1.1.4 I-3/ OBJECTIFS DE RECHERCHE
Objectif Général
L'objectif de cette étude est d'analyser la situation
de l'offre et du recours aux soins de santé primaires dans un contexte
d'extension spatiale, de croissance démographique. Il s'agira
aussid'analyser le système développé par les populations
pour apporter des solutions aux problèmes de Santé auxquels ils
sont confrontés.
Objectifs Spécifiques
Cette étude se propose comme objectifs
spécifiques de :
- Evaluer la desserte et l'accessibilité au Centre de
Santé
- Déceler les problèmes rencontrés dans
la gestion du centre de santé pour mieux connaître les
problèmes liés à l'offre et au recours aux soins de
santé primaires.
- Sur la base d'enquêtes, d'entretiens avec la
population et le personnel du centre de santé, formuler des
recommandations par rapport aux problèmes soulevés dans le but
d'aider à la prise de décision.
I-4/ HYPOTHESES
Hypothèse Générale
A Diofior, l'offre des soins de santé primaires
n'assure pas la satisfaction de la population, car n'étant pas de
qualité. Cela est à l'origine du recours faible au Centre de
Santé. Les populations se dirigent ainsi vers d'autres types d'offres de
soins à leur portée.
Hypothèses Spécifiques
- Le plateau technique et la qualité de l'accueil sont
améliorés ;
- Les structures de santé de proximité attirent
une population soucieuse de la qualité, de la quantité et du
coût des soins ;
- A Diofior, l'offre de Soins est insuffisante et pose plus un
problème de soins de qualité qued'accessibilité
physique.
- La problématique de la conformité
coût/efficacité et quantité/qualité est
résolue.
1.1.5 I-5/ APPROCHE CONCEPTUELLE
L'approche conceptuelle est une étape importante de la
recherche. Elle permet de donner plus de cohérence au travail et de
faciliter la compréhension des informations qu'il contient.
Cependant l'analyse de l'offre et du recours aux soins de
santé exige la définition de certains concepts de base en
géographie de la santé tels :
Santé : Il n'est pas aisé
de définir la santé. Les définitions diffèrent
selon le regard que l'on adopte.
La santé est « l'état de quelqu'un dont
l'organisme fonctionne normalement » (dictionnaire Larousse en cinq
volumes).
Pour le docteur Leriche (chirurgien), en 1936, « La
santé, c'est la vie dans le silence des organes».
Et selon Georges Canguilhem, la santé « C'est la
capacité de surmonter les crises ». C'est une vision dynamique de
la santé.
En 1946, pour l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
: « La santé est un état de complet bien-être
physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d'infimité ».
Offre de Soins : c'est un
termegénérique qui couvre tous les services de santé, les
professions médicales (médecins), les auxiliaires
médicaux, les établissements de soins publiques et/ou
privés et leurs équipements (clinique, hôpital). Elle
constitue l'ensemble des moyens d'un système soins au sein d'un
système de santé et donc est tributaire du niveau de
développement de la population d'un Etat, d'une région, d'une
ville ou d'une campagne données.
Plus ou moins abondante et diversifiée, plus ou moins
bien répartie (desserte médicale, concentration/dispersion,
diffusion, centralité) plus ou moins accessible (accessibilité),
l'offre de soins est jugé être responsable de la croissance de la
demande de soins et des dépenses de santé. Elle détermine
le degré de médicalisation d'une société et traduit
sa capacité d'investissement dans le secteur de la santé.
Selon Van Lerberghe W. il est défini
comme : « unensemble des infrastructures, des ressources et des
activités mobilisées pour assurer des prestations de soins et de
services en vue de répondre aux besoins de la population ».
Il existe plusieurs caractéristiques revêtues par
l'offre de service de santé, on peut retenir :
- Les soins de santé constituent le bien offert
à la fois par des producteurs individuels ou par des entreprises multi
produits. Au sein de ces dernières, on trouve des prestations
réalisées par plusieurs catégories (médecin,
infirmier) ;
- Les soins de santé peuvent être
réalisés grâce à une technologie traditionnelle ou
technologie moderne ;
- L'offre de santé, une certaine
complémentarité : dans plusieurs milieux, on observe la
dépendance entre plusieurs prestataires ;
- Cette offre présente des externalités
positives, il en est de même pour la demande de soins de santé.
- La structure de l'offre est fortement influencée par
l'importance géographique du milieu ; compte tenu de la nature du bien
ou service et surtout de la transférabilité limitée des
consommateurs en urgence ;
- Dans la plupart des pays en développement, l'offre de
santé est rationnée. En effet, les soins de santé ont
été pendant longtemps distribués presque gratuitement
étant donné les externalités positives qui en
découlent. Cependant, toutes les études montrent que cette
gratuité revient à un rationnement indirect à cause du
temps qu'on doit mettre pour être en contact avec les praticiens et la
mauvaise qualité d'accueil dans les hôpitaux publics.
Recours aux soins : le recours aux soins
est l'appel aux services de santé et au système de soins. Il est
l'expression et la manifestation de la morbidité ressentie et
diagnostiquée. Toutefois, le recours aux soins varie en fonction de
déterminants socio-économiques, socio-sanitaires, socioculturels,
et géographiques.
Il est définit par PICHERAL (I1. 985)
comme : « l'expression et la manifestation de la
morbidité ressentie et/ou diagnostiquée qui se traduit dans la
consommation médicale. Le recours aux soins est un acte social qui est
modulé par tout un système de soins qui est la somme des moyens
matériels et humains mis à la disposition des populations par une
politique de santé ».
Système de soins :Il est
définit en 1983 par San Martin comme « l'ensemble des
activitésofficielles ou non, publiques ou privés,
cohérentes interdépendantes qui organisent (agissent) de
façon continue suivant des objectifs communs et des programmes de
manière à produire un effet total souhaitable et évaluable
dans une population donnée».
L'OMS définit le système de soins comme «
toutes les activités officielles ou non qui portent sur les services de
santé qui sont mis à la disposition de la population et sur
l'utilisation de ces services par la population».
Santé Publique :L'OMS en 1952, en
donne la définitionsuivante : « La santé
publique est la science et l'art de prévenir les maladies, de prolonger
la vie et d'améliorer la santé et la vitalité mentale et
physique des individus, par le moyen d'une action collective concerté
visant à :
1- Assainir le milieu ;
2- Lutter contre les maladies ;
3- Enseigner les règles d'hygiène
personnelle ;
4- Organiser les services médicaux et infirmiers en vue
d'un diagnostic précoce et du traitement préventif des
maladies ;
5- Mettre en oeuvre des mesures sociales propres à
assurer à chaque membre de la collectivité un niveau de vie
compatible avec le maintien de la santé ».
Soins de Santé Primaires : Ils
ont été définis à Alma Ata commeétant
« des soins de santé essentiels », fondés sur des
interventions scientifiquement éprouvées. Ces services devaient
être rendus universellement accessibles à tous les individus et
à toutes les familles à un coût que la communauté et
le pays puissent assumer. Les soins de santé primaires devaient
comprendre huit éléments : une éducation concernant les
problèmes de santé; une nutrition adéquate; des soins de
santé maternelle et infantile; des mesures d'assainissement de base; un
approvisionnement suffisant en eau salubre; la vaccination contre les grandes
maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des
endémies locales; le traitement des maladies et blessures courantes; et
la fourniture de médicaments essentiels.
L'accès aux soins :C'est la
capacité matérielle d'accéder aux services
desanté ; l'accessibilité aux lieux de soins en fonction du
rapport distance/temps qui devient alors un indicateur social et de
santé.
L'Initiative de Bamako : C'est un
programme d'approvisionnement et de gestionautonome des soins de santé
primaires. Les communautés à travers des comités de
santé sont chargées de commercialiser les médicaments
essentiels et les tickets de consultation. Les fonds
générés servent ainsi à financer les programmes de
santé en vue d'assurer la pérennité des actions. Mais
surtout, ce système devait permettre aux populations dont le pouvoir
d'achat est assez faible d'acquérir les médicaments plus
facilement et à des prix abordables. Le nouveau système doit de
ce fait améliorer la rentabilité des services de santé,
car la disponibilité des médicaments est un élément
essentiel de la fréquentation des structures de soins.
Accessibilité aux soins : c'est
la capacité matérielle d'accéder aux ressources sanitaires
et services de santé. Elle présente au moins deux
dimensions : matériel et social ;
1-L'accessibilité traduit la possibilité de
recourir aux prestataires de soins et n'a donc qu'une valeur potentielle
(desserte). Elle est surtout fonction du couple distant/temps, donc de la
proximité ou de l'éloignement du cabinet médical, de
l'établissement de soins et de la longueur du trajet à parcourir.
Indicateur social (inégalités) et indicateur de santé
fréquemment utilité, l'accessibilité est une condition de
l'accès aux soins mais ne détermine pas à elle seule le
recours aux soins effectifs.
2-L'accessibilité se dit aussi de la possibilité
financière de recourir à des services de santé
(couverture, assurance sociale) ou une innovation médicale (pratique,
technique, équipement, diffusion). La plus grande accessibilité
est ainsi un des objectifs premiers de tout système de santé dans
sa dimension sociale (équité).
Dans les deux cas, l'accessibilité est maintenant
considérée comme un déterminant de santé et un
éventuel facteur de risque.
Activité :en économie de
la santé, l'activité est considérée comme un outil
de gestion et d'évaluation des professions de santé, d'un
cabinet, d'un laboratoire, d'un service hospitalier, d'un établissement
de soins, dispensaire ou hôpital.
L'activité sert alors d'indicateur de santé et
se mesure par le nombre absolu d'actes ou d'entrée, la file active ou
sous forme d'indices : actes par praticien, durée moyenne de
séjour (DMS), coefficient d'occupation (de rotation) des lits.
...On utilisera en particulier le taux d'attraction et de
fréquentation d'un établissement pour mesurer son champs
d'action, son territoire (espace hospitalier, espace médical, bassin de
santé).
Besoin de santé : il exprime des
carences effectives, un manque ou état nécessitant une
intervention médicale préventive ou curative : douleur,
maladie, handicap, incapacité (déficience)... Il traduit aussi la
perception d'un malaise, voire un sentiment d'inadaptation (ou mal adaptation)
et d'insatisfaction (absence ou manque de bien être).
Ressenti et exprimé, il en découle une demande
de soins (mais pas forcément un recours aux soins). Latent, muet, ou
inconnu de l'individu, de son entourage ou du service de santé, le
besoin de santé n'en est pas moins réel et ne se
révèle qu'après un diagnostic.
La satisfaction des besoins de santé individuels ou
collectifs reste un objectif théorique : son émergence
croît avec l'amélioration des niveaux de vie et l'augmentation du
niveau culturel (éducation, consommation de soins) mais aussi avec le
développement de l'offre de soins.
L'identification et la mesure des besoins de santé sont
donc complexes et se fondent sur de multiples indicateurs de santé.
Consommation médicale :c'est
l'utilisation de biens et services médicaux, marchands ou non,
proposés par le système de soins. Elle traduit les
dépenses de santé des individus et des ménages. La
consommation médicale constitue l'expression comptable de la
morbidité diagnostiquée et du recours aux soins. Sa part dans le
budget des ménages augmente avec le niveau de développement
à mesure que diminue celle de l'alimentation (« loi
d'Engels » 1853) (économie de la santé). Son volume et
sa nature varient avec des facteurs démographique (âge, sexe),
socio-économiques et socioculturels (revenu, niveau d'éducation,
chômage, comportements...) mais aussi selon le type (urbain ou rural) et
la région de résidence.
Desserte médicale :c'est la
mesure de la répartition spatiale du corps médical et
paramédical dont dispose une population ou un espace donné. Mieux
que la densité médicale, cet indicateur de santé concerne
à la fois le volume de la clientèle théorique et
médicale et exprime ainsi le niveau de médicalisation d'une
population dans un espace donné, son degré d'encadrement, et
répond mieux aux principes et objectifs de la santé
communautaire. Elle se calcule par le rapport de la population sur le nombre de
praticiens (par exemple : un médecin généraliste pour
400 habitants, une infirmière pour 300 habitants etc.).
Médecine traditionnelle : Selon
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la médecine
traditionnelle est définie comme « l'ensemble des
connaissances et pratiques, explicables ou non, utilisées pour
diagnostiquer, prévenir ou éliminer des maladies physiques,
mentales et sociales et qui peuvent se fonder exclusivement sur une
expérience et des observations passées transmises de
génération en génération, oralement ou par
écrit ».
Pour le Docteur Mamadou NGOM de l'OMS, « En Afrique,
la pratique de la médecine traditionnelle remonte aux temps
anciens ». Il ajoute « qu'elle emploie des
médicinale, alimentaires, l'eau, des pierres, des parties d'animaux, des
matières minérales, des incantations, des procédures
mystiques».
Cependant, il existe des tradipraticiens honnêtes, il
n'en existe pas moins des charlatans sans compétence aucune, qui, sans
scrupule, interviennent dans la pratique et cause plusieurs dommages aux
populations. C'est pourquoi l'OMS a mis sur pieds des critères pour
définir le vrai guérisseur. Ce sont notamment la
notoriété, la sédentarité et les
résultats.
Le guérisseur : le dictionnaire
HACHETTE définit le guérisseur comme « une personne qui
traite sans avoir le titre de médecin, par les méthodes extra
médicales ». « Il peut ainsi tomber sous le coup de
la loi punissant l'exercice illégale de la médecine ».
Il transparaît dans cette définition le fait selon lequel le
guérisseur n'a pas une reconnaissance officielle. Cependant, l'OMS le
définit de façon plus précise. Pour l'OMS en effet, le
guérisseur est toute personne reconnue compétente par la
collectivité dans laquelle il vit, pour diagnostiquer, pratiquer des
soins et/ou des activités selon des techniques et méthodes se
référant aux fondements socioculturels indigènes et
concourants à la santé et au bien être physique, mental et
spirituel des membres de ladite collectivité. Le guérisseur
appartient à plusieurs catégories de professionnels :
tradithérapeutes, phytothérapeutes, ritualistes,
kinésithérapeutes, accoucheuses traditionnelles, herboristes,
médico-droguistes, etc. Quiconque ne peut donc devenir
guérisseur. Le guérisseur est formé, reconnu et à
des compétences réelles.
Itinéraire thérapeutique :
Selon Pichéral, « C'est le recours successif à
plusieurs traitements pour un même épisode morbide ». En
d'autres termes, c'est le fait de ne pas suivre un seul type de cure pour se
faire traiter mais d'en recourir à plusieurs.
Le concept d'itinéraire thérapeutique met
plutôt en évidence la succession des types de recours. Ainsi le
premier recours peut être soit la médecine traditionnelle, soit la
médecine moderne. La perception que la famille a de la maladie, et le
critère de proximité motive le premier recours. Il fait souvent
l'objet d'une délibération de la part des membres de la famille
ou du malade.
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