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Menaces anthropiques sur milicia exelsa. (welw) c.c berg dans la plaine du Litime (sud-ouest Togo)


par Hala MAGBENGA
Université de Lomé - Master 2016
  

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Conclusion et suggestions

Conclusion générale

Cette étude a permis de faire un inventaire du Milicia excelsa et d'identifier les formes de pression humaines ainsi que les efforts de gestion de l'espèce. En, effet au terme de cette étude 84 pieds adultes de Milicia excelsa ont été comptés. Les classes de diamètres et de hauteurs ont été effectuées par formation végétale, les classes moyennes sont dans l'ensemble les plus dominantes. Les densités et les surfaces terrières par formation végétale et par canton calculées sont également faibles. En somme l'hypothèse H1 selon laquelle le potentiel de Milicia excelsa est faible dans le Litimé trouve sa justification.

Les formes de pression humaines sont caractérisées par trois principaux facteurs. Il s'agit de l'exploitation, des feux de végétation et les défrichement culturaux. L'exploitation est le facteur principal de la dégradation de Milicia excelsa, il est impliqué à l'ordre de 75 % et est marqué par la production des formes de sciages. Les feux de végétation viennent en seconde position (20 %) et impactent essentiellement les jeunes individus, enfin les défrichements culturaux (5%). Ce qui confirme l'hypothèse H2 selon laquelle l'exploitation, les feux de végétation et les défrichement culturaux sont les principaux facteurs de vulnérabilité du Milicia excelsa.

Les efforts de gestion sont entrepris pour conserver Milicia excelsa dans le Litimé, mais ces efforts sont très limités et ne fournissent pas encore les résultats escomptés. Il s'agit entre autres de la protection des jeunes plants, du contrôle des agents forestiers, de la sensibilisation de la population et de la conservation de Milicia excelsa comme bois sacré. L'hypothèse H3 qui stipule que les efforts de gestion durable de Milicia excelsa sont peu efficaces et très limités trouve sa justification.

Les résultats auxquels l'étude a abouti restent en partie ouvert dans la mesure où les connaissances sur la génétique et sur la régénération de l'iroko sont incomplètes. Un champ d'étude reste ouvert surtout à l'endroit des botanistes afin de compléter les connaissances sur Milicia excelsa pour pérenniser l'existence de l'espèce. Il est également nécessaire de poursuivre les recherches afin de :

Ø Caractériser la dynamique du Milicia excelsa

Ø Evaluer la disponibilité de l'espèce à l'échelle nationale

Ø Quantifier les divers usages dans le pays et l'ampleur de son exploitation en bois d'oeuvre et de service ;

Ø Déterminer la possibilité d'installation des plantations de Milicia excelsa.

Suggestions

ü L'organisation des paysans pour le reboisement et la protection des jeunes plants.

L'organisation des paysans pour un reboisement réussi nécessite trois facteurs primordiaux : la terre, le capital et la stratégie. Les uns peuvent entreprendre des parcelles de reboisement individuel à condition qu'ils aient la terre, les moyens nécessaires et les stratégies adaptées. D'autres peuvent opter pour le reboisement collectif surtout si les facteurs sont individuellement limités. Dans ce cas la formation des groupements est d'une importance capitale et procure assez d'avantages (aides financières, matérielles, techniques). Les paysans doivent aussi protéger les jeunes plants dans les cacaoyers, les caféiers et les champs des produits vivriers et à les utiliser rationnellement (conservation, entretien, régénération, reboisement).

ü L'association des acteurs du marché du bois d'oeuvre aux prises de décisions relatives au Milicia excelsa.

Les acteurs du marché doivent être associés à la prise de décision touchant l'exploitation de l'iroko car quoiqu'on dise leur avenir en dépens. Les bûcherons doivent penser à une gestion plus rationnelle de la denrée qui se raréfie d'années en années. Quant aux commerçants, il serait souhaitable qu'ils s'organisent en association pour penser eux-mêmes à une éventualité de mise en place des plantations pour sécuriser leur activité dans l'avenir.

ü Redéfinir le rôle des agents forestiers

Les responsables forestiers doivent être des éducateurs et des organisateurs des collectivités plutôt que des policiers, ils doivent recevoir des formations en sociologie, en droit et en sylviculture. Ceci leur permettra d'être acceptés par les populations locales car les relations entre les populations et le département des forêts se ramènent souvent à des hostilités et à une méfiance réciproque.

ü Redéfinition de la politique de l'Etat en matière d'exploitation du Milicia excelsa

L'Etat togolais, par l'intermédiaire du ministère de l'environnement et des ressources forestières,doit renforcer les lois sur l'exploitation de Milicia excelsa. L'autorisation des permis de coupes surMilicia excelsa doit être extrêmement limitée. L'Etat peut décréter un moratoire de 10 ou 20 ans sur l'exploitation du Milicia excelsa et mettre des moyens financiers à la disposition de l'ODEF pour une recherche plus poussée sur la régénération de l'iroko afin de promouvoir son reboisement.

ü La sensibilisation de la population sur la conservation du Milicia excelsa

Les agents forestiers et les organes comme l'ODEF et autres intervenants dans la protection de l'environnement doivent sensibiliser la population sur le bien-fondé de la conservation de l'iroko.Une gestion participative doit être instaurée pour une meilleure protection et conservation de l'iroko.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo