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Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de ngaoundéré au cameroun de 1990 à 2020


par moussadeli215@gmail.com DELI MOUSSA
Université de Ngaoundéré - Master 2 2020
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ DE NGAOUNDÉRÉ

FACULTÉ DES ARTS LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

**********

DÉPARTEMENT D'HISTOIRE

THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

FACULTY OF ARTS LETTERS AND SOCIAL SCIENCES

*********

DEPARTMENT OF HISTORY

UNITÉ DE FORMATION DOCTORALE D'HISTOIRE

LABORATOIRE HOMME ET SOCIÉTÉ

MAN AND SOCIETY LABORATORY

ENJEUX SOCIAUX, ÉCONOMIQUES ET ÉCOLOGIQUES DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ AU CAMEROUN DE 1990 A 2020

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master Recherche en Histoire Politique et des Relations Internationales

Par :

DELI MOUSSA

Matricule : 11A069LF

Titulaire d'une Licence en Histoire Politique et des Relations Internationales

Sous la direction de

Pr. NIZÉSÉTÉ Bienvenu Denis

Maître de Conférences

Janvier 2021

À

La mémoire de

MASSI HADJARA, ma mère

REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit d'un dur labeur et beaucoup de sacrifices ayant connu la contribution de plusieurs personnes de près comme de loin son aboutissement. À cet effet, mes remerciements vont à l'endroit de :

Pr. Nizésété Bienvenu Denis, pour son encadrement, son amabilité, sa patience, sa disponibilité, sa souplesse d'esprit et son savoir.

L'ensemble du corps enseignant du Département d'Histoire de l'Université de Ngaoundéré, pour tous les enseignements dispensés durant mon cursus académique. Il s'agit, des Professeurs: Hamadou Adama, Taguem Fah Gilbert Lamblin, Mokam David, Mbengué Nguimè Martin, Mamoudou, Abdouraman Halirou, Fadibo Pierre, Ouba Abdoul-Bagui, Tegna Edith Mireille, Atoukam Tchefenjem Liliane Dalis Epse Kapseu. Des Docteurs Hamoua Dalailou, Mvoto Thérèse, Kaimangui Mathias, Amina Djouldé Christelle, Hassana, Harouna Barka, Sardi Abdoul Innocent et Babarou, Betga Noël Lavalière ; les Assistants, M. Djouberou Narcisse, Andjeng Honoré et Mesdames, Nangang Sandrine, Telukné Berndette et Mbeya Sombo Awa.

Dr. Abdon Awono pour son soutien moral et financier qu'il a manifesté à mon égard sans oublier sa passion et son enthousiasme qui ont abouti à la conception de ce travail ;

M.Saidou Siddiki, Délégué régional de la protection de l'environnement et du Développement Durables de l'Adamaoua, M.Ahmadou Woundini, chef de service de l'information, de la sensibilisation et de la documentation du MINEPDED/Adamaoua et à Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua pour m'avoir mis à ma disposition certaines informations relatives à mon travail.

M. Ngayebe Yvon Gaël pour son apport incommensurable.

Mon oncle M.Vandi Djiha et à sa femme Kormba Marie ;

Mes soeurs Kouvou Aphia et Massi Madeleine pour leur présence et leur écoute, leur confiance en moi et leur soutien constant m'ont assuré des bases certaines me permettant de préserver et de me surpasser.

À mes cousins et cousines Kwatowa Rosaline, Martha et Florence et à mes cousins Sunday, Yengni Jonas, Paul, Patrick, Victoire et Jérémie pour leur soutien indéfecotible.

Mes amis, plus particulièrement Deva, Ndjidda, Séraphin, Goufan, sans oublier Pélagie qui ont su me monter le moral et m'encourager dans ma recherche.

SOMMAIRE

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DES PHOTOS iv

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS vi

Résumé viii

Abstract ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES D'ÉNERGIE DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 24

CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 43

CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 64

CHAPITRE IV : DÉFIS DE L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ ET PERSPECTIVES 79

CONCLUSION GÉNÉRALE 95

SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 99

ANNEXES 105

TABLE DES MATIÈRES 118

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Proportion de la consommation des diverses formes d'énergies domestiques des ménages à Ngaoundéré. 42

Figure 2 : Estimation de fabrication mensuelle des foyers améliorés métalliques par les fabricants dans la ville de Ngaoundéré 71

Figure 3 : Proportion d'avantages socioéconomiques d'utilisation des foyers améliorés par les ménages de la ville de Ngaoundéré 73

Figure 4 : Avantages liés à l'utilisation des foyers traditionnels par les ménages à Ngaoundéré 85

Figure 5: goulots d'étranglements identifiés au niveau de production des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré 88

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Foyer traditionnel à « trois pierres » 48

Photo 2. Foyer amélioré en banco. 50

Photo 3 : Foyer amélioré à bois fixe. 53

Photo 4 : Atelier de fabrication des foyers améliorés métalliques au quartier Joli Soir à Ngaoundéré 56

Photo 5 : Site de vente des foyers améliorés métalliques au quartier Joli Soir à Ngaoundéré 57

Photo 6 : Foyers améliorés distribués par le projet sahel dans la région de l'Adamaoua en 2017 93

LISTE DES PLANCHES

Planche 1 (suite): Les différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré 29

Planche 1 (suite): Les différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré 30

Planche 2 : Des points de vente du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré. 31

Planche 3 : Vente des produits dérivés du bois en vente dans la ville de Ngaoundéré 35

Planche 4 : Différents modèles de foyers améliorés métalliques fabriqués à Ngaoundéré. 55

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Types des foyers utilisés pour la cuisson dans les ménages de la ville de Ngaoundéré 58

Tableau 2 : évolution des avantages liée à l'utilisation des foyers améliorés 69

Tableau 3 : dépense consacrée (en FCFA) par semaine à l'achat de bois de chauffe depuis l'utilisation des foyers améliorés 77

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ABF : Association Bois de Feu

ABIOGeT : Actions pour la Biodiversité et Gestion des Terroirs ;

AEDE : Agence pour l'Énergie Domestique et l'Environnement 

AFD : Agence Française pour le Développement

AFVP : Association Française des Volontaires du Progrès

APELD : Association pour la Protection de l'Environnement et la Lutte contre la Désertification

ANAFOR : Agence Nationale des Forêts

CADPEN : Centre d'Accompagnement au Développement et à la Promotion de l'Environnement

CEDC : Centre d'Études pour l'Environnement et le Développement du Cameroun

CIFOR: Center for International Forestry Research

CRTV: Cameroon Radio Television

EIE: Étude d'Impact Environnemental

ENVIROPROTECT : Association Internationale pour la Protection de l'Environnement en Afrique

FA : Foyers améliorés

FA3P : Foyers Améliorés trois pierres

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

FAO : Food and Agriculture Organization

FAS80 : Foyer Amélioré Save80

FC : Foyer Céramique

FM : Foyer Métallique

FT : Foyer Traditionnel

GIZ : Deutsche Gesellschaft fur Internationale Zusammenarbeit

LWF : Lutherian World Federation

MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Durable

MINEE : Ministère de l'Eau et de l'Énergie

MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

MINEPAT : Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINEPDED : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature et du Développement Durable

MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

ONAREF : Office National de Régénération des Forêts

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PAN/LCD : Plan d'Action Nationale de la Lutte contre la Désertification

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PERACOD : Programme pour la Promotion de l'Électrification Rurale et l'Approvisionnement durable en Combustibles Domestiques 

PNR : Programme National de Reboisement

SE4ALL : Sustainable Energy For All

SONARA : Société Nationale de Raffinage

UNFPA: United Nations Population Fund

UNHCR: United Nations High Commissioner for refugees

GLOSSAIRE

Bil-Bil : bière de mil en fulfulde

Gurka : farine de manioc en gbaya

Lhewté : foyer en kapsiki

Katindé : foyer traditionnel en fulfulde

Souklé sare : Ménages en fulfulde ;

Résumé 

La croissance démographique à Ngaoundéré a engendré une consommation excessive du bois-énergie, exacerbé par l'utilisation des foyers traditionnels « trois pierres » par certains ménages, source d'une crise à la fois environnementale, économique et sanitaire. L'adoption et l'utilisation des foyers améliorés constituent l'une des solutions pour atténuer cette pression anthropique sur les ressources naturelles et améliorer les conditions socioéconomiques des populations de Ngaoundéré. Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons procédé à une collecte de données sur la base d'une revue documentaire, l'élaboration des questionnaires adressées aux ménages, aux fabricants des foyers améliorés et aux personnels de la délégation de la protection de l'environnement ainsi que des interviews. À l'issue de cette phase, nous avons entrepris l'analyse, l'exploitation et la critique et l'interprétation des données recueillies. De cette étude, il ressort que la population de Ngaoundéré utilise plusieurs formes d'énergies parmi lesquelles le bois de chauffage et les copeaux (25%), le charbon de bois (13%), le gaz (18,33%), le pétrole lampant (8%) et l'électricité (1,66%) ; certains ménages utilisent des formes d'énergies complémentaires (35%). Les foyers traditionnels (30%), les foyers améliorés (25%) et autres (45%) sont utilisés par cette population pour la cuisson des aliments. Leur utilisation participe à la lutte contre la pauvreté, à l'épargne, à la création d'emplois pour les fabricants de ces foyers, assure un gain de temps aux populations aussi bien dans la collecte du bois que dans la cuisson du repas, contribue à l'amélioration de la santé des utilisateurs par la baisse des quantités de fumée rejetées dans la cuisine. Ces foyers améliorés participent par ailleurs à la lutte contre la désertification et au réchauffement climatique. Si divers facteurs expliquent un faible taux d'adoption des foyers améliorés à Ngaoundéré, dont les habitudes culturelles et la faiblesse des revenus des ménages, l'adoption des foyers améliorés pourrait être favorisée par une campagne de sensibilisation gouvernementale et l'octroi des subventions en faveur de leur production et acquisition.

Mots clés : Foyers améliorés, Bois-énergie, Déforestation, Changement climatique

Abstract

Population growth in Ngaoundéré has generated excessive consumption of wood energy, exacerbated by the use of traditional "three stone" stoves by some households, a source of an environmental, economic and health crisis. The adoption and use of improved stoves is one of the solutions to mitigate this anthropogenic pressure on natural resources and improve the socio-economic conditions of the populations of Ngaoundéré. In order to achieve our objectives, we collected data based on the documentary review, the development of questionnaires addressed to households, manufacturers of improved stoves and staff of the environmental protection delegation as well as interviews. After this phase, we undertook the analysis, exploitation and criticism and interpretation of the data collected. From this study, it appears that the population of Ngaoundéré uses several forms of energy, including firewood and chips (25%), charcoal (13%), gas (18.33%), oil (8%) and electricity (1.66%) and certain households which use certain forms of energy in addition (35%). Traditional stoves (30%), improved stoves (25%) and others (45%) are used by this population for cooking food. Their use contributes to the fight against poverty, to savings, to the creation of jobs for the manufacturers of these stoves, ensures a saving of time for the populations as well in the collection of wood as in the cooking of the meal, and contributes improving the health of users by reducing the quantities of smoke emitted into the kitchen. These improved stoves also participate in the fight against desertification and global warming. While various factors explain a low rate of adoption of improved stoves in Ngaoundéré, including cultural habits and low household income, the adoption of improved stoves could be promoted through a campaign and government awareness and the provision of subsidies in favor of their production and acquisition.

Keywords: Improved stoves, Wood energy, Deforestation, Climate change

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1. Présentation du sujet

Depuis quelques décennies, la plupart des pays d'Afrique subsaharienne à l'instar de la République Démocratique du Congo et du Cameroun enregistrent un taux de déforestation et de la dégradation de la flore et de la faune1(*). Le bois-énergie utilisé directement comme bois de chauffe ou transformé en charbon de bois constitue la principale source d'énergie pour la cuisson des aliments de plus de 60% des ménages dans cette partie du continent, source de la dégradation de l'environnement2(*). La majorité de la population rurale et urbaine y dépend de la biomasse ligneuse pour satisfaire ses besoins énergétiques en particulier la cuisine3(*). Au Cameroun, le bois-énergie reste la forme d'énergie la plus consommée représentant près 80% de la consommation totale d'énergie du pays4(*). La plupart des ménages dans la zone soudano-sahélienne camerounaise brûle le bois- énergie dans des foyers traditionnels qui est à l'origine d'une crise à la fois environnementale, économique et sanitaire5(*).

Ngaoundéré, chef-lieu de la région administrative de l'Adamaoua a enregistré depuis quelques décennies une croissance démographique liée à l'urbanisation et la majorité de la population dépend de bois- énergie pour la cuisson des aliments ; ce qui entraîne une dégradation des écosystèmes forestiers. En plus de ces aspects environnementaux, l'utilisation des foyers de cuisson traditionnels par certains ménages entrainent aussi des effets néfastes sur la nature. Face à ce problème de la dégradation de l'écosystème, l'avènement et l'utilisation des foyers améliorés qui sont économiques et écologiques, favorisent l'utilisation rationnelle des combustibles ligneux, tout en ralentissant le rythme de la dégradation des écosystèmes et permettant d'améliorer les conditions socioéconomiques de la population de la ville de Ngaoundéré.

Sur ce constat, il s'avère indispensable de trouver un compromis entre intérêts sociaux, économiques et enjeux environnementaux au sujet des foyers améliorés d'où l'intérêt de ce travail intitulé : « Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1990 à 2020 »

2. Raisons du choix du sujet

Deux raisons sous-tendent le choix ce sujet : les raisons personnelles et scientifiques.

Les raisons personnelles résident dans notre préoccupation de contribuer à la préservation des écosystèmes et des ressources naturelles gage du développement durable.

Les mobiles scientifiques de ce travail découlent du souci de contribuer à l'historiographie de la région de l'Adamaoua. Il s'agit de combler le manque des connaissances sur l'utilisation des foyers améliorés et surtout sur leur contribution à la protection de l'environnement et du développement économique et social des populations.

3. Milieu physique de la zone d'étude

La présente étude couvre le chef-lieu de la région de l'Adamaoua, la région du château d'eau du Cameroun vu sa position géographique par rapport à d'autres régions du Cameroun. Ngaoundéré est le chef-lieu de la région de l'Adamaoua a été fondée par Ardo Djobdi en 1780, Occupée par les allemands en 1901, Ngaoundéré devient un territoire sous domination française de 1916 jusqu'en 19606(*). Cet espace était un des trois arrondissements du département de la vina créée par le décret présidentiel n°83/390 d'Août 1983. Le second décret présidentiel n°2007/115 du 13 Avril 2007 a fragmenté ce Département en huit arrondissements dont Ngaoundéré I, II, III, Martap, Nganha, Nyambaka, Bélel et Mbé7(*).

Diverses formes de relief y sont représentées avec une alternance des collines, de vallées, de plateaux et quelques plaines. C'est au Sud-Est et au Sud-Ouest de la ville qu'on rencontre une prédominance des massifs rocheux qui culminent à plus de 1190 m d'altitude8(*). La ville de Ngaoundéré est caractérisée par un climat tempéré d'altitude, avec une courte saison sèche de 4 à 5 mois (novembre/décembre à mars/avril) et une longue saison pluvieuse (Avril/Mai à Novembre/Décembre). Les mois de janvier et de février enregistrent le paroxysme de la sècheresse ,les herbes et la majorité des arbres perdent leurs feuilles vers la fin de la saison sèche à cause de l'Alizé continental provenant du Sahara, un vent fort et très sec ,le harmattan ,souvent chargé de poussières au point de masquer le soleil entre Décembre et Mars. La moyenne annuelle de précipitation est de 1500 mm et l'unique maxima pluviométrique s'observe au mois d'Août 250mm9(*). La ville de Ngaoundéré constitue typiquement le secteur soudano-guinéen, avec des passages des savanes plus ou moins boisés mais le plus souvent arbustives.

La végétation est faite d'un mélange de formation herbacée dominée par des graminées et d'arbre à faible densité. La végétation subie des nombreuse menaces du à l'exploitation irrationnelle du bois-énergie en raison de leur utilisation multiple (bois de chauffe, charbon de bois, bois d'oeuvre, fourrage et source de revenue) par la population. Plus on avance vers le nord, les arbres disparaissent pour faire place à une formation herbacée de moins en moins dense10(*).

La faune est en nette régression depuis un certain temps dans l'ensemble de la ville de Ngaoundéré du fait de l'activité zoo-anthropique11(*). Cependant, on note la présence des animaux sauvages représentés par les reptiles (vipères, varan), les rongeurs (rats palmistes, hérissons, lièvres), les herbivores(les antilopes), le singe et les gouilles12(*).

4. Milieu humain et culturel de la ville de Ngaoundéré

Comme certaines villes Camerounaises, la ville de Ngaoundéré dispose d'une diversité humaine. Les données démographiques de la ville de Ngaoundéré sont caractéristiques de chaque commune. La population dans l'arrondissement de Ngaoundéré I est cosmopolite. On retrouve en majorité les Peulh, Mboum, Dii, Haoussa, Gbaya. Les Bamilékés, Anglophone, Béti, les Toupouri, les Moudangs sont en minorités. Cette population est estimée à 150 000 habitants13(*). L'arrondissement de Ngaoundéré II ,compte environ 85 000 habitants et ses principales composantes sociologiques sont les :Peulh ,Haoussa ,Mboum ,Dii ,Gbaya ,Pana ,Barnouans ,Bainawa ,Toupouri ,Daba ,Moudang ,Guiziga ,Bamiléké ,Béti ,Bamoun, Laka ,Namdji14(*). La commune de Ngaoundéré III a une population estimée à 35 000 habitants dont on retrouve en majorité les Mboum, les Foulbés, les Dii, les Peulh, les Bamouns15(*). Ngaoundéré, ville carrefour regorge également certains peuples venus d'autres parties de la région mais également d'autres parties du pays parmi lesquels : les Tikar, les Vouté, les Malimba, Kwanja, les Haoussa. Fort de son caractère ville cosmopolite, la ville de Ngaoundéré regorge également des ressortissants de nations étrangères telles que le Sénégal, le Mali, la Côte-d'Ivoire, la République Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria, la Chine, la France, la Norvège, les États-Unis d'Amérique16(*).

Les habitants de la ville de Ngaoundéré sont des musulmans, des catholiques, des protestants luthériens et rarement de religion traditionnelle17(*).

Tous ces groupes humains sont des facteurs qui influencent considérablement sur l'environnement dans la mesure où la surexploitation du bois-énergie, la pratique de l'agriculture sur brûlis, sont des facteurs responsables des pressions sur les ressources biologiques (faune et flore) d'où la nécessité de l'utilisation des foyers économes en bois-énergie pour réduire la pression anthropique sur les ressources naturelles de la ville de Ngaoundéré.

5. Délimitations chronologiques

La présente étude couvre la période de 1990 à 2020. Le choix de ces dates n'est pas ex-nihilo.

L'année 1990 marque l'avènement des programmes et des projets de développement qui se consacrent aux problèmes de l'énergie, de l'environnement et de la vulgarisation des foyers améliorés au Cameroun en général et à Ngaoundéré en particulier. En effet, l'avènement du projet de la diffusion des foyers améliorés a donné naissance aux plusieurs projets à l'occurrence le Projet de Production, Formation, Recherche/Développement en Foyers Améliorés (PFRD) et le Projet Promotion/Diffusion des Foyers Améliorés(PPD) au Cameroun en général et dans la partie septentrionale en particulier18(*). Ainsi, Ngaoundéré, située dans la région de l'Adamaoua, fait face à la surexploitation forestière et au surpâturage ce qui induit des effets néfastes pour la nature et pour les êtres vivants. C'est la raison pour laquelle cette région à écologie fragile a fait et continue de faire l'objet des projets respectifs de diffusion et vulgarisation des foyers améliorés19(*).

L'année 2020 est importante pour ce travail dans la mesure où la célébration de la journée mondiale de lutte contre la désertification et de la sécheresse s'est mue en action de la promotion de l'énergie verte le 22 Juin 2020 dans la ville de Ngaoundéré, avec des méthodes alternatives anti-désertification exposées aux populations20(*). Pour cette journée, plus des centaines des foyers améliorés du type centrafricain ont été remis aux familles et groupes d'initiatives des communes de la ville de Ngaoundéré par la Délégation Régionale de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable de l'Adamaoua21(*).

6. Cadre conceptuel

Afin d'éviter des écarts d'interprétation dont pourrait faire l'objet, le traitement de ce sujet, une définition des termes clés est nécessaire pour leur meilleure compréhension.

L'enjeu est ce que l'on risque de gagner ou de perdre dans une entreprise, une compétition22(*).

Dans la présente étude, il faut comprendre l'enjeu comme toute cause qui présente des conséquences dont la nature est positive. Cette définition est appropriée pour cette étude car elle nous permet de comprendre les bénéfices sociaux, économiques et écologiques liés à l'utilisation des foyers améliorés par la population de la ville de Ngaoundéré.

Social : c'est qui a un rapport avec la société, qui concerne les relations entre les êtres vivants, ce qui concerne la vie en société et qui la caractérise, tout ce qui a pour but d'améliorer les conditions de vie des personnes les plus défavorisées23(*). Tout ce rapporte à une société, une collectivité humaine considérée comme une entité propre24(*). Pour bien comprendre le concept social, il importe d'élucider le mot société. La société est définie comme l'ensemble constitué par les relations entre individus ou groupes d'individus sans intervention extérieure, des relations d'échanges, du jeu de besoin et d'intérêts25(*).

Dans le cadre de ce travail, la société est le lieu de l'activité économique. La fabrication des foyers améliorés métalliques est une activité génératrice des revenus pour les fabricants desdits foyers dans la ville de Ngaoundéré. Aussi, ces foyers améliorés permettent aussi d'améliorer les conditions de vie des populations tout en réduisant le temps consacré à la collecte de bois de chauffe et de cuisson, d'alléger le budget familial consacré à l'achat de bois-énergie.

L'économie vient du grec ancien oikonomia, gestion de la maison, constitué de « oikos », maison et « nomos », gérer, administrer26(*). L'économie désigne l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens d'une personne, puis par extension d'un pays. Plus généralement, l'économie est une science sociale qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses d'une société27(*). Le principe général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. L'économie désigne aussi le non-gaspillage d'une ressource donnée28(*).

Dans la présente étude, l'économie désigne le non-gaspillage des ressources naturelles à travers l'utilisation des foyers économes à bois-énergie.

Le terme écologie a été inventé en 1866 par le biologiste allemand Ernest Haeckel, à partir de deux mots grecs : « oikos » qui veut dire : maison, habitat, et « logos » qui signifie science et qui a pour objet l'étude des conditions d'existence des êtres vivants et les interactions de toutes natures entre ces êtres vivants et leur environnement (milieu biotique et abiotique)29(*). L'écologie couvre l'étude d'une large gamme de phénomènes, de la molécule à l'ensemble d'un écosystème. Elle s'appuie sur des sciences connexes telles la climatologie, l'hydrologie, l'océanographie, la chimie, la géologie, la pédologie, la physiologie, la génétique, l'éthologie30(*).

Dans le cadre de ce travail, l'écologie désigne une science qui a pour objet l'étude des conditions d'existence des êtres vivants et des interactions de toutes natures entre ces êtres vivants et leur environnement. Cette définition est appropriée pour cette étude, car elle nous aide à comprendre la relation dialectique qui existe entre la consommation du bois de chauffe et l'écologie. À cet effet, l'usage des foyers améliorés étant un des moyens possibles à côté de la reforestation pour rétablir la balance de l'offre et de la demande du bois-énergie, et à redresser l'écologie de la ville de Ngaoundéré.

Le foyer vient du latin « focarium », de focus qui désigne le lieu où l'on fait du feu, un lieu de rencontre (réunion), un ménage. Le foyer est un emplacement dévolu au feu, aire de combustion à l'air libre31(*). Il désigne aussi espace spécialement aménagé pour y faire du feu, partie de la cheminée où brûle le feu32(*).

Dans la présente étude, le foyer désigne l'espace aménagé pour y faire le feu, dans le lequel est brulé un combustible. Cette définition est appropriée pour notre étude car elle nous permet de comprendre les principaux combustibles brulés dans le foyer par la population de la ville de Ngaoundéré.

Le foyer amélioré, est un dispositif de cuisson des aliments construits pour utiliser le bois-énergie tout comme le foyer traditionnel, mais plus économe en bois-énergie et moins polluant33(*). Il désigne aussi un fourneau qui est construit pour utiliser les mêmes matériaux locaux tout comme les foyers traditionnels mais dans le but de réduire des dégagements de fumées et les maladies que ces fumées causent, de réduire la déforestation et d'améliorer l'efficacité des foyers traditionnels en les améliorant34(*) .

Dans le cadre de ce travail, le foyer amélioré désigne un fourneau qui est construit pour utiliser les mêmes matériaux locaux tout comme les foyers traditionnels mais plus économe en bois-énergie et moins polluant. Cette définition est appropriée pour cette étude car elle permet de comprendre que les foyers améliorés constituent une source d'économie de bois-énergie, de réduction de la fumée causée lors de la cuisson des aliments.

La ville désigne un milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions (notamment d'habitations), et dont les habitants travaillent pour la plupart à l'intérieur de l'agglomération, au commerce, à l'industrie, à l'administration35(*). Par ailleurs, elle est considérée comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié, elle est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses interactions hommes et milieux mettant en jeu l'espace36(*).

Du point de vue de l'écologie, la ville est un système complexe et dynamique, un paysage hautement hétérogène et « un macro-écosystème » original vu par l'écologie urbaine.

Dans le cadre de cette étude la ville est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses interactions hommes et milieux mettant en jeu l'espace. Dans ce contexte, marqué par les effets d'une urbanisation croissante sur les habitats naturels et les peuplements d'animaux que la demande sociale pour une biodiversité urbaine et une nature de proximité en ville, les problèmes posés par la cohabitation Homme-nature et les exigences imposées par le développement durable expliquent l'intérêt grandissant et les enjeux que représente l'étude du fonctionnement des écosystèmes écologiques en ville.

7. Cadre théorique

Mener une étude sur les enjeux sociaux, économiques et écologiques des foyers améliorés à Ngaoundéré exige une perspective théorique. Nous nous sommes inspirés des approches développées par des chercheurs, experts et spécialistes dans leurs différents travaux qui nous ont permis d'interpréter les données collectées. Parmi celles-ci figurent en bonne place la théorie environnementaliste ou écologiste, la théorie du comportement planifié et la théorie du développement durable.

La théorie environnementaliste ou écologiste dont l'un des principaux tenants est James Lovelock, est à la fois un courant de pensée (idéologique ou philosophique), un corpus de valeurs et de proposition incluant notamment celles du mouvement écologiste. Cette théorie stipule que l'orientation de l'activité politique ou para politique vise au respect, à la protection, à la préservation ou la restauration de l'environnement dans une forme très poussée37(*). Ces différentes demandes ou protestations sociales et politiques s'expriment dès le début du XXe siècle par une convention internationale pour la protection des oiseaux utiles, signée par 11 pays d'Europe en 1902 et par le congrès de Berne en 1913 réclamant une «  protection mondiale de la nature », du au constat de la dégradation de la nature par l'homme à travers la chasse puis par la pollution et la destruction à grande échelle des milieux naturels38(*).

L'écologisme comme philosophie place ainsi la nature au centre de toute préoccupation39(*). Tous les autres intérêts ne sont qu'accessoires, la protection de la nature est le principal but de l'écologisme. Les adeptes de cette philosophie sont d'ailleurs presque hostiles à toute idée d'une quelconque modification de la nature. L'écologisme en tant que philosophie prône le respect de la nature, ce qui est à l'heure actuelle, ou devrait être la priorité absolue de l'humanité.

Comme le productivisme, l'écologisme place l'homme au second plan. L'objectif visé par l'écologisme est la sauvegarde de la nature et non l'accomplissement de l'homme qui est au service de celle-ci. De même la nature n'est pas une entité supérieure à l'homme et doit être utilisée à satisfaire les besoins de l'humanité. L'écologisme comme les autres philosophies, se doit donc d'être au service de l'homme, et participer à son épanouissement40(*)d'où l'existence d'une nécessité de complémentarité entre la nature et l'homme. La nature doit être utilisée de manière à favoriser l'amélioration de la qualité de vie.

La théorie environnementaliste est d'un apport important dans la mesure où elle aide et facilite à comprendre la nécessité de la réduction de la consommation du bois-énergie par la promotion de l'utilisation des foyers améliorés dans la protection de l'environnement. Cette théorie permet également de montrer l'importance de la lutte contre les changements climatiques, la protection de l'environnement et la préservation de la diversité biologique, terrestre, maritime et approvisionnement durable en énergie à travers l'utilisation des foyers améliorés à Ngaoundéré.

La théorie du comportement planifié proposée par Ajzen en 1985 est une « théorie conçue pour prédire et expliquer le comportement humain dans des contextes spécifiques »41(*). Elle permet d'améliorer la prédiction du comportement en ajoutant aux déterminants de l'intention (attitudes et normes subjectives), la variable du contrôle comportemental perçu. Par conséquent, un individu est plus susceptible de réaliser un comportement donné si son intention comportementale de même que ses déterminants sont plus forts et positifs42(*).

L'utilité de la théorie se situe à deux niveaux : l'intention comportementale a surtout une visée de prédiction du comportement, tandis que ses antécédents permettent une compréhension plus approfondie de ce qui motive le comportement43(*). Selon Ajzen44(*), des facteurs de base peuvent également avoir une influence sur les croyances comportementales, normatives et de contrôle. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois catégories soit les facteurs personnels (attitudes générales, traits de personnalité, valeurs, émotions, intelligence), les facteurs sociaux (âge, genre, race, ethnicité, éducation, revenu, religion) et les facteurs informationnels (expérience, connaissances, exposition aux médias)45(*).

Selon Ajzen et Fishbein46(*), les comportements étudiés avec la théorie du comportement planifié couvrent des domaines aussi vastes que la perte de poids, le choix de carrière, la planification familiale, le vote aux élections, les programmes de traitement des dépendances, le transport public, l'assistance à l'Église, l'abus des drogues et le don de sang.

