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Exploitation des especes lignieuses dans les mangroves du bois des singes (Douala - Cameroun) enjeux et impacts environnementaux


par Yannick Patient Chuitcheu Nitcheu
Université de Douala - Master 2 2020
  

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7) Conception traditionnelle de la gestion des terres

Le foncier est généralement considéré comme une entité vivante et habitée dedivinités, pour d'autres une chose naturelle, créée par Dieu d'après Alloke et Isoko (1991) dans leur ouvrage « Le rapportentre le terme financier et le terme de l'arbre ». Cette vision peut être assimilée à la conception traditionnelle sénégalaise, qui accorde au foncier uncaractère sacré.

Dans ce même ordre d'idées, Trincaz (1980) identifie un ensemble d'interdits qui étaient mis en place et transmis de génération en génération pour maintenir l'équilibre de l'écosystème. Ainsi, les animistes interdisaient la coupe de certaines plantes qui étaient considérées comme les réceptacles de génies, et, protégeaient les lieux qui les abritaient.

Généralement, les premiers habitants d'un espace entretiennent une alliance avec les divinités. Si bien que, pour vivre dans ce terroir, il faut se soumettre aux règles établies et éviter de le souiller par des actes répréhensibles, pouvant provoquer leur courroux.

Cet aspect n'est pas le seul fait des animistes, car, selon OuldKhtour (2000) la « charria » énonce certains principes « dont le premier est fondé sur le caractère collectif et l'usage commun des ressources....».

8) Etat de la recherche par rapport à la pression foncière

Marie-Christine C, dans le même sillage aborde le rapport entre population et ressources aquatiques. En effet, elle fait la remarque selon laquelle la croissance démographique de la population ouest africaine a conduit à l'émergence de nouvelles formes d'exploitation des milieux aquatiques. Cette croissance rapide et massive des populations littorales s'est traduite par une pression accrue sur le capital halieutique alors même que les conditions de l'environnement se détériorent. L'auteur montre que cette situation paradoxale a conduit à l'exacerbation des tensions entre communautés des pêcheurs. Son travail est une contribution géographique aux débats sur la gestion et l'appropriation des ressources halieutiques, les enjeux fonciers halieutiques en Afrique de l'Ouest.

La question des ressources foncières a également retenu l'attention de Jean Cavailhes et al. (2011). Dans leur travail, les auteurs montrent comment le développement économique et les changements sociologiques qui l'accompagnent concourent à des conflits d'usage des ressources foncières, en particulier les terres dédiées à l'agriculture. Ils montrent comment le patrimoine foncier agricole s'amenuise au profil de l'urbanisation en Europe ; ce qui ne manque pas de créer des tensions entre les exploitants agricoles et les nouveaux acteurs qui détiennent la puissance financière pour acheter les terres. A côté de ces deux dynamiques conflictuelles, les auteurs évoquent un troisième qui milite pour la cause environnementale ; ce qui rend très complexe la gestion du foncieren Europe et plus particulièrement en France. Globalement, leur thématique traite du capital foncier pris entre trois dynamiques conflictuelles : agricole, urbaine et forestière. La liste des thématiques développées sur le foncier s'étend avec les travaux de Catherine Herrera (2010) et de Bernard Bonnet (2001).

Pour Bonnet, les problèmes fonciers se posent de plus en plus en termes de sécurisation des droits des différents groupes d'usage et le renforcement des modes de gestion intercommunautaire des ressources communes. Pour lui, les agricultures sahéliennes se caractérisent en effet par des systèmes d'exploitation familiaux fragiles. Les systèmes fonciers initialement basés sur un accès négocié au foncier sont entrés en crise depuis les années soixante-dix sous l'influence de divers facteurs démographiques, politiques et juridiques. Face à cette crise, différentes expériences tentent de mettre en oeuvre des mesures alternatives. L'auteur essaie d'apporter quelques solutions après avoir présenté des situations concrètes rencontrées au Burkina Faso et au Tchad.

Catherine Herrera quant à elle montre que la question foncière apparaît comme un élément crucial dans la gestion des espaces. Elle montre que les dysfonctionnements spatiaux3(*) et socioéconomiques4(*) ont conduit les collectivités locales en charge des problèmes de gestion de l'espace à réinterroger leur rapport à l'espace. Le désir d'une intervention plus forte sur les ressources foncières se fait d'une façon plus prégnante dans les discours des acteurs politiques en charge de cette question. L'oeuvre soulève également la difficulté à laquelle se heurtent les acteurs politiques face à la propriété foncière privée dans les territoires de montagnes Alpines. Cette thématique s'inscrit également dans le cadre de la gestion foncière en crise entre acteurs locaux, publics et privées.

