuite classées selon trois
catégories (positives, négatives, neutres). Les pensées
positives sont produites à la lecture d'arguments de bonne
qualité, contrairement aux pensées négatives qui, elles,
accompagnent la lecture d'arguments de mauvaise qualité. Les
pensées positives ou réponses cognitives favorisent le changement
d'attitude. Les pensées négatives entravent, à l'inverse,
le changement d'attitude. Les pensées déterminent aussi l'ampleur
du changement d'attitude : plus les pensées favorables sont nombreuses,
plus le changement est important. Plus les pensées défavorables
sont nombreuses, plus il y a résistance à la persuasion.
Schéma2 : processus de la théorie de la
réponse cognitive
2. Liens théoriques entre attitude des commerciaux et
les activités de veille commerciale et concurrentielle
2.1. Théorie de l'action raisonnée comme
modèle conceptuel de l'attitude des vendeurs contributifs aux
activités de veille commerciale et concurrentielle
a) Théorie de
l'action raisonnée
La théorie de l'action raisonnée est un
modèle qui provient de la psychologie sociale. Ce modèle
développé par Fishbein et Ajzen (1975) définit les liens
entre les croyances, les attitudes, les normes, les intentions et les
comportements des individus. Selon ce modèle, le comportement d'une
personne serait déterminé par son intention comportementale
à l'adopter. Cette intention serait quant à elle
déterminée par l'attitude de la personne et par ses normes
subjectives relatives au comportement en question. Fishbein et Ajzen (1975)
définissent les normes subjectives comme étant la perception de
l'individu sur le fait que la plupart des personnes qui sont importantes
à ses yeux, sont d'avis qu'il devrait ou ne devrait pas effectuer le
comportement en question. En résumé, on se retrouve avec une
équation du type :
Intention comportementale = Attitude + Normes
Subjectives
Selon la théorie de l'action raisonnée,
l'attitude d'une personne envers un comportement serait
déterminée par ses croyances envers les conséquences de ce
comportement multiplié par son évaluation de ces
conséquences. Les croyances sont définies par la
probabilité subjective de l'individu sur le fait qu'effectuer un
comportement particulier va produire des résultats spécifiques.
Ce modèle se base donc sur le postulat que les stimuli externes
influencent les attitudes et cela en modifiant la structure des croyances de
l'individu. Par ailleurs, l'intention d'effectuer un comportement est
également déterminée par les normes subjectives qui sont
elles-mêmes déterminées par les croyances normatives d'un
individu et par sa motivation à se plier aux normes.
Schéma 4 : Théorie de l'action
raisonnée
Source : Davis, Bagozzi et Warshaw (1989)
La théorie de l'action raisonnée postule
également que tous les autres facteurs qui influencent le comportement
le font uniquement de manière indirecte, et cela, en influençant
l'attitude ou les normes subjectives. Fishbein et Ajzen (1975) se
réfèrent à ces facteurs comme étant des variables
externes. On y retrouve par exemple, les caractéristiques des
tâches, de l'interface ou de l'utilisateur, la nature du
développement ou de l'implémentation, les influences politiques,
la structure organisationnelle, etc. (Davis, Bagozzi et Warshaw, 1989). Une
méta-analyse portant sur l'application de la théorie de l'action
raisonnée a démontré que le modèle permettait
d'effectuer de bonnes prédictions sur les choix que faisaient un
individu lorsqu'il se trouve face à plusieurs alternatives (Sheppard,
Hartwick, et Warshaw, 1988).
2.2. Rapport
théorique entre l'attitude des commerciaux et les activités de
veille commerciale et concurrentielle
Face aux taches professionnelles, les attitudes reposent
essentiellement sur des attributs individuels et contextuels, elles
s'élaborent donc à partir des réalités
personnelles, managériales et environnementales. Des lors, pour parvenir
à la constitution des attitudes, il est nécessaires d'identifier
l'ensemble des variables dispositionnelles et situationnelles qui structurent
les évaluations que les individus font des différentes taches de
leur fonction. S'agissant des vendeurs, les facteurs qui fondent leur
comportement habituel de veille doivent pouvoir être reliées
à ses performances en matière d'acquisition, d'évaluation
et de transmission des informations. Certaines recherches menées sur la
formation des attitudes distinguent les attitudes internes et externes aux
individus. En effet, les travaux effectués en comportement
organisationnel justifient aussi bien une approche fondée sur les
dispositions de l'individu, que sur le contexte de l'attitude (Locke,
1986 ; Zalesny et Ford, 1990).
2.2.1. L'influence des
variables intra-personnelles
En ce qui concerne les variables indissociables aux vendeurs,
Robertson (1974) a rappelé que le fait que ces derniers soient trop
occupés par d'autres activités et le fait que l'information ne
soit pas assez importante pour être transmises sont autant de raisons qui
poussent les vendeurs à ne pas diffuser les informations. Le vendeur est
donc en conflit de rôle s'il perçoit que les demandes ou attentes
sont incompatibles. Selon Walker et al (1975), le vendeur trouve son rôle
complexe s'il ne dispose pas d'informations essentielles pour
appréhender précisément ses activités, ou s'il ne
peut déterminer avec certitude ce que l'on attend de lui. Festervand et
al (1988) ont souligné la nécessité de préciser le
rôle comme facteur déterminant le comportement des vendeurs en
matière de veille.
Le Bon (1997) parle de capacités perceptuelles et
cognitives du vendeur lorsque celui ci ne perçoit pas l'information
comme étant suffisamment importante pour être communiquée.
Pour Klompmaker (1980), les vendeurs ne sont pas toujours capables de saisir
l'importance des informations auxquelles ils ont accès. La
quantité d'informations acquises peut créer les problèmes
d'évaluation de l'information. Driver et Steufert (1969) affirment
qu'une surcharge d'informations peut entrainer chez les individus des
possibilités de choix et un filtrage des informations. Il peut arriver
que le vendeur oublie d'acquérir ou de transmettre les informations
auxquelles il a accès (Chonko et al, 1991). Les capacités
perceptuelles, cognitives et mnésiques du vendeur peuvent
également contribuer à une distorsion de l'information transmise
(Baddeley, 1990 ; Tiberghein et al 1990).
Wotruba et Mangone (1979) ont analysé les facteurs
susceptibles d'influencer la qualité des rapports par la force de vente.
Ces auteurs arrivent à la conclusion que la qualité de la force
de vente, le temps nécessaires et l'attitude des vendeurs envers le fait
de réaliser des rapports sont des facteurs déterminants dans la
transmission des informations.
Pour le premier facteur de qualité de la force de
vente, les dirigeants estiment que les rapports sont moins biaisés
lorsqu'ils proviennent des forces de vente ou le pourcentage des vendeurs
aspirant à des fonctions managériales est plus
élevé. Le Bon (1997) parle d'aspiration professionnelle. C'est la
variable intra-personnelle la plus analysée. Son importance a
été relevée par Kelley (1951) et Cohen(1958). Bien que ces
auteurs n'aient pas cherché précisément à faire le
lien entre l'aspiration professionnelle et la distorsion de l'information,
toutefois ils ont rejeté les bases de cette relation potentielle. En
effet, selon ces deux auteurs, l'aspiration professionnelle affecte la longueur
et le type de message transmis par les subordonnés à leurs
supérieurs hiérarchiques. Néanmoins, les recherches
menées autour de ce concept font apparaitre des résultats
contradictoires. Ainsi, pour Read (1962), Maier et al (1963), Athanassiades
(1973,1974) et Roberts et O'Reilly (1974), l'aspiration professionnelle a une
influence positive sur la distorsion de l'information ascendante. Par contre,
pour O'Reilly (1978) et Gaines (1980), cette influence est négative.
Sur le second facteur identifié par Wotruba et Mangone
(1979), à savoir le temps nécessaire à la rédaction
des rapports des commerciaux, les dirigeants estiment que ces rapports sont
meilleurs sur le plan de leur précision et de leur pertinence lorsque
les vendeurs pensent avoir suffisamment de temps pour effectuer cette
tâche.
Enfin, pour ce qui est du troisième facteur
indiqué par Wotruba et Mangone (1979), soit l'attitude des vendeurs
envers la réalisation des rapports, les managers estiment que ces
derniers sont plus précis et remis à temps lorsque les vendeurs
pensent que les informations qu'ils diffusent engendrent des
conséquences sur leur propre efficacité commerciale. D'autre
part, pour les managers, ces rapports sont plus complets, plus pertinents et
remis à temps, lorsque les vendeurs estiment que les informations
consignées sont effectivement utilisées.
Par ailleurs, malgré les résultats non
significatifs de Wotruba et Mangone (1979) à propos de
l'expérience des vendeurs dans l'entreprise, Le Bon (1997) pense que
celle-ci peut permettre aux vendeurs de mieux appréhender les types
d'informations susceptibles d'intéresser leurs managers et d'autre part
leur capacité à discriminer entre différentes informations
pouvant aussi être liée à leur expérience de la
vente.
2.2.2. L'influence des
variables interpersonnelles
Concernant les variables liées aux relations
interpersonnelles, Thiétart et Vivas (1981) ont analysé des
facteurs influençant la rapidité de communication des
informations stratégiques par les vendeurs. La confiance vouée au
supérieur hiérarchique est le seul facteur lié au vendeur
qui a été analysé. Les résultats de leurs travaux
mettent en évidence le rôle de la confiance comme l'un des
facteurs déterminant le plus la vitesse de communication des
informations par les vendeurs. Ce facteur a été introduit pour la
première fois par Mellinger (1956) pour expliquer que les personnes qui
ne faisaient pas confiance à leurs supérieurs avaient tendance
à distordre certaines informations qui pouvaient être
utilisées à leur détriment. Contrairement à
l'aspiration professionnelle, les résultats des recherches menées
sur la confiance font l'unanimité autour de son influence
négative sur la distorsion de l'information ascendante (O'Reilly,
1978 ; Gaines, 1980).
Selon Le Bon (1997), la perception d'influence est une autre
variable empruntée au champ de la communication organisationnelle pour
expliquer la distorsion de l'information. Selon Pelz (1951), cette variable
explique qu'un subordonné adoptera des attitudes différentes
envers son supérieur selon l'influence perçue de ce dernier pour
son évolution dans l'entreprise. Les résultats des recherches
font apparaitre une relation positive (Read, 1962 ; Watson et Bromberg,
1945 ; Alkire et al ,1968 ; Roberts et O'Reilly, 1974), ou
négative (O'Reilly, 1978).
Dans le cadre des recherches menées sur la circulation
des informations entre subordonnés et supérieurs dans les
organisations, d'autres travaux à l'instar de ceux de Crozier (1963) et
de Crozier et Friedberg (1977) montrent que l'organisation est le siège
de conflits d'intérêts dont l'enjeu principal est la maitrise de
l'information. Cette maitrise de l'information se justifie par une recherche de
pouvoir dont l'appropriation se fait en partie grâce à
l'aménagement de zones d'incertitude reposant sur rétention de
l'information. Ces travaux ont également soulevé l'importance du
groupe sur les actions individuelles dans les organisations. Apres les travaux
effectués auprès des responsables marketing et commerciaux, Le
Bon (1997) affirme que la capacité des vendeurs à obtenir
rapidement des informations de qualité repose le plus souvent sur les
types de relations qu'ils ont réussi à développer
auprès de leurs clients.
En effet, le fait pour un vendeur d'acquérir et
transmettre des informations en provenance de l'environnement peut être
assimilé à un effort relatif à une tache précise.
Dubin (1956) parle de l'engagement professionnel alors que Buchanan (1974)
parle de l'implication organisationnelle. Selon Thévenet (1992), le
concept d'engagement professionnel peut renvoyer au fait d'être
concerné par son métier, au contenu même de sa fonction,
alors le concept d'implication organisationnelle peut correspondre à une
relation plus profonde entre l'individu et l'organisation, à
l'intérêt qu'il y porte.
L'engagement professionnel provient de la satisfaction
personnelle qu'un individu tire de ses performances professionnelles et du fait
qu'il préfère s'investir dans son métier plutôt que
dans d'autres activités qu'il juge moins essentielles (Vroom,
1962 ; Dubin,1956). Ainsi, un vendeur engagé sur le plan
professionnel va toujours chercher à s'investir dans toutes les facettes
de son métier. Igram et al (1989) ont effectivement montré qu'il
existe une relation significative entre l'engagement professionnel des vendeurs
et les efforts qu'ils déploient dans leur métier.
L'implication organisationnelle concerne la construction d'une
relation d'échange entre un individu et une organisation. L'individu
accepte de fournir des efforts dans le sens de l'organisation, tant qu'il
considère que les termes de l'échange lui sont favorables. Selon
Michel (1989), l'implication peut alors être appréhendée
comme une attitude positive de l'individu envers son entreprise. En fait,
l'implication procède de l'intériorisation par l'individu des
valeurs de son entreprise, ce qui entraine un grand respect de ses
modalités de fonctionnement (Mowday et al, 1982).
Sager et Johnstson (1989) se sont intéressés aux
conséquences de l'implication sur les vendeurs, ils arrivent à la
conclusion qu'il existe une relation positive significative entre l'implication
organisationnelle et la perception qu'ils avaient des efforts qu'ils
fournissaient
Au de-là des théories liées à
l'attitude et à la motivation des commerciaux, plusieurs autres
théories justifient la nécessite des activités de
veille commerciale et concurrentielle
La théorie décisionnelle avec les auteurs comme
Aguilar (1967) et Cyert et March (1963) qui considèrent la
qualité de la prise de décision comme un élément
à la survie et à la croissance d'une entreprise, ce qui
nécessite la mise sur pieds d'un système de surveillance de
l'environnement afin de collecter des informations pertinentes ;
La théorie de la contingence qui stipule que, parce que
les organisations font face à un environnement incertain et
imprévisible, elles doivent disposer des mécanismes internes
efficaces pour s'y adapter et survivre (Lawrence et Lorch, 1967) ;
La théorie contingente de la participation aux
décisions de Vroom et de Yetton ou théorie normative de la
décision. Selon ce modèle, l'efficacité d'une
procédure de décision dépend d'un certain nombre
d'aspect à savoir : l'importance de la qualité et du
consentement de la décision, la quantité d'information
appropriée possédée par le leader et les suiveurs, la
probabilité que les suiveurs coopéreront pour prendre une bonne
décision s'ils peuvent participent au processus
décisionnel ;
La théorie de l'entrepreneuriat quant à elle
repose sur la capacité à détecter des opportunités
d'affaires et améliorer les produits existants comme source de
croissance et de profit pour l'entreprise (Kizner, 1973 ; Drucker,
1985 ; Baumol, 1968) ;
La théorie basée sur les ressources qui
considère la « ressource-information » comme l'une
des ressources conférant à la firme un avantage concurrentiel
(Barney, 1991 ; Mahomey et Padian, 1992) ;
La théorie de l'acteur stratégique
élaborée par
Crozier et
Friedberg au cours
des
années
1970, stipule que la structure organisationnelle est une élaboration
humaine au cours de laquelle les
actions collectives se
construisent à partir de comportements et d'intérêts
individuels parfois contradictoires. D'après cette théorie, le
processus de prise de décision dans une entreprise se fait par une
démarche de l'
individualisme
méthodologique (c'est à dire de l'individu pour aboutir
à la structure) et non de l'approche
structuralisme (de
la structure à l'individu).
Conclusion du chapitre
L'objectif de ce deuxième chapitre était d'abord
d'établir la relation théorique entre la force de vente et
l'intelligence économique. Afin de réaliser cette ambition, ce
travail a été organisé autour de deux articulations qui
ont constitué les deux sections de ce chapitre. La première
articulation a consisté d'une part à choisir la motivation et
l'attitude de la force de vente comme facteur déterminant à
prendre en compte pour expliquer le comportement de veille commerciale et
concurrentielle. Par la suite, nous avons présenté quelques
théories y afférentes ainsi que les enjeux de son utilisation
dans les activités de veille commerciale et concurrentielle. La seconde
section était structurée autour des principaux
déterminants théoriques de la contribution de la force de vente
aux activités de veille commerciale et concurrentielle. Nous avons
présenté les facteurs liés à l'altitude des
commerciaux, à leur système de gestion et d'animation ainsi que
d'autres facteurs liés à l'information et au secteur
d'activité de l'entreprise.
Conclusion de la première
partie
L'objectif de cette première partie consistait d'une
part à présenter une analyse théorique et conceptuelle de
la gestion de la force de vente et de l'intelligence économique. Le
chapitre premier était consacré à une présentation
générale de la gestion de la force de vente et de l'intelligence
économique. Dans une première section, nous avons proposé
une littérature théorique afin de comprendre le processus de mise
en oeuvre d'une part et de gestion d'une force de vente d'autre part. Ensuite
nous avons présenté quelques éléments clés
de compréhension du concept l'intelligence économique. Le
chapitre deuxième avait pour but d'établir la relation
théorique entre la force de vente et l'intelligence économique.
Dans une première section, nous avons choisi la motivation et l'attitude
de la force de vente comme facteur déterminant à prendre en
compte pour expliquer le comportement de veille commerciale et concurrentielle.
Par la suite, nous avons présenté quelques théories y
afférentes ainsi que les enjeux de son utilisation dans les
activités de veille commerciale et concurrentielle. La seconde section
était structurée autour des principaux déterminants
théoriques de la contribution de la force de vente aux activités
de veille commerciale et concurrentielle. Nous avons présenté les
facteurs liés à l'altitude des commerciaux, à leur
système de gestion et d'animation ainsi que d'autres facteurs
liés à l'information et au secteur d'activité de
l'entreprise.
Au regard des différents exposés
précédents, nous nous proposons dans la deuxième partie de
notre recherche de présenter notre méthodologie de recherche
ainsi que le contexte dans lequel évoluent les PME camerounaises en
général et du secteur de transfert d'argent en particulier.
DEUXIEME PARTIE
APPORTS DE LA DE LA GESTION DE LA FORCE DE VENTE SUR LES
ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES PME DE TRANSFERT D'ARGENT AU
CAMEROUN
DEUXIEME PARTIE
APPORTS DE LA DE LA GESTION DE LA FORCE DE VENTE SUR LES
ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES PME DE TRANSFERT D4ARGENT AU
CAMEROUN
Introduction de la deuxième
partie
La
collecter et la gestion efficace des informations issues de l'environnement
sont une condition de la compétitivité et de la survie de
l'entreprise moderne. L'une des difficultés auxquelles font face les PME
camerounaises dans un contexte de mondialisation est le manque de personnel
qualifié et motivé pour effectuer les activités
d'intelligence économique. La force de vente dans les nos PME reste un
potentiel sous exploité dans les activités de veille commerciale
et concurrentielle, or elle multiplie des interactions avec les acteurs
externes de son environnement, donc celles avec les clients, les concurrents et
les fournisseurs capables d'alimenter l'entreprise en informations fiables et
pertinentes. Le rôle central des commerciaux dans l'acquisition et la
transmission des informations sur l'environnement est rappelé et les
contraintes liées à sa mobilisation sur cette mission sont
analysées. Le comportement de veille des vendeurs reposant
fondamentalement sur leur motivation et leur attitude envers cette
activité. Un cadre analytique est proposé afin de fournir aux
responsables d'entreprises des recommandations managériales.
Le
troisième chapitre est consacré à la présentation
du champ d'étude et approche méthodologique de la recherche.
Le
quatrième chapitre a pour but d'examiner l'influence de la gestion de
la force de vente sur les activités d'intelligence économique
dans les PME de transfert d'argent au Cameroun.
CHAPITRE 3 :
PRESENTATION DU CHAMP D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
L'objectif de ce chapitre est de faire une
présentation du champ d'étude choisi dans le cadre de notre
recherche d'une part et d'expliquer le choix de la méthodologie et le
processus de pilotage de la recherche d'autre part.
La première section concerne la présentation de
la PME camerounaise dans le contexte de mondialisation, ensuite la
justification du choix des PME de transfert d'argent comme terrain
d'investigation et enfin quelques informations sur les entreprises choisies.
La deuxième section s'intéresse au choix de
l'approche méthodologique, aux outils de collecte de données
ainsi que les techniques spécifiques d'analyse des données
qualitatives.
Section 1 : Présentation des PME de transfert
d'argent au Cameroun
A l'heure où compétitivité rime avec
accès en temps réel à l'information de haute valeur
ajoutée, les PME et TPE semblent distancées par les grandes
entreprises et aidées en cela par une méfiance des
premières à mettre en oeuvre une vraie politique de management de
l'information stratégique.
1.1. Situation de la PME
camerounaise dans un contexte de mondialisation
Les PME sont incontestablement considérées comme
vecteurs de la création d'emplois et de la croissance dans la plupart
des économies du monde19(*). Ces entreprises, par leurs investissements et leur
consommation, créeraient de la valeur ajoutée et produiraient de
multiples biens et services, contribuant ainsi, de façon significative
au financement des services publics et au dynamisme de l'économie
locale. En somme, « Les petites et moyennes entreprises
constituent un atout irremplaçable pour le développement, en
représentant à la fois un moteur pour la croissance et un outil
de redistribution »20(*).
1.1.1. Quelques caractéristiques de la PME
camerounaise
En Afrique sub-saharienne, « le segment des PME
représente plus de 90 % de l'ensemble des entreprises, parmi lesquelles
70 à 80 % sont des micro et très petites entreprises. Elles sont
la principale source d'emploi et de revenu des Africains, après
l'agriculture de subsistance » (Tadesse, 2009). Pour
accélérer le développement de leurs économies, les
pays africains doivent donc favoriser l'émergence et soutenir la
croissance de ces entreprises, ce qui a été compris par un
certain nombre d'entre eux qui ont mis sur pied des ministères
dédiés aux PME. A l'instar de ces actions, un nombre croissant de
chercheurs suggèrent que les décideurs politiques qui veulent
renforcer le secteur privé doivent prêter une attention
particulière aux lois, règlements et mécanismes
institutionnels qui conditionnent ou façonnent la vie
économique21(*). La
promotion des PME est donc désormais indissociable des politiques
économiques, de promotion d'emplois et de réduction des
inégalités dont les enjeux aux plans social et sécuritaire
sont multiples.
Le Cameroun n'échappe pas à ces
réalités. Selon le deuxième recensement
général des entreprises effectué en 2016 par l'Institut
National de la Statistique (INS), les PME sont les capitaines l'industrie
camerounaise, car le tissu productif de notre pays est marqué par une
prédominance de la PME (TPE, PE, ME) qui représente 99,8% des
entreprises. Dans ce segment des PME, plus de 7 entreprises sur 10, sont de
Très Petite Entreprise (TPE) employant moins de 5 personnes et
réalisant un chiffre d'affaires de moins de 10 millions de FCFA. Les
Grandes Entreprises (GE), quant à elles représentent 0,2%.
Le Gouvernement en particulier accorde une place de choix
à la promotion des PME dans sa stratégie de développement.
Dans le DSCE, un accent est mis sur le développement des PME pour
relever le défi de l'emploi. Sont notamment envisagés comme
stratégies la résorption du déficit en infrastructures, la
réduction des difficultés d'accès aux financements, la
simplification et la modernisation des procédures administratives,
l'élargissement des débouchés, le renforcement de la
formation professionnelle, le déploiement des programmes de
développement des filières de production à fort potentiel
de croissance, etc.
En dépit de la panoplie d'instruments
réglementaires, institutionnels et opérationnels mis en place
pour traduire cette volonté, force reste de constater que la PME
camerounaise demeure fragile dans un environnement qui reste globalement
difficile. Deux facteurs illustrent particulièrement cette
fragilité22(*) :
· Faible productivité : Selon le RGE 2009, les PME
concentraient 62% des effectifs permanents employés dans les entreprises
au Cameroun, mais ne représentaient que 31% du chiffre d'affaires annuel
hors taxes de l'ensemble des entreprises. C'est donc un segment essentiellement
caractérisé par un niveau de productivité faible.
· Surmortalité : Le RGE indiquait que 63% des
entreprises en activités au Cameroun avaient moins de cinq ans. Ce taux
était de 71,6% pour les Très Petites Entreprises (TPE) et de
65,4% pour les Petites Entreprises. Il est estimé que plus de 60% des
entreprises créées meurent avant 5 ans.
Pour Kombou (2001), les entreprises camerounaises sont dans
leur majorité des PME-PMI aux caractéristiques bien
connues : moyens financiers limités, petitesse de leur taille, main
d'ouvre peu qualifiée, puissance commerciale faible, absence de
recherche-développement, capacité d'innovation quasi nulle,
marché cloisonné, pas très rentable, évoluant dans
un marché pas très concurrentiel.
Au final, la cartographie des entreprises nationales met en
évidence un tissu densifié à ses extrémités
par deux segments antagoniques. A un bout se trouve une multitude de
micro-entreprises qui foisonnent en un magma informel dont l'expansion23(*) s'explique par l'existence de
freins juridiques et financiers à l'accumulation de capital. A l'autre
extrémité se trouvent les grandes entreprises dont la plupart
sont des filiales de grands groupes internationaux.Ainsi, la PME est un terrain
riche en particularité. Pour finir, dans le tableau suivant revenons sur
ses principaux atouts.
Tableau 3: Les atouts des
PME
Les atouts entrepreneuriaux
|
Les atouts managériaux
|
Flexibilité : avant tout des hommes
mais également des structures
Proximité : sociale et
géographique qui permet une bonne communication entre les
collaborateurs.
Réactivité :
conséquence des 2 autres, elle est aussi favorisée par un
système de gestion ouvert sur l'environnement.
|
Configurations organisationnelles élaborées
et efficaces : beaucoup de formes possibles, mais un
dénominateur commun, faire circuler l'information.
Une démarche stratégique
délibérée et émergente : elle
formalise sa démarche mais sur un horizon temporel limité
|
Source : Congrès international
francophone en entreprenariat et PME, 2004
Nous sommes en présence d'entreprises dont les
pratiques de gestion présentent certaines spécifiés ;
nous constatons à travers les critères quantitatifs et
qualitatifs que les ressources occupent une place de choix dans la gestion des
PME
La fragilité des PME, combinée à leur
contribution massive à l'emploi et au développement
économique, en font des acteurs auxquels les chercheurs et les pouvoirs
publics se doivent d'être particulièrement attentifs.
1.1.2. La Justification du choix des
PME de transfert d'argent comme terrain d'investigation
Parmi cette multitude des PME aussi diversifiée dans
les secteurs d'activités économiques de notre pays, l'on peut
dénombrer également la forte présence des PME dans le
secteur de transfert d'argent. La lecture de l'activité
économique des dix dernières années au Cameroun est
caractérisée par un développement du secteur de transfert
d'argent. Le marché des transferts d'argent au Cameroun est devenu
hautement concurrentiel.
Ce marché en floraison dans l'univers de la
microfinance de notre pays est caractérisé par une multitude des
agences spécialisées dans les transferts d'argents. On
dénombre aujourd'hui plusieurs marques présentes sur le
marché de transfert d'argent dans le pays. Express Union, Emi Money,
Express Exchange, instantransfert, Express transfert, Money flash...etc. Tels
sont quelques noms portés par les agences qu'on rencontre aujourd'hui
dans les grandes métropoles et qui disent avoir des succursales dans
tous les chefs-lieux des dix régions du Cameroun et même dans
l'arrière-pays. Leur action est calquée sur le modèle mis
au point Western union, une société américaine
fondée en 1851. Tout comme Western union, les PME de transfert d'argent
locales dans notre pays ont développé une formule de paiement
simple et quasi immédiat de sommes d'argent en toute
sécurité.
Cependant, cette niche de la microfinance attire de plus en
plus d'autres entreprises qui veulent saisir les opportunités qu'offre
le secteur. Aussi bien les acteurs du monde la banque classique, de la
microfinance, les opérateurs de téléphonie mobile, les
sociétés spécialisées dans le transfert de fond.
L'on note sérieusement une perte de terrain de Express Union, leader du
secteur face à l'entrée sur le marché de deux services de
transfert d'argent par mobile des géants des Télécoms MTN
et Orange à savoir Orange Money et MTN mobile money(MoMo). Comme si
cela ne suffisait pas l'on note l'arrivée récente sur le
marché du mobile money de la marque « YUP » de la
SGBC (filiale de la
Société Générale) qui est la dernière
institution financière (avec Afriland Fisrt Bank,
BICEC et
EcoBank) à qui la
BEAC
(Banque
des états de l'Afrique centrale) a accordé une licence
d'émission de monnaie électronique.
Dans ce contexte hautement concurrentiel et face à
l'exigence croissante de la clientèle, les PME du secteur de transfert
d'argent doivent mettre leur système d'information en état de
veille permanent, pour avoir une vision anticipative des besoins de ses
clients. Cela peut se réaliser en cherchant de nouvelles informations,
en identifiant de nouveaux marchés à conquérir, en nouant
de nouvelles relations de partenariat.
Au travers des relations qui existent entre la force de vente
et certains acteurs de son environnement grâce à une
multiplication d'agences réparties sur toute l'étendue du
territoire national et même au-delà des frontières,
circulent des informations qui peuvent être des signaux faibles mais
susceptibles d'être interprétées comme étant des
signes d'alerte précoce, et qui peuvent aider les PME du secteur de
transfert d'argent à être en mesure de s'adapter. La
capacité à déployer leur savoir-faire devrait les amener
à être plus habiles à gérer leur relation
anticipative et à augmenter leurs performances commerciales ainsi que
leurs compétitivités.
1.1.3.
Nécessité pour les PME de transfert d'argent de renforcer leur
système d'intelligence économique
Plusieurs atouts ont été reconnus aux PME. Ils
concernent principalement leur capacité de réactivité par
rapport à l'environnement, une très grande souplesse dans
l'organisation, une grande rapidité dans les décisions et
l'exécution, une forte délégation et une capacité
à mobiliser les hommes dans un univers de challenge créatif. La
littérature permet d'affirmer que les informations issues de
l'environnement sont désormais considérées comme une
matière première pour les organisations, dont la maitrise
constitue une véritable source d'avantage concurrentiel, ou comme des
éléments immatériels qui permettent de comprendre les
différents changements environnementaux.
La survie et la compétitivité des entreprises
de transfert d'argent au Cameroun peut donc reposer sur leur aptitude à
exploiter l'information issue de l'environnement. Comme le montrent Bournois et
Romani (2000), la pratique de l'intelligence économique est plus
importante au sein des entreprises qui évoluent dans un environnement
où la concurrence est forte et/ou mondiale. La
prépondérance des PME dans le tissu économique et
l'internationalisation de la concurrence à laquelle elles doivent faire
face militent, cependant, en faveur d'une sensibilisation de l'ensemble des
entreprises à la démarche d'intelligence économique.
Dans ce contexte, il est essentiel de faire preuve d'une
vigilance permanente permettant les prises de décisions adéquates
pour assurer le développement et la continuité de l'entreprise.
L'intelligence économique (IE) se présente alors comme un moyen
puissant pour réduire l'incertitude. Elle permet de recueillir des
informations fiables sur l'environnement et alimenter par là le
processus de réflexion stratégique chez les dirigeants. Les PME
souffrent généralement d'une rareté des ressources
à la fois informationnelles et attentionnelles et d'une
incapacité perçue d'influencer les facteurs environnementaux. Le
dirigeant de la PME est donc invité à s'emparer des écrits
de SUN-Tsu, Clausewitz ou Guibert pour mieux élaborer la
stratégie et les tactiques qui conduiront ses troupes à la
victoire commerciale.
1.2. Quelques informations
sur les différentes entreprises
Il s'agit dans cette section de faire une brève
présentation des différentes entreprises du secteur de transfert
d'argent que nous avons sélectionnées pour mener notre recherche.