Dans la présente étude, une attention particulière sera accordée à l'application de la théorie du comportement planifié aux comportements écologiques. Cette théorie est très intéressante pour notre étude dans la mesure où elle permet de comprendre l'ampleur que la conscience environnementale prend au fil des dernières années et reconnaissent le domaine environnemental comme une avenue importante de recherche concernant le lien entre les attitudes et le comportement. Cette théorie permet aussi de comprendre la nécessité du changement de comportement des ménages, des distilleurs communément appelés vendeurs de bil-bil, les restaurateurs au regard les risques qu'ils encourent par ricochet la pression qu'ils exercent sur la nature en améliorant leurs foyers de cuisson. Qu'ils soient paysans ou fonctionnaires, la conversion en terme de conduite s'impose au regard des enjeux démographiques, spatiaux, environnementaux et économiques qui s'imposent à tous.

La théorie du développement durable apparait pour la première fois dans un rapport de l'UICN publié en 198047(*). Depuis sa naissance, le concept développement durable est au coeur des débats scientifiques du fait de son caractère polysémique. Cette discussion a pour centre de gravité la relation entre la croissance et développement. De manière officielle, il apparait en 1987 dans le rapport de Brundtland48(*). Au-delà des multitudes de définitions, la plus connue des définitions reste incontestablement celle du rapport Brundtland qui pose véritablement les bases du développement durable, et qui en donne la définition de référence : un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs49(*).

Il souligne que beaucoup des problèmes proviennent de l'inégalité de l'accès aux ressources. L'existence d'un régime foncier inéquitable peut avoir comme pour effet la surexploitation des ressources sur les terres les plus petites, et l'environnement comme le développement en souffre. Sur le plan international, le monopole des ressources peut forcer ceux qui en sont exclus à trop exploiter les ressources marginales50(*). Comme le précise ce rapport, le développement doit être à la fois viable et équitable s'appuyant en cela sur ce qu'on appelle souvent les trois piliers du développement durable que sont : le social, l'économie et l'environnement.

La finalité sociale du développement durable stipule que tout projet de développement durable doit être un projet de société meilleure visant à réduire les inégalités sociales. Selon le principe économique, une politique économique donnée n'est souhaitable que si elle permet d'améliorer la situation d'un individu sans affecter le bien-être d'un autre individu. Il se fonde donc d'abord sur la répartition équitable de la richesse dans un pays avant d'aborder l'aspect de la croissance économique. Quant à l'environnement, il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures même de la société51(*).

L'idée d'un développement durable signifie que l'on ne doit pas prendre à la terre plus ce qu'elle peut donner. Cela implique le recours aux énergies renouvelables comme le bois, le biogaz, les énergies solaires au recyclage pour les matières premières dont le stock n'est pas renouvelable, mais aussi une bonne connaissance du rythme du renouvellement des espèces animales, des végétaux, de la qualité de l'air, de l'eau et plus généralement, de toutes ressources que nous utilisons ou sur lesquelles nous agissons.

Cette théorie est très capitale pour la présente étude dans la mesure où elle nous permet non seulement de comprendre l'impact écologique de la consommation irrationnelle des ressources naturelles mais aussi de consommer d'une façon rationnelle pour préserver au maximum nos ressources naturelles et l'environnement.

8. Revue de la littérature

Différentes études ont été faites sur la production des foyers améliorés par plusieurs chercheurs dans le monde, en Afrique et au Cameroun et ces études mettent en exergue l'utilisation des foyers améliorés par les ménages, les restaurateurs et de petits commerçants. La consultation de quelques-unes de ces études spécialisées et relatives à ce thème nous ont permis de réaliser ce travail.

Marien et al52(*)ont présenté un état de consommation en bois-énergie des grandes villes et le bassin d'approvisionnement de Kinshasa. Ils proposent des outils indispensables à une bonne gestion de la ressource en bois de chauffe ainsi que des modèles de gestion de ladite ressource et font le point sur les perspectives d'avenir. Menée en République du Congo et en République Démocratique du Congo (RDC), l'étude a été entreprise pour comprendre et quantifier le problème de gestion durable du bois-énergie et proposer des solutions afin d'enrayer le cycle infernal de la dégradation de l'environnement et la difficulté des populations rurales et urbaines à s'approvisionner en énergie domestique. Cette étude nous révèle que la consommation du bois-énergie dans les centres urbains de RDC augmente avec la population car elle n'est pas concurrencée par d'autres sources d'énergies. La très grande majorité des ménages à Kinshasa (87%) et à Kisangani (95%) dépend du bois de chauffe pour leur besoin quotidien en énergie de cuisson. Les boulangeries, les brasseries, les restaurants, les briqueteries, les fondeurs d'aluminium et autres entreprises dépendent également du bois de chauffe pour leurs activités quotidiennes. Cette étude est très importante pour le présent travail dans la mesure où elle permet de comprendre les points d'approvisionnements et les principaux consommateurs de bois-énergie mais n'aborde pas la contribution des foyers améliorés pour la réduction de la consommation du bois-énergie.

Une étude menée par Minh et al(2017)53(*) présente diverses options technologiques pour limiter la consommation de bois-énergie et parmi celles-ci, l'utilisation des foyers améliorés dont la diffusion est entamée dans les années 1970 demeure incomplète en Afrique. Le recours à d'autres sources de combustibles comme le charbon extrait du typha (une plante gravement envahissante dans les rivières) visent à compléter au Sénégal et en Mauritanie une politique énergétique d'atténuation de la pression sur les ressources énergétiques rares. En effet, dans les années 1970 l'introduction ,puis la promotion de cuiseurs économes à bois qualifiés communément de « foyers améliorés » connus sous différents noms tirés des langues locales sakkanal et diambar au Sénégal, sewa au Mali ,Kenyan jiko au kenya,nansu au Bénin ,ouaga métallique au Burkina -Faso ont été favorisées par la prise de conscience des impacts dévastateurs de la surexploitation des ressources en bois dans des nombreuses régions, et aussi par la montée en puissance de cette problématique de la gestion des ressources énergétiques. Cette étude est importante pour notre travail car elle permet de connaitre l'année de la diffusion des foyers améliorés en Afrique mais elle ne traite pas des enjeux de l'utilisation des foyers améliorés.

Georges Yameogo54(*)présente dans son mémoire de fin d'études en énergie une évaluation basée sur les tests des prototypes des foyers existants depuis 1979. De cette étude il en ressort que la Haute-Volta a vu la prolifération de différents types de foyers améliorés dont la conception résultait généralement d'une approche plus intuitive que scientifique. Il ressort également que le bois de chauffe constitue encore et ceci pour longtemps la principale source d'énergie du pays et que par conséquent des mesures urgentes doivent être prises pour réduire sa consommation. Cette situation constitue une raison pour laquelle sont préconisées la mise au point et la vulgarisation des foyers améliorés pour la réduction de la consommation de bois de chauffe. Il préconise la mise au point et la vulgarisation de plusieurs prototypes des foyers améliorés avec les méthodes de sensibilisation, de formation et de diffusion afin de réduire la consommation de bois de chauffe. Ce travail nous fournit des informations sur les différents types et la vulgarisation des foyers améliorés mais ne n'aborde pas les performances de ces différents types des foyers améliorés.

Zeba Souleymane55(*)dans son mémoire de fins d'études en énergie analyse la connaissance et à la conception des foyers améliorés dans le souci de les adopter d'une part aux conditions locales et d'en tirer d'autre part un meilleur profit par rapport aux objectifs fixés d'autre part. Il présente aussi les avantages et les inconvénients que peut conférer l'usage du charbon de bois et la compréhension de l'influence de quelques facteurs qui entrent dans la fabrication des foyers améliorés. Cette étude nous aide à comprendre la conception de différents types de foyers améliorés et les facteurs qui entravent la fabrication de ces foyers améliorés. Toutefois, elle ne propose pas les solutions pour limiter ces barrières liées à la fabrication des foyers améliorés.

Elias José Hurtado Pérez et al56(*) présentent dans leur travail les impacts économiques et environnementaux du changement d'utilisation du foyer de cuisson traditionnel par un foyer de cuisson amélioré dans les ménages de la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo permettant de réduire la consommation de la biomasse. Ceux -ci démontrent que plus de la moitié de la population mondiale dépend encore de la combustion de la biomasse pour répondre aux besoins énergétiques de base. À cet effet, plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne utilisent près de 90% de biomasse-bois pour satisfaire leur besoin de cuisson en nourriture et la ville de Kinshasa n'en fait pas exception. Ce travail nous permet à évaluer la contribution des foyers améliorés sur le plan social, économique et environnemental mais il n'aborde pas les défis de l'adoption des foyers améliorés.

Une étude menée par Houngan 57(*) présente l'influence du type de foyer sur les performances techniques. En effet, l'étude expérimentale de certains paramètres de construction sur les performances énergétiques des fourneaux s'effectuent sur la vitesse du vent, la nature des matériaux de construction, les types de combustible, le tirage et le nombre des foyers. Il applique cette méthode expérimentale sur la technique d'ébullition de l'eau. Il évalue de ce fait le rendement thermique, la puissance et la flexibilité du fourneau. De plus, cette évaluation consiste aussi à faire une étude comparative de trois types de fourneaux dont : le fourneau ouvert fait à base de terre, le fourneau protégé faite à base de métal et enfin le fourneau fermé fait à base d'argile. Il analyse également dans ce travail l'exploitation de la technique d'ébullition de l'eau ayant permis de quantifier l'influence de certains critères de comparaison des foyers et montre que seuls le contrôle et la certification des foyers peuvent permettre aux pouvoirs publics de mener une lutte efficace contre les conséquences de la déforestation. Cette étude nous permet de connaitre la performance énergétique de certains types de foyers améliorés.

René Marceau Rochette et al58(*) tracent l'historique de l'expérience particulièrement positive en termes d'impact socioéconomique des foyers améliorés dans plusieurs villages d'intervention des leurs projets. Il apparait dans son analyse que la chronologie expérimentale remonte à 1987 par la formation subventionnée de jeunes au métier de fabricant des foyers améliorés de qualités et de fonctionnement efficace. Pour les porteurs du projet, la formation d'un nombre n'important de personnes au métier de fabricant est une réponse à la production des techniques en vue de satisfaire la demande. Ainsi, pour ces derniers, la fabrication des foyers améliorés parce que fortement rémunérateur, est un moteur économique et social non négligeable grâce à l'emploi qu'il créé car fortement rémunérateur. Ces foyers améliorés promeuvent la préservation de l'environnement et participent de stratégie de lutte contre la désertification. Ce travail est très intéressant pour notre étude car il nous facilite la lecture des enjeux socioéconomiques et environnementaux liées à l'utilisation des foyers améliorés mais n'aborde pas les mécanismes de la diffusion des foyers améliorés.

Beatrix Westhoff et al59(*) dans leur ouvrage intitulé « foyers en image » renseignent sur la multitude d'informations relevant de l'énergie domestique et de l'utilisation des foyers en Afrique, en Asie et en Amérique Latine tout en établissant un rapport entre la protection de l'environnement (changements climatiques, désertification) et à la vie quotidienne des gens. Ils soulignent également le lien entre la protection de l'environnement et la satisfaction des besoins locaux tout en donnant une idée de la complexité et de la diversité de la demande énergétique des millions de familles dans différentes régions du monde. Cette étude est très intéressante car elle nous fournit des informations sur les différents types des foyers utilisés en Amérique Latine, en Asie du Sud-Est et en Afrique.

L'étude menée par Guy Di Meo60(*) pose le problème d'approvisionnement en énergie domestique des villes d'Afrique noire en présentant plusieurs méthodes d'évaluation de la consommation énergétique des ménages urbains et en analysant les déterminants économiques ,sociaux et spatiaux de la demande. Ce dernier critique l'introduction accélérée de l'énergie moderne dans les villes d'Afrique tout en proposant les mesures susceptibles d'apporter un début de solution aux graves risques écologiques que font peser sur les écosystèmes forestiers l'exploitation sauvage de bois de feu et la production non contrôlée du charbon de bois. Ce travail nous aide à comprendre la consommation énergétique des ménages urbains et la place de l'exploitation irrationnelle de bois-énergie dans la dégradation des écosystèmes mais il ne montre pas la contribution des foyers améliorés dans la réduction de cette pression sur les ressources ligneuses.

Bangirinama et al61(*) , démontrent dans son étude que la question d'énergie domestique reste une préoccupation majeure dans le monde où la majorité de la population utilise le bois de chauffe, le charbon de bois et les résidus agricoles pour satisfaire leurs besoins énergétiques liés à la cuisson des aliments. Selon ces auteurs, au Burundi le bois de chauffe constitue la principale source d'énergie domestique à hauteur de 96,6% du bilan énergétique global et le charbon de bois est consommé à 77% par la population urbaine ; cette consommation entraine une perte annuelle de 3505 à 4673 ha de couvert forestier. Pour garantir la durabilité du système d'approvisionnement énergétique de la population urbaine Burundaise, de nouvelles techniques et pratiques doivent être adoptées à l'instar de la plantation d'arbres le long des axes routiers, la régénération naturelle assistée, la recherche d'espèces et variétés mieux adaptées et plus rentables, le recours aux énergies renouvelables ,la valorisation énergétique des déchets et l'amélioration de l'efficience énergétique(foyers améliorés par exemple). Cette étude est très intéressante car elle nous montre les principales sources d'énergies domestiques (bois de chauffe et le charbon de bois) et ses impacts sur le milieu physique et les moyens pour limiter cet impact.

L'étude menée par Patrick Arnold Ombiono Kitoto62(*) dans son travail montre que la croissance de la demande en bois-énergie a des répercussions néfastes sur les écosystèmes forestiers sahéliens du Cameroun, exposant les populations de la région aux vulnérabilités climatiques. Pour préserver ce couvert forestier et assurer l'adéquation entre la demande en bois-énergie et l'offre, une gestion efficace du secteur énergétique est cruciale dans ce milieu. Cette gestion pourrait être possible par la mise en place des politiques énergétiques qui doivent décourager la déforestation en orientant les ménages vers les sources d'énergie de cuisson plus propres en écologiquement en l'occurrence de la technologie des foyers améliorés. Cet auteur a montré cinq(05) variables susceptibles d'influencer l'adoption des foyers améliorés que sont : le sexe, le niveau d'études, le moyen de transport du bois, la pratique de l'agriculture et la sensibilité environnementale. Ce travail est intéressant car il nous aide à comprendre la croissance de la demande de bois-énergie des ménages qui est à la fois source d'une crise environnementale, économique et sanitaire. Aussi, il nous aide aussi à évaluer l'apport des foyers améliorés dans la réduction de la consommation de bois-énergie.

Folefack et Sali Abou63(*) dans leurs travaux font l'état de la commercialisation du bois de chauffe en zone sahélienne du Cameroun et montrent à travers cette étude que le bois de chauffe constitue la source d'énergie économiquement accessible pour les populations en zone sahélienne. La commercialisation du bois de chauffe est une activité florissante exercée par les hommes et les femmes leur procurant des revenus. Il se vend dans des marchés, aux abords des routes et devant les maisons et dans les quartiers. Par ailleurs, la croissance de l'activité a des répercussions néfastes sur le couvert végétal et sur l'environnement en milieu rural, car certaines espèces ligneuses se raréfient et le déboisement total des savanes expose les sols aux phénomènes d'érosion. Parmi les solutions proposées par ces auteurs, nous pouvons citer: la promotion et la vulgarisation des techniques agrosylvopastorales et l'élaboration d'une stratégie d'intégration, la promotion des forêts communautaires et l'adaptation du cadre légal au contexte sahélien, des incitations renforcées à la plantation d'arbres dans les exploitations et la promotion des sources d'énergies alternatives (gaz, énergie solaire, biogaz, etc.) et les foyers améliorés. Cette étude est intéressante car elle nous permet d'apprécier les revenus issus de la commercialisation du bois de chauffe et son impact sur le couvert végétal.

Ntsama Atangana 64(*) dans son étude, vise à contribuer à la gestion durable de la ressource ligneuse par l'évaluation environnementale liée à la problématique du bois de chauffe dans la ville de Garoua au Cameroun. Selon l'auteur, l'exploitation des ressources ligneuses se fait de façon anarchique ,94% de ménages consomment le bois- énergie dont 90% pour le bois de chauffe et 64% de charbon de bois. Les consommations sont de l'ordre de 3kg/pers/j pour le bois de feu, 0,87kg/pers/j pour le charbon et 0,26kg/pers/j pour le gaz domestique. Par ailleurs, les foyers traditionnels à trois pierres utilisés par les familles sont de 69% contre 20% pour les foyers améliorés. Ce travail est utile dans la mesure où il nous montre le pourcentage de l'utilisation des foyers traditionnels et améliorés dans la ville de Garoua.

Ombiono Kitoto65(*) dans son étude présente les facteurs d'adoption des foyers améliorés en milieu urbains sahéliens camerounais. En effet, la croissance de la demande en bois-énergie a des répercussions néfastes sur les écosystèmes forestiers sahéliens du Cameroun, exposant les populations aux vulnérabilités climatiques. Pour préserver le couvert végétal et assurer l'adéquation entre la demande et l'offre en bois énergie, une gestion efficace du secteur énergétique est cruciale dans ce milieu. Pour l'auteur plusieurs facteurs sont susceptibles d'influencer l'adoption des foyers améliorés : le sexe, le niveau d'études, le moyen de transport du bois, la pratique de l'agriculture et la sensibilité environnementale. Cette étude est importante dans l'appréhension de notre sujet mais est limitée car elle ne traite pas complètement les facteurs qui sont capables d'influencer l'adoption des foyers améliorés en milieu urbain à l'instar du faible taux de labellisation des foyers améliorés et le contexte social. Cette étude est intéressante car elle nous montre les facteurs qui limitent l'utilisation des foyers améliorés en milieu urbains sahéliens.

Mohamadou Issa66(*) dans son étude, analyse l'adoption du foyer amélioré Bangui dans la ville de Maroua et part d'un constat selon lequel il n'existe pas d'adoption véritable du foyer amélioré Bangui et ceci lié à plusieurs problèmes auxquels est confrontée la population. L'objectif de cette étude est de faire le suivi sur l'utilisation du foyer amélioré dans le milieu urbain ; plus spécifiquement d'évaluer les différentes sources d'énergies et d'approvisionnement en bois de chauffe. Ce travail est utile dans la mesure il nous permet de comprendre les freins de l'adoption des foyers améliorés Bangui.

Gnyonkeu 67(*) dans son étude démontre l'apport du foyer amélioré Save80 sur le temps de travail, l'éducation des enfants et le gain en termes de l'économie dans la ville de Maroua. Il examine également la question d'impact d'un foyer amélioré sur le plan environnemental, économique et social. Cette étude est très intéressante car elle nous facilite à comprendre l'apport du foyer Save80 dans la réduction du temps consacré à la cuisson et la gestion environnementale.

Sofalne68(*) dans son rapport ressort la situation du passé de la diffusion des foyers améliorés dans la province de l'Extrême-nord et, met l'accent particulier sur les départements du Mayo-Kani, Mayo-Danay, et Mayo-Tsanaga. Cette étude ressort aussi les potentialités et les opportunités des actions qu'ABIOGeT et ses partenaires entreprennent pour contribuer efficacement sur la demande et l'offre des foyers améliorés dans les villes du Grand-Nord Cameroun. Ce travail est intéressant car il nous montre la demande et l'offre des foyers améliorés dans les villes camerounaises.

9. Problématique

Depuis quelques décennies, on note la prolifération des points de vente de bois de chauffe au sein des périmètres urbain et périurbain à Ngaoundéré. L'augmentation de la population de Ngaoundéré et l'urbanisation ont accru la pression sur le bois-énergie qui est devenue une activité génératrice des revenus pour plusieurs catégories sociales (hommes, femmes et enfants) et de même la principale source d'énergie domestique de plusieurs ménages et autres unités de consommation (boulangeries, restaurants, vendeurs de bil-bil etc.). Cette dépendance envers le bois-énergie ainsi que l'utilisation des foyers de cuisson traditionnels par certains ménages entrainent la dégradation des écosystèmes de la ville de Ngaoundéré. Face à cette situation alarmante, pour réduire la consommation de bois-énergie et préserver les équilibres écologiques de la ville de Ngaoundéré, l'utilisation des foyers améliorés par la population doit jouer un rôle important. Dès lors, la question fondamentale qui est au centre de cette étude est la suivante : en quoi l'usage des foyers améliorés participe-t-il à l'amélioration des conditions sociales et économiques des populations de la ville de Ngaoundéré et contribue par ailleurs à une gestion durable des écosystèmes de la ville?

10. Objectifs de la recherche

La présente étude présente un objectif principal et des objectifs secondaires.

1. Objectif principal

L'objectif principal de cette étude est d'évaluer la contribution de l'utilisation des foyers améliorés à l'amélioration des conditions sociales et économiques des populations et à la gestion durable des écosystèmes de la ville de Ngaoundéré.

2. Objectifs spécifiques

-Présenter les différentes formes d'énergie domestique utilisée dans la ville Ngaoundéré ;

-Donner les différents types des foyers traditionnels et améliorés en usage dans la ville de Ngaoundéré ;

-Évaluer l'impact social, économique et écologique des foyers améliorés utilisés par les populations de la ville de Ngaoundéré ;

-Analyser les éléments qui contribueraient à limiter l'adoption des foyers améliorés par les populations de la ville de Ngaoundéré et envisager quelques perspectives à cet effet.

11. Méthodologie de collecte et d'analyse des données

Cette étude s'est déroulée en trois phases : La phase préparatoire, la phase de terrain ou phase de collecte de donnée, la phase de traitement et de l'analyse des données ;

La phase préparatoire a permis de recenser les différents documents qui nous ont permis de mieux comprendre le sujet. Les recherches ont été effectuées à la Bibliothèque Centrale de l'Université de Ngaoundéré, la Bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (FALSH) et la Bibliothèque de Ngaoundéré-Anthropos.

Une fois les fiches d'enquêtes relatives aux acteurs à enquêter élaborées, le dispositif expérimental de collecte des données primaires a été mis en place et a permis de tester nos hypothèses.

La collecte des données de sources primaires a été réalisée auprès des ménages et des restaurants qui constituent les principaux utilisateurs des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Aussi, nous avons eu des entretiens avec les producteurs de bois-énergie dans les différents sites de production. Les observations directes sur le terrain nous ont permis de compléter les informations sur l'impact de la consommation de bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré. Enfin, nous nous sommes rendu dans le site de la fabrication des foyers améliorés dans ladite ville pour collecter les informations auprès des fabricants et des vendeurs des foyers améliorés métalliques, nous avons notamment rencontré le Délégué et les responsables de la Délégation Régionale de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable de l'Adamaoua et de la Délégation Régionale des Eaux et Forêts de l'Adamaoua. Cette étape avait pour but d'identifier les caractéristiques générales de la situation des foyers améliorés et leurs possibilités de diffusion dans certaines villes de l'Adamaoua.

Dans la phase de l'analyse et de traitement des données, différentes méthodes ont été utilisées parmi lesquelles la méthode pluridisciplinaire qui nous a permis à convoquer les sciences connexes de l'Histoire afin de bien mener cette étude. La méthode diachronique nous a permis de comprendre les permanences de l'utilisation des foyers de cuissons traditionnels par certains ménages et mutations liées à l'adoption et à l'usage des foyers améliorés par la population de la ville de Ngaoundéré.

12. Intérêts de l'étude

L'étude des enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré suscite une multitude d'intérêts.

Au plan scientifique, ce thème semble avoir été abordé sous d'autres angles par les biologistes et les agronomes ; il est ici question pour nous d'apporter une analyse d'ordre historique à ce sujet. Cette étude doit apporter des informations sur la dynamique des enjeux liés à l'utilisation d'une nouvelle technologie de cuisson qui est le foyer amélioré dans la ville de Ngaoundéré.

Sur le plan écologique, cette étude doit contribuer à minimiser la destruction des écosystèmes forestiers et la dégradation de l'environnement du fait de l'abattage des arbres lors de la production du bois-énergie et l'utilisation des foyers traditionnels

Sur le plan social et économique, cette étude doit contribuer à l'amélioration de la connaissance afin de garantir l'approvisionnement continue du bois de chauffe aux ménages des pays ayant généralement un faible revenu et des facilités d'accès à la biomasse végétale pour les besoins énergétiques par rapport aux combustibles de substitution (gaz butane, électricité.).

Sur le plan culturel, la présente étude contribue à conserver les forêts sacrées.

13. Difficultés rencontrées

La plus grande difficulté pendant la réalisation de ce travail a été le défaut du temps imparti pour l'atteinte des objectifs fixés. Aussi, nous notons la non-disponibilité des documents appropriés pour faire ce travail avec les centres de documentation comme la Bibliothèque de Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et à Ngaoundéré Anthropos n'étaient pas accessibles à tout moment. L'accès à certaines informations auprès des ménages a été difficile à cause de la résistance de certains enquêtés qui se montraient très pressés et ne souhaitaient répondre qu'a quelques questions. En plus, il y en a qui nous réclamaient de l'argent pour se soumettre à l'exercice question-réponse. Nous n'oublions pas de noter non seulement l'indisponibilité de certains responsables de la Délégation Régionale de la Protection de l'Environnement et du Développement Durable de l'Adamaoua sans oublier les rendez-vous non respectés mais aussi le contexte sanitaire actuel lié à la pandémie de la COVID-19 qui a ralenti énormément la progression de ce travail.

14. Plan du mémoire

Le plan du travail s'organise comme suit :

- Le premier chapitre présente les différentes formes d'énergie domestique utilisée dans la ville de Ngaoundéré ;

-Le deuxième chapitre s'attarde sur les foyers traditionnels et améliorés en usage dans la ville de Ngaoundéré ;

- Le troisième chapitre analyse l'impact de l'utilisation des foyers améliorés  dans la ville de Ngaoundéré ;

-Le quatrième chapitre montre les défis de l'adoption des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré et quelques perspectives.

CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES D'ÉNERGIE DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

La croissance démographique en Afrique en général et au Cameroun en particulier a généré une demande énergétique accrue qui remet en cause deux équilibres fondamentaux : celui des balances commerciales nationales et celui des écosystèmes. On parle d'équilibre de fondamentale des balances commerciales nationales dans la mesure quand les agglomérations urbaines prélèvent le bois-énergie pour les besoins de leurs foyers domestiques69(*). Au Cameroun, il existe une importante variété de sources d'énergies parmi lesquelles les énergies fossiles existantes (le pétrole brut, le gaz naturel, et le gaz méthane) et les énergies renouvelables (le bois de chauffe, le charbon de bois, l'hydroélectricité, l'énergie solaire). Mais Malgré cette variété des sources énergétiques, l'offre énergétique reste dominée par le bois-énergie70(*). Ainsi, la consommation d'énergie domestique pour la cuisson est constituée de 82,3% de bois de chauffe, 30,6% de charbon de bois et 27% de gaz au Cameroun71(*). Dans ce chapitre, nous présentons dans un premier temps, les différentes formes d'énergie domestique utilisées dans la ville de Ngaoundéré à savoir : le bois-énergie (le bois de chauffe, le charbon de bois et la sciure de bois), ensuite nous montrerons les impacts positifs et négatifs de la consommation du bois-énergie et enfin nous présentons les autres formes d'énergies alternatives utilisées dans la ville de Ngaoundéré, notamment : le gaz butane, l'électricité et le pétrole lampant.

I. EXPLOITATION, COMMERCIALISATION ET UTILISATION DU BOIS-ÉNERGIE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

Le bois-énergie, utilisé directement comme bois de chauffe ou transformé en charbon, constitue la principale source d'énergie pour la cuisson de plus de 60% des ménages en Afrique subsaharienne, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et aux besoins nutritionnels de millions des personnes72(*). Le bois-énergie, en milieu rural comme en milieu urbain, reste le premier vecteur énergétique au Cameroun. La question d'énergie domestique reste une préoccupation majeure au Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier dans la mesure où la majorité de la population dépend majoritairement du bois de chauffe et le charbon de bois pour satisfaire leurs besoins énergétiques liés à la cuisson des aliments et cela a un impact considérable sur les écosystèmes.

I.1. Zones d'exploitation du bois-énergie et les moyens de transport utilisés

Depuis quelques décennies, la demande en bois-énergie encore appelé bois chauffage73(*) pour les usages domestiques, n'a cessé d'augmenter. Et ceci se confirme par le fait que plus de 80% de la population de la ville de Ngaoundéré tant en milieu rural comme qu'en milieu urbain utilise le bois de chauffe comme principale source d'énergie domestique74(*). Les principales zones d'exploitations de bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré sont de nos jours loin de la ville comme Malang, Manwi, Bini et Borongo qui occupent les premières places en tant que zones les plus coupées75(*).

Carte : carte de la ville de Ngaoundéré

Cette carte présente la ville de Ngaoundéré. Sur cette carte nous lisons les lieux de vente de bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré, le lieu de fabrication des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré, la réserve forestière ONAREF.

Les distances de prélèvement du bois sont respectivement estimées entre 15 et 25 kilomètres pour Bini et Ngaoundéré centre voire 40 kilomètres en moyenne pour les plus longues distances ; alors que l'approvisionnement dans les années 1950 en bois de chauffage qui s'étalait sur un rayon de 5km76(*). Ceci traduit l'accès en bois de chauffe qui devient de plus en plus difficile par rapport aux années antérieures où le couvert ligneux était encore assez important.

Les moyens de transport utilisés pour acheminer les bois des zones de prélèvement au point de ventes se constituent des pousse-pousse, des motos, vélo, pick-up, camion, par tête et autres moyens associes à ceux-ci77(*). Il en ressort que le pousse-pousse reste le moyen de transport le plus sollicité à cause de son caractère pratique sauf dans les zones d'accès difficile où on utilise davantage le moyen de transport par moto78(*). Par ailleurs, sur des grands axes routiers et au sein de la ville de Ngaoundéré, divers moyens de transports permettent d'acheminer le bois de chauffe des zones de coupe (ou de ramassage) vers la ville (point de vente) et des points de vente vers les ménages. Le camion est le moyen de transport le plus utilisé pour alimenter la ville de Ngaoundéré en bois de chauffage et les autres moyens assurent le transport intra urbain à l'instar du tricycle. Aujourd'hui, la collecte et la vente du bois de chauffe touchent toutes les catégories sociales.

