Les déterminants de l'épargne en RDC, une analyse macroéconomique de 1960 en 2020par Ashile Aganze masheka Université de Lubumbashi - Licence 2022 |
SECTION 2 : PRESENTATION DE L'ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE ET FINANCIER DE LA RDCDans ce chapitre, Il sera question de présenter l'environnement macroéconomique et financier au sein duquel évoluent les agents économiques. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur certains indicateurs, notamment le PIB, les taux d'investissement et d'épargne, le taux d'intérêt, le taux d'inflation, les ratios de masse monétaire sur le PIB, la balance commerciale et les facteurs de bonne gouvernance. Les données utilisées dans ce chapitre proviennent de la BCC et de la Banque Mondiale et couvrent la période allant de 1960 à 2020. 2.1. ENVIRONNEMENT MACROECONOMIQUEDans cette section nous présentons quelques indicateurs économiques qui permettent de mieux cerner l'environnement macroéconomique au sein duquel évoluent les agents économiques. 2.1.1. CROISSANCE DU PIBCe point va nous aider à montrer comment le PIB à évoluer en RDC depuis son accession à l'indépendance jusqu'en 2020, car comme nous renseigne la théorie, le PIB est l'unité de mesure de la production d'un pays, ainsi tout pays sérieux se voit chargé de cette lourde tâche de stimuler la production, l'encourager, l'encadrer et la soutenir, puisqu'on ne peut parler de la croissance que quand la production est durable, continue, et soutenue. Et quand un pays atteint le haut niveau de la croissance il est à même de répondre efficacement aux deux grands fléaux qui sont le chômage et l'inflation. L'économie congolaise connait des fluctuations importantes dues notamment à la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger et des exportations des produits primaires qui ne représentent qu'une faible valeur ajoutée. Après l'indépendance, le PIB par habitant de la RDC a régressé, de 450 dollars en 1960 pour atteindre 80 dollars en 2000. Cette situation est due à la mauvaise gestion du pays qui se traduit par des mauvaises politiques économiques. A titre d'exemple, le 30 novembre 1973 fut décrétée la zaïrianisation, c'est-à-dire le transfert de la propriété des entreprises étrangères à certains opérateurs économiques nationaux avant de les nationaliser. Cette décision a découragé les initiatives privées et détruit le tissu industriel puisque la plupart des entreprises concernées avaient quelques temps après, fait faillite12(*). Nous présentons ci-dessous l'évolution du taux de croissance du PIB. Graphique N°1 : Evolution du taux de croissance du PIB Source : données tiré dans le rapport de la banque mondiale La lecture du graphique nous renseigne que l'environnement macroéconomique de la RDC a été caractérisé par la dépression économique au cours des années 90. En effet, pendant toutes ces années, le taux de croissance du PIB était négatif, sauf en 1995 où il a été de l'ordre de 0.7%. Le taux le plus négatif a été observé en 1991, 1992 et 1993 avec respectivement -8.4% ; -10.5% et -13.5% à la suite notamment des pillages de 1991 et 1993 ayant entraîné des faillites de beaucoup d'entreprises notamment privées. Dans un tel environnement, l'épargne privée ne peut être mobilisée, encore moins celle de l'Etat qui provient essentiellement de l'excèdent budgétaire. En conséquence de mauvaises performances économiques vont être enregistrées, le revenu par habitant n'avait cessé de baisser pour atteindre 80 dollars en 2000. Ainsi, le pouvoir d'achat de la population s'est fortement réduit et leur propension à épargner. Toutefois, un retournement de la tendance est observé à partir de l'année 2002 où, pour la première fois après plusieurs années, le taux de croissance du PIB est redevenu positif. A l'amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, et comme toutes choses restant égales par ailleurs, la situation économique de la R.D.C est caractérisée par l'orthodoxie de la politique économique et des performances imputables aux effets des réformes engagées qui ont permis d'importants investissements dans le secteur minier qui porte la croissance. Cette période constitue un tournant décisif pour l'économie congolaise, avec l'amélioration des taux de croissance économique, atteignant un pic de 9,5% en 2014, associée à une baisse sensible des volatilités des prix intérieurs et une relative amélioration de l'environnement des affaires. Ladite croissance s'est ralentie à près de 2,5% du PIB en 2016, suite à la baisse sensible des cours des matières premières occasionnant ainsi la réduction des revenus des entreprises minières. Entre 2017 et 2019, ce taux de croissance est passé respectivement à 3,7% ; 5,8% et 4,6% occasionné par l'augmentation sur le marché international des cours de certaines matières dont le cobalt13(*). * 12Muzito Adolphe, 2010, premier ministre de la RDC, propos recueillis après son mandat lors d'un débat sur la situation économique du pays * 13 Statistiques tiré du de l'agence nationale de la promotion de l'investissement, 2020 |
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