UNIVERSITÉ DE
NGAOUNDÉRÉ
FACULTÉ DES ARTS LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES
**********
DÉPARTEMENT D'HISTOIRE
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
FACULTY OF ARTS LETTERS AND SOCIAL
SCIENCES
*********
DEPARTMENT OF HISTORY
UNITÉ DE FORMATION DOCTORALE
D'HISTOIRE
LABORATOIRE HOMME ET SOCIÉTÉ
MAN AND SOCIETY LABORATORY
ENJEUX SOCIAUX, ÉCONOMIQUES ET
ÉCOLOGIQUES DE L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA
VILLE DE NGAOUNDÉRÉ AU CAMEROUN DE 1990 A 2020
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de Master Recherche en Histoire Politique et des Relations
Internationales
Par :
DELI MOUSSA
Matricule : 11A069LF
Titulaire d'une Licence en Histoire Politique et des
Relations Internationales
Sous la direction de
Pr. NIZÉSÉTÉ Bienvenu
Denis
Maître de Conférences
Janvier 2021
À
La mémoire de
MASSI HADJARA, ma mère
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit d'un dur labeur et beaucoup de
sacrifices ayant connu la contribution de plusieurs personnes de
près comme de loin son aboutissement. À cet effet, mes
remerciements vont à l'endroit de :
Pr. Nizésété Bienvenu Denis, pour son
encadrement, son amabilité, sa patience, sa disponibilité, sa
souplesse d'esprit et son savoir.
L'ensemble du corps enseignant du Département
d'Histoire de l'Université de Ngaoundéré, pour tous les
enseignements dispensés durant mon cursus académique. Il s'agit,
des Professeurs: Hamadou Adama, Taguem Fah Gilbert Lamblin, Mokam David,
Mbengué Nguimè Martin, Mamoudou, Abdouraman Halirou, Fadibo
Pierre, Ouba Abdoul-Bagui, Tegna Edith Mireille, Atoukam Tchefenjem Liliane
Dalis Epse Kapseu. Des Docteurs Hamoua Dalailou, Mvoto Thérèse,
Kaimangui Mathias, Amina Djouldé Christelle, Hassana, Harouna Barka,
Sardi Abdoul Innocent et Babarou, Betga Noël Lavalière ; les
Assistants, M. Djouberou Narcisse, Andjeng Honoré et Mesdames, Nangang
Sandrine, Telukné Berndette et Mbeya Sombo Awa.
Dr. Abdon Awono pour son soutien moral et financier qu'il a
manifesté à mon égard sans oublier sa passion et son
enthousiasme qui ont abouti à la conception de ce travail ;
M.Saidou Siddiki, Délégué régional
de la protection de l'environnement et du Développement Durables de
l'Adamaoua, M.Ahmadou Woundini, chef de service de l'information, de la
sensibilisation et de la documentation du MINEPDED/Adamaoua et à Mme
Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du
MINEPDED/Adamaoua pour m'avoir mis à ma disposition certaines
informations relatives à mon travail.
M. Ngayebe Yvon Gaël pour son apport incommensurable.
Mon oncle M.Vandi Djiha et à sa femme Kormba
Marie ;
Mes soeurs Kouvou Aphia et Massi Madeleine pour leur
présence et leur écoute, leur confiance en moi et leur soutien
constant m'ont assuré des bases certaines me permettant de
préserver et de me surpasser.
À mes cousins et cousines Kwatowa Rosaline, Martha et
Florence et à mes cousins Sunday, Yengni Jonas, Paul, Patrick, Victoire
et Jérémie pour leur soutien indéfecotible.
Mes amis, plus particulièrement Deva, Ndjidda,
Séraphin, Goufan, sans oublier Pélagie qui ont su me monter le
moral et m'encourager dans ma recherche.
SOMMAIRE
DÉDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
LISTE DES FIGURES
iv
LISTE DES PHOTOS
iv
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
vi
Résumé
viii
Abstract
ix
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES
D'ÉNERGIE DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE
NGAOUNDÉRÉ
24
CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET
AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
43
CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION DES
FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
64
CHAPITRE IV : DÉFIS DE L'ADOPTION DES
FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ ET
PERSPECTIVES
79
CONCLUSION GÉNÉRALE
95
SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
99
ANNEXES
105
TABLE DES MATIÈRES
118
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Proportion de la consommation des diverses
formes d'énergies domestiques des ménages à
Ngaoundéré.
42
Figure 2 : Estimation de fabrication mensuelle
des foyers améliorés métalliques par les fabricants dans
la ville de Ngaoundéré
71
Figure 3 : Proportion d'avantages
socioéconomiques d'utilisation des foyers améliorés par
les ménages de la ville de Ngaoundéré
73
Figure 4 : Avantages liés à
l'utilisation des foyers traditionnels par les ménages à
Ngaoundéré
85
Figure 5: goulots d'étranglements
identifiés au niveau de production des foyers améliorés
métalliques dans la ville de Ngaoundéré
88
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Foyer traditionnel
à « trois pierres »
48
Photo 2. Foyer amélioré en banco.
50
Photo 3 : Foyer amélioré à
bois fixe.
53
Photo 4 : Atelier de fabrication des foyers
améliorés métalliques au quartier Joli Soir à
Ngaoundéré
56
Photo 5 : Site de vente des
foyers améliorés métalliques au quartier Joli Soir
à Ngaoundéré
57
Photo 6 : Foyers
améliorés distribués par le projet sahel dans la
région de l'Adamaoua en 2017
93
LISTE DES PLANCHES
Planche 1 (suite): Les différents moyens
de transport du bois de chauffage dans la ville de
Ngaoundéré
29
Planche 1 (suite): Les différents moyens
de transport du bois de chauffage dans la ville de
Ngaoundéré
30
Planche 2 : Des points de vente du bois de
chauffage dans la ville de Ngaoundéré.
31
Planche 3 : Vente des produits
dérivés du bois en vente dans la ville de
Ngaoundéré
35
Planche 4 : Différents modèles de
foyers améliorés métalliques fabriqués à
Ngaoundéré.
55
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Types des foyers utilisés pour la
cuisson dans les ménages de la ville de Ngaoundéré
58
Tableau 2 : évolution des avantages
liée à l'utilisation des foyers améliorés
69
Tableau 3 : dépense consacrée (en
FCFA) par semaine à l'achat de bois de chauffe depuis l'utilisation des
foyers améliorés
77
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ABF : Association Bois de Feu
ABIOGeT : Actions pour la
Biodiversité et Gestion des Terroirs ;
AEDE : Agence pour l'Énergie
Domestique et l'Environnement
AFD : Agence Française pour le
Développement
AFVP : Association Française des
Volontaires du Progrès
APELD : Association pour la Protection
de l'Environnement et la Lutte contre la Désertification
ANAFOR : Agence Nationale des
Forêts
CADPEN : Centre d'Accompagnement au
Développement et à la Promotion de l'Environnement
CEDC : Centre d'Études pour
l'Environnement et le Développement du Cameroun
CIFOR: Center for International Forestry
Research
CRTV: Cameroon Radio Television
EIE: Étude d'Impact Environnemental
ENVIROPROTECT : Association
Internationale pour la Protection de l'Environnement en Afrique
FA : Foyers améliorés
FA3P : Foyers Améliorés
trois pierres
FALSH : Faculté des Arts, Lettres
et Sciences Humaines
FAO : Food and Agriculture
Organization
FAS80 : Foyer Amélioré
Save80
FC : Foyer Céramique
FM : Foyer Métallique
FT : Foyer Traditionnel
GIZ : Deutsche Gesellschaft fur
Internationale Zusammenarbeit
LWF : Lutherian World Federation
MINADER : Ministère de
l'Agriculture et du Développement Durable
MINEE : Ministère de l'Eau et de
l'Énergie
MINEFOP : Ministère de l'Emploi
et de la Formation Professionnelle
MINEPAT : Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire
MINEPDED : Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature et du Développement
Durable
MINFOF : Ministère des
Forêts et de la Faune
OMD : Objectif du Millénaire pour
le Développement
ONAREF : Office National de
Régénération des Forêts
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAN/LCD : Plan d'Action Nationale de la
Lutte contre la Désertification
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement
PERACOD : Programme pour la Promotion de
l'Électrification Rurale et l'Approvisionnement durable en Combustibles
Domestiques
PNR : Programme National de
Reboisement
SE4ALL : Sustainable Energy For All
SONARA : Société Nationale
de Raffinage
UNFPA: United Nations Population Fund
UNHCR: United Nations High Commissioner for
refugees
GLOSSAIRE
Bil-Bil : bière de mil en fulfulde
Gurka : farine de manioc en gbaya
Lhewté : foyer en kapsiki
Katindé : foyer traditionnel en
fulfulde
Souklé sare : Ménages en
fulfulde ;
Résumé
La croissance démographique à
Ngaoundéré a engendré une consommation excessive du
bois-énergie, exacerbé par l'utilisation des foyers
traditionnels « trois pierres » par certains
ménages, source d'une crise à la fois environnementale,
économique et sanitaire. L'adoption et l'utilisation des foyers
améliorés constituent l'une des solutions pour atténuer
cette pression anthropique sur les ressources naturelles et améliorer
les conditions socioéconomiques des populations de
Ngaoundéré. Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons
procédé à une collecte de données sur la base d'une
revue documentaire, l'élaboration des questionnaires adressées
aux ménages, aux fabricants des foyers améliorés et aux
personnels de la délégation de la protection de l'environnement
ainsi que des interviews. À l'issue de cette phase, nous avons entrepris
l'analyse, l'exploitation et la critique et l'interprétation des
données recueillies. De cette étude, il ressort que la population
de Ngaoundéré utilise plusieurs formes d'énergies parmi
lesquelles le bois de chauffage et les copeaux (25%), le charbon de bois (13%),
le gaz (18,33%), le pétrole lampant (8%) et l'électricité
(1,66%) ; certains ménages utilisent des formes d'énergies
complémentaires (35%). Les foyers traditionnels (30%), les foyers
améliorés (25%) et autres (45%) sont utilisés par cette
population pour la cuisson des aliments. Leur utilisation participe à la
lutte contre la pauvreté, à l'épargne, à la
création d'emplois pour les fabricants de ces foyers, assure un gain de
temps aux populations aussi bien dans la collecte du bois que dans la cuisson
du repas, contribue à l'amélioration de la santé des
utilisateurs par la baisse des quantités de fumée rejetées
dans la cuisine. Ces foyers améliorés participent par ailleurs
à la lutte contre la désertification et au réchauffement
climatique. Si divers facteurs expliquent un faible taux d'adoption des foyers
améliorés à Ngaoundéré, dont les
habitudes culturelles et la faiblesse des revenus des ménages,
l'adoption des foyers améliorés pourrait être
favorisée par une campagne de sensibilisation gouvernementale et
l'octroi des subventions en faveur de leur production et acquisition.
Mots clés : Foyers
améliorés, Bois-énergie, Déforestation, Changement
climatique
Abstract
Population growth in Ngaoundéré has
generated excessive consumption of wood energy, exacerbated by the use of
traditional "three stone" stoves by some households, a source of an
environmental, economic and health crisis. The adoption and use of improved
stoves is one of the solutions to mitigate this anthropogenic pressure on
natural resources and improve the socio-economic conditions of the populations
of Ngaoundéré. In order to achieve our objectives, we collected
data based on the documentary review, the development of questionnaires
addressed to households, manufacturers of improved stoves and staff of the
environmental protection delegation as well as interviews. After this phase, we
undertook the analysis, exploitation and criticism and interpretation of the
data collected. From this study, it appears that the population of
Ngaoundéré uses several forms of energy, including firewood and
chips (25%), charcoal (13%), gas (18.33%), oil (8%) and electricity (1.66%) and
certain households which use certain forms of energy in addition (35%).
Traditional stoves (30%), improved stoves (25%) and others (45%) are used by
this population for cooking food. Their use contributes to the fight against
poverty, to savings, to the creation of jobs for the manufacturers of these
stoves, ensures a saving of time for the populations as well in the collection
of wood as in the cooking of the meal, and contributes improving the health of
users by reducing the quantities of smoke emitted into the kitchen. These
improved stoves also participate in the fight against desertification and
global warming. While various factors explain a low rate of adoption of
improved stoves in Ngaoundéré, including cultural habits and low
household income, the adoption of improved stoves could be promoted through a
campaign and government awareness and the provision of subsidies in favor of
their production and acquisition.
Keywords: Improved stoves, Wood
energy, Deforestation, Climate change
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.
Présentation du sujet
Depuis quelques décennies, la plupart des pays
d'Afrique subsaharienne à l'instar de la
République Démocratique du Congo et du Cameroun enregistrent un
taux de déforestation et de la dégradation de la flore et de la
faune1(*). Le
bois-énergie utilisé directement comme bois de chauffe ou
transformé en charbon de bois constitue la principale source
d'énergie pour la cuisson des aliments de plus de 60% des ménages
dans cette partie du continent, source de la dégradation de
l'environnement2(*). La
majorité de la population rurale et urbaine y dépend de la
biomasse ligneuse pour satisfaire ses besoins énergétiques en
particulier la cuisine3(*).
Au Cameroun, le bois-énergie reste la forme d'énergie la plus
consommée représentant près 80% de la consommation totale
d'énergie du pays4(*). La plupart des ménages dans la zone
soudano-sahélienne camerounaise brûle le bois- énergie dans
des foyers traditionnels qui est à l'origine d'une crise à la
fois environnementale, économique et sanitaire5(*).
Ngaoundéré, chef-lieu de la région
administrative de l'Adamaoua a enregistré depuis quelques
décennies une croissance démographique liée à
l'urbanisation et la majorité de la population dépend de bois-
énergie pour la cuisson des aliments ; ce qui entraîne une
dégradation des écosystèmes forestiers.
En plus de ces aspects environnementaux, l'utilisation des foyers de cuisson
traditionnels par certains ménages entrainent aussi des effets
néfastes sur la nature. Face à ce problème de la
dégradation de l'écosystème, l'avènement et
l'utilisation des foyers améliorés qui sont économiques et
écologiques, favorisent l'utilisation rationnelle des combustibles
ligneux, tout en ralentissant le rythme de la dégradation des
écosystèmes et permettant d'améliorer les conditions
socioéconomiques de la population de la ville de
Ngaoundéré.
Sur ce constat, il s'avère indispensable de trouver un
compromis entre intérêts sociaux, économiques et enjeux
environnementaux au sujet des foyers améliorés d'où
l'intérêt de ce travail intitulé : «
Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des
foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré au
Cameroun de 1990 à 2020 »
2.
Raisons du choix du sujet
Deux raisons sous-tendent le choix ce sujet : les
raisons personnelles et scientifiques.
Les raisons personnelles résident dans notre
préoccupation de contribuer à la préservation des
écosystèmes et des ressources naturelles gage du
développement durable.
Les mobiles scientifiques de ce travail découlent du
souci de contribuer à l'historiographie de la région de
l'Adamaoua. Il s'agit de combler le manque des connaissances sur l'utilisation
des foyers améliorés et surtout sur leur contribution à la
protection de l'environnement et du développement économique et
social des populations.
3.
Milieu physique de la zone d'étude
La présente étude couvre le chef-lieu de la
région de l'Adamaoua, la région du château d'eau du
Cameroun vu sa position géographique par rapport à d'autres
régions du Cameroun. Ngaoundéré est le chef-lieu de la
région de l'Adamaoua a été fondée par Ardo Djobdi
en 1780, Occupée par les allemands en 1901, Ngaoundéré
devient un territoire sous domination française de 1916 jusqu'en
19606(*). Cet espace
était un des trois arrondissements du département de la vina
créée par le décret présidentiel n°83/390
d'Août 1983. Le second décret présidentiel n°2007/115
du 13 Avril 2007 a fragmenté ce Département en huit
arrondissements dont Ngaoundéré I, II, III, Martap, Nganha,
Nyambaka, Bélel et Mbé7(*).
Diverses formes de relief y sont représentées
avec une alternance des collines, de vallées, de plateaux et quelques
plaines. C'est au Sud-Est et au Sud-Ouest de la ville qu'on rencontre une
prédominance des massifs rocheux qui culminent à plus de 1190 m
d'altitude8(*). La ville de
Ngaoundéré est caractérisée par un climat
tempéré d'altitude, avec une courte saison sèche de 4
à 5 mois (novembre/décembre à mars/avril) et une longue
saison pluvieuse (Avril/Mai à Novembre/Décembre). Les mois de
janvier et de février enregistrent le paroxysme de la sècheresse
,les herbes et la majorité des arbres perdent leurs feuilles vers la fin
de la saison sèche à cause de l'Alizé continental
provenant du Sahara, un vent fort et très sec ,le harmattan ,souvent
chargé de poussières au point de masquer le soleil entre
Décembre et Mars. La moyenne annuelle de précipitation est de
1500 mm et l'unique maxima pluviométrique s'observe au mois d'Août
250mm9(*). La ville de
Ngaoundéré constitue typiquement le secteur
soudano-guinéen, avec des passages des savanes plus ou moins
boisés mais le plus souvent arbustives.
La végétation est faite d'un mélange de
formation herbacée dominée par des graminées et d'arbre
à faible densité. La végétation subie des nombreuse
menaces du à l'exploitation irrationnelle du bois-énergie en
raison de leur utilisation multiple (bois de chauffe, charbon de bois, bois
d'oeuvre, fourrage et source de revenue) par la population. Plus on avance vers
le nord, les arbres disparaissent pour faire place à une formation
herbacée de moins en moins dense10(*).
La faune est en nette régression depuis un certain
temps dans l'ensemble de la ville de Ngaoundéré du fait de
l'activité zoo-anthropique11(*). Cependant, on note la présence des animaux
sauvages représentés par les reptiles (vipères, varan),
les rongeurs (rats palmistes, hérissons, lièvres), les
herbivores(les antilopes), le singe et les gouilles12(*).
4. Milieu humain et culturel de la ville de
Ngaoundéré
Comme certaines villes Camerounaises, la ville de
Ngaoundéré dispose d'une diversité humaine. Les
données démographiques de la ville de Ngaoundéré
sont caractéristiques de chaque commune. La population dans
l'arrondissement de Ngaoundéré I est cosmopolite. On retrouve en
majorité les Peulh, Mboum, Dii, Haoussa, Gbaya. Les
Bamilékés, Anglophone, Béti, les Toupouri, les Moudangs
sont en minorités. Cette population est estimée à
150 000 habitants13(*). L'arrondissement de Ngaoundéré II
,compte environ 85 000 habitants et ses principales composantes
sociologiques sont les :Peulh ,Haoussa ,Mboum ,Dii ,Gbaya ,Pana ,Barnouans
,Bainawa ,Toupouri ,Daba ,Moudang ,Guiziga ,Bamiléké ,Béti
,Bamoun, Laka ,Namdji14(*). La commune de Ngaoundéré III a une
population estimée à 35 000 habitants dont on retrouve en
majorité les Mboum, les Foulbés, les Dii, les Peulh, les
Bamouns15(*).
Ngaoundéré, ville carrefour regorge également certains
peuples venus d'autres parties de la région mais également
d'autres parties du pays parmi lesquels : les Tikar, les Vouté, les
Malimba, Kwanja, les Haoussa. Fort de son caractère ville cosmopolite,
la ville de Ngaoundéré regorge également des
ressortissants de nations étrangères telles que le
Sénégal, le Mali, la Côte-d'Ivoire, la République
Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le Nigeria, la Chine, la France, la
Norvège, les États-Unis d'Amérique16(*).
Les habitants de la ville de Ngaoundéré sont des
musulmans, des catholiques, des protestants luthériens et rarement de
religion traditionnelle17(*).
Tous ces groupes humains sont des facteurs qui influencent
considérablement sur l'environnement dans la mesure où la
surexploitation du bois-énergie, la pratique de l'agriculture sur
brûlis, sont des facteurs responsables des pressions sur les ressources
biologiques (faune et flore) d'où la nécessité de
l'utilisation des foyers économes en bois-énergie pour
réduire la pression anthropique sur les ressources naturelles de la
ville de Ngaoundéré.
5.
Délimitations chronologiques
La présente étude couvre la période de
1990 à 2020. Le choix de ces dates n'est pas ex-nihilo.
L'année 1990 marque l'avènement des programmes
et des projets de développement qui se consacrent aux problèmes
de l'énergie, de l'environnement et de la vulgarisation des foyers
améliorés au Cameroun en général et à
Ngaoundéré en particulier. En effet, l'avènement du projet
de la diffusion des foyers améliorés a donné naissance aux
plusieurs projets à l'occurrence le Projet de Production, Formation,
Recherche/Développement en Foyers Améliorés (PFRD) et le
Projet Promotion/Diffusion des Foyers Améliorés(PPD) au Cameroun
en général et dans la partie septentrionale en
particulier18(*). Ainsi,
Ngaoundéré, située dans la région de l'Adamaoua,
fait face à la surexploitation forestière et au surpâturage
ce qui induit des effets néfastes pour la nature et pour les
êtres vivants. C'est la raison pour laquelle cette région à
écologie fragile a fait et continue de faire l'objet des projets
respectifs de diffusion et vulgarisation des foyers
améliorés19(*).
L'année 2020 est importante pour ce travail dans la
mesure où la célébration de la journée mondiale de
lutte contre la désertification et de la sécheresse s'est mue en
action de la promotion de l'énergie verte le 22 Juin 2020 dans la ville
de Ngaoundéré, avec des méthodes alternatives
anti-désertification exposées aux populations20(*). Pour cette journée,
plus des centaines des foyers améliorés du type centrafricain ont
été remis aux familles et groupes d'initiatives des communes de
la ville de Ngaoundéré par la Délégation
Régionale de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement Durable de l'Adamaoua21(*).
6. Cadre
conceptuel
Afin d'éviter des écarts d'interprétation
dont pourrait faire l'objet, le traitement de ce sujet, une définition
des termes clés est nécessaire pour leur meilleure
compréhension.
L'enjeu est ce que l'on risque de gagner ou de perdre dans une
entreprise, une compétition22(*).
Dans la présente étude, il faut comprendre
l'enjeu comme toute cause qui présente des conséquences dont la
nature est positive. Cette définition est appropriée pour cette
étude car elle nous permet de comprendre les bénéfices
sociaux, économiques et écologiques liés à
l'utilisation des foyers améliorés par la population de la ville
de Ngaoundéré.
Social : c'est qui a un rapport avec la
société, qui concerne les relations entre les êtres
vivants, ce qui concerne la vie en société et qui la
caractérise, tout ce qui a pour but d'améliorer les conditions de
vie des personnes les plus défavorisées23(*). Tout ce rapporte à une
société, une collectivité humaine considérée
comme une entité propre24(*). Pour bien comprendre le concept social, il importe
d'élucider le mot société. La société est
définie comme l'ensemble constitué par les relations entre
individus ou groupes d'individus sans intervention extérieure, des
relations d'échanges, du jeu de besoin et
d'intérêts25(*).
Dans le cadre de ce travail, la société est le
lieu de l'activité économique. La fabrication des foyers
améliorés métalliques est une activité
génératrice des revenus pour les fabricants desdits foyers dans
la ville de Ngaoundéré. Aussi, ces foyers améliorés
permettent aussi d'améliorer les conditions de vie des populations tout
en réduisant le temps consacré à la collecte de bois de
chauffe et de cuisson, d'alléger le budget familial consacré
à l'achat de bois-énergie.
L'économie vient du grec ancien oikonomia, gestion de
la maison, constitué de « oikos », maison et
« nomos », gérer, administrer26(*). L'économie
désigne l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens
d'une personne, puis par extension d'un pays. Plus généralement,
l'économie est une science sociale qui étudie la production, la
répartition, la distribution et la consommation des richesses d'une
société27(*). Le principe général qui sous-tend
l'économie, en particulier pour les ressources limitées ou rares,
est celui de la rentabilité. L'économie désigne aussi le
non-gaspillage d'une ressource donnée28(*).
Dans la présente étude, l'économie
désigne le non-gaspillage des ressources naturelles à travers
l'utilisation des foyers économes à bois-énergie.
Le terme écologie a été inventé en
1866 par le biologiste allemand Ernest Haeckel, à partir de deux mots
grecs : « oikos » qui veut dire : maison,
habitat, et « logos » qui signifie science et qui a pour
objet l'étude des conditions d'existence des êtres vivants et les
interactions de toutes natures entre ces êtres vivants et leur
environnement (milieu biotique et abiotique)29(*). L'écologie couvre l'étude d'une large
gamme de phénomènes, de la molécule à l'ensemble
d'un écosystème. Elle s'appuie sur des sciences connexes telles
la climatologie, l'hydrologie, l'océanographie, la chimie, la
géologie, la pédologie, la physiologie, la
génétique, l'éthologie30(*).
Dans le cadre de ce travail, l'écologie désigne
une science qui a pour objet l'étude des conditions d'existence des
êtres vivants et des interactions de toutes natures entre ces êtres
vivants et leur environnement. Cette définition est appropriée
pour cette étude, car elle nous aide à comprendre la relation
dialectique qui existe entre la consommation du bois de chauffe et
l'écologie. À cet effet, l'usage des foyers
améliorés étant un des moyens possibles à
côté de la reforestation pour rétablir la balance de
l'offre et de la demande du bois-énergie, et à redresser
l'écologie de la ville de Ngaoundéré.
Le foyer vient du latin « focarium »,
de focus qui désigne le lieu où l'on fait du feu, un lieu de
rencontre (réunion), un ménage. Le foyer est un emplacement
dévolu au feu, aire de combustion à l'air libre31(*). Il désigne aussi
espace spécialement aménagé pour y faire du feu, partie de
la cheminée où brûle le feu32(*).
Dans la présente étude, le foyer désigne
l'espace aménagé pour y faire le feu, dans le lequel est
brulé un combustible. Cette définition est appropriée pour
notre étude car elle nous permet de comprendre les principaux
combustibles brulés dans le foyer par la population de la ville de
Ngaoundéré.
Le foyer amélioré, est un dispositif de cuisson
des aliments construits pour utiliser le bois-énergie tout comme le
foyer traditionnel, mais plus économe en bois-énergie et moins
polluant33(*). Il
désigne aussi un fourneau qui est construit pour utiliser les
mêmes matériaux locaux tout comme les foyers traditionnels mais
dans le but de réduire des dégagements de fumées et les
maladies que ces fumées causent, de réduire la
déforestation et d'améliorer l'efficacité des foyers
traditionnels en les améliorant34(*) .
Dans le cadre de ce travail, le foyer amélioré
désigne un fourneau qui est construit pour utiliser les mêmes
matériaux locaux tout comme les foyers traditionnels mais plus
économe en bois-énergie et moins polluant. Cette
définition est appropriée pour cette étude car elle permet
de comprendre que les foyers améliorés constituent une source
d'économie de bois-énergie, de réduction de la
fumée causée lors de la cuisson des aliments.
La ville désigne un milieu géographique et
social formé par une réunion organique et relativement
considérable de constructions (notamment d'habitations), et dont les
habitants travaillent pour la plupart à l'intérieur de
l'agglomération, au commerce, à l'industrie, à
l'administration35(*). Par
ailleurs, elle est considérée comme un ensemble morphologique,
physionomique, social et culturel différencié, elle est un milieu
complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques
où s'articulent diverses interactions hommes et milieux mettant en jeu
l'espace36(*).
Du point de vue de l'écologie, la ville est un
système complexe et dynamique, un paysage hautement
hétérogène et « un
macro-écosystème » original vu par l'écologie
urbaine.
Dans le cadre de cette étude la ville est un milieu
complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques
où s'articulent diverses interactions hommes et milieux mettant en jeu
l'espace. Dans ce contexte, marqué par les effets d'une urbanisation
croissante sur les habitats naturels et les peuplements d'animaux que la
demande sociale pour une biodiversité urbaine et une nature de
proximité en ville, les problèmes posés par la
cohabitation Homme-nature et les exigences imposées par le
développement durable expliquent l'intérêt grandissant et
les enjeux que représente l'étude du fonctionnement des
écosystèmes écologiques en ville.
7. Cadre
théorique
Mener une étude sur les enjeux sociaux,
économiques et écologiques des foyers améliorés
à Ngaoundéré exige une perspective théorique. Nous
nous sommes inspirés des approches développées par des
chercheurs, experts et spécialistes dans leurs différents travaux
qui nous ont permis d'interpréter les données collectées.
Parmi celles-ci figurent en bonne place la théorie environnementaliste
ou écologiste, la théorie du comportement planifié et la
théorie du développement durable.
La théorie environnementaliste ou écologiste
dont l'un des principaux tenants est James Lovelock, est à la fois un
courant de pensée (idéologique ou philosophique), un corpus de
valeurs et de proposition incluant notamment celles du mouvement
écologiste. Cette théorie stipule que l'orientation de
l'activité politique ou para politique vise au respect, à la
protection, à la préservation ou la restauration de
l'environnement dans une forme très poussée37(*). Ces différentes
demandes ou protestations sociales et politiques s'expriment dès le
début du XXe siècle par une convention internationale pour la
protection des oiseaux utiles, signée par 11 pays d'Europe en 1902 et
par le congrès de Berne en 1913 réclamant une «
protection mondiale de la nature », du au constat de la
dégradation de la nature par l'homme à travers la chasse puis
par la pollution et la destruction à grande échelle des milieux
naturels38(*).
L'écologisme comme philosophie place ainsi la nature au
centre de toute préoccupation39(*). Tous les autres intérêts ne sont
qu'accessoires, la protection de la nature est le principal but de
l'écologisme. Les adeptes de cette philosophie sont d'ailleurs presque
hostiles à toute idée d'une quelconque modification de la nature.
L'écologisme en tant que philosophie prône le respect de la
nature, ce qui est à l'heure actuelle, ou devrait être la
priorité absolue de l'humanité.
Comme le productivisme, l'écologisme place l'homme au
second plan. L'objectif visé par l'écologisme est la sauvegarde
de la nature et non l'accomplissement de l'homme qui est au service de
celle-ci. De même la nature n'est pas une entité supérieure
à l'homme et doit être utilisée à satisfaire les
besoins de l'humanité. L'écologisme comme les autres
philosophies, se doit donc d'être au service de l'homme, et participer
à son épanouissement40(*)d'où l'existence d'une nécessité
de complémentarité entre la nature et l'homme. La nature doit
être utilisée de manière à favoriser
l'amélioration de la qualité de vie.
La théorie environnementaliste est d'un apport
important dans la mesure où elle aide et facilite à comprendre la
nécessité de la réduction de la consommation du
bois-énergie par la promotion de l'utilisation des foyers
améliorés dans la protection de l'environnement. Cette
théorie permet également de montrer l'importance de la lutte
contre les changements climatiques, la protection de l'environnement et la
préservation de la diversité biologique, terrestre, maritime et
approvisionnement durable en énergie à travers l'utilisation
des foyers améliorés à Ngaoundéré.
La théorie du comportement planifié
proposée par Ajzen en 1985 est une « théorie
conçue pour prédire et expliquer le comportement humain dans des
contextes spécifiques »41(*). Elle permet d'améliorer la prédiction
du comportement en ajoutant aux déterminants de l'intention (attitudes
et normes subjectives), la variable du contrôle comportemental
perçu. Par conséquent, un individu est plus susceptible de
réaliser un comportement donné si son intention comportementale
de même que ses déterminants sont plus forts et positifs42(*).
L'utilité de la théorie se situe à deux
niveaux : l'intention comportementale a surtout une visée de
prédiction du comportement, tandis que ses antécédents
permettent une compréhension plus approfondie de ce qui motive le
comportement43(*). Selon
Ajzen44(*), des facteurs
de base peuvent également avoir une influence sur les croyances
comportementales, normatives et de contrôle. Ces facteurs peuvent
être regroupés en trois catégories soit les facteurs
personnels (attitudes générales, traits de personnalité,
valeurs, émotions, intelligence), les facteurs sociaux (âge,
genre, race, ethnicité, éducation, revenu, religion) et les
facteurs informationnels (expérience, connaissances, exposition aux
médias)45(*).
Selon Ajzen et Fishbein46(*), les comportements étudiés avec la
théorie du comportement planifié couvrent des domaines aussi
vastes que la perte de poids, le choix de carrière, la planification
familiale, le vote aux élections, les programmes de traitement des
dépendances, le transport public, l'assistance à l'Église,
l'abus des drogues et le don de sang.
Dans la présente étude, une attention
particulière sera accordée à l'application de la
théorie du comportement planifié aux comportements
écologiques. Cette théorie est très intéressante
pour notre étude dans la mesure où elle permet de comprendre
l'ampleur que la conscience environnementale prend au fil des dernières
années et reconnaissent le domaine environnemental comme une avenue
importante de recherche concernant le lien entre les attitudes et le
comportement. Cette théorie permet aussi de comprendre la
nécessité du changement de comportement des ménages, des
distilleurs communément appelés vendeurs de bil-bil, les
restaurateurs au regard les risques qu'ils encourent par ricochet la pression
qu'ils exercent sur la nature en améliorant leurs foyers de cuisson.
Qu'ils soient paysans ou fonctionnaires, la conversion en terme de conduite
s'impose au regard des enjeux démographiques, spatiaux, environnementaux
et économiques qui s'imposent à tous.
La théorie du développement durable apparait
pour la première fois dans un rapport de l'UICN publié en
198047(*). Depuis sa
naissance, le concept développement durable est au coeur des
débats scientifiques du fait de son caractère polysémique.
Cette discussion a pour centre de gravité la relation entre la
croissance et développement. De manière officielle, il apparait
en 1987 dans le rapport de Brundtland48(*). Au-delà des multitudes de définitions,
la plus connue des définitions reste incontestablement celle du rapport
Brundtland qui pose véritablement les bases du développement
durable, et qui en donne la définition de référence :
un développement qui répond aux besoins des
générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs49(*).
Il souligne que beaucoup des problèmes proviennent de
l'inégalité de l'accès aux ressources. L'existence d'un
régime foncier inéquitable peut avoir comme pour effet la
surexploitation des ressources sur les terres les plus petites, et
l'environnement comme le développement en souffre. Sur le plan
international, le monopole des ressources peut forcer ceux qui en sont exclus
à trop exploiter les ressources marginales50(*). Comme le précise ce
rapport, le développement doit être à la fois viable et
équitable s'appuyant en cela sur ce qu'on appelle souvent les trois
piliers du développement durable que sont : le social,
l'économie et l'environnement.
La finalité sociale du développement durable
stipule que tout projet de développement durable doit être un
projet de société meilleure visant à réduire les
inégalités sociales. Selon le principe économique, une
politique économique donnée n'est souhaitable que si elle permet
d'améliorer la situation d'un individu sans affecter le bien-être
d'un autre individu. Il se fonde donc d'abord sur la répartition
équitable de la richesse dans un pays avant d'aborder l'aspect de la
croissance économique. Quant à l'environnement, il implique une
hausse du bien-être social, des changements dans les structures
même de la société51(*).
L'idée d'un développement durable
signifie que l'on ne doit pas prendre à la terre plus ce
qu'elle peut donner. Cela implique le recours aux énergies renouvelables
comme le bois, le biogaz, les énergies solaires au recyclage pour les
matières premières dont le stock n'est pas renouvelable, mais
aussi une bonne connaissance du rythme du renouvellement des espèces
animales, des végétaux, de la qualité de l'air, de l'eau
et plus généralement, de toutes ressources que nous utilisons ou
sur lesquelles nous agissons.
Cette théorie est très capitale pour la
présente étude dans la mesure où elle nous permet non
seulement de comprendre l'impact écologique de la consommation
irrationnelle des ressources naturelles mais aussi de consommer d'une
façon rationnelle pour préserver au maximum nos ressources
naturelles et l'environnement.
8. Revue
de la littérature
Différentes études ont été faites
sur la production des foyers améliorés par plusieurs chercheurs
dans le monde, en Afrique et au Cameroun et ces études mettent en
exergue l'utilisation des foyers améliorés par les
ménages, les restaurateurs et de petits commerçants. La
consultation de quelques-unes de ces études spécialisées
et relatives à ce thème nous ont permis de réaliser ce
travail.
Marien et al52(*)ont présenté un état de
consommation en bois-énergie des grandes villes et le bassin
d'approvisionnement de Kinshasa. Ils proposent des outils indispensables
à une bonne gestion de la ressource en bois de chauffe ainsi que des
modèles de gestion de ladite ressource et font le point sur les
perspectives d'avenir. Menée en République du Congo et en
République Démocratique du Congo (RDC), l'étude a
été entreprise pour comprendre et quantifier le problème
de gestion durable du bois-énergie et proposer des solutions afin
d'enrayer le cycle infernal de la dégradation de l'environnement et la
difficulté des populations rurales et urbaines à s'approvisionner
en énergie domestique. Cette étude nous révèle que
la consommation du bois-énergie dans les centres urbains de RDC augmente
avec la population car elle n'est pas concurrencée par d'autres sources
d'énergies. La très grande majorité des ménages
à Kinshasa (87%) et à Kisangani (95%) dépend du bois de
chauffe pour leur besoin quotidien en énergie de cuisson. Les
boulangeries, les brasseries, les restaurants, les briqueteries, les fondeurs
d'aluminium et autres entreprises dépendent également du bois de
chauffe pour leurs activités quotidiennes. Cette étude est
très importante pour le présent travail dans la mesure où
elle permet de comprendre les points d'approvisionnements et les principaux
consommateurs de bois-énergie mais n'aborde pas la contribution des
foyers améliorés pour la réduction de la consommation du
bois-énergie.
Une étude menée par Minh et al(2017)53(*) présente diverses
options technologiques pour limiter la consommation de bois-énergie et
parmi celles-ci, l'utilisation des foyers améliorés dont la
diffusion est entamée dans les années 1970 demeure
incomplète en Afrique. Le recours à d'autres sources de
combustibles comme le charbon extrait du typha (une plante gravement
envahissante dans les rivières) visent à compléter au
Sénégal et en Mauritanie une politique énergétique
d'atténuation de la pression sur les ressources
énergétiques rares. En effet, dans les années 1970
l'introduction ,puis la promotion de cuiseurs économes à bois
qualifiés communément de « foyers
améliorés » connus sous différents noms
tirés des langues locales sakkanal et diambar au Sénégal,
sewa au Mali ,Kenyan jiko au kenya,nansu au Bénin ,ouaga
métallique au Burkina -Faso ont été favorisées par
la prise de conscience des impacts dévastateurs de la surexploitation
des ressources en bois dans des nombreuses régions, et aussi par la
montée en puissance de cette problématique de la gestion des
ressources énergétiques. Cette étude est importante pour
notre travail car elle permet de connaitre l'année de la diffusion des
foyers améliorés en Afrique mais elle ne traite pas des enjeux de
l'utilisation des foyers améliorés.
Georges Yameogo54(*)présente dans son mémoire de fin
d'études en énergie une évaluation basée sur les
tests des prototypes des foyers existants depuis 1979. De cette étude
il en ressort que la Haute-Volta a vu la prolifération de
différents types de foyers améliorés dont la conception
résultait généralement d'une approche plus intuitive que
scientifique. Il ressort également que le bois de chauffe constitue
encore et ceci pour longtemps la principale source d'énergie du pays et
que par conséquent des mesures urgentes doivent être prises pour
réduire sa consommation. Cette situation constitue une raison pour
laquelle sont préconisées la mise au point et la vulgarisation
des foyers améliorés pour la réduction de la consommation
de bois de chauffe. Il préconise la mise au point et la vulgarisation de
plusieurs prototypes des foyers améliorés avec les
méthodes de sensibilisation, de formation et de diffusion afin de
réduire la consommation de bois de chauffe. Ce travail nous fournit des
informations sur les différents types et la vulgarisation des foyers
améliorés mais ne n'aborde pas les performances de ces
différents types des foyers améliorés.
Zeba Souleymane55(*)dans son mémoire de fins d'études en
énergie analyse la connaissance et à la conception des foyers
améliorés dans le souci de les adopter d'une part aux conditions
locales et d'en tirer d'autre part un meilleur profit par rapport aux objectifs
fixés d'autre part. Il présente aussi les avantages et les
inconvénients que peut conférer l'usage du charbon de bois et la
compréhension de l'influence de quelques facteurs qui entrent dans la
fabrication des foyers améliorés. Cette étude nous aide
à comprendre la conception de différents types de foyers
améliorés et les facteurs qui entravent la fabrication de ces
foyers améliorés. Toutefois, elle ne propose pas les solutions
pour limiter ces barrières liées à la fabrication des
foyers améliorés.
Elias José Hurtado Pérez et al56(*) présentent dans leur
travail les impacts économiques et environnementaux du changement
d'utilisation du foyer de cuisson traditionnel par un foyer de cuisson
amélioré dans les ménages de la ville de Kinshasa en
République Démocratique du Congo permettant de réduire la
consommation de la biomasse. Ceux -ci démontrent que plus de la
moitié de la population mondiale dépend encore de la combustion
de la biomasse pour répondre aux besoins énergétiques de
base. À cet effet, plusieurs pays d'Afrique sub-saharienne utilisent
près de 90% de biomasse-bois pour satisfaire leur besoin de cuisson en
nourriture et la ville de Kinshasa n'en fait pas exception. Ce travail nous
permet à évaluer la contribution des foyers
améliorés sur le plan social, économique et
environnemental mais il n'aborde pas les défis de l'adoption des foyers
améliorés.
Une étude menée par Houngan 57(*) présente l'influence du
type de foyer sur les performances techniques. En effet, l'étude
expérimentale de certains paramètres de construction sur les
performances énergétiques des fourneaux s'effectuent sur la
vitesse du vent, la nature des matériaux de construction, les types de
combustible, le tirage et le nombre des foyers. Il applique cette
méthode expérimentale sur la technique d'ébullition de
l'eau. Il évalue de ce fait le rendement thermique, la puissance et la
flexibilité du fourneau. De plus, cette évaluation consiste aussi
à faire une étude comparative de trois types de fourneaux
dont : le fourneau ouvert fait à base de terre, le fourneau
protégé faite à base de métal et enfin le fourneau
fermé fait à base d'argile. Il analyse également dans ce
travail l'exploitation de la technique d'ébullition de l'eau ayant
permis de quantifier l'influence de certains critères de comparaison des
foyers et montre que seuls le contrôle et la certification des foyers
peuvent permettre aux pouvoirs publics de mener une lutte efficace contre les
conséquences de la déforestation. Cette étude nous permet
de connaitre la performance énergétique de certains types de
foyers améliorés.
René Marceau Rochette et al58(*) tracent l'historique de
l'expérience particulièrement positive en termes d'impact
socioéconomique des foyers améliorés dans plusieurs
villages d'intervention des leurs projets. Il apparait dans son analyse que la
chronologie expérimentale remonte à 1987 par la formation
subventionnée de jeunes au métier de fabricant des foyers
améliorés de qualités et de fonctionnement efficace. Pour
les porteurs du projet, la formation d'un nombre n'important de personnes au
métier de fabricant est une réponse à la production des
techniques en vue de satisfaire la demande. Ainsi, pour ces derniers, la
fabrication des foyers améliorés parce que fortement
rémunérateur, est un moteur économique et social non
négligeable grâce à l'emploi qu'il créé car
fortement rémunérateur. Ces foyers améliorés
promeuvent la préservation de l'environnement et participent de
stratégie de lutte contre la désertification. Ce travail est
très intéressant pour notre étude car il nous facilite la
lecture des enjeux socioéconomiques et environnementaux liées
à l'utilisation des foyers améliorés mais n'aborde pas les
mécanismes de la diffusion des foyers améliorés.
Beatrix Westhoff et al59(*) dans leur ouvrage intitulé « foyers
en image » renseignent sur la multitude d'informations relevant de
l'énergie domestique et de l'utilisation des foyers en Afrique, en Asie
et en Amérique Latine tout en établissant un rapport entre la
protection de l'environnement (changements climatiques, désertification)
et à la vie quotidienne des gens. Ils soulignent également le
lien entre la protection de l'environnement et la satisfaction des besoins
locaux tout en donnant une idée de la complexité et de la
diversité de la demande énergétique des millions de
familles dans différentes régions du monde. Cette étude
est très intéressante car elle nous fournit des informations sur
les différents types des foyers utilisés en Amérique
Latine, en Asie du Sud-Est et en Afrique.
L'étude menée par Guy Di Meo60(*) pose le problème
d'approvisionnement en énergie domestique des villes d'Afrique noire en
présentant plusieurs méthodes d'évaluation de la
consommation énergétique des ménages urbains et en
analysant les déterminants économiques ,sociaux et spatiaux de la
demande. Ce dernier critique l'introduction accélérée de
l'énergie moderne dans les villes d'Afrique tout en proposant les
mesures susceptibles d'apporter un début de solution aux graves risques
écologiques que font peser sur les écosystèmes forestiers
l'exploitation sauvage de bois de feu et la production non
contrôlée du charbon de bois. Ce travail nous aide à
comprendre la consommation énergétique des ménages urbains
et la place de l'exploitation irrationnelle de bois-énergie dans la
dégradation des écosystèmes mais il ne montre pas la
contribution des foyers améliorés dans la réduction de
cette pression sur les ressources ligneuses.
Bangirinama et al61(*) , démontrent dans son étude que la
question d'énergie domestique reste une préoccupation majeure
dans le monde où la majorité de la population utilise le bois de
chauffe, le charbon de bois et les résidus agricoles pour satisfaire
leurs besoins énergétiques liés à la cuisson des
aliments. Selon ces auteurs, au Burundi le bois de chauffe constitue la
principale source d'énergie domestique à hauteur de 96,6% du
bilan énergétique global et le charbon de bois est
consommé à 77% par la population urbaine ; cette
consommation entraine une perte annuelle de 3505 à 4673 ha de couvert
forestier. Pour garantir la durabilité du système
d'approvisionnement énergétique de la population urbaine
Burundaise, de nouvelles techniques et pratiques doivent être
adoptées à l'instar de la plantation d'arbres le long des axes
routiers, la régénération naturelle assistée, la
recherche d'espèces et variétés mieux adaptées et
plus rentables, le recours aux énergies renouvelables ,la valorisation
énergétique des déchets et l'amélioration de
l'efficience énergétique(foyers améliorés par
exemple). Cette étude est très intéressante car elle nous
montre les principales sources d'énergies domestiques (bois de chauffe
et le charbon de bois) et ses impacts sur le milieu physique et les moyens pour
limiter cet impact.
L'étude menée par Patrick Arnold Ombiono
Kitoto62(*) dans son
travail montre que la croissance de la demande en bois-énergie a des
répercussions néfastes sur les écosystèmes
forestiers sahéliens du Cameroun, exposant les populations de la
région aux vulnérabilités climatiques. Pour
préserver ce couvert forestier et assurer l'adéquation entre la
demande en bois-énergie et l'offre, une gestion efficace du secteur
énergétique est cruciale dans ce milieu. Cette gestion pourrait
être possible par la mise en place des politiques
énergétiques qui doivent décourager la
déforestation en orientant les ménages vers les sources
d'énergie de cuisson plus propres en écologiquement en
l'occurrence de la technologie des foyers améliorés. Cet auteur a
montré cinq(05) variables susceptibles d'influencer l'adoption des
foyers améliorés que sont : le sexe, le niveau
d'études, le moyen de transport du bois, la pratique de l'agriculture et
la sensibilité environnementale. Ce travail est intéressant car
il nous aide à comprendre la croissance de la demande de
bois-énergie des ménages qui est à la fois source d'une
crise environnementale, économique et sanitaire. Aussi, il nous aide
aussi à évaluer l'apport des foyers améliorés dans
la réduction de la consommation de bois-énergie.
Folefack et Sali Abou63(*) dans leurs travaux font l'état de la
commercialisation du bois de chauffe en zone sahélienne du Cameroun et
montrent à travers cette étude que le bois de chauffe constitue
la source d'énergie économiquement accessible pour les
populations en zone sahélienne. La commercialisation du bois de chauffe
est une activité florissante exercée par les hommes et les femmes
leur procurant des revenus. Il se vend dans des marchés, aux abords des
routes et devant les maisons et dans les quartiers. Par ailleurs, la
croissance de l'activité a des répercussions néfastes sur
le couvert végétal et sur l'environnement en milieu rural, car
certaines espèces ligneuses se raréfient et le déboisement
total des savanes expose les sols aux phénomènes
d'érosion. Parmi les solutions proposées par ces auteurs, nous
pouvons citer: la promotion et la vulgarisation des techniques
agrosylvopastorales et l'élaboration d'une stratégie
d'intégration, la promotion des forêts communautaires et
l'adaptation du cadre légal au contexte sahélien, des incitations
renforcées à la plantation d'arbres dans les exploitations et la
promotion des sources d'énergies alternatives (gaz, énergie
solaire, biogaz, etc.) et les foyers améliorés. Cette
étude est intéressante car elle nous permet d'apprécier
les revenus issus de la commercialisation du bois de chauffe et son impact sur
le couvert végétal.
Ntsama Atangana 64(*) dans son étude, vise à contribuer
à la gestion durable de la ressource ligneuse par l'évaluation
environnementale liée à la problématique du bois de
chauffe dans la ville de Garoua au Cameroun. Selon l'auteur, l'exploitation des
ressources ligneuses se fait de façon anarchique ,94% de ménages
consomment le bois- énergie dont 90% pour le bois de chauffe et 64% de
charbon de bois. Les consommations sont de l'ordre de 3kg/pers/j pour le bois
de feu, 0,87kg/pers/j pour le charbon et 0,26kg/pers/j pour le gaz domestique.
Par ailleurs, les foyers traditionnels à trois pierres utilisés
par les familles sont de 69% contre 20% pour les foyers
améliorés. Ce travail est utile dans la mesure où il nous
montre le pourcentage de l'utilisation des foyers traditionnels et
améliorés dans la ville de Garoua.
Ombiono Kitoto65(*) dans son étude présente les facteurs
d'adoption des foyers améliorés en milieu urbains
sahéliens camerounais. En effet, la croissance de la demande en
bois-énergie a des répercussions néfastes sur les
écosystèmes forestiers sahéliens du Cameroun, exposant les
populations aux vulnérabilités climatiques. Pour préserver
le couvert végétal et assurer l'adéquation entre la
demande et l'offre en bois énergie, une gestion efficace du secteur
énergétique est cruciale dans ce milieu. Pour l'auteur plusieurs
facteurs sont susceptibles d'influencer l'adoption des foyers
améliorés : le sexe, le niveau d'études, le moyen de
transport du bois, la pratique de l'agriculture et la sensibilité
environnementale. Cette étude est importante dans l'appréhension
de notre sujet mais est limitée car elle ne traite pas
complètement les facteurs qui sont capables d'influencer l'adoption des
foyers améliorés en milieu urbain à l'instar du faible
taux de labellisation des foyers améliorés et le contexte social.
Cette étude est intéressante car elle nous montre les facteurs
qui limitent l'utilisation des foyers améliorés en milieu urbains
sahéliens.
Mohamadou Issa66(*) dans son étude, analyse l'adoption du foyer
amélioré Bangui dans la ville de Maroua et part d'un
constat selon lequel il n'existe pas d'adoption véritable du foyer
amélioré Bangui et ceci lié à plusieurs
problèmes auxquels est confrontée la population. L'objectif de
cette étude est de faire le suivi sur l'utilisation du foyer
amélioré dans le milieu urbain ; plus spécifiquement
d'évaluer les différentes sources d'énergies et
d'approvisionnement en bois de chauffe. Ce travail est utile dans la mesure il
nous permet de comprendre les freins de l'adoption des foyers
améliorés Bangui.
Gnyonkeu 67(*) dans son étude démontre l'apport du
foyer amélioré Save80 sur le temps de travail,
l'éducation des enfants et le gain en termes de l'économie dans
la ville de Maroua. Il examine également la question d'impact d'un
foyer amélioré sur le plan environnemental, économique et
social. Cette étude est très intéressante car elle nous
facilite à comprendre l'apport du foyer Save80 dans la réduction
du temps consacré à la cuisson et la gestion environnementale.
Sofalne68(*) dans son rapport ressort la situation du passé
de la diffusion des foyers améliorés dans la province de
l'Extrême-nord et, met l'accent particulier sur les départements
du Mayo-Kani, Mayo-Danay, et Mayo-Tsanaga. Cette étude ressort aussi les
potentialités et les opportunités des actions qu'ABIOGeT et ses
partenaires entreprennent pour contribuer efficacement sur la demande et
l'offre des foyers améliorés dans les villes du Grand-Nord
Cameroun. Ce travail est intéressant car il nous montre la demande et
l'offre des foyers améliorés dans les villes camerounaises.
9. Problématique
Depuis quelques décennies, on note la
prolifération des points de vente de bois de chauffe au sein des
périmètres urbain et périurbain à
Ngaoundéré. L'augmentation de la population de
Ngaoundéré et l'urbanisation ont accru la pression sur le
bois-énergie qui est devenue une activité
génératrice des revenus pour plusieurs catégories sociales
(hommes, femmes et enfants) et de même la principale source
d'énergie domestique de plusieurs ménages et autres unités
de consommation (boulangeries, restaurants, vendeurs de bil-bil etc.). Cette
dépendance envers le bois-énergie ainsi que l'utilisation des
foyers de cuisson traditionnels par certains ménages entrainent la
dégradation des écosystèmes de la ville de
Ngaoundéré. Face à cette situation alarmante, pour
réduire la consommation de bois-énergie et préserver les
équilibres écologiques de la ville de Ngaoundéré,
l'utilisation des foyers améliorés par la population doit jouer
un rôle important. Dès lors, la question fondamentale qui est au
centre de cette étude est la suivante : en quoi l'usage des foyers
améliorés participe-t-il à l'amélioration des
conditions sociales et économiques des populations de la ville de
Ngaoundéré et contribue par ailleurs à une gestion durable
des écosystèmes de la ville?
10.
Objectifs de la recherche
La présente étude présente un objectif
principal et des objectifs secondaires.
1.
Objectif principal
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer la contribution de l'utilisation des foyers
améliorés à l'amélioration des conditions sociales
et économiques des populations et à la gestion durable des
écosystèmes de la ville de Ngaoundéré.
2.
Objectifs spécifiques
-Présenter les différentes formes
d'énergie domestique utilisée dans la ville
Ngaoundéré ;
-Donner les différents types des foyers traditionnels
et améliorés en usage dans la ville de
Ngaoundéré ;
-Évaluer l'impact social, économique et
écologique des foyers améliorés utilisés par les
populations de la ville de Ngaoundéré ;
-Analyser les éléments qui contribueraient
à limiter l'adoption des foyers améliorés par les
populations de la ville de Ngaoundéré et envisager quelques
perspectives à cet effet.
11. Méthodologie de collecte et d'analyse des
données
Cette étude s'est déroulée en trois
phases : La phase préparatoire, la phase de terrain ou phase de
collecte de donnée, la phase de traitement et de l'analyse des
données ;
La phase préparatoire a permis de recenser les
différents documents qui nous ont permis de mieux comprendre le sujet.
Les recherches ont été effectuées à la
Bibliothèque Centrale de l'Université de
Ngaoundéré, la Bibliothèque de la Faculté des Arts,
Lettres et Sciences Humaines (FALSH) et la Bibliothèque de
Ngaoundéré-Anthropos.
Une fois les fiches d'enquêtes relatives aux acteurs
à enquêter élaborées, le dispositif
expérimental de collecte des données primaires a
été mis en place et a permis de tester nos hypothèses.
La collecte des données de sources primaires a
été réalisée auprès des ménages et
des restaurants qui constituent les principaux utilisateurs des foyers
améliorés dans la ville de Ngaoundéré. Aussi, nous
avons eu des entretiens avec les producteurs de bois-énergie dans les
différents sites de production. Les observations directes sur le terrain
nous ont permis de compléter les informations sur l'impact de la
consommation de bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré.
Enfin, nous nous sommes rendu dans le site de la fabrication des foyers
améliorés dans ladite ville pour collecter les informations
auprès des fabricants et des vendeurs des foyers améliorés
métalliques, nous avons notamment rencontré le
Délégué et les responsables de la Délégation
Régionale de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement Durable de l'Adamaoua et de la Délégation
Régionale des Eaux et Forêts de l'Adamaoua. Cette étape
avait pour but d'identifier les caractéristiques générales
de la situation des foyers améliorés et leurs possibilités
de diffusion dans certaines villes de l'Adamaoua.
Dans la phase de l'analyse et de traitement des
données, différentes méthodes ont été
utilisées parmi lesquelles la méthode pluridisciplinaire qui nous
a permis à convoquer les sciences connexes de l'Histoire afin de bien
mener cette étude. La méthode diachronique nous a permis de
comprendre les permanences de l'utilisation des foyers de cuissons
traditionnels par certains ménages et mutations liées à
l'adoption et à l'usage des foyers améliorés par la
population de la ville de Ngaoundéré.
12.
Intérêts de l'étude
L'étude des enjeux sociaux, économiques et
écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la
ville de Ngaoundéré suscite une multitude
d'intérêts.
Au plan scientifique, ce thème semble avoir
été abordé sous d'autres angles par les biologistes et les
agronomes ; il est ici question pour nous d'apporter une analyse d'ordre
historique à ce sujet. Cette étude doit apporter des informations
sur la dynamique des enjeux liés à l'utilisation d'une nouvelle
technologie de cuisson qui est le foyer amélioré dans la ville de
Ngaoundéré.
Sur le plan écologique, cette étude doit
contribuer à minimiser la destruction des écosystèmes
forestiers et la dégradation de l'environnement du fait de l'abattage
des arbres lors de la production du bois-énergie et l'utilisation des
foyers traditionnels
Sur le plan social et économique, cette étude
doit contribuer à l'amélioration de la connaissance afin de
garantir l'approvisionnement continue du bois de chauffe aux ménages des
pays ayant généralement un faible revenu et des facilités
d'accès à la biomasse végétale pour les besoins
énergétiques par rapport aux combustibles de substitution (gaz
butane, électricité.).
Sur le plan culturel, la présente étude
contribue à conserver les forêts sacrées.
13. Difficultés rencontrées
La plus grande difficulté pendant la réalisation
de ce travail a été le défaut du temps imparti pour
l'atteinte des objectifs fixés. Aussi, nous notons la
non-disponibilité des documents appropriés pour faire ce travail
avec les centres de documentation comme la Bibliothèque de
Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et à
Ngaoundéré Anthropos n'étaient pas accessibles à
tout moment. L'accès à certaines informations auprès des
ménages a été difficile à cause de la
résistance de certains enquêtés qui se montraient
très pressés et ne souhaitaient répondre qu'a quelques
questions. En plus, il y en a qui nous réclamaient de l'argent pour se
soumettre à l'exercice question-réponse. Nous n'oublions pas de
noter non seulement l'indisponibilité de certains responsables de la
Délégation Régionale de la Protection de l'Environnement
et du Développement Durable de l'Adamaoua sans oublier les rendez-vous
non respectés mais aussi le contexte sanitaire actuel lié
à la pandémie de la COVID-19 qui a ralenti
énormément la progression de ce travail.
14. Plan du mémoire
Le plan du travail s'organise comme suit :
- Le premier chapitre présente les différentes
formes d'énergie domestique utilisée dans la ville de
Ngaoundéré ;
-Le deuxième chapitre s'attarde sur les foyers
traditionnels et améliorés en usage dans la ville de
Ngaoundéré ;
- Le troisième chapitre analyse l'impact de
l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré ;
-Le quatrième chapitre montre les défis de
l'adoption des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré et quelques perspectives.
CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES D'ÉNERGIE
DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
La croissance démographique en Afrique en
général et au Cameroun en particulier a
généré une demande énergétique accrue qui
remet en cause deux équilibres fondamentaux : celui des balances
commerciales nationales et celui des écosystèmes. On parle
d'équilibre de fondamentale des balances commerciales nationales dans la
mesure quand les agglomérations urbaines prélèvent le
bois-énergie pour les besoins de leurs foyers domestiques69(*). Au Cameroun, il existe une
importante variété de sources d'énergies parmi lesquelles
les énergies fossiles existantes (le pétrole brut, le gaz
naturel, et le gaz méthane) et les énergies renouvelables (le
bois de chauffe, le charbon de bois, l'hydroélectricité,
l'énergie solaire). Mais Malgré cette variété des
sources énergétiques, l'offre énergétique reste
dominée par le bois-énergie70(*). Ainsi, la consommation d'énergie domestique
pour la cuisson est constituée de 82,3% de bois de chauffe, 30,6% de
charbon de bois et 27% de gaz au Cameroun71(*). Dans ce chapitre, nous présentons dans un
premier temps, les différentes formes d'énergie domestique
utilisées dans la ville de Ngaoundéré à
savoir : le bois-énergie (le bois de chauffe, le charbon de bois et
la sciure de bois), ensuite nous montrerons les impacts positifs et
négatifs de la consommation du bois-énergie et enfin nous
présentons les autres formes d'énergies alternatives
utilisées dans la ville de Ngaoundéré, notamment :
le gaz butane, l'électricité et le pétrole lampant.
I. EXPLOITATION, COMMERCIALISATION ET UTILISATION DU
BOIS-ÉNERGIE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
Le bois-énergie, utilisé directement comme bois
de chauffe ou transformé en charbon, constitue la principale source
d'énergie pour la cuisson de plus de 60% des ménages en Afrique
subsaharienne, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire
et aux besoins nutritionnels de millions des personnes72(*). Le bois-énergie, en
milieu rural comme en milieu urbain, reste le premier vecteur
énergétique au Cameroun. La question d'énergie domestique
reste une préoccupation majeure au Cameroun en général et
dans la ville de Ngaoundéré en particulier dans la mesure
où la majorité de la population dépend majoritairement du
bois de chauffe et le charbon de bois pour satisfaire leurs besoins
énergétiques liés à la cuisson des aliments et cela
a un impact considérable sur les écosystèmes.
I.1.
Zones d'exploitation du bois-énergie et les moyens de transport
utilisés
Depuis quelques décennies, la demande en
bois-énergie encore appelé bois chauffage73(*) pour les usages domestiques,
n'a cessé d'augmenter. Et ceci se confirme par le fait que plus de 80%
de la population de la ville de Ngaoundéré tant en milieu rural
comme qu'en milieu urbain utilise le bois de chauffe comme principale source
d'énergie domestique74(*). Les principales zones d'exploitations de bois de
chauffage dans la ville de Ngaoundéré sont de nos jours loin de
la ville comme Malang, Manwi, Bini et Borongo qui occupent les
premières places en tant que zones les plus coupées75(*).
Carte : carte de la ville de Ngaoundéré
Cette carte présente la ville de
Ngaoundéré. Sur cette carte nous lisons les lieux de vente de
bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré, le lieu de
fabrication des foyers améliorés métalliques dans la ville
de Ngaoundéré, la réserve forestière ONAREF.
Les distances de prélèvement du bois sont
respectivement estimées entre 15 et 25 kilomètres pour Bini et
Ngaoundéré centre voire 40 kilomètres en moyenne pour les
plus longues distances ; alors que l'approvisionnement dans les
années 1950 en bois de chauffage qui s'étalait sur un rayon de
5km76(*). Ceci traduit
l'accès en bois de chauffe qui devient de plus en plus difficile par
rapport aux années antérieures où le couvert ligneux
était encore assez important.
Les moyens de transport utilisés pour acheminer les
bois des zones de prélèvement au point de ventes se constituent
des pousse-pousse, des motos, vélo, pick-up, camion, par tête et
autres moyens associes à ceux-ci77(*). Il en ressort que le pousse-pousse reste le moyen de
transport le plus sollicité à cause de son caractère
pratique sauf dans les zones d'accès difficile où on utilise
davantage le moyen de transport par moto78(*). Par ailleurs, sur des grands axes routiers et au
sein de la ville de Ngaoundéré, divers moyens de transports
permettent d'acheminer le bois de chauffe des zones de coupe (ou de ramassage)
vers la ville (point de vente) et des points de vente vers les ménages.
Le camion est le moyen de transport le plus utilisé pour alimenter la
ville de Ngaoundéré en bois de chauffage et les autres moyens
assurent le transport intra urbain à l'instar du tricycle. Aujourd'hui,
la collecte et la vente du bois de chauffe touchent toutes les
catégories sociales.
Planche 1 (suite): Les
différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de
Ngaoundéré
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1. Transport du bois énergie par automobile
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2. Transport dans le charge-tout.
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Source : Photo Moussa Deli, 06 08 2020 à
Ngaoundéré
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Planche 1 (suite): Les
différents moyens de transport du bois de chauffage dans la ville de
Ngaoundéré
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3. Transport du bois énergie à motocyclette.
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4. Transport du bois énergie à bicyclette.
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Source : Photo Deli Moussa, 06 08 2020 à
Ngaoundéré
L'on trouve dans la première planche les images des
différents moyens de transports de bois-énergie dans la ville de
Ngaoundéré. l'image qui est à gauche est un
véhicule de marque pick-up transportant le bois-énergie de la
zone reculée pour les milieux intra -urbains et à droite, nous
avons le pousse-pousse chargé de bois-énergie destiné
à la vente. En dessous, nous avons les photos de la moto et de la
bicyclette chargée de bois-énergie.
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I.1.2.Points de vente du bois de chauffe dans la ville de
Ngaoundéré
Dans la ville de Ngaoundéré, la vente du bois
de chauffe constitue une source importante de revenus pour la population.
Depuis les années 1960, on note la multiplication des
points de vente de bois de chauffage et qui découle de l'augmentation de
population estimée à 38 800 habitants en
197679(*). La majorité de ces
points de vente sont situés sur le long des grands axes routiers. Les
petits stocks sont répandus dans presque tous les quartiers. En effet,
le bois de chauffage constitue la principale source d'énergie
utilisée pour la cuisson des aliments dans la ville de
Ngaoundéré.
La croissance démographique a
généré un accroissement des besoins en bois de chauffe
dans la ville de Ngaoundéré80(*). Les hommes et les femmes sont très actifs
dans le commerce du gros et du détail. Le bois est vendu presque dans
toute les localités de la ville comme dans les marchés, aux
bords des routes et devant les maisons. Par ailleurs, ce bois est vendu (en
fagot, en tas, en morceaux). Le prix moyen du bois observé en 2020 est
de 1000Fcfa par fagots, 500 FCFA par tas et 200 FCFA par morceaux81(*). Les hommes sont plus actifs
dans le commerce du gros et les femmes dans le commerce du détail. Le
commerce du bois de chauffage constitue la source principale de revenus de ces
vendeurs et sa contribution au revenu total du ménage reste très
importante car elle permet de subvenir aux différentes charges sociales
du ménage, dans une zone où plus de la moitié de la
population est affectée par la pauvreté.
Planche 2 : Des points de
vente du bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré.
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Source : Photo Deli Moussa , 06 09 2020 à
Ngaoundéré
La planche ci-dessus présente quelques points de vente
dans la ville de Ngaoundéré. la première laisse voir des
troncs de Lophira Lanceolata exposés dans un marché de bois
à Gada-Mabanga et la seconde quant à elle présente un
point de vente d'hymenocardia. Ces espèces constituent ainsi les
principales espèces ligneuses utilisées comme bois de chauffe
dans les ménages à cause de leur fort pouvoir calorifique.
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I.1.3.Acteurs de la consommation du bois de chauffe dans la
ville de Ngaoundéré
Selon l'approche économiste, le consommateur est une
unité de décision qui choisit parmi les paniers de biens qui lui
sont proposés82(*).
Il est estimé que les populations de la ville de
Ngaoundéré auto-consomment annuellement environ 4 millions de
tonnes de bois de chauffe qu'ils collectent directement dans les formations
végétales environnantes83(*). À ces personnes vivant en zones rurales du
Cameroun, il faut ajouter des millions d'autres qui vivent dans les villes.
Dans cette logique, le bois de chauffage, source d'énergie de plus en
plus rare, mérite une attention particulière dans la cadre de la
gestion des ressources naturelles, en particulier, dans une région
à écologie fragile comme celle de l'Adamaoua. L'accroissement de
la population de la ville de Ngaoundéré et sa
paupérisation ont eu pour conséquence l'exploitation
systématique du bois-énergie afin de satisfaire les besoins
domestiques et pour répondre à la demande de certaines
unités de consommation. Les consommateurs de ce bois sont une
catégorie d'acteurs constitués de plusieurs
sous-catégories (ménages, artisans et promoteurs des petites
entreprises ou micro entreprises), chacune avec ses besoins, ses logiques et
ses préférences. Globalement, on distingue des ménages,
les artisans et les promoteurs des petites entreprises ou micro entreprises,
dont les brasseries de bière locale, les boulangeries et les
restaurants.
I.1.3.1.Consommation domestique ou consommation des
ménages
Le bois de chauffe reste en très en grande partie un
produit d'autoconsommation, la majeure partie des ménages qui
l'utilisent le collectent directement pour satisfaire leur besoins de cuisson.
Sa demande par les ménages est largement majoritaire par rapport aux
autres unités de consommations. Ces ménages urbains utilisent le
bois-énergie pour la cuisine, faire chauffer de l'eau pour se laver,
produire le café et pour se réchauffer en saison froide.
L'estimation de la consommation de bois de chauffage dans la ville de
Ngaoundéré est une entreprise délicate. Cette consommation
est tributaire de plusieurs facteurs : la composition de la famille, les
habitudes culinaires, les types des foyers utilisés (foyers
traditionnels ou améliorés).
I.1.3.2.Autres unités de consommation de bois de
chauffe
En dehors du ménage, il existe aussi un deuxième
groupe de la consommation de bois de chauffe dans la ville de
Ngaoundéré qui est constitué des bouchers (vendeurs de
soya), des brasseurs de bière locale (bil-bil)84(*), des forgerons, des vendeurs
des beignets. Ce bois de chauffe reste la principale source d'énergie
utilisé par ces différents utilisateurs. les bouchers et les
forgerons sollicitent en grande majorité une forme particulière
de bois de chauffe qui est du type bille alors que les brasseurs de
bière locale et les vendeurs de beignets préfèrent le bois
de chauffe sous forme de branches d'arbres, d'arbustes ou fendu.
I.2.Utilisation du charbon de bois dans la ville de
Ngaoundéré
Au Cameroun en général et dans la ville de
Ngaoundéré en particulier, le processus d'urbanisation rapide
entraine un changement de comportement chez les citadins conduisant à
l'utilisation du charbon de bois (absence de fumée, moins de
manipulation). Le charbon de bois reste l'une des principales sources
d'énergie utilisées à Ngaoundéré.
I.2.1.Techniques de production du charbon de bois
Alors, à Ngaoundéré, la grande partie du
charbon de bois est produite à partir des meules traditionnelles, dans
un cadre individuel ou collectif85(*). Les enquêtes trafics de filière
bois-énergie (AEDE, 2001) ont permis de distinguer différentes
catégories sociaux professionnels des charbonniers : les migrants,
les clandestins et les locaux ;
Tout d'abord, on procède à la recherche de
l'espèce préférée dans la forêt86(*). Une fois cette espèce
trouvée, les producteurs procèdent à des travaux
d'échafaudage constituant des supports autour de l'arbre afin de
faciliter le découpage rapide au niveau élevé du tronc.
Après avoir coupé l'arbre, les fabricants procèdent au
découpage de branche selon une longueur qui leur semble convenable
à la carbonisation. Cette longueur varie de 1 à 2 mètres.
Cette étape permet aux fabricants de passer à l'étape
suivante qui consiste à sélectionner un site approprié
pour la carbonisation. À cet effet, on choisit un endroit à
proximité de l'arbre coupé, puis on arrange en ordre les branches
découpées afin de les couvrir avec les limons et enfin, on y
met le feu pour la carbonisation87(*). L'opération de la carbonisation peut prendre
quelques temps selon la quantité ou la grandeur du four et les
caractéristiques physiques de l'espèce choisie dans le but de
charbon de bois.
Ainsi, pour la production du charbon de bois, deux outils ou
matériels sont indispensables. Le premier très lent mais moins
coûteux mais très fatigant, consiste à utiliser la machette
ou la hache pour découper les branches, la houe pour arranger la surface
de la carbonisation, la bèche pour dégager la terre et une lime
pour aiguiser ces outils88(*). Le second, très rapide mais moins
coûteux, consiste à utiliser la tronçonneuse pour abattre
et l'arranger. Ce moyen n'épuise pas sensiblement l'énergie
humaine comme le premier mais permet une dévastation rapide du milieu
voire l'impact de la carbonisation sur le milieu.
La méthode traditionnelle de la carbonisation illustre
plusieurs étapes de la production de charbon de bois, dont : la
coupe de bois, l'assemblage du bois autour de l'emprise du four, le montage du
four, le lissage de la meule avec du petit bois, la couverture du four par la
paille et la terre ; le charbon est dispersé en petit tas pour
refroidir avant sa mise en sac. Cette pratique de la carbonisation donne un
faible rendement entre 10 et 18%. Le temps de séchage est trop court
raison pour laquelle les fours sont montés à la
hâte89(*).
I.2.2.Commercialisation du charbon de bois dans la ville de
Ngaoundéré
Le commerce du charbon de bois dans la ville de
Ngaoundéré est essentiellement informel. Il n'y a pas
réellement de stockage car les stocks produits sont réellement
consommés. Le commerce de charbon est devenu rare à travers les
villes et les régions environnantes à cause de l'interdiction de
la production du charbon de bois dans cette région à
écologie fragile90(*).
Le charbon de bois est souvent vendu par les transporteurs
à des demi-grossistes ou à des détaillants qui sont
difficiles à déterminer. Ces derniers vendent le charbon aux
consommateurs soit sous forme des tas qui varient de 50f à 100f et
variant selon la saison91(*). Le nombre des détaillants est difficile
à déterminer précisément. Cette vente du charbon
est l'affaire des femmes et certains hommes en quête de revenu afin de
satisfaire à leurs besoins quotidiens.
I.2.3.Consommation du charbon de bois
D'après les ménages interrogés,
l'utilisation du charbon de bois est plus confortable et le risque de
brûlure est moins élevé par rapport au gaz butane et cette
utilisation est plus prisée en zone froide. Il rassure la cuisson de
certains aliments à l'instar du haricot. Selon certains consommateurs et
exploitants-commerçants, la population de la ville de
Ngaoundéré consomme beaucoup plus le charbon de bois chaque
année en saison des pluies à cause de la pénurie de bois
de chauffage sur le marché. Certains consommateurs y prennent goût
et ont du mal à abandonner l'utilisation de ce type de
bois-énergie. Ce phénomène s'explique aussi à la
fois par les contraintes de production (éloignement des sources
d'approvisionnement en bois, qui rend plus facile et plus rentable le transport
de charbon de bois) et par l'évolution naturelle des pratiques des
consommateurs, qui préfèrent un combustible moins salissant, plus
facile à transporter, à utiliser et plus moderne. Par ailleurs,
l'urbanisation entraine souvent le passage d'une consommation de bois de
chauffe à une consommation de charbon de bois dans la ville de
Ngaoundéré car moins cher et plus facile à transporter et
à stocker92(*). Le
mode de vie urbaine tend également à être plus
énergétivore parce que les ménages en zone urbaine sont
souvent plus petits augmentant ainsi la consommation par habitant de
combustible utilisé pour la cuisson dans des petits restaurants de bord
des routes et dans les cuisines des grandes institutions telles que les
écoles, les universités, les hôpitaux.
I.3.Utilisation de la sciure de bois et des copeaux de
bois
La sciure de bois désigne l'ensemble des petites
particules et fins copeaux issus du sciage de bois93(*). Humidifiée, elle
était autrefois utilisée pour améliorer le balayage du sol
intérieur tout en limitant les envols de poussière. En effet, la
sciure est utilisée comme source de biomasse énergie sous formes
diverses comme en buchette reconstituée ou en charbon de bois
reconstitué. La sciure de bois générée sous forme
de résidus de transformation du bois est des ressources
précieuses qui sont utilisées comme matière
première pour la production d'énergie dans plusieurs
ménages et vendeuses de beignets et les autres consommateurs dans la
ville de Ngaoundéré. Les résidus de transformation du
bois sont présents dans ladite ville et cela permet à la
population d'économiser en consommation du bois de chauffe. Pour
plusieurs des ménages, la sciure de bois demeure le chemin le plus court
et le moins coûteux par rapport aux autres formes d'énergies car
on peut s'en procurer gratuitement pendant la saison sèche alors que
pendant la saison pluvieuse cela est payant94(*). À cet effet, l'utilisation de la sciure de
bois a pris de l'ampleur dans la ville de Ngaoundéré et les
ménages sollicitent cette forme d'énergie car elle
économise le bois de chauffe raison pour laquelle l'une de nos
enquêtées lors notre descente sur le terrain affirme que :
« la sciure de bois est une forme d'énergie qui permet
d'économiser le bois de chauffe. Avec un seul bois, on peut
préparer et cela nous permet d'économiser l'argent de la semaine
destiné à l'achat du bois de chauffe 95(*)»
Planche 3 : Vente des produits
dérivés du bois en vente dans la ville de
Ngaoundéré
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Source : Photo Deli Moussa, 16 08 2020 à
Ngaoundéré.
Cette planche ci-dessus présente les photos des sacs des
copeaux destinés à la vente.
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I.4.Impacts de la consommation du bois-énergie dans la
ville de Ngaoundéré
Avec un intervalle de onze(11) ans (1976 à 1987), la
population de de la ville de Ngaoundéré a doublé
respectivement de 36 273 à 696 682 habitants96(*). Cette croissance
démographique s'accompagne des conditions socio-économiques assez
précaires des populations, acteurs principaux de la consommation de
bois-énergie. Ces impacts sont aussi bien positifs que
négatifs.
I.4.1
Impacts positifs de l'utilisation du bois-énergie
Les impacts positifs issus de l'utilisation des combustibles
ligneux sont nombreux.
I.4.1.1.Sur le plan économique
D'amont en aval de la filière bois-énergie tel
que l'illustre la chaine des acteurs, des activités se
développent comme la vente du café local, petite restauration
ambulante auprès des vendeurs de bois de chauffage, la fabrication des
matériels utilisés pour la fente de bois. Par ailleurs, nous
notons aussi l'implication des personnes dans cette activité qui
constitue une source importante des revenus pour la population(les hommes, les
femmes, les jeunes, les enfants et les vieillards) de la ville de
Ngaoundéré contribuant ainsi à la réduction du
taux de chômage de la population. Le bois de chauffage étant la
première source d'énergie domestique avec des revenus
générés par son exploitation, les emplois
créés ainsi que les activités économiques connexes
permettent à des nombreuses familles de subvenir à leurs besoins.
L'exploitation du bois de chauffe se fait à toutes les saisons
malgré quelques différences en termes d'intensité de
l'activité dues à l'accessibilité des zones
d'approvisionnement (mauvais état des routes)97(*). Plusieurs activités
génératrices de revenus se développent à travers
les couches sociales à l'instar les coupeurs de bois, les transporteurs,
les vendeurs (grossistes, semi grossistes, détaillants, fendeurs,
chargeurs etc.)98(*).
I.4.1.2.Sur le plan social
L'alimentation est indispensable pour la vie des populations.
Cette ressource énergétique (bois-énergie) permet de faire
cuire les aliments car la majorité de la population dépend d'elle
pour satisfaire leur besoin énergétique. En effet, l'occupation
d'une tranche de la population par les activités de la filière
bois-énergie permet à la réduction de
l'insécurité qui résulte le plus souvent de
l'oisiveté99(*). En
plus, les jeunes et les enfants sont impliqués dans l'exploitation du
bois de chauffage dans la ville de Ngaoundéré. Ceci permet aux
enfants de contribuer à leur éducation et aux familles de
disposer des moyens financiers pour payer la scolarité de leur
progéniture100(*).
Au regard de ce qui précède, il y a lieu de dire
que le bois-énergie sous des divers aspects (exploitation,
commercialisation et consommation) influence positivement sur la vie de
population de la ville de Ngaoundéré. Toutefois, l'utilisation de
bois-énergie impacte négativement sur le milieu biophysique et
humain à Ngaoundéré.
I.4.2.Impacts négatifs
Le processus d'urbanisation rapide enregistré depuis
quelques décennies dans la ville de Ngaoundéré a
augmenté la pression sur les combustibles ligneux et cela a
engendré fatalement des conséquences non négligeables sur
les écosystèmes101(*). Les impacts négatifs de la consommation des
combustibles ligneux sont ceux qui ne concourent pas à l'atteinte des
objectifs du développement durable.
I.4.2.1.Sur le milieu biophysique
La destruction de la flore dans la ville de
Ngaoundéré est l'une des conséquences non
négligeables de la pression sur les ressources forestières. En
effet, le principal impact écologique est la disparition
quasi-totalité de la végétation naturelle et artificielle
sur de grandes surfaces de la ville de Ngaoundéré.
L'anthropisation (résultat de la présence humaine) est la
conséquence des actions humaines conduisant à un appauvrissement,
une dégradation, voire une destruction des
écosystèmes102(*). L'anthropisation est le résultat de la
présence humaine. Ce phénomène se caractérise par
les coupes de bois, l'écorchage des arbres, le pâturage, la
création des pistes et des routes, l'agriculture sur brûlis et
l'occupation de plus en plus marqué par l'habitat. L'utilisation des
fruitiers sauvages comme bois de feu est un indicateur de raréfaction
des combustibles ligneux dans les savanes périurbaines103(*). Par ailleurs, la dynamique
régressive du couvert végétal de la ville de
Ngaoundéré s'exprime également en termes
d'éloignement progressif des zones d'exploitations du
bois-énergie. La ville s'agrandit en terme de population et de
superficie bâtie alors, le couvert végétal recule comme
témoigne notamment les distances de pénétration, qui
s'éloignent progressivement pour ne se limiter qu'à quelques
zones sur des terrains difficiles d'accès bien loin de la ville (en
moyenne 20km pour les zones les plus proches). L'illustration parfaite de la
dégradation des écosystèmes des mornes de la ville de
Ngaoundéré est le cas de la
« réserve forestière » qui est
aujourd'hui en voie de disparition bien qu'officiellement
déclarée domaine privée de l'État104(*). En plus de la destruction
du couvert végétal, nous notons aussi la dispersion de faune. En
plus, la demande urbaine en viande de brousse, constitue également un
facteur de surexploitation des espèces fauniques est un facteur
important conduisant à la réduction évidente des
espèces dans les zones périurbaines de la ville de
Ngaoundéré et dans les zones de chasse105(*).
Par ailleurs, les espèces fauniques vivent chacune dans
un habitat bien précis et y trouvent un certain nombre de conditions
favorables à leur évolution. La destruction de l'environnement
boisé originel provoque de ce fait leur disparition. Avec le recul du
couvert végétal, le problème d'eau déjà
préoccupant s'accentue par le manque de stockage. Ceci est dû
à la diminution de la capacité d'échange du sol et les
ruissellements favorisés par des surfaces dénudées ou peu
couvertes qui vont absorber la grande partie des eaux de ruissellements au
détriment des infiltrations106(*). En outre, la combustion du bois de chauffe et des
plastiques destinés à l'allumage du feu que ce soit au moment
de la cuisson des aliments ou de la carbonisation, le fumage du poisson et de
la viande les moyens de transport du bois de chauffage émettent des
fumées contenant des gaz à effet de serre (le méthane
émis lors de la combustion du charbon ) dans l'air ambiant. De surcroit,
les sols au départ fragiles (terrains sédimentaires), sont mis
à nu suite à la coupe des arbres, qui les exposent aux divers
agents d'érosion. La carbonisation quant à elle, dégrade
la matière organique garant du pouvoir régénérant
naturel des végétaux, débarrasse les sols des
nutriments107(*).
I.4.2.2.Sur le milieu humain
La croissance démographique enregistrée depuis
quelques décennies a favorisée l'installation anarchique des
populations dans la ville de Ngaoundéré. En effet, la production
du charbon de bois connait un accroissement exponentiel à cause de la
croissance démographique rapide estimée à 189 800 en
2005108(*) et la
faiblesse de l'utilisation des autres formes d'énergies. La disparition
progressive de la forêt entraine une diminution de l'offre du charbon de
bois par conséquent une surenchère sur ce produit. En plus, les
différents acteurs sont exposés aux maladies. Le bois de chauffe
qui n'est pas correctement brûlé pour devenir de
l'anhydride109(*)
carbonique se transforme en produit à combustion incomplète, le
monoxyde de carbone principalement étant une composante nocive pour la
santé humaine. Les exploitants, les fendeurs sont beaucoup
exposés au rhumatisme, courbatures, les femmes dans leur cuisine et les
enfants de moins de 5 ans sont exposés aux irritations des yeux et du
système respiratoire. Les importantes émissions issues de
polluant sont nuisibles pour la santé associées à
l'utilisation journalière de bois de chauffage par la population
humaine entrainent une forte exposition de cette dernière à des
polluants nocifs. L'exposition est plus élevée chez les femmes
pauvres et les enfants de moins de 5 ans en milieu rural qu'en milieu urbain,
car ces derniers sont les plus souvent présents au moment de la cuisson.
En outre, les populations autochtones n'étant pas très habiles
à exercer certaines activités de l'exploitation de bois de
chauffe et les migrants qui s'y investissent ne sont toujours pas en situation
de parfait accord.
En plus, le processus de transformation de bois en charbon
résulte d'une perte d'énergie considérable,
nécessitant beaucoup plus ressources forestières pour produire la
même quantité d'énergie qui a conduit à imposer des
mesures d'interdiction du charbon de bois. Toutefois, ces interdictions ont eu
peu de succès et l'utilisation du charbon continue d'augmenter de
manière clandestine du fait de l'urbanisation croissante. D'après
les consommateurs de bois-énergie, le charbon de bois brûle plus
promptement que le bois de chauffe ou la biomasse sèche produisant des
températures plus élevées. De surcroît, il est
moins cher à transporter et à stocker. Toutes ces raisons
renforcent l'intérêt du consommateur pour le charbon de bois et
des mesures doivent être prises pour rationaliser sa consommation.
Pour réduire l'impact néfaste (environnemental,
social et économique) lié à la consommation de
bois-énergie pour la cuisson, il serait nécessaire de
réduire la consommation de bois-énergie des ménages par
l'utilisation des énergies de substitution (gaz butane,
l'électricité et le pétrole), et mettre en place, la
production, la diffusion et l'adoption des foyers améliorés par
la population de Ngaoundéré.
II.
ÉNERGIES DE SUBSTITUTION UTILISÉES A NGAOUNDÉRÉ
La croissance démographique et l'urbanisation ont
engendré les nouveaux besoins énergétiques suscités
par la vie citadine dans la ville de Ngaoundéré. Les
énergies alternatives au bois-énergie pour la cuisson sont des
combustibles tels que le gaz butane, l'électricité, le
pétrole lampant.
II.1.Le
gaz butane
L'utilisation du gaz butane comme combustible pour la cuisine
entre 1996 et 2001 laisse apparaitre que le gaz est un service exclusivement
utilisé par les ménages urbains110(*). L'enquête sur le gaz de pétrole
liquéfié (GPL) réalisé en 2004 révèle
que 18,6% de ménages ont accès au gaz domestique soit 46% en
zone urbaine et 3,3% en milieu rural (contre 1% en 1995) 111(*)au Cameroun. Bien que le gaz
butane semble être l'option la plus pratique essentiellement pour sa
facilité de stockage et de transport ainsi que sa qualité
d'usage, son coût est inadapté pour la grande majorité de
la population de la ville de Ngaoundéré. Contrairement au bois de
chauffe gros pourvoyeur de gaz polluant et surtout le responsable de la
déforestation, le gaz domestique est désormais entré dans
les habitudes de consommation des ménages camerounais en
général et de la ville de Ngaoundéré en
particulier. Par ailleurs, le marché camerounais du gaz est très
solvable avec une demande sans cesse croissante en face d'une offre quasiment
statique voire décroissante car la production de SONARA ne peut plus
satisfaire la demande de la population112(*).
Par ailleurs, l'utilisation de gaz butane à un impact
positif d'ordre environnemental, économique et social pour les
ménages. Le gaz butane permet la préservation de l'environnement
essentiellement par la réduction des émissions des gaz à
effet de serre et de la déforestation. La réduction des
fumées émises lors de la combustion du gaz diminuent les risques
des maladies respiratoires et oculaires113(*). Concernant la valorisation pour la cuisine, il
permet l'amélioration des conditions de vie des femmes par la
réduction de la pénibilité de la cuisson (réduction
du temps de collecte du bois, de cuisson et de nettoyage des ustensiles,
l'absence des fumées toxiques, réduction des risques de
brûlure, etc.)114(*). L'utilisation de gaz butane permet aussi de
réduire les dépenses liées à l'achat des
combustibles comme le bois de chauffe et le charbon de bois. Toutefois,
quelques réticences liées à l'utilisation du gaz butane
par les ménages sont notées comme facteurs contribuant à
l'inutilisation du gaz butane par les ménages que sont:
La cherté du gaz domestique qui oblige souvent les
ménages à se servir du charbon ou encore du bois de chauffe en
substitut dans la mesure où une bouteille de gaz domestique qui
coûte à 6500Fcfa ne peut pas suffire à une grande famille.
La cuisine au bois de chauffe ou au charbon de bois
« garantit » la sécurité de leurs enfants
alors que le gaz est dangereux .En effet, ces familles voient la
dangerosité du gaz comme un frein important à son acquisition.
Cette peur du gaz est souvent liée à la présence d'enfants
dans la maison qui pourraient le manipuler à l'insu des
parents115(*). Dans
cette catégorie de ménages les enfants aident leurs mères
à la cuisine Ce qui explique leur aversion à l'usage de cette
énergie. Les accidents tels que les incendies occasionnant parfois des
pertes en vies humaines, comme cela déjà produit dans le
passé même s'ils ne sont pas très fréquents ont un
impact négatif immédiat sur la demande en gaz.
L'inadaptation du foyer à gaz habituel aux habitudes
culinaires et alimentaires des ménages utilisant le bois de chauffe. La
technique de préparation est très particulière et
nécessite une cuisine adaptée et une forme de foyer
adaptée. Il en ressort que plus de la moitié des femmes de
ménages souhaitent passer au combustible alternatif qu'est le gaz butane
avec une nette contribution des pouvoirs publics à plus de la
moitié du prix d'achat de l'équipement.
II.2.L'énergie électrique
Les solutions électriques (plaques de cuisson et fours
électriques) ne sont pas adaptées au contexte social de la ville
de Ngaoundéré. Aujourd'hui, la majorité de la population
rurale n'a pas accès à l'électricité et ce n'est
que ces dernières années que la situation s'est
améliorée. Les ménages ruraux n'utilisent que le
bois-énergie pour la cuisson des aliments et rares sont ceux urbains
utilisent l'électricité pour la cuisson des aliments.
II.3.Le pétrole lampant
Le pétrole sert de combustible dans le chauffage
domestique dans la ville de Ngaoundéré. Jadis, par le
pétrole a toujours été utilisé et continue de
l'être par les ménages et les autres unités comme les
restaurants. Les blanchisseurs utilisent aussi le pétrole pour allumer
le feu lors de repassage des vêtements116(*). En plus, la plupart des ménages utilisant le
bois-énergie utilisent le pétrole pour faciliter l'allumage car
le bois humide est difficile pour s'allumer117(*).
Figure
1: Proportion de la consommation des diverses formes d'énergies
domestiques des ménages à Ngaoundéré.
Source : Deli Moussa
Le diagramme ci-dessus montre que dans la consommation des
énergies domestiques, 19% des ménages utilisent le bois de
chauffe contre 25% pour le bois et les copeaux 13% des ménages utilisent
uniquement le charbon de bois contre 18% de gaz butane. En plus, 5% des
ménages utilisent le bois, le charbon et les copeaux pour la cuisson
contre 8% favorables au pétrole et 19% au bois de chauffe, copeaux et
gaz. En outre, 3% des ménages enquêtés utilisent à
la fois le bois de chauffe, le charbon, les copeaux et le gaz contre 2% qui
utilisent l'électricité pour la cuisson des aliments.
En somme, les éléments développés
tout au long de ce chapitre nous ont permis de présenter les
différentes formes d'énergie utilisées dans la ville de
Ngaoundéré ensuite d'évaluer l'impact de la consommation
du bois-énergie sur le plan socio-économique et environnemental
et enfin de présenter les autres formes d'énergie alternatives
utilisées par la population dans la ville de Ngaoundéré.
Il en ressort donc que les différentes formes d'énergie
utilisées dans la ville Ngaoundéré sont le bois
d'énergie (le bois de chauffe, le charbon de bois et la sciure de bois)
qui sont les principales et à côté de lui, nous avons le
gaz, le pétrole et l'électricité utilisées comme
sources d'énergie de substitution. Ces sources d'énergie sont
souvent combinées à d'autres sources car certains
ménages utilisent le bois de chauffe et le charbon de bois, le
bois de chauffe et la sciure de bois, le charbon et la sciure de bois, le
charbon de bois et le pétrole lampant, le gaz butane et le bois, le
charbon et le gaz butane et ceux qui utilisent le bois-énergie et le gaz
butane. Aussi, le fort croissant démographique a entrainé une
consommation importante de bois-énergie avec des conséquences sur
le plan social, économique et environnemental.
Dès lors, les populations à faible revenu se
tournent vers la principale source d'énergie (bois-énergie), qui
sous-tend des activités génératrices des revenus pour les
vendeurs et son utilisation irrationnelle constitue aussi une menace pour les
écosystèmes. Face à cette situation, il est
nécessaire de réduire les impacts négatifs d'ordre
socioéconomique et environnemental de la consommation irrationnelle du
bois-énergie et encourager par conséquent, l'utilisation des
énergies de substitution par les populations. Aussi, l'usage des foyers
améliorés constituent aussi une solution adaptée pour la
réduire de la consommation du bois-énergie dans cette
région à écologie fragile.
CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET
AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
Le foyer représente une technologie qui est aussi
vieille que la découverte du feu et la civilisation de l'Homme118(*). Les anciens foyers connus
datent d'environ 400.000 ans av. J.C (Chine) à 500.000 av. J.C (Europe).
Homo erectus au Paléolithique inférieur vivait surtout
dans les grottes et faisait du feu dans un cercle de pierres119(*). Le foyer est la principale
source d'alimentation en énergie dans chaque ménage, il produit
de la chaleur pour la cuisson des aliments et a besoin d'être
alimenté en énergie sous forme de combustibles. Ce chapitre
présente l'historique des foyers et les différents types des
foyers (traditionnels et améliorés) utilisés à
Ngaoundéré ; la production, la commercialisation et
vulgarisation de ces foyers ainsi que leurs principaux utilisateurs.
I.
HISTORIQUE DES FOYERS
Les premiers foyers remontent à la découverte du
feu par l'Homme entre 300.000 et 400.000 ans avant J.C120(*). Ce foyer restera
prédominant dans le monde entier jusqu'au XVIIIè siècle en
Europe et l'est encore aujourd'hui dans la plupart des pays d'Afrique, d'Asie
et d'Amérique latine121(*). Avec l'invention de l'outil, la maitrise du feu a
probablement joué un rôle essentiel dans l'évolution de
l'humanité, favorisant l'émergence de l'homme moderne. Cette
nouvelle source d'énergie en tant que mode d'éclairage artificiel
a libéré l'homme des contraintes naturelles que sont le rythme du
soleil et des écarts de température. Celui-ci peut
désormais se déplacer en milieu nocturne et partir à la
conquête de zones plus froides122(*). Utilisé comme mode de cuisson des aliments,
le feu modifie considérablement l'alimentation de l'homme en la
diversifiant et en la stérilisant. Le séchage et le fumage de la
viande permettent désormais le stockage et une meilleure conservation de
la nourriture carnée, ce qui facilitera les déplacements de
l'homme vers de nouveaux horizons123(*). La domestication du feu a aussi permis de
nombreuses techniques. Ainsi, la chaleur du feu permet de rendre le bois
végétal plus dur et plus résistant pour sa transformation
en outils de chasse, ou pour la cuisson des aliments. Plus tard, le feu
permettra le développement de la poterie, de la métallurgie et de
l'agriculture124(*).
Les foyers ont aussi joué un rôle social
essentiel, en tant qu'espace de convivialité et d'activité
communes. Autour du feu les Hommes se rassemblent pour la cuisson du repas
commun, échangent et transmettent le savoir (celui de la maitrise du
feu)125(*). Après
l'introduction des plantes cultivées, l'élevage et le
développement d'autres technologies à l'instar de la construction
de l'habitat en terre et de la poterie, le foyer adopte une forme
générique connue depuis environ 12000 ans126(*). L'utilité d'un foyer
réside sur la combustion d'une source pouvant être le bois, le
charbon de bois, le gaz, le pétrole, les bouses séchées ou
des résidus agricoles, grâce à un apport d'oxygène
présent dans l'air. Le foyer consiste à un aménagement
des pierres servant de support au récipient de cuisson ( marmite, grille
ou plat en terre cuite) installée dans la maison à l'abri du vent
et de la pluie ou à l'extérieur de la cour tout en devenant le
centre de l'espace de vie.
Le foyer est variable dans sa taille, facile à
installer et multifonctionnelle servant à cuire, à griller ou
à fumer la nourriture mais aussi à chauffer l'espace de l'homme
et des animaux. En Europe, c'est l'augmentation du prix de bois due à
une surexploitation occasionnant sa pénurie, la découverte de
nouvelles sources d'énergie (charbon de bois, gaz butane, pétrole
lampant, électricité), le développement de nouvelles
technologies (aluminium, lumière électrique ) et le besoin de
réorganisation des ménages (séparation de la cuisine) qui
ont entrainé le développement de nouveaux modèles de
foyers comme le four, le réchaud à gaz.127(*). À cet effet, dans la
plupart des pays en développement, les foyers améliorés
(au bois ou au charbon) ont connu un essor au XIXè siècle mais la
perte des traditions comme la poterie, le manque de matériels, le
désengagement des pays occidentaux suite à la
décolonisation et les stratégies de diffusion des foyers souvent
mal choisies et très changeantes ont impliqué une diminution de
l'utilisation de ces foyers jusque dans les années 1980-1990128(*). Par la suite, des projets
ont oeuvré au design des foyers pour les adapter aux populations et
permettre de les produire localement ; ces projets ont mis en place des
logistiques de diffusion et de commercialisation locales adaptées au
contexte de chaque pays. De plus, en septembre 2011, le secrétaire
général des Nations unies a lancé l'Initiative
« énergie durable pour tous » (SE4All129(*)), dans le but d'atteindre
trois objectifs à l'horizon 2030 qui sont : assurer un
accès universel à des services énergétiques
modernes, doubler le taux global d'amélioration de l'efficacité
énergétique et de doubler la part des énergies
renouvelables130(*).
II.
TYPOLOGIE DES FOYERS
On distingue plusieurs types de foyers, dont on peut classer
en trois catégories : le foyer en terre, le foyer en
céramique et le foyer en métal. Le foyer en terre dans des
nombreux cas est en banco (mélange de sable et d'argile). Le foyer en
céramique construit en argile cuite est plus légers que le
précédent : ce foyer est en fait des poteries. Le foyer
métal peut être simple, sa construction peut être
réalisée à base des tôles et est composé
d'une cheminée ou d'un trou. À cet effet, ces foyers font appel
à une source d'énergie qui est le bois-énergie qui reste
la principale source d'énergie utilisée par les ménages en
Afrique. Par ailleurs, le foyer est un équipement soit rudimentaire
(foyer traditionnel) soit performant (foyer amélioré)
représentant les deux types dont on distingue dans la ville de
Ngaoundéré.
II.1.Foyer traditionnel
Le foyer que nous appelons traditionnel s'est
développé plus ou moins à travers le monde avec des
variations liées aux cultures locales et à d'inévitables
décalages dans le temps131(*). Il est resté prédominant pendant des
milliers d'années jusqu'au XVIIIè siècle en Europe et
jusqu'aujourd'hui dans le monde rural dans la plupart des pays
d'Afrique132(*). En
effet, le foyer traditionnel décrit au sens large une technologie qui
s'est développée spontanément, sans influence
extérieure directe, souvent de rendement énergétique assez
bas, entrainant un gaspillage de combustible et de grandes émissions de
gaz dus à une combustion incomplète. Le foyer traditionnel
à bois est souvent représenté par le classique foyer
à trois pierres souvent dossé à un mur de cuisine. On
connait son comportement énergétivore mais gratuit et facile
à mettre en place. Comme son appellation l'indique, c'est un foyer
utilisé de nos jours par les ménages africains comme nos
ancêtres préhistoriques dans les pratiques culinaires133(*). Avec le foyer traditionnel,
le feu étant ouvert à tous les vents, les pertes de chaleur par
convection et rayonnement sont importantes134(*). Les femmes du Sahel ont cependant de tout temps
appliqué une technique élémentaire pour réduire la
consommation de bois consistant à ralentir la combustion en s'abritant
du vent derrière un mur ou en utilisant un morceau de poterie ou de
tôle pour masquer les espaces entre les trois pierres.
Photo 1 :
Foyer traditionnel à « trois
pierres »
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Source : Cliché Deli Moussa,
Ngaoundéré, 28 08 2020.
Nous observons sur la photo ci-dessus les marmites posées
sur deux foyes traditionnels trois pierres utilisant comme combustible le
bois-énergie.
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II.1.1.Impacts positifs de l'utilisation du foyer
traditionnel
Nombreux avantages sont recensés sur l'utilisation du
foyer traditionnel par les femmes rurales dont son appréciation large
en raison de sa mise en place facile. En effet, le foyer à trois
pierres n'exige que quelques grosses pierres faciles à se procurer dans
la nature sans aucun investissement préalable135(*). Il en va de même pour
l'entretien de ce foyer qui est très simple136(*). Dans un foyer
dégagé, la disposition triangulaire du bois de chauffe donne une
bonne combustion et des temps de cuisson satisfaisants de l'avis des
utilisatrices137(*).
Grâce à des pierres plates intercalées et l'ustensile, il
est facile de poser des canaris en terre cuite ou en aluminium de
différentes formes et dimensions ce qui rend son usage plus pratique et
simple138(*).
II.1.2.Contraintes et inconvénients de l'utilisation
de foyers traditionnels
L'utilisation des foyers traditionnels induit des
conséquences considérables sur les plans économiques,
sanitaires et environnementaux. Pendant la saison de pluie le bois humide
brûle difficilement et a un rendement faible d'où la
nécessité mettre le bois à l'abri de la pluie et le
protéger de toutes les sources d'humidité provenant de la pluie
et émanant du sol139(*). En saison de pluie, le bois de chauffe devient
difficile à allumer, alors l'on est contraint d'utiliser le
pétrole et sa combustion produit souvent de la fumée dont l'odeur
tenace est difficile à éliminer ce qui attaque les yeux (qui
larmoient et rougissent) causant certaines maladies comme la
conjonctivite140(*). Il
est aussi nécessaire de relever la dispersion des flammes et de la
chaleur par temps venteux et le manque de contrôle approprié de
feu141(*). Plus les
adeptes de foyers traditionnels passent de temps dans cet environnement
très pollué par l'émission des combustibles issus des
foyers traditionnels, plus les conséquences sont graves pour leur
santé. Les autres conséquences de l'utilisation des foyers
traditionnels sont entre autres : les émissions de gaz à
effet de serre qui résultent de la combustion du bois à un impact
considérable sur le changement climatique à l'échelle
mondiale. La conception des foyers traditionnels induit la transmission d'un
faible pourcentage de la chaleur est transmise à la marmite qui est
à l'origine de la forte consommation de bois142(*). À cet effet, c'est
l'environnement qui est le plus menacé à travers l'utilisation du
foyer traditionnel car la quantité de bois consommée pour la
cuisine est élevée et contribue à la dégradation de
l'environnement de la ville de Ngaoundéré.
II.2.Foyers améliorés
Étant un équipement de cuisson permettant
d'économiser 30% à 45% de combustibles par rapport au foyer
traditionnel, et de réduire la fumée, la conception du foyer
amélioré est soit artisanale (argile) ou industrielle
(métal)143(*).
Les différents types des foyers améliorés ont des
coûts de production, prix d'acquisition, durée de vie,
facilité de fabrication , d'entretien et efficacités variables en
fonction du design et de la qualité de fabrication. De nombreux
modèles de foyers améliorés ont été
conçus dans le monde pour répondre à plusieurs
problématiques notamment à celle de la protection de
l'environnement et des ressources végétales et chacun d'entre eux
est adapté au contexte local (habitudes culturelles, ressources
brulées, types de repas cuisinés, conditions climatiques). Ces
foyers améliorés peuvent être fixes ou portables, en
métal, en argile, en ciment ou en briques, avec ou sans
cheminée. Il existe plusieurs types des foyers améliorés
à l'instar du foyer amélioré banco, du foyer
amélioré métallique, du foyer multi marmite ou foyer
bil-bil, et du foyer céramique.
II.2.1.Foyer amélioré en banco
Le foyer amélioré en banco est fabriqué
à partir de matériaux locaux disponibles tels que la terre
argileuse, l'eau et la bouse de vache et éventuellement d'autres
matériaux (paille, cendre). Son efficacité dépend de sa
bonne construction144(*). Aussi, les contextes variés et les multiples
inspirations ont donné lieu à une très grande
diversité de design. Le bon dimensionnement de la circulation de l'air
est un facteur important pour optimiser l'économie du bois de chauffe.
Ce foyer doit être protégé de la pluie et du soleil suivi
d'un entretien régulier est nécessaire. Sa durée de vie
moyenne est de 1à 2 ans et sa construction requiert 1 jour et son
séchage nécessite 2 à 3 jours avec un coût en
matériaux quasi-nul145(*). Il utilise comme combustible le bois146(*).
Photo 2.
Foyer amélioré en banco.
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Source : Cliché Deli Moussa,
Ngaoundéré, 29 08 2020
L'image exposée plus haut est le foyer
amélioré en banco utilisant le bois-énergie comme
combustible.
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II.2.2.Foyer amélioré métallique
Le foyer amélioré métallique est un foyer
entièrement fabriqué en atelier par des artisans avec de la
tôle neuve ou récupérée utilisant comme combustible
le bois de chauffage ou le charbon de bois147(*). L'efficacité et l'acceptation du foyer
dépendent de son design, de sa qualité et de son prix
d'acquisition148(*). Sa
durée de vie moyenne est de 02ans149(*).
II.2.2.Foyer multi-marmite ou foyer bil-bil
Le foyer multi-marmite ou foyer bil-bil est un foyer
composé de canaris faits à base de l'argile, de bouse de vache et
du sable150(*). L'aspect
physique du foyer est formé de 4 ou 5 canaris espacé les uns et
les autres. Ce foyer a une seule entrée principale et celle-ci est assez
spacieuse permettant d'introduire un morceau de bois afin d'alimenter tous les
autres canaris.
II.2.4.
Foyer céramique
Le foyer céramique (FC) ou encore foyer mixte est un
matériau délicat qui nécessite un bon dosage des
constituants initiaux (argile, eau, vermiculite-liant) en fonction de la terre
disponible151(*). Les
foyers en terre cuite sont des fourneaux construits à partir d'une terre
de mélange. Pour sa fabrication, il faut faire sécher ce
mélange 1 à 2 jours puis le faire cuire au four à bonne
température et pendant un temps adapté152(*). Il existe plusieurs
qualités de foyer céramique et de multiples métaux peuvent
être utilisés pour sa fabrication selon les disponibilités
locales et ont une durée de vie, un coût et une solidité
variables. Certaines potières fabriquent un modèle
céramique multi marmite, dont la cuisson se fait dans les fours ouverts,
mais la qualité reste moins performante.
III.
TYPES DE FOYERS UTILISÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
La population de la ville de Ngaoundéré
utilise différents types des foyers (les foyers traditionnels, les
foyers améliorés voire les deux ou autres) pour la cuisson de
leurs aliments.
III.1.
Les foyers traditionnels dans la ville de Ngaoundéré
Dans la ville de Ngaoundéré, la majorité
de la population rurale et certaines dans les centres urbains utilisent le
foyer « trois pierres » pour la cuisson des aliments. En
effet, ces foyers traditionnels à bois de chauffe sont
représentés par le classique foyer « trois
pierres », souvent dossé à un mur de la cuisine. Pour
la population à faible revenu, les foyers à trois pierres ne
coûtent rien, sont simples à faire soi-même et s'adaptent
à toutes les tailles de marmites153(*). La recherche du bois de chauffe est jugée
plus facile pour la majorité des ménages ruraux et en
conséquence peu d'entre eux estiment nécessaire d'acquérir
ou de construire des foyers améliorés qui sont assez
compliqués pour eux154(*). Par ailleurs, les tabous et les pratiques
culturelles déterminent le choix du foyer à utiliser pour la
cuisson des aliments car pour certains, l'abandon du foyer ouvert à bois
utilisé par nos ancêtres préhistoriques est l'oubli d'un
pan de notre savoir-local155(*).
III.1.2.Le foyer « Ganoun » à fil
forgé
Le foyer le plus fréquemment rencontré pour le
charbon de bois est dénommé « Ganoun ».
Il est réalisé en fil de fer, tressé sur les tiges
métalliques et son prix de vente varie de 500 à 1500Fcfa selon
taille156(*). Il
consomme beaucoup de charbon et est très salissant mais il est
apprécié par les utilisateurs. Il est léger donc
facilement transportable et il est réalisé le plus souvent avec
soin (sa durée est estimée à deux ans)157(*), il ne demande pas
d'attention dans la conduite du feu et peut recevoir plusieurs tailles de
marmites différentes.
III.1.3.
les foyers améliorés à bois fixe
Ces foyers sont construits à l'aide des briques et dans
d'autres cas avec les carreaux en céramique qui permettent d'avoir un
meilleur rendement énergétique sur lequel est posé un
barbecue158(*) à
combustion où est braisée la viande. Le bois de chauffe est
introduit dans la cavité inférieure sous forme de tige et
avancé au fur et à mesure de sa combustion159(*). La population a mis en
exergue son savoir local pour remédier au problème de la
rareté de bois de chauffe dans la ville de Ngaoundéré en
déployant des techniques de construction de foyers
améliorés à bois fixe avec les carreaux160(*). Tout ce dispositif concourt
à un rendement énergétique et à la réduction
de la consommation de bois de chauffe161(*).
Photo 3 : Foyer
amélioré à bois fixe.
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Source : Cliché Deli Moussa,
Ngaoundéré, 16 08 2020.
La photo ci-dessus présente le foyer
amélioré fabriqué à l'aide des carreaux qui sert
à braisé le soya.
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III.2.
Foyers améliorés métalliques
Comme dans certaines régions du Cameroun, les foyers
améliorés métalliques sont utilisés par la
population de Ngaoundéré en milieu rural comme en milieu urbain
pour la cuisson de leurs aliments.
III.2.1.Production des foyers améliorés
métalliques dans la ville de Ngaoundéré
La production des foyers améliorés
métalliques est une activité qui a connu une expansion depuis
quelques années dans la ville de Ngaoundéré. En effet, les
artisans occupent une place importante dans les structures sociales et
traditionnelles africaines. C'est ainsi que l'on peut distinguer les
sculpteurs, les tisserands, les vanniers et les métallurgistes.
Toutefois, dans les sociétés traditionnelles en première
place se situe le travail du fer qui joue un rôle essentiel dans la vie
quotidienne des sociétés traditionnelles africaines. À la
fois tenace, malléable et ductile, ce métal est le
matériau le mieux adapté à la fabrication des outils
agricoles nécessaires à la subsistance de populations
basées sur la culture des céréales et à la
fabrication des armes pour la chasse et la guerre. La
généralisation de son usage a entrainé de profondes
modifications dans l'organisation des sociétés et de la gestion
du territoire. L'origine de l'extraction, de la réduction du minerai de
fer et du travail métallurgiste remonte au début du
1er millénaire avant notre ère162(*). Ainsi, la production des
foyers améliorés métalliques dans le processus
d'amélioration des conditions sociales et économiques et de la
protection de l'environnement a des retombées importantes affectant
à la fois les artisans (céramistes et forgerons) et les
producteurs des foyers améliorés métalliques dans la ville
de Ngaoundéré. Par ailleurs, le travail de fer jadis
limité aux zones rurales s'est initié en milieu urbain.
Le secteur artisanal de production d'objets métalliques
et particulièrement les foyers améliorés
métalliques sont localisés derrière le stade
Ndoumbé Oumar au quartier Joli Soir de la ville de
Ngaoundéré. De nombreux citoyens venant d'horizons divers
à la recherche d'emploi et s'attèlent à donner une forme
aux morceaux de fer taillé à la mesure pour la confection des
outils destinés à la création d'activité afin
d'assurer leur survie quotidienne. Plus de trentaine des forgerons habiles dans
le maniement de fer sont en train de ravir la vedette à l'industrie
moderne de fabrication des nombreux outils dans la ville de
Ngaoundéré163(*). Ces forgerons sont outillés d'un
matériel très rudimentaire (marteaux, burins, cisailles...), mais
grâce à une bonne capacité technique et à bonne
pratique fabriquent des objets de bonne facture à partir des
matériaux de récupération. À cet effet, ces
forgerons fabriquent divers matériels dont : les ustensiles de
cuisine, les pelles, les arrosoirs et pioches, les houes, les machettes et les
foyers améliorés métalliques.
Limités au début à la fabrication des
certains outils, les forgerons répondent promptement présent
à la production massive du foyer amélioré du type
métallique pour satisfaire la demande de la population de la ville de
Ngaoundéré. Ce sont majoritairement des hommes âgés
entre 35 et 45 ans et l'implication de certains jeunes dont l'âge varie
entre 20 et 28 ans164(*). Ces foyers
dits « métalliques » sont entièrement
fabriqués à base de métal, de tôles
recyclées ou des anciens fûts dont la nature dépend de la
qualité et de la disponibilité. Ils nécessitent une
fabrication en atelier par des artisans forgerons préalablement
formés à la technique. L'acceptation et l'efficacité du
foyer dépend de son design et de la qualité de fabrication.
Ainsi, le métier de forgeron qui auparavant
était réservé à des castes est devenu un
métier ouvert à tous à présent où on
retrouve des personnes dont la lignée n'a rien à y voir au devin
et ces forgerons ne sont plus craints à cause de leur histoire à
cause de l'avènement du foyer amélioré métallique.
À travers cette intériorisation du savoir local appliqué,
on retrouve une diversité de types de forgerons impliqués dans la
fabrication des foyers améliorés métallique dans la ville
de Ngaoundéré. En plus, plusieurs modèles sont
fabriqués par ces forgerons dont le modèle centrafricain
utilisant comme combustibles le bois de chauffe, le charbon de bois, la sciure
de bois, est fabriqué avec les coques des véhicules
abandonnés qui ont été récupérées et
les anciens fûts165(*). Ce foyer utilise comme combustible le
bois-énergie, la sciure de bois. On distingue aussi un autre
modèle calqué sur le modèle centrafricain mais qui est
fabriqué avec la jante de véhicule et le métal utilisant
le bois de chauffe et la sciure de bois166(*). Il existe également un autre modèle
qui utilise le bois, le charbon de bois comme combustible appelé foyer
polyvalent par rapport aux deux autres167(*).
Planche 4 : Différents
modèles de foyers améliorés métalliques
fabriqués à Ngaoundéré.
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1. Nom du modèle : foyer amélioré
métallique polyvalent
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2. Nom du modèle : foyer amélioré
à jante
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3. Nom du modèle : foyer amélioré
Bangui
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Cliché Deli Moussa, Ngaoundéré, 06 09
2020.
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La planche exposée plus haut présente les
différents modèles des foyers améliorés
fabriqués dans la ville de Ngaoundéré plus
précisément au quartier joli-soir. À l'extrême
gauche, la photo nous présente un foyer amélioré
métallique mixte c'est-à-dire utilisant à la fois le bois
de chauffe et le charbon de bois. Au milieu, nous avons un autre modèle
appelé foyer amélioré à jante et à droite,
nous avons le foyer amélioré du type Bangui qui utilise le bois
de chauffe et les copeaux.
III.2.2.La commercialisation des foyers
améliorés métalliques dans la ville de
Ngaoundéré
La commercialisation des foyers améliorés
métalliques est une activité qui est en extension dans la ville
de Ngaoundéré. Les fabricants et vendeurs de ces foyers
améliorés les vendent uniquement dans leur atelier ce qui entrave
une large diffusion des foyers améliorés métalliques et
l'estimation de leur vente est de trente foyers améliorés par
semaine168(*). Le prix
d'un foyer est de 1500 FCFA pour le modèle Centrafricain et 3500 FCFA
pour le nouveau modèle utilisant à la fois le bois de chauffe et
le charbon de bois169(*). Toutefois, des goulots d'étranglements sont
identifiés au niveau de production et de commercialisation des foyers
améliorés métalliques dans la ville de
Ngaoundéré à savoir : l'accès difficile aux
matières premières de fabrication (tôles), la concurrence
forte entre les fabricants, le manque de publicité, les prix de vente
considérés trop élevés par la population170(*) ;
Photo 4 : Atelier de
fabrication des foyers améliorés métalliques au quartier
Joli Soir à Ngaoundéré
|
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Source : Cliché Deli Moussa,
Ngaoundéré, 16 08 2020
Nous observons sur la photo ci-dessus un fabricant des foyers
améliorés qui façonne la tôle pour fabriquer le
foyer amélioré du type centrafricain.
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Photo 5 :
Site de vente des foyers améliorés métalliques au
quartier Joli Soir à Ngaoundéré
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Source : Cliché Deli Moussa,
Ngaoundéré, 16 08 2020
L'image ci-dessus présente les différents
modèles des foyers améliorés fabriqués dans le lieu
de fabrication des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré plus précisément au quartier
joli-soir.
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Pour que l'activité de production et de vente soit
durable, quelques aspects à améliorer paraissent prioritaires. En
effet, l'implication active des organisations et du gouvernement dans le
mécanisme du financement est prioritaire pour assurer le
développement de ce marché171(*). Il faut aussi offrir une formation qualifiée
à ces producteurs de foyers améliorés172(*). Enfin, il faut
l'installation des panneaux publicitaires permettant la localisation et le
contact facile des fabricants de foyer amélioré173(*).
III.3.Foyers améliorés « trois
pierres » dans la ville de Ngaoundéré
À travers leur construction fermée, les foyers
améliorés trois pierres permettent une réduction de la
quantité de bois de chauffe par rapport aux foyers traditionnels
à construction ouverte174(*). Ces foyers sont construits sur le même
principe de « trois pierres » des foyers traditionnels par
les femmes elles-mêmes à l'aide de matériaux disponibles
localement ce contribue de manière importante à leur acceptation.
Ces foyers améliorés « trois pierres » sans
cheminée à un trou sont beaucoup utilisés en zone rurale,
en périphérie ou banlieues. Ils sont d'une construction et d'un
entretien facile, leur utilisation est très simple et leur diffusion
massive est facilitée par son auto construction dont le principe
consiste à combler l'espace entre les trois pierres175(*).
Tableau
1: Types des foyers utilisés pour la cuisson dans les ménages de
la ville de Ngaoundéré
Type des foyers
|
Effectifs
|
Pourcentage(%)
|
Foyer traditionnel
|
36
|
30%
|
Foyer amélioré métallique
|
30
|
25%
|
Ganoun
|
26
|
21,66%
|
Foyers traditionnels et améliorés
|
24
|
20,66%
|
Foyer amélioré «trois
pierres »
|
04
|
03,66%
|
Total
|
120
|
100%
|
Source : Deli Moussa
Il ressort du tableau que 30 % des ménages de
Ngaoundéré recourent au foyer traditionnel, 25% des
ménages utilisent les foyers améliorés métalliques
pour la cuisson des aliments. Suivis de 03,66% des ménages qui utilisent
les foyers améliorés 3 pierres et 20,66% des ménages
utilisent les foyers traditionnels en complémentaire avec les foyers
améliorés et 21,66% utilisent le « ganoun »
pour leur cuisson.
IV.
VULGARISATION DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE
NGAOUNDÉRÉ
L'impact des activités de l'homme sur les ressources
naturelles est important à cause de l'ampleur de la pauvreté et
de l'urbanisation rapide dans la ville de Ngaoundéré. Les
défis à relever sont multiples : lutter contre la
dégradation des sols, la préservation de diversité
biologique, terrestre et maritime, l'approvisionnement durable en
énergie auxquels il faut ajouter les effets néfastes ces
changements climatiques. Ainsi, pour lutter contre des changements climatiques,
la protection de l'environnement et la préservation de la
diversité biologique passent aussi par la vulgarisation des foyers
améliorés176(*). À cet effet, le Ministère de
l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement
Durable (MINEPDED) et les ONG ont minutieusement contribué à la
vulgarisation desdits foyers améliorés à travers de
multiples campagnes de sensibilisation et de distribution sur l'outil foyer et
son utilisation177(*).
IV.1.
Ministère de la Protection de l'Environnement et du Développement
Durable (MINEPDED)
La zone soudano-sahélienne du Cameroun est aujourd'hui
la plus touchée par la désertification, la dégradation des
terres et la sécheresse au plan national178(*). La désertification,
la dégradation des terres et la sécheresse des terres sont certes
directement visibles au niveau des populations rurales que les
conséquences sont avérées. Compte tenu des
conséquences sur les populations (baisses de rendements agricoles et
diminution des revenus monétaires et paupérisation
croissante....). Le gouvernement du Cameroun a pris des mesures de la situation
à travers des réformes, des stratégies, des politiques de
développement, du cadre juridique et règlementaire et des
institutions depuis la fin des années 1990, marquant ainsi son
engagement et son profond attachement pour la lutte contre la
désertification et de la dégradation des terres179(*). Par ailleurs, au Cameroun
la pression sur les ressources naturelles est de plus en plus forte, que ce
soit pour les terres, l'eau, le bois ou les pâturages. En dépit de
ses riches potentialités, le phénomène de
sahélisation et de dégradation des terres a tendance à se
généraliser et touche tous les écosystèmes,
même les plus humides180(*). À cet effet, le Ministère de
l'Environnement, de la Protection et du Développement Durable
s'attèle avec l'appui de ses partenaires nationaux et internationaux au
développement, à la recherche et à la promotion des
actions pratiques visant certes à préserver l'environnement, mais
aussi et surtout à restaurer les écosystèmes
précarisés par les dynamiques naturelles et anthropiques
récentes. En outre, le Plan d'Action National de Lutte Contre la
Désertification aligné à la convention des Nations-Unies
sur la Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD) élaboré
en 2015, constitue actuellement le cadre global de référence
d'intervention et de prospective des pouvoirs publics. Il s'agit d'un
précieux outil de planification stratégique et de la mise en
oeuvre de la politique nationale de lutte contre la désertification dans
les trois zones prioritaires les plus directement affectées par le
processus de désertification, à savoir l'Extrême-Nord,
l'Adamaoua, l'Ouest et le Nord-Ouest. En effet, en 2008 le Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature a initié une action
dans la zone prioritaire n°1 la plus touchée par le processus de
désertification. Il s'agit du projet « Opération Sahel
vert » lancée le 17 juin 2008 ciblant les trois régions
administratives qui forment les zones soudano-sahélienne (Nord et
Extrême-Nord) et soudano-guinéenne(Adamaoua)181(*) comportant trois(03)
volets :
Le reboisement des sites dégradés,
activité qui constitue la première manifestation réelle de
la mise en oeuvre du Plan d'Action National de Lutte Contre la
Désertification ;
La promotion des mesures alternatives à travers
l'introduction et la vulgarisation des foyers améliorés. Cette
activité a été menée dans le but de réduire
la consommation de bois-énergie ;
L'organisation des campagnes de sensibilisation, d'information
et de formation de tous les acteurs concernés par le processus de la
désertification ;
Il est à souligner que plusieurs acteurs sont
impliqués dans l'exécution du projet « Opération
Sahel vert » parmi lesquels :
Les autorités administratives (Gouverneurs,
Préfets, Sous-Préfets) ;
Les administrations sectorielles partenaires (MINFOF182(*), MINADER183(*), MINEE184(*), MINEPAT185(*) ) ;
Les collectivités territoriales
décentralisées (communes) ;
Les structures parapubliques techniques et les institutions
publiques de recherche scientifique partenaires (ANAFOR186(*)) ;
Les média (CRTV, Cameroon Tribune, l'oeil du sahel, la
voix du paysan)
Les organisations internationales (GIZ187(*), ENVIROPROTECT188(*)) ;
Les organisations Non Gouvernementales (ABIOGeT189(*), CADPEN190(*))
IV.2.