Planche 1 (suite): Les différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré

 
 

1. Transport du bois énergie par automobile

2. Transport dans le charge-tout.

Source : Photo Moussa Deli, 06 08 2020 à Ngaoundéré

Planche 1 (suite): Les différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré

 
 

3. Transport du bois énergie à motocyclette.

4. Transport du bois énergie à bicyclette.

Source : Photo Deli Moussa, 06 08 2020 à Ngaoundéré

L'on trouve dans la première planche les images des différents moyens de transports de bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré. l'image qui est à gauche est un véhicule de marque pick-up transportant le bois-énergie de la zone reculée pour les milieux intra -urbains et à droite, nous avons le pousse-pousse chargé de bois-énergie destiné à la vente. En dessous, nous avons les photos de la moto et de la bicyclette chargée de bois-énergie.

 

I.1.2.Points de vente du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré

Dans la ville de Ngaoundéré, la vente du bois de chauffe constitue une source importante de revenus pour la population. Depuis les années 1960, on note la multiplication des points de vente de bois de chauffage et qui découle de l'augmentation de population estimée à 38 800 habitants en 197679(*). La majorité de ces points de vente sont situés sur le long des grands axes routiers. Les petits stocks sont répandus dans presque tous les quartiers. En effet, le bois de chauffage constitue la principale source d'énergie utilisée pour la cuisson des aliments dans la ville de Ngaoundéré.

La croissance démographique a généré un accroissement des besoins en bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré80(*). Les hommes et les femmes sont très actifs dans le commerce du gros et du détail. Le bois est vendu presque dans toute les localités de la ville comme dans les marchés, aux bords des routes et devant les maisons. Par ailleurs, ce bois est vendu (en fagot, en tas, en morceaux). Le prix moyen du bois observé en 2020 est de 1000Fcfa par fagots, 500 FCFA par tas et 200 FCFA par morceaux81(*). Les hommes sont plus actifs dans le commerce du gros et les femmes dans le commerce du détail. Le commerce du bois de chauffage constitue la source principale de revenus de ces vendeurs et sa contribution au revenu total du ménage reste très importante car elle permet de subvenir aux différentes charges sociales du ménage, dans une zone où plus de la moitié de la population est affectée par la pauvreté.

Planche 2 : Des points de vente du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré.

 
 

Source : Photo Deli Moussa , 06 09 2020 à Ngaoundéré

La planche ci-dessus présente quelques points de vente dans la ville de Ngaoundéré. la première laisse voir des troncs de Lophira Lanceolata exposés dans un marché de bois à Gada-Mabanga et la seconde quant à elle présente un point de vente d'hymenocardia. Ces espèces constituent ainsi les principales espèces ligneuses utilisées comme bois de chauffe dans les ménages à cause de leur fort pouvoir calorifique.

I.1.3.Acteurs de la consommation du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré

Selon l'approche économiste, le consommateur est une unité de décision qui choisit parmi les paniers de biens qui lui sont proposés82(*). Il est estimé que les populations de la ville de Ngaoundéré auto-consomment annuellement environ 4 millions de tonnes de bois de chauffe qu'ils collectent directement dans les formations végétales environnantes83(*). À ces personnes vivant en zones rurales du Cameroun, il faut ajouter des millions d'autres qui vivent dans les villes. Dans cette logique, le bois de chauffage, source d'énergie de plus en plus rare, mérite une attention particulière dans la cadre de la gestion des ressources naturelles, en particulier, dans une région à écologie fragile comme celle de l'Adamaoua. L'accroissement de la population de la ville de Ngaoundéré et sa paupérisation ont eu pour conséquence l'exploitation systématique du bois-énergie afin de satisfaire les besoins domestiques et pour répondre à la demande de certaines unités de consommation. Les consommateurs de ce bois sont une catégorie d'acteurs constitués de plusieurs sous-catégories (ménages, artisans et promoteurs des petites entreprises ou micro entreprises), chacune avec ses besoins, ses logiques et ses préférences. Globalement, on distingue des ménages, les artisans et les promoteurs des petites entreprises ou micro entreprises, dont les brasseries de bière locale, les boulangeries et les restaurants.

I.1.3.1.Consommation domestique ou consommation des ménages

Le bois de chauffe reste en très en grande partie un produit d'autoconsommation, la majeure partie des ménages qui l'utilisent le collectent directement pour satisfaire leur besoins de cuisson. Sa demande par les ménages est largement majoritaire par rapport aux autres unités de consommations. Ces ménages urbains utilisent le bois-énergie pour la cuisine, faire chauffer de l'eau pour se laver, produire le café et pour se réchauffer en saison froide. L'estimation de la consommation de bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré est une entreprise délicate. Cette consommation est tributaire de plusieurs facteurs : la composition de la famille, les habitudes culinaires, les types des foyers utilisés (foyers traditionnels ou améliorés).

I.1.3.2.Autres unités de consommation de bois de chauffe

En dehors du ménage, il existe aussi un deuxième groupe de la consommation de bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré qui est constitué des bouchers (vendeurs de soya), des brasseurs de bière locale (bil-bil)84(*), des forgerons, des vendeurs des beignets. Ce bois de chauffe reste la principale source d'énergie utilisé par ces différents utilisateurs. les bouchers et les forgerons sollicitent en grande majorité une forme particulière de bois de chauffe qui est du type bille alors que les brasseurs de bière locale et les vendeurs de beignets préfèrent le bois de chauffe sous forme de branches d'arbres, d'arbustes ou fendu.

I.2.Utilisation du charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré

Au Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier, le processus d'urbanisation rapide entraine un changement de comportement chez les citadins conduisant à l'utilisation du charbon de bois (absence de fumée, moins de manipulation). Le charbon de bois reste l'une des principales sources d'énergie utilisées à Ngaoundéré.

I.2.1.Techniques de production du charbon de bois

Alors, à Ngaoundéré, la grande partie du charbon de bois est produite à partir des meules traditionnelles, dans un cadre individuel ou collectif85(*). Les enquêtes trafics de filière bois-énergie (AEDE, 2001) ont permis de distinguer différentes catégories sociaux professionnels des charbonniers : les migrants, les clandestins et les locaux ;

Tout d'abord, on procède à la recherche de l'espèce préférée dans la forêt86(*). Une fois cette espèce trouvée, les producteurs procèdent à des travaux d'échafaudage constituant des supports autour de l'arbre afin de faciliter le découpage rapide au niveau élevé du tronc. Après avoir coupé l'arbre, les fabricants procèdent au découpage de branche selon une longueur qui leur semble convenable à la carbonisation. Cette longueur varie de 1 à 2 mètres. Cette étape permet aux fabricants de passer à l'étape suivante qui consiste à sélectionner un site approprié pour la carbonisation. À cet effet, on choisit un endroit à proximité de l'arbre coupé, puis on arrange en ordre les branches découpées afin de les couvrir avec les limons et enfin, on y met le feu pour la carbonisation87(*). L'opération de la carbonisation peut prendre quelques temps selon la quantité ou la grandeur du four et les caractéristiques physiques de l'espèce choisie dans le but de charbon de bois.

Ainsi, pour la production du charbon de bois, deux outils ou matériels sont indispensables. Le premier très lent mais moins coûteux mais très fatigant, consiste à utiliser la machette ou la hache pour découper les branches, la houe pour arranger la surface de la carbonisation, la bèche pour dégager la terre et une lime pour aiguiser ces outils88(*). Le second, très rapide mais moins coûteux, consiste à utiliser la tronçonneuse pour abattre et l'arranger. Ce moyen n'épuise pas sensiblement l'énergie humaine comme le premier mais permet une dévastation rapide du milieu voire l'impact de la carbonisation sur le milieu.

La méthode traditionnelle de la carbonisation illustre plusieurs étapes de la production de charbon de bois, dont : la coupe de bois, l'assemblage du bois autour de l'emprise du four, le montage du four, le lissage de la meule avec du petit bois, la couverture du four par la paille et la terre ; le charbon est dispersé en petit tas pour refroidir avant sa mise en sac. Cette pratique de la carbonisation donne un faible rendement entre 10 et 18%. Le temps de séchage est trop court raison pour laquelle les fours sont montés à la hâte89(*).

I.2.2.Commercialisation du charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré

Le commerce du charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré est essentiellement informel. Il n'y a pas réellement de stockage car les stocks produits sont réellement consommés. Le commerce de charbon est devenu rare à travers les villes et les régions environnantes à cause de l'interdiction de la production du charbon de bois dans cette région à écologie fragile90(*).

Le charbon de bois est souvent vendu par les transporteurs à des demi-grossistes ou à des détaillants qui sont difficiles à déterminer. Ces derniers vendent le charbon aux consommateurs soit sous forme des tas qui varient de 50f à 100f et variant selon la saison91(*). Le nombre des détaillants est difficile à déterminer précisément. Cette vente du charbon est l'affaire des femmes et certains hommes en quête de revenu afin de satisfaire à leurs besoins quotidiens.

I.2.3.Consommation du charbon de bois

D'après les ménages interrogés, l'utilisation du charbon de bois est plus confortable et le risque de brûlure est moins élevé par rapport au gaz butane et cette utilisation est plus prisée en zone froide. Il rassure la cuisson de certains aliments à l'instar du haricot. Selon certains consommateurs et exploitants-commerçants, la population de la ville de Ngaoundéré consomme beaucoup plus le charbon de bois chaque année en saison des pluies à cause de la pénurie de bois de chauffage sur le marché. Certains consommateurs y prennent goût et ont du mal à abandonner l'utilisation de ce type de bois-énergie. Ce phénomène s'explique aussi à la fois par les contraintes de production (éloignement des sources d'approvisionnement en bois, qui rend plus facile et plus rentable le transport de charbon de bois) et par l'évolution naturelle des pratiques des consommateurs, qui préfèrent un combustible moins salissant, plus facile à transporter, à utiliser et plus moderne. Par ailleurs, l'urbanisation entraine souvent le passage d'une consommation de bois de chauffe à une consommation de charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré car moins cher et plus facile à transporter et à stocker92(*). Le mode de vie urbaine tend également à être plus énergétivore parce que les ménages en zone urbaine sont souvent plus petits augmentant ainsi la consommation par habitant de combustible utilisé pour la cuisson dans des petits restaurants de bord des routes et dans les cuisines des grandes institutions telles que les écoles, les universités, les hôpitaux.

I.3.Utilisation de la sciure de bois et des copeaux de bois

La sciure de bois désigne l'ensemble des petites particules et fins copeaux issus du sciage de bois93(*). Humidifiée, elle était autrefois utilisée pour améliorer le balayage du sol intérieur tout en limitant les envols de poussière. En effet, la sciure est utilisée comme source de biomasse énergie sous formes diverses comme en buchette reconstituée ou en charbon de bois reconstitué. La sciure de bois générée sous forme de résidus de transformation du bois est des ressources précieuses qui sont utilisées comme matière première pour la production d'énergie dans plusieurs ménages et vendeuses de beignets et les autres consommateurs dans la ville de Ngaoundéré. Les résidus de transformation du bois sont présents dans ladite ville et cela permet à la population d'économiser en consommation du bois de chauffe. Pour plusieurs des ménages, la sciure de bois demeure le chemin le plus court et le moins coûteux par rapport aux autres formes d'énergies car on peut s'en procurer gratuitement pendant la saison sèche alors que pendant la saison pluvieuse cela est payant94(*). À cet effet, l'utilisation de la sciure de bois a pris de l'ampleur dans la ville de Ngaoundéré et les ménages sollicitent cette forme d'énergie car elle économise le bois de chauffe raison pour laquelle l'une de nos enquêtées lors notre descente sur le terrain affirme que : « la sciure de bois est une forme d'énergie qui permet d'économiser le bois de chauffe. Avec un seul bois, on peut préparer et cela nous permet d'économiser l'argent de la semaine destiné à l'achat du bois de chauffe 95(*)»

Planche 3 : Vente des produits dérivés du bois en vente dans la ville de Ngaoundéré

 
 

Source : Photo Deli Moussa, 16 08 2020 à Ngaoundéré.

Cette planche ci-dessus présente les photos des sacs des copeaux destinés à la vente.

I.4.Impacts de la consommation du bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré

Avec un intervalle de onze(11) ans (1976 à 1987), la population de de la ville de Ngaoundéré a doublé respectivement de 36 273 à 696 682 habitants96(*). Cette croissance démographique s'accompagne des conditions socio-économiques assez précaires des populations, acteurs principaux de la consommation de bois-énergie. Ces impacts sont aussi bien positifs que négatifs.

I.4.1 Impacts positifs de l'utilisation du bois-énergie

Les impacts positifs issus de l'utilisation des combustibles ligneux sont nombreux.

I.4.1.1.Sur le plan économique

D'amont en aval de la filière bois-énergie tel que l'illustre la chaine des acteurs, des activités se développent comme la vente du café local, petite restauration ambulante auprès des vendeurs de bois de chauffage, la fabrication des matériels utilisés pour la fente de bois. Par ailleurs, nous notons aussi l'implication des personnes dans cette activité qui constitue une source importante des revenus pour la population(les hommes, les femmes, les jeunes, les enfants et les vieillards) de la ville de Ngaoundéré contribuant ainsi à la réduction du taux de chômage de la population. Le bois de chauffage étant la première source d'énergie domestique avec des revenus générés par son exploitation, les emplois créés ainsi que les activités économiques connexes permettent à des nombreuses familles de subvenir à leurs besoins. L'exploitation du bois de chauffe se fait à toutes les saisons malgré quelques différences en termes d'intensité de l'activité dues à l'accessibilité des zones d'approvisionnement (mauvais état des routes)97(*). Plusieurs activités génératrices de revenus se développent à travers les couches sociales à l'instar les coupeurs de bois, les transporteurs, les vendeurs (grossistes, semi grossistes, détaillants, fendeurs, chargeurs etc.)98(*).

I.4.1.2.Sur le plan social

L'alimentation est indispensable pour la vie des populations. Cette ressource énergétique (bois-énergie) permet de faire cuire les aliments car la majorité de la population dépend d'elle pour satisfaire leur besoin énergétique. En effet, l'occupation d'une tranche de la population par les activités de la filière bois-énergie permet à la réduction de l'insécurité qui résulte le plus souvent de l'oisiveté99(*). En plus, les jeunes et les enfants sont impliqués dans l'exploitation du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré. Ceci permet aux enfants de contribuer à leur éducation et aux familles de disposer des moyens financiers pour payer la scolarité de leur progéniture100(*).

Au regard de ce qui précède, il y a lieu de dire que le bois-énergie sous des divers aspects (exploitation, commercialisation et consommation) influence positivement sur la vie de population de la ville de Ngaoundéré. Toutefois, l'utilisation de bois-énergie impacte négativement sur le milieu biophysique et humain à Ngaoundéré.

I.4.2.Impacts négatifs

Le processus d'urbanisation rapide enregistré depuis quelques décennies dans la ville de Ngaoundéré a augmenté la pression sur les combustibles ligneux et cela a engendré fatalement des conséquences non négligeables sur les écosystèmes101(*). Les impacts négatifs de la consommation des combustibles ligneux sont ceux qui ne concourent pas à l'atteinte des objectifs du développement durable.

I.4.2.1.Sur le milieu biophysique

La destruction de la flore dans la ville de Ngaoundéré est l'une des conséquences non négligeables de la pression sur les ressources forestières. En effet, le principal impact écologique est la disparition quasi-totalité de la végétation naturelle et artificielle sur de grandes surfaces de la ville de Ngaoundéré. L'anthropisation (résultat de la présence humaine) est la conséquence des actions humaines conduisant à un appauvrissement, une dégradation, voire une destruction des écosystèmes102(*). L'anthropisation est le résultat de la présence humaine. Ce phénomène se caractérise par les coupes de bois, l'écorchage des arbres, le pâturage, la création des pistes et des routes, l'agriculture sur brûlis et l'occupation de plus en plus marqué par l'habitat. L'utilisation des fruitiers sauvages comme bois de feu est un indicateur de raréfaction des combustibles ligneux dans les savanes périurbaines103(*). Par ailleurs, la dynamique régressive du couvert végétal de la ville de Ngaoundéré s'exprime également en termes d'éloignement progressif des zones d'exploitations du bois-énergie. La ville s'agrandit en terme de population et de superficie bâtie alors, le couvert végétal recule comme témoigne notamment les distances de pénétration, qui s'éloignent progressivement pour ne se limiter qu'à quelques zones sur des terrains difficiles d'accès bien loin de la ville (en moyenne 20km pour les zones les plus proches). L'illustration parfaite de la dégradation des écosystèmes des mornes de la ville de Ngaoundéré est le cas de la « réserve forestière » qui est aujourd'hui en voie de disparition bien qu'officiellement déclarée domaine privée de l'État104(*). En plus de la destruction du couvert végétal, nous notons aussi la dispersion de faune. En plus, la demande urbaine en viande de brousse, constitue également un facteur de surexploitation des espèces fauniques est un facteur important conduisant à la réduction évidente des espèces dans les zones périurbaines de la ville de Ngaoundéré et dans les zones de chasse105(*).

Par ailleurs, les espèces fauniques vivent chacune dans un habitat bien précis et y trouvent un certain nombre de conditions favorables à leur évolution. La destruction de l'environnement boisé originel provoque de ce fait leur disparition. Avec le recul du couvert végétal, le problème d'eau déjà préoccupant s'accentue par le manque de stockage. Ceci est dû à la diminution de la capacité d'échange du sol et les ruissellements favorisés par des surfaces dénudées ou peu couvertes qui vont absorber la grande partie des eaux de ruissellements au détriment des infiltrations106(*). En outre, la combustion du bois de chauffe et des plastiques destinés à l'allumage du feu que ce soit au moment de la cuisson des aliments ou de la carbonisation, le fumage du poisson et de la viande les moyens de transport du bois de chauffage émettent des fumées contenant des gaz à effet de serre (le méthane émis lors de la combustion du charbon ) dans l'air ambiant. De surcroit, les sols au départ fragiles (terrains sédimentaires), sont mis à nu suite à la coupe des arbres, qui les exposent aux divers agents d'érosion. La carbonisation quant à elle, dégrade la matière organique garant du pouvoir régénérant naturel des végétaux, débarrasse les sols des nutriments107(*).

I.4.2.2.Sur le milieu humain

La croissance démographique enregistrée depuis quelques décennies a favorisée l'installation anarchique des populations dans la ville de Ngaoundéré. En effet, la production du charbon de bois connait un accroissement exponentiel à cause de la croissance démographique rapide estimée à 189 800 en 2005108(*) et la faiblesse de l'utilisation des autres formes d'énergies. La disparition progressive de la forêt entraine une diminution de l'offre du charbon de bois par conséquent une surenchère sur ce produit. En plus, les différents acteurs sont exposés aux maladies. Le bois de chauffe qui n'est pas correctement brûlé pour devenir de l'anhydride109(*) carbonique se transforme en produit à combustion incomplète, le monoxyde de carbone principalement étant une composante nocive pour la santé humaine. Les exploitants, les fendeurs sont beaucoup exposés au rhumatisme, courbatures, les femmes dans leur cuisine et les enfants de moins de 5 ans sont exposés aux irritations des yeux et du système respiratoire. Les importantes émissions issues de polluant sont nuisibles pour la santé associées à l'utilisation journalière de bois de chauffage par la population humaine entrainent une forte exposition de cette dernière à des polluants nocifs. L'exposition est plus élevée chez les femmes pauvres et les enfants de moins de 5 ans en milieu rural qu'en milieu urbain, car ces derniers sont les plus souvent présents au moment de la cuisson. En outre, les populations autochtones n'étant pas très habiles à exercer certaines activités de l'exploitation de bois de chauffe et les migrants qui s'y investissent ne sont toujours pas en situation de parfait accord.

En plus, le processus de transformation de bois en charbon résulte d'une perte d'énergie considérable, nécessitant beaucoup plus ressources forestières pour produire la même quantité d'énergie qui a conduit à imposer des mesures d'interdiction du charbon de bois. Toutefois, ces interdictions ont eu peu de succès et l'utilisation du charbon continue d'augmenter de manière clandestine du fait de l'urbanisation croissante. D'après les consommateurs de bois-énergie, le charbon de bois brûle plus promptement que le bois de chauffe ou la biomasse sèche produisant des températures plus élevées. De surcroît, il est moins cher à transporter et à stocker. Toutes ces raisons renforcent l'intérêt du consommateur pour le charbon de bois et des mesures doivent être prises pour rationaliser sa consommation.

Pour réduire l'impact néfaste (environnemental, social et économique) lié à la consommation de bois-énergie pour la cuisson, il serait nécessaire de réduire la consommation de bois-énergie des ménages par l'utilisation des énergies de substitution (gaz butane, l'électricité et le pétrole), et mettre en place, la production, la diffusion et l'adoption des foyers améliorés par la population de Ngaoundéré.

II. ÉNERGIES DE SUBSTITUTION UTILISÉES A NGAOUNDÉRÉ

La croissance démographique et l'urbanisation ont engendré les nouveaux besoins énergétiques suscités par la vie citadine dans la ville de Ngaoundéré. Les énergies alternatives au bois-énergie pour la cuisson sont des combustibles tels que le gaz butane, l'électricité, le pétrole lampant.

II.1.Le gaz butane

L'utilisation du gaz butane comme combustible pour la cuisine entre 1996 et 2001 laisse apparaitre que le gaz est un service exclusivement utilisé par les ménages urbains110(*). L'enquête sur le gaz de pétrole liquéfié (GPL) réalisé en 2004 révèle que 18,6% de ménages ont accès au gaz domestique soit 46% en zone urbaine et 3,3% en milieu rural (contre 1% en 1995) 111(*)au Cameroun. Bien que le gaz butane semble être l'option la plus pratique essentiellement pour sa facilité de stockage et de transport ainsi que sa qualité d'usage, son coût est inadapté pour la grande majorité de la population de la ville de Ngaoundéré. Contrairement au bois de chauffe gros pourvoyeur de gaz polluant et surtout le responsable de la déforestation, le gaz domestique est désormais entré dans les habitudes de consommation des ménages camerounais en général et de la ville de Ngaoundéré en particulier. Par ailleurs, le marché camerounais du gaz est très solvable avec une demande sans cesse croissante en face d'une offre quasiment statique voire décroissante car la production de SONARA ne peut plus satisfaire la demande de la population112(*).

Par ailleurs, l'utilisation de gaz butane à un impact positif d'ordre environnemental, économique et social pour les ménages. Le gaz butane permet la préservation de l'environnement essentiellement par la réduction des émissions des gaz à effet de serre et de la déforestation. La réduction des fumées émises lors de la combustion du gaz diminuent les risques des maladies respiratoires et oculaires113(*). Concernant la valorisation pour la cuisine, il permet l'amélioration des conditions de vie des femmes par la réduction de la pénibilité de la cuisson (réduction du temps de collecte du bois, de cuisson et de nettoyage des ustensiles, l'absence des fumées toxiques, réduction des risques de brûlure, etc.)114(*). L'utilisation de gaz butane permet aussi de réduire les dépenses liées à l'achat des combustibles comme le bois de chauffe et le charbon de bois. Toutefois, quelques réticences liées à l'utilisation du gaz butane par les ménages sont notées comme facteurs contribuant à l'inutilisation du gaz butane par les ménages que sont:

La cherté du gaz domestique qui oblige souvent les ménages à se servir du charbon ou encore du bois de chauffe en substitut dans la mesure où une bouteille de gaz domestique qui coûte à 6500Fcfa ne peut pas suffire à une grande famille.

La cuisine au bois de chauffe ou au charbon de bois « garantit » la sécurité de leurs enfants alors que le gaz est dangereux .En effet, ces familles voient la dangerosité du gaz comme un frein important à son acquisition. Cette peur du gaz est souvent liée à la présence d'enfants dans la maison qui pourraient le manipuler à l'insu des parents115(*). Dans cette catégorie de ménages les enfants aident leurs mères à la cuisine Ce qui explique leur aversion à l'usage de cette énergie. Les accidents tels que les incendies occasionnant parfois des pertes en vies humaines, comme cela déjà produit dans le passé même s'ils ne sont pas très fréquents ont un impact négatif immédiat sur la demande en gaz.

L'inadaptation du foyer à gaz habituel aux habitudes culinaires et alimentaires des ménages utilisant le bois de chauffe. La technique de préparation est très particulière et nécessite une cuisine adaptée et une forme de foyer adaptée. Il en ressort que plus de la moitié des femmes de ménages souhaitent passer au combustible alternatif qu'est le gaz butane avec une nette contribution des pouvoirs publics à plus de la moitié du prix d'achat de l'équipement.

II.2.L'énergie électrique

Les solutions électriques (plaques de cuisson et fours électriques) ne sont pas adaptées au contexte social de la ville de Ngaoundéré. Aujourd'hui, la majorité de la population rurale n'a pas accès à l'électricité et ce n'est que ces dernières années que la situation s'est améliorée. Les ménages ruraux n'utilisent que le bois-énergie pour la cuisson des aliments et rares sont ceux urbains utilisent l'électricité pour la cuisson des aliments.

II.3.Le pétrole lampant

Le pétrole sert de combustible dans le chauffage domestique dans la ville de Ngaoundéré. Jadis, par le pétrole a toujours été utilisé et continue de l'être par les ménages et les autres unités comme les restaurants. Les blanchisseurs utilisent aussi le pétrole pour allumer le feu lors de repassage des vêtements116(*). En plus, la plupart des ménages utilisant le bois-énergie utilisent le pétrole pour faciliter l'allumage car le bois humide est difficile pour s'allumer117(*).

Figure 1: Proportion de la consommation des diverses formes d'énergies domestiques des ménages à Ngaoundéré.

Source : Deli Moussa

Le diagramme ci-dessus montre que dans la consommation des énergies domestiques, 19% des ménages utilisent le bois de chauffe contre 25% pour le bois et les copeaux 13% des ménages utilisent uniquement le charbon de bois contre 18% de gaz butane. En plus, 5% des ménages utilisent le bois, le charbon et les copeaux pour la cuisson contre 8% favorables au pétrole et 19% au bois de chauffe, copeaux et gaz. En outre, 3% des ménages enquêtés utilisent à la fois le bois de chauffe, le charbon, les copeaux et le gaz contre 2% qui utilisent l'électricité pour la cuisson des aliments.

En somme, les éléments développés tout au long de ce chapitre nous ont permis de présenter les différentes formes d'énergie utilisées dans la ville de Ngaoundéré ensuite d'évaluer l'impact de la consommation du bois-énergie sur le plan socio-économique et environnemental et enfin de présenter les autres formes d'énergie alternatives utilisées par la population dans la ville de Ngaoundéré. Il en ressort donc que les différentes formes d'énergie utilisées dans la ville Ngaoundéré sont le bois d'énergie (le bois de chauffe, le charbon de bois et la sciure de bois) qui sont les principales et à côté de lui, nous avons le gaz, le pétrole et l'électricité utilisées comme sources d'énergie de substitution. Ces sources d'énergie sont souvent combinées à d'autres sources car certains ménages  utilisent le bois de chauffe et le charbon de bois, le bois de chauffe et la sciure de bois, le charbon et la sciure de bois, le charbon de bois et le pétrole lampant, le gaz butane et le bois, le charbon et le gaz butane et ceux qui utilisent le bois-énergie et le gaz butane. Aussi, le fort croissant démographique a entrainé une consommation importante de bois-énergie avec des conséquences sur le plan social, économique et environnemental.

Dès lors, les populations à faible revenu se tournent vers la principale source d'énergie (bois-énergie), qui sous-tend des activités génératrices des revenus pour les vendeurs et son utilisation irrationnelle constitue aussi une menace pour les écosystèmes. Face à cette situation, il est nécessaire de réduire les impacts négatifs d'ordre socioéconomique et environnemental de la consommation irrationnelle du bois-énergie et encourager par conséquent, l'utilisation des énergies de substitution par les populations. Aussi, l'usage des foyers améliorés constituent aussi une solution adaptée pour la réduire de la consommation du bois-énergie dans cette région à écologie fragile.

CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

Le foyer représente une technologie qui est aussi vieille que la découverte du feu et la civilisation de l'Homme118(*). Les anciens foyers connus datent d'environ 400.000 ans av. J.C (Chine) à 500.000 av. J.C (Europe). Homo erectus au Paléolithique inférieur vivait surtout dans les grottes et faisait du feu dans un cercle de pierres119(*). Le foyer est la principale source d'alimentation en énergie dans chaque ménage, il produit de la chaleur pour la cuisson des aliments et a besoin d'être alimenté en énergie sous forme de combustibles. Ce chapitre présente l'historique des foyers et les différents types des foyers (traditionnels et améliorés) utilisés à Ngaoundéré ; la production, la commercialisation et vulgarisation de ces foyers ainsi que leurs principaux utilisateurs.

I. HISTORIQUE DES FOYERS

Les premiers foyers remontent à la découverte du feu par l'Homme entre 300.000 et 400.000 ans avant J.C120(*). Ce foyer restera prédominant dans le monde entier jusqu'au XVIIIè siècle en Europe et l'est encore aujourd'hui dans la plupart des pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine121(*). Avec l'invention de l'outil, la maitrise du feu a probablement joué un rôle essentiel dans l'évolution de l'humanité, favorisant l'émergence de l'homme moderne. Cette nouvelle source d'énergie en tant que mode d'éclairage artificiel a libéré l'homme des contraintes naturelles que sont le rythme du soleil et des écarts de température. Celui-ci peut désormais se déplacer en milieu nocturne et partir à la conquête de zones plus froides122(*). Utilisé comme mode de cuisson des aliments, le feu modifie considérablement l'alimentation de l'homme en la diversifiant et en la stérilisant. Le séchage et le fumage de la viande permettent désormais le stockage et une meilleure conservation de la nourriture carnée, ce qui facilitera les déplacements de l'homme vers de nouveaux horizons123(*). La domestication du feu a aussi permis de nombreuses techniques. Ainsi, la chaleur du feu permet de rendre le bois végétal plus dur et plus résistant pour sa transformation en outils de chasse, ou pour la cuisson des aliments. Plus tard, le feu permettra le développement de la poterie, de la métallurgie et de l'agriculture124(*).

Les foyers ont aussi joué un rôle social essentiel, en tant qu'espace de convivialité et d'activité communes. Autour du feu les Hommes se rassemblent pour la cuisson du repas commun, échangent et transmettent le savoir (celui de la maitrise du feu)125(*). Après l'introduction des plantes cultivées, l'élevage et le développement d'autres technologies à l'instar de la construction de l'habitat en terre et de la poterie, le foyer adopte une forme générique connue depuis environ 12000 ans126(*). L'utilité d'un foyer réside sur la combustion d'une source pouvant être le bois, le charbon de bois, le gaz, le pétrole, les bouses séchées ou des résidus agricoles, grâce à un apport d'oxygène présent dans l'air. Le foyer consiste à un aménagement des pierres servant de support au récipient de cuisson ( marmite, grille ou plat en terre cuite) installée dans la maison à l'abri du vent et de la pluie ou à l'extérieur de la cour tout en devenant le centre de l'espace de vie.

Le foyer est variable dans sa taille, facile à installer et multifonctionnelle servant à cuire, à griller ou à fumer la nourriture mais aussi à chauffer l'espace de l'homme et des animaux. En Europe, c'est l'augmentation du prix de bois due à une surexploitation occasionnant sa pénurie, la découverte de nouvelles sources d'énergie (charbon de bois, gaz butane, pétrole lampant, électricité), le développement de nouvelles technologies (aluminium, lumière électrique ) et le besoin de réorganisation des ménages (séparation de la cuisine) qui ont entrainé le développement de nouveaux modèles de foyers comme le four, le réchaud à gaz.127(*). À cet effet, dans la plupart des pays en développement, les foyers améliorés (au bois ou au charbon) ont connu un essor au XIXè siècle mais la perte des traditions comme la poterie, le manque de matériels, le désengagement des pays occidentaux suite à la décolonisation et les stratégies de diffusion des foyers souvent mal choisies et très changeantes ont impliqué une diminution de l'utilisation de ces foyers jusque dans les années 1980-1990128(*). Par la suite, des projets ont oeuvré au design des foyers pour les adapter aux populations et permettre de les produire localement ; ces projets ont mis en place des logistiques de diffusion et de commercialisation locales adaptées au contexte de chaque pays. De plus, en septembre 2011, le secrétaire général des Nations unies a lancé l'Initiative « énergie durable pour tous » (SE4All129(*)), dans le but d'atteindre trois objectifs à l'horizon 2030 qui sont : assurer un accès universel à des services énergétiques modernes, doubler le taux global d'amélioration de l'efficacité énergétique et de doubler la part des énergies renouvelables130(*).

II. TYPOLOGIE DES FOYERS

On distingue plusieurs types de foyers, dont on peut classer en trois catégories : le foyer en terre, le foyer en céramique et le foyer en métal. Le foyer en terre dans des nombreux cas est en banco (mélange de sable et d'argile). Le foyer en céramique construit en argile cuite est plus légers que le précédent : ce foyer est en fait des poteries. Le foyer métal peut être simple, sa construction peut être réalisée à base des tôles et est composé d'une cheminée ou d'un trou. À cet effet, ces foyers font appel à une source d'énergie qui est le bois-énergie qui reste la principale source d'énergie utilisée par les ménages en Afrique. Par ailleurs, le foyer est un équipement soit rudimentaire (foyer traditionnel) soit performant (foyer amélioré) représentant les deux types dont on distingue dans la ville de Ngaoundéré.

II.1.Foyer traditionnel

Le foyer que nous appelons traditionnel s'est développé plus ou moins à travers le monde avec des variations liées aux cultures locales et à d'inévitables décalages dans le temps131(*). Il est resté prédominant pendant des milliers d'années jusqu'au XVIIIè siècle en Europe et jusqu'aujourd'hui dans le monde rural dans la plupart des pays d'Afrique132(*). En effet, le foyer traditionnel décrit au sens large une technologie qui s'est développée spontanément, sans influence extérieure directe, souvent de rendement énergétique assez bas, entrainant un gaspillage de combustible et de grandes émissions de gaz dus à une combustion incomplète. Le foyer traditionnel à bois est souvent représenté par le classique foyer à trois pierres souvent dossé à un mur de cuisine. On connait son comportement énergétivore mais gratuit et facile à mettre en place. Comme son appellation l'indique, c'est un foyer utilisé de nos jours par les ménages africains comme nos ancêtres préhistoriques dans les pratiques culinaires133(*). Avec le foyer traditionnel, le feu étant ouvert à tous les vents, les pertes de chaleur par convection et rayonnement sont importantes134(*). Les femmes du Sahel ont cependant de tout temps appliqué une technique élémentaire pour réduire la consommation de bois consistant à ralentir la combustion en s'abritant du vent derrière un mur ou en utilisant un morceau de poterie ou de tôle pour masquer les espaces entre les trois pierres.

Photo 1 : Foyer traditionnel à « trois pierres »

 

Source : Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 28 08 2020.

Nous observons sur la photo ci-dessus les marmites posées sur deux foyes traditionnels trois pierres utilisant comme combustible le bois-énergie.

II.1.1.Impacts positifs de l'utilisation du foyer traditionnel

Nombreux avantages sont recensés sur l'utilisation du foyer traditionnel par les femmes rurales dont son appréciation large en raison de sa mise en place facile. En effet, le foyer à trois pierres n'exige que quelques grosses pierres faciles à se procurer dans la nature sans aucun investissement préalable135(*). Il en va de même pour l'entretien de ce foyer qui est très simple136(*). Dans un foyer dégagé, la disposition triangulaire du bois de chauffe donne une bonne combustion et des temps de cuisson satisfaisants de l'avis des utilisatrices137(*). Grâce à des pierres plates intercalées et l'ustensile, il est facile de poser des canaris en terre cuite ou en aluminium de différentes formes et dimensions ce qui rend son usage plus pratique et simple138(*).

II.1.2.Contraintes et inconvénients de l'utilisation de foyers traditionnels

L'utilisation des foyers traditionnels induit des conséquences considérables sur les plans économiques, sanitaires et environnementaux. Pendant la saison de pluie le bois humide brûle difficilement et a un rendement faible d'où la nécessité mettre le bois à l'abri de la pluie et le protéger de toutes les sources d'humidité provenant de la pluie et émanant du sol139(*). En saison de pluie, le bois de chauffe devient difficile à allumer, alors l'on est contraint d'utiliser le pétrole et sa combustion produit souvent de la fumée dont l'odeur tenace est difficile à éliminer ce qui attaque les yeux (qui larmoient et rougissent) causant certaines maladies comme la conjonctivite140(*). Il est aussi nécessaire de relever la dispersion des flammes et de la chaleur par temps venteux et le manque de contrôle approprié de feu141(*). Plus les adeptes de foyers traditionnels passent de temps dans cet environnement très pollué par l'émission des combustibles issus des foyers traditionnels, plus les conséquences sont graves pour leur santé. Les autres conséquences de l'utilisation des foyers traditionnels sont entre autres : les émissions de gaz à effet de serre qui résultent de la combustion du bois à un impact considérable sur le changement climatique à l'échelle mondiale. La conception des foyers traditionnels induit la transmission d'un faible pourcentage de la chaleur est transmise à la marmite qui est à l'origine de la forte consommation de bois142(*). À cet effet, c'est l'environnement qui est le plus menacé à travers l'utilisation du foyer traditionnel car la quantité de bois consommée pour la cuisine est élevée et contribue à la dégradation de l'environnement de la ville de Ngaoundéré.

II.2.Foyers améliorés

Étant un équipement de cuisson permettant d'économiser 30% à 45% de combustibles par rapport au foyer traditionnel, et de réduire la fumée, la conception du foyer amélioré est soit artisanale (argile) ou industrielle (métal)143(*). Les différents types des foyers améliorés ont des coûts de production, prix d'acquisition, durée de vie, facilité de fabrication , d'entretien et efficacités variables en fonction du design et de la qualité de fabrication. De nombreux modèles de foyers améliorés ont été conçus dans le monde pour répondre à plusieurs problématiques notamment à celle de la protection de l'environnement et des ressources végétales et chacun d'entre eux est adapté au contexte local (habitudes culturelles, ressources brulées, types de repas cuisinés, conditions climatiques). Ces foyers améliorés peuvent être fixes ou portables, en métal, en argile, en ciment ou en briques, avec ou sans cheminée. Il existe plusieurs types des foyers améliorés à l'instar du foyer amélioré banco, du foyer amélioré métallique, du foyer multi marmite ou foyer bil-bil, et du foyer céramique.

II.2.1.Foyer amélioré en banco

Le foyer amélioré en banco est fabriqué à partir de matériaux locaux disponibles tels que la terre argileuse, l'eau et la bouse de vache et éventuellement d'autres matériaux (paille, cendre). Son efficacité dépend de sa bonne construction144(*). Aussi, les contextes variés et les multiples inspirations ont donné lieu à une très grande diversité de design. Le bon dimensionnement de la circulation de l'air est un facteur important pour optimiser l'économie du bois de chauffe. Ce foyer doit être protégé de la pluie et du soleil suivi d'un entretien régulier est nécessaire. Sa durée de vie moyenne est de 1à 2 ans et sa construction requiert 1 jour et son séchage nécessite 2 à 3 jours avec un coût en matériaux quasi-nul145(*). Il utilise comme combustible le bois146(*).

Photo 2. Foyer amélioré en banco.

 

Source : Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 29 08 2020

L'image exposée plus haut est le foyer amélioré en banco utilisant le bois-énergie comme combustible.

II.2.2.Foyer amélioré métallique

Le foyer amélioré métallique est un foyer entièrement fabriqué en atelier par des artisans avec de la tôle neuve ou récupérée utilisant comme combustible le bois de chauffage ou le charbon de bois147(*). L'efficacité et l'acceptation du foyer dépendent de son design, de sa qualité et de son prix d'acquisition148(*). Sa durée de vie moyenne est de 02ans149(*).

II.2.2.Foyer multi-marmite ou foyer bil-bil

Le foyer multi-marmite ou foyer bil-bil est un foyer composé de canaris faits à base de l'argile, de bouse de vache et du sable150(*). L'aspect physique du foyer est formé de 4 ou 5 canaris espacé les uns et les autres. Ce foyer a une seule entrée principale et celle-ci est assez spacieuse permettant d'introduire un morceau de bois afin d'alimenter tous les autres canaris.

II.2.4. Foyer céramique

Le foyer céramique (FC) ou encore foyer mixte est un matériau délicat qui nécessite un bon dosage des constituants initiaux (argile, eau, vermiculite-liant) en fonction de la terre disponible151(*). Les foyers en terre cuite sont des fourneaux construits à partir d'une terre de mélange. Pour sa fabrication, il faut faire sécher ce mélange 1 à 2 jours puis le faire cuire au four à bonne température et pendant un temps adapté152(*). Il existe plusieurs qualités de foyer céramique et de multiples métaux peuvent être utilisés pour sa fabrication selon les disponibilités locales et ont une durée de vie, un coût et une solidité variables. Certaines potières fabriquent un modèle céramique multi marmite, dont la cuisson se fait dans les fours ouverts, mais la qualité reste moins performante.

III. TYPES DE FOYERS UTILISÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

La population de la ville de Ngaoundéré utilise différents types des foyers (les foyers traditionnels, les foyers améliorés voire les deux ou autres) pour la cuisson de leurs aliments.

III.1. Les foyers traditionnels dans la ville de Ngaoundéré

Dans la ville de Ngaoundéré, la majorité de la population rurale et certaines dans les centres urbains utilisent le foyer « trois pierres » pour la cuisson des aliments. En effet, ces foyers traditionnels à bois de chauffe sont représentés par le classique foyer « trois pierres », souvent dossé à un mur de la cuisine. Pour la population à faible revenu, les foyers à trois pierres ne coûtent rien, sont simples à faire soi-même et s'adaptent à toutes les tailles de marmites153(*). La recherche du bois de chauffe est jugée plus facile pour la majorité des ménages ruraux et en conséquence peu d'entre eux estiment nécessaire d'acquérir ou de construire des foyers améliorés qui sont assez compliqués pour eux154(*). Par ailleurs, les tabous et les pratiques culturelles déterminent le choix du foyer à utiliser pour la cuisson des aliments car pour certains, l'abandon du foyer ouvert à bois utilisé par nos ancêtres préhistoriques est l'oubli d'un pan de notre savoir-local155(*).

III.1.2.Le foyer « Ganoun » à fil forgé

Le foyer le plus fréquemment rencontré pour le charbon de bois est dénommé « Ganoun ». Il est réalisé en fil de fer, tressé sur les tiges métalliques et son prix de vente varie de 500 à 1500Fcfa selon taille156(*). Il consomme beaucoup de charbon et est très salissant mais il est apprécié par les utilisateurs. Il est léger donc facilement transportable et il est réalisé le plus souvent avec soin (sa durée est estimée à deux ans)157(*), il ne demande pas d'attention dans la conduite du feu et peut recevoir plusieurs tailles de marmites différentes.

III.1.3. les foyers améliorés à bois fixe

Ces foyers sont construits à l'aide des briques et dans d'autres cas avec les carreaux en céramique qui permettent d'avoir un meilleur rendement énergétique sur lequel est posé un barbecue158(*) à combustion où est braisée la viande. Le bois de chauffe est introduit dans la cavité inférieure sous forme de tige et avancé au fur et à mesure de sa combustion159(*). La population a mis en exergue son savoir local pour remédier au problème de la rareté de bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré en déployant des techniques de construction de foyers améliorés à bois fixe avec les carreaux160(*). Tout ce dispositif concourt à un rendement énergétique et à la réduction de la consommation de bois de chauffe161(*).

Photo 3 : Foyer amélioré à bois fixe.

 

Source : Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 16 08 2020.

La photo ci-dessus présente le foyer amélioré fabriqué à l'aide des carreaux qui sert à braisé le soya.

III.2. Foyers améliorés métalliques

Comme dans certaines régions du Cameroun, les foyers améliorés métalliques sont utilisés par la population de Ngaoundéré en milieu rural comme en milieu urbain pour la cuisson de leurs aliments.

III.2.1.Production des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré

La production des foyers améliorés métalliques est une activité qui a connu une expansion depuis quelques années dans la ville de Ngaoundéré. En effet, les artisans occupent une place importante dans les structures sociales et traditionnelles africaines. C'est ainsi que l'on peut distinguer les sculpteurs, les tisserands, les vanniers et les métallurgistes. Toutefois, dans les sociétés traditionnelles en première place se situe le travail du fer qui joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne des sociétés traditionnelles africaines. À la fois tenace, malléable et ductile, ce métal est le matériau le mieux adapté à la fabrication des outils agricoles nécessaires à la subsistance de populations basées sur la culture des céréales et à la fabrication des armes pour la chasse et la guerre. La généralisation de son usage a entrainé de profondes modifications dans l'organisation des sociétés et de la gestion du territoire. L'origine de l'extraction, de la réduction du minerai de fer et du travail métallurgiste remonte au début du 1er millénaire avant notre ère162(*). Ainsi, la production des foyers améliorés métalliques dans le processus d'amélioration des conditions sociales et économiques et de la protection de l'environnement a des retombées importantes affectant à la fois les artisans (céramistes et forgerons) et les producteurs des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré. Par ailleurs, le travail de fer jadis limité aux zones rurales s'est initié en milieu urbain.

Le secteur artisanal de production d'objets métalliques et particulièrement les foyers améliorés métalliques sont localisés derrière le stade Ndoumbé Oumar au quartier Joli Soir de la ville de Ngaoundéré. De nombreux citoyens venant d'horizons divers à la recherche d'emploi et s'attèlent à donner une forme aux morceaux de fer taillé à la mesure pour la confection des outils destinés à la création d'activité afin d'assurer leur survie quotidienne. Plus de trentaine des forgerons habiles dans le maniement de fer sont en train de ravir la vedette à l'industrie moderne de fabrication des nombreux outils dans la ville de Ngaoundéré163(*). Ces forgerons sont outillés d'un matériel très rudimentaire (marteaux, burins, cisailles...), mais grâce à une bonne capacité technique et à bonne pratique fabriquent des objets de bonne facture à partir des matériaux de récupération. À cet effet, ces forgerons fabriquent divers matériels dont : les ustensiles de cuisine, les pelles, les arrosoirs et pioches, les houes, les machettes et les foyers améliorés métalliques.

Limités au début à la fabrication des certains outils, les forgerons répondent promptement présent à la production massive du foyer amélioré du type métallique pour satisfaire la demande de la population de la ville de Ngaoundéré. Ce sont majoritairement des hommes âgés entre 35 et 45 ans et l'implication de certains jeunes dont l'âge varie entre 20 et 28 ans164(*). Ces foyers dits « métalliques » sont entièrement fabriqués à base de métal, de tôles recyclées ou des anciens fûts dont la nature dépend de la qualité et de la disponibilité. Ils nécessitent une fabrication en atelier par des artisans forgerons préalablement formés à la technique. L'acceptation et l'efficacité du foyer dépend de son design et de la qualité de fabrication.

Ainsi, le métier de forgeron qui auparavant était réservé à des castes est devenu un métier ouvert à tous à présent où on retrouve des personnes dont la lignée n'a rien à y voir au devin et ces forgerons ne sont plus craints à cause de leur histoire à cause de l'avènement du foyer amélioré métallique. À travers cette intériorisation du savoir local appliqué, on retrouve une diversité de types de forgerons impliqués dans la fabrication des foyers améliorés métallique dans la ville de Ngaoundéré. En plus, plusieurs modèles sont fabriqués par ces forgerons dont le modèle centrafricain utilisant comme combustibles le bois de chauffe, le charbon de bois, la sciure de bois, est fabriqué avec les coques des véhicules abandonnés qui ont été récupérées et les anciens fûts165(*). Ce foyer utilise comme combustible le bois-énergie, la sciure de bois. On distingue aussi un autre modèle calqué sur le modèle centrafricain mais qui est fabriqué avec la jante de véhicule et le métal utilisant le bois de chauffe et la sciure de bois166(*). Il existe également un autre modèle qui utilise le bois, le charbon de bois comme combustible appelé foyer polyvalent par rapport aux deux autres167(*).

Planche 4 : Différents modèles de foyers améliorés métalliques fabriqués à Ngaoundéré.

1. Nom du modèle : foyer amélioré métallique polyvalent

2. Nom du modèle : foyer amélioré à jante

3. Nom du modèle : foyer amélioré Bangui

 
 
 

Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 06 09 2020.

La planche exposée plus haut présente les différents modèles des foyers améliorés fabriqués dans la ville de Ngaoundéré plus précisément au quartier joli-soir. À l'extrême gauche, la photo nous présente un foyer amélioré métallique mixte c'est-à-dire utilisant à la fois le bois de chauffe et le charbon de bois. Au milieu, nous avons un autre modèle appelé foyer amélioré à jante et à droite, nous avons le foyer amélioré du type Bangui qui utilise le bois de chauffe et les copeaux.

III.2.2.La commercialisation des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré

La commercialisation des foyers améliorés métalliques est une activité qui est en extension dans la ville de Ngaoundéré. Les fabricants et vendeurs de ces foyers améliorés les vendent uniquement dans leur atelier ce qui entrave une large diffusion des foyers améliorés métalliques et l'estimation de leur vente est de trente foyers améliorés par semaine168(*). Le prix d'un foyer est de 1500 FCFA pour le modèle Centrafricain et 3500 FCFA pour le nouveau modèle utilisant à la fois le bois de chauffe et le charbon de bois169(*). Toutefois, des goulots d'étranglements sont identifiés au niveau de production et de commercialisation des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré à savoir : l'accès difficile aux matières premières de fabrication (tôles), la concurrence forte entre les fabricants, le manque de publicité, les prix de vente considérés trop élevés par la population170(*) ;

Photo 4 : Atelier de fabrication des foyers améliorés métalliques au quartier Joli Soir à Ngaoundéré

 

Source : Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 16 08 2020

Nous observons sur la photo ci-dessus un fabricant des foyers améliorés qui façonne la tôle pour fabriquer le foyer amélioré du type centrafricain.

Photo 5 : Site de vente des foyers améliorés métalliques au quartier Joli Soir à Ngaoundéré

 

Source : Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 16 08 2020

L'image ci-dessus présente les différents modèles des foyers améliorés fabriqués dans le lieu de fabrication des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré plus précisément au quartier joli-soir.

Pour que l'activité de production et de vente soit durable, quelques aspects à améliorer paraissent prioritaires. En effet, l'implication active des organisations et du gouvernement dans le mécanisme du financement est prioritaire pour assurer le développement de ce marché171(*). Il faut aussi offrir une formation qualifiée à ces producteurs de foyers améliorés172(*). Enfin, il faut l'installation des panneaux publicitaires permettant la localisation et le contact facile des fabricants de foyer amélioré173(*).

III.3.Foyers améliorés «  trois pierres » dans la ville de Ngaoundéré

À travers leur construction fermée, les foyers améliorés trois pierres permettent une réduction de la quantité de bois de chauffe par rapport aux foyers traditionnels à construction ouverte174(*). Ces foyers sont construits sur le même principe de « trois pierres » des foyers traditionnels par les femmes elles-mêmes à l'aide de matériaux disponibles localement ce contribue de manière importante à leur acceptation. Ces foyers améliorés « trois pierres » sans cheminée à un trou sont beaucoup utilisés en zone rurale, en périphérie ou banlieues. Ils sont d'une construction et d'un entretien facile, leur utilisation est très simple et leur diffusion massive est facilitée par son auto construction dont le principe consiste à combler l'espace entre les trois pierres175(*).

Tableau 1: Types des foyers utilisés pour la cuisson dans les ménages de la ville de Ngaoundéré

Type des foyers

Effectifs

Pourcentage(%)

Foyer traditionnel

36

30%

Foyer amélioré métallique

30

25%

Ganoun

26

21,66%

Foyers traditionnels et améliorés

24

20,66%

Foyer amélioré «trois pierres »

04

03,66%

Total

120

100%

Source : Deli Moussa

Il ressort du tableau que 30 % des ménages de Ngaoundéré recourent au foyer traditionnel, 25% des ménages utilisent les foyers améliorés métalliques pour la cuisson des aliments. Suivis de 03,66% des ménages qui utilisent les foyers améliorés 3 pierres et 20,66% des ménages utilisent les foyers traditionnels en complémentaire avec les foyers améliorés et 21,66% utilisent le « ganoun » pour leur cuisson.

IV. VULGARISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

L'impact des activités de l'homme sur les ressources naturelles est important à cause de l'ampleur de la pauvreté et de l'urbanisation rapide dans la ville de Ngaoundéré. Les défis à relever sont multiples : lutter contre la dégradation des sols, la préservation de diversité biologique, terrestre et maritime, l'approvisionnement durable en énergie auxquels il faut ajouter les effets néfastes ces changements climatiques. Ainsi, pour lutter contre des changements climatiques, la protection de l'environnement et la préservation de la diversité biologique passent aussi par la vulgarisation des foyers améliorés176(*). À cet effet, le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et les ONG ont minutieusement contribué à la vulgarisation desdits foyers améliorés à travers de multiples campagnes de sensibilisation et de distribution sur l'outil foyer et son utilisation177(*).

IV.1. Ministère de la Protection de l'Environnement et du Développement Durable (MINEPDED)

La zone soudano-sahélienne du Cameroun est aujourd'hui la plus touchée par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse au plan national178(*). La désertification, la dégradation des terres et la sécheresse des terres sont certes directement visibles au niveau des populations rurales que les conséquences sont avérées. Compte tenu des conséquences sur les populations (baisses de rendements agricoles et diminution des revenus monétaires et paupérisation croissante....). Le gouvernement du Cameroun a pris des mesures de la situation à travers des réformes, des stratégies, des politiques de développement, du cadre juridique et règlementaire et des institutions depuis la fin des années 1990, marquant ainsi son engagement et son profond attachement pour la lutte contre la désertification et de la dégradation des terres179(*). Par ailleurs, au Cameroun la pression sur les ressources naturelles est de plus en plus forte, que ce soit pour les terres, l'eau, le bois ou les pâturages. En dépit de ses riches potentialités, le phénomène de sahélisation et de dégradation des terres a tendance à se généraliser et touche tous les écosystèmes, même les plus humides180(*). À cet effet, le Ministère de l'Environnement, de la Protection et du Développement Durable s'attèle avec l'appui de ses partenaires nationaux et internationaux au développement, à la recherche et à la promotion des actions pratiques visant certes à préserver l'environnement, mais aussi et surtout à restaurer les écosystèmes précarisés par les dynamiques naturelles et anthropiques récentes. En outre, le Plan d'Action National de Lutte Contre la Désertification aligné à la convention des Nations-Unies sur la Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD) élaboré en 2015, constitue actuellement le cadre global de référence d'intervention et de prospective des pouvoirs publics. Il s'agit d'un précieux outil de planification stratégique et de la mise en oeuvre de la politique nationale de lutte contre la désertification dans les trois zones prioritaires les plus directement affectées par le processus de désertification, à savoir l'Extrême-Nord, l'Adamaoua, l'Ouest et le Nord-Ouest. En effet, en 2008 le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature a initié une action dans la zone prioritaire n°1 la plus touchée par le processus de désertification. Il s'agit du projet « Opération Sahel vert » lancée le 17 juin 2008 ciblant les trois régions administratives qui forment les zones soudano-sahélienne (Nord et Extrême-Nord) et soudano-guinéenne(Adamaoua)181(*) comportant trois(03) volets :

Le reboisement des sites dégradés, activité qui constitue la première manifestation réelle de la mise en oeuvre du Plan d'Action National de Lutte Contre la Désertification ;

La promotion des mesures alternatives à travers l'introduction et la vulgarisation des foyers améliorés. Cette activité a été menée dans le but de réduire la consommation de bois-énergie ;

L'organisation des campagnes de sensibilisation, d'information et de formation de tous les acteurs concernés par le processus de la désertification ;

Il est à souligner que plusieurs acteurs sont impliqués dans l'exécution du projet « Opération Sahel vert » parmi lesquels :

Les autorités administratives (Gouverneurs, Préfets, Sous-Préfets) ;

Les administrations sectorielles partenaires (MINFOF182(*), MINADER183(*), MINEE184(*), MINEPAT185(*) ) ;

Les collectivités territoriales décentralisées (communes) ;

Les structures parapubliques techniques et les institutions publiques de recherche scientifique partenaires (ANAFOR186(*)) ;

Les média (CRTV, Cameroon Tribune, l'oeil du sahel, la voix du paysan)

Les organisations internationales (GIZ187(*), ENVIROPROTECT188(*)) ;

Les organisations Non Gouvernementales (ABIOGeT189(*), CADPEN190(*))

IV.2. Organisations Non Gouvernementales (ONG)

L'introduction des foyers améliorés dans la plupart des États a été l'oeuvre des Organisations Non Gouvernementales (ONG)191(*). Celles-ci, plus proches des populations et connaissant leurs préoccupations, se sont rendues compte de la nécessité de réduire la consommation du bois de chauffe dans le cadre de la protection des écosystèmes et alléger la tâche des femmes rurales qui consacrent une part importante de leur temps à faire la cuisine et de collecter le bois à cause de l'éloignement des zones d'approvisionnement.

Dans les centres urbains, la part du budget familial consacré à l'achat des combustibles ligneux devenait de plus en plus importante192(*). Ainsi, ces ONG oeuvrant pour la plupart en milieu rural ont mis à la disposition des populations des foyers dont l'objectif premier est de réduire la consommation en bois de chauffe ; ces foyers sont conçus pour protéger le feu contre le vent, sont pour la plupart construits à l'extérieur de l'habitation en matériaux locaux (brique en argile, terre cuite), afin de tenir compte de la capacité financière des utilisateurs et de la disponibilité des matériaux. C'est à juste titre que la Fédération Luthérienne Mondiale (Lutheran World Federation en anglais), bureau de Meiganga (commune et chef-lieu du département du Mbéré dans l'Adamaoua) vient de lancer une demande de manifestation d'intérêt pour la production de supports de sensibilisation sur l'utilisation des foyers améliorés dans les régions du Nord, l'Adamaoua et le département du Lom et Djerem de la région de l'Est Cameroun. Par ailleurs, L'Adamaoua, d'après les données citées par l'organisation et établies par le HCR (Haut-Commissariat des Réfugiés), comptait, en Février 2016 :71506 réfugiés tandis que les régions du Nord (arrondissement de Touboro) et de l'Est (département de Lom et Djerem) abritaient respectivement aux mêmes dates 7154 et 90892 réfugiés de nationalité Centrafricaine. Le bois de chauffe est le combustible le plus prisé par ces populations (réfugiés), ce qui a pour conséquence directe la destruction des ressources naturelles environnantes d'après la LWF (Lutherian World Federation). À cet effet, la Fédération a encouragé la promotion de l'utilisation des foyers améliorés avec du matériel métallique et des matériaux locaux en vue de réduire la consommation du bois dans les sites aménagés et les villages hébergeant les réfugiés193(*) .

De plus, nous pouvons citer l'existence de ABIOGeT qui est une Organisation Non Gouvernementale dont l'objectif est de lutter contre la désertification et les changements climatiques, à travers la mise en oeuvre des programmes de reboisement, d'éducation environnementale et de protection des écosystèmes forestiers. Elle se veut une organisation pour la défense de l'environnement et le développement durable. Les pays dans lesquels ABIOGeT intervient sont : le Cameroun, le Canada et le Tchad et se veut être un leader national dans le choix dans les préoccupations environnementales des populations de la région soudano-sahélienne du Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier194(*). De ce fait, elle vise à maintenir un cadre de vie saine des communautés qui devront gérer durablement, efficacement et équitablement les ressources naturelles, forestières et fauniques tout en respectant les cadres juridiques nationaux et internationaux en matière de gestion durable des ressources naturelles.

La mission d'ABIOGeT est de contribuer en collaboration avec tous les partenaires, à l'efficacité des interventions en matière de gestion durable des ressources naturelles dans sa zone d'intervention. Par les compétences acquises et développées après des nombreuses années d'expérience, la mission ABIOGeT est axée sur la promotion des solutions innovatrices, susceptibles de répondre aux aspirations de nos groupes bénéficiaires et des attentes de nos différents partenaires. Ainsi, pour aborder cette problématique et essayer d'y apporter sa contribution, ABIOGeT encourage l'usage des fours améliorés dans le but de réduire non seulement la consommation du bois de feu, mais aussi la destruction des formations ligneuses déjà fragiles. Les mesures prises sont entre autre : la promotion des foyers améliorés et la sensibilisation des populations à l'utilisation d'autres sources d'énergies alternatives. Les résultats obtenus lors de leurs menaces des tests de cuisine contrôlés ont révélé que l'utilisation des fours ou foyers améliorés permet non seulement de réduire de 50% plus les budgets des ménages affectés à l'achat du bois de chauffe mais aussi d'économiser les temps consacré par les femmes et les enfants à la collecte de ce bois en forêt en cuisson permettant ainsi d'éviter les risques de brûlure des femmes et des enfants, d'incendie et des maladies causées pendant l'activité de cuisson faite sur les fours traditionnels à ciel ouvert195(*).

