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La gestion des déchets biomédicaux dans le district sanitaire de Bogodogo: cas de l'hôpital du district


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Mémoire de Maîtrise en géographie 2013
  

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3.1.1. Les déchets courants

Ce sont les déchets biomédicaux sans risques produits au sein de l'hôpital du district de Bogodogo et qui sont assimilables aux ordures ménagères ou municipales courantes. Ils peuvent être traités par les services municipaux de nettoyage. Nous pouvons distinguer dans cette catégorie :

? les déchets recyclables qui comprennent les papiers, les caisses en carton, les plastiques ou métaux non contaminés, les canettes ou verres recyclables ;

? les déchets biodégradables (les restes alimentaires, les déchets de jardin pouvant être compostés).

3.1.2. Les déchets à risque potentiel infectieux Cette catégorie de déchets biomédicaux comprend :

? les déchets anatomiques humains (organes et tissus des patients amputés, poches et caillots de sang, placentas, cheveux, salive, crachats, pus, sucs gastriques, liquide amniotique, liquide péritonéal, vomissements, selles et urines);

? les déchets tranchants et piquants (tous les types d'aiguilles, de seringues, de verres cassés, d'ampoules, de lames, les flacons cassés des sérums) ;

? les déchets pharmaceutiques (les médicaments périmés, les restes de médicaments non utilisables, les résidus liquides de concentrés cytotoxiques, les produits pharmaceutiques et matériaux cytotoxiques) ;

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? les déchets sanguins et les fluides corporels (bandes, compresses, cotons, sparadraps et gants souillés, seringues sans aiguilles, bavettes et bonnets à usage unique, perfuseurs, sondes).

3.1.3. Les déchets radioactifs

Les déchets radioactifs comprennent les liquides, les gaz et les solides contaminés par des radionucléides4 dont les radiations ionisantes ont des effets génotoxiques5. Le type de substances radioactives utilisées dans l'hôpital du district de Bogodogo génère des déchets à faible radioactivité. Il concerne principalement les activités d'imagerie médicale. Il s'agit des déchets solides, liquides et gazeux contaminés par des radionucléides générées à partir d'analyses de tissus et fluides corporels in vitro, d'imagerie d'organes corporels in vivo et de dépistage de tumeurs.

3.2. La production des DBM

En règle générale, la production de déchets sanitaires dépend de plusieurs facteurs, notamment les méthodes de gestion, le type de formation sanitaire, le nombre de lits et le taux d'occupation, le nombre de patients traités quotidiennement, le degré de spécialisation des soins pratiqués. Le district de Bogodogo ne dispose pas de données concernant la quantité de déchets biomédicaux produits; la société de collecte ne dispose pas davantage d'informations sur les quantités collectées. Quelques rapports ou travaux fournissent des données éparses sur le sujet. Ainsi, l'hôpital étant le siège du district, il se charge de doter les autres formations sanitaires en boîtes de sécurité, de recevoir et d'incinérer les déchets de ces dernières. Dans un rapport de 2012, les autorités de l'hôpital estimaient à 3184 le nombre de boîtes de sécurité utilisées par l'ensemble du district au cours de l'année 2011, tandis que l'hôpital, à lui seul, totalise 555 boîtes de sécurité pour la même période (Enquête de terrain, septembre 2011). Pour calculer la production journalière des DBM générés par lit dans l'hôpital du district de Bogodogo, il existe essentiellement deux méthodes.

La première consiste à peser toutes les poubelles avant qu'elles ne soient vidées. Cette méthode est la plus précise mais nous n'avons pas eu d'instruments de pesée adéquats. C'est la raison pour laquelle nous avons utilisé un pèse-personne pour peser la masse des poubelles de

4Ce sont des noyaux atomiques radioactifs, caractérisés par le nombre de protons et de neutrons qu'ils renferment.

5Étymologiquement formé des mots grecques genos qui veut dire race et toxikon qui signifie toxique. Ce sont des substances nocives pour les organismes humains.

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quelques services. Ensuite nous avons fait la moyenne de ces masses que nous avons multipliées par le nombre total de récipients de l'ensemble de l'hôpital. La masse d'un récipient de collecte contenant des déchets s'obtient en faisant la différence entre sa masse lorsqu'il est vide et sa masse journalière quand il est rempli. Pour obtenir la masse moyenne d'un récipient, nous avons pesé cinq (05) récipients de collecte : deux (2) pour le service d'urgences , deux (2) pour la médecine générale ; et une (1) pour le bloc opératoire (qui ne dispose d'ailleurs que d'un seul récipient de collecte) ensuite, nous avons fait la somme de la masse des déchets qu'ils contiennent et divisé le tout par cinq (5).

? La pesée des DBM

Masse du récipient vide (mv) = 0,10 kg

m1 = 0, 51 kg

m2 = 0, 37 kg

m3 = 0, 72 kg

m4 = 0, 43 kg

m5 = 0, 55 kg

? Le calcul de la masse des déchets contenus dans chaque récipient

La masse des déchets s'obtient en soustrayant la masse du récipient vide de la masse de l'ensemble.

M1 = 0,

51

- 0,

10

=

0, 41 kg

M2 = 0,

37

- 0,

10

=

0, 27 kg

M3 = 0,

72

- 0,

10

=

0, 62 kg

M4 = 0,

43

- 0,

10

=

0, 33 kg

M5 = 0,

55

- 0,

10

=

0, 45 kg

? Le calcul de la masse moyenne journalière de DBM

La masse moyenne journalière de DBM contenus dans un récipient est égale à la somme des masses de déchets précédemment calculées divisée par le nombre total de récipients considérés.

