13 CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, nous pouvons constater que
l'analyse du système de soins dans la commune rurale de Diofior est
fortement corrélée à l'étude de l'offre et du
recours aux soins de santé. Les problèmes rencontrés
relèvent plus de l'accessibilité financière que
géographique.
L'iniquité du système se traduit par une
inégalité dans le recours et dans la consommation médicale
et cela partout dans les pays en développement.
Les problèmes de santé coûtent très
chers en vies humaines, en frais médicaux et en journées de
travail perdues.
De nombreuses politiques sont mises en oeuvre, soit de
façon individuelle, soit de façon collective pour réduire
au mieux la disparité existant entre l'offre et la demande. Mais elles
demeurent modestes dans leur application. Nous pensons que « les
politiques de santé ont changé de langage mais ils n'ont pas
encore ou fort peu changé de pratiques ». Hours,(1989)
Ainsi, un niveau de vie satisfaisant est une composante
indissociable du développement. Le mauvais état des individus
réduit leur possibilité d'assurer une activité
génératrice de revenus et, en ce sens, constitue un obstacle
majeur à l'amélioration de leurs conditions de vie et affecte
l'économie du pays.
Un engagement plus consciencieux à tous les niveaux
politiques, économiques, sociales pallierait aux insuffisances du
système de santé (associer les communautés et les
décideurs à l'analyse régulière des
problèmes de santé spécifiques et favoriser la
délégation des responsabilités à l'échelon
local).
Une meilleure connaissance de la commune de Diofior nous a
éclairé sur son histoire, la dynamique de son occupation et
surtout sur les conditions géographiques, socioéconomiques et
environnementales du milieu.
En effet, on a pu prendre connaissance que le nom et
l'histoire de Diofior sont liés à des évènements
historiques particuliers, à des personnages héroïques qui
font qu'il n'est pas un village issue de néant.
La solidarité qui s'est installée entre les
familles est l'effet des liens de parenté qu'entretiennent les
habitants. Ainsi, les terres sont données, ce qui a accueilli de
nombreuses personnes venues des environs. Diofior finira par se
développer, devenir prospère pour ensuite être un grand
village et même l'une des plus grandes communes du
Sénégal.
Aujourd'hui avec son statut de commune, la vente des terres et
la forte natalité, Diofior consolide sa place de plus grande commune de
la région de Fatick.
La commune de Diofior renferme divers caractéristiques.
Elle est confrontée à un problème d'urbanisation alors que
les terres propres à la commune sont épuisées.
Cependant, avec sa position géographique presque
encerclée par la communauté rurale de Djilass, elle a
bénéficiée 5km2de terres de cette
dernière. Cet étalement spatial associé à la
croissance galopante dans un contexte de pauvreté, ont entrainé
des problèmes environnementaux qui ont des répercussions
négatives sur la santé publique.
Par ailleurs, il se pose aujourd'hui, l'acuité du
déficit d'équipements tel que l'eau, l'électricité,
les canaux d'évacuation des eaux usées surtout en période
de saison des pluies et en infrastructures de base et leurs corollaires.
Par ailleurs, l'offre de soins du centre de santé est
loin d'atteindre les objectifs de satisfaction des besoins de la population.
Une large offre de soins privés, extérieure à la commune,
et traditionnels s'est greffée à ce système de soins
public. Cette offre a du mal à atteindre sesobjectifs de satisfaction
des besoins de la population du fait de l'insuffisance d'un plateau technique
adéquat.
L'étude de la desserte et de l'activité du
centre de santé a révélé que l'offre de soins
n'assure pas la satisfaction des besoins des populations ce qui fait que ces
derniers fréquentent moins qu'il le faut le centre de santé. En
effet, les problèmes d'équipement et de personnels
qualifiés constituent un handicap pour la satisfaction des besoins des
populations en matière de santé. Ceci combiné au manque de
moyens financiers de certains, devient un problème inquiétant.
L'étude de l'activité montre que la
fréquentation du centre de santé qui est dans l'ensemble
circonscrite aux quartiers proches de ces derniers varie en fonction des
quartiers, de l'âge et du sexe des patients.
L'offre des soins traditionnels a un réel impact sur la
satisfaction des besoins de la population. Le recours aux tradipraticiens qui
compose la faible couverture sanitaire constitue un élément
important pour les populations qui y croient et tiennent à le
maintenir.
Cependant, l'automédication
révélée par la pharmacopée et les pharmacies de la
rue constitue un réel problème de santé publique qu'il
faut éradiquer. Par conséquent, toutes ces options à la
portée des populations font que ces derniers ont des itinéraires
diagnostiques et thérapeutiques très complexes.
Les résultats de notre travail d'étude et de
recherche nous amènent à dégager un certains nombre de
perspectives pouvant améliorer le système de soins :
- Renforcer le plateau infrastructurel et, par
conséquent, l'expertise médicale par la réalisation d'une
autre structure de santé ;
- Promouvoir l'hygiène préventive en
développant des stratégies de proximité en matière
d'éducation sanitaire, de sensibilisation ;
- Renforcer les capacités d'intervention des
comités et autres structures communautaires de santé ;
- Doter le centre de santé d'équipements
supplémentaires et de moyens d'évacuation des urgences avec
l'acquisition d'ambulances et de véhicules de service ;
- Promouvoir la collaboration entre l'offre de soins modernes
et la médecine traditionnelle pour une meilleure prise en charge des
populations ;
- Renforcer les mesures prises pour éradiquer la vente
de médicaments de la rue ;
- OEuvrer pour une réouverture de la pharmacie
privée.
De telles perspectives pour la promotion d'un système
plus efficace reposent sur une politique de communication, l'approche
participative et les stratégies intégratives.
|