Parmi les fours que ABIOGeT propose aux populations, le modèle dit « Bangui ou Centrafricain » fabriqué à base des feuilles de tôle métallique et le foyer appelé « trois pierres améliorés » construits avec la terre battue, réduisent de 50% voire plus, la consommation du bois de chauffe par rapport au four traditionnel trois pierres à ciel ouvert utilisé depuis la nuit des temps par les femmes196(*). Malheureusement, beaucoup de ménages continuent d'utiliser les fours traditionnels, soit à cause des faibles revenus ne leur permettant pas d'acquérir un four amélioré, soit à cause de la méconnaissance des risques socioéconomiques et environnementaux de l'utilisation des foyers traditionnels « trois pierres »197(*).

V. UTILISATEURS DES FOYERS AMÉLIORÉS A NGAOUNDÉRÉ

Les principaux utilisateurs des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré sont les ménages, les restaurants et autres (cantines scolaires, les hôpitaux).

V.1.Les ménages

Les ménages au Cameroun en général et de la ville de Ngaoundéré en particulier sont les principaux utilisateurs des foyers traditionnels et des foyers améliorés pour satisfaire leurs besoins énergétiques. La quasi-totalité des ménages en milieu rural utilise le bois de chauffe et le charbon de bois comme principale source d'énergie domestique dans les foyers dits « classiques ». Dans le milieu rural de la ville de Ngaoundéré, la majorité population utilise le foyer traditionnel pour la cuisson des aliments. En effet, cette forte utilisation s'explique par la disponibilité de bois de chauffe, la pauvreté de la population, la mauvaise appréciation de l'acceptabilité des nouveaux fourneaux aussi bien au niveau du ménage que par les habitudes culinaires198(*).

Toutefois, en milieu urbain la population a adopté l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré et cette utilisation des foyers améliorés est déjà dynamique dans cette ville car la population est consciente des enjeux environnementaux, économiques et sociaux de l'utilisation des foyers améliorés. Par ailleurs, la grande majorité des femmes considère que l'approvisionnement en bois de chauffe constitue un grave problème pour le milieu et que ce problème est voué à s'aggraver dans le futur raison pour laquelle certains ménages ont adoptés l'utilisation de foyers améliorés et nombreux en possèdent deux (02). En plus, la motivation principale des ménages pour l'achat d'un foyer amélioré provient de l'exemple du voisinage qui en utilise199(*). Le transfert de l'expérience vécue par les possesseurs de foyers améliorés semble donc une voie appréciée et convaincante. La décision d'acquisition des foyers améliorés provient dans la plupart des cas des femmes car étant cuisinières, elles maitrisent les types des foyers qui permettent d'améliorer leur condition socio-économique. En outre, peu des ménages utilisent un foyer traditionnel en complément au foyer amélioré sinon, c'est surtout à cause du nombre élevé de plats à préparer avec utilisation de grandes marmites.

Toutefois, les ménages non-utilisateurs de foyer amélioré ont des arguments valables pour garder leur foyer traditionnel. Pour eux, le foyer traditionnel donne la possibilité de cuire plus des plats et des grandes marmites mais trouvent que la consommation du bois de chauffe est trop élevée et qu'ils produisent aussi trop des fumées200(*).

V.2.Les restaurants

Hormis les ménages, les restaurants sont aussi les utilisateurs des foyers améliorés dans la ville Ngaoundéré. La majorité des restaurants sont dirigés par des femmes et celles-ci utilisent les foyers améliorés métalliques. En fait, certaines femmes transportent les foyers améliorés de leur lieu d'habitation pour leur restaurant afin d'exercer leurs activités car ces foyers sont moins consommateurs de bois de chauffe et produisent moins de fumée et ont aussi un effet positif sur leur santé sans oublier le pouvoir économique qu'ils procurent201(*). Il existe une différence entre les ménages et les restaurants dus aux spécificités de ces derniers : grand nombre de repas à préparer, diversité des plats à cuire au même moment, temps limité pour préparer ou réchauffer les plats, d'où l'utilisation dans certains restaurants du gaz en complémentaire et des  ganouns à fil forgé202(*). À cet effet, une restauratrice affirme : « j'utilise le foyer amélioré en complément des autres foyers parce que le foyer amélioré me permet de préparer la sauce et le foyer traditionnel me permet de préparer avec les grosses marmites dans mon restaurant203(*) ». En plus, les foyers améliorés sont aussi utilisés dans les cantines scolaires, les hôpitaux.

En somme, il était question pour nous de présenter les différents types de foyers utilisés dans la ville Ngaoundéré. À l'analyse faite, il ressort que l'utilisation des foyers ne date pas d'aujourd'hui car nos ancêtres préhistoriques ont utilisé le foyer ouvert à bois qui ont donné naissance à des nouvelles technologies de cuisson comme les fourneaux à gaz, à pétrole et à électricité ainsi que les foyers améliorés. Dans la ville de Ngaoundéré, les populations font usage de plusieurs types de foyers pour la cuisson des aliments dont les foyers traditionnels, les foyers améliorés pour la cuisson des aliments. Par ailleurs, l'introduction des foyers améliorés par la population ont des impacts sur le plan social, économique et environnemental dans la ville de Ngaoundéré.

CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

De nos jours, la ville de Ngaoundéré est confrontée à des nombreux défis en matière de changement climatique, d'énergie et d'économie durable. La plupart des habitants en milieu urbain et en milieu rural utilisent pour la cuisson de leurs aliments la biomasse ligneuse principalement le bois-énergie dans les foyers dits « traditionnels ». Cette pratique induit une forte pression sur les ressources forestières, les risques sanitaires dus à l'exposition aux fumées générées par la combustion de la biomasse. Pour remédier à ces maux, l'utilisation des foyers améliorés est fortement encouragée depuis quelques années dont la promotion permet d'améliorer la qualité de l'intérieur, de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'alléger la charge de travail quotidien des femmes, de diminuer les dépenses des ménages pauvres consacrés à l'énergie et de créer les emplois pour les fabricants desdits foyers. Dans ce chapitre, il est question de montrer l'impact social et économique de l'utilisation des foyers améliorés et ensuite d'évaluer l'impact environnemental de l'usage des foyers améliorés.

I. IMPACTS SOCIAL ET ÉCONOMIQUE DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

L'évolution des foyers améliorés au Cameroun et plus précisément dans la ville de Ngaoundéré a joué un rôle fondamental dans l'amélioration des conditions sociales et économiques des populations. Le foyer amélioré est une technologie qui permet de préserver la santé, de réduire les dépenses allouées pour l'achat de bois-énergie, de réduire le temps consacré à la cuisson et constitue une source importante de revenu pour les fabricants des dits foyers204(*).

I.1.Impact social de l'utilisation des foyers améliorés

L'impact social de l'utilisation des foyers améliorés concerne la réduction de la quantité de bois de chauffe et du temps mis pour la récolte, et enfin le gain de temps de cuisson par rapport aux foyers traditionnels.

I.1.1.Préservation de la santé des populations

La plupart des ménages aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain brûle le bois-énergie dans des foyers « inefficaces »205(*), gourmands en ressources ligneuses et émettant de grandes quantités de gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone et des particules fines. Ces gaz ont des effets néfastes négatifs sur la santé puisqu'ils sont sources des maladies diverses pour des personnes exposées (dommages respiratoire, cardiaque et oculaires). Les foyers classiques se présentent aussi comme les principaux facteurs de la dégradation de la santé des populations. En effet, la question des risques pour la santé liée à l'utilisation des foyers classiques est cruciale pour les ménages ruraux qu'urbains. La fumée dégagée par ce foyer est source soit des maladies (irritation des yeux, toux, rhumes, grippes et maux de tête.) soit à des mauvaises odeurs qui imprègnent les habits et les vêtements206(*). Raison pour laquelle Céline, échantillon d'enquête lors de la descente sur le terrain, nous affirme qu': « il faisait trop chaud dans ma cuisine, et la fumée qui provenait de la combustion de tout ce charbon, pendant des heures, chaque jour, nous brûlait les yeux provoquant les problèmes pulmonaires207(*) ». En plus, la plupart des femmes ont mentionné la toux provoquée par la respiration des cendres (la poussière du foyer) au moment de l'allumage, lorsque l'utilisatrice approche le visage très proche du foyer pour souffler sur les brindilles afin de les enflammer. L'utilisation des foyers traditionnels est une source des cicatrices, brûlures sur les jambes provoquées par la proximité des flammes quand elles s'accroupissent devant le foyer pour surveiller la cuisson208(*).

L'introduction des foyers améliorés dans les ménages a ainsi permis une amélioration de la santé de population de la ville de Ngaoundéré. Car, les utilisatrices témoignent l'importance de l'utilisation des foyers améliorés au niveau des ménages par la baisse de la quantité de fumée rejetées dans la cuisine209(*). Les foyers améliorés sont plus propres et dégagent moins de fumée que le foyer traditionnel raison pour laquelle certaines femmes apprennent elles-mêmes à construire les foyers améliorés « 3 pierres » afin de réduire les risques causés par ces fumées sur elles et surtout pour les enfants210(*). Ce dispositif forgé de manière artisanale à l'aide du métal généralement de récupération produit moins de fumée vecteur des maux tête, toux, irritation des yeux, asthme, affaiblissement de la vue.

I.1.2.Réduction de la quantité de bois de chauffe et du temps mis pour la récolte

L'utilisation des foyers améliorés permet la réduction de temps de récolte de bois de chauffe et les risques qui en découlent de celui-ci. Dans le milieu rural de la ville de Ngaoundéré, le bois de chauffe est majoritairement collecté que vendu, collecte qui est un travail des femmes et leurs enfants. Souvent, ce sont des enfants qui accompagnent leurs mères avec le pousse-pousse et certains le font à pied. Le bois de chauffe est collecté dans la brousse et le temps mis pour ladite collecte est environ de deux à trois heures. En plus, l'approvisionnement se fait sur de longues distances (environ 10 à 15km) à cause de la rareté de bois de chauffe et l'éloignement de la zone de coupe de bois de chauffage s'explique par la croissance des besoins en bois-énergie suite à la croissance démographique qu'a connue la ville de Ngaoundéré depuis quelques décennies. Enock lors de notre enquête affirmait :211(*)

Le grand matin comme dans l'après-midi, les femmes sont accompagnées communément de leurs enfants pour aller collecter le bois de chauffe sur de longues distances engendrant des conséquences considérables comme la fatigue générale, les blessures par hache ou machette, les morsures de serpents, les maux de tête et/ou de cou à cause de charge trop lourdes.

La collecte du bois de chauffe dans ces conditions est pénible et demande assez d'énergies physiques car le récolteur dépense doublement d'énergies d'abord à cause de la distance à parcourir, ensuite le temps qu'il consacre à la récolte du bois de chauffe.

Alors, l'avènement du foyer amélioré a permis d'atténuer les conditions sociales difficiles des ménages. En effet, l'introduction de foyer amélioré a permis la réduction considérable du temps de récolte de bois de chauffe et la réduction des risques qui découlent de la collecte dudit bois car plus de la moitié de catégorie des récolteurs ne parcourent plus des longues distances comme avant puisque « ce nouveau matériel ne nécessite pas trop de bois212(*) ».

Quant aux risques liés à la récolte du bois, les collecteurs de bois ont mentionné que les foyers améliorés ne changent pas la nature de ces risques comme l'abattage et le débitage d'un arbre qui comportent toujours le même risque de se blesser avec la machette ou la hache213(*). La différence des risques entre « avant » et « maintenant » est plutôt due à une faible exposition de ceux-ci suite à la diminution de la fréquence de récolte (elle-même due à la réduction du besoin en bois).

En comparant le foyer traditionnel et le foyer amélioré, nous constatons que les distances n'ont pas changé avec l'adoption de ce dernier. La fatigue de transport étant la même, seule sa fréquence a diminué à cause de la réduction du besoin en bois de chauffe214(*). Nous notons également une diminution considérable des maux de cou ou maux de dos215(*). En effet, la réduction du besoin en bois de chauffe permettant de transporter les fagots les plus petits et la réduction de fréquence de transport ont permis une nette amélioration de la santé des récolteurs. Toutefois, la fabrication et la distribution des foyers améliorés réduisent l'exposition des femmes et des filles à toutes formes de violences sexuelles en limitant leur dépendance au ramassage de bois216(*).

I.1.3.Gain de temps de cuisson par rapport au foyer traditionnel

L'impact de l'usage de foyers améliorés sur la vie des ménages n'est pas connu seulement à travers la réduction de temps de récolte de bois, de la préservation de la santé mais aussi à travers la réduction de temps de cuisson. Le comportement des ménages possédant un foyer amélioré est un élément crucial pour l'identification de l'impact de l'usage de foyers améliorés dans la réduction de temps de cuisson. En effet, le foyer amélioré est susceptible de modifier l'emploi du temps des membres d'un ménage en réduisant le temps nécessaire à la cuisson des repas. Ainsi, le temps libéré peut être consacré à d'autres activités génératrices de revenu.

Tableau 2 : évolution des avantages liée à l'utilisation des foyers améliorés

Évolution

Réduction

Stagnation

Augmentation

Total

Foyer amélioré et temps d'allumage

77,80%

9,80

12,40%

100%

Foyer amélioré et le temps de cuisson

89,70%

3,80%

6,50%

100%

Foyer amélioré et facilité à l'utilisation

42,80%

23,50%

33,80%

100%

Foyer amélioré et durabilité

27,60%

12%

60,46%

100%

Source : Deli Moussa

Le graphique ci-après montre l'évolution liée à l'utilisation des foyers améliorés, les ménages apprécient la réduction du temps de cuisson (90%), celle de l'allumage (78%), sa plus grande durée de vie (60%), sa meilleure facilité d'utilisation n'est pas nécessairement acquise puisque 43% la contestent.

I.2.Impact économique de l'usage du foyer amélioré

L'impact de l'utilisation du foyer amélioré sur le plan économique est observable par les ménages des milieux ruraux et urbains de la ville de Ngaoundéré. Ainsi, l'avènement des foyers améliorés va permettre l'implication des savoirs locaux contribuant à la création d'emplois locaux aux artisans fabricants desdits foyers et participer aussi à la lutte contre la pauvreté et à l'épargne (si le bois est acheté) réalisé grâce à la baisse des besoins en bois-énergie217(*).

I.2.1.Intériorisation du foyer amélioré dans le métier d'artisan et création d'emplois

La grande quantité de production des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré explique la forte demande de population urbaine pour cette nouvelle technologie de cuisson poussant les forgerons à répondre promptement à leur production massive tout en donnant l'opportunité à plusieurs jeunes sans emploi d'exercer un métier. Ces forgerons sont majoritairement des hommes âgés de 35 ans à 40 ans et des jeunes venant des divers horizons, sans emploi se sont lancés dans la fabrication des foyers améliorés métalliques afin de « gagner leur vie »218(*). Ceux-ci sont au nombre de 10 dans leur ateliers disposant des savoirs destinés à la fabrication des foyers améliorés de type métalliques à base de métal, de tôle recyclée ou d'ancien fûts219(*).

Dans la ville de Ngaoundéré, nous nous sommes entretenus avec certains forgerons qui depuis près de 10 ans exercent ce métier et ces derniers ne fabriquaient que des houes, des pelles, des haches, des ganouns, et quelques foyers améliorés220(*). La dynamique de la production des foyers améliorés explique la forte demande de la population et cela leur permet d'accroitre leur bénéfice par rapport aux années antérieures. Ces forgerons ne sont pas reconnus par le gouvernement mais payent les impôts à l'Etat. Depuis la croissance de la demande des foyers améliorés, plusieurs modèles sont développés par ces forgerons et sont fabriqués localement assurant ainsi la pérennité de l'initiative. Cependant, le métier de forgeron est tout à fait ouvert à tous à présent du fait qu'on ne retrouve pas seulement des personnes qui sont issues de la lignée pure des forgerons : C'est à juste titre qu'un forgeron enquêté affirme : « il y a de cela deux ans que j'exerce dans le métier de forgeron ; la demande de foyer était grande et la main d'oeuvre pour la fabrication était moindre. C'est ainsi que j'ai été recruté de même plusieurs personnes de cette localité. Aujourd'hui, nous avons plus de non lignée forgeron que de forgeron pure ». Alors, le forgeron n'est plus un domaine assigné ; il est devenu un domaine ouvert à tous.

Figure 2 : Estimation de fabrication mensuelle des foyers améliorés métalliques par les fabricants dans la ville de Ngaoundéré

Source : Deli Moussa

Sur 10 forgerons interrogés, 43,8% fabriquent moins de 30 foyers améliorés par mois, 25% fabriquent de 30 à 60 foyers et 12,5% fabriquent 60 à 150 foyers améliorés et 6,2% fabriquent 200 à 300 foyers améliorés.

I.2.2.Foyers améliorés et les conditions de femme dans la ville de Ngaoundéré

Les femmes sahéliennes rurales jouent un rôle important dans les questions de la préservation de l'environnement et des ressources naturelles de même dans la promotion du développement durable221(*). Plusieurs activités sont exercées par celles-ci et sont considérées comme certaines causes de la dégradation de l'environnement telles que : le prélèvement de bois de chauffe, l'agriculture sur brulis etc. Le surplus de travail domestique, l'exode des hommes, l'augmentation des naissances, la pauvreté, le manque de nourriture rendent les conditions féminines pénibles222(*). En effet, les conditions des femmes dans la ville de Ngaoundéré sont très pénibles dans le milieu rural à cause du temps qu'elles consacrent à la recherche du bois de chauffe, le temps de cuisson pendant la saison de pluie les empêchant aussi d'exercer d'autres activités génératrices des revenues. Toutefois, avec l'avènement des foyers améliorés, il y a changement considérable dans leur emploi du temps et dans le développement des activités223(*).

La femme sahélienne a toujours été cette femme à « plusieurs casquettes » qui se trouve pratiquement dans toutes les activités sociales à savoir : les tâches ménagères, l'agriculture, le commerce ainsi que dans la fonction publique et il est souvent difficile pour elle de gérer tous ces travaux dans la simplicité. La collecte du bois de chauffe demande par exemple une dépense énergétique excessive car les femmes parcourent des longues distances et des heures pour cette activité. Au terme de cette collecte, elles s'avèrent pratiquement épuisées et ne parviennent plus à exercer d'autres activités génératrices des revenus raison pour laquelle une commerçante de bil-bil interviewée nous affirmait que: « l'utilisation du foyer traditionnel trois pierres me prend assez du bois dans ma cuisson de bil-bil ; je suis obligée de dépenser chaque fois 2000 Fcfa pour l'achat du bois. Mais avec le foyer amélioré trois pierres, j'arrive à épargner 1000Fcfa de frais destinés à l'achat de bois »224(*).

Ainsi, l'utilisation des foyers améliorés amorce un sourire aux lèvres des femmes car certaines disposent des connaissances en matière de construction des foyers immobiles dans les coins de cuisines. Le foyer amélioré est considéré comme une diminution de la pénibilité et en même temps génératrice des revenus et des petits métiers pour les artisans. En donnant la possibilité d'obtenir une part équitable des bénéfices provenant de la participation à la production passant par la commercialisation et à la diffusion des foyers, on leur donne aussi un pouvoir économique.

Figure 3 : Proportion d'avantages socioéconomiques d'utilisation des foyers améliorés par les ménages de la ville de Ngaoundéré

Source : Deli Moussa

Selon le graphique ci-après, l'argument de la moindre consommation de bois de chauffe pour promouvoir les foyers améliorés des ménages est le plus souvent employé avec 64%, suivi de la propreté à 24% puis la cuisson rapide à 10% et enfin de l'allumage facile à 2%.

II. ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS

L'impact de l'homme sur les ressources naturelles est important du fait de l'ampleur de la pauvreté notamment dans les zones rurales et de l'urbanisation rapide. Lutter contre la dégradation des sols, la préservation de la diversité biologique et l'approvisionnement en bois-énergie sont les principaux défis à relever dans cette région à écologie fragile comme la ville de Ngaoundéré.

II.1. Dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré

La dégradation de l'environnement a attiré l'attention du monde entier et des mesures d'atténuation ont été mises en place. La dégradation de l'environnement peut se définir comme la détérioration de l'environnement par l'épuisement des ressources naturelles telles que l'eau, le sol et l'air, y compris l'écosystème, l'intrusion de l'habitat, l'extermination de la faune et la pollution environnementale225(*). C'est aussi un changement apparent dans l'environnement jugé indésirable ou pernicieux ; elle désigne aussi un processus qui réduit ou détruit la capacité des terres pour la production agricole, végétale, animale et pour la production forestière226(*). En effet, elle résulte des activités humaines où elle est un phénomène naturel aggravé par l'effet des activités humaines. Cette dégradation environnementale peut entrainer une détérioration ou pollution plus ou moins importante d'une ou de plusieurs des fonctions essentielles de l'environnement.

II.1.1.Causes de la dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré

La dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré est causée par plusieurs facteurs dont la surpopulation en est très certainement l'une des causes principales227(*). Une plantation forestière basée dans la ville de Ngaoundéré, faisant objet du domaine privé de l'État vient d'être envahie par la population locale, par les entreprises privées et par les structures étatiques228(*). Par ailleurs, la réserve forestière de la ville de Ngaoundéré a été créée le 03 juin 1947 sous l'instruction de l'État du Cameroun en vue de résoudre le problème écologique que connaissent les régions septentrionales. Trois mille (3000) ha de plantation forestière était attribués à Ngaoundéré, aujourd'hui elle ne fait que l'ombre d'elle-même car L'espace vert créé dans le passé a été détruit au profit des quartiers spontanés tels que Mbibakala, Hossere et Onaref229(*).

L'extraction du bois de chauffe semble être la principale cause de la dégradation des forêts au Cameroun général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier. On estime que dans les zones rurales, les populations auto-consomment annuellement environ 4 millions de bois de chauffe qu'elles collectent directement dans les formations végétales environnantes230(*). Par ailleurs, la majeure partie des populations de la ville de Ngaoundéré utilise le bois-énergie, soit sous forme de buches, soit sous forme de charbon de bois pour sa consommation ménagère.

En plus, avec le développement de la ville les lieux de coupe de bois de chauffe se sont éloignés progressivement ; les plus proches gisements importants se trouvent désormais à une vingtaine de kilomètres, la presque totalité des reboisements de la « réserve » a disparu231(*). Chacun participe, par prélèvements occasionnels qu'il fait au cours de ses déplacements, à la dégradation de la végétation de l'espace périurbain. La végétation ligneuse a disparu, coupée pour le bois de chauffe ou au moment de la construction des habitations232(*). Les habitants des villages ont fait du commerce de bois de chauffe une source importante de revenus puisqu'ils le vendent aux abords des routes et dans les quartiers de la ville.

II.1.2.Effets de la dégradation de l'environnement dans la ville Ngaoundéré

La dégradation de l'environnement est l'une des problèmes qui acculent la planète en ce moment. Ces fléaux sont causés par divers facteurs, de plus ils affectent les fonctions de base de l'écosystème à l'instar de la pérennité de toutes formes de vie, des ressources et menace même l'existence humaine car ont des effets néfastes sur la santé de tout être vivant. De plus, cela entraine un déséquilibre de l'écosystème comme la disparition de nombreuses espèces animales et végétales qui ont le plus souvent une place cruciale dans le maintien du bon ordre environnemental. En plus, les effets conjugués de la pression anthropique croissante sur les ressources naturelles et des conditions climatiques sévères engendrent des dysfonctionnements de l'écosystème. Ces effets conduisent à la régression des massifs forestiers, à la diminution de la disponibilité des ressources naturelles et source de pollution et à la dégradation des parcours et des sols, pouvant engendrer la désertification.

De même, l'urbanisation anarchique à Ngaoundéré a entrainé le recul des formations végétales233(*). En effet, le cas de la « réserve » forestière qui est aujourd'hui en voie de disparition bien qu'officiellement déclarée domaine privé de l'État234(*). La situation est d'autant plus alarmante que même les essences à usage multiples qui fournissent notamment des fruits, des remèdes aux populations locales ne sont pas épargnés235(*) Du fait de sa géolocalisation en milieu soudano-sahélien, la ville de Ngaoundéré est exposée aux effets extrêmes du changement climatiques. Face aux effets de la dégradation de l'environnement, l'État Camerounais à travers le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable(MINEPDED) et en collaboration avec certains organismes ont mis en évidence des politiques permettant de remédier le problème environnemental. Afin de préserver le couvert végétal et assure l'adéquation entre la demande en bois-énergie et l'offre, des mesures suivantes ont été mises sur pied :

La politique de reboisement ;

La sensibilisation des populations ;

La mise en place des politiques énergétiques qui favoriseraient la transaction vers l'économie des quantités de bois-énergie utilisée dans la cuisson des aliments à l'occurrence des foyers améliorés236(*).

II.2.Utilisation du foyer amélioré et gestion environnementale dans la ville de Ngaoundéré

L'utilisation des foyers améliorés valorise la gestion de l'environnement grâce à la réduction de la quantité du bois-énergie utilisée pour la cuisson des aliments et la réduction de la pollution de l'air du à la consommation de ce bois de chauffe.

II.2.1.Réduction de la consommation du bois-énergie

La réaction comportementale face à l'introduction d'un nouveau dispositif dans un ménage est importante. Le meilleur rendement du foyer amélioré permet à la personne chargée du repas d'économiser en ressource bois-énergie237(*). La quantité de bois de chauffe que le ménage ou le cuisinier était habitué à réserver à la cuisson d'un repas n'étant plus totalement utilisée, il devient possible d'utiliser le reste pour la cuisson d'un autre repas238(*). De même, dans les ménages urbains où les combustibles s'achètent, l'économie de bois de chauffe à travers l'utilisation des foyers améliorés est nécessaire pour améliorer les conditions socio-économiques des ménages.

Par ailleurs, l'environnement est plus menacé avec l'utilisation du foyer traditionnel. En effet, la population adoptant encore ce type de foyer consomme une grande quantité de bois de chauffe pour la cuisson engendrant l'extinction de certaines espèces en voie de disparition. La quantité de bois de chauffe consommée par semaine avec le foyer traditionnel contribue à la détérioration des ressources naturelles puisque l'utilisation du bois de chauffe via le foyer traditionnel est consommatrice d'énormes ressources et ne permet pratiquement pas un développement durable de l'environnement de la ville de Ngaoundéré239(*). Toutefois, de par leur construction fermée, les foyers améliorés permettent une réduction considérable de la quantité de bois-énergie nécessaire par rapport aux foyers traditionnels à fabrication ouverte. Certains de ces foyers améliorés sont construits par les femmes elles-mêmes et à l'aide de matériaux disponibles localement. La construction est basée sur le même principe de « trois pierres » des foyers traditionnels, ce qui contribue de manière importante à leur acceptation. Par la réduction des besoins en bois-énergie, les femmes et les familles paysannes gagnent du temps qu'ils peuvent investir dans des activités génératrices des revenus telles que la culture des légumes, l'élevage d'animaux ou la transformation des récoltes240(*). Les foyers améliorés en économisent à moitié de combustibles par rapport au foyer traditionnel réduisant ainsi les dépenses en combustibles tout en limitant la dégradation du couvert forestier et contribuant à réduire le temps de collecte de bois par les femmes et les enfants évalués de trente à quatre-vingt-dix minutes.

Tableau 3 : dépense consacrée (en FCFA) par semaine à l'achat de bois de chauffe depuis l'utilisation des foyers améliorés

Montant

Effectifs

Pourcentage

500-1000

60

50%

1000-2000

30

25%

Plus de 2000

20

16,66%

Aucune réponse

10

8,33%

Total

120

100%

Source : Deli Moussa

En plus, le principal impact écologique direct est la disparition quasi-totale de la végétation naturelle et artificielle sur des grandes surfaces241(*). Cet impact est de longue durée, d'étendue régionale, d'une forte intensité, son importance est majeure. Les prélèvements du bois (coupe abusive du bois-énergie dans les savanes et les stockages de bois frais), présentent une incidence immédiate sur la disparition du couvert végétal de la ville de Ngaoundéré242(*). Les faits sont évidents dans les zones périurbaines où le couvert végétal naturel a pratiquement disparu243(*).

Les acteurs constitués de bucherons, des agriculteurs et les ménages coupent du bois-énergie à diverses fins : le bois de chauffe, le charbon de bois, l'intensification de l'agriculture, la pharmacopée traditionnelle, la construction des maisons et le bois d'oeuvre etc.)244(*). Certes, ces pratiques leur fournissent des revenues importantes mais l'impact de ces coupes sur la végétation est très dangereux pour la survie de la biodiversité, la structure de la végétation et le changement climatique de la ville de Ngaoundéré245(*). La dynamique régressive du couvert végétale de la ville de Ngaoundéré s'exprime également en termes d'éloignement progressif des zones d'exploitation du bois-énergie. C'est à juste titre que la Délégation Régionale de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable de l'Adamaoua lance chaque année une la campagne de sensibilisation pour l'utilisation des foyers améliorés (métalliques, argiles, briquettes) dans la ville de Ngaoundéré dans le but de réduire la consommation du bois-énergie246(*).

II.2.2.Lutte contre la pollution

Près de la moitié de la population mondiale utilise la biomasse pour la cuisson des aliments. En effet, la biomasse sous la forme simple (bois) est l'énergie utilisée en Afrique centrale en général et au Cameroun en particulier. À cet effet, l'utilisation de la biomasse à des conséquences considérables sur la santé ainsi que sur l'environnement à Ngaoundéré car l'exposition à la pollution de l'air intérieur par la fumée de bois de chauffe à des nombreux effets négatifs sur la santé de la population de la ville de Ngaoundéré. L'utilisation de cette biomasse se fait majoritairement par l'utilisation des foyers inefficients « trois pierres » qui ont des conséquences néfastes sur la santé et l'environnement247(*). Face à ces nombreuses conséquences, les foyers de cuisson améliorés peuvent faire toute la différence.

