2.2- Responsabilité des
bailleurs
En ce qui a trait à la responsabilité des
bailleurs, ils n'ont pas tenu parfaitement leurs promesses. Un rapport de
l'OCDE datant de 2008 soutient que l'imprévisibilité des flux
d'aide reste un problème, car seulement un tiers de l'aide
annoncée est décaissé à temps. Selon la banque
mondiale, 47.5% des fonds en soutien au plan de développement 2004-2007
avaient été décaissés en septembre 2007. Pour les
financements annoncés en réponse du cyclone de 2008 en
Haïti, 12% avait été décaissé en
décembre 2009. Pour l'année 2010, les bailleurs arrivent à
décaisser près de 70% des fonds promis. Et aussi plus de 60% des
fonds pour les années 2010 et 2011 n'arrivent pas à être
décaissés. Le calendrier de flux d'aides importants, y compris
à l'appui budgétaire, reste imprévisible.
3- APD et la déclaration
de Paris
3.1- Les indicateurs
d'efficacité de l'APD
Le débat sur l'efficacité de l'aide occupe
depuis plusieurs années le devant de la scène du
développement. Cependant, il n'existe pas de méthodes permettant
de mesurer l'efficacité de l'APD de manière indiscutable.
Après la naissance du programme de l'efficacité
de l'aide au sommet de l'ONU en 2002 à Monterrey, une conférence
internationale s'est tenue en février 2003 à Rome à
l'initiative de l'OCDE et d'un groupe de pays donateurs. Lors de cette
conférence, un engagement mutuel a été scellé en
vue d'améliorer l'efficacité de l'aide. La déclaration
finale de Rome a associé une quarantaine d'agences d'aide et 28 pays
bénéficiaires, afin de respecter les priorités des pays
bénéficiaires, simplifier et harmoniser les procédures, et
mettre davantage l'accent sur les résultats.
Après plusieurs années de réflexion au
sein du CAD, en mars 2005, une entente internationale et un programme de
réforme historique en vue d'améliorer la qualité de l'aide
et son impact sur le développement est enfin entérinée.
Celle-ci est connue sous le nom de la «Déclaration de Paris».
Le défi lancé par cette dernière consiste à
réformer la manière dont les donneurs et les pays partenaires
collaborent pour atteindre des objectifs communs et faire le meilleur usage des
ressources limitées au développement (Revue de l'OCDE sur le
développement, 2006). Elle consacre cinq principes longuement
discutés en vue d'assurer une efficacité maximale de l'aide. Ces
cinq principes sont déclinés en quinzeindicateurs de suivi,
lesquels permettent de mieux faire une idée sur l'efficacité de
l'APD. En plus de préconiser des exercices de suivi, la
Déclaration de Paris insiste également sur la
nécessité de réaliser une évaluation des pays pour
mieux comprendre la manière dont l'amélioration de
l'efficacité de l'aide contribue à atteindre les objectifs du
développement.
Les cinq principes de la Déclaration de Paris qui
constituent la « pyramide de l'efficacité » sont les suivants
:
Harmonisation
A travers ce principe, les donateurs s'engagent à mieux
coordonner leurs actions, à leur conférer une plus grande
efficacité collective et à les rendre moins lourdes à
gérer, notamment pour les pays dont les capacités de gestion
administrative sont faibles. Ils mettent notamment en place, dans les pays
partenaires, des dispositifs communs pour la planification, le financement et
la mise en oeuvre des programmes de développement ». Ce principe
préconise donc que les actions des pays donateurs soient mieux
harmonisées et plus transparentes, afin de permettre une plus grande
efficacité collective.
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