Il s'agit notamment des entreprises Express Union, Express Exchange et Emi
Money.
1.2.1. Cas
N01 : EXPRESS UNION
Nous allons effectuer une présentation
générale de l'entreprise, ses différents services ainsi
que son mode d'organisation de la force de vente.
a) Présentation
générale de l'entreprise
Express Union est une entreprise camerounaise
créée en 1997 et spécialisée dans le transfert
et l'envoi rapide d'argent. Elle est la réponse au besoin des
populations camerounaises sans cesse confrontées au choix d'une
structure fiable, capable de répondre efficacement à leurs
attentes en termes de transfert de fonds en toute sécurité de
manière express et en préservant la confidentialité de
leurs opérations. De deux agences à l'origine, cette entreprise
créée par Albert Kouinche a progressivement étendu son
réseau pour être aujourd'hui présente dans les dix
régions du Cameroun, avec plus de 700 agences. Cet essor fait
invariablement de la marque le numéro 1 du secteur sur l'étendue
du territoire national camerounais.
Depuis 2006, Express Union a obtenu un agrément de la
Commission bancaire d'Afrique centrale (Cobac) et du ministère
camerounais des Finances pour la création d'une structure de
Microfinance de seconde catégorie, Express Union Finance S.A., laquelle
prend de plus en plus d'essor et dispose de plusieurs agences à ce jour.
Express Union nourrit l'ambition de recouvrir toute l'Afrique centrale à
court terme. Le groupe camerounais accroît son réseau en
s'installant dans les principaux pays francophones d'Afrique occidentale.
Très rapidement, Le spécialiste camerounais de transfert d'argent
va étendre ses services à l'extérieur du pays, grâce
à son portefeuille devenu important en s'implantant simultanément
en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au
Burkina Faso, en
Guinée, au Togo, au Mali et au Niger.
Express Union innove sans cesse au travers des solutions sur
mesure qui révolutionnent les paiements et la gestion des fonds dans les
entreprises. En 2008, grâce à une nouvelle application multi
service sur mesure, Express Union est la première entreprise à
lancer le transfert d'argent par téléphone portable au Cameroun.
En 2013, la dynamique novatrice de la marque est mise au service de la
communauté estudiantine au travers du paiement, dans plus de 900 points
de vente et agences, des droits universitaires, des frais de
préinscription et de concours d'entrée dans les grandes
écoles.
L'entreprise se portait bien à cette époque, on
pouvait même lire sur des supports de communication
élaborés par la société de transfert d'argent, des
messages exprimant la fierté de la structure de couvrir
à très court terme, toute l'Afrique centrale. Seulement, la
joie et l'ambition d'Express Union seront de courte durée.
L'avènement de mobile money a chamboulé et
désillusionné le promoteur de la microfinance qui a manqué
de stratégie en terme de prévision. Mobile money est beaucoup
moins cher et les transferts d'argents opérés par les camerounais
de toutes les couches sociales dans le cadre de cette instrument, se font
sans le risque d'affronter les queues interminables, couplées
du caractère revêche du personnel au sein des agences
Express Union
Tableau 4 : Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Union
Date de création
|
1997
|
Slogan
|
Le N°1 de l'Envoi Rapide d'Argent
|
Siege social
|
Etoa-Meki, Yaoundé - Cameroun
|
Boite Postale
|
33088 Yaoundé Cameroun Yaoundé,
|
Activité
|
Envoi Rapide d'Argent, Epargne & Investissement
|
Produits
|
Express Union Mobile (envoi d'argent par
téléphone portable)
|
Filiales
|
Tchad, RCA, Gabon, RDC, Cote d'Ivoire, Congo Brazzaville,
Benin
|
Effectifs
|
Environs 4000 employés
|
Site web opérationnel
|
www.expressunion.net
|
Source : site web de l'entreprise
www.expressunion.net
(accès le 16 novembre 2018).
Les valeurs prônées par l'entreprise sont le
professionnalisme, l'innovation, l'écoute clients, la
responsabilité, l'intégrité et l'esprit d'équipe.
b) Services offerts
Ø Monétique express union
Express Union met sur le
marché ses propres cartes utilisables exclusivement sur son
réseau d'acceptation. La Carte Express Union est une carte qui permet de
faire des opérations de retraits sur le réseau GABs/TPEs Express
Union, Consultation Solde, Impression Mini relevé, Changement de PIN
directement sur ces GAB de même que les achats/paiement sur les terminaux
EU installés chez des Commerçants Partenaires.
Ø Épargne et
investissement
Express Union Finance S.A. est un établissement de
Microfinance de 2e catégorie au capital de 3.536.800.000 FCFA.
Lancée depuis 2006, l'entreprise s'est spécialisée dans
les services classiques de banque. De ce fait elle propose à son aimable
clientèle une gamme variée de service partant de l'ouverture des
comptes, l'octroi des crédits et de microcrédits à travers
son réseau d'agences réparties sur le territoire national.
Ø EU Mobile Money
EU Mobile Money est un service offert par Express Union
Finance S.A, qui permet à un client titulaire d'un compte d'effectuer
ses opérations financières à partir de son
téléphone quel que soit l'opérateur de
téléphonie mobile.
Ø Envoi rapide d'argent
Le service Envoi rapide d'argent permet à un client
(l'expéditeur) d'envoyer de l'argent en espèce à un
bénéficiaire situé dans n'importe quelle
région à l'intérieur du pays où est
effectuée la transaction. Il a le mérite d'être
instantané, sûr et pratique.
Ø Express Union Bill
Ce service révolutionne les paiements et la gestion
des fonds d'une entreprise, car ses clients et ses partenaires ont la
possibilité d'effectuer les paiements où qu'ils soient dans les
guichets Express Union. Toutefois, l'on peut relever quelques avantages tels
que le gain en temps et en discrétion dans les transactions, la
maitrisez les coûts et le bénéfice de l'acheminement
Ø Cash pour transfert
Le Cash Pour Transfert est un produit EXPRESS UNION mis
à la disposition du client, lui permettant de déposer son argent
pour un envoi futur. Les avantages sont divers à savoir le
dépôt en vue d'un envoi futur et un retrait multiple en fonction
de vos préférences quelle que soit votre destination.
1.2.2. Cas
N02 : EXPRESS EXCHANGE
Il est question de faire une présentation
générale de l'entreprise et d'énumérer les
différents services quelle offre.
1.2.2.1. Présentation
générale de l'entreprise
Il est question de présenter quelques chiffres sur
l'entreprise ainsi que les services qu'elle offre.
Tableau 5: Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Exchange
Date de création
|
|
Slogan
|
Express Exchange No1 en qualité de service au
Cameroun
|
Siege social
|
Akwa, douche (Rue du marché Congo) Douala-Cameroun
|
Boite Postale
|
12554 Douala Cameroun
|
Activité
|
Transfert d'argent, change de devises et transfert de
crédit de communication, paiement des factures
|
Agences réparties dans le territoire national
|
Environs 300 points de vente
|
Effectifs
|
Environs 1000 employés
|
Site web opérationnel
|
http://www.expressexchange.net/
|
Source : site web de l'entreprise
http://www.expressexchange.net/(accès
le 16 novembre 2018).
1.2.2.2. Services
offerts
Express Exchange S.A. porte le label d'or N° 1 en
qualité de service en récompense aux valeurs que
l'entreprise attache au métier de transfert d'argent et ainsi, qu'il
s'agisse du transfert d'argent en national ou à l'international, Express
Exchange S.A. veille ardemment à la rapidité dans le transfert
d'argent en y appliquant le plus petit coût du marché. C'est ce
qui justifie son réseau toujours en expansion au Cameroun et son
partenariat privilégié avec
Money Gram leader du transfert
d'argent dans le monde. Express Exchange S.A., par le biais de son
partenariat privilégié avec
Money Gram donne la
possibilité à son aimable clientèle d'envoyer et de
recevoir de l'argent partout dans le monde en moins de 05 minutes.
Ø Transfert de crédit
Express Exchange S.A. accompagne son aimable clientèle
dans la communication à travers la signature de plusieurs conventions
avec les principaux opérateurs de téléphonie mobile. Ces
conventions permettent à Express Exchange S.A. dans sa
stratégie de proximité, de redistribuer des crédits
téléphoniques dans toutes ses agences du Cameroun.
1.2.3. Cas
N02 : EMI MONEY
Il est question de faire une présentation
générale de l'entreprise et d'énumérer les
différents services quelle offre.
1.2.3.1. Présentation
générale de l'entreprise
Date de création
|
|
Slogan
|
Le vrai No1 en qualité de service et moins cher
|
Siege social
|
Yaoundé Ngoa-Ekélé
|
Boite Postale
|
12619 Yaoundé-Cameroun
|
Activité
|
Envoie et retrait d'argent, paiement des factures
|
Email
|
info@emimoney.net
|
Agences réparties dans le territoire national
|
Environs 200 points de vente
|
Tableau 6: Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Union
Source : document de l'entreprise
1.2.3.2. Services
offerts
« Le vrai No1 en qualité de service et moins
cher » c'est le slogan de Emi money dont les principaux services sont
l'envoi et le retrait d'argent sur toute l'étendue du territoire
national et grâce à son réseau de partenaires
internationaux que sont Express union international, Ria, western union. Emi
money grâce à son partenariat avec express union, elle effectue
également aussi les envois et retraits via le téléphone
portable et aussi le paiement des factures avec le partenaire Eneo dans tous
les guichets.
1.2.4.
Généralités sur l'organisation de la force de vente dans
nos trois cas d'étude
Les entreprises du secteur du transfert d'argent organisent
leur force de vente en fonction des objectifs qu'elles souhaitent atteindre.
Faisant partir d'un même secteur d'activité, elles ont une
organisation similaire
1.2.4.1. Synthèses des
objectifs assignés à la force de vente
Les objectifs poursuivis par ces entreprises sont
généralement, l'envoie et le retrait d'argent sur le territoire
national et international, dépôts dans les comptes, paiement des
factures, prospection des nouveaux clients, la promotion des nouveaux services,
le suivis de certains clients, le paiement des factures et le transfert de
crédit de communication. Toutefois, ces objectifs dépendent de la
vision et des moyens alloués pour y parvenir.
1.2.4.2. Organisation de la
force de vente
La force de vente est organisée en deux types à
savoir :
Ø Les commerciaux en agence (interne), il s'agir des
agents dans les guichets et les caisses qui ont la charge d'effectuer les
transactions ;
Ø Les commerciaux mobiles (externe), il s'agit des agents
généralement appelés « commandos » qui
sont chargés d'aller au contact direct avec les clients pour les
prospecter, effectuer certaines transactions, promouvoir certains services de
l'entreprise à travers les caravanes dans les villes et quartiers.
Apres avoir présenté le secteur de transfert
d'argent au Cameroun ainsi que les entreprises choisis pour effectuer notre
recherche, nous allons à présent dans la section suivante
présenter le cadre méthodologique suivi pour effectuer notre
étude.
Section 2 : Cadre méthodologique de la
recherche
Dans cette section, nous allons présenter la
méthodologie sur laquelle est basée notre recherche. Dans un
premier temps, il convient d'exhiber de façon générale les
deux grandes postures épistémologiques les plus connues et
déterminer dans quel courant s'inscrit notre méthodologie de
recherche. Dans un second temps, nous allons présenter d'une part les
spécificités et les caractéristiques de l'analyse
qualitative, le choix de l'analyse de contenu comme technique d'analyse
qualitative et d'autre part les autres techniques d'analyse des données
qualitatives (manuelle et qualitative).
1.1. Approche de la
recherche
Il s'agit ici d'effectuer un débat
épistémologique pour justifier la méthodologie qualitative
comme démarche utilisée dans le cadre de notre recherche, ensuite
présenter le guide d' entretien semi-directif ainsi que la
recherche documentaire comme différents outils de cueillette de
données et enfin nous allons terminer par un exposé sur la
démarche de sélection et d'entretien des vendeurs.
1.1.1. Choix d'une position
épistémologique
Sur la question de la posture épistémologique,
Girod et Perret (1999) avancent que « la réflexion
épistémologique s'impose à tout chercheur soucieux
d'effectuer une recherche sérieuse, car elle permet d'asseoir la
validité et la légitimité de la recherche ».
D'après Thietart et al (1999), l'épistémologie a pour
objet l'étude de la science en s'interrogeant sur ce qu'elle est et en
discutant de la nature, de la méthode et de la valeur de la
connaissance. La formulation d'une démarche de recherche consiste
à choisir une position donnant lieu au débat
épistémologique et privilégiant ainsi la
compréhension d'un phénomène. La méthode
scientifique quant à elle, revient à élaborer des outils
et techniques de recherche. Elle aide à obtenir des données
crédibles en rapport avec l'élément objet de
l'investigation et le problème principal. Prendre position par rapport
à une méthode de recherche plutôt qu'à un autre est
un choix légitime.
La question que tout chercheur va se poser réside dans
le choix de l'approche qu'il va mettre en oeuvre pour collecter et analyser les
données. En d'autres termes, « Comment va-t-il aborder la
dimension empirique de sa recherche ? » (Thiétart et al,
1999). Plusieurs méthodes de recherche s'offrent ainsi à tout
chercheur. Hirschman (1985) affirme qu'il n'y a pas un seul mode de recherche
ni une seule logique, le chercheur peut selon les spécificités de
son objet de recherche, choisir la méthode qui lui semble la plus
appropriée. En effet, tout chercheur pour sélectionner une
stratégie d'analyse, aux fins d'une investigation empirique, se trouve
placé face à un dilemme : opter pour la
phénoménologie ou alors pour le positivisme.
Pour les tenants du positivisme, l'idée clé est
que «Le monde social existe de façon extérieure et que ses
propriétés doivent être mesurées à travers
des méthodes objectives, plutôt qu'être
inférées subjectivement à travers des sentiments, des
réflexions ou l'intuition.» (Usinier et al., 1993). Cette
définition met en exergue deux constats: celui pour lequel la
réalité est extérieure et objective et celui pour lequel
la connaissance n'est significative que si elle est fondée sur les
observations de cette réalité extérieure
A contrario, pour les adeptes de la
phénoménologie, le monde et la réalité ne sont pas
extérieurs et objectifs. Le chercheur devrait essayer de comprendre et
d'expliquer pourquoi les gens vivent des expériences
différemment, plutôt que de chercher des causalités
externes et des lois fondamentales qui régissent leur comportement.
L'action humaine doit résulter du sens que les personnes attribuent aux
différentes situations, plutôt qu'une réponse directe
à des stimuli extérieurs.
Notre objet ici n'est pas d'affirmer que l'une de ces deux
méthodes est plus pertinente que l'autre, mais de montrer que la
différence résiderait en fait dans leur compréhension du
phénomène. Nous voudrions d'ailleurs à la suite de
(Thietart et al, 1999 ; Bergadaà et Nyeck, 1992) admettre que ces
deux méthodes sont plutôt complémentaires et non
antagonistes. En effet, l'opposition entre quantitatif et qualitatif ne
correspond plus vraiment à la réalité de la recherche.
Aussi, Wacheux (1996) affirme que « le développement d'outils
fiables pour le premier, et la prise en compte de la complexité pour le
second réduisent la distance entre le nombre et le mot ».
1.1.2. Justification de
l'approche qualitative inductive
La méthode qualitative est élaborée en
science sociales pour favoriser l'étude des phénomènes
sociaux et culturels. Cette méthode a été conçue
dans le but d'aider la compréhension des individus et les organisations,
en d'autres termes la compréhension des environnements sociaux et
culturels dans lesquels ils se trouvent. De nombreuses raisons justifient le
choix de l'approche qualitative.
Wacheux, (1996) suggère de justifier ce choix par un
questionnement large et la nécessité de le préciser par
une présence sur le terrain, une démarche explicative des faits
significatifs dans le cadre de situations de gestion concrète. Usinier
et al. (1993) ont recensé les forces du paradigme
phénoménologique et des méthodes qualitatives qui lui sont
associées. Entre autres, ils auront retenu la capacité
d'observer les processus de changement sur une longue période, la
compréhension du sens qu'attribuent les gens, leur capacité
à s'ajuster aux idées et théories nouvelles au fur et
à mesure qu'elles émergent, et à contribuer à la
génération de nouvelles théories. Selon Miles et Huberman
(2003), les données qualitatives « se présentent sous forme
de mots plutôt que de chiffres, elles sont séduisantes ».
S'agissant de la méthode qualitative, le chercheur se place comme
interprète du terrain investigué, bien que sa propre
interprétation puisse être plus orientée que celle des
interviewés (Stake, 1995).
Puisque nous voudrions comprendre la réalité
intérieure que vivent les vendeurs, saisir leur perception,
appréhender au mieux leurs préoccupations et la logique suivie,
cette méthode nous paraît indispensable car elle accorde une
grande importance à l'expérience et au vécu des acteurs.
En effet, cette méthode permet la collecte d'informations
concrètes permettant de saisir la manière dont chaque acteur
(dirigeant) fait face au phénomène étudié et
à ses contraintes, la politique suivie et les moyens employés. Il
nous paraît donc judicieux d'affirmer au travers de cette recherche,
l'existence d'une identité culturelle camerounaise. Comme pour
corroborer cette logique, Van Maanen et al (1982) suggèrent que toute
recherche qualitative inductive repose sur deux postulats à savoir
l'utilisationd'observationsdétaillées (proches du monde naturel
de l'observateur) et la volonté d'éviter unengagement a priori
vis-à-vis de tout modèlethéorique.
1.1.3. Stratégie de
recherche : études multi-cas
Yin (1994) propose la définition suivante :
« Une étude de cas est une investigation empirique qui examine
un phénomène contemporain au sein de son contexte réel,
quand les frontières entre phénomène et contexte ne sont
pas clairement délimitées ; et dans laquelle de multiples
sources de données sont utilisées». Bonoma (1985) s'est fait
l'avocat de la méthode dans le domaine du marketing en
définissant l'étude de cas comme : « une description
obtenue directement d'une situation managériale, à partir
d'interviews, d'archives, d'observations naturalistes et autres sources
d'information, construite pour rendre compte du contexte et des contraintes
temporelles dans lequel le comportement managérial se
déroule».
En affirmant que toute recherche doit répondre à
un type de question bien spécifique, Yin et Wacheux indiquent ainsi que
la méthode de l'étude de cas est spécifiquement
appropriée quand la question de recherche commence par
«comment» et «pourquoi». Les objectifs possibles d'une
telle méthode peuvent alors être : d'aborder des champs
nouveaux, complexes, où les développements théoriques sont
faibles (Evrard. et al. 1997) ; d'analyser un processus et
d'émettre des hypothèses sur le comment ; de mettre en
évidence des causalités récursives. Le nombre de cas
dépend donc du problème théorique aussi, Wacheux (1996)
écrit-il «le nombre de sites étudiés doit permettre
de découvrir l'hétérogénéité et la
variabilité des concepts de la problématique pour satisfaire au
critère de représentativité théorique».
Cependant, étant donné que les risques de biais existe dans toute
expérimentation, la stratégie d'étude de cas manque
d'objectivité, de rigueur et la difficulté à
généraliser.
Ø Cas 1: Express Union
Ø Cas 2: Express Exchange
Ø Cas 3: Emi Money
Notre étude sélectionne ainsi trois entreprises
issues d'une population de PME camerounaises du secteur du transfert d'argent.
Les traits communs ayant permis la sélection des cas constitutifs de
notre échantillon théorique sont les suivantes : PME
camerounaise (1) du secteur de transfert d'argent (2) à financements
privés nationaux.
Ø Description des différents commerciaux
interviewés
Il est à noter que tous les interviewés ont
sollicité effectué des entretiens sous anonymat.
Tableau 7: Description des différents commerciaux
interviewés
N0
|
Entreprise
|
ville
|
Nombre d'années
|
Niveau d'étude
|
Typologie commercial
|
Durée moyenne de l'entretien
|
1
|
Express Union
|
Douala
|
3 mois
|
BAC+1
|
Externe
|
48 mn
|
2
|
Express Union
|
Yaoundé
|
4 mois
|
Licence
|
Externe
|
39 mn
|
3
|
Express Union
|
Yaoundé
|
5 mois
|
Licence
|
Externe
|
1h5 mn
|
4
|
Express Exchange
|
Yaoundé
|
6 ans
|
BAC
|
Interne
|
43 mn
|
5
|
Express Exchange
|
Yaoundé
|
8 mois
|
Probatoire
|
Externe
|
51 mn
|
6
|
Express Exchange
|
Douala
|
4 mois
|
BAC+2
|
Externe
|
36 mn
|
7
|
Emi Money
|
Yaoundé
|
3 ans
|
BAC
|
Interne
|
40 mn
|
8
|
Emi Money
|
Yaoundé
|
9 mois
|
BAC+2
|
Interne
|
45 mn
|
9
|
Emi Money
|
Yaoundé
|
11 mois
|
BAC+1
|
Externe
|
1h20 mn
|
Source : recueillie auprès des commerciaux par
l'auteur
1.1.4. Outils de collecte de
données
Il existe plusieurs
méthodes de collecte des données. Le chercheur peut opter pour la
combinaison de plusieurs méthodes ou opter pour le choix d'une d'entre
elles. Dans le cadre de notre recherche, nous avons adopté l'utilisation
des méthodes suivantes :
1) Le choix de
l'entretien semi-directif :
Pour conduire une étude qualitative, le choix des
entretiens est de tradition. Pour Baumard et al, (1999) l'entretien «est
une technique destinée à collecter dans la perspective de leur
analyse, des données discursives reflétant notamment l'univers
mental conscient ou inconscient des individus». L'entretien constitue donc
un mode privilégié de recueil des informations. Cette technique
correspond à un projet de connaissances des comportements humains et des
interactions sociales à partir du discours des acteurs.
L'investigateur chercheur utilise le guide d'entretien
semi-directif comme un moyen privilégié permettant
d'accéder aux faits, aux représentations et aux
interprétations sur des circonstances vécues et connues par les
acteurs. Wacheux (1996) affirme ainsi qu'en sciences de gestion, «la
plupart des recherches qualitatives s'alimentent aux mots des acteurs pour
comprendre les pratiques organisationnelles et les représentations des
expériences».
Plusieurs formes d'entretien existent, entre autres, on
distingue les entretiens directifs, semi-directifs, non directifs et de groupe.
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour l'entretien
semi-directif (ou entretien centré).
Il est caractérisé de « semi-directif
» notamment parce qu'il est composé d'une série de
questions-guides ouvertes et centrées sur une problématique de
recherche. L'entretien semi-directif permet de dialoguer avec les gens de
façon très ouverte, spontanée et profonde. Cette
méthode se caractérise par une interaction directe et verbale
animée entre le chercheur et les interlocuteurs. Celui-ci se laissera
guider par le rythme et le contenu unique de l'échange dans le but
d'aborder, sur un mode qui ressemble à celui de la conversation, les
thèmes généraux qu'il souhaite explorer avec le
participant de la recherche. Grâce à cette interaction, une
compréhension riche du phénomène à l'étude
sera construite conjointement avec l'interviewé (Savoie-Zajc, 2003). A
cet effet, il nous parait nécessaire de recourir à cette
technique de collecte de données. Elle permet entre autre de recueillir
des éléments de réflexion très riches et
nuancés sur les interprétations, les perceptions et les
expériences des gens (Quivy et Van Campenhoudt, 1995).
Afin de réaliser les entretiens semi-directifs, il est
recommandé d'établir un guide d'entretien (Thiétart,
1999). Ainsi, Evrard et al. (1997) indiquent que « le guide d'entretien
comprend une liste des thèmes qui doivent être abordés dans
le courant de l'entretien ». Compte tenu des informations que nous
souhaitons recueillir, le guide d'entretien s'est articulé autour de
cinq principaux thèmes, à savoir :le problème posé,
les moyens mis en oeuvre, les résultats obtenus, les difficultés
rencontrées et enfin quelques informations sur l'interviewé.
1. La recherche
documentaire
Une autre méthode utilisée afin de colliger les
informations nécessaires à l'élucidation de la question de
recherche, est la recherche documentaire. L'utilité de cette
méthode est de pouvoir accumuler des informations d'actualité
grâce à diverses sources. Les sites internet, et les rapports de
l'Institut National de la Statistique et du cabinet GwethMarshall sont des
sources de données secondaires pertinentes que nous avons
consultées dans le cadre de ce mémoire.De même,
l'accès aux thèses et mémoires s'est avéré
indispensable pour la circulation de la connaissance et l'évolution de
la recherche.
2.1. Techniques
spécifiques d'analyse des données qualitatives
Dans une optique de recherche qualitative, il convient alors
de sélectionner sur l'ensemble, des données susceptibles
d'être intéressantes. De façon générale, on
distingue un type d'approche manuelle, c'est à dire sans l'aide de
logiciels spécifiques d'analyses de corpus textuels ou un type
d'approche automatisée. Selon Gavard-Perret et al. (2012), lorsque les
deux formes d'analyses qualitatives sont réunies au sein d'une
même démarche de recherche, c'est l'analyse manuelle qui sera
généralement réalisée en premier. Dans le cadre
notre travail de recherche, nous avons effectué les deux formes
d'analyse.
2.1.1. L'analyse des
données qualitatives : spécificités et
caractéristiques
Une des particularités fondamentales entre l'analyse
qualitative et l'analyse quantitative provient de la richesse et de la
complexité des données qualitatives par rapport aux
données quantitatives (Gavard-Perret et al, 2012). Une autre
distinction tient aux objectifs de recherche qui sont
généralement ceux d'une recherche qualitative : comprendre
en profondeur. Une approche qualitative assure notamment une vision plus
globale, holistique ou systémique, à même de prendre en
compte des interactions multiples et leur articulation. A ce titre,
Paillié et Mucchielli (2003) parlent de l'analyse qualitative comme d'un
« exercice intellectuel pour faire émerger du
sens ». C'est cet exercice intellectuel, dont l'issue est incertaine
et qui est souvent consommateur de temps, qui a pu faire dire à certains
chercheurs que la qualité d'une analyse qualitative dépend avant
tout de la perspicacité et de la finesse d'analyse du chercheur plus que
de la maitrise d'une technique d'analyse spécifique.
2.1.2. Choix de l'analyse de
contenu comme technique d'analyse qualitative des entretiens
Historiquement, au coeur des analyses qualitatives se situent
l'analyse de contenu. Lasswell est généralement
considéré comme le précurseur de ce courant. Au regard des
avancées technologiques, mais aussi de l'essor de la linguistique.
2.1.2.1. Définitions
et objectifs
Au-delà de la pluralité des définitions,
il est à noter que la définition même de l'analyse de
contenu a évolué. Berelson (1952), l'un des pionniers de
l'analyse de contenu affirme que c'est « une technique de recherche
pour une description objective, systématique et quantitative du
manifeste des communications ayant pour but de les
interpréter »24(*). La définition plus complète et en
même temps plus souple de l'analyse de contenu est illustrée
par Bardin (2003) comme « un ensemble de techniques d'analyse des
communications visant, par des procédures systématiques et
objectives de descriptions du contenu des messages, à obtenir des
indicateurs (quantitatifs ou non) permettant l'inférence de
connaissances relatives aux conditions de production/réception
(variables inférées) de ces messages ».
2.1.2.2. Préparation
du corpus
La préparation du corpus regroupe deux types
d'action : l'intervention sur le corpus et son indexation.
Ø La préparation du corpus : Apres avoir
effectué des interviews qui sont des sources orales, nous avons
effectué la transcription de chaque interview physiquement et
numériquement. Pour procéder à des comptages,
regroupements...etc. Nous avons effectué quelques corrections du
vocabulaire employé par les interviewés afin de s'assurer
préalablement de la qualité orthographique du corpus. Les
répondants qui ne respectaient pas toujours la chronologie des
événements nous ont poussés à remettre en ordre les
éléments du corpus pour faciliter la lecture et la comparaison,
ce qui nous a amené à effectuer parfois des allers retours dans
le corpus en procédant à des découpages/collage des
parties mal placées (automatiquement à travers notre logiciel et
manuellement grâce à un découpage manuel des documents
manuels). La finalité de cette démarche est de préparer un
corpus structuré sur la base de la chronologie des
éléments.
Ø Indexation, il a consisté à retrouver
facilement une information au sein d'un document et un document au sein d'un
corpus. A cette fin, nous avons étiqueté/numéroté
chaque document, numéroter les pages. Par la suite, nous avons
utilisé une couleur spécifique pour chaque thème pour
pouvoir identifier les éléments propres au thème
dispersés dans d'autres thèmes, mais aussi une couleur
spécifique à nos deux objectifs de recherche afin d'identifier
les éléments du corpus qui nous permettent d'y répondre.
La finalité est de procéder au découpage, rapprochement,
mise en relation ou en opposition, regroupement, classifications...etc.
2.1.2.3. Démarche
générale
Selon Gavard-Perret et al (2012), plusieurs chercheurs
distinguent généralement trois étapes dans la
démarche de l'analyse de contenu à savoir : d'abord la
préanalyse ; ensuite l'exploitation du matériel et enfin le
traitement des résultats, l'inférence et
l'interprétation.
La phase de pré analyse a consisté à une
lecture « flottante ». L'objectif est de préparer
l'analyse proprement parlé. Il est question donc de décider ou de
repérer un certain nombre d'indices et d'indicateurs permettant de
caractériser un élément (qui peut être une
question), un thème ou alors des éléments qui permettent
de répondre aux questions de recherche. La finalité d'une telle
démarche est de parvenir à déterminer les règles de
découpage du corpus, puis de catégorisation et de codage des
unités constituées (questions, thèmes, propositions de
recherche). A ce niveau, une certaine confusion règne parfois dans les
propos des auteurs sur ce qu'ils entendent exactement par catégorisation
et/ou sur la position de la catégorisation ou codage. Quelque soient les
termes utilisés, la démarche de préparation de
l'affectation des unités dans les catégories pertinentes passe
préalablement par l'identification et la définition des
catégories pertinentes d'une part et la détermination par rapport
à ces catégories, des modalités du codage des
données.
La phase d'exploitation du matériel a consisté
à appliquer sur le corpus à des fins d'analyse des règles
définies lors de l'étape précédente. Elle doit
aboutir au codage et éventuellement au comptage des données et
à leur énumération et classification. C'est à ce
niveau que nous allons affecter les éléments du corpus aux
catégories identifiées précédemment et
procéder ensuite aux décomptes.
Le traitement des résultats, l'inférence et
l'interprétation, il est question d'effectuer des simples calculs de
fréquence des mots qui apparaissent dans le discours des
interrogés, des analyses factorielles, la génération des
graphes de relations entre les concepts (grâce aux logiciels Microsoft
Excel 2007 et Nvivo 2010), des matrices permettant de combiner les
catégories aux diagrammes de causalité, etc., tous les modes de
présentation des données susceptibles de faciliter le travail
d'analyse et l'émergence de conclusions envisageables. Ils doivent aussi
permettre de dépasser le strict cadre de la structure textuelle qui est
celle du corpus.
2.1.3. Catégorisation
et codage
Selon Bardin (2003), « le codage est une
transformation effectuée selon les règles précises des
données brutes du texte ». Il est donc nécessaire de
définir préalablement les règles de découpage du
corpus. Dans notre cas, nous avons effectué le codage en fonction des
thèmes et des questions qui y correspondent ainsi que les indicateurs
(catégories) qui y sont associées, ensuite nous avons
défini un système organisé de catégories
présenté sous forme de grille de codage qui nous permettra enfin
de coder le corpus c'est-à-dire d'affecter à chacune des
unités considérées. Paillé et Mucchielli (2003)
permettent de distinguer les types d'annotation et classifications
opérés sur les données. Elle s'appuie sur les notions
clés d'énoncé, rubrique et catégorie. La
catégorie permet d'avoir une idée de contenu de l'extrait
concerné. Ces catégories peuvent être plus ou moins
fortement inspirées par la littérature existante.
Il existe plusieurs types de codage, le codage selon le
concept, le codage ciblé et le codage ouvert ou induction totale. Dans
le cadre de notre recherche, nous avons utilisé le codage ciblé
qui consiste à établir le code avant le codage et en fonction de
notre guide d'entretien de manière à bien balayer l'ensemble des
thèmes abordés à propos de notre question de recherche.
Aussi, les recherches des données dans le corpus vont dont se rapporter
aux codes préétablis mais on peut ajouter les codes durant le
codage de manière à enrichir les données recueillies.
Ø La codification est la suivante :
(T) indique le Thème,
(Q) indique la question (C) indique la
catégorie ou l'indicateur et la numérotation 1, 2, 3, 4, 5,
6,7,....correspond au classement de T, Q, C. Exemple : le code
T1Q1C-1 correspond la catégorie numéro 1 de la
question 1 du thème 1.
La cote :
(1) renvoie à toute catégorie
évoquée par le répondant.
(0) signifie que cette catégorie n'a pas
été évoquée par cet interlocuteur.
Par la suite, il faut calculer à partir des cotes
données à chaque catégorie une moyenne de 0 à 44,4%
représente une opinion faible sur la rubrique, une moyenne de 44,5%
à 100% représente une forte opinion sur la catégorie.
Ø Présentation des thèmes suivant
le guide d'entretien
Notre guide d'entretien comporte cinq (5) :
- Le problème posé
- Les moyens mis en oeuvre
- Les résultats obtenus
- Les difficultés rencontrées
- Quelques informations sur l'interviewé
1.1.4. L'analyse des
données qualitatives à l'aide d'un logiciel
Un logiciel d'analyse des données textuelles peut
constituer une aide non négligeable pour plus rapidement et plus
systématiquement, catégoriser des données textuelles, les
mettre en relation ou les relier à des données de contexte. La
quantification et la statistique peuvent également apparaitre comme le
moyen d'apporter plus de rigueur et d'objectivité aux traitements
appliqués aux données. Cependant, il convient de soulever les
apports et les avantages d'une analyse automatisée. En effet, d'une
part, elle ne dispose pas d'une prise de connaissance du corpus par une ou
plusieurs lectures et, d'autre part, sa mise en oeuvre n'est pas toujours
aisée. Ainsi, elle fait gagner du temps dans les quantifications, le
calcul des statistiques et la constitution de tableaux et graphiques, elle est
beaucoup moins facile et rapide à mettre en oeuvre, notamment pour le
jeune chercheur afin à mener à bien une analyse de contenu
automatisé
a) Principes et objectifs
généraux de l'analyse textuelle automatisée
L'objectif est, par le biais des calculs de fréquence,
de faire apparaitre les mots les plus utilisés de manière
à accéder rapidement au contenu du corpus. Le logiciel va
souligner les répétitions des mots, les co-occurrentes de mots,
les expressions qui reviennent de manière récurrente, les mots ou
expression qui, au contraire, semblent spécifiques à des
individus, à des thèmes ou à des situations de
communication particulières, les mots rares et originaux, des formules
dont le sens est identique mais qui sont exprimés au travers des mots
différents, etc. Passer par le lexique permet de réduire
sensiblement le volume de donnes à examiner et fait donc gagner du
temps, en particulier lorsque l'on a affaire à des corpus riches,
complexes mais également très répétitifs comme dans
le cadre d'entretiens.
b) L'analyse du texte avec
NVivo 10
L'analyse de texte est un type particulier d'analyse de
contenu qui cherche la composition lexicale d'une ou plusieurs sources de
données. Cette analyse implique la recherche d'informations, la
fréquence lexicale, la reconnaissance des formes, l'analyse de
l'association et les techniques de l'extraction de données.
Afin de réaliser l'analyse du texte, NVivo 10
procède à l'extraction de l'information et l'analyse lexicale.
L'extraction de l'information nous permettra notamment de produire des
statistiques descriptives par noeuds, par caractéristiques ou attributs,
en précisant les fréquences.
Le texte est toujours qualificatif et pour réaliser
l'analyse de contenu par identification des thèmes, on doit créer
des données comptables à partir du texte. Le cadre professionnel
est analysé sous l'angle des conditions de travail, de l'organisation de
l'environnement de travail et de la situation de stress. Un noeud parent ou
catégorie principale est créé pour chacun d'eux. Une
requête peut donc être exécutée pour en extraite des
informations.
Bazeley et Jackson affirment que cette recherche localise des
mots ou des expressions spécifiques dans la base de données.
C'est donc, afin de trouver les termes clés, après avoir fait la
requête de texte et codé la partie correspondante, que j'ai fait
les tableaux pour tous les codes dans le corpus. Étant donné que
chaque noeud réserve toutes les parties codées pour chaque
thème, cette visualisation me permet de trouver les structures de
données en ce qui concerne la proportion du corpus qui a
été codée pour chaque noeud, ce qui représente
chaque thème principal.
Conclusion du chapitre
L'objectif de ce troisième chapitre était de
présenter la situation de la PME camerounaise dans un contexte de
globalisation et d'expliquer le choix de la méthodologie et du
processus de pilotage de la recherche. Afin de réaliser cette ambition,
ce travail a été organisé autour de deux articulations qui
ont constitué les deux sections de ce chapitre. La première
articulation a consisté de situer la PME camerounaise dans son
environnement et justifier le choix des PME camerounaises de transfert d'argent
tout donnant quelques informations sur les différentes entreprises
choisies. La seconde section était structurée autour du choix
d'une position méthodologique, les raisons du choix de l'approche
méthodologique qualitative inductive, la stratégie de recherche,
les outils de collecte de données et du choix de l'analyse de contenu
comme technique spécifique d'analyse des données qualitatives.
CHAPITRE : 4 INFLUENCE DE LA GESTION DE LA FORCE
DE VENTE SUR LES ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
L'objectif de ce quatrième chapitre est de
présenter les résultats de notre travail qui sont issus du
traitement manuel et automatique des données collectées
auprès des commerciaux interviewés ensuite, nous les
confronterons avec les différentes propositions retenues dans le cadre
de notre recherche.
La première section concerne les principaux
résultats empiriques obtenus à travers notre guide d'entretien et
leur appréciation par rapport aux propositions de recherche.
La deuxième section s'intéresse aux
différentes recommandations et perspectives de recherche retenues dans
le cadre de notre travail.
Section 1 : Présentation des résultats et
interprétation
Nous allons d'abord présenter grâce à
certains de nos résultats présenter le diagnostique de la
pratique des activités de veille commerciale et concurrentielle au sein
de ces trois entreprises, par la suite nous exposerons les résultats en
fonction des objectifs de notre recherche. Ces résultats de l'analyse de
contenue manuelle sont représentés à travers les tableaux
et graphes générés par le logiciel Excel puis les
résultats automatisés à travers le nuage de mot et la
recherche textuelle avec Nvivo.
1. Etat de lieu des pratiques de
la veille commerciale et concurrentielle par les commerciaux dans les PME de
transfert d'argent au Cameroun
Il est question dans cette sous-section de présenter les
résultats empiriques grâce à certaines questions de notre
guide d'entretien.
1.1. Principales missions
assignées par les responsables aux commerciaux et importance des
informations pour les commerciaux.
Il est question de comprendre quelle place occupent auprès
les responsables les activités de recherche d'information par les
commerciaux.
Tableau 8: principales missions assignées aux
commerciaux
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T1Q1C1
|
Ouvertures des comptes
|
1
|
1
|
1
|
100
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
0
|
1
|
1
|
67
|
78
|
T1Q1
|
Dépôts dans les comptes
|
1
|
1
|
1
|
100
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
1
|
0
|
0
|
33
|
67
|
T1Q1C3
|
Installation d'application
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22
|
T1Q1C4
|
Prospection
|
1
|
0
|
0
|
33,3
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
0
|
1
|
67
|
56
|
T1Q1C5
|
Promotion
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
1
|
0
|
67
|
67
|
T1Q1C6
|
Approvisionnement
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22
|
T1Q1C7
|
Retrait et envoi
|
0
|
0
|
1
|
33,3
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
1
|
1
|
1
|
100
|
67
|
T1Q1C8
|
Crédit de communication
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
1
|
1
|
0
|
67
|
44
|
T1Q1C9
|
Vente
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
44
|
T1Q1C10
|
Suivis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
33,3
|
0
|
1
|
1
|
67
|
33
|
T1Q1C11
|
Recherche d'information
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : l'auteur
Le graphique ci-dessous est la représentation du
phénomène.
Graphique4: Principales missions fixées aux
commerciaux par la hiérarchie
Source : L'auteur
Cette représentation permet d'observer la
fréquence des mots qui apparaissent le plus dans les réponses des
commerciaux, ainsi la grosseur d'un mot est fonction de sa fréquence
d'apparition. Pour y parvenir, nous avons introduit une requête demandant
au logiciel de nous ressortir les 50 premiers mots d'au moins 5 lettres sont
fréquemment utilisés. Le résultat montre que le
`'comptes'' est le terme qui apparait donc le plus dans les réponses
des acteurs.
Image1: Nuage du mot «comptes»
Source : Nvivo 10
Il permet de montrer la forme la plus
fréquemment utilisée du mot `'Comptes''. Il affiche les 15 mots
qui mènent à ce mot particulier et les 15 mots qui en
découlent. Il présente la manière dont le mot `'Comptes''
est utilisé par les commerciaux pour exprimer les différentes
missions qui leur sont assignées par leurs différents
supérieurs.
Graphique4 : Recherche textuelle du mot «
comptes»
Source : Editeur graphique NVivo 10
Au regard des informations issues du tableau et du nuage de
mots et de la recherche textuelle du mot «hiérarchie»
générés par Nvivo, nous constatons globalement que les
différentes objectifs assignés aux commerciaux dans les PME de
transfert d'argent au Cameroun sont plus quantitatifs que la recherche et la
collecte des informations commerciales et concurrentielles. Cela peut se
justifier à travers certains croisements dans l'arbre de mots si dessus.
Cette situation réaffirme une fois de plus les conclusions de Ouattara
(1997) que le rôle de l'information est minorée par les dirigeants
africains. Cette `' négligence'' de la part des responsables des
entreprises peut engendrer un manque d'informations au système
d'informations marketing de l'entreprise.
Toutefois, il est important de souligner
(T1Q2) que les commerciaux accordent une place importante aux
informations commerciales et concurrentielles, car selon eux, elles permettent
d'effectuer un benchmarking permanent sur les services des concurrents, de
diagnostiquer les besoins et les attentes des clients mais aussi
d'améliorer des activités commerciales de l'entreprise tels que
décrit dans les passages suivants, « pour moi c'est
primordiale pour toute l'activité commerciale, c'est le coeur même
de l'activité commerciale », « celui qui a
l'information a le pouvoir surtout dans un monde ou la concurrence est assez
élevée. A partir de l'information que vous avez, vous pouvez
rapidement mettre sur pieds une stratégie (...) et booster vos
ventes ». Cette situation est en déphasage avec la
théorie décisionnelle d'Aguilar (1967) et Cyert et March (1963)
qui considèrent que la qualité de la prise de décision, la
survie et la croissance d'une entreprise est conditionnée par la
nécessité d'une mise sur pieds d'un système de
surveillance de l'environnement afin de collecter des informations
pertinentes.
1.2. Quotas
d'informations, assistance hiérarchique et système de
rédaction des rapports (T1Q6, T1Q8, T1Q5)
Tableau 9 :
Représentation du système de rédaction du rapport et
assistance hiérarchique
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T1Q6, T1Q8,T1Q5
|
Rapport écrit
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
1
|
1
|
66,7
|
55,56
|
Rapport oral
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
0
|
1
|
0
|
33,33
|
1
|
0
|
0
|
33,3
|
44,44
|
Assistance hiérarchique
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Quotas d'information
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source : l'auteur
Le graphe si dessous est la représentation du
système de rapport ainsi que de l'assistance des commerciaux par leur
hiérarchie.
Graphique 5: Représentation du système de
rédaction du rapport et assistance hiérarchique
Source : l'auteur
Le mode de rédaction de rapport par les commerciaux est
généralement écrit (66,7%), le recours à un rapport
oral des activités quant à lui représente 44,44%.
Toutefois il est important de préciser que le taux est de
rédaction du rapport écrit est relativement élevé
chez les entreprises Emi Money et Express Exchange et faible chez Express
union. Cela peut s'expliquer par le fait que sur tous les commerciaux
interviewés, les plus expérimentés se trouvaient au sein
de ces deux entreprises donc un travaillait en agence et avait accès
à certains outils. Cependant, les commerciaux transmettent le rapport
oralement uniquement lors des réunions qu'ils tiennent avec leurs
supérieurs hiérarchiques à la fin de chaque semaine ou de
chaque mois. Ces commerciaux ne sont pas assistés lors de la
rédaction et de la présentation de leurs rapports
d'activités, mais aussi les quotas d'informations ne sont pas
fixés par la hiérarchie, qui se montre plus exigeante sur des
objectifs quantitatifs.
Il est important de souligner que le fait de transmettre
oralement les information et d'évaluer le travail des commerciaux
à la fin de chaque semaine ou chaque mois peut entrainer des retards
d'informations dans le systèmes d'information et empêcher
l'entreprise à réagir rapidement face à une situation,
l'on peut aussi noter une naissance des problèmes de délais qui
ont été mis en évidence par Albaum (1964) pour expliquer
qu'il peut avoir existence d'un risque pour le commercial d'oublier
l'information ou alors celle-ci peut arriver tardivement sans trop de
précision. Le fait de ne pas fixer les quotas d'informations à
collecter empêche la naissance des asymétries d'informations car
les commerciaux peuvent se lancer dans une démarche de recherche
d'informations qui peuvent être biaisées par eux-mêmes parce
qu'ils vont chercher à tout pris à satisfaire leur
hiérarchie (Grace et Pointon, 1980).
1.3. Pratique des
activités de collecte et transmission des informations sur le
marché au sein des PME de transfert d'argent : une perception des
commerciaux (T1Q6).
La démarche de collecte et de transmission des
informations par les commerciaux débutent lors des campagnes de
prospection ou ils prennent généralement les plaintes et
suggestions des clients, observent les actions de leur concurrent puis
attendre lors des réunions pour les transmettre à leurs
supérieurs hiérarchiques qui se chargerons à leur tour
soit de ne pas les prendre véritablement en considération soit
les traiter par la suite. Cet accès des commerciaux milités
uniquement aux informations commerciales et concurrentielles a
été soulevé par Martinet et Marti (1995) pour justifier
que les commerciaux n'ont pas une vision globale sur l'environnement du fait de
leurs capacités limitées.
Cependant, la majorité des commerciaux
interrogés notamment les moins expérimentés affirment qui
ne sont pas impliqués dans l'élaboration des plans d'action de
leurs activités. Il faut préciser que ces commerciaux n'occupent
aucun posse de responsabilité malgré une durée moyenne de
4 mois au sein de l'entreprise. Comparativement aux autres qui ont
déjà eu une expérience au sein de leur entreprise,
développent plus de capacité dans la recherche et la transmission
des informations. Ceci va dans le même sens de Thiétart et Vivas
(1981) qui considèrent que la participation est un facteur qui peut
influencer la vitesse de transmission des informations par les commerciaux
bénéficiant d'une certaine expérience.
1.4. Moyens mobilisés
par les commerciaux pour collecter et transmettre les informations sur
l'environnement
Il s'agit des moyens qui sont généralement
mobilisés par les commerciaux ou mis à leur disposition pour
mener à bien leur activité de recherche d'information.