Organisations Non Gouvernementales (ONG)
L'introduction des foyers améliorés dans la
plupart des États a été l'oeuvre des
Organisations Non Gouvernementales (ONG)191(*). Celles-ci, plus proches des
populations et connaissant leurs préoccupations, se sont rendues compte
de la nécessité de réduire la consommation du bois de
chauffe dans le cadre de la protection des écosystèmes et
alléger la tâche des femmes rurales qui consacrent une part
importante de leur temps à faire la cuisine et de collecter le bois
à cause de l'éloignement des zones d'approvisionnement.
Dans les centres urbains, la part du budget familial
consacré à l'achat des combustibles ligneux devenait de plus en
plus importante192(*).
Ainsi, ces ONG oeuvrant pour la plupart en milieu rural ont mis à la
disposition des populations des foyers dont l'objectif premier est de
réduire la consommation en bois de chauffe ; ces foyers sont
conçus pour protéger le feu contre le vent, sont pour la plupart
construits à l'extérieur de l'habitation en matériaux
locaux (brique en argile, terre cuite), afin de tenir compte de la
capacité financière des utilisateurs et de la
disponibilité des matériaux. C'est à juste titre que la
Fédération Luthérienne Mondiale (Lutheran World Federation
en anglais), bureau de Meiganga (commune et chef-lieu du département du
Mbéré dans l'Adamaoua) vient de lancer une demande de
manifestation d'intérêt pour la production de supports de
sensibilisation sur l'utilisation des foyers améliorés dans les
régions du Nord, l'Adamaoua et le département du Lom et Djerem de
la région de l'Est Cameroun. Par ailleurs, L'Adamaoua, d'après
les données citées par l'organisation et établies par le
HCR (Haut-Commissariat des Réfugiés), comptait, en Février
2016 :71506 réfugiés tandis que les régions du Nord
(arrondissement de Touboro) et de l'Est (département de Lom et Djerem)
abritaient respectivement aux mêmes dates 7154 et 90892
réfugiés de nationalité Centrafricaine. Le bois de chauffe
est le combustible le plus prisé par ces populations
(réfugiés), ce qui a pour conséquence directe la
destruction des ressources naturelles environnantes d'après la LWF
(Lutherian World Federation). À cet effet, la Fédération a
encouragé la promotion de l'utilisation des foyers
améliorés avec du matériel métallique et des
matériaux locaux en vue de réduire la consommation du bois dans
les sites aménagés et les villages hébergeant les
réfugiés193(*) .
De plus, nous pouvons citer l'existence de ABIOGeT qui est une
Organisation Non Gouvernementale dont l'objectif est de lutter contre la
désertification et les changements climatiques, à travers la mise
en oeuvre des programmes de reboisement, d'éducation environnementale et
de protection des écosystèmes forestiers. Elle se veut une
organisation pour la défense de l'environnement et le
développement durable. Les pays dans lesquels ABIOGeT intervient
sont : le Cameroun, le Canada et le Tchad et se veut être un leader
national dans le choix dans les préoccupations environnementales des
populations de la région soudano-sahélienne du Cameroun en
général et dans la ville de Ngaoundéré en
particulier194(*). De ce
fait, elle vise à maintenir un cadre de vie saine des communautés
qui devront gérer durablement, efficacement et équitablement les
ressources naturelles, forestières et fauniques tout en respectant les
cadres juridiques nationaux et internationaux en matière de gestion
durable des ressources naturelles.
La mission d'ABIOGeT est de contribuer en collaboration avec
tous les partenaires, à l'efficacité des interventions en
matière de gestion durable des ressources naturelles dans sa zone
d'intervention. Par les compétences acquises et
développées après des nombreuses années
d'expérience, la mission ABIOGeT est axée sur la promotion des
solutions innovatrices, susceptibles de répondre aux aspirations de nos
groupes bénéficiaires et des attentes de nos différents
partenaires. Ainsi, pour aborder cette problématique et essayer d'y
apporter sa contribution, ABIOGeT encourage l'usage des fours
améliorés dans le but de réduire non seulement la
consommation du bois de feu, mais aussi la destruction des formations ligneuses
déjà fragiles. Les mesures prises sont entre autre : la
promotion des foyers améliorés et la sensibilisation des
populations à l'utilisation d'autres sources d'énergies
alternatives. Les résultats obtenus lors de leurs menaces des tests de
cuisine contrôlés ont révélé que
l'utilisation des fours ou foyers améliorés permet non seulement
de réduire de 50% plus les budgets des ménages affectés
à l'achat du bois de chauffe mais aussi d'économiser les temps
consacré par les femmes et les enfants à la collecte de ce bois
en forêt en cuisson permettant ainsi d'éviter les risques de
brûlure des femmes et des enfants, d'incendie et des maladies
causées pendant l'activité de cuisson faite sur les fours
traditionnels à ciel ouvert195(*).
Parmi les fours que ABIOGeT propose aux populations, le
modèle dit « Bangui ou Centrafricain »
fabriqué à base des feuilles de tôle métallique et
le foyer appelé « trois pierres
améliorés » construits avec la terre battue,
réduisent de 50% voire plus, la consommation du bois de chauffe par
rapport au four traditionnel trois pierres à ciel ouvert utilisé
depuis la nuit des temps par les femmes196(*). Malheureusement, beaucoup de ménages
continuent d'utiliser les fours traditionnels, soit à cause des faibles
revenus ne leur permettant pas d'acquérir un four
amélioré, soit à cause de la méconnaissance des
risques socioéconomiques et environnementaux de l'utilisation des foyers
traditionnels « trois pierres »197(*).
V.
UTILISATEURS DES FOYERS AMÉLIORÉS A NGAOUNDÉRÉ
Les principaux utilisateurs des foyers améliorés
dans la ville de Ngaoundéré sont les ménages, les
restaurants et autres (cantines scolaires, les hôpitaux).
V.1.Les
ménages
Les ménages au Cameroun en général et de
la ville de Ngaoundéré en particulier sont les principaux
utilisateurs des foyers traditionnels et des foyers améliorés
pour satisfaire leurs besoins énergétiques. La
quasi-totalité des ménages en milieu rural utilise le bois de
chauffe et le charbon de bois comme principale source d'énergie
domestique dans les foyers dits « classiques ». Dans le
milieu rural de la ville de Ngaoundéré, la majorité
population utilise le foyer traditionnel pour la cuisson des aliments. En
effet, cette forte utilisation s'explique par la disponibilité de bois
de chauffe, la pauvreté de la population, la mauvaise
appréciation de l'acceptabilité des nouveaux fourneaux aussi bien
au niveau du ménage que par les habitudes culinaires198(*).
Toutefois, en milieu urbain la population a adopté
l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré et cette utilisation des foyers
améliorés est déjà dynamique dans cette ville car
la population est consciente des enjeux environnementaux, économiques et
sociaux de l'utilisation des foyers améliorés. Par ailleurs, la
grande majorité des femmes considère que l'approvisionnement en
bois de chauffe constitue un grave problème pour le milieu et que ce
problème est voué à s'aggraver dans le futur raison pour
laquelle certains ménages ont adoptés l'utilisation de foyers
améliorés et nombreux en possèdent deux (02). En plus, la
motivation principale des ménages pour l'achat d'un foyer
amélioré provient de l'exemple du voisinage qui en
utilise199(*). Le
transfert de l'expérience vécue par les possesseurs de foyers
améliorés semble donc une voie appréciée et
convaincante. La décision d'acquisition des foyers
améliorés provient dans la plupart des cas des femmes car
étant cuisinières, elles maitrisent les types des foyers qui
permettent d'améliorer leur condition socio-économique. En outre,
peu des ménages utilisent un foyer traditionnel en complément au
foyer amélioré sinon, c'est surtout à cause du nombre
élevé de plats à préparer avec utilisation de
grandes marmites.
Toutefois, les ménages non-utilisateurs de foyer
amélioré ont des arguments valables pour garder leur foyer
traditionnel. Pour eux, le foyer traditionnel donne la possibilité de
cuire plus des plats et des grandes marmites mais trouvent que la consommation
du bois de chauffe est trop élevée et qu'ils produisent aussi
trop des fumées200(*).
V.2.Les
restaurants
Hormis les ménages, les restaurants sont aussi les
utilisateurs des foyers améliorés dans la ville
Ngaoundéré. La majorité des restaurants sont
dirigés par des femmes et celles-ci utilisent les foyers
améliorés métalliques. En fait, certaines femmes
transportent les foyers améliorés de leur lieu d'habitation pour
leur restaurant afin d'exercer leurs activités car ces foyers sont moins
consommateurs de bois de chauffe et produisent moins de fumée et ont
aussi un effet positif sur leur santé sans oublier le pouvoir
économique qu'ils procurent201(*). Il existe une différence entre les
ménages et les restaurants dus aux spécificités de ces
derniers : grand nombre de repas à préparer,
diversité des plats à cuire au même moment, temps
limité pour préparer ou réchauffer les plats, d'où
l'utilisation dans certains restaurants du gaz en complémentaire et
des ganouns à fil forgé202(*). À cet effet, une
restauratrice affirme : « j'utilise le foyer
amélioré en complément des autres foyers parce que le
foyer amélioré me permet de préparer la sauce et le foyer
traditionnel me permet de préparer avec les grosses marmites dans mon
restaurant203(*) ». En plus, les foyers
améliorés sont aussi utilisés dans les cantines scolaires,
les hôpitaux.
En somme, il était question pour nous de
présenter les différents types de foyers utilisés dans la
ville Ngaoundéré. À l'analyse faite, il ressort que
l'utilisation des foyers ne date pas d'aujourd'hui car nos ancêtres
préhistoriques ont utilisé le foyer ouvert à bois qui ont
donné naissance à des nouvelles technologies de cuisson comme les
fourneaux à gaz, à pétrole et à
électricité ainsi que les foyers améliorés. Dans la
ville de Ngaoundéré, les populations font usage de plusieurs
types de foyers pour la cuisson des aliments dont les foyers traditionnels, les
foyers améliorés pour la cuisson des aliments. Par ailleurs,
l'introduction des foyers améliorés par la population ont des
impacts sur le plan social, économique et environnemental dans la ville
de Ngaoundéré.
CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION DES FOYERS
AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
De nos jours, la ville de Ngaoundéré est
confrontée à des nombreux défis en matière de
changement climatique, d'énergie et d'économie durable. La
plupart des habitants en milieu urbain et en milieu rural utilisent pour la
cuisson de leurs aliments la biomasse ligneuse principalement le
bois-énergie dans les foyers dits « traditionnels ».
Cette pratique induit une forte pression sur les ressources forestières,
les risques sanitaires dus à l'exposition aux fumées
générées par la combustion de la biomasse. Pour
remédier à ces maux, l'utilisation des foyers
améliorés est fortement encouragée depuis quelques
années dont la promotion permet d'améliorer la qualité de
l'intérieur, de contribuer à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, d'alléger la charge de
travail quotidien des femmes, de diminuer les dépenses des
ménages pauvres consacrés à l'énergie et de
créer les emplois pour les fabricants desdits foyers. Dans ce chapitre,
il est question de montrer l'impact social et économique de
l'utilisation des foyers améliorés et ensuite d'évaluer
l'impact environnemental de l'usage des foyers améliorés.
I.
IMPACTS SOCIAL ET ÉCONOMIQUE DE L'UTILISATION DES FOYERS
AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
L'évolution des foyers améliorés au
Cameroun et plus précisément dans la ville de
Ngaoundéré a joué un rôle fondamental dans
l'amélioration des conditions sociales et économiques des
populations. Le foyer amélioré est une technologie qui permet de
préserver la santé, de réduire les dépenses
allouées pour l'achat de bois-énergie, de réduire le temps
consacré à la cuisson et constitue une source importante de
revenu pour les fabricants des dits foyers204(*).
I.1.Impact social de l'utilisation des foyers
améliorés
L'impact social de l'utilisation des foyers
améliorés concerne la réduction de la quantité de
bois de chauffe et du temps mis pour la récolte, et enfin le gain de
temps de cuisson par rapport aux foyers traditionnels.
I.1.1.Préservation de la santé des populations
La plupart des ménages aussi bien en milieu rural qu'en
milieu urbain brûle le bois-énergie dans des
foyers « inefficaces »205(*), gourmands en ressources
ligneuses et émettant de grandes quantités de gaz toxiques tels
que le monoxyde de carbone et des particules fines. Ces gaz ont des effets
néfastes négatifs sur la santé puisqu'ils sont sources des
maladies diverses pour des personnes exposées (dommages respiratoire,
cardiaque et oculaires). Les foyers classiques se présentent aussi comme
les principaux facteurs de la dégradation de la santé des
populations. En effet, la question des risques pour la santé liée
à l'utilisation des foyers classiques est cruciale pour les
ménages ruraux qu'urbains. La fumée dégagée par ce
foyer est source soit des maladies (irritation des yeux, toux, rhumes, grippes
et maux de tête.) soit à des mauvaises odeurs qui
imprègnent les habits et les vêtements206(*). Raison pour laquelle
Céline, échantillon d'enquête lors de la descente sur le
terrain, nous affirme qu': « il faisait trop chaud dans ma
cuisine, et la fumée qui provenait de la combustion de tout ce charbon,
pendant des heures, chaque jour, nous brûlait les yeux provoquant les
problèmes pulmonaires207(*) ». En plus, la plupart des femmes ont
mentionné la toux provoquée par la respiration des cendres (la
poussière du foyer) au moment de l'allumage, lorsque l'utilisatrice
approche le visage très proche du foyer pour souffler sur les brindilles
afin de les enflammer. L'utilisation des foyers traditionnels est une source
des cicatrices, brûlures sur les jambes provoquées par la
proximité des flammes quand elles s'accroupissent devant le foyer pour
surveiller la cuisson208(*).
L'introduction des foyers améliorés dans les
ménages a ainsi permis une amélioration de la santé de
population de la ville de Ngaoundéré. Car, les utilisatrices
témoignent l'importance de l'utilisation des foyers
améliorés au niveau des ménages par la baisse de la
quantité de fumée rejetées dans la cuisine209(*). Les foyers
améliorés sont plus propres et dégagent moins de
fumée que le foyer traditionnel raison pour laquelle certaines femmes
apprennent elles-mêmes à construire les foyers
améliorés « 3 pierres » afin de
réduire les risques causés par ces fumées sur elles et
surtout pour les enfants210(*). Ce dispositif forgé de manière
artisanale à l'aide du métal généralement de
récupération produit moins de fumée vecteur des maux
tête, toux, irritation des yeux, asthme, affaiblissement de la vue.
I.1.2.Réduction de la quantité de bois de
chauffe et du temps mis pour la récolte
L'utilisation des foyers améliorés permet la
réduction de temps de récolte de bois de chauffe et les risques
qui en découlent de celui-ci. Dans le milieu rural de la ville de
Ngaoundéré, le bois de chauffe est majoritairement
collecté que vendu, collecte qui est un travail des femmes et leurs
enfants. Souvent, ce sont des enfants qui accompagnent leurs mères avec
le pousse-pousse et certains le font à pied. Le bois de chauffe est
collecté dans la brousse et le temps mis pour ladite collecte est
environ de deux à trois heures. En plus, l'approvisionnement se fait sur
de longues distances (environ 10 à 15km) à cause de la
rareté de bois de chauffe et l'éloignement de la zone de coupe de
bois de chauffage s'explique par la croissance des besoins en
bois-énergie suite à la croissance démographique qu'a
connue la ville de Ngaoundéré depuis quelques décennies.
Enock lors de notre enquête affirmait :211(*)
Le grand matin comme dans l'après-midi, les femmes sont
accompagnées communément de leurs enfants pour aller collecter le
bois de chauffe sur de longues distances engendrant des conséquences
considérables comme la fatigue générale, les blessures
par hache ou machette, les morsures de serpents, les maux de tête et/ou
de cou à cause de charge trop lourdes.
La collecte du bois de chauffe dans ces conditions est
pénible et demande assez d'énergies physiques car le
récolteur dépense doublement d'énergies d'abord à
cause de la distance à parcourir, ensuite le temps qu'il consacre
à la récolte du bois de chauffe.
Alors, l'avènement du foyer amélioré a
permis d'atténuer les conditions sociales difficiles des ménages.
En effet, l'introduction de foyer amélioré a permis la
réduction considérable du temps de récolte de bois de
chauffe et la réduction des risques qui découlent de la collecte
dudit bois car plus de la moitié de catégorie des
récolteurs ne parcourent plus des longues distances comme avant puisque
« ce nouveau matériel ne nécessite pas trop de
bois212(*) ».
Quant aux risques liés à la récolte du
bois, les collecteurs de bois ont mentionné que les foyers
améliorés ne changent pas la nature de ces risques comme
l'abattage et le débitage d'un arbre qui comportent toujours le
même risque de se blesser avec la machette ou la hache213(*). La différence des
risques entre « avant » et
« maintenant » est plutôt due à une faible
exposition de ceux-ci suite à la diminution de la fréquence de
récolte (elle-même due à la réduction du besoin en
bois).
En comparant le foyer traditionnel et le foyer
amélioré, nous constatons que les distances n'ont pas
changé avec l'adoption de ce dernier. La fatigue de transport
étant la même, seule sa fréquence a diminué
à cause de la réduction du besoin en bois de chauffe214(*). Nous notons
également une diminution considérable des maux de cou ou maux de
dos215(*). En effet, la
réduction du besoin en bois de chauffe permettant de transporter les
fagots les plus petits et la réduction de fréquence de transport
ont permis une nette amélioration de la santé des
récolteurs. Toutefois, la fabrication et la distribution des foyers
améliorés réduisent l'exposition des femmes et des filles
à toutes formes de violences sexuelles en limitant leur
dépendance au ramassage de bois216(*).
I.1.3.Gain de temps de cuisson par rapport au foyer
traditionnel
L'impact de l'usage de foyers améliorés sur la
vie des ménages n'est pas connu seulement à travers la
réduction de temps de récolte de bois, de la préservation
de la santé mais aussi à travers la réduction de temps de
cuisson. Le comportement des ménages possédant un foyer
amélioré est un élément crucial pour
l'identification de l'impact de l'usage de foyers améliorés dans
la réduction de temps de cuisson. En effet, le foyer
amélioré est susceptible de modifier l'emploi du temps des
membres d'un ménage en réduisant le temps nécessaire
à la cuisson des repas. Ainsi, le temps libéré peut
être consacré à d'autres activités
génératrices de revenu.
Tableau 2 : évolution
des avantages liée à l'utilisation des foyers
améliorés
Évolution
|
Réduction
|
Stagnation
|
Augmentation
|
Total
|
Foyer amélioré et temps d'allumage
|
77,80%
|
9,80
|
12,40%
|
100%
|
Foyer amélioré et le temps de cuisson
|
89,70%
|
3,80%
|
6,50%
|
100%
|
Foyer amélioré et facilité à
l'utilisation
|
42,80%
|
23,50%
|
33,80%
|
100%
|
Foyer amélioré et durabilité
|
27,60%
|
12%
|
60,46%
|
100%
|
Source : Deli Moussa
Le graphique ci-après montre l'évolution
liée à l'utilisation des foyers améliorés, les
ménages apprécient la réduction du temps de cuisson (90%),
celle de l'allumage (78%), sa plus grande durée de vie (60%), sa
meilleure facilité d'utilisation n'est pas nécessairement acquise
puisque 43% la contestent.
I.2.Impact économique de l'usage du foyer
amélioré
L'impact de l'utilisation du foyer amélioré sur
le plan économique est observable par les ménages des milieux
ruraux et urbains de la ville de Ngaoundéré. Ainsi,
l'avènement des foyers améliorés va permettre
l'implication des savoirs locaux contribuant à la création
d'emplois locaux aux artisans fabricants desdits foyers et participer aussi
à la lutte contre la pauvreté et à l'épargne (si le
bois est acheté) réalisé grâce à la baisse
des besoins en bois-énergie217(*).