M = (0,41 + 0,27 + 0,62 + 0,33 + 0,45) / 5 = 0, 416 kg

Ainsi, on obtient la masse de déchets produits dans chaque service en multipliant la masse moyenne des déchets contenus dans un récipient par le nombre de récipients que l'on trouve dans le service.

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Tableau 2 : La quantification de DBM par jour et par service

Unités (services) de soins

Nombre de récipients

Production journalière en kg

Urgences

3

1,248

Pédiatrie

5

2,08

Maternité

8

3,328

Radiologie

1

0,416

Laboratoire

2

0,832

Médecine et Chirurgie

7

2,912

Bloc opératoire

1

0,416

Pharmacie

2

0,83

Centre de Dépistage

1

0,416

Cardiologie

1

0,416

ORL

1

0,416

Cuisine

1

0,416

Centre Jeunes

2

0,832

Direction administrative

2

0,832

Caisse

1

0,416

Poste de contrôle (guérite)

2

0,83

Dépôt répartiteur

1

0,416

Total

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17,05

Source : Enquête de terrain, septembre 2011.

La production journalière des DBM dans l'hôpital du district est estimée à 17,05 kg, soit une production annuelle Q1 égale à la production journalière multipliée par 365 jours :

Q1=17,05 kg x 365j Q1 = 6223,25 kg

Cette méthode de calcul a l'avantage de fournir des valeurs approximatives sur la quantité des déchets biomédicaux qui est produite. Cependant, les valeurs obtenues ne reflètent pas toujours la réalité car non seulement la taille des poubelles diffère d'un service à l'autre mais aussi le nombre de poubelles est inégalement réparti dans les différents services de l'hôpital ; les déchets du bloc opératoire qui sont emballés dans les sachets plastiques sont le

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plus souvent entassés soit à l'intérieur du service, soit à côté de la poubelle de collecte. En outre, la quantité de DBM produite est plus importante durant les jours ouvrables (du lundi au vendredi) que le week-end (samedi et dimanche). De plus, certaines poubelles sont fixées au sol et il est difficile de peser les déchets qu'elles contiennent.

Pour la deuxième méthode, nous nous sommes inspirés du travail du ministère de la santé du Maroc6 qui estime la quantité de déchets produits par lit occupé et par jour à 3kg. Ainsi, nous pouvons estimer la quantité annuelle de DBM produite en 2011 à l'hôpital de district de Bogodogo, en nous appuyant sur les données de l'occupation fournies par le service statistique de l'hôpital, soit une capacité litière de 72 lits et un taux annuel d'occupation de 75%. La quantité de DBM produite Q2 s'obtient en faisant le produit du taux d'occupation et de la masse moyenne de DBM par lit par le nombre de lit et la période (mois ou année). Ainsi, en 2011, avec une capacité litière de 72 lits et un taux annuel d'occupation de 75%, nous avons :

Q2 = 0,776 X 3 Kg X 72 lits X 365 j Q2 = 167,616 Kg X 365 j

Q2 = 61179,84 Kg

La production annuelle des déchets biomédicaux au sein de l'hôpital du district est estimée à 61179,84 kg, soit 61,18 tonnes. L'inconvénient de cette méthode de calcul est qu'elle ne permet pas d'estimer la production de façon exhaustive, car les déchets produits lors des soins des patients ambulatoires ne sont pas pris en compte. En outre, la généralisation ne reflète pas la réalité car la quantité de déchets produits est plus importante dans certains services que dans d'autres.

A partir de ces deux valeurs, nous pouvons estimer la production moyenne annuelle des DBM dans l'hôpital du district Q.

Q = (Q1 + Q2) / 2.

Q = (6 138 kg + 61179,84 kg) / 2 Q = 33 658,92 33 659 kg

D'une manière générale, l'hôpital du district produit chaque année environ 33 659 kg de DBM. A cette production, il faudrait ajouter la quantité de seringues usagées chaque année.

6 Ministère de la Santé, République du Maroc, décembre 2004.Gestion des déchets des établissements de soin, Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

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En tenant compte de la dotation de l'hôpital, nous pouvons estimer à 555 le nombre de boîtes de sécurité utilisés durant l'année 2011, soit 178,5 kg en raison de 0,70 kg par boîte se sécurité. (Enquête de terrain, septembre 2011).

Chacune des deux méthodes comporte ainsi des limites car les outils utilisés ne sont pas efficaces. Tout compte fait, la première méthode nous semble la plus appropriée mais il faudrait peser toutes les poubelles successivement chaque jour durant toute une semaine afin d'obtenir une valeur acceptable au regard du nombre de poubelles que dispose l'hôpital du district.

L'intérêt de quantifier la production des DBM dans chaque établissement de soins réside dans la connaissance du poids et des différents types de déchets. Ceci permettra de :

? prévoir les besoins en matériel de collecte, de conditionnement et de traitement des déchets (sacs, conteneurs, poubelles, équipement de traitement, etc.) ;

? surveiller la qualité du tri des déchets et plus particulièrement sa sélectivité qui doit tendre vers la diminution de la quantité des déchets de soins à risque, sans nuire à l'efficacité du tri.

? Disposer des équipements adéquats pour l'élimination et de prévoir les périodes d'entretien du matériel

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King