II.8 IRRIGATION
Prévoir 35 mm d'eau (350 m3 par hectare) par
semaine en saison sèche. Cette quantité est adaptée en
fonction du matériel d'irrigation utilisé. En période de
pluie, déduire la quantité de pluie des 35 mm
hebdomadaires.
II.9 RAVAGEURS ET MALADIES
II.9.1 PRINCIPALES MALADIES FONGIQUES
Induites par des champignons et très
répandues, les maladies fongiques les plus néfastes sont les
cercosporioses et les fusarioses.
- Cercosporioses
On distingue la cercosporiose jaune (Sigatoka) de la
noire (maladie des raies noires ou Sigatoka noire). Elles sont
provoquées par des champignons détruisant le feuillage
respectivement Mycosphaerella musicola et Mycosphaerella
fijiensis. La maladie apparaît sous forme de petits tirets noirs
allongés qui évoluent très rapidement en nécroses
pouvant aller jusqu'à la destruction totale des feuilles. Il en
résulte une diminution des rendements et une maturation avancée
des fruits qui deviennent non commercialisables.
Les cercosporioses sont présentes dans la
quasi-totalité des zones de production. L'effeuillage et le
traitement au fongicide (par exemple
Bénomyl, Mancozèbe, etc.) Peuvent
réduire la pression du parasite.
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- Fusarioses (maladie de Panama)
La maladie de Panama se manifeste dans presque toutes
les zones de production. Elle est due à un champignon du sol et
racinaire Fusarium oxysporum sp. cubense, créant l'asphyxie du plant
devenu incapable de prélever les nutriments et l'eau dans le sol. C'est
un champignon persistant et rémanent dans le sous-sol pendant plus de 30
ans. La maladie de Panama est composée de cinq races différentes
pouvant provoquer des dégâts importants sous certaines conditions
(sol, climat, intensification de la culture, drainage, etc.), rendant les
bananiers pratiquement improductifs. La race 1, la plus connue, a
décimé la variété Gros Michel aux Caraïbes et
en Amérique latine dans les années 40 et 50. Elle a
été remplacée dans les plantations industrielles par un
groupe variétal résistant, les Cavendish, qui forme actuellement
l'essentiel du commerce mondial. La race 2 affecte le sous-groupe des Bluggoe
(banane à cuire), la race 3 les Heliconia (plante ornementale) ainsi que
les Gros Michel et la race 4, présente depuis les années 30 aux
Canaries, attaque sporadiquement les variétés du sous-groupe
Cavendish sous certaines conditions environnementales de stress, uniquement
dans les zones subtropicales (Canaries, Afrique du Sud, Taïwan,
Australie).Enfin, la race TR4 (race tropicale 4), apparue dans les
années 90 en Asie du Sud-Est (Taïwan, Indonésie, Malaisie,
sud de la Chine, Australie et Philippines) attaque le groupe des Cavendish en
toutes conditions tropicales et subtropicales. Elle a été
détectée en Jordanie en 2006, puis au Moyen-Orient en
2012-2013(Oman, Liban) et, pour la première fois sur le continent
africain, au Mozambique en 2013 dans des plantations industrielles de
Cavendish. Le risque d'extension inquiète toutes les grandes zones de
production d'Afrique et celles d'Amérique centrale et du Sud, coeur de
la banane d'exportation. Comme pour de nombreux pathogènes du sol, les
moyens de lutte sont limités et consistent en une mise en quarantaine
plus ou moins longue des foyers élargis. La recherche agronomique n'est
pas très active sur cette maladie, compliquée à
étudier. L'amélioration génétique conventionnelle
reste une voie importante, mais encore peu explorée.En revanche, des
pratiques existent pour lutter efficacement contre d'autres maladies fongiques
comme les anthracnoses, les pourritures des racines, les cladosporioses et la
maladie du bout de cigare.
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