1.4.1. Sur le plan
organisationnel (T2OQ1, T2OQ2, T2OQ4)
C'est l'ensemble des moyens mis en oeuvre par les entreprises
et nécessaires pour valoriser la collecte et la transmission des
informations. Nous les avons définis en terme d'existence d'un
département marketing, d'une cellule spécialisée en
veille, des règles et procédures spécifiques pour
valoriser les activités de veille commerciale et concurrentielle ainsi
que les outils (sources) auxquels font généralement recours les
commerciaux pour collecter les informations sur l'environnement.
Tableaux10: moyens organisationnels vous valoriser les
activités de veille
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T20Q1 T2OQ2
T2OQ4
|
Département marketing
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
1
|
100
|
100
|
Service de veille
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Règles et procédures
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : l'auteur
Graphique 6: Moyens organisationnels
Source : auteur
Le constat qui découle de ces observations sur le plan
organisationnel (T2OQ1, T2OQ2 et T2OQ4) d'après les
commerciaux est l'absence d'un service spécifique chargée de la
veille et l'inexistence des règles et procédures pour valoriser
les activités de collecte et transmission des informations par les
commerciaux.
1.4.2. Principales sources
d'informations les plus solliciter par les commerciaux pour collecter
l'information
Il s'agit des sources ou différents mécanismes
utilisés par les vendeurs pour collecter et transmettre l'information.
Tableau 11: sources les plus utilisés par les
commerciaux pour collecter les informations.
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T2OQ4
|
Clients
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
88,89
|
Commercial
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
0
|
0
|
33,3
|
55,56
|
Concurrents
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
66,67
|
Réseaux sociaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
0
|
1
|
33,3
|
33,33
|
Clients fantômes
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
77,78
|
Bouche à oreille
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
1
|
1
|
66,66
|
0
|
1
|
1
|
66,7
|
66,67
|
Mails
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
66,66
|
0
|
1
|
1
|
66,7
|
44,44
|
Médias classiques
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
33,33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11,11
|
Source l'auteur
Figure 6: sources de collecte et de transmission des
informations collectées par les commerciaux
Source : l'auteur
Le tableau ci-dessus et son illustration dans la figure
ci-dessus montrent que les sources d'informations les plus
privilégiés sont informelles et le client est la première
source d'informations la plus sollicité par les commerciaux. Ensuite les
clients fantômes qui sont des agents infiltrés au niveau des
autres entreprises pour faire un benchmarking sur leurs différentes
offres ainsi que chez leurs propres agents afin de voir le comportement de leur
agents vis-à-vis de la clientèle. Cette source est
généralement utilisée par les commerciaux qui occupent des
fonctions de responsabilité au sein de l'entreprise. Notons
également un faire niveau de présence des commerciaux sur les
nouveaux canaux numériques qui sont les centres d'informations.
1.4.3. Moyens
humains
Il s'agit ici de connaitre si les commerciaux reçoivent
les formations sur la manière donc doivent se dérouler les
activités de veille concurrentielle et commerciale.
Tableau 12 : Niveau de formation des commerciaux sur les
activités de veille
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T2OQ4
|
Réception d'une formation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11,11
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
1
|
1
|
100
|
88,89
|
Source : auteur
Il s'agit de la représentation graphique du niveau de
formation sur les activités de veille commerciale et concurrentielle.
Graphique 8: Niveau de formation des commerciaux sur les
techniques de collecte et transmission des informations
Source l'auteur
L'analyse de la synthèse des informations issues du
tableau et du graphique ci-dessus montre les commerciaux ne reçoivent
pas des formations spécifiques sur les techniques et méthodes de
collecte d'informations sur les clients et concurrents. Les moins
expérimentés nouvellement recrutés par ces entreprises
estiment malgré leur niveau d'étude relativement
élevé (la plupart des étudiants), affirment qu'ils se sont
débrouillés seules et ont appris à travailler sur le
terrain sans être au préalable formés de manière
générale sur la façon dont ils doivent gérer leur
activités. Par contre, les plus anciens et expérimentés
affirment qu'ils participent parfois à quelques séminaires et
conventions qui permettent d'éduquer les agents en guichet.
Au regard de cette situation, il est important que les
formations des commerciaux sont déterminantes (Wotruba et Mangone,1929)
et fondamentales (Festervand et al,1988) car elles permettent
d'améliorer les capacités d'acquisition et de transmission des
informations par les commerciaux grâce à des moyens
d'indentification et de vérification des informations (Darmon,1993).
1.4.4. Moyens
techniques
Il s'agit d'évaluer les moyens en termes
d'équipement techniques et technologiques utilisés par les
commerciaux dans les activités de veille commerciale et
concurrentielle.
Tableau 13: moyens techniques utilisés par les
commerciaux
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T2OQ8
|
Tablettes
|
1
|
0
|
0
|
33,33
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
22,22
|
Registres
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
0
|
1
|
0
|
33,33
|
0
|
1
|
0
|
33,3
|
33,33
|
Feuilles de papier
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
77,78
|
Téléphones
|
1
|
0
|
0
|
33,3
|
0
|
1
|
0
|
33,3
|
0
|
0
|
1
|
33,3
|
33,3
|
Internet
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
33,3
|
11,11
|
Source : auteur
Le graphe ci-dessous en est son illustration.
Graphique 8: Supports utilisés par les commerciaux pour
collecter et transmettre l'information.
Source : l'auteur
L'on note une faible utilisation des supports
numériques par les commerciaux (T2Q8) pour transmettre
les informations. Les équipements les plus sollicités sont
généralement les supports physiques (feuilles de papier,
registre), ce qui prouve encore que la gestion des informations est encore
informelle au sein de ces entreprises. Il est important de préciser que
les papiers et registres sont le plus souvent remis aux commerciaux pour
élaborer les rapports de vente, téléphones permettent
aussi une communication par messagerie pour envoyer les statistiques de vente
si le commercial a eu des retards et transférés les
crédits de communication dans les entreprises comme Express Echange. Les
tablettes et internet sont plus souvent utilisés par es commerciaux
internes c'est-à-dire en agence pour transmettre les rapports
journaliers. Les tablettes au niveau des commerciaux externes (Express Union)
pour télécharger et installer l'application Express Union Mobile.
Cependant, il est important de soulever quelques problèmes
récurrents de lenteur de la connexion et manque d'internet.
1.5. Quelques
difficultés rencontrées par les commerciaux dans le cadre de
l'exercice de leur travail
Pour collecter et transmettre les informations sur
l'environnement, les commerciaux font face à des difficultés
quotidiennes. Il est question dans ce thème de relever quelques-unes.
Tableau14: Principales difficultés rencontrées
par les commerciaux
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T4Q1
|
Clients
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
1
|
100
|
100
|
Concurrence
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
77,78
|
Salaires et primes
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
1
|
0
|
33,3
|
66,67
|
Climat
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
1
|
0
|
66,66
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
66,67
|
Valorisation
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
0
|
1
|
0
|
33,3
|
44,44
|
Source : l'auteur
Le graphique ci-dessous est l'illustration de ce tableau
Graphique 9: principales difficultés
rencontrées par les commerciaux
Source : auteur
Les résultats de l'analyse de contenu manuelle peuvent
s'apprécier à travers le nuage de mot suivant et l'arbre à
mots.
Image :2: Nuage du mot «comptes»
Source : Nvivo
Le graphe suivant illustre la combinaison
d'éléments autour de ce mot.
Graphe
10 : recherche textuelle du mot « clients »
Source : Editeur graphique NVivo 10
Le graphique issu du tableau ci-dessus, le nuage de mot et
l'arbre à mots générés par le logiciel Nvivo
relèvent une relation complexe avec le client qui est leur source
privilégiée de collecte d'information (Graphe). Les commerciaux
de Express Union particulièrement expliquent que les causes de se
comportement de réticence de la clientèle sont dues à la
mauvaise attitude des commerciaux des agences dans le passé lorsque
l'entreprise jouissait d'une position de leader incontestée sur le
marché de transfert d'argent au Cameroun. Par contre les avis des
commerciaux de deux autres entreprises (Express Exchange et Emi Money) sont
opposés car pour eux cette réticence est beaucoup plus
liée à d'autres facteurs. Cela peut s'expliquer par le fait que
ces deux entreprises de leur position respective de challenger et suiveur
cherchent plus à améliorer leur position sur le marché en
proposant des services plus ou moins de qualité. Cette situation peut
ainsi causer une carence dans le circuit informationnel de l'entreprise mais
aussi la fiabilité des informations qui y parviennent. Ce
résultat a été mis en évidence par Lebon (1997)
pour expliquer que la capacité des commerciaux à obtenir
rapidement des informations de qualité repose sur les types de relations
qu'ils développent avec leurs sources d'informations.
Au de-là des difficultés d'accès aux
sources d'informations que sont les clients, les commerciaux ont aussi
relevé la forte concurrence qui sévit dans le marché du
transfert d'argent au Cameroun. Toutefois, Lebon (1997) considère que la
forte concurrence exercée par les potentiels entrants, les produits de
substitution, les clients et l'intensité concurrentielle entre les
entreprises (Porter, 1982) peut être une véritablement occasion
pour produire des informations commerciales et concurrentielles
nécessaires aux commerciaux.
Certains commerciaux au regard de ces résultats on
relevé les difficultés liées aux conditions climatiques et
à leur système de gestion et d'animation. Pour ce qui est du
climat, les commerciaux ont soulevé par exemple le soleil, la
pluie...etc. qui peuvent affecter non seulement leur comportement mais aussi le
matériel de collecte et de transmission des informations. Quant au mode
de management, les commerciaux estiment globalement que les salaires, les
primes de déplacement et les rations influencent non seulement mais
aussi sont irréguliers.
2. Influence de la motivation et de
l'attitude sur les activités de veille commerciale et concurrentielle
des commerciaux
Dans cette sous-section, nous allons présenter les
résultats en fonction de nos deux objectifs de recherche.
C'est-à-dire dans un premier temps l'analyse de l'apport de la
motivation aux activités de veille concurrentielle et commerciale des
commerciaux et dans un second temps l'influence de l'attitude des commerciaux
sur les activités de veille.
1.1. Facteurs liés à la
motivation susceptibles d'influencer les commerciaux à mieux s'impliquer
dans les activités de veille commerciale et concurrentielle
La collecte et la transmission des informations
nécessitent des moyens sur le plan financier. Pour cela, nous avons
analysé les questions T2Q9 et T2Q10
pour comprendre si les commerciaux perçoivent des récompenses
lorsqu'ils transmettent les informations en suite prendre leur avis sur
l'influence que peut avoir la rémunération sur leur comportement
de veille et enfin analyser leurs principales attentes vis-à-vis de
leur hiérarchie.
Tableau 15: Perception des commerciaux de l'influence des
récompenses et rémunérations
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T2Q9
T2Q10
|
Récompenses
|
0
|
0
|
1
|
33,33
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
33,33
|
22,22
|
Rémunérations
|
1
|
1
|
1
|
99,99
|
1
|
0
|
1
|
66,66
|
0
|
0
|
1
|
33,3
|
66,67
|
Source : auteur
Le graphique ci-dessous est la représentation du
tableau ci-dessus.
Graphique 11 : perception des commerciaux de l'influence
des récompenses et rémunérations
Source : auteur
La figure ci-dessus illustre que les commerciaux ne
reçoivent presque pas de récompenses lorsqu'ils transmettent les
informations qu'elles soient quantitatives ou qualitatives, des lors même
que celles-ci permettent d'atteindre un objectif commercial ou contribuent
à résoudre un problème au sein de l'entreprise.
La majorité des commerciaux pensent que la
rémunération peut influencer favorablement leur capacité
à transmettre les informations, contrairement à certains qui
estiment qu'ils sont payés pour réaliser toutes les facettes de
leur travail. Cependant, d'autres pensent qu'il faut mettre sur pieds des
primes et insister beaucoup sur les reconnaissances écrites, verbales ou
encore lors des réunions. Ceci a été relevé par
Wotruba et Mangone qui estiment que la reconnaissance joue un rôle plus
important que le système de rémunération dans le processus
de collecte et de transmission des informations par les commerciaux. Toutefois,
la combinaison de ces deux facteurs peut être plus importante pour
stimuler les commerciaux à mieux s'impliquer dans les activités
commerciales en générale et de la veille en particulier.
Pour avoir les facteurs liés à la motivation
susceptibles d'influencer les commerciaux à mieux s'impliquer dans les
activités de veille commerciale et concurrentielle nous avons
analysé les questions T4Q2 et T4Q3. Les
résultats se présententà travers le nuage des mots et des
recherches textuelles grâce au logiciel Nvivo 10.
Le nuage de mots ci-dessous est construit sur la base des 10
mots d'au moins 5 lettres les plus fréquemment évoqués ou
ayant les fréquences d'apparition (occurrences) les plus
élevés.
Image3: Nuage de mots des facteurs de motivation qui peuvent
susciter l'implication des commerciaux aux
activités de veille commerciale et concurrentielle
Source : NVivo 10
Leur emploi au sein des différentes sources est mis en
évidence à travers une recherche textuelle dont
représentation est la suivante :
Figure7 : Recherche textuelle du mot
« primes »
Source : Editeur graphique NVivo 10
Figure
8: Recherche textuelle du mot « reconnaissance »
Source : Editeur graphique NVivo 10
Au regard de ces résultats, nous constatons que les
facteurs de motivation susceptibles de d'impliquer les commerciaux dans les
activités de veille commerciale et concurrentielle sont les primes
financières et non financières, les encouragements
fréquents et la reconnaissance de la part des responsables de ces
entreprises vis-à-vis des commerciaux.
En effet, le fait de ne motiver et donc de ne stimuler la
force de vente que par des récompenses exclusivement financières
peut entraîner deux types d'effets pervers non souhaités et non
souhaitables.
Premièrement, si l'on considère que la veille
s'alimente dans sa déclinaison la plus extrême d'informations
sensibles et confidentielles, le fait de suspendre l'obtention de
récompenses financières à l'acquisition de ce type
d'information peut malheureusement pousser certains commerciaux à voler
ces informations chez leurs clients. Ceci pouvant engendrer alors des
conséquences qui ne sont ni bonnes pour les vendeurs ni souhaitables
pour l'entreprise. Nous retrouvons ici les enjeux de déontologie
inhérents aux activités d'intelligence économique des
entreprises.
Le deuxième effet pervers de cette méthode
réside dans le fait qu'elle peut pousser les vendeurs à livrer
à leurs clients et par leur biais, aux concurrents, des informations qui
concernent leur propre entreprise afin d'en obtenir en retour sur la
concurrence. Or, si ceci est moins préjudiciable sur le plan juridique,
cela le reste sur le plan concurrentiel.
En conséquence, nous considérons que la
motivation des commerciaux sur la veille ne doit pas être
envisagée comme une fin en soi, mais plutôt un moyen devant
être subtilement utilisé pour développer leur attitude.
1.2. Facteurs liés à l'attitude
susceptibles d'influencer les commerciaux à mieux s'impliquer dans les
activités de veille commerciale et concurrentielle
Il sera question d'analyser à partir des tableaux,
graphiques, nuage de mot et recherche textuelle.
Tableau 16: perception des commerciaux de la gestion des
informations
Codes
|
Catégories
|
Express Union
|
Express Exchange
|
Emi Money
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
C1
|
|
C3
|
%
|
T3Q1
T3Q2
T3Q3
|
Inefficacité du commercial
|
1
|
1
|
1
|
100
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
1
|
0
|
66,7
|
77,78
|
Non prise en compte des informations par la hiérarchie
|
1
|
1
|
1
|
100
|
1
|
0
|
1
|
66,7
|
1
|
1
|
1
|
100
|
88,89
|
Rétroaction de l'information
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Source auteur
Le graphe suivant est une illustration de la perception des
commerciaux de la gestion de l'information.
Graphique 12: perception des commerciaux de la
gestion de l'information
Source : auteur
Le nuage de mots ci-dessous est construit sur la base des 10
mots d'au moins 5 lettres les plus fréquemment évoqués ou
ayant les fréquences d'apparition (occurrences) les plus
élevés.
