1.3.1.2. Les communautés
végétales
Une communauté végétale est le
résultat de l'interaction des facteurs biotiques et abiotiques.
Cependant, la connaissance des événements historiques qui ont
influencé les communautés (feu, pâturage, inondations,
etc.), est fondamentale pour la compréhension de leur organisation dans
l'écosystème.
Une communauté est une association de populations de
diverses espèces qui interagissent les unes avec les autres et avec les
caractéristiques physiques de leur habitat. Toutes les espèces
d'une communauté interagissent donc entre elles directement ou
indirectement et sont contrôlées par les mêmes contraintes
environnementales. La façon dont se forment et évoluent les
communautés végétales a été décrite
par plusieurs auteurs suivant différentes théories sur les
processus écologiques et les facteurs qui les influencent.
Grime (1979) ajoute à la théorie des
communautés végétales, la description de
stratégies suivies par les plantes pendant la succession et
basées sur les niveaux particuliers d'adaptation aux perturbations et au
stress. Lortie et al. (2004) ont proposé une définition plus
récente dans laquelle la structure et la composition des
communautés végétales sont déterminées par
l'interaction entre les différents processus ou filtres, stochastiques
(événements biogéographiques, limites à la
dispersion), abiotiques (tolérance physiologique des espèces aux
conditions environnementales) et biotiques (interactions plante/plante ou avec
d'autres organismes).
1.3.1.3. Notion de succession
Une caractéristique fondamentale des systèmes
écologiques est leur dynamisme. Une observation même superficielle
nous montre qu'un sol nu se couvre peu à peu de végétation
et qu'un champ abandonné est progressivement envahi par des herbes,
vivaces, puis par des arbustes et enfin par des arbres (Guinochet, 1973). Il en
résulte que la dynamique naturelle des groupements
végétaux va généralement des structures simples
vers des structures complexes.
Ce phénomène de colonisation d'un milieu par les
êtres vivants et de changement de flore au cours du temps est
désigné sous le nom du «succession ». Les
modèles de successions végétales ont été
élaborés par Clements (1916) sous l'angle des changements qui
s'opèrent dans le système écologique depuis un état
initial jusqu'au stade ultime dit «climacique » (Marage, 2004). Ce
processus de succession, traduit donc en fait une évolution
générale de l'écosystème stationnel, dans sa
structure et son fonctionnement, et équivaut finalement à une
succession écologique globale, répondent à deux
possibilités (Lacoste et Salanon, 2001) :
· Les successions primaires : les
successions dites primaires ont pour origine l'implantation des organismes dans
un biotope vierge, c'est-à-dire par colonisation progressive d'un
substrat brut (sans sol constitué), au cours d'une « phase
pionnière ». Elles concernent aussi les stations
antérieurement occupés par des organismes, mais ayant fait par la
suite l'objet d'une dégradation (érosion par exemple), avec
remise à nu de la roche mère.
· Les successions secondaires :
correspondent à un processus de reconstitution d'une
végétation préexistante après sa destruction totale
ou partielle, donc à partir d'un stade quelconque de la dynamique
supposée naturelle, mais sur sol déjà constitué.
Elles concernent des stations ayant subi antérieurement l'influence des
facteurs perturbateurs.
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