2)L'action de la
société civile.
Le milieu de mangrove est caractérisé par une
forte productivité biologique qui se traduit par une importante
biodiversité profitable à de nombreuses espèces animales
et végétales. Il offre ainsi d'abondantes ressources en bois et
produits halieutiques et des terres faisant l'objet de diverses
spéculations. En outre, il sert de refuge à de nombreuses
espèces menacées, constitue un maillon essentiel du parcours de
l'avifaune migratrice et contribue à la protection des rivages.
Cependant, l'exploitation intensive des ressources de cet
écosystème par les populations a atteint aujourd'hui un seuil
critique. Cette situation conduit à une dégradation
accélérée de l'écosystème et
nécessite la mise en place des règles de gestion durables
basées sur une meilleure connaissance de la situation actuelle et une
large concertation des acteurs impliqués, en particulier les ONG
spécialisées dans la protection des mangroves.
Bien que le développement des activités
extractives et la croissance urbaine posent le problème de
prévention des solutions dans ce milieu, les ONG régionales,
nationales et internationales, à travers leur conscientisation sur le
statut et les valeurs économiques, écologique et socioculturelles
des mangroves, oeuvrent pour la facilitation des interventions de restauration
ou de conservation des écosystèmes de mangrove du Cameroun. A cet
effet, les activités menées jusqu'ici par ces ONG sont pour la
majorité axées sur le développement d'une base de
connaissance sur les valeurs, les statuts écologiques et de gestion de
l'écosystème de mangrove d'une part, et la mise en place des
conditions motivantes pour la gestion des mangroves à l'échelle
locale par les populations riveraines d'autre part. Ces ONG en particulier
celles du RCM se sont fixé pour objectif, la conservation, la gestion et
l'exploitation durable des ressources floristiques et fauniques des mangroves
en vue de répondre aux besoins locaux et nationaux des
générations présentes et futures.
C'est ainsi que le RCM, à travers ses sept (07)
groupes de contact zonaux et avec l'aide des ONG membres du réseau,
établis dans la région du littoral camerounaise, a oeuvré
pour l'évaluation des informations sur la mangrove de l'estuaire du
Cameroun pour ce qui est de son étendue et ses valeurs. Le RCM oeuvre
aussi pour la vulgarisation de la population et pour la restauration des
mangroves dégradées autour de Douala.
Par ailleurs, la Cameroon Environnemental Watch (C.E.W) a
mené en 2007 un programme intitulé « pleins feux sur la
mangrove » qui a consister en une sensibilisation en masse dans des
lycées, des universités sur une meilleure connaissance de
l'écosystème mangrove et son importance. Il s'est
également agit de la mise en place d'une pépinière de
propagules, fruits des palétuviers.
De même, la CameroonWildlife Conservation Society
« CWCS), chargée de la protection de la réserve
naturelle de Douala-Edéa a collaboré avec la FAO dans le projet
« gestion participative de la diversité biologique des
écosystèmes de mangroves au Cameroun » au cours duquel
elle a introduit dans la localité de Yoyo, des fours
améliorés pour réduire la consommation du bois. A
côté de celle-ci, plusieurs autres ONG veillent sur la mangrove au
Cameroun à l'instar de l'Association pour la Protection des
EcosystèmeMarins, Côtiers et des zones humides (APEMC),
l'Associations de lutte pour la Protection l'Environnement (ODHPE) entre
autres.
La participation de toutes ces actions entreprise par les ONG
est que, rien de concret n'est jusqu'ici entrepris pour le cas particulier du
marais à mangrove du bois des singes. La population ici est
livrée à elle-même et ses seules activités à
cet effet se limitent aux formes d'associations liée au
développement économique d'exploitant de bois du Bois Des Singes
où ceux-ci se réunissent en groupes de cinq à dix
personnes, travaillant conjointement dans le butd'exploité le maximum de
bois et se partagent les bénéfices.
Pour ce qui est de la gestion de l'environnement, les
populations se préoccupant de leur bien, être se sont
organisées en comités de développement au sein desquels se
déroulent les travaux d'investissement humain, la sensibilisation des
populations sur les maladies hydriques, les travaux d'assainissement des points
d'eau et la collecte des ordures ménagères dans les lieux du
quartier où le service de la collecte des ordures ne peut
accéder.
|