Toujours dans la même logique, l'AOPP (2005) montre qu'à l'heure actuelle, l'un des problèmes les plus épineux pour le développement de l'agriculture familiale, mais aussi pour le maintien de la paix sociale dans les zones rurales et périurbaines est celui du foncier rural. A ce sujet, l'organisation s'inquiète : "la compétition pour l'accès à la terre s'intensifie de jour en jour sous les effets conjugués de la croissance démographique, de la pression agricole et pastorale sur les ressources, de la fréquence des déficits pluviométriques et de la dégradation de l'environnement". Des exploitations familiales sont en péril, les législations existantes et les pratiques administratives actuelles se révèlent inefficaces et coexistent toujours avec des droits coutumiers de moins en moins adaptés aux contraintes du milieu. L'AOPP dresse un tableau sombre de la question foncière au Mali et tente de proposer des solutions pour une gestion pacifique des ressources foncières au Mali.

Certaines études ont également porté sur la question foncière au Cameroun et à l'Extrême-Nord. C'est notamment les travaux de Garga Amadou et Al (2012) qui ont montré que l'augmentation de la population de Maroua suite à l'avènement de l'Université, a entrainé une demande croissance en terre ; ce qui a induit la transformation de l'espace périurbain de la ville. Cette thématique s'inscrit dans le cadre de la pression foncière et la raréfaction du capital terre et la conséquence qui en découle est celle de l'affectation des nouvelles activités aux terres agricoles.

Par ailleurs, Abdoulaye et al (2010) dans la même logique ont abordé la question de la crise des ressources foncières notamment l'espace maraicher dans la périphérie de Maroua et plus précisément à Godola, KODEK, Ngassa et Bao Hossere.

Sougnabe et al, (2010) quant à eux ont analysé le système foncier et plus précisément les modes de transfert de droit foncier. C'est une étude ethnographique qui a porté sur les terroirs de savane choisis au Cameroun, Tchad et la RCA.

Kaldaoussou Paul et YakubuMammanKafinta (2011) ont abordé le thème de pression sur les ressources pastorales et les stratégies d'adaptation des éleveurs. Ils sont partis de l'hypothèse selon laquelle les pressions naturelles et anthropiques entrainent la dégradation des ressources pastorales et par conséquent, les éleveurs ont développé des stratégies pour résister à cette pression afin de viabiliser l'activité pastorale qui est capitale dans les zones de savane

Dans l'ensemble tous ces auteurs abordent la question de l'exploitation des écosystèmes ainsi que les impacts environnementaux. La particularité de notre travail réside dans le fait que, aucun auteur n'a encore abordé la thématique du rapport entre les ressources exploitées et les risques encouru dans notre zone d'étude. Par ailleurs, la zone d'étude n'a fait l'objet d'aucune publication scientifique ; ce qui est une motivation supplémentaire pour ce travail. Par ailleurs, le thème a suscité le débat scientifique.

5. PROBLEMATIQUE :

L'importance de l'écosystème à mangrove est reconnu aussi bien au niveau mondial que national, ceci grâce à ses fonctions divers .Dans cette forte contribution, l'écosystème à mangrove à travers ses espèces ligneuses du bois des singes est l'un des plus important du pays si l'on tient compte des dynamiques impulsées sur elle par les populations locales. En effet, les espèces ligneuses de la mangrove du bois des singes attirent non seulement des débrouillards mais aussi des individus en quête d'un lopin de terre venant d'horizon divers et de tout ordre. C'est dans cette optique qu'une règlementation stricte doit être mise en place pour ces zones et veiller scrupuleusement à leur respect.

Malgré l'importance que les hommes accordent aux espèces ligneuses de la mangrove, la problématique de son exploitation suscite de nombreuses interrogations .Si nous jetons un regard synoptique sur cette relation, on constate qu'il y a lieu de s'inquiéter sur les impacts induit par les populations riveraines sur l'écosystème à mangrove .Ces effets sont visible sur l'environnement naturel et humain du bois des singes qui abrite aussi l'une des quantités importante de la population de Douala. Aussi on comprend qu'il s'agit d'une relation préoccupante car elle prend de l'ampleur .Ceci de part la régression des espèces ligneuses suite à leur prélèvement irrationnelle.

Au regard de ces problèmes que cause l'exploitation anarchique des espèces ligneuses de la mangrove du bois des singes en particulier et sur le littoral camerounais en général, force est de constaté qu'elle est susceptible d'engendrer des dégâts naturels et humains importants. Mais aussi de générer une certaine modification de notre écosystème. Malgré cette situation l'exploitation impulse un véritable dynamisme socio-économique dans le milieu concerné et même dans toute la ville.

* 3 Progression de la diffusion spatiale de l'urbanisation au détriment des terres agricoles et naturelles notamment par la hausse de la pression foncière ; banalisation des paysages, étalement urbain.

* 4 Exclusion des populations les fragiles, résultat d'une offre trop limitée ou d'une demande trop importante.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"