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DÉDICACE
Je dédie ce document àMme Coulibaly
née Hadiza YacoubaAmadou.
REMERCIEMENTS
Nous tenons en tout premier lieu à remercier
ALLAH Le Très Haut, Le Miséricordieux, Le Très
Miséricordieux pour nous avoir gratifié de la vie et
nous avoir permis de mener notre parcours académique en très
bonne santé et dans des bonnes conditions.
Nos remerciements vont à l'endroit de M. Issaka
EL HADJI Karimou qui, malgré ses nombreuses occupations nous a
honorés en acceptant de diriger notre travail. Ses conseils
éclairés nous ont été d'une aide
considérable dans l'élaboration de ce document, aussi est-il
normal de lui attribuer les mérites pouvant découler de ce
travail, les imperfections n'étant exclusivement imputables qu'à
notre propre personne.
Nos remerciements vont également
à l'égard de:
Tous les membres de notre famille : Dr Yacouba Amadou
Habibou, Yacouba Amadou Ramatou, Yacouba Amadou Aïssata, Yacouba Amadou
Moubarak et tous ceux qui suivent.
À notre cher Papa M. Yacouba Amadou,
celui-là qui nous aura forgé entre le marteau de la
persévérance et l'enclume de la sollicitudeetdont l'un des fruits
est entrain de tendre vers sa maturité. À nos deux mères
Amina Moutari et Amina Kalla.
À notre relecteur et papa M. Boly
Alhassane qui a bien voulu nous apporter son aide combien
précieuse.
À tous nos camarades de promotion avec qui nous avons
partagé ces quatre (04) années de formation et à qui nous
serons à jamais liés. À tous les membres du corps
administratif et professoral de l'École Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM).
À tous ceux qui de près ou de loin, d'une
façon ou d'une autre ont été d'une aide quelconque dans
l'élaboration de ce document.
Nous vous sommes infiniment reconnaissants.
Liste des sigles et abréviations
AMR: Avis de Mise en Recouvrement
APD: Aide Publique au
Développement
CA: Chiffre d'Affaires
Franc CFA: Franc de la
Communauté Financière d'Afrique
CGI: Code General des Impôts
CM: Conseil des Ministres
CREPMF: Conseil Régional de
l'Épargne Publique et des Marchés
Financiers
CV: Cheval Vapeur
DADC: Direction des Affaires
Domaniales et Cadastrales
DC/E: Direction de la
Comptabilité et des Études
DCF/E: Direction du Contrôle
Fiscal et des Enquêtes
DGE: Direction des Grandes
Entreprises
DGI: Direction
Générale des Impôts
DISQ: Direction de l'Inspection de
Service et de la Qualité
DLC/RI: Direction de la
Législation, du Contentieux et des Relations
Internationales
DME: Direction des Moyennes
Entreprises
DRI/CUN: Direction Régionale
des Impôts de la Communauté Urbaine de Niamey
DUDHC: Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen
ENA: École Nationale
d'Administration
ENAM:École Nationale
d'Administration et de Magistrature
FMI: Fonds Monétaire
International
IDE : Investissements Directs
Étrangers
IGR: Impôt General sur le
Revenu
IMF: Impôt Minimum Forfaitaire
INS: Institut National de la
Statistique
IRVM: Impôt sur les Revenus
des Valeurs Mobilières
ISB: Impôt Sur les
Bénéfices
ITS: Impôt sur les
Traitements et Salaires
MF: Ministère des
Finances
NIF: Numéro d'Identification
Fiscale
OCDE: Organisation de
Coopération et de Développement Économique
OMD: Objectifs du Millénaire
de Développement
OIT: Organisation Internationale du
Travail
PED: Pays En Développement
PIB: Produit Intérieur Brut
RAR: Reste À Recouvrer
RCCM: Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier
TAP: Taxe d'Apprentissage
TCFGE: Taxes sur Certains Frais
Généraux des Entreprises
TP: Taxe Professionnelle
TUA: Taxe Unique sur les Assurances
TVA: Taxe sur la Valeur
Ajoutée
UEMOA: Union Économique et
Monétaire Ouest Africaine
Listes des tableaux et graphiques
Liste des tableaux :
No et titres des tableaux
|
page
|
Tableau 1 : taux de pression fiscale en UEMOA de 2010 à
2015
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42
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Tableau 2 : contribution du secteur informel aux recettes de la
DGI.
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45
|
Tableau 3 : récapitulatif général des agents
de la DGI au 25/10/2016
|
53
|
Tableau 4 : impact des exonérations d'impôts sur les
recettes de la DGI
|
62
|
Tableau 5 : recettes des impôts sur le revenu (en millions
de francs CFA)
|
67
|
Tableau 6 : recettes des impôts et taxes sur les biens et
services de 2012 à 2016
|
70
|
Tableau 7 : évolution des autres recettes fiscales de la
DGI de 2012 à 2016
|
78
|
Tableau 8 : évolution des recettes fiscales de la DGI de
2012 à 2016
|
80
|
No et titres des graphiques
|
page
|
Graphique 1 : représentation graphique de la courbe de
Laffer
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39
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Graphique 2 : part du secteur informel dans le PIB
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44
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Graphique 3 : statut de pauvreté au Niger
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50
|
Graphique 4 : part de l'agriculture dans le PIB du Niger
|
52
|
Graphique 5 : répartition agents DGI selon le grade
|
54
|
Graphique 6 : évolution des recettes des impôts sur
le revenu de 2012 à 2016
|
69
|
Graphique 7:évolution des recettes des impôts et
taxes sur les biens
|
76
|
Graphique 8 : variation des montants des autres impôts
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79
|
Graphique 9 : évolution des recettes fiscales de la DGI de
2012 à 2016
|
81
|
Liste des graphiques :
Avertissement
Nous tenons à attirer l'attention du lecteur sur le
fait que les recettes budgétaires sont multi composantes. En effet,
elles sont constituées des recettes fiscales, des recettes non fiscales,
des dons et legs, des emprunts... Faire une étude sur les recettes
budgétaires reviendrait, en principe, à étudier une
à une toutes ses composantes. Néanmoins, dans le cadre de notre
étude, pour des raisons académiques notamment la conciliation
entre les cours, les évaluations et les recherches et rédaction
du mémoire, le temps ne peut nous permettre de mettre en revue toutes
ces composantes. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de limiter
notre étude sur les recettes fiscales, et plus précisément
celles de la Direction Générale des Impôts (DGI) sur la
période allant de 2012 à 2016.
INTRODUCTION
Les pays en développement, notamment ceux de l'Afrique
de l'Ouest, font face à une nécessité accrue de
mobilisation de ressources financières additionnelles pour faire face
aux besoins sans cesse grandissants de leurs populations. En effet, la
récente crise économique de 2008 a mis en exergue la
précarité des économies des PED1(*) dépendants des aides
extérieures en général et du Niger en particulier. La
nécessité d'accroitre les ressources financières propres
et pérennes est ainsi soulignée, pour constituer le tremplin du
développement socio-économique.
Une brève analyse des recettes fiscales des pays de
l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) situe le
Niger au rang des pays ayant le plus bas niveau de recettes fiscales. En effet,
selon les données de l'Institut National de la Statistique (INS)2(*), la pression fiscale du Niger
était de 16.9% en 2011 et en moyenne de 15.22% sur la période
allant de 2011 à 2014, en dessous de la moyenne de l'UEMOA qui est de
16.6% sur la même période. L'analyse des principales sources de
recettes a permis de constater qu'après les différentes
réformes institutionnelles et fiscales, une amélioration des
recettes s'est produite. Il s'en est suivi une augmentation
régulière du niveau des recettes fiscales, et par voie de
conséquence des recettes budgétaires.
En outre, les différentes crises économiques
mondiales ont montré le danger que fait peser une dépendance
excessive des économies africaines vis-à-vis des financements
extérieurs. La majorité d'entre elles qui se basent sur
l'exportation des matières premières demeurent vulnérables
aux chambardements des marchés desdites matières premières
comme c'est le cas pour le Niger avec l'uranium qui constituait 74.8%, 62.5% et
54.9% respectivement en 2011, 2012 et 2013 de ses exportations totales. De
plus, le Niger comme nombres de pays exportateurs de matières
premières a accumulé un déficit extérieur chronique
de la balance commerciale et de la balance courante ces dernières
années.
Au demeurant, après la dernière crise mondiale
de 2008, l'évolution des IDE à destination de l'Afrique et du
reste du monde en développement est incertaine à moyen terme. On
constate également une diminution importante des aides en provenance des
pays de l'OCDE. Si la plupart des donateurs prévoient de continuer
à accroître leur effort, certains n'ont pas tenu leurs engagements
et risquent de prendre davantage de retard, compte tenu de la stagnation, voire
du recul, des budgets d'APD (Sylvain Ouédraogo, 2015). Par ailleurs,
l'augmentation des envois de fonds des travailleurs africains
émigrés en Europe et en Amérique n'est pas en mesure de
compenser la disparition des autres sources de financement. Le besoin de
s'appuyer sur les ressources propres, notamment les ressources fiscales
s'imposede facto pour pourvoir aux besoins essentiels du pays.
Au vu de la situation qui précède, il nous est
apparu primordiale d'axer nos réflexions sur les questions ayant trait
avec l'amélioration de la mobilisation des recettes fiscales,
d'où le choix de notre
sujet : « pression fiscale et optimisation des
recettes budgétaires : contraintes et
améliorations ».
Notre travail sera composé de deux parties :
La première partie qui s'intitule cadre
théorique et méthodologique et présentation de la
politique fiscale du Niger comprendra deux chapitres et consistera pour
l'essentiel à faire la présentation de la partie théorique
et des généralités sur notre travail.
La deuxième partie quant à elle sera axée
sur l'analyse des facteurs qui entravent l'accroissement des recettes fiscales
du Niger d'une part, et fera une analyse des recettes fiscales de 2012 à
2016 pour faire ressortir les améliorations réalisées dans
ce domaines.
PREMIÈRE PARTIE : CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIQUE ET PRÉSENTATION DE LA POLITIQUE FISCALE DU
NIGER.
Dans cette partie composée de deux (02) chapitres, nous
allons traiter du cadre théorique et méthodologique de notre
travail dans le premier chapitre, avant de procéder à une
brève présentation de la politique fiscale en
générale, puis de la politique fiscale du Niger en particulier
dans le second chapitre.
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIQUE
1.1 Cadre théorique
Dans cette partie, nous traiterons des aspects
théoriques de notre mémoire. En effet, nous allons y justifier le
choix du sujet, ensuite nous ferons la revue critique de la littérature
sur le sujet, aux fins de la formulationd'une problématique qui aboutira
à des hypothèses de recherche. Enfin nous déterminerons
les objectifs de l'étude, après avoir défini les concepts
du sujet avant de conclure avec l'approche méthodologique.
1.1.1 Justification du choix du sujet
La prise en compte de certaines circonstances peuvent à
une époque donnée, prioriser les recherches sur un sujet parmi
tant d'autres. Le choix de notre sujet: «pression fiscale et
optimisation des recettes fiscales : contraintes et
améliorations» n'a pas été fait au hasard.
Loin de là, il se justifie d'une part par le fait de la modernisation et
l'extension du rôle de l'Etat. En effet, ce dernier doit réaliser
des investissements dans la construction des infrastructures modernes,
notamment des routes, des ponts, des échangeurs... et assurer le service
de la dette extérieure ainsi que sa participation dans les organisations
internationales, régionales et sous régionales. D'autre part,
tenant compte del'actualité sociale du Niger dominée par des
revendications sociales multiformes qui exigent de l'Etat des efforts afin de
réhabiliter les infrastructures de bases, augmenter et/ou payer à
terme échu les traitements des différents agents de la fonction
publique (enseignants, médecins, fonctionnaires, agents des
collectivités, etc.). Pour y faire face, l'Etat doit mobiliser davantage
de ressources financières, et donc des recettes fiscales étant
donné que celles-ci représentent la majeure partie desdites
ressources. Par ailleurs, le choix de notre sujetse justifie également
par le fait que les recettes fiscales restent et demeurent le tremplin du
développement économique et social de tout pays en
développement, mais aussi par le souci de l'Etat d'augmenter le taux de
pression fiscale jusqu'à atteindre la norme communautaire dans l'espace
UEMOA qui est d'au moins 20% du PIB.
1.1.2 Revue de la littérature
L'importance de la pression fiscale, pour ne pas dire de
l'impôt, pour le contribuable et des recettes budgétaires pour
l'Etat les met dans le centre de bon nombre de débats. En effet,
à travers le temps et l'espace, une multitude d'auteurs ont vu la
nécessité d'axer leur réflexion sur ces sujets à la
fois sensibles et indispensables.
Dans le cadre de notre travail, nous avons pu parcourir
plusieurs écrits à ce sujet dont des oeuvres
spécialisées de différents auteurs, des mémoires de
fin de cycle d'élèves de l'ENAM et aussi d'élèves
de différents pays traitant de sujets semblables au notre.
C'est ainsi que dans son oeuvre intitulée
les prélèvements obligatoires,
Alain Euzeby définit la pression fiscale au sens large
comme étant le rapport du montant annuel total des
prélèvements obligatoires rapporté au PIB de la même
période. Cet indicateur, que l'on qualifie parfois du Taux
Global de Prélèvement Obligatoire (TGPO), dit-il, est
couramment utilisé pour mesurer l'ampleur des prélèvements
obligatoires par rapport à l'ensemble des richesses crées dans un
pays au cours d'une année. Il poursuit en disant que les chiffres
disponibles pour le calcul dudit taux pour un même pays varient selon les
sources et en fonction de la manière dont sont considérés
certains prélèvements qui se situent à la limite entre
l'impôt et la taxe fiscale (cas, par exemple, des droits perçus
à l'occasion de la délivrance de certificats d'immatriculation de
véhicules) ou dont sont traités (annulation ou pas) certains
prélèvements obligatoires versés par les administrations
publiques elles-mêmes.
L'oeuvre de M. Euzeby a le mérite de définir
plusieurs indicateurs susceptibles de mesurer la pression fiscale. Il n'a
cependant pas pu choisir parmi tous les indicateurs proposer un seul qui serait
en mesure de mieux exprimer ladite pression que les autres.
M. Marouan RADOUI quant à lui, dans
son mémoire ayant pour sujet pression fiscale : quels
impacts sur les entreprises marocaines : cas des entreprises de la
région de Souss, définit la pression
fiscale comme «l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe
d'impôts (ou des prélèvements obligatoires, telles que les
cotisations d'assurances sociales sur les salaires) dans l'économie
nationale.»
Il poursuit en disant que La pression fiscale concerne les
grandeurs macroéconomiques. Par exemple, on exprime le poids des
impôts en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) pour mesurer
l'emprise de l'État sur les contribuables. Ou bien, pour mesurer la
pression fiscale sur les entreprises, la somme totale des impôts sur le
bénéfice qu'elles paient est mise en rapport avec la somme totale
de leurs bénéfices. Ces " mesures " permettent des comparaisons
globales, internationales ou inter cantonales, sur l'emprise de la
fiscalité dans l'économie. Il faut distinguer la " pression
fiscale " de la " charge fiscale ", qui exprime la même idée, mais
par contribuable (niveau microéconomique).
Plus la pression fiscale globale est lourde, plus la
probabilité est forte que l'impôt découragera inutilement
l'activité économique privée, l'épargne et
l'investissement et y induira des distorsions.
Mme Adamou Moussa Adama dans son
mémoire de fin de cycle avec pour sujet la pression fiscale
et les réformes fiscales au Niger de 2007 à
2013, soutenu àl'ENAM du Niger en 2014,
définit la pression fiscale au sens étroit comme le rapport de la
charge fiscale sur le revenu de la période.
Elle continue en définissant la pression fiscale
nationale comme le rapport entre les recettes fiscales d'un exercice sur le
revenu national correspondant et la pression fiscale individuelle qui est,
selon elle, le rapport entre le total des impôts payés par un
individu pendant une période sur le revenu correspondant à la
période. Enfin elle définit le taux de pression fiscale comme le
rapport des recettes fiscales sur le PIB, il permet de mesurer les effets des
prélèvements fiscaux. Le taux doit être consistant pour
assurer le financement des dépenses publiques, mais il doit être
en adéquation avec le potentiel fiscal du pays.
La principale limite de l'analyse de Mme Adamou Moussa Adama
est qu'elle est relativement superficielle. Elle n'a point exposé les
limites du taux de pression fiscale. En effet une bonne analyse de la pression
fiscale exige que soient mis en évidence les tenants et aboutissants de
ladite pression.
Mlle Ndèye Nangho DIOUM dans son
mémoire de fin de cycle à l'ENA du Sénégal affirme
que «Pour financer leurs besoins en biens publics, les pays en
développement ont besoin de ressources financières importantes.
La collecte de celles-ci nécessite une meilleure mobilisation des
recettes fiscales, vu la part importante qu'elles représentent dans les
ressources propres des Etats. Au Sénégal par exemple, les
recettes fiscales ont constitué en moyenne 95,8% des recettes
budgétaires totales ces sept (07) dernières années. De par
ce chiffre, l'importance de la mobilisation fiscale dans l'émergence
économique n'est plus à démontrer (...).».
Selonl'ANALYSE DE L'EXÉCUTION DU BUDGET DE
L'ETAT PAR MISSION ET PROGRAMMEde la Cours des Comptes de
la France, Les recettes fiscales nettes constituent, avec les recettes
non fiscales et les fonds de concours, l'ensemble des recettes de l'Etat. En
2012, les recettes de l'Etat ont été composées pour 268,5
Md€ de recettes fiscales nettes, 14,1 Md€ de recettes non fiscales et
3,5 Md€ de recettes de fonds de concours. Les recettes fiscales
représentent ainsi plus de 93% des recettes budgétaires de la
France en 2012
Dans sa publication de mars 2003 sur
l' « Analyse des facteurs déterminants des
recettes fiscales au Togo », M. ALOUYA
vient corroborer les dires de Mlle Ndeye, en affirmant que les ressources
budgétaires du Togo sont composées de recettes fiscales, de
recettes non fiscales de dons et d'emprunts et que les recettes fiscales
représentent environ aussi 80% du total des ressources
budgétaires.
L'importance capitale des recettes fiscales pour les budgets
des Etats Africains en particulier et du monde en général n'est
donc plus à démontrer.
1.1.3 Problématique
Parmi les objectifs de tout Etat moderne, le
développement économique et social occupe une place
prédominante. Sa réalisation exige d'importants moyens
financiers. L'Etat a à sa disposition plusieurs sources de financement
auxquelles il peut recourir. Il peut procéder à la mobilisation
des ressources locales (internes) ou recourir à des emprunts
intérieurs ou extérieurs.
C'est ainsi que les recettes budgétaires, qui peuvent
être définies comme l'ensemble des ressources financières
à la disposition de l'Etat pour l'exécution de ses
différents programmes et missions, sont constituées des recettes
fiscales, des recettes non fiscales, des fonds de concours et des dons et legs.
Toutefois, au vu des impératifs du moment, les plus
grandes préoccupations qui se dressent devant l'Etat sur ce sujet sont
de savoir : quelle source de financement il doit le plus
privilégier ? De quels moyens devra-t-il user pour les
maximiser ? Quels seront les enjeux à court et à long terme
sur le comportement des contribuables et sur l'économie? Comment
maximiser ses recettes fiscales tout en minimisant les effets sur
l'économie? Autant de préoccupations auxquelles l'Etat doit
trouver des solutions à travers une politique budgétaire
adaptée au contexte socio-culturel et économique du pays.
Au demeurant, de toutes les composantes des recettes
budgétaires ci-haut citées, les recettes fiscales sont de loin
les plus importantes en terme de volume dans la plupart des pays du monde en
général et au Niger en particulier ou les recettes fiscales ont
représenté en moyenne 93.1% des recettes budgétaires sur
la période allant de 2009 à 2013 (l'auteur, avec les
données du Niger en Chiffres 2012 et 2014).
Les recettes fiscales désignent les produits des
impôts sur le revenu et les bénéfices, des taxes
prélevées sur les biens et les services, des
prélèvements sur les salaires, des impôts sur le patrimoine
et des droits de mutation, ainsi que d'autres impôts et taxes.
Fort de ce constat, il est tout à fait légitime
d'affirmer que les recettes fiscales sont les principales ressources sur
lesquelles l'Etat devrait se baser pour maximiser autant que possible les
recettes budgétaires. Il est donc clair que toute étude visant
l'optimisation des recettes budgétaires doit être
impérativement axée sur les recettes fiscales vu leur importance
dans la composition desdites recettes.
Le Niger, pays en développement, s'est basé
depuis son accession à l'indépendance le 03 Aout 1960, sur ses
recettes budgétaires pour pouvoir répondre, autant que faire se
peut, aux besoins sans cesse croissant d'une population possédant l'un
des plus forts taux de croissance démographique au monde, soit 3.9% en
2012 (source : le Niger en Chiffres 2014), des besoins en infrastructures
de bases (santé, sécurité, justice, éducation...)
et amorcer ainsi son développement en vue de l'atteinte des Objectifs de
Développement du Millénaire (ODM).
Par ailleurs, la tendance actuelle est à un processus
de globalisation qui se manifeste notamment par la création par les
différents Etats de plusieurs organisations internationales,
régionales, sous régionales et communautaires. C'est dans ce
cadre que le Niger a intégré l'UEMOA qui est l'Union
Économique et Monétaire Ouest Africaine, créée le
10 janvier 1994 et dont l'objectif essentiel est l'édification en
Afrique de l'Ouest d'un espace économique harmonisé et
intégré.
Cette intégration s'opère notamment à
travers l'harmonisation de la fiscalité intérieure et
extérieure. Dans le cadre de ladite l'harmonisation, l'UEMOA a
recommandé à tous les Etats membresà traversla directive
n°01/97/CM du 20/09/97 de maximiser leurs efforts dans le recouvrement des
recettes fiscales pour atteindre un taux de pression fiscale au moins
égale à 20% du PIB.
Cependant,l'augmentation du taux de pression fiscale
induit-elle réellement un accroissement des recettes fiscales ?
Quelles sont les principales difficultés de
l'accroissement des recettes fiscales au Niger?
De 2012à 2016, quelles sont les principales
améliorations des recettes fiscales et budgétaires au Niger?
Quelles orientations globales pour accroitre les recettes
fiscales au Niger?
1.1.4 Hypothèses de l'étude
Pour la suite du présent travail, et par faute de
pouvoir donner des réponsesdéfinitives compte tenu de divers
facteurs, nous formulons les hypothèses suivantes :
Ø L'augmentation de la pression fiscale n'a pas
forcement pour résultat d'accroitre les recettes fiscales, elle peut au
contraire dans une certaine mesure induire une baisse de ces
dernières ;
Ø Les difficultés de l'accroissement des
recettes fiscales au Niger sont diverses et variées ;
Ø L'identification des
différentesaméliorations dans l'accroissement des recettes
fiscales et budgétaires au Niger passera par une analyse desdites
recettes sur la période considérée ;
Ø Pour accroitre les recettes fiscales du Niger, il est
impératif d'identifier les facteurs globaux constituant des obstacles
à cette mobilisation de recettes fiscales.
1.1.5 Définition des concepts
Avant de poursuivre notre étude, il conviendrait que
nous définissons certains concepts clefs de notre sujet et
délimitons le sens que nous leur attribuons dans la présente
étude. Les concepts que nous avons jugés utiles de définir
à ce niveau sont les suivants :
Ø Pression fiscale : la
pression fiscale est définie comme étant le rapport entre les
recettes fiscales d'une période donnée rapportées au
Produits Intérieur Brut (PIB) de la meme période ;
Ø Optimisation : Le mot
optimisation vient de l'anglais optimize (« faire (quelque
chose) au mieux ») attesté depuis 1844, apparenté
à optimum. Il a pour synonyme améliorer, optimaliser. Le
dictionnaire françaisLarousse quant à lui le définie comme
étant la « démarche consistant à rendre optimal
le fonctionnement d'un système » ;
Ø
Recettes budgétaires: selon le dictionnaire encarta,
en comptabilité les recettes sont des entrées d'argent et le
budget quant à lui est l'état annuel des dépenses et des
recettes publiques prévues. Les recettes budgétaires sont donc
les entrées d'argent prévues par l'Etat au titre d'une
année donnée pour la couverture des charges publiques.
Ø Contraintes : par
contraintes il faut entendre à ce niveau les difficultés dans
l'atteinte d'un objectif donné ;
Ø Améliorations :
le dictionnaire français encarta junior
définieamélioration comme étant « une
évolution positive (d'un état donné) », c'est
donc un changement en mieux d'une situation donnée.
1.1.6 Objectifs de l'étude
Tout travail scientifique est élaboré dans le
but d'atteindre un objectif précis. L'atteinte de cet objectif,
appelé objectif général passe nécessairement par
des objectifs secondaires ou fonctionnels. Dans le cadre de cette étude,
notre objectif général et nos objectifs fonctionnels peuvent se
décliner comme suit :
1.1.6.1 Objectif général
L'objectif général de notre étude est de
contribuerà l'atteinte de l'optimum fiscal au Niger, tout en
évitant, autant que possible, les effets négatifs pouvant
découler du fait de la fiscalité sur l'économie.
1.1.6.2 Objectifs fonctionnels
Pour l'atteinte del'objectif général, les
objectifs fonctionnels que nous nous sommes fixés sont :
Ø Analyser le concept de la pression fiscale pour
pouvoir mettre en exergue ses forces et limites ;
Ø Faire ressortir les principaux facteurs constituants
des entraves à la mobilisation des recettes fiscales au Niger ;
Ø Procéder à une analyse des recettes
fiscales de 2012 à 2016 pour mettre en relief les principales
améliorations et ;
Ø Enfin proposer des perspectives de reformes qui, en
notre sens, si elles sont prises en compte pourraient contribuer à faire
accroitre les recettes fiscales tout en minimisant les éventuelles
répercussions sur les contribuables et sur l'économie.
1.2Cadre méthodologique
Lorsqu'on travaille sur un domaine, on peut établir
une suite de questions à se poser, de personnes à aller voir et
à interroger, d'information à collecter, d'opérations
à effectuer en vue de faire des choix. Cela permet de mener de
manière plus efficace une étude ou la résolution d'un
problème. La méthodologie est donc cette systématisation
de l'étude, indépendamment du sujet à étudier
lui-même. C'est dire qu'elle est tout un ensemble de méthodes
régissant une recherche scientifique ou dans une exposition doctrinale.
1.2.1 Recherche documentaire
Pour la méthodologie de notre travail, nous avons
choisi la recherche documentaire.
1.2.2 Les outils d'investigation
Pour mener à bien notre recherche documentaire, nous
avons choisi d'élaborer en guise d'outils d'investigation un guide
d'entretien.
1.2.3 Les difficultés rencontrées
Dans l'élaboration du présent mémoire
nous avons rencontré quelques difficultés, que nous avons
toutefois pu franchir. Ces difficultés étaient notamment
l'absence de certaines oeuvres dans les bibliothèques par nous
visitées, l'indisponibilité de certaines données
importantes dans le cadre de notre travail, l'indisponibilité et/ou
l'incompréhension de certains acteurs quant àrépondre
à nos sollicitations, pour ne citer que celles-là.
CHAPITRE II : THÉORIE DE L'IMPÔT ET
PRÉSENTATION DE LA POLITIQUE FISCALE DU NIGER
Pour mieux appréhender la matière dont traite
notre travail, à savoir la matière fiscale, nous avons
jugé utile et nécessaire de faire une brève
présentation de la théorie de l'impôt
(2.1) et aussi la présentation de la politique fiscale
du Niger (2.2).
2.1 Théorie de l'impôt
Dans ce point, nous allons définir
l'impôt, donner ses caractéristiques et enfin traiter de
l'impôt dans la pensée économique.
2.1.1 Définition de l'impôt
Selon Pierre Beltrame et Lucien Mehl,
« l'impôt est une prestation pécuniaire requise des
personnes physiques et morales, du droit privé voire du droit public,
selon leur faculté contributive, par voie d'autorité, à
titre définitif et sans contrepartie déterminée pour
couvrir les dépenses publiques ou en vue de l'intervention de la
puissance publique »
2.1.2 Caractéristiques de l'impôt
En considérant la définition de L. Mehl et P.
Beltrame, on remarque que l'impôt présente des
caractéristiques qui lui sont propres.
2.1.2.1 Prélèvement pécuniaire
L'impôt est payable en numéraire, par
chèque et par obligation cautionnée. En ce qui concerne le droit
de la douane, les obligations cautionnées prennent la forme de traites
cautionnées ou effet en faveur de l'administration de douane, par
lesquelles les redevables s'engagent à payer le montant dans un
délai.
2.1.2.2 Prélèvement autoritaire
L'impôt est perçu au moyen de la contrainte par
voie d'autorité. Une série de moyens de coercition et de
sanctions ont pour objet de faire pression sur le contribuable, afin de
l'obliger à se libérer de sa dette fiscale.
2.1.2.3 Prélevé sur la base de dispositions
légales
L'impôt ne peut être décidé que par
le législateur, il est donc du domaine de la loi. Cela implique donc
l'impossibilité pour l'Etat de prélever un quelconque impôt
tant que ce dernier n'aura pas été levé sur la base de
disposition légale par le législateur.
2.1.2.4 Prélèvement sans contrepartie
déterminée
Il y a absence totale de toute notion de contrepartie directe
en matière d'impôt. C'est précisément ce qui
différencie l'impôt des autres prélèvements tels que
la taxe, les redevances et les taxes parafiscales.
2.1.3 Les fonctions de l'impôt
Outre ses caractéristiques, l'impôt a aussi des
fonctions particulières, les unes lui étant inhérentes
tandis que d'autres sont les résultats de l'expansion du rôle de
l'Etat dans la vie socio-économique du pays. Il s'agit donc de voir dans
quelle mesure l'impôt est devenu un instrument primordial de la politique
économique et sociale, car la neutralité fiscale est
dépassée, l'impôt est devenu aujourd'hui un puissant levier
d'intervention dans divers domaines de la vie économique et sociale au
service des autorités publiques.
2.1.3.1 Fonction financière
Fonction unique de l'impôt dans la conception classique,
elle est la fonction traditionnelle de l'impôt dans l'Etat Gendarme.
L'impôt devait fournir à l'Etat les ressources financières
pour faire face aux dépenses publiques et s'y
cantonner. Cette fonction a été connue sous plusieurs
appellations : le rôle financier pour Adam Smith, le rôle essentiel
pour Jones Adher. Avec les finances publiques modernes
au règne de l'interventionnisme étatique, cette fonction a repris
une place importante, car l'Etat, dans ces actions, s'appuient essentiellement
sur les fonds provenant des recettes fiscales. Pour un équilibre
général, l'Etat par le biais de l'instrument fiscal, doit
être financé suffisamment en réalisant une
rentabilité financière importante, pour cela il faut que
l'ensemble du système fiscal présente des qualités
obligatoires : -La généralité :
L'impôt doit toucher tous les citoyens, toutes les capacités
contributives, toutes les matières imposables, et toutes les assiettes
fiscales possibles. -La pluralité : Le devoir
d'imposer toutes les assiettes fiscales possibles, par le moyen de plusieurs
impôts, car seule la multiplicité pourra assurer une
rentabilité financière accrue.
-L'automaticité : L'augmentation du
taux de l'impôt engendre automatiquement, l'accroissement de la
rentabilité d'impôt. -La stabilité et
l'élasticité : Un système fiscal, pour être
productif doit comprendre des impôts dont les recettes ne seront pas
dépendantes de la conjoncture économique et des impôts
élastiques dont la rentabilité sera en corrélation avec la
conjoncture économique.
2.1.3.2 Fonction économique
L'impôt peut jouer un rôle très important
dans le développement économique à plusieurs
niveaux: a-Mobilisation des ressources internes /financement interne
du développement : La fiscalité peut mobiliser les
ressources disponibles c'est-à-dire les collecter pour les acheminer
vers les dépenses publiques d'investissement, de même cette
mobilisation optimale des ressources internes par la fiscalité
accroît et renforce l'indépendance vis-à-vis de
l'extérieur, car le recours à des solutions de facilité
immédiate (l'endettement extérieur) ne peut que porter atteinte
à la liberté de décision économique et
financière. b-Affectation des impôts :
La recherche d'un système fiscal neutre
présuppose que les ressources sont utilisées de façon
efficace dans le secteur privé et que le prélèvement des
impôts doit perturber le moins possible cet équilibre. Quand ce
n'est pas le cas, c'est à dire quand certaines productions ou certaines
consommations sont trop ou pas assez développées, des
impôts sélectifs peuvent modifier l'affectation des ressources de
manière à accroître l'efficacité économique
et le bien-être général. Vu sous cet angle, les
impôts constituent des moyens d'intervention gouvernementaux qui peuvent
prendre la place des réglementations difficiles ou impossibles à
faire respecter.
c-Fiscalité et investissement:
L'instrument fiscal joue un rôle
très important dans l'encouragement des investissements en accordant des
avantages fiscaux. S'agissant de l'investissement étranger, il est
généralement admis que la décision d'investir dans un pays
prend en considération certains éléments:
Politiquement : la stabilité des institutions et le
respect de la justice et son autonomie. Administrativement
: l'investisseur cherche les lois modernes et efficaces, de procédures
faciles et une communication adéquate.
Techniquement : il cherche une infrastructure
moderne et générale. Économiquement :
il cherche une politique économique claire, un marché suffisant
et en expansion, et des perspectives d'exportation.
d. Stabilisation de l'économie
Afin de favoriser le plein emploi et la stabilité des
prix, l'Etat peut faire varier les taxes et les impôts en fonction du
niveau général des dépenses dans l'économie. En
période de ralentissement économique, une baisse des impôts
est susceptible d'accroître les dépenses de consommation,
l'épargne et les investissements. Par contre, en période
inflationniste, une hausse des taxes et des impôts diminuera la
consommation, l'épargne et les investissements.
2.1.3.3 Fonction sociale
Le rôle social de l'impôt se manifeste par la
redistribution du produit de l'impôt en direction des couches les plus
défavorisées. Aussi, pour réduire les
inégalités sociales, l'Etat procède souvent à la
détaxation des produits de première nécessité et
à la surtaxation des produits de luxe.
2.1.4 L'impôt dans la pensée
économique
Le débat sur l'impôt et son rôle est parmi
les plus importants et les plus anciens de l'économie politique. C'est
en essayant de définir la nature, le domaine et le rôle de
l'impôt que les économistes classiques tel que : David Ricardo, Adam Smith, Jean Baptiste Say... ont
élaborés les grands traités de l'économie
politique.
Nous allons exposer ici les conceptions de trois (3)
auteurs qui ont traité profondément de la théorie de
l'impôt.
2.1.4.1 Adam Smith
Il n'est point juste de faire de Smith un farouche opposant
à l'Etat sous prétexte des missions limitées qu'il lui
assigne (sécurité militaire, administration de la justice et
construction de bâtiments d'utilité publique). Mais ces passages
d'Adam Smith sont la base des conceptions progressivement hostiles à
l'impôt des économistes classiques.
A. Smith propose les quatre maximes
suivantes sur les impôts en général.
Première
maxime :"Les sujets d'un État doivent
contribuer au soutien du gouvernement, chacun le plus possible en proportion de
ses facultés, c'est-à-dire en proportion du revenu dont il jouit
sous la protection de l'État",
(Adam Smith, recherches sur la nature et la cause
des richesses des nations, Livre V, 1776, p.105).
La dépense du gouvernement est, naturellement, la
charge des populations qui jouissent des avantages procurés par lesdites
dépenses. Ces populations doivent donc y contribuer, chacun selon la
part de la richesse dont il jouit pleinement du fait de la protection à
lui assuré par l'Etat.
Cette maxime constitue donc chez Smith, ce qu'on nomme
égalité ou inégalité dans la répartition de
l'impôt.
Ainsi, pour Adam Smith, tout impôt qui tombe en
définitive uniquement sur une seule des trois (03) catégories de
revenus qu'il a défini3(*), est nécessairement inégal, en tant
qu'il n'affecte pas les deux (02) autres.
Deuxième maxime : "La taxe ou
portion d'impôt que chaque individu est tenu de payer doit être
certaine et non arbitraire", (Adam Smith,
recherches sur la nature et la cause des richesses des
nations, Livre V, 1776, p.105)
Tout contribuable doit être en mesure de prévoir
d'avance, de façon précise et certaine, ses obligations fiscales.
Les taux d'imposition doivent donc être connus. Ils doivent être
stables et précis, de sorte que le montant des impôts à
payer par chacun ne dépende guère du pouvoir
discrétionnaire des fonctionnaires de l'Administration fiscale.
Le contribuable peut d'autant plus établir facilement
son fardeau fiscal total, et prendre les décisions économiques et
politiques appropriées, que les impôts qu'on lui demande de payer
sont visibles plutôt que cachés. Ainsi, en fonction de ce
principe, une taxe de vente à la consommation est
préférable à une taxe de production au niveau du
manufacturier, et un impôt sur le revenu des particuliers est
préférable à un impôt sur les profits des
sociétés industrielles et commerciales.
Troisième maxime :" Tout
impôt doit être perçu à l'époque et selon le
mode que l'on peut présumer les moins gênants pour le
contribuable", (Adam Smith, recherches sur la
nature et la cause des richesses des nations, Livre V, p.105, 1776)
Un impôt sur la rente des terres ou le loyer des
maisons, payable au même terme auquel se paient pour l'ordinaire ces
rentes ou loyers, est perçu à l'époque à laquelle
il est à présumer que le contribuable peut plus
commodément l'acquitter, ou quand il est le plus vraisemblable qu'il a
de quoi le payer.
Quatrième maxime : "Tout
impôt doit être conçu de manière à ce qu'il
fasse sortir des mains du peuple le moins d'argent possible au-delà de
ce qui entre dans le Trésor de l'État, et en même temps
à ce qu'il tienne le moins longtemps possible cet argent hors des mains
du peuple avant d'entrer dans ce Trésor", (Adam
Smith, recherches sur la nature et la cause des richesses des
nations, Livre V, p.105, 1776)
Un impôt peut faire sortir des mains du peuple plus
d'argent que ne l'exigent les besoins du Trésor public, ou tenir cet
argent hors de ses mains plus longtemps que ces mêmes besoins ne
l'exigent.
2.1.4.2 David Ricardo
Selon David Ricardo, « l'impôt est cette
portion du produit de la terre et de l'industrie d'un pays, qu'on met à
la disposition du gouvernement. En définitive, cette portion est
toujours payée par le capital ou le revenu de la
nation. » (David Ricardo, du principe de
l'économie politique et de l'impôt, 1817, p.97)
Lorsque la consommation du gouvernement, augmentée par
la levée de nouveaux impôts, est suivie, soit d'une augmentation
de production, soit d'une consommation moins forte de la part de la nation,
l'impôt ne frappe que le revenu, et le capital national reste intact ;
mais s'il n'y a ni augmentation de production ni diminution de consommation
dans la nation, l'impôt atteint nécessairement le capital.
À mesure que le capital d'un pays diminue, ses
productions diminuent parallèlement, et, par conséquent, si le
gouvernement et la nation continuent à faire les mêmes
dépenses pendant que la production annuelle décroît, les
ressources du peuple et de l`État déclineront avec une
rapidité toujours croissante, et la misère, la ruine en seront
les suites inévitables.
Il cite en exemple le gouvernement anglais qui a fait
d'énormes dépenses pendant les vingt années
antérieures sur leur capital national, mais que l'augmentation de leur
production nationale a plus que compensées. Non-seulement leur capital
national est resté intact, mais encore il s'est accru de beaucoup, et le
revenu annuel du peuple, même après avoir payé les
impôts, est peut-être plus considérable en ce temps qu'il ne
l'a jamais été à aucune époque antérieure de
leur histoire.
Et cependant, continue Ricardo, il faut reconnaître que
sans les prélèvements de l`impôt cet accroissement de
richesse eût été bien plus rapide. Il est peu de taxes qui
n'aient une tendance à diminuer la puissance d`accumulation
inhérente aux capitaux. Tout impôt doit nécessairement
atteindre le capital ou le revenu. S`il frappe le capital, il diminue
proportionnellement le fonds dont l'importance règle le
développement que peut recevoir l'industrie d'un pays. S`il atteint le
revenu il affaiblit l'accumulation ou force les contribuables à combler,
par l'épargne, le vide que fait l'État dans leurs ressources ; et
la consommation improductive des objets de luxe, d`agrément ou
même de première nécessité diminuera dans le pays.
Certaines taxes, plus que d'autres, sont de nature à produire cet effet
; mais les maux qui résultent d`impôts exagérés, se
révèlent moins par tels ou tels désordres partiels que par
l'influence qu'ils exercent sur l'ensemble de la fortune publique.
L'impôt n'atteint pas nécessairement le capital,
par cela seul qu'il est assis sur les capitaux, ni ne porte sur le revenu parce
qu'il est assis sur le revenu.
Le désir que tout homme ait de maintenir son rang dans
le monde, et de conserver intacte sa fortune, fait que la plupart des
impôts sont payés par le revenu, qu'ils se trouvent, d'ailleurs,
assis sur les capitaux ou sur les revenus. Par conséquent, à
mesure que les impôts augmentent, ainsi que les dépenses du
gouvernement, la dépense annuelle de la nation doit diminuer, à
moins que le peuple ne puisse augmenter son capital et son revenu dans les
mêmes proportions. Il est de l'intérêt de tout gouvernement
d`encourager cette disposition dans le peuple, et de ne jamais lever des
impôts qui atteignent inévitablement les capitaux ; car on attaque
ainsi le fonds destiné à l'entretien de l`industrie, et on
diminue par conséquent la production future du pays.
2.1.4.3 Jean Baptiste Say
Pour Jean Baptiste Say, »l'impôt est cette
portion des produits d'une nation, qui passe des mains des particuliers aux
mains du gouvernement pour subvenir aux consommations
publiques ». (Jean Baptiste Say,
traité d'économie Politique, 1803, p.316)
M. Say dénonce plusieurs effets de l'impôt sur
l'activité économique. D'abord, l'imposition décourage les
contribuables à produire. Ensuite, c'est à nouveau le
consommateur qui est lésé en payant l'impôt puisque le
producteur imposé répercute le montant de l'impôt sur le
prix du produit vendu. Le consommateur est donc amené à
réduire sa demande ce qui fait diminuer les profits des producteurs.
