2.2.2.3. Les missions assignées au CHU-YO
Aux termes de l'arrêté conjoint
N° 2012/MS/MESS, le CHU-YO poursuit trois missions : les soins,
l'enseignement et la recherche.
En ce qui concerne la mission de soins, elle consiste en la
prise en charge des urgences, à l'accueil en priorité des malades
évacués sanitaires ou de leur trouver un lieu adapté pour
leur état. Le CHU-YO assure le diagnostic, le traitement et la
surveillance des malades, des blessés et des femmes enceintes en tenant
compte des aspects psychologiques des patients et leur hébergement. A
travers cette mission, l'hôpital assure aussi l'organisation et la prise
en charge des transports sanitaires, l'élaboration et la mise en oeuvre
du plan de secours en cas de catastrophe. Enfin, il s'occupe de la maintenance
des infrastructures et des équipements et participe aux actions de
santé publique, notamment aux actions d'éducation pour la
santé et de prévention et à toutes actions
médico-sociales coordonnées. L'hôpital représente
également un cadre de formation et d'enseignement universitaire et
postuniversitaire; il assure les recherches médicale, odontologique,
pharmaceutique et la recherche appliquée en matière de
santé. Le CHU-YO joue un rôle de structure de
référence pour les autres structures sanitaires du pays et
même de la sous-région. Pour remplir ses missions, le CHU-YO
dispose de ressources humaines et matérielles que l'État met
à sa disposition. Il dispose également de ressources
financières issues du recouvrement partiel des coûts, ainsi que de
ressources humaines recrutées et payées à partir de ses
ressources propres.
2.3. L'état des lieux des accidents de la route
2.3.1. L'ampleur des accidents de la route à
Ouagadougou
Dans la ville de Ouagadougou, les accidents de la route sont
recensés par plusieurs acteurs. Les sections accidents des commissariats
de la Police Nationale, lorsqu'elle est contactée à la demande
des victimes, font le constat de l'accident. La Brigade Nationale des Sapeurs
Pompiers (BNSP) intervient seulement quand il y a des
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dommages corporels, et la Gendarmerie Nationale lorsque des
militaires sont impliqués dans les accidents. Le nombre et la
gravité des accidents de la route connaissent une forte augmentation. En
effet, le nombre d'accidents constatés par le Commissariat central de
police de Ouagadougou a presque doublé en l'espace d'une
décennie, passant de 3 812 cas en 2001 à 6 5985 en
2010. Durant la même période, le nombre de blessés est
passé respectivement de 2 186 à 3 861 personnes.
Parallèlement, nous constatons une augmentation exponentielle du parc de
véhicules dans la ville. Le nombre de véhicules à deux
roues est passé de 79 463 en 2004 à 447 955 en 2012, tandis que
celui des véhicules automobiles est passé de 77 607 à 178
910 véhicules durant la même période (PN, 2014). La ville
de Ouagadougou concentre à elle seule plus de la moitié des
accidents du pays (Cf. Carte 3).
Les engins à deux roues sont les modes de
déplacement les plus impliqués dans les accidents de la route.
Les statistiques de la BNSP montrent qu'ils sont impliqués dans plus de
la moitié des accidents de la route avec blessés
enregistrés en 2014, soit dans 63% des cas. Les travaux de BENARD C.
(2007) ont montré qu'ils sont plus fréquents aux alentours du
marché central de Ouagadougou ; sur l'avenue Yatenga à
côté du mur de l'église de Kologh-Naaba et le long du
barrage de Baskuy. Le nombre d'accidents est également important au
niveau du rond point de la Patte d'Oie, sur l'avenue Kadiogo à
proximité du marché de Gounghin et sur l'avenue Bassawarga. Les
usagers dont l'âge est compris entre 16 et 35 ans sont les plus
représentés parmi les victimes. Les intersections sont les lieux
de concentration des accidents (Bonnet et al, 2015).
Malgré les chiffres avancés, les données
sur les accidents de la route à Ouagadougou sont sous-estimées et
peu organisées en raison du manque de concertation entre les
différents acteurs et de la diversité des sources de collecte. Il
est fréquent que des accrochages soient réglés à
l'amiable pour éviter les frais de constats ou les poursuites
liées au défaut d'assurance. Un certain nombre d'accidents
échappe donc aux statistiques. Cette situation est également due
à l'absence d'adaptation et d'utilisation du Bulletin d'Analyse des
Accidents de la Circulation (BAAC). La fiche BAAC implique plusieurs acteurs
dans la collecte et l'analyse des données. Elle permettrait de
centraliser les données de la police, de
5 Direction Régionale de la Police Nationale du Centre
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la gendarmerie et des sapeurs pompiers au niveau de la DGTTM,
pourvue qu'elle soit adaptée au contexte burkinabè.
Carte 3 : Répartition des accidents de la route par
région en 2014
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