Conclusion et suggestions
Conclusion générale
Cette étude a permis de faire un inventaire du
Milicia excelsa et d'identifier les formes de pression humaines ainsi
que les efforts de gestion de l'espèce. En, effet au terme de cette
étude 84 pieds adultes de Milicia excelsa ont été
comptés. Les classes de diamètres et de hauteurs ont
été effectuées par formation végétale, les
classes moyennes sont dans l'ensemble les plus dominantes. Les densités
et les surfaces terrières par formation végétale et par
canton calculées sont également faibles. En somme
l'hypothèse H1 selon laquelle le potentiel de Milicia excelsa
est faible dans le Litimé trouve sa justification.
Les formes de pression humaines sont
caractérisées par trois principaux facteurs. Il s'agit de
l'exploitation, des feux de végétation et les défrichement
culturaux. L'exploitation est le facteur principal de la dégradation de
Milicia excelsa, il est impliqué à l'ordre de 75 % et
est marqué par la production des formes de sciages. Les feux de
végétation viennent en seconde position (20 %) et impactent
essentiellement les jeunes individus, enfin les défrichements culturaux
(5%). Ce qui confirme l'hypothèse H2 selon laquelle l'exploitation, les
feux de végétation et les défrichement culturaux sont les
principaux facteurs de vulnérabilité du Milicia
excelsa.
Les efforts de gestion sont entrepris pour conserver
Milicia excelsa dans le Litimé, mais ces efforts sont
très limités et ne fournissent pas encore les résultats
escomptés. Il s'agit entre autres de la protection des jeunes plants, du
contrôle des agents forestiers, de la sensibilisation de la population et
de la conservation de Milicia excelsa comme bois sacré.
L'hypothèse H3 qui stipule que les efforts de gestion durable de
Milicia excelsa sont peu efficaces et très limités
trouve sa justification.
Les résultats auxquels l'étude a abouti restent
en partie ouvert dans la mesure où les connaissances sur la
génétique et sur la régénération de l'iroko
sont incomplètes. Un champ d'étude reste ouvert surtout à
l'endroit des botanistes afin de compléter les connaissances sur
Milicia excelsa pour pérenniser l'existence de l'espèce.
Il est également nécessaire de poursuivre les recherches afin de
:
Ø Caractériser la dynamique du Milicia
excelsa
Ø Evaluer la disponibilité de l'espèce
à l'échelle nationale
Ø Quantifier les divers usages dans le pays et
l'ampleur de son exploitation en bois d'oeuvre et de service ;
Ø Déterminer la possibilité
d'installation des plantations de Milicia excelsa.
Suggestions
ü L'organisation des paysans pour le reboisement
et la protection des jeunes plants.
L'organisation des paysans pour un reboisement réussi
nécessite trois facteurs primordiaux : la terre, le capital et la
stratégie. Les uns peuvent entreprendre des parcelles de reboisement
individuel à condition qu'ils aient la terre, les moyens
nécessaires et les stratégies adaptées. D'autres peuvent
opter pour le reboisement collectif surtout si les facteurs sont
individuellement limités. Dans ce cas la formation des groupements est
d'une importance capitale et procure assez d'avantages (aides
financières, matérielles, techniques). Les paysans doivent aussi
protéger les jeunes plants dans les cacaoyers, les caféiers et
les champs des produits vivriers et à les utiliser rationnellement
(conservation, entretien, régénération, reboisement).
ü L'association des acteurs du marché du
bois d'oeuvre aux prises de décisions relatives au Milicia
excelsa.
Les acteurs du marché doivent être
associés à la prise de décision touchant l'exploitation de
l'iroko car quoiqu'on dise leur avenir en dépens. Les bûcherons
doivent penser à une gestion plus rationnelle de la denrée qui se
raréfie d'années en années. Quant aux commerçants,
il serait souhaitable qu'ils s'organisent en association pour penser
eux-mêmes à une éventualité de mise en place des
plantations pour sécuriser leur activité dans l'avenir.
ü Redéfinir le rôle des agents
forestiers
Les responsables forestiers doivent être des
éducateurs et des organisateurs des collectivités plutôt
que des policiers, ils doivent recevoir des formations en sociologie, en droit
et en sylviculture. Ceci leur permettra d'être acceptés par les
populations locales car les relations entre les populations et le
département des forêts se ramènent souvent à des
hostilités et à une méfiance réciproque.
ü Redéfinition de la politique de l'Etat
en matière d'exploitation du Milicia excelsa
L'Etat togolais, par l'intermédiaire du
ministère de l'environnement et des ressources forestières,doit
renforcer les lois sur l'exploitation de Milicia excelsa.
L'autorisation des permis de coupes surMilicia excelsa doit être
extrêmement limitée. L'Etat peut décréter un
moratoire de 10 ou 20 ans sur l'exploitation du Milicia excelsa et
mettre des moyens financiers à la disposition de l'ODEF pour une
recherche plus poussée sur la régénération de
l'iroko afin de promouvoir son reboisement.
ü La sensibilisation de la population sur la
conservation du Milicia excelsa
Les agents forestiers et les organes comme l'ODEF et autres
intervenants dans la protection de l'environnement doivent sensibiliser la
population sur le bien-fondé de la conservation de l'iroko.Une gestion
participative doit être instaurée pour une meilleure protection et
conservation de l'iroko.
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