L'impôt nuit donc à la production, incite à la fraude et
oblige le fisc à prendre des mesures qui accroissent le coût de la
perception et réduisent ainsi l'efficacité de l'impôt. Son
seul impact favorable est d'obliger les producteurs confrontés à
un accroissement de leur coût de production à rechercher des
procédés de production plus performants.
D'un autre coté dira-t-on que la
nécessité de payer l'impôt oblige la classe industrieuse
à un redoublement d'efforts, d'où résulte un accroissement
de production ?
Mais, en premier lieu, les efforts ne suffisent pas pour
produire ; il faut encore des capitaux, et l'impôt est ce qui rend
difficile l'épargne dont se forment les capitaux. En second lieu, ce que
l'on produit pour satisfaire le collecteur n'augmente pas la richesse
nationale, puisque le produit des impôts se dépense
improductivement.
Le seul point de vue sous lequel l'impôt peut sembler
favorable à la production, est celui-ci : en augmentant les frais
de production d'un côté, il oblige les producteurs à
s'ingénier pour les diminuer d'un autre côté par des
procédés plus efficaces et plus expéditifs. On attribue
aux lourds impôts de l'Etat les procédés utiles dont ils
ont enrichi les arts. Mais qu'est-ce que l'Etat y a gagné, si il ne paie
pas moins cher les objets de sa consommation, si l'impôt produit souvent
un bien quant à son emploi, il est toujours un mal quant à sa
levée.
2.2 Généralités sur la politique
fiscale
La politique fiscale concerne l'ensemble des décisions
et des orientations qui déterminent les caractéristiques d'un
système fiscal et qui permettent de financer les dépenses
publiques tout en soutenant l'activité économique (Pierre
Cliché, le dictionnaire encyclopédique de la fonction
publique)
2.2.1 Les fonctions de la politique fiscale
La fonction principale de la politique fiscale est de
déterminer comment seront prélevées les recettes
permettant de financer les dépenses d'un gouvernement. Le
prélèvement de recettes suffisantes et stables est l'objectif
poursuivi. D'autres fonctions s'y ajoutent, mais elles ont trait au rôle
que l'État joue dans l'économie soit la régulation
économique, l'allocation des ressources et la redistribution (Musgrave,
1959).
Le poids des masses budgétaires publiques dans
l'économie est tel que l'État peut influencer l'activité
économique en faisant varier le niveau des prélèvements.
La politique fiscale devient un instrument de régulation lorsqu'elle
cherche à stimuler ou à ralentir l'activité
économique par la réduction ou l'augmentation des impôts,
des taxes et des cotisations diverses, lesquels ont un impact sur le revenu
disponible des individus et ultimement sur leur consommation.
De même, par le jeu des incitations fiscales, elle peut
influer sur l'allocation des ressources. En effet, les règles fiscales
peuvent encourager ou décourager certaines décisions des
individus ou des entreprises et, ce faisant, favoriser certains comportements
et flux financiers.
Enfin, les sommes prélevées par l'État
peuvent être redirigées vers certaines catégories de
citoyens afin de compenser ou d'atténuer les inégalités
inhérentes au fonctionnement de l'économie de marché. De
la même manière, la prise en compte par la fiscalité de la
situation économique du contribuable tend à moduler le fardeau
des contributions.
2.2.2 Les exigences de la politique fiscale
L'élaboration ou l'ajustement de toute politique
fiscale s'effectuent en tenant compte de certains critères
d'optimalités, de principes guidant la sélection et de la forme
que prendront les prélèvements publics. Ce sont
l'efficacité, l'équité, la simplicité et la
neutralité (Tremblay, 1998; ministère de l'Industrie, de
l'Économie et de l'Emploi, 2008). S'opposant parfois, leur mise en
oeuvre ne peut se réaliser sans arbitrages ni compromis.
L'efficacité consiste à diminuer les effets
négatifs des prélèvements sur les décisions des
agents économiques. Des distorsions sont créées par les
mesures fiscales dont il faut atténuer les conséquences; les
analyses faites par les économistes ont montré que certaines
caractéristiques en renforcent l'efficacité. Par exemple, les
impôts à assiette large et à taux faibles ont une incidence
moindre sur les comportements que des impôts à assiette
étroite et taux élevés. De même, plus la demande
d'un bien ou d'un service est sensible au prix, plus l'impôt en
pénalisera l'activité et l'emploi.
Le principe d'équité introduit, dans
l'équation fiscale, la prise en compte de la situation de
catégories particulières de contribuables en évitant de
leur imposer un fardeau démesuré. Elle se décline sur deux
dimensions : l'équité verticale, qui utilise la
progressivité de certains impôts pour opérer une
redistribution en faveur des contribuables à revenus modestes, et
l'équité horizontale, qui témoigne d'une solidarité
envers ceux qui supportent certaines charges (familles) ou qui ont vu certains
risques se matérialiser (retraite, invalidité).
La neutralité cherche à faire en sorte de
traiter de manière identique les activités des agents
économiques, évitant de déformer les structures de
production en favorisant certains agents ou en cumulant les charges fiscales.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui annule les effets redondants
d'une imposition en cascade dans les circuits de production et de distribution,
constitue l'exemple classique d'une mesure fiscalement neutre.
Enfin, la simplicité constitue également un
critère d'appréciation d'un régime fiscal. En effet, dans
la mesure où la complexité de celui-ci comporte un coût
(pour les contribuables et pour l'État) et entraîne une perte de
lisibilité ou de compréhension, il devient difficile de
l'expliquer et de le justifier. Parmi les éléments permettant de
juger de la simplicité figurent le nombre d'impôts sur une
activité donnée, le nombre de dérogations et
l'instabilité, dans le temps, de la législation fiscale.
Concilier ces principes ou exigences n'est pas chose facile
et des arbitrages sont nécessaires. Efficacité et
équité ne sont pas forcément contradictoires, mais ne
s'accordent pas d'emblée non plus. Imposer le capital et le travail, par
exemple, peut provoquer un exode des éléments les plus mobiles,
mais baisser les prélèvements sur le travail peu qualifié
peut également stimuler l'emploi. De même, privilégier
l'efficacité et la neutralité équivaut ultimement à
refuser d'utiliser l'impôt à des fins incitatives, ou à
s'empêcher de diriger des ressources rares vers des cibles
définies collectivement comme prioritaires.
2.2.3 Les instruments de la politique fiscale
Différentes catégories de
prélèvements sont opérées par la fiscalité
et correspondent à autant d'objets sur lesquels s'exerce le pouvoir de
contrainte financière de l'État sur les citoyens. Il y a les
impôts directs, les impôts indirects et les cotisations
sociales.
Les impôts directs portent sur la création et la
détention de la richesse, sur les revenus des facteurs de production que
sont le travail et le capital. Ils sont supportés directement par le
contribuable qui les paye, individus ou sociétés. L'impôt
sur le revenu, l'impôt sur les sociétés, l'impôt
foncier en sont les formes les plus courantes.
Les impôts indirects portent sur les transactions et
sont applicables aux opérations de production et de consommation; ils ne
restent cependant pas à la charge des contribuables, des industriels et
des commerçants qui y sont assujettis, mais se répercutent dans
le prix final au consommateur. Ils comprennent notamment les taxes sur la
valeur ajoutée, les taxes d'accises et les droits de douane. Quant aux
cotisations sociales, elles reposent, la plupart du temps, sur la masse
salariale, elles sont payées par les employés et les employeurs
et sont destinées au financement des divers régimes assurant un
revenu de remplacement en cas d'apparition de certains risques (accident du
travail, invalidité, retraite, chômage, etc.).
Ces différents prélèvements
présentent des formes variables selon les décisions qui sont
prises en regard des paramètres permettant de les définir :
l'assiette fiscale, le taux d'imposition, l'unité d'imposition et la
période d'imposition. L'assiette fiscale précise la base ou
l'objet sur lequel seront prélevés les impôts ; il peut
s'agir de revenus d'emploi, de revenus d'entreprise, de revenus de placements,
de gains en capital. L'assiette correspond, dans chaque cas, à la somme
des revenus et des bénéfices imposables. Le taux d'imposition est
la proportion de l'assiette fiscale devant être perçue des
contribuables assujettis. En général, il varie selon les tranches
de revenu, de sorte que la contribution attendue de chacun n'est pas uniforme.
L'unité d'imposition désigne qui paiera l'impôt. Pour
l'impôt sur le revenu, par exemple, il s'agira, la plupart du temps, des
personnes physiques, mais pourra également être, dans certains
cas, des ménages ou des personnes à charge. Pour l'impôt
sur les sociétés, il sera requis de l'entité juridiquement
constituée ayant une personnalité propre et la capacité de
prendre des engagements, de répondre de ses obligations. En ce qui
concerne la période d'imposition, il s'agit, pour les particuliers, de
l'année civile et pour les sociétés, de l'exercice
financier, encore que, pour ces dernières, quelques
éléments (pertes, crédits) puissent être
reportés d'une année à l'autre.
Mais, il existe un autre instrument utilisé par les
gouvernements pour atteindre leurs objectifs fiscaux : la dépense
fiscale. Brièvement, les dépenses fiscales sont des mesures
(exemptions, déductions, dégrèvements, reports ou
crédits) qui ont pour effet de réduire les recettes et, partant,
constituent un coût. Elles visent à influencer certains
comportements ou activités ainsi qu'à aider certaines
catégories de contribuables qui se trouvent dans une situation
particulière. Ce sont donc des mesures préférentielles ou
discrétionnaires qui modifient le régime fiscal de base et
permettent aux gouvernements de réaliser des objectifs
spécifiques. Elles affecteront par conséquent, positivement ou
négativement, la neutralité, l'équité et la
simplicité du régime fiscal.
2.3 Présentation de la politique fiscale du Niger
Les différentes analyses de la situation
économique et des considérations sociales et culturelles ont
conduit les autorités nigériennes à adopter un
système fiscal essentiellement déclaratif. Le système
fiscal nigérien est constitué d'une multitude d'impôts dont
nous allons faire une brève présentation.
2.3.1 Le système fiscal nigérien
Le système fiscal nigérien est fondamentalement
déclaratif. Il est constitué d'impôts de diverses natures
que l'on peut regrouper sous les principales rubriques suivantes :
1. les Impôts Directs ;
2. les Impôts Indirects ;
3. 1. Les Impôts Directs
Dans la catégorie des Impôts Directs
perçus au Niger on retrouve l'Impôt Sur les
Bénéfices (ISB) l'Impôt sur les Traitements et Salaires
(l'ITS), la Taxe Immobilière, la Taxe Professionnelle, l'Impôt sur
les Revenus des Valeurs Mobilières, la Taxe sur Certains Frais
Généraux des Entreprises (TCFGE) et la Taxe d'Apprentissage
(TAP).
Ø L'Impôt Sur les Bénéfices
(ISB)
L'ISB est un impôt prélevé sur les
bénéfices réalisés par les entreprises commerciales
et industrielles ainsi que sur les professions non commerciales. Il frappe
toutes les personnes physiques ou morales qui exercent une activité
commerciale, industrielle, artisanale ou une profession libérale. En
matière d'ISB, les entreprises relèvent de l'un des
régimes ci-après :
ü le régime réel normal qui s'applique de
plein droit aux entreprises personnes physiques qui réalisent un chiffre
d'affaire hors taxe supérieur à 100 millions ;
ü le régime réel simplifié qui
s'applique :
- de plein droit aux entreprises personnes physiques qui
réalisent un chiffre d'affaire comprit entre 50 et 100 millions hors
taxe
- aux entreprises soumises au régime de l'impôt
synthétique qui ont opté sur pour le régime réel
simplifié.
Le taux de l'ISB est de 30% du bénéfice net
réalisé au titre de toutes les activités
réalisées par le contribuable, au cours d'un exercice
donné.
Toutefois, un impôt minimum forfaitaire (IMF) est
dû par les entreprise soumise à l'ISB aux taux de:
- 1% pour les entreprises industrielles et les
distributeurs d'hydrocarbures, à l'exception des gérants libres
de station-service
- 1.5% pour les autres activités
- 3% pour les entreprises dont l'IMF est
calculé sur la marge brute
- elle déclare un résultat déficitaire
;
- elle déclare un bénéfice dont la
taxation à 30% est inférieure à 1% du chiffre d'affaires
déclaré ;
Ø la taxe immobilière (TI)
Il s'agit d'un impôt sur les revenus fonciers
payé par les personnes physiques et morales propriétaires d'un
bien immobilier. Il est à noter, toutefois, que les habitations
principales des ménages bénéficient d'une
exonération permanente et que les immeubles affectés à
d'autres usages ont droit à une exonération de deux (02) ans
après leur achèvement, pour les sociétés qui
construisent leur siège et/ou leur succursale au Niger
l'exonération est étendue à cinq (5) ans. Le tarif de la
taxe immobilière est établi comme suit :
- pour les personnes morales, 1% de la valeur, avant
amortissement, des biens inscrits à leur actif immobilisé ou de
l'évaluation qui en est faite.
- Pour les personnes physiques, 5% de la valeur locative
cadastrale des locaux occupés gratuitement et 10% de la valeur locative
des immeubles mis en location.
Ø Impôt sur les traitements et salaires
(ITS).
L'ITS est un impôt sur les revenus des personnes
physiques tirés de l'exercice de professions salariales. Il frappe tous
les revenus de source salariale, à l'exception des prestations de
caractère familial et des pensions pour retraite, notamment. Toutefois,
les personnels des représentations diplomatiques et consulaires et des
organismes internationaux sont exonérés de l'impôt unique
sur les traitements et salaires. Le tarif de l'IUTS est composé d'un
barème à taux progressifs. Dans le processus
d'établissement de l'impôt, il est tenu compte du niveau des
revenus taxables auxquels sont appliqué des abattements sur les
indemnités de dépaysement (pour les personnes expatriées),
au titre des frais professionnels et pour charges de famille.
Ø La Taxe Professionnelle
La Taxe Professionnelle est un droit d'exercice payé
par les contribuables exerçant des activités commerciales,
industrielles, artisanales ou libérales. Pour les personnes relevant
d'un régime réel d'imposition, la Taxe Professionnelle est
établie à partir d'un tarif composé d'un droit fixe et
d'un droit proportionnel. Le droit fixe est égal à un pour mille
du chiffre d'affaire réalisé au titre de m'année
précédente, sans toutefois être inferieur a cent cinquante
mille (150.000) et supérieur aux plafonds fixés
ci-dessous :
Chiffre d'affaires
|
Plafonnement
|
Jusqu'à 10 milliards de francs CFA
|
3.000.000
|
Supérieur à 10 milliards et inférieur ou
égal à 30 milliards de francs CFA
|
7.000.000
|
Supérieur à 30 milliards et inférieur
à 50 milliards de francs CFA
|
15.000.000
|
Supérieur à 50 milliards de francs CFA
|
30.000.000
|
Le droit proportionnel est égal à 10% de la
valeur locative des immeubles servant à l'exercice de la profession,
qu'il soit occupé à titre onéreux ou à titre
gratuit, à l'exception des locaux servant à l'habitation. Le
droit proportionnel ne peut être inférieur au quart (¼) du
droit fixe.
Ø L'Impôt sur le revenu des valeurs
mobilières (IRVM).
Cet impôt est assis sur le revenu des actions et
créances alloués par les entreprises établies au Niger. Il
est retenu à la source par la société ayant fait des
distributions de dividendes ou celles ayant payé des
intérêts sur des dettes.
Le taux de l'imposition est :
- 10% pour les dividendes ; pour les dividendes
distribués par une société cotée par une bourse des
valeurs mobilières agrée par le Conseil Régional de
l'Épargne Public et des Marchés Financiers (CREPMF) au sein de
l'UEMOA, le taux est 7%;
- 7% pour les plus-values de cessions d'action ou de part
sociale ;
- 6% pour les revenus des obligations quel que soit
l'émetteur desdites obligations ;
- 3% pour les obligations émises par
collectivités publiques et leurs démembrements lorsque la
durée des obligations est comprise entre cinq (5) et dix (10)
ans ;
-0% pour les obligations émises par les
collectivités publiques et leurs démembrements lorsque la
durée des obligations est supérieure à dix (10)
ans ;
- 5% pour les plus-values de cession des obligations ;
- 15% pour les autres produits.
Ø La taxe sur certains frais
généraux d'entreprise (TCFGE).
La TCFGE est un impôt dû par les contribuables
soumis à un régime réel d'imposition. Il est assis sur le
montant des cadeaux, des frais de réception et sur certains avantages
accordés aux dirigeants des entreprises (véhicule, logement,
domesticité). Le taux de la taxe est de 28% du montant des
dépenses qui ont été supportées au titre de
l'exercice précèdent celui au cours duquel la taxe est
exigible.
Ø La taxe d'apprentissage (TAP)
La Taxe d'Apprentissage (TAP) est due par les personnes
physiques et morales relevant d'un régime réel d'imposition. Elle
est assise sur le montants total des rémunérations versées
à leurs salariés, permanents ou non au titre d'une année,
sous déduction de certains frais relatifs aux retenues en vue de la
constitution de pension de retraite et pour les travailleurs non
nigériens d'un abattement de 17% des sommes représentatives de la
rémunération principale brute et de l'indemnité de
dépaysement, sous certaines conditions.
Les taux de la TAP sont :
- 3% sur la masse salariale versée aux employés
nigériens ;
- 5% sur la masse salariale versée aux employés
de nationalités étrangères.
2. Les impôts Indirects.
Ø La taxe sur la valeur ajoutée
(TVA).
Il s'agit d'un impôt indirect qui frappe la consommation
des biens et services. La TVA est perçue lors de l'importation des biens
ou la vente à l'intérieur du territoire national. C'est un
impôt qui frappe les opérations portant sur la plupart des biens
et services à l'exception des produits de 1ère
nécessité (farine, lait, produits du cru). Il existe deux taux de
TVA actuellement en vigueur au Niger :
-un taux réduit de 5% pour le sucre, les huiles
alimentaires et les aliments de bétails ;
-un taux normal de 19% pour les autres produits imposables.
Ø Les droits d'accises
Ce sont des prélèvements opérés
sur les cessions à titres onéreux, gratuits ou de faits des
produits suivants, aux conditions de livraison sur le territoire du Niger:
- boissons alcoolisées ou non, à l'exception de
l'eau ;
- les tabacs, cigares et cigarettes ;
- les noix de cola ;
- les huiles et corps gras alimentaires ;
- les produits de parfumerie et cosmétique ;
- le café et ses dérivés ;
- le thé, meme aromatisé
- extraits, essence et concentré de
thé ;
- véhicule de tourisme d'une puissance
supérieure ou égale à 13 CV
Ces produits sont taxés aux taux suivants
:
- 15% pour les boissons non alcoolisées
- 45% pour les boissons alcoolisées, telle que la
bière de Malt, vins, vermouths et autres boisson fermentées ;
- 50% pour les alcools éthyliques non
dénaturés, eau de vie, liqueurs et autres boissons
spiritueuses ;
- 45% pour les tabacs ;
- 15% pour le cola, les cosmétiques et parfums, et les
huiles et corps gras alimentaires.
- 10% pour le thé et le café ;
- 8% pour les véhicules de tourismes d'une puissance
supérieure ou égale à 13 CV
Ø La redevance minière
C'est un prélèvement opéré sur les
exportations des substances minières. La redevance minière est
payée par les sociétés minières en fonction de leur
résultat d'exploitation et de leurs produits d'exploitation.
Son taux est calculé en fonction d'une formule
spécifique qui est :
C=B/A(%), avec B=résultat d'exploitation et A= produits
d'exploitation.
Le tarif appliqué est le suivant :
-5,5% lorsque le rapport = résultat d'exploitation =20%
produits d'exploitation
-9% lorsque le rapport = résultat d'exploitation
>20% et <50% produits d'exploitation
-12% lorsque le rapport = résultat d'exploitation = 50%
produits d'exploitation
A et B sont calculés conformément au plan
comptable en vigueur au Niger.
Ø Les taxes sur les recettes de loterie et les
jeux de hasard
La taxe sur les recettes de loterie est assise sur le montant
total des sommes engagées sur les tickets du pari mutuel urbain (PMU) et
des autres jeux de la Loterie Nationale du Niger. Son taux est de 15%. Quant
à la taxe sur les jeux de hasard, elle est prélevée sur
les recettes des jeux de hasard organisé à but lucratif par les
personnes physiques et morales autre que la Loterie Nationale du Niger. Son
taux est à 20% sur les recettes réalisées.
Ø Les droits d'enregistrement
L'enregistrement est l'opération effectuée par
le Receveur des impôts, qui consiste en l'analyse d'un acte ou d'une
opération juridique en vue de percevoir un impôt, hormis les cas
d'enregistrement gratis. Il donne date certaine aux actes. En fonction de la
nature de l'acte présenté à la formalité, le droit
perçu peut être un droit fixe, un droit proportionnel ou un droit
à taux progressifs.
