4. Traitement des DEEE
Le traitement des DEEE nécessite une organisation
efficace et un contrôle périodique des milieux de stockage et de
traitement mais aussi des examens médicaux et analyses biologiques des
agents qui y travaillent. C'est ainsi que des filières de traitement
sont nées dans le secteur formel notamment avec les
éco-organismes qui assurent la récupération des DEEE.
Malheureusement, il existe un secteur de traitement informel des DEEE qui est
retrouvé le plus souvent dans les pays en voie de développement.
Ces derniers ne disposent pas d'assez de directives et de
réglementations spécifiques aux déchets
d'équipements électriques et électroniques comme le cas
dans de nombreux pays en l'Afrique. Très souvent, les équipements
sont abandonnés dans des décharges sauvages constituant la
principale source de revenus des populations environnantes. Elles
incinèrent les
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déchets produisant un mélange de substances
toxiques (dioxines,furanes, plomb, cadmium...).Dans certains pays, des
expériences pilotes, souvent formelles, de récupération et
de valorisation des DEEE ont vu le jour. Cependant ce genre d'initiatives
venant du continent africain, notamment de la zone UEMOA où
l'économie est essentiellement concentrée autour de l'informel,
n'est pas encore bien développée (Diop C. et Thioune R.,
2014). En effet, certaines entreprises ont signé des
partenariats pour que leurs matériels puissent être
récupérés et traités de manière
conventionnelle avec un bordereau de suivi. Ces activités peuvent
impliquer des opérations très simples comme le tri manuel, le
découpage de fils électriques, le triage des appareils
susceptible de contenir de l'amiante, l'enlèvement de batteries, de
cartouches d'imprimantes et de condensateurs jusqu'au
démantèlement complet et broyage de l'appareil. Selon le stade de
démantèlement, les pièces vont vers une autre entreprise
de démantèlement ou vers une usine de récupération
et de recyclage proprement dit. Une étude sur l'exposition par
inhalation de quelques métaux chez des travailleurs effectuant des
activités typiques de démantèlement en Belgique a permis
de mesurer certaines substances libérées lors des
opérations de démantèlement dans 3 entreprises distinctes.
Dans certains cas, les substances organiques pouvant se libérer durant
les processus de démantèlement ont été
identifiées et comparées aux valeurs limites d'exposition
professionnelle (VLEP), certaines dépassaient leur VLEP.
(Tableau V) (Barbieux J.P. et al., 2008).
· Entreprise 1 : enlèvement de
l'emballage et démantèlement de marchandises (sortir de
l'emballage, collecte de manuels, couper les fils, enlèvement de
condensateurs et batteries) le démantèlement de moniteurs sans
broyage du verre, démantèlement de gros appareils comme des
photocopieuses
· Entreprise 2 :
démantèlement limité d'appareils bruns et
d'ordinateurs. Les pièces démontées sont traitées
ailleurs
· Entreprise 3 :
démantèlement de petits appareils électriques,
des moniteurs et des postes de télévision
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Tableau V : Concentration de quelques
substances en milieu de travail dans les trois (3) industries
visitées et leurs VLEP (Barbieux J.P. et al.,
2008)
Substances
|
Concentration en ug par m3dans les
entreprises
|
VLEP (en ug par m3)
|
|
N°2
|
N°3
|
|
0,01
|
< 0,01
|
< 0,006
|
0.002
|
Cadmium
|
0,087- 0,180
|
< 0,01
|
0 -2,3
|
0.01
|
Chrome
|
0,426- 0,563
|
0,2- 1,4
|
0,1- 1,0
|
0.5
|
Cobalt
|
-
|
-
|
< 0,03 - 0,6
|
0,02
|
Cuivre
|
-
|
-
|
0,9 - 42,9
|
1
|
Fer
|
-
|
-
|
22 - 216
|
5
|
Manganèse
|
-
|
-
|
1,0 -6,7
|
0,2
|
Mercure
|
0,001- 0,035
|
< 0,9
|
< 1,6
|
0.025
|
Nickel
|
0,276- 0,767
|
0,7 - 4,5
|
< 0,03
|
1
|
Plomb
|
-
|
1,7- 11,2
|
< 1,4 - 54,2
|
0,15
|
Yttrium
|
0,355- 1,117
|
< 0,002
|
< 1,01
|
1
|
Zinc
|
-
|
-
|
4,2- 123,1
|
10
|
Particules inhalables
|
0,72- 1,63
|
1,60-8,15
|
1,1 à 9,8
|
10
|
|
|
|