II.4.
Facteurs socio-culturels favorisant la persistance de l'utilisation des
emballages plastiques dans le monde.
Dans cette troisième et dernière section, nous
présentons les facteurs socio-culturelsqui favorisent la persistance de
l'utilisation des emballages plastiques dans le monde. Ce dernier porte sur les
variables telles que l'inexistence des substituts ; les
préférences des clients ; la faible sensibilisation et la
faible vulgarisation de l'arrêté ministériel
interdisant la production, l'importation, la commercialisation et
l'utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique en
République Démocratique du Congo.
a) L'inexistence des substituts
Dans un rapport intitulé : Et si nous vivions sans
emballages plastiques ? L'auteur de ce rapport affirme que des usages bien
établis ont ainsi évolué très rapidement :
L'interdiction de l'utilisation des sacs plastiques dans les
supermarchés en France s'est opérée en quelques
années et des alternatives durables s'y sont substituées
très facilement, tout comme le remplacement des gobelets jetables par
des ecocups (gobelet en plastique) réutilisables. Ainsi, s'il est
essentiel de questionner les usages d'un produit, il ne faut pas sous-estimer
la capacité des utilisateurs à en changer, si l'usage prouve des
bénéfices directs. La désirabilité du changement
joue ici un rôle primordial : c'est un aspect essentiel qui
s'avère toujours plus efficace que la contrainte.(French Bureau,
2018)
b) Les préférences des
clients
Dans un ouvrage intitulé Emballages plastiques
alimentaires et sécurité du consommateur, l'auteur de ce rapport
affirme que les clients préfèrent utiliser les emballages
plastiques car ils constituent des moyens indispensables de protection, de
conservation, de transport, d'information, d'usage des aliments, il conclut en
disant que les emballages sont omniprésents dans la vie du consommateur
et le plastique a conquis une place prépondérante dans le secteur
des conditionnements alimentaires.(Inra, sin dato)
c) La faible sensibilisation
Dans un ouvrage intitulé bioplastiques
biodégradables, compostables et biosourcés pour les emballages
alimentaires, distinctions subtiles mais significatives, l'auteur de cet
ouvrage affirme que pour éviter la faible sensibilisation, la
sensibilisation doit non seulement provenir des municipalités et des
sociétés d'État comme Recyc-Québec, mais aussi des
compagnies mêmes afin de rendre les messages plus clairs. Le message
véhiculé par les fabricants devrait mettre de l'avant des
concepts faciles à comprendre et les bénéfices de
l'emballage qui interpellent les consommateurs. Selon un expert du
Biodegradable Products Institute, un exemple d'un tel message est : «
Recyclable avec les bouteilles en PET, réduit l'empreinte carbone,
réduction de 3 millions de gallons d'hydrocarbures ». Cette
façon de faire, représente un défi pour les compagnies car
le message doit être concis sur les étiquettes. L'augmentation des
parts de marché des bioplastiques qui est anticipée durant les
prochaines années est un signal quant à l'urgence d'agir afin de
mieux sensibiliser la population sur l'utilisation des emballages bioplastiques
à la place des emballages plastiques. Plusieurs exemples
démontrent l'importance d'une bonne sensibilisation nécessaire au
succès d'un projet ou d'une règlementation visant les
bioplastiques. Par exemple, une longue période de préparation a
précédé l'implantation de la règlementation
concernant le bannissement des sacs d'emplettes d'origine fossile non
compostables en Italie. Le cadre légal a été mis en place
dès 2007 et une campagne a été lancée afin
d'éduquer le public avant l'entrée en vigueur complète du
bannissement en 2011. Il est permis de disposer des sacs compostables avec la
matière organique sous la règlementation italienne,
renforçant ainsi l'importance du processus de sensibilisation
préalable. Par ailleurs, la ville du Lac Mégantic signale la
grande importance qu'a eu la sensibilisation lors de l'implantation de la
collecte à trois voies à cause de la confusion entre les
plastiques biodégradables, compostables et oxo-biodégradables. Il
conclut en disant que la sensibilisation devrait se faire au niveau des usines
pour qu'il y ait une réduction de la production des emballages
plastiques. La réduction peut également se faire dès la
fabrication du produit, sur la chaîne de production. Cela peut
entraîner un changement dans la stratégie logistique de
l'entreprise.(Lapointe R., 2012) .
d) La faible vulgarisation de l'arrêté
ministériel interdisant la production, l'importation, la
commercialisation et l'utilisation des sacs, sachets et autres emballages en
plastique en République Démocratique du Congo
Dans un ouvrage intitulé : Engager les
communautés locales à se préparer à vivre avec les
changements climatiques : cas de l'incinération des sachets plastiques
dans la ville de Dédougou, l'auteur de cet ouvrage affirme qu'en
Afrique, la prolifération des sacs plastique est l'une des
conséquences les plus visibles de la faible vulgarisation de
l'arrêté ministériel, interdisant la production,
l'importation, la commercialisation et l'utilisation des sacs, sachets et
autres emballages en plastique. C'est notamment parce qu'un sac plastique
mettrait entre un et quatre siècles à disparaître du
paysage. Confrontés à ce ravage, plusieurs pays ont opté
pour l'interdiction. Depuis plusieurs années, l'Afrique du Sud s'attaque
aux sachets en plastique d'une épaisseur trop faible, plus difficile
à recycler. Le Rwanda a ainsi interdit les plastiques d'une
épaisseur inférieure à 100 microns, à coup de
campagnes de sensibilisation à travers le pays. Les sachets noirs en
plastique ont disparu de Kigali. En Érythrée, l'importation, la
production et la distribution de sacs plastique sont passibles d'amendes qui
s'évalue à : 32 000 euros et de peines de prison de
quatre ans maximum au Kenya ; au Sénégal l'amande est de
30 000 euros et 2ans de prison prévues par la loi ; en Rdc
l'amande est de 1 à 100$ ; au Rwanda l'amende de 100 000 à
500 000 francs rwandais (200 à 1 000 dollars). En Mauritanie, la peine
de prison ferme pouvant aller jusqu'à un an et des amendes atteignant un
million d'ouguiyas (2 500 euros) pour les fabricants, importateurs et
utilisateurs de sachets plastiques. Récemment, l'île de Zanzibar,
en Tanzanie, a également interdit l'utilisation de sacs
plastique.(Ouedraogo Gn., 2011)
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