Ø Le droit de timbre
À l'occasion des formalités d'enregistrement, un
droit de timbre est perçu sur chaque page de l'acte
présenté à l'enregistrement. Il en est de même pour
la plupart des documents faisant l'objet d'authentification (pièces
d'identité, actes d'Etat civil etc.).
DEUXIÈME PARTIE : PRESSION FISCALE ET
OPTIMISATION DES RECETTES BUDGÉTAIRES : CONTRAINTES ET
AMÉLIORATIONS
Dans cette partie, nous tenterons de faire une étude
théorique de la pression fiscale (chapitre III) et enfin nous traiterons
des contraintes et améliorations dans la mobilisation des recettes
budgétaires (chapitre IV).
CHAPITRE III : ÉTUDE THÉORIQUE DE LA
PRESSION FISCALE
3.1 Définition de la pression fiscale
La pression fiscale est le rapport entre les recettes fiscales
et le Produit Intérieur Brut (PIB) dans un pays donné. Elle
définit l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe
d'impôts dans l'économie nationale. La pression fiscale concerne
les grandeurs de l'économie toute entière. Par exemple, pour
mesurer l'emprise de l'Etat sur les revenus des contribuables, on exprime le
poids des impôts en pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB).
Tandis que pour mesurer l'emprise de l'Etat sur les sociétés on
rapporte l'ensemble des recettes de l'impôt sur le Bénéfice
a l'ensemble des bénéfices réalisés par lesdites
sociétés. Elle est généralement exprimée par
le taux de prélèvements obligatoires, obtenu en rapportant le
montant annuel des prélèvements au Produit Intérieur Brut
(PIB). Cet indicateur que l'on qualifie parfois de Taux Global de
Prélèvements Obligatoires (TGPO), permet de réaliser des
comparaisons dans le temps et entre pays (Alain Euzeby, les
prélèvements obligatoiresp. 17). Il conviendra de
souligner que pour un meme pays, en fonction de la source des données
utilisées dans le calcul du TGPO ce dernier varie
légèrement. D'autre part, meme issu de données
statistiques normalisées, le taux de prélèvement
obligatoire a une signification assez ambiguë.
3.1.1 Les difficultés d'interprétation du
Taux Global de Prélèvements Obligatoires
Le Taux Global de Prélèvements Obligatoires est
surtout utilisé dans le cadre de comparaisons temporelles et
internationales. Il est souvent mal interprété, d'où sa
signification et les comparaisons qui en découlent doivent être
examinées avec précaution.
a. Le Taux de Prélèvements
Obligatoires n'est pas un indicateur du degré d'immixtion des pouvoirs
publics dans la vie économique
L'augmentation de ce taux dans les pays
développés durant les XIXe et XXe
siècles est certes due à l'extension du rôle
économique et social de l'Etat. Mais Le taux de
prélèvement obligatoire ne saurait constituer une mesure
satisfaisante de l'ampleur des interventions de l'Etat dans l'économie.
Il tend en effet, d'une part a les surestimer, en faisant figurer au
numérateur du rapport des montants non consolidés,
c'est-à-dire qui n'éliminent pas les prélèvements
versés (et perçus) par les administrations publiques ;
d'autre part a les sous-estimer, en ne tenant pas compte des autres sources de
financement des dépenses publiques et des autres modes d'intervention de
l'Etat, et en particulier des dépenses fiscales.
b. Le taux de prélèvement
obligatoire n'est pas un indicateur de poids des charges pesant sur
l'activité économique marchande
L'activité économique marchande est
considérée par certains économistes libéraux comme
étant la seule qui soit productive dans l'économie. Ils
l'opposent donc à l'activité non marchande des administrations
publiques dont l'activité n'est pas vendue, et le cas
échéant elle l'est a un prix nettement inférieur à
son coût de production. Elle est donc essentiellement financée par
les prélèvements obligatoires et évaluée, non pas
par ses prix de vente, mais par ses couts de production. Cette distinction de
base donne parfois lieu à des raisonnements selon lesquels le taux de
prélèvements obligatoires fournirait une mesure du poids que
l'activité non marchande des administrations publiques ferait peser sur
la sphère marchande de l'économie.
Mais cette conception n'est pas juste car elle ne tient pas
compte des prélèvements obligatoires autofinancés et
sous-estime l'utilité meme des services fournis par les dépenses
publiques.
3.2 Les indicateurs de la pression fiscale
Compte tenu des diverses difficultés
d'interprétation du Taux de Prélèvements Obligatoires,
plusieurs variantes ont été imaginées pour pouvoir
exprimer la Pression Fiscale. Dans le cadre de cette étude, nous allons
en présenter
3.2.1 Les indicateurs macroéconomiques
dérives des comptes nationaux
L'indicateur le plus évident semble être le taux
nominal d'imposition, c'est-à-dire le taux d'imposition
légalement fixé. Si cette grandeur a une forte signification en
termes de signal pour les agents économiques, le taux effectif
d'imposition est en général plus faible que le taux nominal, du
fait de la réduction de la base d'imposition par des dispositions
spécifiques de la législation fiscale (exonérations,
abattements, etc.).
3.2.2 Les taux de prélèvements
consolidés
Ces taux ont l'avantage d'éliminer certains
prélèvements qui ont un caractère répétitif,
afin d'exprimer la part des revenus destinés à financer
l'activité des administrations publiques.
La première consolidation consiste à annuler
les cotisations patronales et impôts payés par les administrations
publiques.
À un deuxième niveau de consolidation il faut
supprimer au numérateur tous les prélèvements obligatoires
autofinancés, c'est-à-dire non seulement ceux qui sont
supportés par les administrations publiques, mais aussi ceux qui sont
alimentés par les revenus (traitements des fonctionnaires, prestations
sociales) versés par les administrations publiques.
3.2.3 Les indicateurs micro économiques de taxation
effective
Cet indicateur a pour but de mesurer la distorsion
occasionnée par la fiscalité sur le rendement d'un investissement
marginal.
On peut l'écrire (RB-RI)/RB, où RB est le taux
de rendement avant impôt d'un investissement marginal (net de
l'amortissement), et RI le taux de rendement réel de cet investissement,
une fois prises en compte les modifications introduites par la
fiscalité. Le numérateur de cette fraction est parfois
appelé le coin fiscal.
Notons que les distorsions introduites par la fiscalité
sont multiples, et peuvent aller dans différentes directions. En effet,
si elles incluent l'imposition sur les bénéfices marginaux
générés par l'investissement, elles tiennent aussi compte
des effets de la fiscalité sur les coûts de financement de
l'investissement, en particulier à travers la
déductibilité fiscale des intérêts versés, ou
la soustraction du taux d'inflation prévu. Le coin fiscal permet une
analyse de l'effet de la politique fiscale sur l'investissement. Si le coin est
positif, la fiscalité est désincitative. S'il est négatif,
elle est incitative.
3.2.4 Les taux de prélèvements nets de
transferts
Pour leur obtention, on prend en compte le fait qu'une partie
des prélèvements est directement redistribuée aux
ménages sous forme de bourses et allocations et aux entreprises sous
forme de subventions. En éliminant ces flux on obtient donc le montant
des prélèvements qui est investi dans le fonctionnement propre
des administrations publiques.
Ce type de taux a le mérite de montrer que l'Etat
redistribue directement une large part des sommes qu'il a
prélevé. Mais il peut présenter le risque de faire croire
que l'autre partie est tout simplement retirée du circuit
économique alors qu'elle y retourne sous forme de
rémunération de fonctionnaires, dépenses d'investissements
et autres achats de biens et services.
3.2.5 Les taux de prélèvements
élargis
Ils résultent de la prise en compte de certaines
sources de financements des dépenses publiques, autres que les
prélèvements obligatoires tels qu'ils sont habituellement
définis. Ainsi peut-on inclure au numérateur du rapport
l'ensemble des cotisations fictives, ou meme des cotisations sociales
obligatoires, fictives et effectives, qui ne sont pas perçues par les
administrations publiques.
Dans une conception dépassant plus largement le cadre
des prélèvements obligatoires, on peut être amené
à prendre en compte le besoins de financement des administrations
publiques, c'est-à-dire les sommes qu'elles peuvent être
amenées à emprunter pour exercer leurs fonctions. On obtient
ainsi, en considérant que les emprunts sont des recettes fiscales
« différées », le niveau de
prélèvements obligatoires qui assurerait l'équilibre des
finances publiques.
De ce qui précède, il en découle qu'il
n'existe pas un seul indicateurs de la pression fiscale reconnu à
l'échelle internationale. Cela ne veut toutefois pas dire qu'il faille
pour autant laisser tomber les indicateurs existants. Ça veut juste dire
qu'il est impératif de prendre leur interprétation avec
modération.
3.3 Les obstacles à l'augmentation de la pression
fiscale
Outre les difficultés d'élaboration d'un seul
indice reconnu au plan international pour exprimer la pression fiscale,
l'augmentation de cette dernière est confrontée à
plusieurs obstacles qui sont souvent à la base de plusieurs analyses
dont la fameuse théorie de la courbe de Laffer qui a été
l'un des fers de lance des thèses néo-libérales aux Etats
Unis.
3.3.1 La courbe de Laffer
L'économiste américain A. B. Laffer s'est rendu
célèbre en cherchant à démontrer, en 1980, à
l'aide d'un graphique qui porte désormais son nom, une vieille
idée déjà exprimée par d'autres économistes
comme Adam Smith en 1776 « L'impôt peut entraver
l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines
branches de commerce ou de travail » (Adam
Smith, 1776, P. 106), Jean Baptiste Say
«Un impôt exagéré détruit la base
sur laquelle il porte» (Jean Baptiste Say, p.
320), et qui veut montrer qu'à partir d'un certain
montant, les prélèvements obligatoires incitent les
contribuables, soit à réduire leur activité, soit à
frauder, à tel point qu'ils aboutissent à des montants de
prélèvements plus faibles que ceux qui pourraient être
obtenus avec des taux plus modérés. C'est ce qu'il traduit par la
célèbre citation « trop d'impôt tue
l'impôt ».
3.3.1.1 « Trop d'impôt tue
l'impôt »
Selon la courbe de Laffer, le montant des recettes fiscales
est d'abord une fonction croissante du taux de pression fiscale, mais seulement
jusqu'à un certain seuil maximal M, correspondant au sommet de la
courbe, au-delà duquel le montant des recettes fiscales devient une
fonction décroissante du taux de pression fiscale. C'est dire que les
recettes fiscales vont croitre avec le taux de pression fiscale jusqu'à
atteindre un seuil M au-delà duquel tout accroissement du taux de
pression fiscale aura pour conséquence directe de réduire le
montants des recettes fiscales, il irait meme jusqu'à s'annuler pour le
niveau hypothétique du taux de pression de 100%, toute activité
économique disparaissant dans ce cas limite.
Deux effets contradictoires rentrent en jeu: un effet de
substitution qui incite un agent à diminuer son temps de travail, et un
effet de revenu qui incite les agents à travailler plus afin de
retrouver le niveau de salaire qu'il disposait avant l'augmentation des
impôts. Selon Laffer, pour des taux d'impositions élevés
l'effet de substitution l'emporte sur l'effet de revenu.
Par ailleurs les effets de la taxation élevée
pénalisent l'épargne car les prélèvements sur les
revenus du travail et du capital sont croissants alors que les taxes sur la
consommation sont fixes. Substitution de la consommation à
l'épargne et même consommation ostentatoire.
Ceci s'explique, selon A. B. Laffer, par le fait qu'une
pression fiscale excessive exerce une influence négative sur les
incitations au travail, à l'épargne et à
l'investissement ; elle peut donc avoir pour effet de réduire
l'activité économique dans des proportions telles que le produit
des prélèvements fiscaux s'en trouve diminué.
La courbe de Laffer se subdivise en deux zones : la zone
de gauche dite zone admissible et la zone de droite dite zone inadmissible.
Dans la zone normale, tout accroissement du taux de pression fiscale a pour
conséquences une augmentation des recettes fiscales, et dans la zone
inadmissible toute augmentation du taux de la pression fiscale entraine une
baisse des recettes fiscales. En outre, un meme montant N des recettes fiscales
peut être obtenu avec un taux t1 situé dans la zone
admissible et un taux t2 situé dans la zone inadmissible,
d'où l'inutilité qu'il y'a d'adopter des taux d'imposition trop
élevés.
Graphique1: représentation graphique de la
courbe de Laffer
Recettes
Fiscales
Taux
Normaux
Taux
Dissuasifs
Optimum
100
3.3.1.2 Les critiques adressées au
modèle de Laffer
La courbe de Laffer constitue une représentation
formelle ne permettant pas de déterminer le seuil d'imposition M
au-delà duquel la pression fiscale peut être
considérée comme excessive. De plus, elle se fonde sur
l'hypothèse non vérifiée que tout alourdissement du taux
de pression fiscale portant sur les revenus du travail ou du capital
réduit l'offre de ces facteurs de production. D'autre part, il
n'envisage les prélèvements fiscaux que sous un aspect
négatif, négligeant ainsi leur contrepartie, c'est-à-dire
les dépenses publiques qu'ils servent à financer.
En outre, Selon des théoriciens non libéraux
comme Peter Lindert, les exemples des pays scandinaves, dont l'imposition a pu
dépasser les 70% du PIB à une certaine époque, sans
entraîner les conséquences que prévoyait Laffer, montrerait
que si la courbe de Laffer s'y appliquait, le niveau d'imposition pour
l'atteindre serait très élevé et jamais atteint à
ce jour par un quelconque pays.
3.3.2 Les obstacles d'ordre économique
Elles tiennent au fait que les prélèvements
fiscaux peuvent avoir des conséquences sur l'épargne et donc sur
l'investissement compte tenu du fait que c'est en partie à partir de
l'épargne que sont financés les investissements.
D'autre part, face au phénomène de globalisation
et une concurrence internationale de plus en plus accrue, c'est surtout
l'impact de la pression fiscale sur la compétitivité des
entreprises qui importe le plus de point de vue économique. La
capacité de celles-ci à affronter la concurrence internationale
(résistance aux importations et capacité à exporter) est
un facteur déterminant pour la croissance économique et le niveau
de l'emploi. L'impératif de compétitivité est une
préoccupation majeure des pouvoir publics et, de ce point de vue, les
entreprises doivent avoir des charges fiscales aussi faibles que possibles,
d'où la nécessité pour l'Etat de ne pas avoir une pression
fiscale exagérée. De plus, la concurrence internationale entre
Etats, cherchant chacun à attirer le plus possible d'investisseurs
extérieurs requiert également un niveau de pression fiscale
raisonnable compte tenu du fait que la fiscalité est l'une des
préoccupations des investisseurs étrangers.
3.3.3 Les obstacles liés à la contrepartie de
la pression fiscale
Les dépenses financées par les
prélèvements fiscaux ne sont pas toujours suffisamment bien
perçues par les contribuables car ils sont très souvent
très larges et diffus et leurs divers aspects politiques,
économiques et sociaux correspondent rarement à des
résultats bien déterminés et mesurables. En effet, il est
très difficile, voire impossible pour le contribuable d'évaluer
les avantages liés au niveau et à la qualité des services
publiques financés par leurs cotisations fiscales. Il est donc
évident que ce manque de contrepartie déterminée de la
pression fiscale ou l'impossibilité de se faire une idée
chiffrable de ces contreparties pour les contribuables les pousse à
n'envisager les prélèvements fiscaux que sous l'angle des
ponctions qu'ils opèrent sur les ressources des ménages et des
entreprises. De ce point de vue les prélèvements fiscaux sont
considérés comme excessifs ou ayant atteint un niveau qu'ils ne
doivent pas dépasser.
3.3.4 Les obstacles d'ordre psychologiques et
politiques
Les contribuables peuvent opposer des fortes
résistances aux prélèvements fiscaux du moment où
ils les trouvent exagérés : fraudes fiscales, évasion
fiscales, résistances face à l'impôt, réduction de
l'activité économique imposable, voire dans certains cas des
mouvements de contestation de l'impôt.
3.4 La pression fiscale dans les pays de l'UEMOA
L'Union Économique et Monétaire Ouest Africain
(UEMOA) est une organisation régionale dont le Niger est membre. Elle a
comme mission la réalisation de l'intégration économique
des Etats membres, à travers le renforcement de la
compétitivité des activités économiques dans le
cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationnalisé et harmonisé.
Dans le cadre de l'harmonisation de la fiscalité,
l'UEMOA a recommandé aux Etats membres, à travers les
critères de convergence de second rang, de maximiser leur effort de
mobilisation de recettes fiscales pour atteindre au moins 20% du PIB
national.
Néanmoins, aucun Etat membre n'a respecté ce
critère en 2014. Par pays, le taux de pression fiscale se
présentait comme suit : Bénin (16,9%), Burkina Faso (16,0%),
Côte d'Ivoire (15,6%), Guinée-Bissau (6,0%), Mali (15,9%), Niger
(16,7%), Sénégal (18,9%) et Togo (18,7%). Ainsi, il n'y a que le
Sénégal et le Togo qui étaient proches du taux de 20% avec
respectivement 18.9% et 18.7%. La Guinée Bissau occupe la
dernière place avec un taux de pression fiscale égal 6.0%.
Le Niger quant à lui avait un taux de pression fiscal
de 16.7% en 2014, très loin du critère de convergence de l'UEMOA.
Dans l'ensemble, le taux de pression fiscale de toute l'union était de
16.6% pour l'année 2014.
Tableau 1: taux de pression fiscale en UEMOA de 2010
à 20154(*)
Pays
années
|
Benin
|
Burkina Faso
|
Cote d'Ivoire
|
Guinée Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
2010
|
-
|
-
|
15.6
|
7.9
|
14.6
|
12.8
|
18.7
|
-
|
2011
|
15.5
|
13.7
|
12.5
|
7.7
|
14.5
|
16.1
|
19.0
|
16.4
|
2012
|
15.5
|
15.0
|
16.0
|
7.7
|
14.4
|
14.5
|
18.9
|
16.5
|
2013
|
16.3
|
15.7
|
15.6
|
6.2
|
14.9
|
16.0
|
18.4
|
19.5
|
2014
|
16.9
|
16.0
|
15.6
|
6.0
|
15.9
|
16.7
|
18.9
|
18.7
|
CHAPITRE IV : OPTIMISATION DES RECETTES
BUDGÉTAIRES : CONTRAINTES ET AMÉLIORATIONS
Après avoir traité des aspects théoriques
et généraux de notre travail, dans ce chapitre nous allons tenter
d'exposer les principales difficultés liées à la
mobilisation des recettes fiscales au Niger (4.1) et aussi les progrès
qui ont été réalisé en la matière de 2012
à 2016 (4.2).
4.1 Les contraintes à l'optimisation des recettes
budgétaires
Les difficultés que rencontrent les administrations
chargées de la mobilisation des recettes fiscales sont nombreuses et
sont de natures aussi bien endogènes (4.1.1) qu'exogènes
(4.1.2)
4.1.1 Les contraintes endogènes
Les contraintes endogènes sont celles qui sont internes
aux pays, sans l'influence ou l'intervention des facteurs provenant de
l'extérieur. Elles peuvent être catégorisé suivants
trois (03) plans, à savoir : sur le plan économique
(4.1.1.1), sur le plan administratif (4.1.1.2) et sur le plan social
(4.1.1.3).
4.1.1.1 Sur le plan économique
De par sa nature, la fiscalité a un lien direct avec
l'économie. En effet, dans la définition de base de
l'impôt, ce dernier s'avère être « [...] un
prélèvement pécuniaire... ». Il est donc le
prélèvement de l'Etat dans la richesse des agents
économiques et des ménages, d'où certains comportements de
ces derniers peuvent être négatifs au produit de l'impôt.
4.1.1.1.1 Secteur informel
Conformément aux recommandations internationales, le
secteur informel est défini comme l'ensemble des entreprises
individuelles non agricoles et non enregistrées, qui produisent des
biens et services pour le marché. L'emploi informel est, quant à
lui, défini comme l'emploi sans protection. Plusieurs
caractéristiques peuvent être considérées à
cet égard pour une définition précise : protection
sociale, contrat écrit, feuilles de salaires, indemnités de
licenciement, etc. Du fait de ces définitions, l'emploi informel est
constitué de deux composantes principales distinctes, à savoir
l'emploi dans le secteur informel, ainsi que l'emploi non protégé
dans le secteur informel. Conformément aux définitions de l'OIT
(2003), le secteur et l'emploi informels composent ce qui est
désigné sous le terme d'économie informelle.
(J-P CLING ; S. LAGRÉE ; M. RAZAFINDRAKOTO ;
F. ROUBAUD, 2012, p.07).
Les acteurs du secteur informel ne sont pas enregistrés
au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM), ils n'ont pas un
Numéro d'Identification Fiscal (NIF). Cela fait qu'ils échappent
totalement ou partiellement à la fiscalité, et dans le cas
où ils payent d'impôts, ils ne supportent qu'une part presque
négligeable de leur charge fiscale réelle. Au Niger, le secteur
informel a occupé en moyenne 65.9% dans la formation du Produit
Intérieur Brut (PIB) sur la période de 2009 à 2013. Cela
démontre bien l'importance de ce secteur dans l'économie
nigérienne.
Cependant, malgré toute la place que ce secteur occupe
au Niger, les recettes fiscales y provenant sont négligeables au vue de
celles que procure le secteur dit moderne.
Tableau 2 : contribution du secteur informel aux
recettes de la DGI
années
|
Recettes secteur informel
|
Recettes totales DGI
|
pourcentages
|
2012
|
5 842 224 438
|
364 816 989 318
|
1.60%
|
2013
|
4 657 070 334
|
464 259 768 967
|
1.00%
|
2014
|
9 904 427 198
|
476 191 424 127
|
2.07%
|
2015
|
14 682 760 380
|
493 630 754 759
|
2.97%
|
2016
|
7 299 617 246
|
510 190 115 536
|
1.43%
|
Commentaire :
Ce tableau fait ressortir la contribution du secteur informel
dans les recettes totales de la DGI. Pour l'année 2012, le secteur
informel n'a contribué qu'à hauteur de 1.60% des recettes
fiscales recouvrées par la DGI alors qu'il représentait 62.5% du
PIB national, la contribution chute ensuite pour atteindre respectivement 1.00%
en 2013, avant de croitre progressivement pour atteindre son maximum en 2014 et
2015, avec respectivement 9 904 427 198 et
14 682 760 380 correspondant à 2.07% et 2.97% des
recettes fiscales recouvrées par la DGI. En 2016 la contribution du
secteur informel a chuté pour atteindre 1.43% des recettes de la DGI et
se chiffrait à 7 299 617 246. Il est a remarqué que
jusqu'à présent la contribution du secteur informel n'a pas pu
atteindre 3% des recettes de la DGI. En somme, sur les années 2012
à 2016, ladite contribution se chiffre à 42 386 099 596
francs
CFA(5 842 224 438+4 657 070 334+9 904 427 198+14 682 760 380+7 299 617 246)
soit en moyenne 8 477 219 919 francs CFA par an. On peut ainsi
conclure que la contribution de ce secteur qui occupe plus de 60% du PIB
national est négligeable dans les recettes fiscales du Niger.
Graphique 2: part du secteur informel dans le
PIB5(*)
Commentaire du graphique : à travers le graphique,
il ressort que sur la période allant de 2011 à 2013, le secteur
informel a toujours occupé plus de 60% de la production nationale,
particulièrement en 2011 où il a représenté 63.3%.
Néanmoins, dans l'ensemble l'influence du secteur informel est entrain
de diminuer, sur les années considérées, on remarque une
baisse de la part de ce secteur dans le PIB, passant de 63.3% en 2011 à
62.5% en 2012 et enfin à 60.7% en 2013.
4.1.1.1.2 Fraude fiscale
Les impôts, pris uniquement du point de vue des
ponctions qu'ils opèrent sur les revenus des ménages et des
entreprises, réduisent les dépenses de ces derniers
(Asher, 2001; Azam, Gauthier et Goyette, 2004). Cela
est la cause principale des pratiques de certains contribuables comme le cas de
la fraude fiscale. La fraude fiscale est la dissimulation par un agent
économique de la valeur réelle des transactions
économiques légales dans le but d'éviter la charge fiscale
(Hindricks et al. (1999); Acconcia, D'Amato et Martina,
2003). Elle consiste donc en divers procédés
frauduleux de dissimulation de revenu ou de bénéfice, de ventes
sans factures, de fausses factures destinées à diminuer
artificiellement les bénéfices des sociétés, des
fausses déclarations d'impôts, des falsifications de documents
comptables, etc. Grace à la fraude fiscale, les contribuables payent
moins d'impôts que ce qu'ils devraient en réalité ou n'en
payent pas du tout. Cet état de fait a pour conséquence
principale d'agir négativement sur les recettes fiscales. La fraude
fiscale n'est pas uniquement le propre des pays en développements, elle
concerne également les pays développés, avec toutefois une
légère variation de son degré. En effet, tous les pays
développés ont admis que la fraude fiscale existe sur leur sol
(Jean Claude Martinez, 1990, p. 22). Par exemples, la
Suède estime la fraude fiscale entre 3,8 % et 5,5 % de son PIB national,
le Royaume-Uni établit que la simple fraude concernant les insuffisances
déclaratives génère au moins 3,5 milliards sterling par an
d'évasion fiscale. Au Canada, la fraude fiscale a été
estimée à hauteur de 10 % de l'imposition sur le revenu, un
chiffre similaire évalué par les USA sur leur propre territoire.
Selon un rapport de l'OCDE (2010) : « L'évasion et la fraude
fiscales mettent en péril les recettes des États du monde entier.
Aux États-Unis, le Sénat estime à 100 milliards USD par an
le manque à gagner imputable à l'évasion et à la
fraude fiscale et dans un grand nombre de pays d'Europe, les recettes perdues
se chiffrent en milliards d'euros. Le phénomène se traduit par
une contraction des ressources disponibles pour financer les infrastructures et
influe sur les conditions de vie de tous, tant dans les économies
développées que dans les économies en
développement. La mondialisation offre des perspectives d'accroissement
de la richesse mondiale, mais multiplie aussi les risques. »
(Promouvoir la transparence et l'échange de renseignements
à des fins fiscales, note succincte de référence de
l'OCDE, 21 Avril 2010). Cela étant, la fraude fiscale est
l'une des raisons qui entrave la mobilisation des recettes fiscales au Niger.
a. Instruments de mesure de la fraude fiscale
Les instruments de mesure de la fraude sont nombreux, mais ne
sont, toutefois, que approximatifs compte tenu du fait que le mécanisme
de la fraude étant caché par principe, il ne peut être
évalué avec exhaustivité. J.C Martinez (1990, p.14) en
cite deux utilisées par les autorités fiscales françaises
et par d'autres pays :
1-L'économie occulte (travail et
revenus dissimulés) selon l'estimation dite méthodique doit
laisser des traces sur les marchés et agrégats
économiques. L'objectif est d'évaluer la distorsion entre les
différents revenus nationaux évalués. Ces traces sont
alors approchées par étude statistique du marché (ex du
travail), en partant d'échantillons dits probants d'acteurs
économiques au sein de la population dont la cohérence entre le
revenu et la dépense est analysée. Sont aussi utilisés les
agrégats de la comptabilité nationale. La statistique des
contrôles fiscaux qu'élabore le Ministère de
l'Économie est rapproché des revenus nationaux.
Cette méthode est plus statistique, moins incantatoire,
mais imparfaite tant il est difficile de connaitre par extrapolation le montant
de la fraude fiscale par l'examen de la différence entre les montants
rappelés par le contrôle, de la connaissance d'un état des
revenus et richesse. Fragilité du calcul qui peut donner selon les
paramètres utilisés par les Pays un résultat en indice
entre 1 à 5. Néanmoins cette méthode a eu le mérite
et l'avantage de mieux baliser en vue du calcul le profil « sociologique
» du fraudeur fiscal.
2- La méthode de
l'échantillon représentatif des contribuables : elle est
très répandue, car elle intègre l'évaluation par
sondage d'une population dite représentative, avec les statistiques du
contrôle fiscal réalisé chaque année.
Concrètement, le sondage s'établit aléatoirement sur 40
000 foyers fiscaux. Cet échantillon est alors réduit par des
règles statistiques et mathématiques à 4 165 contribuables
dont les revenus sont rapprochés sur une année x, avec les
contrôles et rappels d'impôts effectués sur ledit
échantillon. Puis on extrapole sur l'ensemble des redevables les
résultats statistiques obtenus sur l'échantillon. Il peut
être aussi utilisé dans le calcul des résultats
tirés de questionnaires envoyés à une population de
personnes (question sur le travail au noir, les connaissances fiscales, le
droit etc.). Les États-Unis, par ce moyen ont par exemple pu
établir en 1979 que sur 65 millions de ménages assujettis, de 6
à 8 % n'avaient fait aucune déclaration. L'avantage de cette
démarche est de permettre d'évaluer la fraude au sens juridique,
mais aussi le montant des revenus non déclarés « qui
seraient découverts s'il était procédé à la
vérification exhaustive de tous les foyers fiscaux imposés.
» (Jean Claude Martinez, 1990, p.19).
Néanmoins, l'inconvénient de cette
méthodologie est qu'elle demeure tributaire des distorsions des sondages
(ex sur la représentativité), ou des questionnaires
(réponses biaisées, ou sous/ sur estimées de la part des
sondés), ou simplement tributaire de l'efficacité des services de
contrôles, intimement liée aux moyens déployés par
l'administration à cette fin, ainsi que des hommes politiques et de leur
clientèle : patronat, acteurs « défiscalisés »
et climat social (tel mode ou type de fraude peut être ainsi
sous-estimé ou sur évalué au travers du prisme de
l'attitude implicite des acteurs socio-économiques d'un pays).
Toutefois, pour des raisons pratiques et vu la quasi
impossibilité d'obtenir les données à utiliser dans le
cadre des méthodes susvisées, nous ne serons pas en mesure, dans
notre étude, d'analyser objectivement l'impact de la fraude fiscale sur
les recettes fiscales du Niger.
4.1.1.1.3 Évasion fiscale
L'évasion fiscale a pour définition
l'évitement de l'impôt par divers techniques et procèdes
légaux. La notion d'évasion fiscale renferme une
ambiguïté car pouvant être rapproche de celle de fraude
fiscale. Elle lui est toutefois différente à travers les
procèdes et techniques utilisés qui sont légaux pour
l'évasion fiscale et illégaux pour la fraude fiscale. On pourra
ainsi dire que l'évasion fiscale est synonyme
d'« évitement licite de l'impôt ». les
procédés utilisés dans le cadre de l'évasion
fiscale sont extrêmement divers et varient selon les types de
prélèvements, ils peuvent consister en l'exploitation des
faiblesses de certaines dispositions des lois fiscales, déplacement de
tout ou partie d'un patrimoine ou d'une activité vers des pays à
faibles taux d'impositions comme les paradis fiscaux6(*), l'exploitation des vides
juridiques, etc. En tout état de cause, leurs conséquences sont
similaires compte tenu du fait que l'une comme l'autre est utilisée dans
le but de se soustraire du paiement de tout ou partie de sa charge fiscale.
À l'instar des autres pays du monde, le Niger n'est
point épargné par le phénomène de l'évasion
fiscale. En effet, les contribuables nigériens, en particulier ceux qui
sont « avertis » en la matière fiscale, usent de
toutes les voies et moyens à la recherches de procédés ou
techniques, des faiblesses de la législation fiscale ou des textes
pouvant faire l'objet d'une interprétation qui leur sera avantageuse
pour se soustraire au paiement d'une grande part de leur charge fiscale. Cela
à la fâcheuse conséquence de réduire les recettes de
l'Etat.
4.1.1.1.4 Morosité économique
Le niveau de développement agit à travers le
produit par tête, la composition de la valeur ajoutée et le
degré de monétarisation. D'abord, plus le produit par tête
d'un pays est élevé, plus l'Etat peut accroître ses
capacités administratives grâce à l'existence
d'économies d'échelle dans l'administration de l'impôt
(Brun et alii, 2005). Du point de vue des contribuables, non seulement
l'élévation du produit agit favorablement sur leur
capacité à payer (élargissement de l'assiette) mais
également sur leur disposition à payer. En effet, avec
l'accroissement du produit, se produisent une augmentation et surtout une
diversification de la demande de biens publics dont l'une des implications est
d'agir positivement sur le civisme fiscal (G. Attila, 2007).
Pays En développement, le Niger est classé parmi
les Pays à Faibles Revenus (PFR)7(*) dans le monde. La situation économique est
extrêmement morose. En effet, les signaux
concernant l'économie du Niger sont très alarmants :Le PIB
à parité de pouvoir d'achat (PPA) par habitant de 761 $ situe le
Niger parmi les 10 pays les plus pauvres du monde. L'indice de
développement humain établi par le PNUD, qui tient compte du PIB,
du niveau d'éducation et de l'espérance de vie, le ramène
à la dernière place en 2015. Le taux de croissance moyen de 5,4%
est significatif, mais il est compensé par une augmentation de 3,9% par
an de la population. Ainsi en 2013, le taux de croissance était de 4.1%
et de 0.2% par habitant. Le commerce extérieur est déficitaire et
les exportations reposent essentiellement sur l'uranium (54.8% en 2013). Les
importations en provenance de l'Europe ont pris une place
prépondérante (48.9% en 2013). L'emploi est mal connu en dehors
de la fonction publique. L'économie informelle (dépourvue de
comptabilité formelle écrite) est évaluée à
60.7% du PIB en 2013. Selon l'Institut National de la Statistique, la
population nigérienne était à 62.1% (QUIBB8(*)), 59.5% (ENBC9(*) 2007/2008) et à 48.2 %
(ECVMA10(*)) pauvres
respectivement pour les années 2005, 2008 et 2011.
L'impôt est un prélèvement sur la richesse
des ménages et des entreprises, de ce fait, les recettes fiscales sont
intimement liées à l'état de l'économie du pays,
plus particulièrement à la richesse des ménages et des
entreprises. Compte tenu de notre brève description de la situation
économique du Niger, il ne serait que plus légitime de lui donner
une place de choix parmi les principaux facteurs jouant un rôle de
goulots d'étranglements des recettes fiscales dudit pays.
Graphique 3: statut de pauvreté au Niger11(*)
4.1.1.1.5 Non fiscalisation du secteur agricole
Au Niger, l'agriculture (au sens large) occupe une part
importante dans la formation du Produit Intérieur Brut. En effet, elle a
représenté respectivement 38,2%, 38,9% et 37,2% du PIB pour les
années 2011, 2012 et 2013. Cependant, l'agriculture pratiquée au
Niger n'est pas une agriculture de rente mais plutôt une agriculture de
subsistance. Elle occupait 87% de la population en 2010.
L'une des particularités du système fiscal
nigérien est la non-imposition du secteur agricole. En effet,
malgré sa forte importance dans le PIB du Niger et la part de la
population active qu'il occupe, le secteur agricole n'est soumis à
aucune sorte de fiscalité. L'une des raisons avancées par les
dirigeants du pays pour justifier la non-imposition du secteur est que les
activités agricoles sont pratiquées par les paysans et que ladite
activité n'est pas une activité de rente mais plutôt une
activité de subsistance, ce qui est loin d'être inexact pour le
cas particulier du Niger. En tout état de cause, la non-imposition du
secteur agricole constitue une véritable entrave à la
mobilisation des recettes fiscales compte tenu qu'en exonérant le
secteur agricole de tous impôts, c'est pratiquement l'équivalent
d'environ de 40% du PIB national qui sort des champs d'application des
impôts. D'ores et déjà, plusieurs études de divers
auteurs et institutions internationales ont dénoncé la
non-imposition du secteur agricole aux différents impôts, c'est
ainsi que la prise en compte du secteur agricole dans les champs des
prélèvements publics pourrait accroitre la pression fiscale d'au
moins trois (03) points du PIB (AHMED MOUMMI, Décembre 2012), cela va
sans dire aider le Niger à accroitre ses recettes fiscales et relever
son ratio impôts/PIB et pourrait atteindre cinq (05) points son PIB
à long terme, considérer par les Nations Unis comme étant
le seuil minimum à atteindre par les Pays en Développement pour
la réalisation de leur Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD).
Graphique 4: part de l'agriculture dans le
PIB du Niger12(*)
4.1.1.2 Sur le plan administratif
Outre les facteurs relatifs à l'économie, il
existe aussi des facteurs d'ordre administratif constituant des freins à
l'accroissement des recettes budgétaires au Niger. Ils sont relatifs au
fonctionnement de l'administration fiscale d'une part et d'autre part à
certaines mesures dérogatoires qui érodent la base d'imposition
des impôts, influents ainsi sur les recettes
générées par lesdits impôts.
4.1.1.2.1 Manque de ressources humaines de
l'administration fiscale
La Direction Générale des Impôts (DGI) est
la principale administration fiscale du Niger. En effet, elle recouvre plus des
½ des recettes fiscales du Niger. Toutefois, à ce jour, la
Direction Générale des Impôts du Niger ne dispose que d'un
effectif de huit cent soixante (860) agents toutes catégories
confondues. Compte tenu de l'importance des ressources humaines dans toute
administration (publique, parapublique ou privé) il en résulte
que le manque d'agents a un impact sévère sur le travail de la
Direction Générale des Impôts. Le manque d'agents a pour
entre autre conséquences le non placement de l'ensemble des Avis de Mise
en Recouvrement (AMR), le recensement des contribuables pour la taxe
immobilière et l'impôts synthétique ne se font que chaque
deux (02) ou trois (03) ans, le manque d'agents à l'intérieur du
pays et meme à Niamey au niveau des différents centres et
recettes des impôts ou on trouve des bureaux vacants, la stagnation des
dossiers des contribuables,
etc.Tableau 3:
récapitulatif général des agents de la DGI au
25/10/201613(*)
Catégories
structures
|
A1
|
A2
|
A3
|
B1
|
B2
|
C1
|
|
D1
|
D2
|
CA
|
AUXI
|
TO
|
DGI/CAB
|
11
|
01
|
01
|
-
|
04
|
-
|
-
|
01
|
-
|
18
|
02
|
20
|
DRH/LF
|
05
|
04
|
-
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
15
|
25
|
DLC/RI
|
10
|
10
|
02
|
-
|
06
|
-
|
-
|
-
|
-
|
28
|
5
|
33
|
DCE
|
11
|
04
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
15
|
7
|
22
|
DI
|
08
|
09
|
02
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
19
|
-
|
19
|
DCF/E
|
21
|
07
|
01
|
-
|
09
|
-
|
01
|
-
|
-
|
39
|
10
|
49
|
DADC
|
07
|
11
|
04
|
03
|
10
|
01
|
01
|
02
|
04
|
43
|
21
|
64
|
DISQ
|
17
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
17
|
6
|
23
|
DGE
|
13
|
20
|
2
|
-
|
23
|
01
|
01
|
-
|
01
|
61
|
15
|
76
|
DME
|
17
|
18
|
03
|
-
|
24
|
02
|
01
|
-
|
-
|
65
|
13
|
78
|
DEFCL/SI
|
03
|
02
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
05
|
04
|
09
|
DRI/CUN
|
12
|
17
|
01
|
-
|
42
|
06
|
04
|
03
|
01
|
86
|
27
|
113
|
DRI/AZ
|
04
|
04
|
-
|
-
|
07
|
-
|
01
|
-
|
01
|
17
|
05
|
22
|
DRI/DA
|
02
|
03
|
-
|
-
|
05
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
03
|
13
|
DRI/DO
|
04
|
06
|
-
|
-
|
09
|
02
|
02
|
03
|
01
|
27
|
09
|
36
|
DRI/MI
|
05
|
05
|
-
|
-
|
28
|
02
|
01
|
02
|
01
|
44
|
13
|
57
|
DRI/TA
|
04
|
08
|
-
|
-
|
21
|
04
|
-
|
-
|
01
|
38
|
20
|
58
|
DRI/TI
|
03
|
05
|
01
|
-
|
09
|
-
|
-
|
-
|
-
|
18
|
04
|
22
|
DRI/ZR
|
03
|
06
|
02
|
01
|
10
|
01
|
01
|
02
|
01
|
27
|
12
|
39
|
SECRETARIAT DGI
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
05
|
05
|
STAGE
|
-
|
8
|
02
|
07
|
42
|
-
|
-
|
-
|
-
|
59
|
-
|
59
|
FIN DE STAGE
|
-
|
03
|
01
|
-
|
10
|
04
|
-
|
-
|
-
|
18
|
-
|
18
|
TOTAL DGI
|
160
|
151
|
22
|
12
|
259
|
23
|
13
|
13
|
11
|
664
|
196
|
860
|
POURCENTAGE
|
18.6
|
17.6
|
2.56
|
1.4
|
30.1
|
2.7
|
1.5
|
1.5
|
1.3
|
|
22.8
|
100
|
Commentaire :
De l'analyse du tableau ci-dessus, il en ressort que la
Direction Générale des Impôts ne dispose pas de
suffisamment d'effectif pour assurer une mobilisation optimale des recettes
fiscales. En effet, un effectif de huit-cent-soixante (860) agents est
insuffisant pour assurer l'imposition et le recouvrement des impôts,
droits et taxes de toutes natures dans un pays de 1 267 000 km2
de superficie et ayant une population d'environ 17 807
11714(*). En
outre, il y'a une mauvaise répartition des agents sur le territoire
national. La majeure partie des agents est concentrée à Niamey,
536 agents, soit 62.32% de l'effectif total de la DGI. Cela s'explique
peut-être par le fait que la plus grande partie des activités
imposables a lieu dans la capitale, mais il est incontestable que les autres
régions disposent aussi d'un potentiel fiscal non négligeable qui
pourrait procurer des recettes considérables s'il est
exploité.
