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L’action du G7 en faveur du développement des états du sud.


par Fathi TSHISEKEDI
Université Pédagogie Nationale - Licence en Relations Internationales 2019
  

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1.2. Les décennies de lutte contre la pauvreté

Définir la pauvreté est loin d'être aisé .Le petit Robert indique que le pauvre est celui « qui manque du nécessaire ou n'a que le strict nécessaire, qui n'a pas suffisamment d'argent ; des moyens, pour subvenir à ses besoins ».56(*)

La pauvreté est un phénomène séculaire qui a fait l'objet des définitions divergentes et contradictoires en fonction des besoins idéologiques de leurs auteurs.

Pour combattre la pauvreté, il faut pouvoir le cerner. De là sont nées les mesures de la pauvreté, alors que l'on s'aperçoit que le PNB ne peut donner une image fiable au développement humain d'un pays. Mais la mesure de la pauvreté traduit la manière dont on la définit et donc, dans certaine mesure, dont on choisit de la traiter. Ces mesures ont fortement évolué : on est passé de mesures purement monétaires à la prise en compte des conditions de vie dans les indicateurs. La pauvreté est vue sous deux angles :

a) Quantitatif

Traditionnellement, on mesure la pauvreté en termes monétaire .Pour affiner ces données, on distingue cependant pauvreté absolue et pauvreté relative. La pauvreté absolue calcule le revenu minimum dont on a besoin un individu pour subvenir à ses besoins alimentaires. La Banque Mondiale retient un seul chiffre, quelque soit le pays du monde considéré ; un dollar par personne et par jour (en dollars 1985) pour l'extrême pauvreté et deux dollars par personne et par jour pour la pauvreté. La pauvreté relative calcule un niveau de vie minimum en tenant compte des critères nationaux spécifiques. La fixation du seuil de pauvreté relative est réalisée en considérant « une proportion donnée de la moyenne arithmétique ou de la médiane de la distribution, de la consommation ou du revenu » [Ravaillon, 1996].

Pour déterminer la ligne de la pauvreté, on applique un facteur multiplicateur au seuil d'indigence par rapport aux dépenses minimales en aliments, logement, habillement, soins médicaux et transport.

b) capacitaire

Les concepts de « développement humain » et de « nécessités des bases insatiables [NBI] sous-tendent les analyses et le calcul des indicateurs ci-après :

Primo, l'indicateur de développement humain (IDH) publié depuis par le PNUD (rapport mondial sur le développement humain) est influencé par des analyses d'Amartya sen, qui considère pour lui que le domaine pertinent n'est ni celui des utilités ni celui des biens premiers contrairement aux welfaristes et à la thèse de John rawls mais celui des libertés non formelles

- les « capacités à faire et à être » en anglais « capabilities doing and being » -de choisir un mode de vie que l'on a raison de souhaiter.[Sen ,2000] Les trois facteurs qui mesurent l'IDH sont : le revenu monétaire ,le droit à la vie ( l'espérance de vie à la naissance) et la possibilité de choisir sa vie (le niveau d'éducation ).

Secundo, l'indicateur de pénurie de capacités [IPC] a été introduit par le PNUD en 1996.Il s'agit d'une approche des carences, qui s'attache plus particulièrement à la santé et aux femmes. Trois facteurs sont retenus : l'alimentation, les conditions d'accouchement des femmes et l'accès à l'éducation et à l'information.

Tertio, l'indicateur de pauvreté humaine [IPH] a été présenté par le PNUD dans son Rapport sur le développement humain de 1997.celui-ci tente de mesurer les facteurs d'exclusion sous-tendant la pauvreté : manque d'éducation de base, faible longévité ou privation d'accès aux ressources privées et publiques.57(*)

Les organisations multilatérales ont de la lutte contre la pauvreté leur grande priorité. Le PNUD souligne les inégalités qui s'aggravent, la décennie de 1997-2006 fut déclarée « première décennie des Nations unies pour l'élimination de la pauvreté ».58(*)

La deuxième décennie des Nations unies est de 2006-2015 pour l'élimination de la pauvreté. Le programme des Nations Unies pour l'après 2015 vise à « éradiquer l'extrême pauvreté pour tous et partout d'ici 2030 » (UN, 2014)59. Selon plusieurs études, il sera difficile mais néanmoins possible de ramener le taux de l'extrême pauvreté en dessous de 3 % de la population mondiale d'ici 2030. Toutefois, les simulations laissent penser que, selon le scénario business as usual, associé à des hypothèses de redistribution des 10% les plus riches vers les 40% les plus pauvres, l'élimination de l'extrême pauvreté d'ici 2030 ne serait pas à la portée de l'Afrique subsaharienne. Sur une note positive, nous considérons que si l'Afrique peut doubler sa consommation par habitant d'ici 2025-2030, l'extrême pauvreté sera éliminée sur le continent.

Il existe une pluralité de formes d'adaptation des sociétés face au développement selon que l'on met l'accent sur l'un ou l'autre des aspects particuliers de ces politiques. La comparaison est infinie si elle repose sur la description de ces dernières. Mais si l'on veut analyser les facteurs élémentaires de différenciation que nous venons de présenter qui renvoient, on l'a vu, aux formes historiques du rapport entre les pauvres et le reste de la société, il est possible d'en dégager un nombre plus limité. Seule la démarche qui consiste à élaborer des types idéaux et à analyser en quoi la réalité s'en écarte ou s'en approche peut permettre une compréhension des différences socio-historiques. On se propose ici de distinguer trois modes de régulation de la pauvreté :

a) La régulation autocentrée

Ce premier mode de régulation est fondé sur le principe de la centralisation du pouvoir. La responsabilité de l'assistance relève avant tout de l'État, même si celui-ci peut s'appuyer sur des structures locales et des associations pour l'application de certaines politiques et l'exercice de missions spécifiques. Le principe selon lequel la solidarité à l'égard des plus démunis relève du devoir de la nation tout entière et, par conséquent, de l'État, est, dans ce mode de régulation, si légitime qu'il correspond aussi à un ensemble d'attentes de la société et des institutions en général. La régulation est autocentrée au sens où la conception et les modalités de l'intervention historique de l'État sont, non seulement acceptées, mais continuellement renforcées par la logique elle-même du système qui oblige en quelque sorte les acteurs à s'y conformer s'ils veulent obtenir à leur tour la légitimité et la reconnaissance dans le champ de l'assistance aux plus démunis.

b) la régulation négociée

Ce mode de régulation implique tout d'abord un partage des responsabilités entre les différents acteurs de la politique de lutte contre la pauvreté. Cela signifie que ce type de politique ne relève pas en priorité de l'action de l'État et que les attentes à son égard sont plus faibles que dans le mode de régulation précédent. Ce système de partage des responsabilités est plus fréquent dans les pays fondés sur le principe du fédéralisme qui accordent en général plus d'autonomie aux instances régionales ou locales dans la mise en oeuvre des politiques sociales. Cela dit, tous les pays dont l'organisation politique et administrative relève de ce système ne sont pas obligatoirement proches du mode de régulation négociée de la pauvreté. L'intervention de l'État social est dans certains d'entre eux dérisoire; or ce qui caractérise avant tout ce mode de régulation est précisément l'action négociée entre l'État et les autres acteurs. Autrement dit, si l'État social n'est pas le seul acteur, il n'est pas non plus absent de la négociation. Précisons également que le partage des responsabilités ne vaut que pour la sphère de l'assistance ou de la solidarité et n'implique donc pas que l'ensemble du système de protection sociale relève de ce principe. Ainsi, un pays peut avoir à la fois un système de protection sociale uniforme et centralisé en ce qui concerne la sphère des assurances sociales et diversifié et décentralisé en ce qui concerne l'assistance.

c)la régulation localisée

A la différence des deux modes de régulation précédents, la régulation localisée ne se traduit pas par l'intervention directe ou indirecte de l'État. La responsabilité principale de l'intervention auprès des plus démunis relève dans ce cas de l'échelon local, à savoir la commune. C'est elle qui décide de pourvoir aux besoins des populations qu'elle juge devoir être aidées. Ce mode de régulation a plus de chances de se réaliser dans les pays qui ont un faible niveau de protection sociale. Les communes prennent alors des initiatives parce que l'État n'en a pas prises ou ne peut intervenir de façon suffisante. Il en résulte une grande diversité d'expériences et, par conséquent, de fortes inégalités territoriales à l'intérieur du même pays.59(*)

* 56 C. GHORRA-GOBIN, op.cit.p.492

* 57 C. GHORRA -GOBIN , op.cit,pp.493-494.

* 58 Amin Samir ,Les Défis de la Mondialisation,Harmattan,Paris,1996,p.114.

* 59 J.P, CL.MIREILLE RAZAFINDRAKOTO, F.ROUBAUD, Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté, paris ,2e édition, Economia, 2003, pp.101-104.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote