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Les conséquences socio-économiques des accidents de la route et leur prise en charge au Burkina Faso: cas de Ouagadougou


par Théophile 2e Jumeau KABRE
Université Joseph Ki-Zerbo - Master de recherche en géographie 2016
  

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2.2.2.3. Les missions assignées au CHU-YO

Aux termes de l'arrêté conjoint N° 2012/MS/MESS, le CHU-YO poursuit trois missions : les soins, l'enseignement et la recherche.

En ce qui concerne la mission de soins, elle consiste en la prise en charge des urgences, à l'accueil en priorité des malades évacués sanitaires ou de leur trouver un lieu adapté pour leur état. Le CHU-YO assure le diagnostic, le traitement et la surveillance des malades, des blessés et des femmes enceintes en tenant compte des aspects psychologiques des patients et leur hébergement. A travers cette mission, l'hôpital assure aussi l'organisation et la prise en charge des transports sanitaires, l'élaboration et la mise en oeuvre du plan de secours en cas de catastrophe. Enfin, il s'occupe de la maintenance des infrastructures et des équipements et participe aux actions de santé publique, notamment aux actions d'éducation pour la santé et de prévention et à toutes actions médico-sociales coordonnées. L'hôpital représente également un cadre de formation et d'enseignement universitaire et postuniversitaire; il assure les recherches médicale, odontologique, pharmaceutique et la recherche appliquée en matière de santé. Le CHU-YO joue un rôle de structure de référence pour les autres structures sanitaires du pays et même de la sous-région. Pour remplir ses missions, le CHU-YO dispose de ressources humaines et matérielles que l'État met à sa disposition. Il dispose également de ressources financières issues du recouvrement partiel des coûts, ainsi que de ressources humaines recrutées et payées à partir de ses ressources propres.

2.3. L'état des lieux des accidents de la route

2.3.1. L'ampleur des accidents de la route à Ouagadougou

Dans la ville de Ouagadougou, les accidents de la route sont recensés par plusieurs acteurs. Les sections accidents des commissariats de la Police Nationale, lorsqu'elle est contactée à la demande des victimes, font le constat de l'accident. La Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers (BNSP) intervient seulement quand il y a des

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dommages corporels, et la Gendarmerie Nationale lorsque des militaires sont impliqués dans les accidents. Le nombre et la gravité des accidents de la route connaissent une forte augmentation. En effet, le nombre d'accidents constatés par le Commissariat central de police de Ouagadougou a presque doublé en l'espace d'une décennie, passant de 3 812 cas en 2001 à 6 5985 en 2010. Durant la même période, le nombre de blessés est passé respectivement de 2 186 à 3 861 personnes. Parallèlement, nous constatons une augmentation exponentielle du parc de véhicules dans la ville. Le nombre de véhicules à deux roues est passé de 79 463 en 2004 à 447 955 en 2012, tandis que celui des véhicules automobiles est passé de 77 607 à 178 910 véhicules durant la même période (PN, 2014). La ville de Ouagadougou concentre à elle seule plus de la moitié des accidents du pays (Cf. Carte 3).

Les engins à deux roues sont les modes de déplacement les plus impliqués dans les accidents de la route. Les statistiques de la BNSP montrent qu'ils sont impliqués dans plus de la moitié des accidents de la route avec blessés enregistrés en 2014, soit dans 63% des cas. Les travaux de BENARD C. (2007) ont montré qu'ils sont plus fréquents aux alentours du marché central de Ouagadougou ; sur l'avenue Yatenga à côté du mur de l'église de Kologh-Naaba et le long du barrage de Baskuy. Le nombre d'accidents est également important au niveau du rond point de la Patte d'Oie, sur l'avenue Kadiogo à proximité du marché de Gounghin et sur l'avenue Bassawarga. Les usagers dont l'âge est compris entre 16 et 35 ans sont les plus représentés parmi les victimes. Les intersections sont les lieux de concentration des accidents (Bonnet et al, 2015).

Malgré les chiffres avancés, les données sur les accidents de la route à Ouagadougou sont sous-estimées et peu organisées en raison du manque de concertation entre les différents acteurs et de la diversité des sources de collecte. Il est fréquent que des accrochages soient réglés à l'amiable pour éviter les frais de constats ou les poursuites liées au défaut d'assurance. Un certain nombre d'accidents échappe donc aux statistiques. Cette situation est également due à l'absence d'adaptation et d'utilisation du Bulletin d'Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC). La fiche BAAC implique plusieurs acteurs dans la collecte et l'analyse des données. Elle permettrait de centraliser les données de la police, de

5 Direction Régionale de la Police Nationale du Centre

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la gendarmerie et des sapeurs pompiers au niveau de la DGTTM, pourvue qu'elle soit adaptée au contexte burkinabè.

Carte 3 : Répartition des accidents de la route par région en 2014

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo