3.1.4 II-1-3/ SITUATION MATRIMONIALE ET
ORGANISATION TRADITIONNELLE
Diofior conserve l'un des taux de nuptialité les plus
élevés du département. On peut compter jusqu'à 12
mariages dans la semaine en saison sèche approximativement de la fin des
récoltes au début de l'hivernage.La situation matrimoniale des
chefs de ménages joue un grand rôle dans la conservation de la
famille et de l'organisation traditionnelle du village par le choix des
alliances. La polygamie y est répandue mais tend à la baisse du
fait des difficultés économiques.
L'expansion de la polygamie résulte d'une part de la
religion musulmane dominante à presque 100%, permet aux hommes d'avoir
jusqu'à quatre femmes et d'autre part les pratiques socioculturelles
permises aussi par l'Islam tel que le sororat et le lévirat. Ces
pratiques tiennent à éviter la dislocation de la famille du
défunt ou de la défunte car à Diofior, tout le monde est
parent puisqu'ils sont issus du même ancêtre et viennent de la
même localité qu'est Faoye. De ce fait, le choix des alliances
dépend des lignées maternelles appelées « o
tim » en sérère qui sont très respectées
dans le village.
Ainsi, on constate que plus de 90% des mariages sont
endogames, témoignant de la forte solidarité qui animent les
habitants mais aussi du désir de conservation des liens parentaux
laissés par les ancêtres. Cette solidarité est plus visible
lors d'évènements comme les mariages, les baptêmes mais
surtout les décès. Dans ces cas de figure, la personne
concernée bénéficie d'une assistance de la
communauté toute entière et plus spécifiquement de sa
lignée qui est la membrane qui lui est plus proche.
Fidèles à leurs us et coutumes mais aussi
fervents pratiquants de l'islam, les diofiorois ont réussi à
conserver leur originalité sérère tout en s'ouvrant au
reste du pays et du monde. En somme, l'organisation traditionnelle de Diofior,
des systèmes de filiations et de lignages, est un bel exemple
d'éducation pour la jeune génération d'autant plus qu'elle
incarne l'enracinement et l'ouverture.
3.1.5 II-1-4/ REPARTITION ETHNIQUE ET
SOCIALE
A Diofior, la culture et la religion occupent une place
déterminante dans la vie des habitants. Les sérères
dominent à plus de 99% de la population, mais à
l'intérieur de ce groupe dominant, on y trouve des griots des forgerons
mais aussi des bucherons qui sont des allochtones venus s'installer dans la
commune. Les autochtones étant des « guers » des
descendants des Guéléwar du Sine. Quant au reste de la population
(-1%), constitué de Wolofs, de Diolas ils vivent avec les
sérères en symbiose, en parfaite harmonie et dans le respect
mutuel des coutumes, des moeurs et des valeurs intrinsèques propres
à chaque groupe.
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