Image4 : Nuage de mots des facteurs liés à
l'attitude pouvant influencer l'implication des commerciaux aux
activités de veille commerciale et concurrentielle
Source : Nvivo
Leur emploi au sein des différentes sources est mis en
évidence à travers une recherche textuelle dont
représentation est la suivante :
Figure 9: Recherche textuelle du mot «
confiance»
Source : Editeur graphique NVivo 10
Figure 10 : Recherche textuelle du mot «
clients»
Source Editeur graphique NVivo 10
Figure 11: Figure : Recherche textuelle du mot
« informations»
Source : Editeur graphique NVivo 10
Figure 121: recherche textuelle du mot
«hiérarchie»
Source : Editeur graphique NVivo 10
Comme l'indique la recherche textuelle du mot
«informations», recherche textuelle du mot
«hiérarchie», la recherche textuelle du mot «
confiance», les commerciaux dans leur majorité (77,78%) pensent que
les informations qu'ils transmettent sur les clients et concurrents
n'améliorent pas vraiment leur travail sur le terrain tandis que
d'autres (33,33%) estiment que ces informations peuvent améliorer leur
travail dès lors qu'elles sont prises en compte par les responsables
hiérarchiques. Ce risque perçu de leur activité a
été mis en évidence par Wotruba et Mangone (1979) pour
décrire l'attitude des commerciaux envers la rédaction des
rapports. Selon ces auteurs, les rapports sont plus précis, plus
pertinents, remis à temps, plus complets lorsque les commerciaux
estiment que les informations transmises sont effectivement utilisées et
contribuent à résoudre les problèmes sur leur propre
efficacité commerciale.
Ce qui est encore plus intéressant c'est que 88,89% des
commerciaux estiment que les informations qu'ils transmettent ne sont pas
réellement prises en compte par leur supérieur
hiérarchique car ils n'observent aucune d'amélioration du service
vu que les clients se plaignent toujours de manque de qualité de service
comme le souligne cet agent commercial de Express Union « Non,
j'ai pas confiance au niveau de la prise en compte des informations qu'on
transmet, car il fut un temps je travaillais dans une zone un client m'a
interpelé et m'a donné les manquements de express union dans leur
coté, il a soulevé par exemple un manque d'agence. Le soir quand
je suis rentré une dame de la direction générale m'a
appelé pour me dire que je n'avais pas transmis l'argent et je lui ai
dit qu'il n'avait aucun kiosque jusqu'à présent la zone n'a pas
de kiosque ». Cette situation peut engendrer un comportement qui
consiste pour le commercial à ne pas avoir confiance à ces
supérieurs hiérarchiques ce qui peut donc favoriser une
distorsion des informations (Mellinger, 1956).
Le graphique issu du tableau ci-dessus, le nuage de mot et
l'arbre à mots ou la recherche textuelle du mot « client»
générés par le logiciel Nvivo relèvent une relation
complexe avec le client qui est leur source privilégiée de
collecte d'information (Graphe). Les commerciaux de Express Union
particulièrement expliquent que les causes de se comportement de
réticence de la clientèle sont dues à la mauvaise attitude
des commerciaux des agences dans le passé lorsque l'entreprise jouissait
d'une position de leader incontestée sur le marché de transfert
d'argent au Cameroun. Par contre les avis des commerciaux de deux autres
entreprises (Express Exchange et Emi Money) sont opposés car pour eux
cette réticence est beaucoup plus liée à d'autres
facteurs. Cela peut s'expliquer par le fait que ces deux entreprises de leur
position respective de challenger et suiveur cherchent plus à
améliorer leur position sur le marché en proposant des services
plus ou moins de qualité. Cette situation peut ainsi causer une carence
dans le circuit informationnel de l'entreprise mais aussi la fiabilité
des informations qui y parviennent. Ce résultat a été mis
en évidence par Lebon (1997) pour expliquer que la capacité des
commerciaux à obtenir rapidement des informations de qualité
repose sur les types de relations qu'ils développent avec leurs sources
d'informations.
Section 2 : Implications managériales,
théoriques et perspective de recherche
Nous allons présenter les apports managériaux,
théoriques et pistes de recherche future.
1. Implications
managériales, apport
Apres avoir exposé tous ces résultats, nous
pouvons à présent essayer de proposer dans un premier temps les
leviers d'action sur lesquels les managers de chaque entreprise devraient
s'appesantir sur pour amener les commerciaux à mieux contribuer aux
activités d'intelligence économique. Dans un second temps,
quelques stratégies de croissance afin d'amener les entreprises qui font
l'objet de notre recherche à oeuvrer dans l'action collective en
mutualisation leurs efforts de façon à les permettre de pouvoir
constituer une véritable force à la concurrence grandissante.
Cela pourrait permettre à chaque structure d'assurer la
pérennité de ces activités.
1.1. Cadre
managérial permettant de favoriser la contribution des commerciaux aux
activités d'intelligence économique.
S'agissant de stimuler une motivation réelle et de
construire une attitude favorable envers la veille, cette approche pourra aussi
bien se faire au niveau du discours que de la méthode.
1.1.1. Susciter la
motivation des commerciaux et la contenir
Nous suggérerons les points suivants aux managers qui
souhaitent mettre l'accent sur une gestion motivationnelle de la veille :
· Les managers doivent s'engager réellement
à reconnaître les efforts de veille de leurs commerciaux en les
prenant en compte dans l'élaboration des stratégies et plans
d'action ;
· Eviter les récompenses financières ;
· Préférer des récompenses non
spécifiées à l'avance et les attribuer exceptionnellement
à des vendeurs ayant fait remonter des informations pertinentes, en le
communiquant habilement auprès de toute la force de vente lors de leur
attribution ;
· Féliciter un vendeur en cas d'évaluation
favorable de celui-ci en lui disant qu'une part de sa notation ou de
l'atteinte d'un objectif de l'entreprise provient de la qualité des
informations qu'il a remontée.
Au regard de ces résultats, nous constatons que les
facteurs de motivation susceptibles de d'impliquer les commerciaux dans les
activités de veille commerciale et concurrentielle sont les primes
financières et non financières, les encouragements
fréquents ainsi que la reconnaissance de la part de leurs
différents supérieurs hiérarchiques. Cependant, d'autres
pensent qu'il faut mettre sur pieds des primes et insister beaucoup sur les
reconnaissances écrites, verbales ou encore lors des réunions.
Ceci a été relevé par Wotruba et Mangone qui estiment que
la reconnaissance joue un rôle plus important que le système de
rémunération dans le processus de collecte et de transmission des
informations par les commerciaux. Toutefois, la combinaison de ces deux
facteurs peut être plus importante pour stimuler les commerciaux
à mieux s'impliquer dans les activités commerciales en
générale et de la veille en particulier.
Par conséquent, nous proposons aux différents
responsables marketing et commerciaux non seulement de ne pas spécifier
les récompenses à l'avance mais aussi de supprimer
récompenses exclusivement financières afin de ne pas créer
d'effets pervers (Le Bon ; 2006) et rester dans le cadre de la
déontologie et de l'éthique qui sont indissociables aux
activités d'intelligence économique des entreprises. Nous
proposons aussi aux managers de surprendre les commerciaux lorsque ceux-ci
collectent et transmettent des informations pertinentes et de les
féliciter lors des réunions de rassemblement en la
présence de ces collègues.
1.1.2. Favoriser
l'attitude des commerciaux et la maintenir
Nous proposons que le discours managérial visant
à développer l'attitude des commerciaux envers la veille soit
conciliant. Pour cela :
Nous suggérons donc aux managers qui souhaitent
construire une attitude favorable des commerciaux envers les activités
de veille commerciale et concurrentielle de prendre ses décisions en
fonction du client, vu comme la composante primordiale du fonds de commerce des
entreprises ; de définir une véritable politique de
marketing relationnel en mettant sur pieds un ensemble d'outils destinés
à établir des relations individualisées et interactives
avec les clients en vue de créer et entretenir avec eux des attitudes
positives et durables à l'égard de l'entreprise ; de mettre
à la disposition des commerciaux des gadgets qui seront offerts sous
forme de « cadeau » aux clients pour créer un climat
favorable lors de l'échange. En effet, nous pensons que cette
proposition est pertinente parce que le cadeau peut facilement être
personnalisé et accessible à moindre cout pour ces PME dont l'une
des caractéristiques est la rareté des ressources
financières ; de mettre sur pieds des cartes de
fidélité proposant des réductions à certains
clients. Son avantage peut être à deux niveaux : le client
détenteur de la carte obtient des avantages sur simple
présentation de sa carte et l'émetteur de la carte utilise les
informations comportementales collectées pour déclencher les
actions marketing adaptées ; et enfin, il serait important pour ces
entreprises de créer un club client et s'assurer de son
fonctionnement régulier avec une périodicité rigoureuse
des contacts avec ses membres. Ce club demeure virtuel et ses membres ne sont
reliés entre eux que par l'entreprise qui constitue un
véritable lien entre les membres du club qui sont alors eux-mêmes
interconnectés.
En plus de ceci, nous suggérons :
· Les managers doivent favoriser la remontée de
toutes sortes d'informations du terrain ;
· L'extrême nécessité de l'engagement
des plus hautes instances managériales de l'entreprise ;
· Etablir des instances décisionnelles prenant en
compte le point de vue des commerciaux ;
· Accepter le caractère informel de la veille et
le pardonner aux commerciaux en se félicitant de leur moindre
participation ;
· Faire apprécier et faire comprendre la veille
aux commerciaux en faisant en sorte qu'elle soit d'abord
appréciée et comprise des managers ;
· Maintenir l'intérêt des commerciaux pour
la veille en maintenant l'intérêt de l'entreprise pour les
activités d'intelligence économique.
1.2. Propositions
sectorielles à ces PME pour faire face à la concurrence
grandissante afin de favoriser la motivation et l'attitude des commerciaux aux
activités d'intelligence économique
Au regard des difficultés liées à la
forte concurrence relevée par les commerciaux, il est important pour ces
entreprises d'oeuvrer dans l'action collective en mutualisation leurs efforts
de façon à les permettre de pouvoir constituer une
véritable force à la concurrence grandissante car cela pourrait
permettre à chaque structure d'assurer la pérennité de ces
activités. Nous proposons donc de :
· Mettre en place un réseau d'entreprise (Express
Union-Express Exchange-Emi Money) grâce à un ensemble d'accords de
partenariat ;
· Se mettre ensemble soit pour racheter un
opérateur de téléphonie mobile ou créer un
partenariat de téléphonie mobile avec un opérateur de
n'ayant pas encore d'offre mobile money dans son catalogue surtout ne l'ayant
pas en projet ;
· Digitaliser une partie de la force de vente afin
d'autonomiser les clients grâce aux distributeurs automatiques ;
· Développer le plus possible un réseau de
partenaire sous forme de franchise pour la distribution de son
service ;
· Former les commerciaux sur la façon donc les
activités de veille commerciale et concurrentielle doivent être
menées ;
· Mettre sur pieds des gadgets et cartes de
fidélité qui proposent des réductions à certains
clients
Conclusion du chapitre
L'objectif de ce chapitre était de présenter les
résultats de notre travail qui sont issus du traitement manuel et
automatique des données collectées auprès des commerciaux
interviewés ensuite, nous les avons confrontés avec les
différentes propositions retenues dans le cadre de notre recherche. La
première section avait pour but de présenter les principaux
résultats empiriques obtenus à travers notre guide d'entretien et
leur appréciation par rapport aux propositions de recherche. La
deuxième section quand a elle s'est intéressée aux
différentes implications managériales, apports théoriques
et perspectives de recherche.
Conclusion de la deuxième partie
L'objectif de cette deuxième partie consistait à
analyser la contribution de la force de vente sur les activités
d'intelligence économique dans les PME camerounaises de transfert
d'argent. Le troisième chapitre était consacré à
une présentation du champ d'étude et l'approche
méthodologique de la recherche. Dans une première section, nous
avons fais un état de lieu des PME camerounaises. Ensuite nous avons
présenté le cadre méthodologique de la recherche. Le
quatrième chapitre avait pour but de présenter et analyser les
différents résultats obtenus. Dans une première section,
nous avons présenté l'état de lieux de la pratique des
activités de veille concurrentielle et commerciale par les commerciaux
dans ces entreprises. Par la suite, nous avons présenté les
résultats liés à la motivation et la prise en compte du
changement d'attitude des commerciaux dans les activités de veille
commerciale et concurrentielle. La seconde section était
structurée autour des implications managériales et perspectives
de recherche. Nous avons d'abord présenté, un cadre
managérial permettant de favoriser la contribution des commerciaux aux
activités d'intelligence économique. Ensuite quelques
propositions sectorielles pour permettre à ces PME de faire face
à la concurrence grandissante pour pouvoir favoriser la motivation et
l'attitude des commerciaux aux activités d'intelligence
économique
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Les problèmes de ressources humaines qualifiées
et compétentes dans les activités de veille commerciale et
concurrentielle ainsi que le manque d'informations fiables au niveau du top
management sont autant de difficultés auxquelles sont confrontés
dans un contexte de mondialisation les décideurs des PME africaines en
général et du Cameroun en particulier.
Au regard de la forte concurrence observée dans le
secteur des PME camerounaises de transfert d'argent, il est important
d'apporter des éléments de réponse efficaces et
adaptés à ces entreprises. Pour donc répondre à ce
problème, nous faisons recours à la force de vente qui est un
outil stratégique car elle est en contact permanent sur le terrain avec
des informations importantes servant à prendre des décisions
satisfaisantes. Toutefois, sa contribution aux activités de veille
commerciale et concurrentielle nenécessite qu'un effort marginal car
ces activités font partir de leur mission mais
généralement sous exploitées par les managers.
En soulignant l'importance conjointe de la motivation et de
l'attitude envers cet aspect de leur fonction, il est important de souligner le
rôle-clé que doivent jouer les managers en structurant un contexte
organisationnel approprié. Si les commerciaux ne doivent pas se
soustraire à leur mission de veille sur l'environnement, leur entreprise
ne saurait également échapper à ses responsabilités
car l'action collective, coordonnée et partagée sont au centre du
processus d'intelligence économique.
L'objectif de notre recherche était d'examiner
l'influence de la gestion de la force de vente stratégique sur
l'optimisation des activités de l'intelligence économique dans
les PME de transfert d'argent au Cameroun. Pour cela, nous avons
élaboré un guide d'entretien et interroger neuf (9) commerciaux
répartis dans trois entreprises que sont Express Union, Express Exchange
et Emi Money. Les différents résultats dans leur globalité
montrent non seulement une gestion encore informelle de l'information au sein
de ces entreprises mais aussi un faible niveau d'exécution des
activités de veille concurrentielle et commerciale. Ainsi, il
apparaît qu'un mode de mobilisation de la force de vente sur un certain
type de discours d'entreprise et une certaine méthode de management est
à même de concilier les enjeux et difficultés
inhérents à une veille éthiquement responsable et de
qualité. Ainsi, s'il est important de stimuler et de louer les efforts
de veille des commerciaux, il est également nécessaire de leur
faire comprendre et de leur faire aimer cet aspect de leur fonction. La
construction et le maintien d'une culture de veille et d'éveil sur
l'environnement au sein des entreprises est à ce prix.
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ANNEXES
ANNEXES
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC QUELQUES PERSONNELS RESSOURCES
DES PME CAMEROUNAISES DE TRANSFERT D'ARGENT
THEME I: LE PROBLEME POSE
1) Dans l'exercice de votre activité, quelles sont les
principales missions ou activités dont vous avez la charge au sein de
votre entreprise?
2) Que représentent pour vous les activités de
collecte et transmission des informations sur vos clients et concurrents ?
3) Transmettez-vous les différentes plaintes et
suggestions de vos clients à votre hiérarchie ? Expliquez
4) Comment décrivez-vous la nature des relations que
vous avez avec vos clients ainsi que les produits et/ou services des
concurrents ?
5) Le système de rédaction de rapport est-il
écrit ou oral ? êtes-vous assisté (e) lors de son
élaboration ?
