La vulgarisation du civisme fiscal à travers les médias. Cas du magazine fiscalité et développement.par Déborah Grace MWANGALA BWENDE Institut supérieur de commerce/ Kinshasa - Licence 2019 |
3.2. CHAMP EMPIRIQUEAvant de pouvoir faire la lumière sur les actions définitionnelles (ou objectifs) du magazine fiscalité et développement, il y a lieu de commencer par donner une brève historique du magazine sous examen, premier du genre, qui se charge de vulgariser le système fiscal congolais. En effet, en juin 1997, une page magazine diffusée pour le compte de la Direction Générale des Contributions « DGC », actuelle Direction Générale des Impôts « DGI », `'Fiscalité et Développement» a connu une mutation spectaculaire en une page magazine dénommée `'Fiscalité et Reconstruction» (F et R) puis, `'Fiscalité et Développement» pour donner naissance à l'Agence Galaxie Médias» (AGM) et ainsi quitter la conception `'Reconstruction» qui n'est qu'éphémère par rapport au concept « Développement » qui, lui est plus durable et s'échelonnant dans un horizon plus lointain et pérenne. (SEKANA PENE PAKA, 2010) Tout est parti du paradoxe que la République Démocratique du Congo, Etat potentiellement riche, soit habitée par une population très pauvre, l'environnement économique caractérisé par une mauvaise politique monétaire et budgétaire, une dégradation permanente des infrastructures routière, une dislocation du tissu industriel national, le secteur social dominé par l'effritement du pouvoir d'achat des populations et le secteur de l'administration de plus en plus sclérosé. Bref, un Etat en mine sans lendemain meilleur. Le constat d'un contraste macabre sur la situation socio-économique et financière congolaise ainsi que de ses institutions politiques, a poussé certaines personnes, notamment le producteur dudit magazine, à mener une quête et surtout proposer au final une thérapeutique de choc pour 31 soigner l'image de l'Etat congolais. Ainsi, aux termes des investigations, la solution s'est avérée simple, la mobilisation des ressources internes propres de l'Etat, à savoir les impôts, redevances et autres droits dus, qui passe ipso facto par la réhabilitation, à travers les médias, de la culture fiscale mise en mal dans le chef des gouvernants, la politique de l'orthodoxie budgétaire c'est-à-dire l'application effective des principes de la bonne gouvernance. (BAKENDEJA WA MPUNGU, 1998). C'est dans ce cadre précis que commence dès juin 1997 la diffusion sur les antennes de la Télé Kin Malebo, TKM en sigle, de la page magazine « Législation fiscale au service de la nation congolaise » pour le compte de la DGC. Après avoir fonctionné sous cette forme, la page magazine qui attire l'attention des gouvernants et gouvernés vers les années 1997-1998, connait un développement exponentiel et se transforme en Magazine spécialisé des finances publiques sous la bénédiction de Monsieur BATUMONA KANDI KHAM Laurent, alors Directeur Général de la DGC, de Monsieur MWAKADI YENGA Edmond, Directeur général Adjoint, et de Monsieur DIMOKE TUNDU Charles, Directeur des études. Cependant, le changement d'appellation « Fiscalité et Reconstruction » en « Fiscalité et Développement » se passera en 2001 pour rendre perpétuel le magazine, car le concept `'Reconstruction» présente des limites aussi bien dans le temps que dans l'espace. (SEKANA PENEPAPA, 2001) Ambitieux et soucieux de couvrir tous les aspects de la vie nationale, le promoteur Jérôme SEKANA PENE-PAPA et sa petite équipe créent une série d'émissions radiotélévisées abordant diverses questions telles que 32 33 l'environnement, la bonne gouvernance, la reconstruction, les mines ainsi que des préoccupations liées aux domaines énergétiques. C'est ainsi que naissent les émissions Energie et Reconstruction, PTT.COM (actuellement NTIC.NEWS), RDC : Chantiers, RDC : Mines, RDC : Environnement, Territoriale de Développement, Banque d'idées, etc. Avec ces magazines, l'idée de créer une agence de production audiovisuelle est de plus en plus envisagée. C'est exactement le 7 mars 2005 que ce projet se concrétise par l'obtention du récépissé numéro 04/Cab/Min/Presse et Info/JZ/003/2005, sous la dénomination de Galaxie Médias d'abord et ensuite Agence Galaxie Médias. Il faut signaler qu'en 1998, seule la DGC, actuelle DGI, était partenaire du magazine, puis vint en 2000, sur instruction du Ministre des finances honoraire MWANAPANGA MWANANGA, l'OFIDA, l'actuel DGDA et DGRAD. Depuis lors ces trois régies financières dudit magazine et, par devers elles, les Ministres des finances et du budget. Après ce bref historique du magazine « Fiscalité et Développement », un état de lieu sur les objectifs assignés quant à l'accomplissement de ces objectifs, s'impose. 3.2.1. ETUDE ANALYTIQUE DES OBJECTIFS DU MAGAZINE FISCALITE ET DEVELOPPEMENTA ce niveau, Il sied de souligner que le Magazine « Fiscalité et Développement » a été créé pour accomplir des tâches bien déterminées et précises. Ces tâches sont comprises en termes d'objectifs poursuivis par ledit magazine en matière de fiscalité en République Démocratique du Congo. Ainsi, allons-nous examiner l'objectif et le but poursuivi par le magazine sous étude avant d'analyser les difficultés rencontrées par l'ensemble du personnel du magazine Fiscalité et Développement dans l'accomplissement de son objectif. 3.2.1.1. OBJECTIFS DU MAGAZINE FISCALITE ET DEVELOPPEMENTSuivant les analyses et explications de l'initiateur et producteur du magazine Fiscalité et Développement, SEKANA PENE PAPA Jérôme, ce magazine a un seul objectif principal et plusieurs objectifs secondaires ou subsidiaires qui concourent à son édification. En outre, en vue d'une bonne démarche de ce point, il sied de pouvoir examiner l'objectif principal du magazine précité avant d'expliciter tour à tour chacun de ces objectifs subsidiaires. A. Objectif principal du magazine Fiscalité et Développement L'objectif du magazine Fiscalité et Développement est la « Réhabilitation à travers les médias du civisme fiscal et de la culture fiscale en panne dans le chef des citoyens congolais et partant, imprimer dans le chef des gestionnaires, la politique de l'orthodoxie budgétaire c'est-à-dire la gestion sur base de caisse ou encore les principes de la bonne gouvernance ». Ainsi, à la lumière de la lecture de cet objectif, deux conséquences majeures peuvent en être déduites. 1. Réhabilitation du civisme fiscal Il ne fait l'ombre d'aucun doute que la République Démocratique du Congo a connu pendant plusieurs décades des crises multiformes et multisectorielles ayant conduit à un état de ruine sans précédent 34 notamment le tissus économique et financier, le secteur fiscal y compris. (MOKOLO MAKOLO, 1999) Dans cet état, le domaine du fisc ne pouvait plus remplir ou répondre à sa mission, celle de la mobilisation des ressources internes du pays. Il convient de dire que la répugnance du contribuable congolais à payer l'impôt est d'autant plus vive que ce dernier estime que, ne recevant aucune protestation tangible et immédiate, il ne se rend compte des services que lui fournissent les pouvoirs publics. Par ailleurs, l'incivisme fiscal s'est enraciné dans le mental des contribuables congolais via certains faits ou phénomènes des pouvoirs publics. En effet, la malversation des deniers publics par les gouvernants et le renforcement de l'impunité, l'irresponsabilité des pouvoirs publics et le maintien de la faveur des certains privilégiés du régime (2ème République) devant les droits et les obligations fiscaux, les exemptions illégales et frauduleuses au paiement de la dette fiscale, etc. ont influencé négativement le comportement du contribuable congolais. (MOKOLO MAKOLO, 1999) 2. Imprimer la politique de l'orthodoxie budgétaire dans le chef des gouvernants Remontant à quelques années après l'accession de la République Démocratique du Congo à l'indépendance jusqu'à ces jours, l'économie congolaise a toujours stagné dans un état macabre suite, entre autre, à la mauvaise gouvernance des gouvernants confondant naturellement les avoirs de l'Etat des richesses, caractérisées par une gestion prédatrice de la « respublica », la malversation financière, l'engagement par les 35 36 gouvernants de certaines dépenses politiquement inutiles. (BAKANDEJA WA MPUNGU, 2000). Cette situation caractérisant les finances congolaises, a fait que le magazine Fiscalité et développement puisse au deuxième volet de son objectif faire en sorte que les dirigeants extériorisent la politique de la bonne gouvernance dans le respect des principes de cette dernière en vue de la maximisation des recettes publiques en général et fiscales en particulier. Cette prise de conscience des gestionnaires de l'Etat, à travers le magazine fiscalité et développement, est un atout nécessaire à la réhabilitation et à l'intériorisation du civisme fiscal dans le chef des contribuables congolais. En revanche, il faut noter que l'objectif principal analysé du support magazine Fiscalité et Développement n'est pas le seul moyen pour arriver à remonter la pente du niveau d'incivisme fiscal des contribuables congolais. Mais, il y a lieu d'énumérer quelques-uns qui en sont subsidiaires dont la teneur sera examinée ou analysée. |
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