CONCLUSION
GÉNÉRALE
Au terme de notre étude, il ressort que les
populations de la ville Ngaoundéré ont pris conscience des
avantages socioéconomiques et environnementaux que procure l'usage des
foyers améliorés.
Pour atteindre l'objectif assigné à cette
recherche, nous avons préalablement présenté les
différentes formes d'énergies utilisées par les
ménages urbains et ruraux pour la cuisson des aliments. Le
bois-énergie (le bois de chauffe et le charbon de bois) reste la
principale source d'énergie utilisée par la population de la
ville de Ngaoundéré. En effet, plusieurs moyens de transport sont
utilisés pour acheminer le bois de chauffe vers les consommateurs tels
que les ménages, les boulangeries, les restaurants et les autres
unités de consommation de bois-énergie. La consommation du
charbon de bois est plus développée dans le milieu urbain. Ainsi,
l'utilisation de bois-énergie à des impacts sur les conditions
socio-économiques des populations de Ngaoundéré et sur le
plan environnemental.
Les impacts positifs liés à la production de
bois-énergie sont visibles à travers les revenus que cette
activité procure aux personnes qui l'exercent. Plusieurs producteurs de
bois-énergie parviennent à subvenir à certains besoins de
leur famille grâce aux revenus issus de leurs activités. Il
convient également de souligner les impacts négatifs
(dégradation des écosystèmes) que dégage la
production du bois-énergie. La production et la dépendance vis
-à- vis du bois-énergie impacte considérablement sur les
écosystèmes de la ville Ngaoundéré. Cette
exploitation irrationnelle est à la fois à l'origine d'une crise
à la fois environnementale, économique et sanitaire. En dehors
cette forme d'énergie, les populations de la ville de
Ngaoundéré utilisent d'autres formes d'énergie pour la
cuisson des aliments à savoir : le gaz butane (18,33%), les copeaux
et le bois de chauffe (25%), le pétrole lampant (08,33) et
l'électricité (01,66%). Certains ménages utilisent le
bois-énergie en complémentaire avec le gaz butane, les copeaux ou
le pétrole.
Ces différentes formes d'énergie sont
utilisées dans plusieurs types des foyers. À
Ngaoundéré, les populations utilisent les foyers traditionnels
« trois pierres » et les foyers améliorés et
autres pour la cuisson des aliments. En effet, les ménages qui utilisent
uniquement les foyers traditionnels sont de 30% et 25 % des ménages
utilisent les foyers améliorés, suivie de ceux qui utilisent les
foyers traditionnels avec les foyers améliorés (20,66%) et autres
(24,33%). Ainsi, il ressort que l'utilisation des foyers
améliorés par les populations contribue à la
rationalisation des ressources ligneuses et à l'amélioration des
conditions socio-économiques des populations de la ville de
Ngaoundéré. L'usage des foyers améliorés contribue
à la réduction de la consommation des ressources naturelles et
limite la dégradation de l'environnement. La technologie des foyers
améliorés est moins consommatrice en bois-énergie et
permet la préservation du couvert forestier.
Les foyers améliorés ont une grande
efficacité énergétique, une grande efficacité de
combustion. Le volume nécessaire de bois de chauffe acheté ou
collecté est moindre, ce qui induit la diminution de la pression
exercée sur les ressources forestières. En plus, l'utilisation de
ces foyers a considérablement contribué à
l'amélioration des conditions socio-économiques des populations
de la ville de Ngaoundéré. Sur le plan social, ils procurent un
gain de temps aux populations tant dans la collecte du bois de chauffe que dans
la cuisson du repas. Les utilisateurs des foyers améliorés ont
montré leur satisfaction dans leurs activités avec ses avantages
pratiques (propreté, allumage facile, cuisson rapide). Leur introduction
a globalement réduit la moitié (50%) le nombre de collecte de
bois de chauffe par semaine. La réduction de temps de collecte de bois
de chauffe ainsi que le temps dans la cuisson des aliments laisse entrevoir
plusieurs niveaux d'impacts dont la gestion de temps,
l'amélioration générale de la santé des femmes
grâce à la baisse des quantités de fumée
rejetée dans la cuisine, la réduction des facteurs
d'insécurité des femmes et des filles. Il s'agit d'un changement
majeur dans la nature des risques par rapport aux foyers traditionnels qui
réduit considérablement des problèmes des yeux, de
brûlures.
La fabrication des foyers améliorés à
Ngaoundéré est une activité créatrice des revenus
pour les fabricants desdits foyers. Avec leur avènement, le
métier de forgeron qui auparavant était réservé
à des castes, est désormais ouvert à tous à
présent.
Le taux de l'utilisation des foyers améliorés
à Ngaoundéré reste faible expliqué par plusieurs
facteurs d'ordre culturels notamment les préférences et les
habitudes culinaires des populations de la ville de Ngaoundéré,
la résistance au changement de comportement, les facteurs d'ordre
économique qui se résument au manque de moyens financiers des
populations et les facteurs d'ordre social qui regroupent la
méconnaissance des risques sanitaires et de l'impact des foyers
traditionnels sur l'environnement, le faible niveau d'instruction.
L'adoption des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré pourrait être favorisée par une campagne
gouvernementale afin d'en équiper les ménages grâce
à des subventions, ou avec des démonstrations de son utilisation
auprès des femmes. Une sensibilisation écologique sur les
dangers qui les menacent l'environnement doit être envisagé.
À cela s'ajoute la formation et le renforcement des capacités des
fabricants de ce type de foyer, la communication et la publicité ayant
pour objectif d'inciter les ménages à en acquérir. Le
soutien financier pour leur développement permet l'augmentation
progressive des volumes de production et la diminution des coûts des
foyers de manière à assurer la rentabilité de la
production.
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