Les foyers améliorés ont permis de réduire la pollution de l'air intérieur et des conséquences négatives sur la santé et l'hygiène de la population de la ville de Ngaoundéré car plusieurs familles prennent conscience des dangers de la pollution de l'air intérieur et la nécessité pour elle de les améliorer en cuisinant dans un environnement moins pollué et plus aéré (en plein air par exemple). Certaines femmes ont signalé que les membres de leur famille avaient des problèmes des yeux et le nez qui coulait lorsqu'elles faisaient la cuisine mais avec l'utilisation des foyers améliorés, ils ont vu une nette amélioration par rapport à la précédente248(*). C'est à juste titre que Fadi Mbabou249(*), échantillon de notre population d'enquête lors de la descente sur le terrain nous affirme que :

L'un des atouts majeurs des foyers améliorés pour moi, c'est la possibilité d'avoir un contrôle visuel de la puissance du feu et de l'adopter facilement. Cela m'épargne également en tant que maman de la fumée. Les problèmes de brûlure sont aussi moins fréquents. Il faut également préciser qu'ils ne noircissent pas trop des marmites et leurs couvercles.

Les foyers améliorés permettent de réduire la pollution intérieure ainsi que des émissions de monoxyde de carbone et autres particules fines. Cela permet aussi un plus grand confort et réduit le nombre de maladies associées.

En somme, la diffusion et l'adoption des foyers améliorés par la population de la ville de Ngaoundéré à certains impératifs, participent à l'amélioration des conditions sociales économiques de leur vie et à la préservation de l'environnement de cette ville. Par ailleurs, sur le plan social, les foyers améliorés procurent un gain de temps aux populations tant dans la collecte du bois de chauffe que dans la cuisson de repas. Ils contribuent également à améliorer la santé de leurs utilisateurs grâce à la baisse des quantités de fumée rejetée dans la cuisine. Sur le plan économique, les foyers améliorés participent à la lutte contre la pauvreté, à l'épargne (si le bois est acheté) réalisée grâce à la baisse des besoins en bois-énergie et la création d'emplois locaux pour les artisans fabricants desdits foyers. Et sur le plan environnemental, ils participent à la lutte contre le réchauffement climatique et la désertification à travers la réduction de la pollution de l'air et de la déforestation. Malgré l'impact de l'usage des foyers améliorés, son adoption et utilisation restent faible dans la ville de Ngaoundéré à cause de l'ignorance de population sur dégradation du couvert végétal, du contexte social, des habitudes culinaires locales, des traditions et des marmites.

CHAPITRE IV : DÉFIS DE L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ ET PERSPECTIVES

Malgré les nombreux avantages de l'usage des foyers améliorés sur le plan environnemental et socioéconomique, le taux d'adoption et de l'utilisation des foyers améliorés dans le milieu urbain et rural au Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier reste faible250(*). Les initiatives de vulgarisation des foyers améliorés auprès des populations du sahel qui ont été engagées depuis les années 90 n'ont pas permis sa large diffusion dans toutes les régions du Cameroun raison pour laquelle les résultats ont été très en deçà des attentes avec un taux d'adoption de 8,5%251(*). Les ménages continuent à utiliser les foyers traditionnels « trois pierres » pour leur besoins de cuisson252(*) et cela est motivé par plusieurs facteurs(le manque d'instruction, les tabous et les pratiques culinaires.) qui constituent des barrières de l'adoption des foyers améliorés par les ménages aussi bien ruraux qu'urbains au Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier. Pour mieux cerner ce chapitre, il sera important pour nous de présenter dans un premier temps les facteurs qui freinent l'adoption des foyers améliorés par la population et en second donner quelques perspectives en faveur de l'usage généralisé dans la ville de Ngaoundéré.

I. FACTEURS LIMITANT L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

Plusieurs raisons ont été évoquées par la majorité de la population enquêtée lors de notre descente sur le terrain pour expliquer le faible taux d'adoption des foyers améliorés par les ménages de la ville de Ngaoundéré.

I.1. Facteurs d'ordre culturel

La culture élément qui touche tous les domaines de la vie humaine En effet, il existe une pluralité de culture en Afrique en général et au Cameroun en particulier à l'instar de la diversité linguistique, la diversité religieuse, la diversité des us et coutumes et la diversité artistique dans laquelle se trouve l'art culinaire. Ainsi, les habitudes et les préférences culinaires des populations viennent influencer l'utilisation des foyers améliorés au Cameroun en général et de la ville de Ngaoundéré en particulier.

I.1.1. Habitudes et préférences culinaires

Au Cameroun tout comme en Afrique, les pratiques culinaires et alimentaires ont une histoire253(*). En effet, loin d'être figée par la coutume ou les habitudes du foyer, le choix des produits, les recettes, les tours de main, les savoirs et les savoir-faire de la cuisinière connaissent des évolutions lentes ou accélérées. Ce sont parfois les produits qui se substituent les uns aux autres, les noms qui gardent trace des pratiques abandonnées, des métissages culinaires qui s'opèrent, des techniques ou des recettes qui circulent d'une région à une autre, des préparations dont la signification sociale se transforme, des patrimoines qui s'élaborent en fonction d'enjeux nouveaux254(*).

La cuisine est la partie intégrante de la culture d'un peuple255(*). En effet, la maitrise du feu par Homo erectus il y a environ 400.000 ans a permis à des nombreux aliments toxiques ou indigestes à l'état cru de devenir de combustibles256(*) augmentant ainsi la palette des saveurs tout en inventant la cuisine et à partir de là, l'être humain peut rôtir, cuire à l'étouffée ou bouillir les aliments, les assaisonner avec les herbes aromatiques. À partir du Néolithique, le chasseur-cueilleur peut devenir éleveur ou cultivateur. À partir de la culture des céréales, le cuisinier peut créer une cuisine plus élaborée qui permet la confection de galettes, bouillir, soupes, pain, bière257(*). Par ailleurs, la cuisine est le ventre, la source d'énergie de la maison.

Une cuisine fonctionne comme une centrale thermique qui transforme des ressources naturelles en une énergie indispensable à la vie. Le foyer, cette source principale d'alimentation en énergie dans chaque ménage, produit de la chaleur pour préparer la nourriture. De ce fait, il a besoin d'être alimenté en énergie sous forme de combustible et de travail des femmes. La cuisine est porteuse, plus que toutes les autres pièces, d'un contenu émotionnel : non seulement les normes culturelles et les tabous déterminent souvent la forme du foyer ou le choix de la nourriture mais détermine aussi le travail dans la cuisine elle-même. Chez certaines ethnies, les femmes sont interdites de cuisiner pendant la menstruation ; chez d'autres, les hommes n'ont pas d'accès à la cuisine. Dans certaines cultures le foyer est sacré  et d'autres le cachent dans un coin sombre258(*). Pour chaque peuple, dans chaque zone climatique et géographique, il existe des types des foyers, des cuisines, des habitudes culinaires et alimentaires différentes mais ce sont toujours les femmes (les gardiennes de feu) qui s'y activent259(*). Les femmes ont cependant de tout temps appliqué une technique élémentaire pour réduire la consommation de bois de chauffe par la technique de ralentissement de la combustion en s'abritant du vent derrière un mur ou en utilisant un morceau de poterie (ou de tôle) pour masquer les espaces entre les trois pierres260(*).

Cependant, on peut aussi rapidement réduire l'allure du feu en retirant le bois de chauffe. Le foyer « trois pierres »est largement utilisé et apprécié par certaines femmes en zone rurale à Ngaoundéré en raison de certains avantages (utilisation de grosses marmites, son utilisation simple et pratique)261(*). Conforme aux habitudes de travail des femmes, le foyer traditionnel « trois pierres » n'exige que quelques grosses pierres faciles à se procurer dans la nature sans aucun investissement préalable262(*) ; de surcroit, l'entretien et l'usage du foyer sont simple et pratique263(*). Il permet le travail à ras du sol, en position assise sur les escabeaux de fabrication locale ; en général les femmes rurales n'aimeraient pas cuisiner debout264(*). Ceci se justifie probablement du fait qu'il faut une position très stable pour préparer la pâte de mil nécessitant un effort important265(*). En effet, la disposition triangulaire du bois de chauffe donne une combustion et de temps de cuisson satisfaisant de l'avis des utilisatrices. Grâce à des pierres plates intercalées entre les trois grosses pierres et l'ustensile, ces femmes peuvent poser des canaris en terre cuite ou en aluminium de différentes formes et dimensions266(*).

Aussi, les ustensiles sont en général constitués des marmites d'aluminium coulées par les artisans locaux et des casseroles. La dimension moyenne du ménage étant de 5 à 6 personnes environs et plusieurs ménages menant une vie communautaire dans une même concession ,les quantités de nourriture préparées sont en général destinées à 7 ou 10 personnes comme le veut la tradition d'hospitalité en imposant d'ajouter la part de l'étranger qu'il faut être prêt à l'accueillir et à restaurer à tout moment267(*).

Dans la tradition Africaine en général et de la ville de Ngaoundéré en particulier, il existe un très grand respect pour la nourriture qui ne doit jamais être jetée ni piétinée. La cuisine se fait généralement en plein air ou dans un coin de la case d'habitation. En milieu urbain, un hangar ou une case peut être spécialement aménagés en guise de cuisine, la préparation de repas est une affaire des femmes à Ngaoundéré qui font généralement deux repas par jour dont le premier(plus léger) est pris en début de la matinée et est constituée le plus souvent des restes de la veille ,de bouillie ou de tubercules et le second pris en fin d'après-midi(repas important) constitué de boule et de sauce268(*). Cette sauce comprend toujours du sel et du piment des feuilles ou du gombo souvent des légumes, assez souvent de la viande (boeuf ou gibier), généralement de la pâte d'arachide, de l'huile d'arachide, du beurre ou diverses graines (concombre, gouboudo, foléré)269(*).

Chaque femme a sa cuisine personnelle donc son foyer(en plein air, dans la case commune ou dans une petite case spéciale et ses instruments pour remuer la pâte lorsque la boule est en train de cuire, pilon, mortier, tamis)270(*). Dans les ménages polygames, chaque femme ne fait pas tous les jours la cuisine ; au moment de repas des groupes se constituent et nous pouvons distinguer des groupes des femmes et d'enfants d'une part généralement dans un « saré », groupe des hommes de plusieurs « sarés » d'autre part271(*). Les hommes et les adolescents de chaque « saré » emportent leur part et rejoignent leurs parents ou leurs amis272(*). Cette habitude venue des foulbés initiée par les autochtones fait partie des traditions, d'hospitalité des populations islamisées273(*). Ainsi, le plat de base de la population de la ville de Ngaoundéré est le couscous (boule), pate réalisée à base de la farine de mil, de maïs ; elle est accompagnée de sauce à la viande ou au poisson, auxquels sont ajoutés des légumes comme le gombo, les épinards274(*). Ce type de préparation est la même que celui qu'on rencontre dans la région du Nord et de l'Extrême-Nord et même dans les pays sahéliens de la sous-région (Tchad, Nigeria, Niger, Mali)275(*). Les marmites sont en aluminium, des formes sphériques numérotées en fonction de leur taille276(*). Une famille dispose en général de plusieurs types de marmites277(*). Certaines ne permettant pas l'usage des foyers améliorés.

Figure 4 : Avantages liés à l'utilisation des foyers traditionnels par les ménages à Ngaoundéré

Source : Deli Moussa

La raison de la préférence d'un foyer traditionnel par certains ménages dans la ville de Ngaoundéré est surtout d'utiliser plus des grands plats (52% des utilisateurs du foyer traditionnel le disent). La satisfaction de leur foyer traditionnel réside aussi dans leur plus grande longévité qui est (33%), suivi par leur aspect de cuisson rapide et facile à (15%).

Compte tenu de ce qui précède, il y a lieu de dire que les habitudes et les pratiques culinaires ne permettent pas l'usage des foyers améliorés. Aussi, nous avons la résistance au changement de comportement qui freine l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré.

I.1.2. Résistance au changement de comportement

Le terme résistance au changement de comportement désigne tout comportement ou toute attitude indiquant le refus de soutenir ou d'apporter une modification à un projet de changement278(*). Chaque personne, à travers son histoire, sa culture, son système de valeurs ou croyances, a des représentations très personnelles de tous les éléments liés au changement. En effet, la population à travers sa culture résiste face à l'usage d'une nouvelle technologie de cuisson qui est le foyer amélioré. L'utilisation des foyers améliorés est porteuse d'une valeur culturelle. C'est une valeur culturelle qui a la capacité de changer les mentalités et la culture (attachée à l'utilisation des foyers traditionnels) qui préexistaient. L'adoption des nouvelles technologies de cuisson va entrainer plusieurs personnes à utiliser une autre culture au détriment de la leur279(*). Certaines populations de la ville de Ngaoundéré voient en cela une attitude de déculturation venant modifier le potentiel reçus initialement qui permet de migrer vers une autre culture280(*). L'utilisation des foyers traditionnels par certaines est prisée. Ils estiment qu'il ne faut pas laisser sa tradition à cause de l'avènement d'une nouvelle technologie de cuisson. Ils ont été socialisés dans cette culture car selon eux, le foyer amélioré vient avec une grande pesanteur modifié leur culture voire la reléguer au second rang synonyme de perte de valeur.

À cet effet, une ménagère enquêtée lors de notre descente sur le terrain affirme : « nous gardons toujours nos traditions et nous préférons mourir dans celles-ci que d'adopter une autre culture qui va reléguer au second plan nos valeurs. Nos enfants doivent connaitre la civilisation du foyer traditionnel et la transmettre aussi aux leurs281(*) ».

Néanmoins, dans plusieurs ménages on note une utilisation mixte du foyer ce qui sous-tend la conservation de leurs cultures en intégrant la technologie de nouvelle cuisson282(*). Alors, une restauratrice affirme que : « nous sommes nés dedans et nous sommes habitués à cela ; on a trouvé cette culture et ce que nous pouvons faire, c'est intégrer cette nouvelle stratégie mais cela n'empêche pas qu'on fasse recours à nos habitudes d'autrefois283(*) ».

Au regard de ce qui précède, les facteurs d'ordre culturel (les habitudes et préférences culinaires freinent l'usage des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. À cela, s'ajoute les facteurs d'ordre économique et social.

I.2. Facteurs d'ordre économique et social

En dehors des préférences et habitudes culinaires et de la résistance au changement des habitudes des ménages, nous notons aussi l'influence les facteurs sociaux et économiques qui freinent l'adoption des foyers améliorés par les populations de la ville de Ngaoundéré.

I.2.1. Facteurs d'ordre économique

Les coûts d'acquisition des foyers améliorés sont des facteurs qui influencent son adoption par la population de la ville de Ngaoundéré. Malgré la diffusion des foyers améliorés à travers l'approche marchée et l'intervention du gouvernement, plus de 75% des ménages continuent à utiliser toujours les foyers traditionnels à trois pierres pour leurs besoins de cuisson284(*). En milieu rural, nous notons les concentrations d'individus ou de familles présentant le même profil, semblables à celles des grandes villes où certains quartiers abritent de nombreux ménages pauvres aux traits bien définis : familles nombreuses dites lourdes, jeunes chômeurs, vagabonds et autres marginaux qui ne disposent pas des sources importantes de revenu permettant d'acquérir des foyers améliorés dont le prix est jugé à 1500Fcfa pour le petit et 3500Fcfa pour le grand285(*). Les prix du fagot de bois de chauffe est jugé acceptable pour la majorité des ménages ruraux et en conséquence peu d'entre eux estiment la nécessité d'acquérir ou de fabriquer ces foyers qui sont assez compliqués pour eux. En effet, les foyers à trois pierres ne coûtent rien pour eux, sont simples à faire soi-même et s'adaptent à toute les tailles de marmites286(*).

Par ailleurs, les pauvres en raison du manque de ressources financières, ne peuvent pas souvent acquérir les foyers améliorés à cause des prix élevés et ceux-ci optent pour les foyers traditionnels à faible coût d'acquisition287(*). Cette pratique a pour conséquence pour l'achat des combustibles de mauvaise qualité (polluant), inefficace, réduisant ainsi leur capacité d'accumulation de ressources financières nécessaires au financement de foyers susceptibles d'améliorer leurs conditions de vie. La disponibilité du bois de chauffe fait qu'il reste la source d'énergie préférée des pauvres parce qu'il n'a pas de prix de marché (surtout en zone rurale) car il est librement ramassé dans la forêt environnante. Aussi, le coût du foyer de cuisson (foyers trois pierres) utilisant le bois de chauffe est presque négligeable.

Figure 5: goulots d'étranglements identifiés au niveau de production des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré

Source : Deli Moussa

Les artisans ferblantiers qui fabriquent les foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré ont des capacités limitées de financement car la fabrication des foyers améliorés métalliques se heurte à l'insuffisance des moyens financiers (65%), à la disponibilité et à l'accessibilité des matériaux de base tels que les tôles(25%) , les coûts des matières premières sont aussi élevés(10%)288(*).

Du point de vue du marché, les équipements disponibles ont des coûts qui se situent entre 1500 et 3500Fcfa selon la qualité des foyers améliorés métalliques et ne sont pas accessibles aux populations289(*). La diffusion des foyers améliorés à grande échelle se heurte donc à la faiblesse des revenus particulièrement en milieu rural.

I.2.2. Facteurs d'ordre social

Le niveau d'études influence sur la probabilité d'adoption des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. En effet, le niveau d'études élevé constitue une motivation essentielle à l'usage des foyers améliorés car les individus instruits sont plus conscients des avantages procurés par lesdits foyers et sont de ce fait plus disposés que les autres à les adopter. Par contre le faible niveau d'instruction de la population de la ville de Ngaoundéré, surtout des femmes influence de manière négative l'adoption des foyers améliorés. Malgré les efforts fournis, il existe toujours un déficit d'information des ménages sur les avantages des foyers améliorés ; certains promoteurs continuent de mettre l'accent sur les questions de préservation de l'environnement afin d'inciter les ménages de se procurer des foyers alors que la plupart des ménages de la ville de Ngaoundéré sont plus sensibles aux arguments d'économies et de la préservation de la santé.

Au-delà du niveau d'instruction, le sexe aussi a un effet négatif sur la probabilité d'adoption des foyers de cuisson améliorés. En effet, plus un ménage n'est dirigé par un homme, plus la probabilité qu'il adopte un foyer amélioré est moindre. Dans ces ménages, les femmes sont souvent réticentes ou incapables d'engager des dépenses financières substantielles (achat d'un foyer amélioré par exemple), car elles n'ont pas un contrôle équivalent à celui des hommes sur les ressources financières du ménage ou y accèdent difficilement. L'adoption des foyers améliorés dépend principalement des chefs de ménages, car ils détiennent le pouvoir financier et celui d'organiser la vie du ménage.

La méconnaissance sur les risques sanitaires et l'impact qu'ont les foyers traditionnels sur l'environnement expliquent aussi le faible taux d'adoption des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré290(*). Certaines femmes ne sont pas conscientes de la déforestation qu'entraine la forte utilisation de bois de chauffe qui est à l'origine des changements climatiques291(*). Le bois de chauffe qui se voyait il y a quelques années dans l'environnement immédiat et direct des habitants se trouve maintenant à des nombreux kilomètres292(*). Plusieurs facteurs sont à l'origine de la situation sus-évoquée mais en occurrence l'exploitation sans réflexion des milliers des tonnes d'essence de bois de chauffe vers les centres urbains par des gens peu scrupuleux et la continuité de l'utilisation des foyers traditionnels293(*). Ces bouleversements ont des répercussions sur l'être humain et son environnement dans la ville de Ngaoundéré. Nombreuses sont les femmes du milieu rural et urbain à Ngaoundéré qui continuent à utiliser jusqu'à nos jours les foyers traditionnels et cela entrainent des conséquences néfastes sur la santé et l'environnement294(*). Au Cameroun, le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) estime que 12.00.000 d'habitants sur 15.000.000 utilisent un foyer « trois pierres » qui sont le moins efficace des modes de combustion du bois de chauffe. Spécifiquement, le UNFPA estime que 73% de la population du Cameroun vit en zone rurale et 100% des ménages en zone rurale possèdent au moins un foyer à « trois pierres »295(*). Certaines familles ignorent les conséquences néfastes de l'utilisation des foyers traditionnels.

Au demeurant de tout cela, il y a lieu de dire que les plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces faibles taux de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Parmi les causes de la faible adoption des foyers améliorés, nous avons : les habitudes et les préférences culinaires des populations, le coût d'acquisition des foyers sont souvent élevés et leur faible robustesse face aux grandes marmites habituellement utilisées dans les ménages. À cela s'ajoutent la méconnaissance des populations sur les effets néfastes de l'utilisation des foyers traditionnels sur la santé et l'environnement y compris l'insuffisance de la prise de conscience de la rareté du bois-énergie et de la nécessité d'économiser le bois de chauffe. Toutefois, pour lutter contre toutes ces barrières et permettre une large diffusion les foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré, quelques perspectives en faveur de l'usage des foyers améliorés doivent être mises sur pied.

II. PERSPECTIVES EN FAVEUR DE L'USAGE GÉNÉRALISÉ DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ

Il existe plusieurs perspectives en faveur de l'usage généralisé des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Ces perspectives sont à la fois endogènes et exogènes.

II.1. Perspectives endogènes

Les perspectives endogènes sont celles qui tiennent compte de l'intervention des structures étatiques, des Organisations Non Gouvernementales et de certains mécanismes qui oeuvrent pour la promotion et l'expansion des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Tous ces mécanismes visent à éradiquer tous les facteurs qui influencent l'adoption des foyers améliorés et permettre une large diffusion de technologies améliorées de cuisson dans la ville de Ngaoundéré.

II.1.1.Campagnes d'information et de sensibilisation

L'exemple de nombreux projets de foyers améliorés a démontré que des campagnes d'informations concluantes qui sensibilisent le public et suscitent son intérêt sur l'utilisation des foyers améliorées sont une condition sine-qua non de la réussite de l'introduction et de diffusion du foyer amélioré dans la ville de Ngaoundéré296(*). Sans campagne mettant en évidence les nombreux problèmes liés à l'énergie traditionnelle de cuisson, et décrivant des solutions à des prix abordables, la diffusion des technologies de cuisson économique en énergie est vraisemblablement appelée à échouer. La formulation des méthodes de sensibilisation accompagnées souvent de la conception de matériel didactique et l'utilisation de spots publicitaires visent une plus grande prise de conscience par les populations de la ville de Ngaoundéré des problèmes liés à l'utilisation du bois de chauffe et à la désertification en général297(*). Pour atteindre avec succès un très grand nombre des personnes, les spots publicitaires à la radio, à la télévision et dans des journaux doivent jouer un rôle important. À cela s'ajoute, la démonstration publique de cuisson qui est nécessaire pour informer le public, de manière très directe sur l'énergie domestique et sur le foyer amélioré. La démonstration du potentiel d'économie de bois de chauffe d'un foyer à haut rendement énergétique a pour but d'atteindre un public de masse.

En plus, la motivation des ménages à acquérir les foyers améliorés à travers la communication et la publicité doit jouer un rôle essentiel. De manière plutôt inattendue, la motivation principale des ménages à acheter un foyer amélioré provient de l'exemple du voisinage qui en utilise également et cela constitue un levier important pour l'expansion dudit foyer amélioré298(*). Aussi, le transfert de l'expérience vécue par les processeurs du foyer amélioré semble donc une voie appréciée et convaincante. Par ailleurs, le rôle du genre féminin est décisionnel dans le succès de la diffusion des foyers améliorés à Ngaoundéré.

II.1.2.Intervention des structures gouvernementales

Elle s'est faite dans un premier temps à travers les projets de reboisement qui, en plus des actions de reconstitution du couvert végétal, ont un introduit un volet de diffusion de foyers améliorés afin de contribuer à la réduction de la consommation du bois de chauffe299(*). Plus tard, ayant pris conscience que le bois de chauffe contribuait pour une part importante à la déforestation, les États ont mis en place des services nationaux ayant pour objectif premier d'élaborer et de mettre en oeuvre des programmes nationaux d'approvisionnement et de gestion des énergies domestiques. Il fallait donc établir une politique cohérente en la matière car, en son temps, le sentiment de la rareté de bois de chauffe n'était pas toujours assez bien perçu par les populations rurales et urbaines pour justifier une mobilisation spontanée de leur part autour de l'exploitation rationnelle du bois de chauffe et de l'utilisation d'équipements améliorés. À cet effet, les différentes instances s'occupant de l'environnement ne cessent de montrer leur mobilisation autour des actions de sensibilisation et d'éducation environnementale. Cependant, le chef de l'État du Cameroun par le décret n°2004/320 du 08 Décembre 2004 créé un Ministère spécifiquement chargé de l'environnement qui est le MINEP qui au fil du temps a changé de dénomination et devient Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) en 2011300(*). La création du MINEP contribuait à apporter la contribution du Cameroun aux grandes préoccupations mondiales, relatives, à la lutte contre la dégradation continue de l'environnement et le déficit du développement301(*), bref la préservation de la biodiversité dont la principale mission était l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi de la politique nationale d'environnement302(*).

Photo 6 : Foyers améliorés distribués par le projet sahel dans la région de l'Adamaoua en 2017

 

Source : Deli Moussa, 07 10 2020 à Ngaoundéré

L'image exposée ci-haut présente les foyers améliorés du type Bangui distribués par le projet sahel dans la région de l'Adamaoua.

À ce titre, il est chargé de la coordination et du suivi des organismes de coopération régionale ou sous- régionale en matière environnementale303(*). La mise en oeuvre de cette mission implique préalablement la définition de mesures de gestion rationnelle des ressources naturelles, la sensibilisation des populations en vue de susciter leur participation à la gestion, à la protection et à la restauration de l'environnement. À cet effet, le MINEPDED a mis en oeuvre un projet gouvernemental dénommé « projet Sahel » qui, dans sa stratégie associe la distribution gratuite des foyers améliorés aux groupes de femmes permettant ainsi de réduire la consommation en bois de chauffe304(*). La commémoration de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse a donné lieu à la distribution des foyers améliorés du projet Sahel vert aux familles et groupes d'initiative commune de l'Adamaoua. Pour cette journée, des foyers améliorés ont été remis aux familles et groupes d'initiative commune de la ville. Ces foyers améliorés sont de types centrafricains de fabrication des forgerons305(*).

II.1.3. Organisations Non Gouvernementales

L'introduction des foyers améliorés dans la plupart des États ont été l'oeuvre des ONG ces dernières années car, plus proches des populations et connaissant leurs préoccupations. Elles se sont rendues compte de la nécessité de réduire la consommation du bois de chauffe dans le cadre de la protection des écosystèmes aussi dans le but d'alléger la tâche aux femmes rurales qui consacrent une part importante de leurs temps à faire la cuisine et à la collecte du bois de chauffe à cause de l'éloignement des zones d'approvisionnement. Ainsi donc, ces ONG qui oeuvrent pour la plupart en milieu rural ont mis à la disposition des populations des foyers dont l'objectif premier est de réduire la consommation de bois de chauffe. Pour la diffusion des foyers améliorés, ces ONG utilisaient la main d'oeuvre locale souvent bénévole ou faiblement rémunérée, surtout dans les cas de la confection des pièces en terre cuite. C'est ainsi que certaines ONG procédaient d'où les formations collectives par certaines de ces ONG et la formation d'équipes chargées de la construction au niveau des ménages par d'autres.

Cette formation est nécessaire pour le renforcement des capacités de populations dans la fabrication des foyers améliorés qui doivent être mise sur pied306(*). De plus, l'appui à la réinsertion des artisans locaux dans la production des foyers améliorés en fonction de leur performance doit être encouragé. Il en est de même pour la formation et recyclage des producteurs et les distributeurs d'équipements améliorés identifiés. Une production durable passerait entre autres par une formation de producteurs en des techniques de production, en principes de gestion (approvisionnement en matière première, gestion de stock de matière et de produits, commercialisation, comptabilité). Pour la fabrication de four à cuisson et la formation en fabrication de foyers améliorés céramique, un potier de longue expérience en construction de fours, en cuisson et en fabrication céramique devrait être encouragé307(*).

Quelques actions sont recommandées par ABIOGeT afin de diffuser les foyers améliorés et limiter ainsi les facteurs qui influencent négativement l'adoption des foyers améliorés. Parmi ces actions, nous pouvons citer :

La mise sur pied d'une enquête-ménage afin de connaitre l'impact actuel des actions menées par le passé, le degré de pénétration et l'adoption des foyers améliorés ;

La collecte d'informations en provenance d'autres pays sahéliens (Tchad, Mali , Niger Burkina-Faso , Ghana ) qui ont une longue expérience de diffusion de foyers améliorés et de promotion d'énergie de substitution, dont les acquis peuvent être valorisés par le présent projet, aussi bien en ce qui concerne les modèles à promouvoir que les méthodes de diffusion et de marketing à mettre en oeuvre ;

La mise sur pied d'une étude du potentiel ligneux des bassins d'approvisionnement des villes concernées par la diffusion des foyers améliorés si possible ;

L'appui des actions de sensibilisation par la campagne publicitaires afin d'améliorer le niveau de connaissance des foyers (spot radio, panneaux, spot TV...) ;

La mise en place d'un système d'information et d'évaluation permanente ;

L'identification des points de vente des foyers dans les marchés ;

L'introduction des modèles améliorés pour les petites entreprises (fours à bière de mil, briqueteries, fumoirs, grilleurs de viande...), l'appuie par l'organisation en groupements et

II.2. Perspectives exogènes

Les perspectives exogènes sont celles liées à l'évolution de niveau de vie des populations de par sa participation à la protection de l'environnement.

II.2.1.Prise de conscience de la dégradation de l'environnement

Les individus doivent percevoir les dangers qui pèsent sur l'environnement et s'impliquer à la cause environnementale afin de vivre dans un environnement sain et sauf. Ainsi, ils justifient cette implication à l'égard de l'environnement par leur prise de conscience du phénomène de la pollution que génèrent les foyers traditionnels tout en adoptant les foyers améliorés qui produisent moins de fumée308(*).

II.2.2.Changement de comportement face à la consommation des ressources naturelles

Les individus doivent rationnaliser la consommation des ressources naturelles, contrôler leur consommation et éviter le gaspillage car le bois-énergie est une ressource dont la consommation doit être rationnalisée dans le but de subvenir aux besoins des futures générations309(*). À cet effet, ils doivent changer leur comportement en adoptant les foyers améliorés qui consomment moins de bois de chauffe310(*). La femme étant directement impliquée dans la recherche du bois de chauffe pour la cuisson des aliments, un accent particulier doit être mis sur sa participation afin de promouvoir le développement des foyers améliorés par la maitrise des techniques de fabrication de ces derniers311(*).

En somme, il était question de montrer les facteurs qui expliquent une faible adoption des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Il en ressort que les barrières culturelles, la résistance au changement de comportement des habitudes et des traditions culinaires, la répartition des ressources au sein des familles, dynamique de genre, religion et accessibilité financière des ménages sont des facteurs susceptibles de limiter l'adoption des foyers améliorés par les ménages. À cela s'ajoute le faible niveau d'instruction de la population (surtout les femmes), La non détention du pouvoir de décision par les femmes sur le type de foyer à utiliser. Toutefois, des efforts se sont déployés par les structures étatiques, les Organisations Non Gouvernementales en vue de constituer un levier efficace à l'expansion des foyers améliorés. Ainsi, l'adoption des foyers améliorés pourrait être favorisée par une campagne gouvernementale afin d'équiper les ménages en foyers améliorés grâce à des prix subventionnés, ou avec des campagnes de démonstrations d'utilisation auprès des femmes et chefs des ménages, montrer les effets néfastes de l'usage des foyers traditionnels. L'organisation des campagnes de sensibilisation pour montrer les effets néfastes de l'usage des foyers traditionnels auprès des chefs de ménage. Ces campagnes de sensibilisation devraient s'accompagner d'une promotion des foyers améliorés qui s'adaptent aux marmites, traditions et habitudes culinaires locales.

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de notre étude, il ressort que les populations de la ville Ngaoundéré ont pris conscience des avantages socioéconomiques et environnementaux que procure l'usage des foyers améliorés.

Pour atteindre l'objectif assigné à cette recherche, nous avons préalablement présenté les différentes formes d'énergies utilisées par les ménages urbains et ruraux pour la cuisson des aliments. Le bois-énergie (le bois de chauffe et le charbon de bois) reste la principale source d'énergie utilisée par la population de la ville de Ngaoundéré. En effet, plusieurs moyens de transport sont utilisés pour acheminer le bois de chauffe vers les consommateurs tels que les ménages, les boulangeries, les restaurants et les autres unités de consommation de bois-énergie. La consommation du charbon de bois est plus développée dans le milieu urbain. Ainsi, l'utilisation de bois-énergie à des impacts sur les conditions socio-économiques des populations de Ngaoundéré et sur le plan environnemental.

Les impacts positifs liés à la production de bois-énergie sont visibles à travers les revenus que cette activité procure aux personnes qui l'exercent. Plusieurs producteurs de bois-énergie parviennent à subvenir à certains besoins de leur famille grâce aux revenus issus de leurs activités. Il convient également de souligner les impacts négatifs (dégradation des écosystèmes) que dégage la production du bois-énergie. La production et la dépendance vis -à- vis du bois-énergie impacte considérablement sur les écosystèmes de la ville Ngaoundéré. Cette exploitation irrationnelle est à la fois à l'origine d'une crise à la fois environnementale, économique et sanitaire. En dehors cette forme d'énergie, les populations de la ville de Ngaoundéré utilisent d'autres formes d'énergie pour la cuisson des aliments à savoir : le gaz butane (18,33%), les copeaux et le bois de chauffe (25%), le pétrole lampant (08,33) et l'électricité (01,66%). Certains ménages utilisent le bois-énergie en complémentaire avec le gaz butane, les copeaux ou le pétrole.

Ces différentes formes d'énergie sont utilisées dans plusieurs types des foyers. À Ngaoundéré, les populations utilisent les foyers traditionnels « trois pierres » et les foyers améliorés et autres pour la cuisson des aliments. En effet, les ménages qui utilisent uniquement les foyers traditionnels sont de 30% et 25 % des ménages utilisent les foyers améliorés, suivie de ceux qui utilisent les foyers traditionnels avec les foyers améliorés (20,66%) et autres (24,33%). Ainsi, il ressort que l'utilisation des foyers améliorés par les populations contribue à la rationalisation des ressources ligneuses et à l'amélioration des conditions socio-économiques des populations de la ville de Ngaoundéré. L'usage des foyers améliorés contribue à la réduction de la consommation des ressources naturelles et limite la dégradation de l'environnement. La technologie des foyers améliorés est moins consommatrice en bois-énergie et permet la préservation du couvert forestier.

Les foyers améliorés ont une grande efficacité énergétique, une grande efficacité de combustion. Le volume nécessaire de bois de chauffe acheté ou collecté est moindre, ce qui induit la diminution de la pression exercée sur les ressources forestières. En plus, l'utilisation de ces foyers a considérablement contribué à l'amélioration des conditions socio-économiques des populations de la ville de Ngaoundéré. Sur le plan social, ils procurent un gain de temps aux populations tant dans la collecte du bois de chauffe que dans la cuisson du repas. Les utilisateurs des foyers améliorés ont montré leur satisfaction dans leurs activités avec ses avantages pratiques (propreté, allumage facile, cuisson rapide). Leur introduction a globalement réduit la moitié (50%) le nombre de collecte de bois de chauffe par semaine. La réduction de temps de collecte de bois de chauffe ainsi que le temps dans la cuisson des aliments laisse entrevoir plusieurs niveaux d'impacts dont la gestion de temps, l'amélioration générale de la santé des femmes grâce à la baisse des quantités de fumée rejetée dans la cuisine, la réduction des facteurs d'insécurité des femmes et des filles. Il s'agit d'un changement majeur dans la nature des risques par rapport aux foyers traditionnels qui réduit considérablement des problèmes des yeux, de brûlures.

La fabrication des foyers améliorés à Ngaoundéré est une activité créatrice des revenus pour les fabricants desdits foyers. Avec leur avènement, le métier de forgeron qui auparavant était réservé à des castes, est désormais ouvert à tous à présent.

Le taux de l'utilisation des foyers améliorés à Ngaoundéré reste faible expliqué par plusieurs facteurs d'ordre culturels notamment les préférences et les habitudes culinaires des populations de la ville de Ngaoundéré, la résistance au changement de comportement, les facteurs d'ordre économique qui se résument au manque de moyens financiers des populations et les facteurs d'ordre social qui regroupent la méconnaissance des risques sanitaires et de l'impact des foyers traditionnels sur l'environnement, le faible niveau d'instruction.

L'adoption des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré pourrait être favorisée par une campagne gouvernementale afin d'en équiper les ménages grâce à des subventions, ou avec des démonstrations de son utilisation auprès des femmes. Une sensibilisation écologique sur les dangers qui les menacent l'environnement doit être envisagé. À cela s'ajoute la formation et le renforcement des capacités des fabricants de ce type de foyer, la communication et la publicité ayant pour objectif d'inciter les ménages à en acquérir. Le soutien financier pour leur développement permet l'augmentation progressive des volumes de production et la diminution des coûts des foyers de manière à assurer la rentabilité de la production.

SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

SOURCES ORALES

Liste des informateurs

Noms et Prénoms

Age

Genre

Profession

Date et lieu d'entretien

Amoura Madeleine

30 ans

F

Ménagère

20-09-2020 à Ngaoundéré

Bouba Aïcha

39 ans

F

Restauratrice

05-09-2020 à Ngaoundéré

Boubakary

30 ans

M

Commerçant

26-08-2020 à Nagoundéré

Boubakary

31 ans

M

Forgeron

14-08-2020 à Ngaoundéré

Boné Mme

38 ans

F

Ménagère

28-09-2020 à Ngaoundéré

Boné M.

45 ans

M

Vendeur de bois

20-09-2020 à Ngaoundéré

Boni

38 ans

M

Instituteur

26-08-2020 à Ngaoundéré

Boukar

42 ans

M

Chauffeur

09-10-2020 à Ngaoundéré

Celine XX

40 ans

F

Ménagère

25-09-2020 à Ngaoundéré

Djalal Souley

31 ans

M

Vendeur de bois

25-08-2020 à Ngaoundéré

Djibril

35 ans

M

Forgeron

30 09-2020 à Ngaoundéré

Emile XX

28 ans

M

Commerçant

16-08-2020 à Ngaoundéré

Fadimatou

42 ans

F

Ménagère

21-09-2020 à Ngaoundéré

Haida

32 ans

F

Commerçante

25-08-2020 à Ngaoundéré

Halimata

28 ans

F

Ménagère

25-08-2020 à Ngaoundéré

Ireyma

39 ans

M

Eleveur

18-09-2020 à Ngaoundéré

Jopi Alain

34 ans

M

Vendeur de bois

08-09-2020 à Ngaoundéré

Kens Jonas

35

M

Vendeur de bois

05-09-2020 à Ngaoundéré

Konko Geremy

35ans

M

Commerçant

30-08-2020 à Ngaoundéré

Kouvou

41ans

F

Ménagère

18-08-2020 à Ngaoundéré

Ladifatou

29 ans

F

Couturière

28-08-2020 à Ngaoundéré

Mama Thérèse

39 ans

F

Ménagère

11-09-2020 à Ngaoundéré

Marve Claire

36 ans

F

Institutrice

18-08-2020 à Ngaoundéré

Mbabou Fadi

33 ans

F

Ménagère

10-09-2020 à Ngaoundéré

Mouctar

32 ans

M

Forgeron

30-09-2020 à Ngaoundéré

Nabiou

27 ans

F

Vendeuse de bois

10-08-2020 à Ngaoundéré

Nassir Boubakary

36 ans

M

Forgeron

02-08- 2020 à Ngaoundéré

Samira

25 ans

F

Etudiante

03-09-2020 à Ngaoundéré

Seinou

41 ans

M

Commerçant

12-08-2020 à Ngaoundéré

Yaya Ouzeina

25 ans

F

Ménagère

05-09-2020 à Ngaoundéré

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1-Ouvrages publiés

Barde Jean -Philippe, 1992, Economie et politique de l'environnement, PUF ; Paris.

Biongo Alain, Four amélioré, édition CEDI, Kinshasa, 1998.

Dorrier-Apprille, 2006, Ville et environnement, éd. SEDES, Paris 249 pages.

Dianzungu Dia Biniakunu, 1991, Endiguer la désertification, édition centre de vulgarisation agricole, Kinshasa, 1991.

Dubois Ute, 2007, La pauvreté énergétique : quelles définitions ?comment la mesurer ? ADIS-GRJM, Université de Paris Sud 11.

Eckolm Erik Philippe, 1977, La terre sans arbres, éd. Laffont, Paris.

Faucheux Sylvie, 1995, Économie des ressources naturelles et environnement, Armand colin éditeur, Paris.

Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, 2006,  Plan d'Action National de Lutte contre la Désertification (PAN/LCD) ,115p.

Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, 2012, Stratégie et plan d'action national pour la biodiversité, Version II.

Tchotsoua Michel, 1999, L'Homme et la dynamique des paysages sur la dorsale de l'Adamaoua, in Le Flamboyant, Paris.

Owen Matthew, 2002, Les options en matière de cuisson des aliments dans les situations liées aux réfugiées : un recueil d'expériences acquises en matière d'économie d'énergie et de combustibles alternatifs, HCR, Genève.

Vennetier Pierre, 1980, La consommation d'énergie traditionnelle en milieu africain, exemple de Ngaoundéré, CNR-S-Bordeaux.

Westhoff Baetrix, 1995, Foyers en image, Bruxelles, p.150.

2. Articles des revues et chapitres d'ouvrages

Bangirinama et al, 2016, « Utilisation du charbon de bois comme principale source d'énergie de la population urbaine : un sérieux problème pour la conservation du couvert forestier au Burundi », Revue bois et forêts des tropiques.

Bwaka Kibi Alain, 2004, « Évaluation d'utilisation des foyers améliorés à Kinshasa : cas de la commune de Kimbanseke », Mémoire de Master en Agronomie, Université de Kinshasa.

Folefack et Sali Abou, 2009, « La commercialisation du bois de chauffe en zone sahélienne », in Sécheresse, n°03, vol. 20.

Doat Jacqueline, 1982, « Les foyers améliorés : une solution possible pour atténuer la pénurie en bois de feu dans les pays du tiers monde », Revue Bois et Forêts des Tropiques, 197, pp45-59.

Marceau René Rochette et al. , 1993, « Le sahel en lutte contre la désertification : leçons d'expériences », Revue Tiers Monde, Vol.34.

Njomaha Charles et al., 2009, « Facteurs d'adoption des foyers améliorés en zone Soudano-Sahélienne d'Afrique Centrale », Atelier « Évaluation des innovations dans les territoires et systèmes agro-pastoraux d'Afrique de l'Ouest »,1-4 Décembre 2009, Ouagadougou,p.37-46.

Njomgang Claude, 2002, « Économie du bois de feu et environnement au Cameroun », Actes Colloque « Francophonie et développement durable : quels enjeux, quelles priorités pour l'horizon 2012 ? »,11-13 Mars 2002, Dakar, Sénégal.

Ombiono Kitoko Patrick Arnold, 2018, « Les facteurs d'adoption des foyers améliorés en milieu urbains sahéliens camerounais », in Développement durable et territoire, vol.9, n°2, 57p.http://journals.openedition.org consulté le 18mars 2020.

Tchotsoua Michel et al, 2000, « urbanisation, crise économique et dynamique de l'environnement en milieu soudanien d'altitude : le cas du plateau de Ngaoundéré au Cameroun », in Fouodoup François, Courage Georges, Sociétés et environnement au Cameroun, Yaoundé.

Vennetier Pierre, 1980, « Les problèmes du bois de feu et du charbon de bois en Afrique tropicale », in Actes du colloque « L'énergies dans les communautés rurales des pays du Tiers Monde », Talence, CEGET.

Yameogo Georges, 1995, « Le foyer, âme du ménage et son intégration : acteurs et conditions de la simplicité à la diversité », in Beatrix Westhoff et Dorsi Germann, 2000, Foyers en images, Sozietat fur Entwicklungsplanung GmbH Frankfurt Am Main.

3-Thèses de Doctorat

Beauvillain Alain, 1989, « Nord-Cameroun : crises et peuplement », Thèse de Doctorat de Géographie, Université de Rouen, 2vol, 625p.

Ntoupka Mama, 1999, « Impacts des perturbations anthropiques (pâturages, feu et coupe de bois) sur la dynamique de la savane arborée en zone soudano-sahélienne nord- Cameroun », Thèse de doctorat en Biologie des populations et écologie, Université Paul Valery-Montpellier 3

Tchobsala, 2010, « Impacts des coupes de bois sur la végétation naturelle de la zone périurbaine de Ngaoundéré(Adamaoua), Thèse Ph.D, en Biologie végétale, option écologique végétale, Université de Yaoundé 1 ; 207 pages.

4-Mémoires

Bouyo Ndolédjé Félix, 2015, « Dynamique et perception de la biodiversité dans la ville de Ngaoundéré », Mémoire de Master en Géographie, Université de Ngaoundéré.

Houngan Comlan Aristide, 1999, « Détermination des performances des foyers utilisés au Bénin par la technique d'ébullition de l'eau », CPU, UNB, Abomey-Cavali, Juillet 1999.

Mohammadou. Issa, 2011, « Contribution de l'utilisation du foyer amélioré Bangui dans la lutte contre la désertification dans la région de l'Extrême-Nord Cameroun », Mémoire de Master en Géographie, Université de Yaoundé 1.

Ntsama Atangana Jacqueline, 2009, « Contribution à l'évaluation environnementale liée à la problématique du bois de feu dans la ville de Garoua », Mémoire de Master II professionnel, Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang.

Pouna Emmanuel, 1980, « Les problèmes du bois de feu à Ngaoundéré, approche des solutions », Mémoire de fin d'études en énergie, École Nationale des Sciences Agricoles (ENSA), Yaoundé.

Touakam, 2017, « L'impact environnemental de la production du charbon de bois dans la commune de Bikok et de la commercialisation à Yaoundé », Mémoire de Master en Géographie, Université de Yaoundé I.

Yameogo Georges, 1993, « Évaluation des différents prototypes de foyers améliorés existant en Haute-Volta », Mémoire de fins d'étude en énergie, Institut Burkinabé de l'énergie (IBE).

Zeba Souleymane, 1984, « Contribution à l'optimisation des paramètres de construction pour l'amélioration des foyers à bois et à charbon de bois », Mémoire de fin d'études en Eaux et Forêts, Université de Ouagadougou, Burkina Faso.

5-Rapports

Dechambre Gilles, 1986, « Consommation domestique de bois de feu au Niger : résultats d'enquête », Rapport, 28p.

Domga Claude, 1997, « L'approvisionnement en bois de feu dans la ville de Maroua », Rapport d'étude, CEDC(Centre D'étude de l'Environnement et du Développement au Cameroun)-Maroua.

Ministère de l'Environnement et des Forêts, 1996, Rapport du Plan National de gestion de l'environnement.

Montagne P., 1997, « Mission d'identification stratégie énergies domestique pour l'Extrême-Nord Cameroun », (Maroua ,2 au 18 Avril 1997), Rapport final de mission, SODECOTON-DPGT/CIRAD- Forêt, DPEF, Extrême-Nord- Cameroun.

Sofalne Clement, 2005, « Diagnostic de la situation de diffusion des foyers améliorés dans la ville de Yagoua, Kaélé et Mokolo à l'Extrême-Nord », Rapport de consultation dans le cadre du projet de vulgarisation des foyers améliorés dans les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun.

6-Dictionnaires

Dictionnaire Hachette, 2006.

Dictionnaire le Petit Larousse illustré, 2001.

Dictionnaire le Petit Robert, 2007.

Ramade François, 2008,  Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité, édition Dunod, Paris, 737 pages.

7-Webographie

Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel, Programme Régional de promotion des Énergies Domestiques et alternatives au sahel : http://www.cilss.bf/predas/consulté le 20 Août 2020 à 11h.

http://www.gtz.de/de/dokumente/fr-energie-de-cuisson-brochure-2007.pdf consulté le 20 Août 2020 à 10h30min.

http://www.worldenergyoutlook.org/africa/ consulté le 20 Août 2020 à 10h30

http://www.oecd.org/derec/netherlands/Impact-Evaluation-of-improved-Cooking-Stoves-in%20Burkina-Faso.pdf consulté le 29 Juillet 2020 à 20h25min

http://fr.africacheck.org/reports/la-fumee-de-cuisine-tue-t-elle-600-000-africains-par-an/ consulté le 30 Juillet 2020 à 11h00

http://www.youphil.com/fr/article/05225-foyers-ameliores-une-solution-durable-pour-l-afrique ?ypcli=ano consulté le 31 Juillet 2020 à 12h30min

http:// agritrop.cirad.fr/580323/1/43/foyeramélioréprojetmakalaDL.,Pdf,consulté le 15 Septembre 2020 à 22h 15min.

http://peracad.sn/ ?les-fourneaux-amélioré, consulté le 14 Septembre 2020 à 15h.

http://www.worldenergyoutlook.org consulté le 16 Septembre 2020 à 22h

www.Thomassankara.net consulté le 16 Septembre 2020 consulté à 22h

ANNEXES

GUIDE D'ENTRETIEN

Informations générales

Bonjour Madame, Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre de travail de recherche en histoire politique et des Relations internationales. Nous avons choisi travailler sur «  la dynamique et les enjeux des foyers améliorés à Ngaoundéré ». Pour cela, nous souhaitons avoir quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre recherche. Les réponses seront traitées de manière anonyme. Merci de votre compréhension. Date .............../......../2020

NOM :.........................................PRÉNOM:........................

I-SEXE: 1-MASCULIN 2-FEMININ

II-SITUATION MATRIMONIALE 1-MARIE 2-CELIBATAIRE 3-VEUF

4-DIVORCE

III-PROFESSION : 1-FONCTIONNAIRE 2-MENAGERE

3-ELEVE/ÉTUDIANT 4-COMMERCANT 5-AGRICULTEURS

6-AUTRES

IV-RELIGION : 1-MUSULMAN 2-CHRETIEN 3-ANIMISTE

V- AGE : 1-15-20ANS 2-20-25ANS 3-25-35ANS

4-35 à 40ANS 5-40 à 45ANS 6-PLUS DE 45ANS

VI-QUARTIER :..............................................

Q1 : quelle est votre activité principale ?

a-Agriculture b-Pisciculture c-charbonnier d-transporteur

e-autre

Q2 : Depuis combien d'année exercez-vous cette activité ?

a-moins d'un an b-1-2ans c-3-4ans d-4-5ans e-plus

Q3 : quelle est la composition de votre équipe de travail ?

a-seule b-membre de famille c-allogènes d- autres (à préciser)

Q4 : les femmes sont-ils impliquées dans le processus de production du bois de chauffe ?

a-Oui b-Non

Q5 :qu'est-ce qui vous pousse à vous engager dans le commerce du bois de chauffe ?

a- disponibilité des ressources

b- commande

c- activité génératrice des revenus

d- autres (à préciser)

Q6 : qui sont les acheteurs de bois de chauffe par ordre d'importance ?

a- Ménages b-boulangers c-forgeron d-restaurant

e-braiseurs de poisson f-commerçants g-Distilleries h-vendeuses de beignets

Q7 : quel est le prix du fagot (FCFA)?

a-100 b-200 c-500 d-1000

Q8-quel est le lieu habituel de coupe en ordre d'importance ?

a-forets b-champs (agriculture sur brûlis) c-forets plantées d-jachère e-autres (à préciser)

Q9 :-y-a-t-il une période où la production du bois de chauffe est faible ? a-Oui b-Non

Si Oui, pourquoi ?...............................................................................................................................

Q10 : estimation de la variation du prix de vente du bois de chauffe ces dix dernières années :

a-forte augmentation b-augmentation moyenne c-stable d-baisse moyenne

e-forte baisse

Q11 :Utilisez-vous une technique particulière pour la coupe du bois de chauffe ?a-Oui b-Non

Si oui, lesquelles ?....................................................................................................................................

Q12 :Avez-vous été victime ces dernières années des maladies dont vous pensez que l'origine soit la production du bois de chauffe ? a-Oui b-Non

Si oui, lesquelles :

a-maladies cutanées b-maux de dos c-maladies respiratoires d-maladies pulmonaires e-autres (à préciser)

Q13 :avez-vous constaté que le bois de chauffe devient de plus en plus rare ? a-Oui 2-Non

Si oui, comment justifiez-vous cette rarerté ?...................................................................................................................................................

Q14 : dites comment cette distance a évolué par rapport à la situation d'il y a dix ans ?

a- une forte diminution b-faible diminution c-stable

d-faible augmentation e-forte augmentation f-ne sait pas

GUIDE D'ENTRETIEN

Informations générales

Bonjour Madame, Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre de travail de recherche en histoire politique et des Relations internationales. Nous avons choisi travailler sur «  la dynamique et les enjeux des foyers améliorés à Ngaoundéré ». Pour cela, nous souhaitons avoir quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre recherche. Les réponses seront traitées de manière anonyme. Merci de votre compréhension. Date .............../......../2020

NOM :.........................................PRÉNOM:........................

I-SEXE: 1-MASCULIN 2-FEMININ

II-SITUATION MATRIMONIALE 1-MARIE 2-CELIBATAIRE 3-VEUF

4-DIVORCE

III-PROFESSION : 1-FONCTIONNAIRE 2-MENAGERE

3-ELEVE/ÉTUDIANT 4-COMMERCANT 5-AGRICULTEURS

6-AUTRES

IV-RELIGION : 1-MUSULMAN 2-CHRETIEN 3-ANIMISTE

V-AGE : 1-15-20ANS 2-20-25ANS 3-25-35ANS

4-35 à 40ANS 5-40 à 45ANS 6-PLUS DE 45ANS

VI-QUARTIER :..............................................

I-Consommation énergétique

 

bois

charbon

gaz

pétrole

électricité

copeaux

autres

Pourquoi ?

 
 
 
 
 
 
 

provenance

 
 
 
 
 
 
 

FCFA/semaine

 
 
 
 
 
 
 

II-Généralités sur les foyers

1-Quels sont les différents types de fours ou foyers utilisés 

a. Foyer traditionnel b-foyer amélioré c-les deux d-ganouns e-foyer maçonné

III-UTILISATION DE FOYER TRADITIONNEL

1-Utilisez-vous le foyer traditionnel ?a-Oui b-Non

2- Si Oui, quel est le type de foyer traditionnel utilisez-vous ? a-foyer trois pierres

b-Foyer fixe maçonné

3-Si Oui, en quoi trouvez-vous satisfaisant du foyer traditionnel ? a-cuisson rapide

b-utilisation des grosses marmites c-autres

4-Les difficultés de foyer traditionnel a-fumée b-brûlure c-chaleur d-les trois

5-Pour quelle raisons n'êtes- vous pas satisfait du foyer traditionnel ? a-cuisson lente

b-consommation excessive de bois c-allumage difficile d-produit trop des fumées

IV-connaissance et importance des foyers améliorés

1-Connaissez-vous le foyer amélioré ? 1-Oui 2-Non

2-Si oui, depuis combien de temps que vous utilisez ? a-Moins d'un an b-1 an c-2 à 4 ans

3-quel est le mode d'acquisition de votre foyer amélioré ?a-achat neuf b-reçu en don

c-fabriqué par soi-même

4-Quel est le combustible ligneux utilisez-vous avec ce foyer amélioré ? a-le bois b-le charbon

c-les copeaux d-le bois et les copeaux

5-Quels sont pour vous les avantages techniques du foyer amélioré que vous utilisez ?

a-cuisson rapide b-moins d'émission des fumées c-meilleure santé générale et respiratoire

d- plus de sécurité d'utilisation e-économie de bois f-économie d'argent

6- Quelle est la durée de cuisson avec le foyer amélioré ? a- très lent b-lent c-rapide

7- Quelle est la saveur du repas avec le foyer amélioré par rapport au foyer traditionnel ?

a-moins bon b-bon c-pareil d-meilleur

V-Défis des foyers améliorés

1-Quelles sont les difficultés rencontrées avec les foyers améliorés ? a-moins solide

b-faible durée c-les deux c-aucune d-autres

2-Vous arrive -t-il d'utiliser le foyer traditionnel en complément à votre foyer amélioré ?

a-Oui b-Non

3- Si Oui, Pourquoi utilisez-vous encore le foyer traditionnel en complémentaire avec le foyer amélioré ? a-cuisson plus facile et plus rapide sur le foyer traditionnel

b-nombre des plats élevés c-durabilité

d-poids de la tradition et pratique culinaires e-ignorance de l'existence de foyer amélioré

e-autres

QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES FABRICANTS ET VENDEURS DES FOYERS AMÉLIORÉS

Bonjour Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre de travail de recherche en histoire politique et des Relations internationales. Nous avons choisi travailler sur la dynamique et les enjeux des foyers améliorés à Ngaoundéré. Pour cela, nous souhaitons avoir quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre recherche. Les réponses seront traitées de manière anonyme. Merci de votre compréhension.

1-Nom de l'enquêteur..............................................................................

2-Quelle est l'activité exercée entre fabrication et vente des FA ?

a- fabricant

b-vendeur c-fabricant et vendeur

3-Sur quelle avenue réside l'atelier ou le magasin de fabrication des FA ?.............................................................................................................................................

4-Quel est le nom du quartier ?....................................................................................................

5-Quel est le niveau d'étude acquis par le responsable de l'atelier de fabrication des FA ?......

6-Quel est le nombre des personnes impliquées dans l'atelier de la fabrication des FA ?...........

7-Quelle est la production hebdomadaire des FA ?......................................................................

8-Quels sont les principaux modèles (marque et capacité) des FA fabriqués dans votre atelier ?

modèle

combustible

Nombre fabriqué/semaine

Coût de production

Prix de vente

Contrainte majeure

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

a-Le bois ; b- le charbon ; c- les copeaux ; d- les copeaux et le bois

10-Existe-t-il un modèle prédominant sur le marché ?si oui, lequel ?........................................

11-Pour que l'activité de fabrication soit durable et rentable, quels sont les aspects à améliorer qui vous paraissent prioritaires ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

12-Combien des FA rendez-vous par semaine ?............... ..........................par mois ?.........................................................................................................................................

13-A quel mois de l'année les ventes des FA sont-elles plus élevées ?....................................................................................................................................

14-Quels sont les principaux modèles des FA que vous vendez ?

..............................................................................................................................................................................................................................

15-Quel est le lieu de vente de vos foyers améliorés ?

..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................

16- quels sont les obstacles qui freinent la vente des foyers améliorés ?

..............................................................................................................................................................................................................................

TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

LISTE DES FIGURES vii

LISTE DES PHOTOS vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ix

Résumé xi

Abstract xii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

1. Présentation du sujet 2

2. Raisons du choix du sujet 3

3. Milieu physique de la zone d'étude 3

5. Délimitations chronologiques 5

6. Cadre conceptuel 6

7. Cadre théorique 9

8. Revue de la littérature 13

10. Objectifs de la recherche 21

1. Objectif principal 21

2. Objectifs spécifiques 21

12. Intérêts de l'étude 22

13. Difficultés rencontrées 23

14. Plan du mémoire 23

CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES D'ÉNERGIE DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 25

I.1. Zones d'exploitation du bois-énergie et les moyens de transport utilisés 27

I.1.2.Points de vente du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré 30

I.1.3.Acteurs de la consommation du bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré 31

I.1.3.1.Consommation domestique ou consommation des ménages 32

I.1.3.2.Autres unités de consommation de bois de chauffe 32

I.2.Utilisation du charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré 32

I.2.1.Techniques de production du charbon de bois 32

I.2.2.Commercialisation du charbon de bois dans la ville de Ngaoundéré 33

I.2.3.Consommation du charbon de bois 34

I.3.Utilisation de la sciure de bois et des copeaux de bois 34

I.4.Impacts de la consommation du bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré 36

I.4.1 Impacts positifs de l'utilisation du bois-énergie 36

I.4.1.1.Sur le plan économique 36

I.4.1.2.Sur le plan social 36

I.4.2.Impacts négatifs 37

I.4.2.1.Sur le milieu biophysique 37

I.4.2.2.Sur le milieu humain 38

II. ÉNERGIES DE SUBSTITUTION UTILISÉES A NGAOUNDÉRÉ 40

II.1.Le gaz butane 40

II.2.L'énergie électrique 41

II.3.Le pétrole lampant 41

CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 44

I. HISTORIQUE DES FOYERS 45

II. TYPOLOGIE DES FOYERS 47

II.1.Foyer traditionnel 47

II.1.1.Impacts positifs de l'utilisation du foyer traditionnel 48

II.1.2.Contraintes et inconvénients de l'utilisation de foyers traditionnels 48

II.2.1.Foyer amélioré en banco 50

II.2.2.Foyer amélioré métallique 50

II.2.2.Foyer multi-marmite ou foyer bil-bil 51

II.2.4. Foyer céramique 51

III. TYPES DE FOYERS UTILISÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 51

III.1. Les foyers traditionnels dans la ville de Ngaoundéré 51

III.1.2.Le foyer « Ganoun » à fil forgé 52

III.1.3. les foyers améliorés à bois fixe 52

III.2. Foyers améliorés métalliques 53

III.2.1.Production des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré 53

III.2.2.Ca commercialisation des foyers améliorés métalliques dans la ville de Ngaoundéré 55

III.3.Foyers améliorés «  trois pierres » dans la ville de Ngaoundéré 57

IV. VULGARISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 58

IV.1. Ministère de la Protection de l'Environnement et du Développement Durable (MINEPDED) 59

IV.2. Organisations Non Gouvernementales (ONG) 60

V. UTILISATEURS DES FOYERS AMÉLIORÉS A NGAOUNDÉRÉ 63

V.1.Les ménages 63

V.2.Les restaurants 64

CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 65

I. IMPACTS SOCIAL ET ÉCONOMIQUE DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 66

I.1.Impact social de l'utilisation des foyers améliorés 66

I.1.1.Préservation de la santé des populations 66

I.1.2.Réduction de la quantité de bois de chauffe et du temps mis pour la récolte 67

I.1.3.Gain de temps de cuisson par rapport au foyer traditionnel 69

I.2.Impact économique de l'usage du foyer amélioré 69

I.2.1.Intériorisation du foyer amélioré dans le métier d'artisan et création d'emplois 70

I.2.2.Foyers améliorés et les conditions de femme dans la ville de Ngaoundéré 71

II. ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS 73

II.1. Dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré 73

II.1.1.Causes de la dégradation de l'environnement dans la ville de Ngaoundéré 74

II.1.2.Effets de la dégradation de l'environnement dans la ville Ngaoundéré 75

II.2.Utilisation du foyer amélioré et gestion environnementale dans la ville de Ngaoundéré 76

II.2.1.Réduction de la consommation du bois-énergie 76

II.2.2.Lutte contre la pollution 78

CHAPITRE IV : DÉFIS DE L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ ET PERSPECTIVES 80

I. FACTEURS LIMITANT L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 81

I.1. Facteurs d'ordre culturel 81

I.1.1. Habitudes et préférences culinaires 82

I.1.2. Résistance au changement de comportement 85

I.2. Facteurs d'ordre économique et social 86

I.2.1. Facteurs d'ordre économique 86

I.2.2. Facteurs d'ordre social 88

II. PERSPECTIVES EN FAVEUR DE L'USAGE GÉNÉRALISÉ DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ 90

II.1. Perspectives endogènes 90

II.1.1.Campagnes d'information et de sensibilisation 91

II.1.2.Intervention des structures gouvernementales 91

II.1.3. Organisations Non Gouvernementales 94

II.2. Perspectives exogènes 95

II.2.1.Prise de conscience de la dégradation de l'environnement 95

II.2.2.Changement de comportement face à la consommation des ressources naturelles 95

CONCLUSION GÉNÉRALE 97

SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 101

ANNEXES 106

TABLE DES MATIÈRES 107

* 1 R.E. Atyi et al, 2009, « État des forêts d'Afrique Centrale : Synthèse sous régionale », in C. Wasseige et al, 2009, Les forêts du Bassin du Congo-États des forêts, Luxembourg, Office des publications l'Union Africaine, p.17.

* 2 Ibid.

* 3 H. Behrendt et al. 2013, « Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo », Document de travail n°5 : Énergie issue de la biomasse, p.25.

* 4 R. Ngoufo et M. Tsalefac, 2000, « Contraintes pratiques de mise en oeuvre de la réglementation sur l'exploitation forestière au Cameroun », Rapport CEW/CARPE, Yaoundé : CEW/CARPE, p.97.

* 5 Madi et al, 2007, « Demande urbaine en bois-énergie et la nécessité d'une gestion rationnelle des ressources naturelles : le cas de Maroua à l'Extrême-Nord du Cameroun », Cirad, HAL Id : http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00135467,p.9. Consulté le 15 Mai 2020.

* 6 Aïssatou Ibrahim, 2013, « Les infrastructures coloniales à Ngaoundéré : 1901-2013 », Mémoire de Master, Histoire, Université de Ngaoundéré, p.10.

* 7 Asmaou Nassourou et al, 2010, « Les chefs traditionnels et le processus démographique au Cameroun, cas de la Vina» (1990-2007), Rapport de Licence, histoire, Université de Ngaoundéré, p.14.

* 8Bouyou Ndolédjé, 2015, p.8.

* 9 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.9.

* 10 M.Tchotsoua, 1996, « L'Homme et la dynamique de l'environnement rural sur les hautes terres de l'Adamaoua. Des crises sociales aux crises environnementales », Actes du Colloque Dynamiques sociales et environnement, 11, 12,13 septembre 1996, Talence, REGARDS, p.12.

* 11 Bouyou Ndolédjé, 2015, p.10.

* 12 Ibid.

* 13 Programme Communal de Développement de Ngaoundéré I, 2014.

* 14 Programme Communal de Développement de Ngaoundéré II, 2014.

* 15 Programme Communal de Développement de Ngaoundéré III, 2014.

* 16 Bouyou Ndolédjé, 2015, p.11.

* 17 Aissatou Ibrahim,2013, « Les infrastructures coloniales à Ngaoundéré :1901-2013 »,Mémoire de Master en Histoire, Université de Ngaoundéré,p.11.

* 18 C.Solfane, 2005, « Diagnostic de la situation de diffusion des foyers dans les villes de Yagoua, Kaélé et Mokolo à l'Extrême-Nord », Rapport de consultation dans le cadre du projet de vulgarisation des foyers améliorés dans les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun, p.19.

* 19 Entretien avec Saidou Sidiki, Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.

* 20 Entretien avec Mme Matip, Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.

* 21 Entretien avec Saidou Sidiki, Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.

* 22 Dictionnaire Hachette, 2006.

* 23 Dictionnaire le petit Larousse illustré, 2001.

* 24 Dictionnaire Larousse, 2010.

* 25 Dictionnaire le Grand Robert, 2010.

* 26 Toupictionnaire : le dictionnaire de politique.

* 27 Toupictionnaire : le dictionnaire de politique

* 28 Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la nature et de la conservation de la nature.

* 29 Ibid.

* 30 Ibid, p.15.

* 31 Les foyers préhistoriques parfois dotés d'annexes telles que tas de pierre à chauffe, réflecteurs de chaleur, brise-vent.

* 32 Dictionnaire le petit Larousse illustré 2008.

* 33 Comité permanant Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, Programme Régional de promotion des Énergies Domestiques et alternatives au Sahel : http://www.cilss.bf/predas/

* 34 Ibid.

* 35 Grand Robert 2010.

* 36 A.Rahim, 2011, « Étalement urbain et évaluation de son impact sur la biodiversité, de la reconstitution des trajectoires à la modélisation prospective. Application à une agglomération de taille moyenne : Rennes Métropole », Thèse de Doctorat en Géographie, Université Rennes 2 haute Bretagne, p.187.

* 37 C. Ngoufack, 2010, « Le  productivisme et le droit international de l'environnement », Mémoire de Master II, Droit de l'Environnement, Université de Limoges, p.14.

* 38 Ibid.

* 39 Ibid. p.20.

* 40 Ngoufack, 2010, p.16.

* 41 I.Ajzen, 1991,»The theory of planned behavior», Orgazationnal Behavior and Human Decision Processes, p.181.

* 42 Ibid.

* 43 I.Ajzen and Fishbein, 1977,»Attitude-behavior relations: A theoretical analysis and review of empirical research», Psychological Bulletin, p.5.

* 44 I.Ajzen, 2005, «Attitudes, personality and behavior», Maidenhead, England New -York: Open University press, p.15.

* 45 Ibid.

* 46 Ajzen and Fishbein, 1977, p.20.

* 47 C.Camerini, 2003, les fondements épistémologiques du développement durable, L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.

* 48 C.Camerini, 2003, les fondements épistémologiques du développement durable, L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.

* 49 « Environnement et sauvegarde »http:/fr.wikitionnary.org/wiki/environnement consulté le 18mars 2020.

* 50J.L. Breton Roland, 1991, Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement : notre avenir à tous, Montréal, Éditions du Fleuves/publications du Québec, p.57.

* 51 http://www.wikilivres.info/wiki/index.php/Raport-Brundland consulté le 18mars 2020.

* 52J.N. Marien et al, 2013, Quand la ville mange la forêt. Les défis du bois-énergie en Afrique Centrale. Quae Éditions, 78026 Versailles Cedex, France, ISBN 978275921980-3, 240p.

* 53 Minh et P. Jacquemont, 2017, «La rationalisation de la production et de la consommation de bois-énergie », in l'Afrique contemporaine 2017/1-2(N°261-262).

* 54 G. Yameogo, 1993 « Évaluation des différents prototypes de foyers améliorés existants en Haute-Volta », Mémoire de fin d'étude en énergie, Ouagadougou, Institut Burkinabé de l'énergie (IBE).

* 55 Zeba Souleymane, 1984, « Contribution à l'optimisation des paramètres de construction pour l'amélioration des foyers à bois et à charbon de bois », Mémoire de fin d'études en Eaux et Forêts, Université de Ouagadougou, Burkina Faso.

* 56 E. J. Hurtado Pérez et al « Analyse des impacts économico-environnementaux du changement d'usage d'un foyer de cuisson traditionnel par un foyer de cuisson amélioré optimisé à charbon de bois dans les ménages de la ville de Kinshasa », in Déchets sciences téchniques-2017-N°75, Décembre 2017, lodel.irevues.fr.

* 57 C.A. Houngan, 1999, « Détermination des performances des foyers utilisés au Bénin par technique d'ébullition de l'eau », Mémoire de fin de cycle en énergie, C.P.U, UNB, Abomey-Cavali, Bénin.

* 58 R. Marceau Rochette et al. , 1993, « Le sahel en lutte contre la désertification : leçons d'expériences », in Revue Tiers Monde, Vol.34.

* 59 B. Westhoff, 1995, Foyers en image : une documentation sur les foyers améliorés et traditionnels en Afrique, Asie et Amérique Latine, Bruxelles, p.150.

* 60 Guy Di Meo, 1985, « La consommation d'énergie domestique dans les villes d'Afrique noire », in Les Cahiers d'Outre-Mer.

* 61 Bangirinama et al, 2016, « Utilisation du charbon de bois comme principale source d'énergie de la population urbaine : un sérieux problème pour la conservation du couvert forestier au Burundi », in Bois et forêts des tropiques.

* 62 P. A. Ombiono Kitoko, 2018, « Les facteurs d'adoption des foyers améliorés en milieu urbains sahéliens camerounais », in Développement durable et territoire, vol.9, n°2, 57p.http://journals.openedition.org consulté le 18mars 2020.

* 63 Folefack et Sali Abou, 2009, « La commercialisation du bois de chauffe en zone sahélienne », in Sécheresse, n°03, vol. 20.

* 64 J. Ntsama Atangana, 2009, « Contribution à l'évaluation environnementale liée à la problématique du bois de feu dans la Ville de Garoua », Mémoire de Mater II Professionnel, Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang.

* 65 P. A. Ombiono Kitoto, 2018.

* 66Mohammadou Issa, 2011, « Contribution de l'utilisation du foyer amélioré  Bangui  dans la lutte contre la désertification dans la région de l'Extrême-Nord Cameroun », Mémoire de Master en Géographie, Université de Yaoundé I.

* 67 M. Gnyonkeu, 2016, « Foyer Amélioré Save80 : économie du bois-énergie et revenus des ménages à Maroua », Mémoire de Master en Sociologie, Université de Maroua.

* 68 C. Sofalne, 2015, « Diagnostic de la situation de diffusion des foyers améliorés dans les villes de Yagoua, Kaélé et Mokolo à l'Extrême-nord Cameroun », Rapport de consultation dans le cadre de vulgarisation de foyers améliorés dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun.

* 69 G. Di Méo, 1985, p.15.

* 70 G.Tchatat, 2014, « Contribution à la préparation du rapport national pour la formulation du livre blanc régional sur l'accès universel aux services énergétiques intégrant le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique », Rapport Final Cameroun-SEforALL, p.38.

* 71 MNEPDED, 2015, « Plan d'action national de lutte contre la désertification », aligné à la stratégie décennale (2008-2018) de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification (PAN/LCD), p.81.

* 72 Forestsnews.cifor.org consulté, le 10 Septembre 2020.

* 73 Le concept de bois de chauffe est différent de celui du bois de chauffage. Le bois de chef est utilisé dans des opérations industrielles ou semi-industrielles : cuisson poterie, réduction des minerais de fer, extraction d'huile de palme, cuisson de la bière de mil. Le bois de chauffe est utilisé pour la cuisson des repas, le chauffage corporel. Si le même bois peut servir aux deux emplois, le bois de chauffe est plus exigeant pour certaines opérations. Dans cette étude, c'est le terme bois de chauffage qui est convenable (Nizésété Bienvenu Denis, information du 02/08 2020 à Ngaoundéré

* 74 E. Pouna, 1980 « Les problèmes de bois de feu à Ngaoundéré, approche des solutions », Mémoire de fin d'études en énergie, ENSA, Yaoundé, p.69.

* 75 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.60.

* 76 Ibid.

* 77 Entretien avec Hamadou Haman, Ngaoundéré, le 22 Septembre 2020.

* 78 Entretien avec Hamadou Haman, Ngaoundéré, le 22 Septembre 2020.

* 79 Recensements de la population du Cameroun en 1976.

* 80 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.58.

* 81 Entretien avec Massa, Ngaoundéré, le 19 Septembre 2020.

* 82 Madi et al, 2003, « La demande urbaine en bois-énergie et la nécessité d'une gestion rationnelle des ressources naturelles : le cas de Maroua à l'extrême-nord du Cameroun », In Jamin J.Y., L.Seiny Boukar,C.Floret ,Savanes africaines :des espaces en mutations, des acteurs face à de nouveaux défis,Montepellier,Cirad,p.9.

* 83 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.58.

* 84 Bière traditionnelle régulièrement consommée au Cameroun septentrional. Elle est fabriquée à base du maïs et cuit au feu de bois pendant plusieurs heures.

* 85 Entretien avec Tikokbé Raphaël, Ngaoundéré, le 20 Août 2020.

* 86 Entretien avec Seinou, Ngaoundéré, le 20 Août 2020.

* 87 Entretien avec Seinou, Ngaoundéré, le 20 Août 2020.

* 88 Entretien avec Seinou, Ngaoundéré, le 20 Août 2020.

* 89 Entretien avec Seinou, Ngaoundéré, le 02 Août 2020.

* 90 Entretien avec le Délégué régional des forêts et de la faune, Ngaoundéré, le 13 Août 2020.

* 91 Entretien avec Nabiou, Ngaoundéré, le 10 Août 2020.

* 92 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.30.

* 93 http://fr.m.wikepedia.org consulté le 24 Septembre 2020 à 10h.

* 94 Entretien avec Yolande, Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.

* 95 Entretien avec Claire Marve, Ngaoundéré, le 18 Août 2020.

* 96 M.Tchotsoua, 1996, « L'homme et la dynamique de l'environnement sur les hautes terres de l'Adamaoua. Des crises sociales aux crises environnementales », Actes du Colloque dynamique sociale et environnement, Talence, REGARDS, p.13.

* 97 Entretien avec Alain Jopi, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 98 Entretien avec Alain Jopi, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 99 Entretien avec Jonas Kens, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 100 Entretien avec Jonas Kens, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 101 Entretien avec Mme Matip, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.

* 102 Entretien avec le M. Saidou Siddiki, Délégué Régional du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.

* 103 M. Tchotsoua et al, 2000, « urbanisation, crise économique et dynamique de l'environnement en milieu soudanien d'altitude : le cas du plateau de Ngaoundéré au Cameroun, In Fouodoup K., courage G. : sociétés et environnement au Cameroun, Yaoundé, p.89.

* 104 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.

* 105 Ministère des Forêts et de la Faune(MINFOF), 2010, « Projet de travail annuel de performance », Yaoundé, République du Cameroun.

* 106 M. Tchotsoua, 1999« l'Homme et la dynamique des paysages sur la dorsale de l'Adamaoua », in Le Flamboyant, Paris, p.23.

* 107 Ibid.

* 108 Recensement de la population du Cameroun en 2005.

* 109 Composé chimique qui a perdu une ou plusieurs molécules d'eau.

* 110www.seforall.org consulté le 20 Août 2020.

* 111 Ngnikam et al, 1998, « Observation mondial de viabilité énergétique », Rapport du Cameroun, www.helio-international.org. Consulté le 20 Août 2020.

* 112 A.Dassie Jérémie, Rapport d'analyse du marché de GPL au Cameroun, 4eme trimestre 2005.

* 113 Entretien avec Ladifatou, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.

* 114 Entretien avec Rosaline, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.

* 115 Entretien avec Rosaline, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.

* 116 Entretien avec Jeremy Konko, Ngaoundéré, le 30 Août 2020.

* 117 Entretien avec Marie, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.

* 118 B. Westhoff et Dorsi Germann, 1995, foyers en image : une documentation sur les foyers améliorés et traditionnels en Afrique, Asie et Amérique Latine Brandes, Allemagne, p.18.

* 119 Ibid.

* 120 Ibib, p.15.

* 121 Ibid, p.20.

* 122 H. Lumley (de), 2017, La domestication du feu aux temps paléolithiques, Paris, Odile Jacob, p.192.

* 123 Ibid.

* 124 H. Lumley (de), 2017, p.192.

* 125 B. Westhoff et D. Germann, 1995, p.22.

* 126 Ibid.

* 127 Ibid.

* 128 G. Dorsi et W. Beatrix, 1995, « Le foyer, âme du ménage et son intégration : acteurs et conditions de la simplicité à la diversité, in Beatrix Westhoff et Dorsi Germann, 2000, Foyers en Images ; SfsoZietat für Entwicklungsplanung GmbH Frankfurt am Main, p.14.

* 129 http://www.se4all.org/consulté le 20 Août 2020.

* 130 www.un.org consulté le 20 Août 2020.

* 131 B.Westhoff et D.Germann, 1995, p.18.

* 132 Ibid.

* 133 G. Yameogo, 1995, p.15.

* 134 C. A. Hougan, 1999, « Détermination des performances des foyers utilisés au Bénin par la technique d'ébullition de l'eau », Mémoire de fin de cycle en énergie, CPU, UNB, Abomey-Cavali, p.35.

* 135 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.

* 136 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 137 Entretien avec Sakinatou, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020.

* 138 Entretien avec Sakinatou, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020.

* 139 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 140 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 141 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 142 Hougan, 1999, p.61.

* 143Ibid.

* 144 Entretien avec Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.

* 145 Entretien avec Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.

* 146 Entretien avec Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.

* 147 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.

* 148 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.

* 149 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.

* 150 C.Njomgang, 2002, « Économie du bois de feu et environnement au Cameroun », Colloque « Francophonie et développement durable : quels enjeux, quelles priorités pour l'horizon 2012 ? »,11-13 mars 2002, Dakar, Sénégal, p.14.

* 151 A. Jolivet, 1997, « Atelier foyers améliorés, recherche/développement/formation et diffusion », Rapport d'activités de MINEP/ABIOGet, Maroua, p.14.

* 152 C. Damien, 1994, «Atelier foyers améliorés, recherche/développement/formation/diffusion », Rapport final MINEP/ABIOGet, Maroua, p.19.

* 153 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.

* 154 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.

* 155 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 156 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.

* 157 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.

* 158 Appareil de cuisson au charbon de bois pour faire des grillades en plein air

* 159 Entretien avec Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.

* 160 Entretien avec Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.

* 161 Entretien avec Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.

* 162 Y. Coppens, 1969, « Les cultures protohistoriques et historiques du Djourab », Actes du premier colloque International d'archéologie africaine, Fort-Lamy, I.N.T.S.H, .p.10.

* 163 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 27 Août 2020.

* 164 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 165 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 166 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 167 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 168 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 169 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 170 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 171 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 172 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 173 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 174 Entretien avec Kouvou, Ngaoundéré, le 18 Septembre 2020.

* 175 Entretien avec Kouvou, Ngaoundéré, le 18 Septembre 2020.

* 176 Entretien avec Ahmadou Woundini, le chef service de l'information, de la sensibilisation et de la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 177 Entretien avec Ahmadoun Woundini, le chef service de l'information, de la sensibilisation et de la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 178 MINEPDED, 2006, Plan d'Action National de Lutte contre la Désertification (PAN/LCD), p.15.

* 179 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué régional du MINEPDED / Adamaoua, Ngaoundéré, le 02 Octobre 2020.

* 180 MINEPDED, 2015, p.19.

* 181 Entretien avec Mme Matip, chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 182 Ministère de la Flore et de la Faune.

* 183 Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural.

* 184 Ministère de l'Eau et de l'Énergie.

* 185 Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

* 186 Agence Nationale des Forêts.

* 187 Deutsche Gesellschaft fur Internationale Zusammenarbeit.

* 188 Association Internationale pour la Protection de l'Environnement en Afrique.

* 189 Action pour la Biodiversité et le Gestion du Terroir.

* 190 Centre d'Accompagnement au Développement et à la Promotion de l'Environnement.

* 191 B.Westhoff et Dorsi Germann, 1995, p.50.

* 192 B.Westhoff et Dorsi Germann, 1995, p.50.

* 193 Energies-media.com, consulté le 03 Octobre 2020.

* 194 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED/ Adamaoua, Ngaoundéré, le 04 Octobre 2020.

* 195www.abioget.org consulté le 02 Septembre 2020.

* 196 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED /Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020.

* 197 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué régional du MINEPDED /Adamaoua, Ngaoundéré le 05 Octobre 2020.

* 198 Entretien avec Madeleine Amoura, Ngaoundéré le 20 Septembre 2020.

* 199 Entretien avec Madeleine Amoura, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 200 Entretien avec Fadimatou, Ngaoundéré, le 21 Septembre 2020.

* 201 Entretien avec Fadimatou, Ngaoundéré, le 21 Septembre 2020.

* 202 Entretien avec Atcha Bouba, Ngaoundéré, le 03 Septembre 2020

* 203 Entretien avec Atcha Bouba, Ngaoundéré, le 03 Septembre 2020

* 204 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 205 C. Njomgang, 2002, « Économie du bois de feu et environnement au Cameroun », Colloque « Francophone et développement durable : quels enjeux, quelles priorités pour l'horizon 2012 ? », Dakar, Sénégal, p.14.

* 206 Entretien avec Céline, Ngaoundéré, le 28 Septembre 2020.

* 207 Entretien avec Céline, Ngaoundéré, le 28 Septembre 2020.

* 208 Entretien avec Céline, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.

* 209 Entretien avec Mme Boné, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.

* 210 Entretien avec Mme Boné, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.

* 211 Entretien avec Enock, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 212 Entretien avec Mme Rolly, Ngaoundéré le 29 Septembre 2020.

* 213 Entretien avec Amos, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 214 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 30 Septembre 2020.

* 215 Entretien avec Mme Boné, Ngaoundéré, le 30 Septembre 2020.

* 216 Entretien avec Amos, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.

* 217 Entretien avec Ahmadou Woudini, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.

* 218 Entretien avec Nassir Abdoulaye, Ngaoundéré le 02 août 2020.

* 219 Entretien avec Nassir Abdoulaye, Ngaoundéré le 02 Août 2020.

* 220 Entretien avec Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.

* 221M. Monimart, 1989, Femmes du sahel, la désertification au quotidien, Paris, Karthala, p.29.

* 222 Ibid.

* 223 Entretien avec Haida, Ngaoundéré, le 25 Août 2020.

* 224 Entretien avec Haida, Ngaoundéré le 25 Août 2020.

* 225 P. Bradant, 2008, Activités humaines et dégradation des terres, Paris, IRD, p.37.

* 226 P. Bradant, 2008, p.37.

* 227 Entretien avec le Délégué régional des eaux et forêts, Ngaoundéré le 13 Août 2020.

* 228 Entretien avec le Délégué régional des eaux et forêt, Ngaoundéré, le 13 Août 2020.

* 229 Initiativesvertes.wordpress.com consulté le 30 Septembre 2020.

* 230 Bouyo Ndolédjé, 2015, p.26.

* 231 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la promotion et de monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020.

* 232 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la promotion et de monitoring du MINEPDED/Adamaoua/ Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 233 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 234 Entretien avec Ahmadou Woudini, chef service de l'information et de la sensibilisation de la Délégation régional/MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré le 10 Septembre 2020.

* 235Bouyo Ndolédjé, 2015, p.72.

* 236 Entretien Saidou Sidiki, Délégué régional du MINEPDED/ Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020.

* 237 Entretien avec Samira, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 238 Entretien avec Samira, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 239 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.

* 240 Entretien avec Ouzeina Yaya, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.

* 241 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 242 Entretien avec Awoundini, Ngaoundéré, le 11 Octobre 2020.

* 243 Tchotsoua, 2010, p.98.

* 244 Tchotsoua, 2010, p.51.

* 245 Tchopsala, 2010, « Impacts des coupes de bois sur la végétation naturelle de la zone péri-urbaine de Ngaoundéré(Adamaoua), Thèse PhD. en Biologie végétale, option : Écologie végétale, Université de Yaoundé I, p.198.

* 246 Entretien avec Saidou Sidiki,Délégué Régional du MINEPDED/Adamaoua,Ngaoundéré,le 05 Octobre 2020.

* 247 Entretien avec saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED/ Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020.

* 248 Entretien avec Fadi Mbabou, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 249 Entretien avec Fadi Mbabou, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 250 Njomaha et al. 2009, « Facteurs d'adoption des foyers améliorés en Zone Soudano-Sahélienne d'Afrique Centrale », atelier « Evaluation des innovations dans les territoires et systèmes agro-pastoraux d'Afrique de l'Ouest », Ouagadougou, p.37.

* 251 Ibid.

* 252 Njomgang, 2002, p.14.

* 253 M. Chastanet, F.X. Fauvelle et D .Juhé-Beaulaton, 2002,  cuisine et société en Afrique, Histoire, saveurs, savoir-faire, Karthala,p. 219.

* 254 Ibid.

* 255 B. Westhoff, et D .Germann ,1995, p.25.

* 256 Ibid.

* 257 www.oldcook.com.histoire-cuisine consulté le 02 Octobre 2020.

* 258 Entretien avec Boukar, Ngaoundéré, le 09 Octobre 2020.

* 259 Entretien avec Boukar, Ngaoundéré, le 09 Octobre 2020.

* 260 C. Solfalne, 2007, « Diagnostic de la situation de diffusion des foyers améliorés dans les villes de Yagoua, Kaelé et Mokolo à l'Extrême-Nord Cameroun », Rapport de consultation dans le cadre du projet de vulgarisation de foyers améliorés dans la province du Nord et de l'Extrême-Nord du Cameroun, p.41.

* 261 Entretien avec Marie, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 262 Entretien avec Marie, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 263 Entretien avec Marie, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 264 Entretien avec Rosaline, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 265 Entretien avec Rosaline, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 266 Entretien avec Rosaline, Ngaoundéré, le 20 Septembre 2020.

* 267 Horizon.documentation.ird.fr consulté le 20 Octobre 2020.

* 268 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 269 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 270 Entretien avec Mama Thérèse, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 271 Entretien avec Haida, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 272 Entretien avec Haida, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 273 Entretien avec Haida, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 274 Entretien avec Haida, Ngaoundéré, le 15 Octobre 2020.

* 275 C.Sofalne, 2007, p.32.

* 276 Entretien avec Fadimatou Damdam, Ngaoundéré, le 16 Octobre 2020.

* 277 Entretien avec Fadimatou Damdam, Ngaoundéré, le 16 Octobre 2020.

* 278 www.cadredesante.com consulté le 10 Octobre 2020.

* 279 Entretien avec Maimouna, Ngaoundéré, le 18 Octobre 2020.

* 280 Entretien avec Maimouna, Ngaoundéré, le 18 Octobre 2020.

* 281 Entretien avec Maimouna, Ngaoundéré, le 18 Octobre 2020.

* 282 Entretien avec Aissatou, Ngaoundéré, le 18 Octobre 2020.

* 283 Entretien avec Aissatou, Ngaoundéré, le 18 Octobre 2020.

* 284 Njomaha et al., 2009,p.38.

* 285 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré le 15 Août 2020.

* 286 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 09 Octobre 2020.

* 287 Entretien avec Fidèle, Ngaoundéré, le 09 Octobre 2020.

* 288 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 15 Août 2020.

* 289 Entretien avec Djibril, Ngaoundéré, le 15 Août 2020.

* 290 Entretien avec Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 291 Entretien avec Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaou, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 292 Entretien avec Ahmadou Woundini, Chef service de l'information, de la sensibilisation et de la documentation du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 293 Entretien avec Ahmadou Woundini, Chef service de l'information, de sensibilisation et de la documentation du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.

* 294 Entretien avec Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua,Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 295 Matango.mondoblog.org consulté le 10 Octobre 2020.

* 296 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED/ Adamaoua, Ngaoundéré le 05 Octobre 2020.

* 297 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020

* 298 Entretien avec Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/ Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 299 Entretien avec Mme Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020

* 300 Décret n°2011/408 du 09 Décembre 2011 portant organisation du gouvernement remplace l'ex-MINEP par le MINEPDED.

* 301 J.M. Laveille, 1998, Droit International de l'environnement, Paris, Ellipses, p.9.

* 302 Article 4, Alinéa 19 du décret n°2004/320 du 08 D !écembre 2004 portant organisation du gouvernement

* 303 Alinéa 19, Art.14, du décret précité.

* 304 Actucameroun.com consulté le 10 Octobre 2020 à 8h 30min.

* 305 Chateaunews.com consulté le 10 Octobre 2020 à 9h.

* 306 A. Jolivet, 1997, «  Atelier foyers améliorés, Recherche/Développement/Formation/Diffusion » , Rapport d'activités. Maroua, p.15.

* 307 Entretien avec Ahmadou Awoundini, Chef de service, de l'information et de la sensibilisation et de la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 308 Entretien avec Saidou Sidiki, Délégué Régional du MINEPDED /Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020.

* 309 Entretien avec le Délégué Régional des eaux et forêts de la Région de l'Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre2020.

* 310 Entretien avec le Délégué Régional des eaux et forêts de la Région de l'Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.

* 311 www.initiativesclimat.org consulté le 10 Octobre 2020.






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