Graphique 5:
répartition agents DGI selon le grade15(*)
Commentaire:
Ce graphique quant à lui montre une large
prédominance des contrôleurs des impôts dans les effectifs
de la DGI. En effet, les contrôleurs représentent 30.12% de
l'effectif général. Après les contrôleurs viennent
les auxiliaires qui représentent 22.79% de l'effectif. Les inspecteurs
principaux et centraux représentent quant à eux respectivement
18.60% et 17.56% dudit effectif. Mais si on devait analyser uniquement en terme
de cadres et d'auxiliaires, les cadres représenteraient 77.21% et les
auxiliaires 22.79%.
4.1.1.2.2 Manque de synergie entre les administrations
des impôts et douanière
L'Administration de la douane et l'Administration des
impôts sont les principales administrations fiscales du Niger en termes
de recouvrement des recettes fiscales. En effet, l'administration de la douane
est chargée de la fiscalité de porte tandis que l'administration
des impôts est chargée de la fiscalité intérieure,
comme le conclut le Fond Monétaire International (FMI)
: « Ces administrations doivent être
étroitement coordonnées, de mêmeque leurs réformes.
Elles ont un impact sur l'activité et les douanes ont un rôle
crucial àjouer dans la gestion de la TVA appliquée au commerce
international : elles collectent lamoitié au moins des recettes brutes
de TVA dans les pays en développement. Lacoordination, qui permet
éventuellement d'avoir une vision plus complète de
chaquecontribuable, est souvent médiocre : les douanes doivent envoyer
les données sur la TVAcollectée sur les importations et à
taux zéro sur les exportations à l'administration fiscaleaux fins
de les rapprocher systématiquement des déclarations de TVA et
d'identifier lesanomalies et les cas à risque élevé en vue
d'un éventuel contrôle. Les données douanièreset
fiscales de nature transactionnelle donnent aux gestionnaires des douanes et
des impôtsl'occasion d'analyser les tendances en vue de mettre au point
conjointement des modèles de respect des textes et des stratégies
de riposte. »
Ainsi, pour un bon fonctionnement de la fiscalité du
pays, ces administrations doivent fonctionner en parfaite synergie. C'est dire
que l'administration des impôts devrait être en mesure
d'accéder, en temps et en heure, aux données concernant les
importations et/ou exportations des contribuables, leurs chiffres d'affaires,
les marchandises objet de l'importation ou exportation, en bref avoir tous les
renseignements voulues sur les opérations des contribuables au niveau du
cordon douanier. L'administration de douane de son côté devrait
aussi avoir accès aux données de la Direction
Générale des Impôts concernant les contribuables. Cet
échange d'information doit permettre à ces administrations de
fonctionner en parfaite harmonie, maximisant de ce fait les recettes fiscales
et minimisant le temps d'attente et aussi les couts y afférents aux
différentes opérations tant pour l'Etat que pour le contribuable.
Force est de constater qu'au Niger cet échange d'information est loin
d'être systématique. Il n'existe pas un réseau direct entre
la Direction Générale de la Douane et la Direction
Générale des Impôts qui permettrait aux deux
administrations d'avoir directement et sur place accès aux
données l'une de l'autre. Ce manque de synergie entre ces deux
administrations entrave les activités de ces dernières, affectant
ainsi leur rendement en termes de mobilisation des recettes fiscales.
4.1.1.2.3 Corruption
Les recettes publiques sont très importantes dans le
développement socio-économique des pays compte tenu du fait
qu'elles représentent les principales sources de financement des actions
de l'Etat sur le plan interne. De ce fait, plusieurs travaux ont
été élaborés afin de mettre en évidence les
déterminants des recettes publiques. Ces travaux ont notamment mis
l'accent sur le rôle du niveau de développement, du degré
de monétisation, de l'ouverture commerciale et de la composition
sectorielle du Produit Intérieur Brut (PIB). Récemment, l'accent
a commencé à être mis sur les facteurs institutionnels qui
n'étaient pas jusque-là considérés. Selon
Maclaren(1996) et Hindriks et alii. (1999), les comportements de rentes, de
prédation et de corruption dans l'administration publique affectent
fortement les finances publiques et plus particulièrement les recettes
publiques (Banque Mondiale, 1997 ; Mauro, 1998 ; Hindriks, Keen et alii,
1999).
Plusieurs analyses ont souligné l'impact de la
corruption sur la mobilisation des recettes publiques. Ainsi, Ghura (1998)
montre un effet négatif de la corruption sur les recettes de l'Etat sur
un échantillon de pays africains ; À partir d'un
échantillon de pays en développement, Tanzi et Davoodi (2000)
mettent en évidence l'impact négatif de la corruption et son
effet différencié selon le type de recettes ; G. Attila
(2007) montre théoriquement par quels mécanismes la corruption
réduit les recettes publiques et crée des distorsions dans la
structure fiscale selon une analyse économétrique sur
données de panel (125 pays sur la période 1980-2002).
4.1.1.2.4 Laxisme de l'administration fiscale
« Les problèmes du Niger ne sont pas
liés à un manque de textes » a-t-on coutume de dire,
cette affirmation est loin d'être fausse. En effet, le Niger est
doté d'un arsenal juridique impressionnant, le plus grand
problème demeure dans l'application des différents textes et
lois. C'est dire que le problème du Niger est plus d'ordre pratique que
théorique. À se conformer à ce que prévoient les
législations, les résultats seraient nettement plus
satisfaisant.
Ce problème d'application des dispositions
législatives et règlementaires se retrouve pratiquement au niveau
de chaque administration nigérienne, et cela étant,
l'administration fiscale n'en fait pas exception. Force est de constater que
les textes de la loi fiscale sont dans plusieurs cas ignorés, et dans
les cas où ils sont appliqués, ils ne le sont pas dans leur
plénitude. En effet, certaines considérations sociales et/ou
personnelles, voire administratives poussent les agents des administrations
fiscales à ne pas appliquer les textes tels que prévu par le Code
General des Impôts (CGI). À titre illustratif, nous pouvons
évoquer le fait que jusqu'à aujourd'hui aucun Receveur des
impôts n'a mis en pratique certaines procédures de recouvrements
pourtant prévu par le Code General des Impôts (CGI) notamment la
Saisie Exécution (article 1118 du livre 1e du Code General
des Impôts) ; saisie et vente de fonds de commerce (article 1135 du
livre 1e du Code General des Impôts) ; la saisie
immobilière (article 1140 du livre 1e du Code General des
Impôts) pour ne citer que ceux-là. Cet état de fait
ôte à l'impôt son caractère contraignant. Aussi, du
côté des contribuables, ce manque de réaction de
l'administration fiscale pour le recouvrement de la dette fiscale les pousse
à développer un incivisme fiscal accru, se disant que de toutes
les façons l'administration ne réagira pas, et meme le cas
échéant, ça ne sera pas à travers des mesures
sévères. Ceci contribue à expliquer a plus de 80% la
stagnation toujours croissante des Reste À Recouvrer (RAR) dans les
différentes directions de l'administration des impôts, reste
à recouvrer qui se soldent a plusieurs Milliards de francs CFA pour
l'ensemble de ladite administration.
4.1.1.2.5 Les privilèges fiscaux
Par privilèges fiscaux il faut entendre tous
régimes dérogatoires permettant à une personne (physique
ou morale) de ne pas s'acquitter, totalement ou partiellement des impôts,
droits et taxes exigibles sur un bien, une activité ou un service.
Ainsi, les privilèges fiscaux sont caractérisés
principalement par des exonérations d'impôts que l'Etat accorde
dans le but de promouvoir une activité ou attirer les investisseurs sur
son territoire.
A. Sources des exonérations
Les textes qui attribuent les exonérations reposent sur
des dispositifs juridiques divers, mais ont les mêmes
finalités : éviter aux bénéficiaires de payer
les impôts.
Il existe deux (02) catégories
d'exonérations : les exonérations par nature, qui sont
liées à la nature meme du bien vendu, de l'activité
effectuée ou du service fourni ; et les exonérations
légales et conventionnelles, ces types d'exonérations ont des
bases juridiques nationales et internationales et portent sur tous les
impôts, droits et taxes des activités économiques,
sociales, commerciales et diplomatiques
B. Classification des exonérations
Les exonérations sont catégorisées de la
manière suivante :
1) Marchés publiques sur financement
extérieur
Pour des raisons liées notamment à
l'éradication de la pauvreté au Niger, l'Etat a accordé
des exonérations fiscales sur les montants provenant des bailleurs de
fonds : il est ici question des marchés publics sur financement
extérieur. Ces exonérations portent sur les impôts
indirects, notamment la TVA, mais il arrive que ces exonérations soient
élargies aux impôts directs aussi
2) Missions diplomatiques, postes consulaires et organismes
internationaux
Les Etats accordent, sous réserve de
réciprocité, des exonérations de natures fiscales et
douanières aux membres des corps diplomatiques et consulaires
accrédités auprès d'eux. Par son origine, cette pratique
n'était que coutumière, elle n'a été
codifiée que récemment avec les conventions de Vienne sur les
relations diplomatiques et consulaires respectivement du 18 Avril 1961 et du 24
Avril 1963. Ainsi, ces exonérations de TVA, et éventuellement de
certains impôts directs, concerne toute opération d'acquisition de
biens destinés à l'usage officiel.
Toutefois, en ce qui concerne les agents diplomatiques et
consulaires, seuls les chefs des missions diplomatiques et/ou consulaires sont
visés par les exonérations.
3) Organismes non gouvernementaux
Pour des raisons d'ordres sociales, les Organisations Non
Gouvernementales bénéficient des exonérations fiscales
concernant les impôts indirects (taxes et droits de douanes ; TVA et
droits d'enregistrement) dans le cadre normal de leurs activités.
4) Entreprises
Au niveau des entreprises, on distingue trois (03)
catégories d'exonérations. Il s'agit des entreprises qui
bénéficient de convention particulière
(a.), du code des investissements (b.) et des
entreprises bénéficiant des codes sectoriels
(c.).
a. Convention particulière
Des entreprises qui peuvent être
considérées comme stratégiques en fonction de leur domaine
d'activité, signent avec l'Etat des conventions particulières en
vue de l'obtention des exonérations ou des allègements
d'impôts. Ces conventions sont en général de courte
durée et portent sur les impôts indirects tels que la TVA, les
droits de douanes et les impôts sur le revenu.
b. Code des investissements
Dans le but d'inciter les entreprises (personnes physiques et
morales) à investir, l'Etat du Niger a accordé des
privilèges fiscaux pour les investissements réalisés
au-delà d'un montant déterminé. Ces privilèges
fiscaux (exonérations) se trouvent dans un code dit code des
investissements.
En effet, le code des investissements est composé de
trois régimes différents accordant chacun plus
d'exonérations que l'autre :
1° Régime A ou régime promotionnel ;
2° Régime B ou régime prioritaire ;
3° Régime C ou régime conventionnel.
Les régimes A et B accordent aux entreprises les
avantages suivants :
Ø En phase de réalisation des
investissements :
-exonération totale des droits et taxes perçus
par l'Etat à l'exclusion de la taxe statistique mais y compris la TVA
sur les matériaux, outillages et équipement de production et
concourant directement à la réalisation du programme
agréé. Toutefois, en cas de disponibilité des produits
locaux équivalents, l'importation des matériaux outillages et
équipements ne donnent pas lieu à exonération ;
-des droits et taxes perçus par l'Etat, y compris la
TVA sur les prestations de services, sur les travaux et services concourant
directement à la réalisation du programme d'investissement
agréé.
Ø En phase d'exploitation, exonération totale :
-de la patente ; de la taxe foncière ou de la taxe
immobilière ; de l'impôt sur le bénéfice (ISB) et de
l'impôt minimum forfaitaire (IMF) pour les deux régimes et en
plus, exonération des droits et taxes à l'exclusion de la
redevance statistique et de la TVA sur les matières premières,
matières consommables et emballages fabriqués localement ou
importés en cas d'indisponibilité de produits similaires locaux
et de l'exonération des droits et taxes à l'exportation de leurs
produits.
En plus des exonérations prévues pour les
régimes A et B, les entreprises admises au bénéfice de
régime C peuvent prétendre à la possibilité de
réduire, sous certaines conditions, de 50 % le taux des droits et taxes
sur les carburants (gas-oil, fuel-oil) et toute autre source d'énergie
utilisée dans les installations fixes.
c. Les codes sectoriels
Au Niger, il existe deux (02) codes sectoriels qui sont le
code pétrolier et le code minier.
La Loi n°2007-01 du 31 janvier 2007, portant code
pétrolier de la République du Niger accorde aux entreprises
pétrolières titulaires de contrats de prospection et
d'exploitation de site pétrolier au Niger les exonérations de
tous impôts et taxes intérieurs, notammentl'impôt minimum
forfaitaire ou son équivalentla taxe d'apprentissage ; la taxe sur
certains frais généraux instituée par l'ordonnance
n°83-33 du 14 septembre 1983 portant loi de finance pour l'année
1984 ; la contribution des patentes ; les impôts et taxes de quelque
nature que ce soit sur les intérêts et autres produits des sommes
empruntées par le titulaire pour les besoins des opérations
pétrolières ; les droits d'enregistrement consécutifs
à la constitution des sociétés et aux augmentations de
capital ; la taxe immobilière et autres impôts fonciers à
l'exception de ceux exigibles sur les immeubles à usage d'habitation,
sauf les redevances pour service rendu, notamment la redevance ORTN.16(*)
Quant à l'Ordonnance n°93-16 du 2 mars 1993
portant code minier de la République du Niger, elle accorde une
exonération de tous droits et taxes à la sortie des substances
minières extraites dans les exploitations minières lors de leur
exportation par les titulaires de permis d'exploitation ou d'autorisation
d'ouverture et d'exploitation de carrière ou par toutes personnes
morales dûment autorisées17(*) ;
Pendant la durée de validité de la Convention ou
de l'autorisation d'ouverture et d'exploitation de carrière permanente,
les matériels, matériaux, fournitures, machines et
équipements, et les pièces de rechange, destinés
directement aux opérations minières ou de carrières sont
exonérés de tous droits et taxes perçus à
l'entrée, lors de leur importation en République du Niger, par
les titulaires des permis de recherche ou d'exploitation minières ou par
les titulaires d'autorisation d'ouverture et d'exploitation de carrière
permanente ou par des personnes physiques ou morales travaillant pour leur
compte dans le cadre de ces activités minières ou de
carrières18(*).
Toutes ces exonérations représentent un
véritable manque à gagner pour l'Etat. En effet, une
évaluation des exonérations des impôts par rapport aux
recettes des mêmes impôts montre que celles-ci représentent
un pourcentage considérable desdites recettes.
Pour mettre en exergue les conséquences des
exonérations sur les recettes fiscales, nous nous sommes proposé
d'étudier l'impact de l'ensemble des exonérations d'impôts
enregistrées par la DGI sur les recettes fiscales de la même
administration de 2012 à 2016.
Tableau 4: impact des exonérations
d'impôts sur les recettes de la DGI19(*)
Années
|
Exécution des recettes DGI
|
Exonérations d'impôts
|
Pourcentages
|
2012
|
364 816 989 318
|
108 995 324 640
|
29.87%
|
2013
|
464 259 768 967
|
73 552 119 393
|
15.84%
|
2014
|
476 191 424 127
|
84 652 488 799
|
17.78%
|
2015
|
493 630 754 759
|
78 129 023 470
|
15.83%
|
2016
|
510 190 115 536
|
67 413 413 449
|
13.21%
|
Commentaire:
Le tableau montre l'impact des exonérations
d'impôts sur les recettes de la DGI. En effet, pour l'année 2012,
les exonérations d'impôts se sont chiffrées à
108 995 324 640, soit 29.87% des réalisations total de la
DGI pour la même année. Une diminution des exonérations de
50% aurait permis une augmentation des recettes fiscales d'environ 54
milliards. En 2013, les exonérations ont diminué presque de
moitié, passant de 29.87% en 2012 à 15.84% en 2013, soit une
diminution de 14.03% (29.87%-15.84%), ce qui a représenté un gain
de plus de 35 milliards. Elles ont ensuite augmenté de 1.94% en 2014
(17.78-15.84), et se chiffrent à 84 652 488 799 francs
CFA. Pour les années 2015 et 2016, les parts des exonérations
dans les recettes de la DGI ont chuté, passant respectivement à
78 129 023 470 et 67 413 413 449, soient 15.83%
et 13.21% des recettes recouvrées par la DGI pour les mêmes
périodes. En somme, les exonérations accordées sur les
cinq années (de 2012 à 2016) s'élèvent à
412 742 369 751 francs CFA
(108 995 324 640+73 552 119 393+84 652 488 799+78 129 023 470+67 413 413 449),
ce qui est supérieur aux recettes fiscales pour l'année 2012. On
peut ainsi dire que l'Etat a perdu à travers les exonérations
d'impôts en moyenne 82 548 473 950 francs CFA, ce qui est
considérable pour un pays comme le Niger.
Aussi, il y'a lieu de préciser que les
exonérations de TVA sont celles qui représentent la majeure
partie des exonérations au Niger. Elles représentent en moyenne
58.79% de l'ensemble des exonérations sur les cinq années
considérées.
4.1.1.3 Sur le plan social
Outre les difficultés économiques et
administratives dans l'amélioration des recettes budgétaires, il
existe aussi des paramètres sociaux qui interviennent et qui peuvent
dans certains cas être des entraves pour l'optimisation des recettes
budgétaires. Sur le plan social, le plus grand facteur constituant une
entrave à l'amélioration des recettes fiscales est l'incivisme
fiscal.
4.1.1.3.1 Incivisme fiscal
Par définition, l'incivisme est tout simplement le
manque de civisme. En matière fiscale, l'incivisme est le comportement
du citoyen qui se préoccupe beaucoup plus de ses intérêts
propres que de ceux de la société dans laquelle pourtant il vit.
Dans les faits, L'incivisme fiscal se manifeste par une négligence voire
une ignorance totale ou mitigée des règles de conduite en
matière fiscale, d'où résulte le non-paiement par le
contribuable de l'impôt mis à sa charge. L'incivisme fiscal
trouve, selon certains contribuables, sa source d'une part dans le fait que la
majorité des citoyens ignorent l'importance même de l'impôt
dans la vie de l'Etat et d'autre part par le fait que l'utilisation qui est
faite des recettes provenant des impôts est, selon eux, loin d'être
orthodoxe. Ce sont des raisons valables ? Il n'est pas à nous d'en
juger, mais en tout état de cause cet état de fait pose un
véritable problème à l'accroissement des recettes
budgétaires dans un Etat ou ces dernières sont fortement
tributaires des recettes fiscales.
4.1.2 Les contraintes exogènes
Par contraintes exogènes, il
faut entendre les facteurs externes influençant négativement la
mobilisation des recettes fiscales. Au rang de ces facteurs, on peut citer les
prix de transfert (4.1.2.1) et la concurrence fiscale internationale
(4.1.2.2).
4.1.2.1 La problématique des prix de transfert
On remarque que les Etats perdent de plus en plus de recettes
fiscales en ce qui concerne les impôts sur les bénéfices.
En effet, les opérations entre deux entreprises faisant partie du cadre
de gestion d'une même entreprise multinationale ont pour effet de
réduire les bénéfices de l'une d'entre elles et
d'accroitre celui de l'autre. Dans le cas où ces deux entités
sont situées dans des pays différents, il en résulte une
modification du niveau d'imposition sur les bénéfices
payés par les deux entreprises dans ces pays. Cette catégorie
d'optimisation fiscale est appelée « prix de
transfert ».
Le maniement des prix de transfert permet de transférer
abusivement des bénéfices réalisés dans un pays
vers un autre pays à fiscalité faible, sinon inexistante. Il
s'agit en réalité, particulièrement pour les entreprises
multinationales, de localiser les bénéfices dans un pays
où leur imposition est faible et de localiser les charges vers un autre
où l'imposition des bénéfices est élevée.
Ce type d'optimisation fiscale peut souvent conduire à
une situation de « double exonération », dans laquelle les
bénéfices ne sont taxés nulle part : ni dans le pays de
résidence du contribuable, ni dans le pays de la source des
bénéfices. Cet état de fait érode la base
d'imposition aussi bien des pays développés que celle des pays en
développement. En effet, selon une publication de OXFAM France
intitulée Justice fiscale et lutte contre l'évasion fiscale,
en 2010, les pays en développement ont vu s'envoler plus de 850
milliards de dollars de flux illicites vers les paradis fiscaux, soit dix (10)
fois les montants d'aide internationale qu'ils ont reçu cette même
année.
4.1.2.2 La concurrence fiscale internationale
La rivalité pour l'attraction des investissements
étrangers s'est beaucoup exacerber ces dernières années,
compte tenu du fait que les pays ouvrent leurs frontières et deviennent
ainsi dépendants des investissements étrangers pour leur
développement économique. La mondialisation sans cesse croissante
de l'économie et l'évolution des technologies, rendant certaines
activités toujours plus mobiles, ont attisé cette
rivalité.
Cette compétition effrénée à
laquelle se livrent les pays, pour attirer les investisseurs en créant
le climat d'investissement le plus attractif se fait le plus souvent au moyen
d'armes fiscales. En effet, les pays se sentent obligés d'accorder des
avantages fiscaux plus attractifs que ceux des autres pays, ou au moins leurs
équivalents.