6) Participez-vous à la planification des
activités commerciales de votre entreprise ?
7) Existe-t-il des quotas spécifiques concernant les
rapports ?
8) Pouvez-vous m'expliquez comment se déroulent en
pratique dans votre entreprise les activités de collecte et transmission
des informations sur vos clients et concurrents ?
THEME II : LES MOYENS MIS EN OEUVRE
1- La structure de votre entreprise a-t-elle prévu un
département de marketing ?
2- Y a-t-il un service spécifique qui s'occupe des
activités de collecte et de transmission des informations sur vos
clients et concurrents ?
3- Quels sont les différents mécanismes
(sources) que vous utilisez pour collecter les informations sur vos clients et
concurrents ?
4- L'organisation de votre entreprise a-t-elle prévu
des règles et procédures précises dans qui permettent de
valoriser vos activités de recherche et transmission des informations
sur son environnement ? Si oui comment se déroulent-elles ?
5- Quels sont les facteurs qui peuvent vous poussez à
mieux vous impliquer dans les activités de collecte et de transmission
des informations ?
6- Recevez-vous des formations sur la manière dont les
activités de collecte et de transmission des informations doivent
être accomplies ? quelles en sont les capacités
développées au bout des formations ?
7- Quels sont les outils que vous utilisez pour collecter et
de transmettre les informations sur vos clients et concurrents ?
8- Que pensez-vous de l'état de vos
équipements ?
9- Recevez-vous des récompenses de votre
hiérarchie lorsque les informations transmises ont permis d'atteindre
les objectifs de l'entreprise ? Si oui, sont-elles financières ou non
financières ?
10- Le système de rémunération
influence-t-il votre activité de collecte et transmission
d'information ? Expliquez
THEME III : LES RESULTATS OBTENUS
1- Les informations que vous inscrivez dans ces rapports
améliorent elles votre efficacité sur le terrain?
2- Avez-vous l'impression que les informations transmises
sont-elles réellement prises en compte par votre
hiérarchie?
3- Recevez-vous des précisions apportées par
votre hiérarchie de l'utilisation qu'ils font des informations que
vous leur transmettez?
4- Votre activité de collecte et de transmission des
informations est-elle évaluée ? Expliquez
5- Le fait de collecter des informations qui peuvent
résoudre un problème au sein de votre entreprise vous
confère-t-il un certain pouvoir vis-à-vis des autres membres du
groupe ? Expliquez
6- La collette et la transmission des informations vous
permet-elle de vous sentir important pour votre entreprise ?
7- Avez-vous véritablement confiance à votre
hiérarchie ? Expliquez
THEME IV : LES DIFFICULTES RENCONTREES
1- Collecter et transmettre des informations dans un
environnent fortement concurrentiel n'est pas chose facile. Nous voulons
savoir si tout se passe très bien ? si non y'a-t-il des
difficultés que vous rencontrez régulièrement lorsque vous
souhaitez collecter et transmettre les informations ?
2- Comment votre entreprise peut-elle vous aidez à
mieux vous impliquez dans les activités de collecte et de transmission
des informations sur vos clients et concurrents ?
3- Les moyens financiers ont-ils été disponibles
au moment opportun ?
THEME V : QUELQUES INFORMATIONS SUR
L'ENTREPRISE
1- Quel est votre niveau d'étude ?
2- Depuis combien d'années êtes-vous au sein de
l'entreprise ?
3- Y a-t-il un point important que nous aurons oublié
que vous voulez aborder concernant votre mission de collecte et de transmission
des informations sur vos clients et concurrents ?
Fin de l'entretien, Nous vous remercions grandement pour
votre aimable collaboration.
Table
des matières
AVERTISSEMENT
Erreur ! Signet non
défini.
SOMMAIRE
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
LISTE DES IMAGES
ix
RESUME
x
ABSTRACT
xi
ABSTRACT
xi
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Contexte général de
l'étude
2
2. Problématique de
l'étude
5
3. Objectifs de recherche
8
4. Propositions de recherche
8
5. Intérêt de la recherche
8
6. Revue de la littérature
9
7. Méthodologie et pilotage de la
recherche
10
8. Structure du plan
10
PREMIERE
PARTIE :
CADRE THEORIQUE DE L'INFLUENCE DE LA FORCE DE VENTE
SUR LA PRATIQUE DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
11
CHAPITRE 1 : ANALYSE THEORIQUE DE LA GESTION
DE LA FORCE DE VENTE ET DE L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
13
Section 1 : Organisation et gestion de la
force de vente dans l'entreprise
13
1.1.1. Définition, objectifs et
missions assignés aux vendeurs
14
1.1.2. Typologie
15
1.1.3. Structure et taille de la force de
vente
16
a) La structure par zones
géographiques
16
b) La structure par produit
16
c) La structure par marchés
17
d) La structure mixte
17
1.1.4. La rémunération
18
1.2.1. Le recrutement et la sélection
des vendeurs
19
1.2.2. La formation
19
1.1.3. La motivation
20
1.1.4. L'évaluation
21
Section 2 : Aperçu théorique
concept de l'intelligence économique
22
2.1. Notion de l''intelligence
économique
22
2.1.1. Définitions de l'intelligence
économique
22
2.1.2. Objectifs et fonctions de
l'intelligence économique
23
a) Objectifs
24
b) Fonctions de l'intelligence
économique
24
2.1.3. Processus de l'intelligence
économique
27
2.1.3.1. La surveillance de l'environnement
qui comprend les opérations successives suivantes :
27
a) Identifier les besoins en information
27
b) Recherche d'informations
27
2.1.3.2. L'exploitation des informations
30
a) Traitement et analyse de
l'information
30
b) Sélectionner et valider
l'information
30
c) Stockage et diffusion l'information
30
2.1.3.3. L'optimisation du processus
décisionnel
31
a) la prise de décision
31
b) Protéger l'information
31
c) Les actions d'influence
31
1.1.4. L'intelligence comme prolongement de
la veille stratégique
32
2.2. La veille stratégique comme
composante de l'intelligence économique
32
2.1.1. Définition et finalité
de la veille stratégique
33
2.1.2. La veille technologique
34
1.1.3. La veille concurrentielle
35
1.1.4. La veille commerciale
35
1.1.5. La veille environnementale
35
CHAPITRE 2 :RELATION THEORIQUE ENTRE LA FORCE
DE VENTE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES ENTREPRISES
37
Section 1 : Influence de la motivation sur les
activités de veille commerciale et concurrentielle des commerciaux
37
1. Théories générales
de la motivation
37
1.1. Définitions et
caractéristiques de la motivation
38
1.2. Théories de la stimulation
38
1.2.1. La théorie de
l'équité d'Adams
38
1.2.2. Les théories de la justice
organisationnelle
39
1.3. Théories de l'implication :
la théorie bi factorielle de Herzberg.
39
1.4. Théories de la satisfaction
40
a) La théorie des besoins de
Maslow
40
2. Liens théoriques entre motivation
des commerciaux et les activités de veille commerciale et
concurrentielle
41
2.1. Théorie de l'espérance
comme modèle conceptuel de la motivation des vendeurs contributifs aux
activités de veille commerciale et concurrentielle
41
2.2. Rapport théorique entre la
motivation des commerciaux et les activités de veille commerciale et
concurrentielle
43
Section 2 : Relation théorique entre
l'attitude des commerciaux et les activités de veille concurrentielle et
commerciale
44
1.3. Théories de la persuasion
45
1.3.1. La théorie de la
réponse cognitive
45
a) Théorie de l'action
raisonnée
47
2.2. Rapport théorique entre
l'attitude des commerciaux et les activités de veille commerciale et
concurrentielle
48
2.2.1. L'influence des variables
intra-personnelles
48
2.2.2. L'influence des variables
interpersonnelles
50
DEUXIEME
PARTIE :
APPORTS DE LA DE LA GESTION
DE LA FORCE DE VENTE SUR LES ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE DANS LES PME
DE TRANSFERT D4ARGENT AU CAMEROUN
55
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU CHAMP D'ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
57
Section 1 : Présentation des PME de
transfert d'argent au Cameroun
57
1.1. Situation de la PME camerounaise dans
un contexte de mondialisation
57
1.1.1. Quelques caractéristiques de
la PME camerounaise
57
1.1.2. La Justification du choix des PME de
transfert d'argent comme terrain d'investigation
60
1.1.3. Nécessité pour les PME
de transfert d'argent de renforcer leur système d'intelligence
économique
61
1.2. Quelques informations sur les
différentes entreprises
62
1.2.1. Cas N01 : EXPRESS
UNION
62
a) Présentation
générale de l'entreprise
62
Tableau 4 : Quelques chiffres clés sur
l'entreprise Express Union
64
1.2.2. Cas N02 : EXPRESS
EXCHANGE
65
1.2.2.1. Présentation
générale de l'entreprise
65
1.2.2.2. Services offerts
66
1.2.3. Cas N02 : EMI
MONEY
67
1.2.3.1. Présentation
générale de l'entreprise
67
1.2.3.2. Services offerts
67
1.2.4. Généralités sur
l'organisation de la force de vente dans nos trois cas d'étude
67
1.2.4.1. Synthèses des objectifs
assignés à la force de vente
67
1.2.4.2. Organisation de la force de
vente
68
Section 2 : Cadre méthodologique de la
recherche
68
1.1. Approche de la recherche
68
1.1.1. Choix d'une position
épistémologique
69
1.1.2. Justification de l'approche
qualitative inductive
70
1.1.3. Stratégie de recherche :
études multi-cas
71
1.1.4. Outils de collecte de
données
72
1) Le choix de l'entretien semi-directif
:
72
1. La recherche documentaire
73
2.1. Techniques spécifiques d'analyse
des données qualitatives
74
2.1.1. L'analyse des données
qualitatives : spécificités et caractéristiques
74
2.1.2. Choix de l'analyse de contenu comme
technique d'analyse qualitative des entretiens
74
2.1.2.1. Définitions et objectifs
74
2.1.2.2. Préparation du corpus
75
2.1.2.3. Démarche
générale
76
2.1.3. Catégorisation et codage
76
1.1.4. L'analyse des données
qualitatives à l'aide d'un logiciel
78
a) Principes et objectifs
généraux de l'analyse textuelle automatisée
78
b) L'analyse du texte avec NVivo 10
78
CHAPITRE : 4 INFLUENCE DE LA GESTION DE LA
FORCE DE VENTE SUR LES ACTIVITES D'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
80
Section 1 : Présentation des
résultats et interprétation
80
1. Etat de lieu des pratiques de la veille
commerciale et concurrentielle par les commerciaux dans les PME de transfert
d'argent au Cameroun
80
1.1. Principales missions assignées
par les responsables aux commerciaux et importance des informations pour les
commerciaux.
80
1.2. Quotas d'informations, assistance
hiérarchique et système de rédaction des rapports (T1Q6,
T1Q8, T1Q5)
84
1.3. Pratique des activités de
collecte et transmission des informations sur le marché au sein des PME
de transfert d'argent : une perception des commerciaux (T1Q6).
85
1.4. Moyens mobilisés par les
commerciaux pour collecter et transmettre les informations sur
l'environnement
86
1.4.1. Sur le plan organisationnel (T2OQ1,
T2OQ2, T2OQ4)
86
1.4.2. Principales sources d'informations
les plus solliciter par les commerciaux pour collecter l'information
87
1.4.3. Moyens humains
89
1.4.4. Moyens techniques
90
1.5. Quelques difficultés
rencontrées par les commerciaux dans le cadre de l'exercice de leur
travail
92
2. Influence de la motivation et de
l'attitude sur les activités de veille commerciale et concurrentielle
des commerciaux
94
1.1. Facteurs liés à la
motivation susceptibles d'influencer les commerciaux à mieux s'impliquer
dans les activités de veille commerciale et concurrentielle
94
Section 2 : Implications managériales,
théoriques et perspective de recherche
102
1. Implications managériales,
apport
102
1.1. Cadre managérial permettant de
favoriser la contribution des commerciaux aux activités d'intelligence
économique.
103
1.1.1. Susciter la motivation des
commerciaux et la contenir
103
1.1.2. Favoriser l'attitude des commerciaux
et la maintenir
103
1.2. Propositions sectorielles à ces
PME pour faire face à la concurrence grandissante afin de favoriser la
motivation et l'attitude des commerciaux aux activités d'intelligence
économique
104
2. Apports théoriques
104
3. Perspectives de recherche
105
CONCLUSION GENERALE
107
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
109
ANNEXES
120
Table des matières
124
* 1Premier cabinet
francophone d'intelligence économique et de veille concurrentielle en
Afrique créée en 1995 à Paris, situé à Dakar
au Sénégal. www.sopel.org
* 2ARIS-Intelligence.
L'Intelligence Economique en Afrique. 27 Décembre 2013.
https://www.youtube.com/watch?v=QdGzrPWDdy8
(accès le 20 Aout 2018).
* 3 Les accords de
partenariat économique (APE) sont des
accords asymétriques de libre-échange, axés sur
le développement, entre les pays ou régions d'Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l'Union
européenne (UE).
* 4 Le jeudi 08 novembre 2018
à douala par le Groupement inter patronal du Cameroun sous le
thème « veille, sécurité, influence :
enjeux stratégiques de l'IE en Afrique.
* 5Gaelle Dejo.
Intelligence
économique: un outil pratique au développement de
l'économie camerounaise.27 Mars 2017.
http://www.foretiafoundation.org/intelligence-economique-un-outil-pratique-au-developpement-de-leconomie-camerounaise/(accès
le Aout 04,2018)
* 6 Rapport
préliminaire des principaux résultats publié en janvier
2018
* 7Premier Cabinet
d'Intelligence Economique en Afrique Centrale.
* 8Communauté
économique et monétaire d'Afrique Centrale dont les pays membres
sont le Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale
et Tchad.
* 9
https://www.definitions-marketing.com/glossaire/techniques-et-forces-de-vente/(accès
le 07 octobre 2018).
* 10 Jean-Pierre Dufau :
rapporteur sur l'intelligence économique au sein de la Commission de la
Coopération et du Développement relevant de l'Assemblée
Parlementaire de la Francophonie, session du 6 au 7 Juillet 2010.
* 11 Système
d'intelligence économique (SIE), ensemble de moyens et outils
permettant aux dirigeants de s'informer régulièrement sur les
opportunités et menaces de l'environnement.
* 12Selon Bruno Martinet et
Yves Michel Marti.
* 13 Cette phase est
appelée par Bruno Jarrosson : la phase d'instruction, au cours de
laquelle l'information disponible doit traitée et analysée avec
l'aide des experts.
* 14 Hermel, Laurent. -
Maîtriser et pratiquer la veille stratégique. - Paris : AFNOR,
2001, p. 11.
* 15Rouach, Daniel. - La veille
technologique et l'intelligence économique. - Paris : PUF, 1998
* 16
http://www.doubleveille.com(accès
le 14 octobre 2018).
* 17 Hermel, Laurent. -
Maîtriser et pratiquer la veille stratégique. - Paris : AFNOR,
2001, p. 14.
* 18 Il s'agit des besoins
d'Existence, besoins de sociabilité(Relatedness) et besoins de
développement (Growth).
* 19 World Bank. (2014).
Doing Business 2014: Understanding Regulations for Small and Medium- Size
Enterprises. Washington, DC: World Bank Group.
* 20 ESF. (2009). Le secteur
privé en Afrique, élément essentiel de la croissance
économique.
* 21 World Bank. (2013). Doing
Business 2013: Smarter Regulations for Small and Medium-Size Enterprises.
Washington, DC: World Bank Group.
* 22Forum de la PME
camerounaise, organisé le 24 octobre 2017.par le Groupement
Inter-patronal du Camerounle 24 octobre 2017.
* 23Le dernière
enquêté sur l'emploi et le secteur informel (INS 2010)
révèle que 89,1% des actifs camerounais sont employés dans
l'informel, soit environ 9,2 millions de personnes.
* 24 Traduction proposée
par Bardin
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