Les conséquences de ses avantages fiscaux sont les
montants exorbitants d'impôts qui sont exonérés et qui
constituent un véritable manque à gagner pour ces Etats. Dans le
cas singulier du Niger, sur la période allant de 2012 à 2016
uniquement, les exonérations d'impôts se sont chiffrées
à 342 426 248 628 francs CFA (cf. Tableau 4). On conclut
de ce fait que la concurrence fiscale, loin d'être avantageuse pour les
économies leurs est plutôt dommageable.
Au demeurant, dans la zone UEMOA, l'inconvénient de la
concurrence fiscale se retrouve dans le fait que la fiscalité n'est pas
le premier facteur que les investisseurs considèrent avant de
s'établir. En effet, d'autre facteurs comme entrent en jeu, à
savoir : la taille du marché, la stabilité politique et
économique, l'Etat de droit et la protection du droit de la
propriété entre autre. La fiscalité n'occuperait que le
douzième rang selon une étude.
4.2 Les améliorations
Après avoir exposé les principales contraintes
à l'optimisation des recettes fiscales, nous allons dans cette section
analyser les recettes fiscales du Niger pour mettre en exergue les
améliorations réalisées de 2012 à 2016. Pour ce
faire, nous analyserons en premier lieu les recettes des impôts sur le
revenu (4.2.1), ensuite celles des impôts et taxes intérieures sur
biens et services (4.2.2) et enfin les autres recettes fiscales (4.2.3).
4.2.1 Les impôts sur le revenu
Les impôts sur le revenu sont des impôts qui
frappent les recettes provenant d'un capital, d'un fonds, d'une rente... Au
Niger, la classe des impôts sur le revenu regroupe les impôts
suivants : l'Impôt sur le Bénéfice (ISB) ;
l'Impôt sur le Traitement et salaire (ITS) ; l'Impôt sur le
Revenu des Valeurs Mobilières (IRVM), l'Impôt General sur le
Revenu (IGR) ; l'Impôt sur les Gains de Loterie (IGL) ; les
Amendes et Pénalités de la DGI sur lesdits impôts
(APDGI) ; la Taxe Immobilière (TI) et l'Impôt (IPVCI).
Ce sont des impôts directs par excellence. De par leur
apport dans les recettes générales de la Direction
Générale des Impôts, ces impôts représentent
la deuxième grande catégorie d'impôts après les
impôts et taxes intérieurs sur les services ou impôts
indirects.
Tableau 5 : recettes des impôts sur le revenu (en
millions de francs CFA)
Années
Nature
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Impôt Sur le Bénéfice (ISB)
|
83 603,0
|
103 047,3
|
123.3
|
162 951,2
|
176 492,1
|
108.3
|
118 228,2
|
128 510,2
|
108.7
|
119 994,6
|
103 952,6
|
86.6
|
126 782,0
|
100 782,9
|
79.5
|
IRVM
|
6 000,0
|
12 767,1
|
212.8
|
11 847,6
|
10 427,6
|
88.0
|
18 952,1
|
11 483,8
|
60.59
|
10 782,1
|
7 900,2
|
73.3
|
11 558,6
|
7 966,0
|
68.92
|
Amendes et pénalités DGI
|
2 579,0
|
1 587,7
|
61.6
|
1 918,6
|
4 108,4
|
214.1
|
3 230,1
|
4 288,6
|
116.27
|
3 319,5
|
4 034,7
|
121.5
|
2 953,1
|
2 280,9
|
77.24
|
Impôts sur les gains des loteries
|
0
|
29,8
|
-
|
0
|
29,4
|
-
|
0
|
25,4
|
-
|
0
|
550,3
|
-
|
0
|
6,8
|
-
|
ITS
|
23 592,0
|
32 632,5
|
138.3
|
35 972,1
|
41 802,8
|
115.8
|
38 390,0
|
44 637,6
|
116.27
|
40 692,4
|
44 198,4
|
108.6
|
44 161,4
|
49 414,7
|
111.89
|
IGR
|
78,0
|
76,5
|
98.1
|
85,5
|
149,7
|
175.0
|
131,4
|
68,2
|
51.93
|
135,1
|
65,6
|
48.6
|
80,5
|
46,6
|
57.90
|
Taxe Immobilière
|
4 993,0
|
3 296,6
|
66.0
|
3 980,1
|
1 728,5
|
43.4
|
2 306,0
|
1 612,0
|
69.91
|
4 404,7
|
2 621,7
|
59.5
|
9 242,5
|
8 781,9
|
95.02
|
IPVCI
|
1 180,0
|
201,6
|
17.1
|
595,4
|
328,2
|
55.1
|
624,4
|
229,3
|
36.73
|
641,7
|
207,9
|
32.4
|
980,1
|
433,9
|
44.27
|
Total
|
122 025,0
|
153 637,0
|
125.9
|
217 350,5
|
234 926,4
|
108.1
|
181 862,2
|
190 855,3
|
104.95
|
179 970,1
|
163 531,5
|
90.9
|
195 758,5
|
169 713,7
|
86.69
|
Commentaire :
Le tableau nous donne la situation des impôts sur le
revenu recouvré par la Direction Générale des Impôts
(DGI) sur la période allant de 2012 à 2016. En ce qui concerne
l'Impôt Sur le Bénéfice (ISB), entre l'année 2012 et
2013 on remarque un accroissement considérable de ses recettes allant de
103 047 314 302 francs CFA en 2012 à
176 492 072 207 francs CFA en 2013 ou il a connu son maxima sur
les cinq ans, soit une variation à la hausse de
73 444 757 905 francs CFA. Cependant, il n'y a pas eu une
amélioration au niveau du taux de recouvrement qui a au contraire
chuté de 15% (123.3%-108.3%). Cette hausse s'explique donc par la
situation économique du pays qui fut particulièrement florissante
cette année-là. Sur les trois (03) années qui suivent,
l'ISB n'a pas connu une amélioration, ses recettes ont plutôt
baissées allant de 128 510 250 054 francs CFA en 2014 à 103
952 619 264 francs CFA en 2015 pour finalement atteindre 100 782
885 841 francs CFA en 2016. Cette chute est due à la situation
économique du pays et aussi au fait que conformément aux
recommandations du Fond Monétaire International (FMI) le gouvernement
à commencer à donner la priorité aux impôts sur la
dépense.
Sur les mêmes périodes, l'Impôt sur les
Traitements et Salaires (ITS) a connu une amélioration sans cesse
croissante passant de 32 632 511 246 francs CFA en 2012 à
41 802 847 127 francs CFA en 2013, puis à
44 637 644 836 francs CFA pour finalement atteindre
44 198 433 999 francs CFA et 49 414 718 925
francs CFA pour les deux dernières années. Il en ressort ainsi
une amélioration dans les recettes de 9 170 335 880
francs CFA, 2 834 797 710 francs CFA,
5 216 284 930 francs CFA respectivement autour des années
2013, 2014 et 2016. Il est a remarqué à ce niveau qu'il n'y a
toutefois pas eu une amélioration du taux de recouvrement qui a
évolué en « dent de scie ». On peut ainsi
conclure que les améliorations dans les montants de l'ITS sont dues
à l'accroissement de la masse salariale qui a enregistré une
évolution considérable sur les cinq (05) années
considérées et aussi à un début
d'intégration du secteur formel par les acteurs du secteur dit informel.
En somme, dans l'ensemble, les recettes provenant des
impôts sur le revenu ont connu une évolution inconstante sur la
période considérée. Ils ont connu leur maxima en 2013
où ils ont atteint le montant de 234 926 414 807 francs
CFA, avant de régresser en 2014 et s'élever à
190 855 270 253 francs CFA, tendance qui s'est poursuivie
jusqu'en 2015 et 2016 ou les recettes des impôts sur le revenu tournaient
autour de 163 milliards. Cette baisse drastique des impôts sur les
revenus s'explique particulièrement par le fait que la politique fiscale
est progressivement plus axée sur l'imposition de la consommation que
sur les impositions du revenu.
Graphique 6: évolution des recettes des
impôts sur le revenu de 2012 à 201620(*)
4.2.2 Les impôts et taxes intérieures sur
biens et services
Les impôts et taxes sur les biens et services sont qui
portent sur la consommation ou sur la production. Au Niger, ils sont
constitués des impôts comme la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA), la Taxe Unique sur les Assurances (TUA), l'Impôt
Synthétique (IS), la TATTIE, la TURTEL... ce sont les premiers en terme
d'apport dans les recettes de l'Etat nigérien ces dernières
années ainsi que le démontrent les tableaux ci-après.
Tableaux 6: recettes des impôts et taxes
sur les biens et services de 2012 à 201621(*)
Année
Nature d'impôts
|
2012
|
Prévisions
|
Réalisation
|
Taux de réa
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
117.445.000.000
|
86.317.804.435
|
73.5
|
Taxe Unique sur les Assurances
|
1.818.000.000
|
1.724.792.730
|
94.9
|
Vignette
|
1.836.000.000
|
1.663.662.537
|
90.6
|
Taxe sur les recettes de Loterie
|
2.347.000.000
|
1.835.174.661
|
78.2
|
Taxe sur les jeux de hasard
|
346.000.000
|
218.812.000
|
63.2
|
Taxe d'apprentissage
|
1.349.000.000
|
1.732.146.123
|
128.4
|
Impôt synthétique
|
3.000.000
|
784.832.266
|
47.9
|
Permis de chasse et de visite
|
42.000.000
|
1.456.080
|
48.5
|
Taxe sur les armes à feu
|
1.416.000.000
|
5.333.318
|
12.7
|
Droits miniers
|
1.416.000.000
|
1.119.645.754
|
79.1
|
Redevance mine
|
-
|
-
|
-
|
Redevance pétrole
|
-
|
-
|
-
|
Droit fixe mine
|
-
|
-
|
-
|
Droit fixe pétrole
|
-
|
-
|
-
|
Taxe d'exploitation artisanale
|
-
|
-
|
-
|
Droit d'occupa domaine public
|
770.000.000
|
195.002.000
|
25.3
|
Taxe sur les boissons alcoolisées
|
1.056.000.000
|
2.591.551.103
|
245.4
|
Taxe sur les tab et cigar
|
6.062.000.000
|
6.206.754.826
|
102.4
|
Autres droits d'accises
|
3.361.000.000
|
4.497.611.295
|
133.8
|
TF/exerc des act de reexpor
|
82.000.000
|
18.414.947
|
|
Taxe sur la pub comm ex.
|
49.000.000
|
33.937.800
|
69.3
|
TATTIE
|
-
|
-
|
-
|
TURTEL
|
3.757.000.000
|
1.929.255.315
|
51.4
|
Redevance ad valorem
|
26.150.000.000
|
22.365.641.363
|
85.5
|
TCFGE
|
2.562.000.000
|
2.322.701.647
|
90.7
|
Redevance minière
|
19.299.000.000
|
21.333.643.178
|
110.5
|
TIPP/DGI
|
16.771.000.000
|
17.544.550.360
|
104.6
|
Total
|
208.159.000.000
|
174.442.723.738
|
83.8
|
Année
Nature d'impôts
|
2013
|
Prévisions
|
Réalisation
|
Taux (%)
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
121.612.200.000
|
91.790.248.492
|
75.5
|
Taxe Unique sur les Assurances
|
1.938.800.000
|
2.113.810.932
|
109.0
|
Vignette
|
2.235.000.000
|
1.903.068.500
|
85.1
|
Taxe sur les recettes de Loterie
|
2.219.800.000
|
2.040.397.838
|
91.9
|
Taxe sur les jeux de hasard
|
327.100.000
|
293.789.018
|
89.8
|
Taxe d'apprentissage
|
2.704.120.000
|
2.816.386.861
|
104.2
|
Impôt synthétique
|
987.700.000
|
881.081.057
|
89.2
|
Permis de chasse et de visite
|
200.800.000
|
2.482.244
|
1.2
|
Taxe sur les armes à feu
|
26.600.000
|
8.396.710
|
31.6
|
Droits miniers
|
1.800.400.000
|
615.814.836
|
|
Redevance superficialité mine
|
-
|
-
|
-
|
Redevance superficielle pétrole
|
-
|
-
|
-
|
Droit fixe mine
|
-
|
-
|
-
|
Droit fixe pétrole
|
-
|
-
|
-
|
Taxe d'exploitation artisanale
|
-
|
-
|
-
|
Droit d'occupa domaine public
|
246.500.000
|
248.579.032
|
100.8
|
Taxe sur les boissons alcoolisées
|
1.413.700.000
|
1.467.930.094
|
103.8
|
Taxe sur les tab et cigar
|
7.568.300.000
|
8.812.247.098
|
116.4
|
Autres droits d'accises
|
4.212.400.000
|
5.375.749.430
|
127.6
|
TF/exerc des act de reexpor
|
46.500.000
|
11.316.062
|
24.3
|
Taxe sur la pub comm ex.
|
52.000.000
|
3.529.500
|
6.8
|
TATTIE
|
-
|
-
|
-
|
TURTEL
|
4.925.400.000
|
2.132.704.266
|
43.3
|
Redevance ad valorem
|
30.712.400.000
|
27.461.341.244
|
89.4
|
TCFGE
|
2.488.800.000
|
3.211.415.166
|
129.1
|
Redevance minière
|
22.564.457.000
|
18.525.858.024
|
82.1
|
TIPP/DGI
|
16.877.120.000
|
12.445.884.176
|
73.7
|
Total
|
225.159.707.000
|
182.162.030.580
|
80.9
|
Année
Nature d'impôts
|
2014
|
Prévisions
|
Réalisation
|
Taux (%)
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
131.990.170118
|
130.059.858.310
|
98.54
|
Taxe Unique sur les Assurances
|
2.580.106.000
|
2.007.462.250
|
77.81
|
Vignette
|
2.549.260.000
|
2.054.462.959
|
80.59
|
Taxe sur les recettes de Loterie
|
2.716.050.000
|
2.238.239.049
|
82.41
|
Taxe sur les jeux de hasard
|
382.979.000
|
284.341.664
|
74.24
|
Taxe d'apprentissage
|
3.842.554.000
|
3.477.805.094
|
98.17
|
Impôt synthétique
|
1.504.422.000
|
762.252.023
|
50.67
|
Permis de chasse et de visite
|
127.938.000
|
9.015.683
|
7.05
|
Taxe sur les armes à feu
|
31.135.000
|
9.332.246
|
29.97
|
Droits miniers
|
0
|
667.189.323
|
-
|
Redevance superficialité mine
|
500.000.000
|
395.835.252
|
79.17
|
Redevance superficielle pétrole
|
3.900.000.000
|
3.063.596.700
|
78.55
|
Droit fixe mine
|
112.500.000
|
9.342.055
|
8.30
|
Droit fixe pétrole
|
30.000.000
|
0
|
0.00
|
Taxe d'exploitation artisanale
|
50.000.000
|
1.723.140
|
3.45
|
Droit d'occupa domaine public
|
215.514.000
|
258.688.217
|
120.03
|
Taxe sur les boissons alcoolisées
|
2.050.859.000
|
548.455.723
|
26.74
|
Taxe sur les tab et cigar
|
9.447.024.000
|
6.945.220.329
|
73.52
|
Autres droits d'accises
|
6.623.005.000
|
6.418.218.674
|
96.91
|
TF/exerc des act de reexpor
|
41.714.000
|
101.608.723
|
243.58
|
Taxe sur la pub comm ex.
|
0
|
2.505.813
|
-
|
TATTIE
|
24.000.000.000
|
12.184.273.008
|
50.77
|
TURTEL
|
19.252.110.882
|
2.331.642.583
|
12.11
|
Redevance ad valorem
|
28.743.750.000
|
28.171.384.828
|
98.01
|
TCFGE
|
3.924.328.000
|
4.060.312.963
|
103.47
|
Redevance minière
|
20.173.395.000
|
13.994.796.623
|
69.37
|
TIPP/DGI
|
17.785.692.000
|
10.456.529.755
|
58.79
|
Total
|
282.274.606.000
|
230.514.093.047
|
81.66
|
Année
Nature d'impôts
|
2015
|
Prévisions
|
Réalisation
|
Taux (%)
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
158.346.635.537
|
145.529.404.553
|
91.9
|
Taxe Unique sur les Assurances
|
2.715.000.000
|
2.309.623.993
|
85.1
|
Vignette
|
2.682.500.000
|
2.310.170.969
|
86.1
|
Taxe sur les recettes de Loterie
|
2.858.000.000
|
3.376.764.318
|
118.2
|
Taxe sur les jeux de hasard
|
403.000.000
|
139.720.843
|
34.7
|
Taxe d'apprentissage
|
4.042.800.000
|
3.978.113.994
|
98.4
|
Impôt synthétique
|
1.563.100.000
|
1.029.561.096
|
65.0
|
Permis de chasse et de visite
|
134.800.000
|
1.550.500
|
1.2
|
Taxe sur les armes à feu
|
32.800.000
|
4.436.000
|
13.5
|
Droits miniers
|
0
|
295.251.900
|
-
|
Redevance superficialité mine
|
526.100.000
|
449.029.520
|
85.4
|
Redevance superficielle pétrole
|
3.420.900.000
|
2.776.374.954
|
81.2
|
Droit fixe mine
|
118.400.000
|
27.685.000
|
23.4
|
Droit fixe pétrole
|
31.600.000
|
1.000.000
|
3.2
|
Taxe d'exploitation artisanale
|
1.552.600.000
|
20.462.625
|
1.3
|
Droit d'occupa domaine public
|
1.556.800.000
|
289.564.800
|
18.6
|
Taxe sur les boissons alcoolisées
|
2.225.256.900
|
701.056.591
|
31.5
|
Taxe sur les tab et cigar
|
10.289.413.700
|
9.060.573.176
|
88.1
|
Autres droits d'accises
|
6.969.200.000
|
5.797.817.123
|
83.2
|
TF/exerc des act de reexpor
|
43.900.000
|
13.549.835
|
30.9
|
Taxe sur la pub comm ex.
|
0
|
7.991.539
|
-
|
TATTIE
|
20.108.326.000
|
18.665.002
|
92.8
|
TURTEL
|
3.130.998.000
|
5.348.630.130
|
170.8
|
Redevance ad valorem
|
26.743.750.000
|
18.925.243.425
|
65.8
|
TCFGE
|
4.129.500.000
|
4.132.149.595
|
100.1
|
Redevance minière
|
13.894.900.000
|
11.323.218.869
|
81.5
|
TIPP/DGI
|
17.785.692.000
|
14.257.259.451
|
80.2
|
Total
|
287.325.772.137
|
250.772.200.796
|
87.3
|
Année
Nature d'impôts
|
2016
|
Prévisions
|
Réalisation
|
Taux (%)
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
207.795.124.000
|
153.777.413.956
|
74.0
|
Taxe Unique sur les Assurances
|
3.044.421.000
|
2.302.670.118
|
75.6
|
Vignette
|
6.638.159.000
|
2.470.599.675
|
37.2
|
Taxe sur les recettes de Loterie
|
2.970.680.000
|
2.473.918.514
|
83.3
|
Taxe sur les jeux de hasard
|
310.622.000
|
239.784.491
|
77.2
|
Taxe d'apprentissage
|
5.921.541.000
|
4.638.465.368
|
78.3
|
Impôt synthétique
|
1.570.613.000
|
1.046.935.430
|
66.7
|
Permis de chasse et de visite
|
0
|
0
|
|
Taxe sur les armes à feu
|
15.344.000
|
3.200.000
|
20.9
|
Droits miniers
|
0
|
120.121.200
|
-
|
Redevance superficialité mine
|
897.001.000
|
1.001.188.000
|
111.6
|
Redevance superficielle pétrole
|
6.952.979.000
|
3.093.146.600
|
44.5
|
Droit fixe mine
|
10.759.000
|
66.845.000
|
621.3
|
Droit fixe pétrole
|
25.448.000
|
6.000.000
|
23.6
|
Taxe d'exploitation artisanale
|
1.324.009.000
|
43.967.396
|
3.3
|
Droit d'occupa domaine public
|
741.999.000
|
334.161.287
|
45.0
|
Taxe sur les boissons alcoolisées
|
1.544.995.000
|
1.083.697.048
|
70.1
|
Taxe sur les tab et cigar
|
10.069.486.000
|
10.245.754.871
|
101.8
|
Autres droits d'accises
|
6.666.466.000
|
6.110.366.778
|
91.7
|
TF/exerc des act de reexpor
|
37.780.000
|
4.835.325
|
12.8
|
Taxe sur la pub comm ex.
|
0
|
0
|
-
|
TATTIE
|
26.364.155.000
|
25.706.379.916
|
97.5
|
TURTEL
|
4.138.806.000
|
4.999.097.676
|
120.8
|
Redevance ad valorem
|
26.914.459.000
|
22.873.350.560
|
85.0
|
TCFGE
|
5.713.428.000
|
4.071.180.127
|
71.3
|
Redevance minière
|
14.772.089.000
|
13.104.875.923
|
88.7
|
TIPP/DGI
|
19.435.073.000
|
13.989.027.707
|
72.0
|
Total
|
349.875.436.000
|
273.807.482.966
|
78.3
|
Commentaire :
Impôts et taxes sur les biens et services
recouvrés par la DGI. De leur analyse, il en ressort que la Taxe sur la
Valeur Ajoutée est l'impôt qui a le plus grand rendement parmi
tous ces impôts. Cela s'explique par le fait que la TVA frappe
pratiquement toutes les opérations ayant un caractère
économique, sous réserve d'exonération, alors que les
autres impôts ne frappent qu'une catégorie donnée de biens,
opérations ou activités. Sur la période
considérée, la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) a connu
une évolution graduelle. En effet, selon les données des
tableaux, le montant de la TVA recouvré en 2012 qui était de
86.317.804.435 francs CFA était le plus faible des cinq (05)
années cela est dû au poids des exonérations qui
était alors très considérable (cf. tableau 4), tandis que
celui de 2016 est le plus élevé. Entre 2013 et 2015, les recettes
provenant de la TVA ont constamment évolué, alors que les taux de
réalisation comparativement aux prévisions n'enregistraient pas
un accroissement, bien au contraire ils ont enregistré une baisse pour
certaines années. Cet accroissement des recettes indépendamment
du taux de recouvrement est imputable aux efforts de l'Administration fiscale
dans la diminution des exonérations de TVA. Les exonérations ont
évolué de la même façon que les recettes provenant
de la TVA, mais dans le sens inverse (cf. tableau 4). En somme, les
réalisations de la TVA sont passées de 86.317.804.435 francs CFA
en 2012 à 91.790.248.492 francs CFA en 2013, soit une
amélioration de 5 472 444 057. Sur la période allant de 2013
à 2014, un accroissement de plus de 41% des recettes de la TVA a
été enregistré, passant ainsi de
91 790 248 492 francs CFA à 130.059.858.310 francs CFA.
En 2015 et 2016, les recettes provenant de la Taxe sur la Valeur Ajoutée
à varier positivement, passant de 145.529.404.553 francs CFA à
153.777.413.956 francs CFA respectivement en 2015 et 2016, soit une variation
à la hausse de 6%.
On en conclut ainsi que de 2012 à 2016, les recettes
fiscales provenant de la TVA ont enregistré une amélioration
tantôt forte (41% en 2014), tantôt timide (6% en 2016).
Néanmoins, les taux de réalisations par rapport aux
prévisions n'ont pas emboité le pas aux recettes, il y'a donc
lieu pour l'administration fiscale de fournir d'avantage d'effort dans le cadre
du recouvrement de cet impôt qui est devenu le plus productif en terme de
mobilisation des recettes fiscales au Niger et qui demande moins d'effort de la
part de l'administration dans le cadre de son recouvrement.
Dans leur ensemble, les recettes provenant des impôts et
taxes sur les biens et services n'ont cessé de croitre. En observant les
données des tableaux, on remarque une nette amélioration dans
leur produit. En effet, ces recettes ont évolué de
174.442.723.738 francs CFA à 182.162.030.580 francs CFA entre 2012 et
2013 (soit un accroissement de 4%) qui s'explique par l'accroissement d'abord
de la TVA (cf. ci-dessus), de la Taxe sur les Tabacs et Cigarettes
(6 206 754 826 francs CFA en 2012 qui est passé à
8 812 247 098 francs CFA en 2013), des Droits d'Accises qui ont
enregistré un accroissement de 20% en 2013 et de la redevance ad valorem
qui a varié à la hausse de 23%. Entre 2015 et 2016, les recettes
des impôts et taxes sur les biens et services se sont
améliorés de 9%.
Graphique 7 : évolution des recettes des
impôts et taxes sur les biens et services22(*)
4.2.3 Les autres recettes fiscales
Cette catégorie est constituée des droits de
timbre, des droits d'enregistrement, des recettes portuaires, le
prélèvement pour le compte des collectivités territoriales
et de l'impôt forfaitaire sur le droit des propriétés
immobilières et foncières.
Années
Nature
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Prév
|
Réa
|
Taux (%)
|
Droits de Timbre
|
4 650
|
3 055,5
|
65.7
|
4 071,7
|
3 357,8
|
82.5
|
3 982,6
|
3 460,4
|
88.89
|
5 694,4
|
3 802,6
|
66.8
|
3 795,3
|
3 481,3
|
91.7
|
Droits d'Enregistrement
|
1 204,9
|
1 802,6
|
149.6
|
25 765,3
|
27 710,6
|
107.6
|
17 441,9
|
29 642,0
|
169.95
|
25 750,7
|
51 113,1
|
198.5
|
31 008,5
|
24 353,4
|
78.5
|
Recettes portuaires
|
5 757
|
1 775,1
|
30.8
|
2 030,5
|
3 475,0
|
171.1
|
2 284,6
|
4 835,3
|
211.67
|
3 245,1
|
2 845 633 721
|
87.7
|
2 301,5
|
2 088,5
|
90.8
|
Prélèvement pour collectivités
|
7 221,75
|
7 671,2
|
106.2
|
8 910,8
|
5 462,6
|
72.5
|
7 496,9
|
8 161,2
|
108.86
|
11 617,4
|
11 847,3
|
102.0
|
21 690,4
|
27 430,8
|
126.5
|
Impôt forfaitaire/droit de propriété immo
et fonc
|
0
|
220,7
|
-
|
0
|
112
|
-
|
0
|
0
|
-
|
0
|
0
|
-
|
0
|
0
|
-
|
Total
|
29 677,75
|
30 528,2
|
102.9
|
40 778,3
|
41 006,2
|
100.6
|
31 206,0
|
46 099,5
|
147.73
|
46 307,7
|
69 608,8
|
150.3
|
58 795,7
|
57 354,2
|
97.5
|
Tableau 7 : évolution des autres recettes
fiscales de la DGI de 2012 à 201623(*) (en million de franc CFA)
Commentaire :
On constate une amélioration significative des recettes
des droits d'enregistrement. En effet, ces dernières ont connu un grand
accroissement sur la période allant de 2012 à 2015, passant
18 026 069 024 francs CFA en 2012 à
51 113 122 895 francs CFA en 2015, soit un accroissement de plus
de 183%.
Dans leur ensemble, les autres recettes fiscales se sont
améliorées sur notre période d'étude. Elles
étaient à leur apogée en 2015 ou elles ont atteint
51 113 112 895 francs CFA dû notamment aux recettes
provenant des droits d'enregistrement qui ont connu un véritable
« BOOM » cette année-là. Elles ont
enregistré une régression en 2016 passant de
69 608 826 897 en 2015 à 57 354 175 391
francs CFA en 2016, soit un taux de régression de 18%.
Graphique 8: variation des montants des autres
impôts24(*)
4.2.4 Les recettes fiscales
Les recettes fiscales de la DGI sont composées des
recettes des impôts sur le revenu, celles des impôts sur les biens
et services et les autres recettes fiscales.
Années
catégories
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
Impôts sur le revenu
|
153 638 996 913
|
234 926 414 807
|
190 855 270 253
|
163 531 481 400
|
169 713 733 372
|
Impôts et taxes sur biens et services
|
174 442 723 738
|
182 162 030 580
|
230 514 093 047
|
250 772 200 796
|
273 807 482 966
|
Autres recettes fiscales
|
30 528 212 778
|
41 006 257 503
|
46 099 477 736
|
69 608 826 897
|
57 354 175 391
|
Total
|
358 609 933 429
|
458 094 702 890
|
467 468 841 036
|
483 912 509 093
|
500 875 391 729
|
Accroissement
|
-
|
99 484 769 461
|
9 374 138 146
|
16 443 668 057
|
16 962 882 636
|
Taux d'accroissement (%)
|
-
|
+27.7
|
+2
|
+3.5
|
+3.5
|
Tableau 8 : évolution des recettes
fiscales de la DGI de 2012 à 201625(*)
Commentaire :
Le tableau nous indique que les recettes fiscales ont connu
une amélioration considérable entre 2012 et 2016. En 2013 les
recettes s'élevaient à 458 094 702 890 francs CFA
contre 358 609 933 429 francs CFA en 2012, soit un taux
d'accroissement de 27.7%. Cet accroissement est dû aux recettes de
l'Impôt Sur le Bénéfice (ISB) qui ont connu leur maxima en
2013 (cf. tableau). Sur la période de 2014 à 2016, les recettes
fiscales ont connu une évolution timide, avec des taux d'accroissement
variant entre 2% et 3.5%.
Graphique 9: évolution des recettes
fiscales de la DGI de 2012 à 201626(*)
Commentaire du graphique :
Le graphique nous montre que les recettes fiscales n'ont
cessé de croitre sur la période considérée. Entre
2012 et 2013 elles ont connu une croissance très rapide, tandis qu'entre
2013 et 2016 la croissance a été plutôt timide.
Néanmoins, beaucoup reste à faire dans le cadre
de l'accroissement des recettes fiscales compte tenu du fait que jusqu'à
présent notre pays est en situation de déficit budgétaire
chronique.
4.3 Recommandation de reformes pour l'amélioration
des recettes fiscales au Niger
Dans l'optique d'améliorer la mobilisation des recettes
fiscales, il est indispensable que les acteurs intervenants d'une
manière ou d'une autre dans le processus engagent des réformes
institutionnelles et administratives en vue de trouver des solutions
structurelles et conjoncturelles aux facteurs limitants ladite mobilisation.
C'est ainsi qu'après avoir souligné les différentes
contraintes à l'optimisation des recettes budgétaires et
particulièrement les recettes fiscales, il nous est apparue
nécessaire de faire des recommandations d'abord à l'endroit des
autorités publiques (4.3.1) et à l'endroit de l'administration
fiscale (4.3.2).
4.3.1 Recommandations à l'endroit des
autorités publiques
Par autorités publiques nous entendons les personnes,
organes et institutions publiques qui sont à l'origine ou qui
détiennent, directement ou indirectement, le pouvoir public. De leur
gestion de la chose publique dépend en grande partie le comportement des
contribuables face à ses obligations fiscales.
En effet, dans un pays ou la gestion du bien public se fait de
façon orthodoxe, le contribuable s'acquitte avec une grande
fierté de sa cotisation fiscale car il a le sentiment d'appartenir
à la société dont il contribue à prendre la charge.
Et a contrario, dans un pays ou l'injustice sociale règne en
maitre ; ou le bien public est utilisé à d'autres fins
autres que celles pour lesquelles il a été mobilisé ;
où le service public est médiocre, le contribuable percevra
l'impôt uniquement sous son aspect de ponction sur son revenu. Et de la
sa réaction sera inévitablement de chercher les voies et moyens
pour éluder tout ou partie de l'impôt dont il est redevable.
Il est indispensable que les autorités mettent du
sérieux dans la satisfaction des usagers des services publics.
En outre, pour une bonne mobilisation des recettes fiscales,
les autorités doivent :
- Lutter contre la corruption, l'interventionnisme et le
trafic d'influence qui constituent des véritables entraves à la
mobilisation des recettes fiscales ;
- Éviter l'opacité dans la gestion des biens
publics en fournissant périodiquementà la population toutes les
informations sur la gestion des fonds de l'Etat ;
- Recruter et mettre à la disposition de la Direction
Générale des Impôtssuffisamment d'agents ;
- Éviter la politique des exonérations qui peut
quelque fois comporter des aspects pervers occasionnant ainsi l'évasion
fiscale. En effet, certaines entreprises se cachent sous un visage d'ONG pour
échapper à l'administration fiscale. Une telle situation
constitue des pertes de recettes pour l'Etat, entraine aussi une concurrence
déloyale entre les entreprises. Pour remédierà cette
situation, il convient de limiter au strict minimum les exonérations,
notamment celles orientées vers les ONG, tout en donnant des subventions
à certaines d'entre elles, si celles-ci arrivent à
démontrer l'importance de leur contribution au processus de
développement du pays.
- Promouvoir d'avantage une culture fiscale, en introduisant
par exemple l'enseignement du civisme fiscal dans les programmes des
élevés depuis le secondaire comme ça se fait dans certains
pays de la sous-région ;
- La politique fiscale établit le cadre dans lequel
l'administration des impôts doit fonctionner. En pratique, la distinction
entre l'administration et la politique est souvent difficile à
établir (et sans intérêt) (FMI, Mars 2011). Toutefois, il
ne fait aucun doute qu'une administrationfaible et souvent corrompue demeure un
obstacle fondamental à une imposition efficace et équitable et au
renforcement de la confiance des citoyens dans l'État. Il est primordial
à cet égard que l'Etat mettent à la disposition de
l'administration des impôts les moyens matériels et financiers
pour l'accomplissement de sa tache de mobilisation de recettes.
4.3.2 Recommandations à l'endroit de
l'administration fiscale
L'administration fiscale doit veiller au respect et
à l'application stricte de la législation fiscale, tant du
côté des contribuables que des agents des
impôts : L'accent doit être mis
particulièrement sur les contribuables qui s'adonnent à la fraude
fiscale. En effet, du moment que la sanction infligée aux contribuables
fraudeurs reste uniquement pécuniaire, chaque jour plus de contribuables
seront tenter de prendre le risque de frauder.
L'administration fiscale devrait aussi
privilégier la communication : la communication est un
moyen indispensable pour toute administration publique ou privée qui se
veut efficace. Force est de constater que l'administration fiscale
nigérienne est très en arrière dans ce domaine, on
pourrait presque dire qu'elle ne communique pas du tout.
L'élargissement de l'assiette de la
TVA : notamment l'étendre aux produits agricoles compte
tenu du fait que ces derniers représentent l'écrasante partie de
notre PIB, mais à taux réduit pour limiter les effets sur la
population rurale.
Mettre l'accent sur le recouvrement de l'impôt
foncier : car ce dernier à un grand potentiel au Niger.
Bien administré, cet impôt peut être un des principaux
impôts qui procurent une grande partie des recettes fiscales du pays. Et
pour se faire, il faudrait mettre à jour les mappes des
différentes villes pour qu'elles puissent prendre en compte les
changements qui sont intervenus récemment dans nos villes.
Une utilisation plus rationnelle des ressources
humaines et matérielles mises à sa disposition :
Notamment, instituer un système de contrôle, suivie et
évaluation des agents, et aussi infliger les sanctions qui se posent en
cas du nom respects par un agent des lois et règlements ;
Réviser le système fiscal
nigérien pour pouvoir l'adapter aux réalités
nigériennes : le système fiscal nigérien est
très complexe. En effet, il est constitué d'une pléthore
d'impôts et taxes très complexes et qui, de surcroit, ne cadrent
pas la plupart du temps aux réalités socio-économiques du
Niger. On dénombre 26 impôts payés par le contribuable
nigérien et le dispositif fiscal est considéré comme
étant lourd en terme administratif par le Doing Business 2014. Il est
donc fondamental pour un meilleur rendement de notre système fiscal, de
l'inscrire dans un cadre qui tiendra compte des réalités
nigériennes.
CONCLUSION
La problématique de mobilisation des recettes fiscales
se pose avec acuité dans les pays en développement en
général et au Niger en particulier. En effet, ces derniers ont
pris conscience, du fait de la récente crise économique entre
autre, que les ressources propres, au premier rang desquelles se situent les
recettes fiscales, constituent le principal tremplin de leur
développement.
Au début de notre travail, nous nous sommes
fixés comme objectif de contribuer à l'atteinte de l'optimum
fiscal dans notre pays, et cela à travers notamment :
-Analyse du concept de la pression fiscale pour pouvoir mettre
en exergue ses forces et limites ;
-la mise en exergue des principaux facteurs constituants des
entraves à la mobilisation des recettes fiscales au Niger ;
-une analyse des recettes fiscales de 2012 à 2016 afin
de mettre en relief les principales améliorations et ;
-Enfin faire des recommandations qui, une fois prises en
compte, seront bénéfiques pour la mobilisation des recettes
fiscales.
Les hypothèses de notre étude furent notamment
que l'augmentation de la pression fiscale n'induit pas forcément un
accroissement des recettes fiscales et que les facteurs qui entravent la
mobilisation des recettes fiscales sont de divers ordres, et enfin pour se
rendre compte des améliorations enregistrées dans la mobilisation
des recettes fiscales il fallait passer par une analyse desdites recettes sur
la période de notre étude. À travers nos analyses, nous
concluons que nos hypothèses ont été confirmées.
Néanmoins, il demeure que pour des raisons dument
justifiées (cf. avertissement), notre études'est limitée
au seul cas de la Direction Générale des Impôts
(DGI).Cependant, pour mieux comprendre la problématique de
l'optimisation des recettes budgétaires, il faudra aussi analyser les
autres composantes desdites recettesà savoir les recettes non fiscales,
les dons et legs.
Au terme de notre étude, nous concluons qu'il existe
plusieurs facteurs qui entravent l'optimisation des recettes fiscales dans
notre pays. Toutefois, notre système fiscal a aussi son
rôleà jouer dans cet état de fait. En effet, ce dernier est
loin d'êtreadéquat aux réalités de notre pays, nous
pouvons à la limite soutenir qu'il est complexe, brouillon et injuste,
malgré que la fiscalité soit au coeur du pacte social. Toujours
est-il qu'il faudra cesser de considérer l'impôt comme une
nuisance et se souvenir qu'il est un droit. L'article 13 de la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen (DUDHC) le
stipule : « Pour l'entretien de la force publique, et pour les
dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable.
Elle doit être également répartie entre tous les citoyens,
en raison de leurs facultés » et l'article 14 en précise les
modalités : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par
eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité
de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et
d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la
durée. » Ces principes simples se sont au fil du temps traduits
dans une réglementation complexe. Mais les finalités ne doivent
pas être perdues de vue : il s'agit de construire un système de
taxation qui réponde aux besoins collectifs et qui soit
équitable, seul garant d'une rentrée fiscale qui sera en mesure
d'assurer le financement de la plus grande partie du budget de l'Etat.
BIBLIOGRAPHIE
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-Le Niger en Chiffres 2014
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Société.Université d'Auvergne Clermont-Ferrand I
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Français. <Tel-00486440>
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LA FISCALITÉ APPLICABLE AUX VALEURS MOBILIÈRES DANS LES ETATS
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-UEMOA-Directive-2011-02-fiscalite-entreprises-investissement-capital-fixe ;
-Ordonnance n° 93-16 du 2 mars 1993 portant code minier
de la République du Niger ;
-Loi n°2007-01 du 31 janvier 2007 portant Code
pétroliern° 93-16 du 2 mars 1993 portant code minier de la
République du Niger ;
-Loi No 2006-26 du 09 aout 2006portant
modification de l'ordonnance
-Code General des Impôts de la République du
Niger.
Sites internet :
-
https://blogs.mediapart.fr/juliette-touyard/blog/251109/impot-contribuer-la-solidarité-nationale
-
www.google.ne
-
www.wikipedia.com
* 1 Pays En
Développement
* 2 Le Niger En Chiffre 2012
et 2014
* 3 Selon Adam Smith, le
revenu particulier des individus provient de trois sources
différentes : la rente, les profits et les salaires
* 4 Source : par nous,
avec les données du « RAPPORT SEMESTRIEL D'EXÉCUTION DE
LA SURVEILLANCE MULTILATÉRALE » du 10 Décembre 2014
* 5 Par nous, avec les
données du Niger en Chiffres 2014
* 6Un paradis fiscal est un
pays ou territoire à fiscalité réduite ou nulle,
c'est-à-dire où le taux d'imposition est jugé très
bas en comparaison avec les niveaux d'imposition existant dans les autre
pays
* 7Dans un sens très
large, les pays à faible revenu et ceux à revenu
intermédiaire (tranche inférieure) (revenu par habitant
inférieur à 995 dollars et compris entre 996 et 3.945 dollars,
selon la classification de la Banque mondiale); on trouvera parfois, à
titre de comparaison, les indicateurs pour les pays à revenu
intermédiaire (tranche supérieure) (3.946-12.195 dollars) et les
pays avancés.
* 8 Questionnaire
Unité des Indicateurs de Base du Bien-être
* 9 Enquête Nationale
sur le Budget et la Consommation des ménages
* 10 Enquête nationale
sur les Conditions de Vie des Ménages et l'Agriculture
* 11 Source : par
l'auteur (données : Niger en Chiffres 2014)
* 12 Source : par nous
(données : Niger en Chiffres 2014)
* 13 Direction des
ressources humaines, logistiques et financières de la DGI.
* 14Source : INS/ à
partir des résultats globaux définitifs du RGP/H 2012
* 15 Source : Direction
des ressources humaines, logistiques et financières de la DGI.
* 16Article 123 de la Loi
n°2007-01 du 31 janvier 2007, portant code pétrolier de la
République du Niger
* 17Article 92 de
l'Ordonnance n°93-16 du 2 mars 1993 portant code minier de la
République du Niger
* 18Article 94de
l'Ordonnance n°93-16 du 2 mars 1993 portant code minier de la
République du Niger
* 19 Source :
MF/DGI/DCE/Div ESTA
* 20 Source : par
nous-mêmes avec les données de la DGI
* 21 Source : par nous,
avec les données de MF/DGI/DC/E
* 22 Source : par
l'auteur avec les données du MF/DGI/DC/E
* 23Source :
MF/DGI/DC/E
* 24 Source : par
l'auteur avec les données du MF/DGI/DC/E
* 25 Source : par nous,
avec les données du MF/DGI/DC/E
* 26 Source : par nous,
avec les données du tableau 8
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