I.2.1.Intériorisation du foyer amélioré
dans le métier d'artisan et création d'emplois
La grande quantité de production des foyers
améliorés dans la ville de Ngaoundéré explique la
forte demande de population urbaine pour cette nouvelle technologie de cuisson
poussant les forgerons à répondre promptement à leur
production massive tout en donnant l'opportunité à plusieurs
jeunes sans emploi d'exercer un métier. Ces forgerons sont
majoritairement des hommes âgés de 35 ans à 40 ans et des
jeunes venant des divers horizons, sans emploi se sont lancés dans la
fabrication des foyers améliorés métalliques afin de
« gagner leur vie »218(*). Ceux-ci sont au nombre de 10 dans leur ateliers
disposant des savoirs destinés à la fabrication des foyers
améliorés de type métalliques à base de
métal, de tôle recyclée ou d'ancien fûts219(*).
Dans la ville de Ngaoundéré, nous nous sommes
entretenus avec certains forgerons qui depuis près de 10 ans exercent ce
métier et ces derniers ne fabriquaient que des houes, des pelles, des
haches, des ganouns, et quelques foyers
améliorés220(*). La dynamique de la production des foyers
améliorés explique la forte demande de la population et cela leur
permet d'accroitre leur bénéfice par rapport aux années
antérieures. Ces forgerons ne sont pas reconnus par le gouvernement mais
payent les impôts à l'Etat. Depuis la croissance de la demande des
foyers améliorés, plusieurs modèles sont
développés par ces forgerons et sont fabriqués localement
assurant ainsi la pérennité de l'initiative. Cependant, le
métier de forgeron est tout à fait ouvert à tous à
présent du fait qu'on ne retrouve pas seulement des personnes qui sont
issues de la lignée pure des forgerons : C'est à juste titre
qu'un forgeron enquêté affirme : « il y a de cela
deux ans que j'exerce dans le métier de forgeron ; la demande de
foyer était grande et la main d'oeuvre pour la fabrication était
moindre. C'est ainsi que j'ai été recruté de même
plusieurs personnes de cette localité. Aujourd'hui, nous avons plus de
non lignée forgeron que de forgeron pure ». Alors, le
forgeron n'est plus un domaine assigné ; il est devenu un domaine
ouvert à tous.
Figure 2 : Estimation de
fabrication mensuelle des foyers améliorés métalliques par
les fabricants dans la ville de Ngaoundéré
Source : Deli Moussa
Sur 10 forgerons interrogés, 43,8% fabriquent moins de
30 foyers améliorés par mois, 25% fabriquent de 30 à 60
foyers et 12,5% fabriquent 60 à 150 foyers améliorés et
6,2% fabriquent 200 à 300 foyers améliorés.
I.2.2.Foyers améliorés et les conditions de
femme dans la ville de Ngaoundéré
Les femmes sahéliennes rurales jouent un rôle
important dans les questions de la préservation de l'environnement et
des ressources naturelles de même dans la promotion du
développement durable221(*). Plusieurs activités sont exercées par
celles-ci et sont considérées comme certaines causes de la
dégradation de l'environnement telles que : le
prélèvement de bois de chauffe, l'agriculture sur brulis
etc. Le surplus de travail domestique, l'exode des hommes, l'augmentation
des naissances, la pauvreté, le manque de nourriture rendent les
conditions féminines pénibles222(*). En effet, les conditions des femmes dans la ville
de Ngaoundéré sont très pénibles dans le milieu
rural à cause du temps qu'elles consacrent à la recherche du
bois de chauffe, le temps de cuisson pendant la saison de pluie les
empêchant aussi d'exercer d'autres activités
génératrices des revenues. Toutefois, avec l'avènement des
foyers améliorés, il y a changement considérable dans
leur emploi du temps et dans le développement des
activités223(*).
La femme sahélienne a toujours été cette
femme à « plusieurs casquettes » qui se trouve
pratiquement dans toutes les activités sociales à savoir :
les tâches ménagères, l'agriculture, le commerce ainsi que
dans la fonction publique et il est souvent difficile pour elle de
gérer tous ces travaux dans la simplicité. La collecte du bois de
chauffe demande par exemple une dépense énergétique
excessive car les femmes parcourent des longues distances et des heures
pour cette activité. Au terme de cette collecte, elles s'avèrent
pratiquement épuisées et ne parviennent plus à exercer
d'autres activités génératrices des revenus raison pour
laquelle une commerçante de bil-bil interviewée nous affirmait
que: « l'utilisation du foyer traditionnel trois pierres me
prend assez du bois dans ma cuisson de bil-bil ; je suis obligée de
dépenser chaque fois 2000 Fcfa pour l'achat du bois. Mais avec le foyer
amélioré trois pierres, j'arrive à épargner
1000Fcfa de frais destinés à l'achat de
bois »224(*).
Ainsi, l'utilisation des foyers améliorés
amorce un sourire aux lèvres des femmes car certaines disposent des
connaissances en matière de construction des foyers immobiles dans les
coins de cuisines. Le foyer amélioré est considéré
comme une diminution de la pénibilité et en même temps
génératrice des revenus et des petits métiers pour les
artisans. En donnant la possibilité d'obtenir une part équitable
des bénéfices provenant de la participation à la
production passant par la commercialisation et à la diffusion des
foyers, on leur donne aussi un pouvoir économique.
Figure 3 : Proportion d'avantages
socioéconomiques d'utilisation des foyers améliorés par
les ménages de la ville de Ngaoundéré
Source : Deli Moussa
Selon le graphique ci-après, l'argument de la moindre
consommation de bois de chauffe pour promouvoir les foyers
améliorés des ménages est le plus souvent
employé avec 64%, suivi de la propreté à 24% puis
la cuisson rapide à 10% et enfin de l'allumage facile à 2%.
II.
ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DE L'UTILISATION DES FOYERS
AMÉLIORÉS
L'impact de l'homme sur les ressources naturelles est
important du fait de l'ampleur de la pauvreté notamment dans les zones
rurales et de l'urbanisation rapide. Lutter contre la dégradation des
sols, la préservation de la diversité biologique et
l'approvisionnement en bois-énergie sont les principaux défis
à relever dans cette région à écologie fragile
comme la ville de Ngaoundéré.
II.1.
Dégradation de l'environnement dans la ville de
Ngaoundéré
La dégradation de l'environnement a attiré
l'attention du monde entier et des mesures d'atténuation ont
été mises en place. La dégradation de l'environnement peut
se définir comme la détérioration de l'environnement par
l'épuisement des ressources naturelles telles que l'eau, le sol et
l'air, y compris l'écosystème, l'intrusion de l'habitat,
l'extermination de la faune et la pollution environnementale225(*). C'est aussi un changement
apparent dans l'environnement jugé indésirable ou
pernicieux ; elle désigne aussi un processus qui réduit ou
détruit la capacité des terres pour la production agricole,
végétale, animale et pour la production
forestière226(*).
En effet, elle résulte des activités humaines où elle est
un phénomène naturel aggravé par l'effet des
activités humaines. Cette dégradation environnementale peut
entrainer une détérioration ou pollution plus ou moins importante
d'une ou de plusieurs des fonctions essentielles de l'environnement.
II.1.1.Causes de la dégradation de l'environnement dans
la ville de Ngaoundéré
La dégradation de l'environnement dans la ville de
Ngaoundéré est causée par plusieurs facteurs dont la
surpopulation en est très certainement l'une des causes
principales227(*). Une
plantation forestière basée dans la ville de
Ngaoundéré, faisant objet du domaine privé de
l'État vient d'être envahie par la population locale, par les
entreprises privées et par les structures étatiques228(*). Par ailleurs, la
réserve forestière de la ville de Ngaoundéré a
été créée le 03 juin 1947 sous l'instruction de
l'État du Cameroun en vue de résoudre le problème
écologique que connaissent les régions septentrionales. Trois
mille (3000) ha de plantation forestière était attribués
à Ngaoundéré, aujourd'hui elle ne fait que l'ombre
d'elle-même car L'espace vert créé dans le passé a
été détruit au profit des quartiers spontanés tels
que Mbibakala, Hossere et Onaref229(*).
L'extraction du bois de chauffe semble être la
principale cause de la dégradation des forêts au Cameroun
général et dans la ville de Ngaoundéré en
particulier. On estime que dans les zones rurales, les populations
auto-consomment annuellement environ 4 millions de bois de chauffe qu'elles
collectent directement dans les formations végétales
environnantes230(*). Par
ailleurs, la majeure partie des populations de la ville de
Ngaoundéré utilise le bois-énergie, soit sous forme de
buches, soit sous forme de charbon de bois pour sa consommation
ménagère.
En plus, avec le développement de la ville les lieux de
coupe de bois de chauffe se sont éloignés progressivement ;
les plus proches gisements importants se trouvent désormais à une
vingtaine de kilomètres, la presque totalité des reboisements de
la « réserve » a disparu231(*). Chacun participe, par
prélèvements occasionnels qu'il fait au cours de ses
déplacements, à la dégradation de la
végétation de l'espace périurbain. La
végétation ligneuse a disparu, coupée pour le bois de
chauffe ou au moment de la construction des habitations232(*). Les habitants des villages
ont fait du commerce de bois de chauffe une source importante de revenus
puisqu'ils le vendent aux abords des routes et dans les quartiers de la
ville.
II.1.2.Effets de la dégradation de l'environnement dans
la ville Ngaoundéré
La dégradation de l'environnement est l'une des
problèmes qui acculent la planète en ce moment. Ces fléaux
sont causés par divers facteurs, de plus ils affectent les fonctions de
base de l'écosystème à l'instar de la
pérennité de toutes formes de vie, des ressources et menace
même l'existence humaine car ont des effets néfastes sur la
santé de tout être vivant. De plus, cela entraine un
déséquilibre de l'écosystème comme la disparition
de nombreuses espèces animales et végétales qui ont le
plus souvent une place cruciale dans le maintien du bon ordre environnemental.
En plus, les effets conjugués de la pression anthropique croissante sur
les ressources naturelles et des conditions climatiques sévères
engendrent des dysfonctionnements de l'écosystème. Ces effets
conduisent à la régression des massifs forestiers, à la
diminution de la disponibilité des ressources naturelles et source de
pollution et à la dégradation des parcours et des sols, pouvant
engendrer la désertification.
De même, l'urbanisation anarchique à
Ngaoundéré a entrainé le recul des formations
végétales233(*). En effet, le cas de la
« réserve » forestière qui est aujourd'hui en
voie de disparition bien qu'officiellement déclarée domaine
privé de l'État234(*). La situation est d'autant plus alarmante que
même les essences à usage multiples qui fournissent notamment des
fruits, des remèdes aux populations locales ne sont pas
épargnés235(*) Du fait de sa géolocalisation en milieu
soudano-sahélien, la ville de Ngaoundéré est
exposée aux effets extrêmes du changement climatiques. Face aux
effets de la dégradation de l'environnement, l'État Camerounais
à travers le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la
Nature et du Développement Durable(MINEPDED) et en collaboration avec
certains organismes ont mis en évidence des politiques permettant de
remédier le problème environnemental. Afin de préserver le
couvert végétal et assure l'adéquation entre la demande en
bois-énergie et l'offre, des mesures suivantes ont été
mises sur pied :
La politique de reboisement ;
La sensibilisation des populations ;
La mise en place des politiques énergétiques qui
favoriseraient la transaction vers l'économie des quantités de
bois-énergie utilisée dans la cuisson des aliments à
l'occurrence des foyers améliorés236(*).
II.2.Utilisation du foyer amélioré et gestion
environnementale dans la ville de Ngaoundéré
L'utilisation des foyers améliorés valorise la
gestion de l'environnement grâce à la réduction de la
quantité du bois-énergie utilisée pour la cuisson des
aliments et la réduction de la pollution de l'air du à la
consommation de ce bois de chauffe.
II.2.1.Réduction de la consommation du
bois-énergie
La réaction comportementale face à
l'introduction d'un nouveau dispositif dans un ménage est importante. Le
meilleur rendement du foyer amélioré permet à la personne
chargée du repas d'économiser en ressource
bois-énergie237(*). La quantité de bois de chauffe que le
ménage ou le cuisinier était habitué à
réserver à la cuisson d'un repas n'étant plus totalement
utilisée, il devient possible d'utiliser le reste pour la cuisson d'un
autre repas238(*). De
même, dans les ménages urbains où les combustibles
s'achètent, l'économie de bois de chauffe à travers
l'utilisation des foyers améliorés est nécessaire pour
améliorer les conditions socio-économiques des ménages.
Par ailleurs, l'environnement est plus menacé avec
l'utilisation du foyer traditionnel. En effet, la population adoptant encore ce
type de foyer consomme une grande quantité de bois de chauffe pour la
cuisson engendrant l'extinction de certaines espèces en voie de
disparition. La quantité de bois de chauffe consommée par semaine
avec le foyer traditionnel contribue à la détérioration
des ressources naturelles puisque l'utilisation du bois de chauffe via le foyer
traditionnel est consommatrice d'énormes ressources et ne permet
pratiquement pas un développement durable de l'environnement de la ville
de Ngaoundéré239(*). Toutefois, de par leur construction fermée,
les foyers améliorés permettent une réduction
considérable de la quantité de bois-énergie
nécessaire par rapport aux foyers traditionnels à fabrication
ouverte. Certains de ces foyers améliorés sont construits par les
femmes elles-mêmes et à l'aide de matériaux disponibles
localement. La construction est basée sur le même principe de
« trois pierres » des foyers traditionnels, ce qui
contribue de manière importante à leur acceptation. Par la
réduction des besoins en bois-énergie, les femmes et les familles
paysannes gagnent du temps qu'ils peuvent investir dans des activités
génératrices des revenus telles que la culture des
légumes, l'élevage d'animaux ou la transformation des
récoltes240(*).
Les foyers améliorés en économisent à
moitié de combustibles par rapport au foyer traditionnel
réduisant ainsi les dépenses en combustibles tout en limitant la
dégradation du couvert forestier et contribuant à réduire
le temps de collecte de bois par les femmes et les enfants
évalués de trente à quatre-vingt-dix minutes.
Tableau 3 : dépense
consacrée (en FCFA) par semaine à l'achat de bois de chauffe
depuis l'utilisation des foyers améliorés
Montant
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
500-1000
|
60
|
50%
|
1000-2000
|
30
|
25%
|
Plus de 2000
|
20
|
16,66%
|
Aucune réponse
|
10
|
8,33%
|
Total
|
120
|
100%
|
Source : Deli Moussa
En plus, le principal impact écologique direct est la
disparition quasi-totale de la végétation naturelle et
artificielle sur des grandes surfaces241(*). Cet impact est de longue durée,
d'étendue régionale, d'une forte intensité, son importance
est majeure. Les prélèvements du bois (coupe abusive du
bois-énergie dans les savanes et les stockages de bois frais),
présentent une incidence immédiate sur la disparition du couvert
végétal de la ville de Ngaoundéré242(*). Les faits sont
évidents dans les zones périurbaines où le couvert
végétal naturel a pratiquement disparu243(*).
Les acteurs constitués de bucherons, des agriculteurs
et les ménages coupent du bois-énergie à diverses
fins : le bois de chauffe, le charbon de bois, l'intensification de
l'agriculture, la pharmacopée traditionnelle, la construction des
maisons et le bois d'oeuvre etc.)244(*). Certes, ces pratiques leur fournissent des revenues
importantes mais l'impact de ces coupes sur la végétation est
très dangereux pour la survie de la biodiversité, la structure de
la végétation et le changement climatique de la ville de
Ngaoundéré245(*). La dynamique régressive du couvert
végétale de la ville de Ngaoundéré s'exprime
également en termes d'éloignement progressif des zones
d'exploitation du bois-énergie. C'est à juste titre que la
Délégation Régionale de l'Environnement, de la Protection
de la Nature et du Développement Durable de l'Adamaoua lance chaque
année une la campagne de sensibilisation pour l'utilisation des foyers
améliorés (métalliques, argiles, briquettes) dans la ville
de Ngaoundéré dans le but de réduire la consommation du
bois-énergie246(*).
II.2.2.Lutte contre la pollution
Près de la moitié de la population mondiale
utilise la biomasse pour la cuisson des aliments. En effet, la biomasse sous la
forme simple (bois) est l'énergie utilisée en Afrique centrale en
général et au Cameroun en particulier. À cet effet,
l'utilisation de la biomasse à des conséquences
considérables sur la santé ainsi que sur l'environnement à
Ngaoundéré car l'exposition à la pollution de l'air
intérieur par la fumée de bois de chauffe à des nombreux
effets négatifs sur la santé de la population de la ville de
Ngaoundéré. L'utilisation de cette biomasse se fait
majoritairement par l'utilisation des foyers inefficients « trois
pierres » qui ont des conséquences néfastes sur la
santé et l'environnement247(*). Face à ces nombreuses conséquences,
les foyers de cuisson améliorés peuvent faire toute la
différence.
Les foyers améliorés ont permis de
réduire la pollution de l'air intérieur et des
conséquences négatives sur la santé et l'hygiène de
la population de la ville de Ngaoundéré car plusieurs familles
prennent conscience des dangers de la pollution de l'air intérieur et la
nécessité pour elle de les améliorer en cuisinant dans un
environnement moins pollué et plus aéré (en plein air par
exemple). Certaines femmes ont signalé que les membres de leur famille
avaient des problèmes des yeux et le nez qui coulait lorsqu'elles
faisaient la cuisine mais avec l'utilisation des foyers
améliorés, ils ont vu une nette amélioration par rapport
à la précédente248(*). C'est à juste titre que Fadi
Mbabou249(*),
échantillon de notre population d'enquête lors de la descente sur
le terrain nous affirme que :
L'un des atouts majeurs des foyers améliorés
pour moi, c'est la possibilité d'avoir un contrôle visuel de la
puissance du feu et de l'adopter facilement. Cela m'épargne
également en tant que maman de la fumée. Les problèmes de
brûlure sont aussi moins fréquents. Il faut également
préciser qu'ils ne noircissent pas trop des marmites et leurs
couvercles.
Les foyers améliorés permettent de
réduire la pollution intérieure ainsi que des émissions de
monoxyde de carbone et autres particules fines. Cela permet aussi un plus grand
confort et réduit le nombre de maladies associées.
En somme, la diffusion et l'adoption des foyers
améliorés par la population de la ville de
Ngaoundéré à certains impératifs, participent
à l'amélioration des conditions sociales économiques de
leur vie et à la préservation de l'environnement de cette ville.
Par ailleurs, sur le plan social, les foyers améliorés procurent
un gain de temps aux populations tant dans la collecte du bois de chauffe que
dans la cuisson de repas. Ils contribuent également à
améliorer la santé de leurs utilisateurs grâce à la
baisse des quantités de fumée rejetée dans la cuisine. Sur
le plan économique, les foyers améliorés participent
à la lutte contre la pauvreté, à l'épargne (si le
bois est acheté) réalisée grâce à la baisse
des besoins en bois-énergie et la création d'emplois locaux pour
les artisans fabricants desdits foyers. Et sur le plan environnemental, ils
participent à la lutte contre le réchauffement climatique et la
désertification à travers la réduction de la pollution de
l'air et de la déforestation. Malgré l'impact de l'usage des
foyers améliorés, son adoption et utilisation restent faible dans
la ville de Ngaoundéré à cause de l'ignorance de
population sur dégradation du couvert végétal, du contexte
social, des habitudes culinaires locales, des traditions et des marmites.
CHAPITRE IV : DÉFIS DE L'ADOPTION DES FOYERS
AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ ET
PERSPECTIVES
Malgré les nombreux avantages de l'usage des foyers
améliorés sur le plan environnemental et socioéconomique,
le taux d'adoption et de l'utilisation des foyers améliorés dans
le milieu urbain et rural au Cameroun en général et dans la ville
de Ngaoundéré en particulier reste faible250(*). Les initiatives de
vulgarisation des foyers améliorés auprès des populations
du sahel qui ont été engagées depuis les années 90
n'ont pas permis sa large diffusion dans toutes les régions du Cameroun
raison pour laquelle les résultats ont été très en
deçà des attentes avec un taux d'adoption de 8,5%251(*). Les ménages
continuent à utiliser les foyers traditionnels « trois
pierres » pour leur besoins de cuisson252(*) et cela est motivé
par plusieurs facteurs(le manque d'instruction, les tabous et les pratiques
culinaires.) qui constituent des barrières de l'adoption des foyers
améliorés par les ménages aussi bien ruraux qu'urbains au
Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré
en particulier. Pour mieux cerner ce chapitre, il sera important pour nous de
présenter dans un premier temps les facteurs qui freinent l'adoption des
foyers améliorés par la population et en second donner quelques
perspectives en faveur de l'usage généralisé dans la ville
de Ngaoundéré.
I.
FACTEURS LIMITANT L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE
DE NGAOUNDÉRÉ
Plusieurs raisons ont été évoquées
par la majorité de la population enquêtée lors de notre
descente sur le terrain pour expliquer le faible taux d'adoption des foyers
améliorés par les ménages de la ville de
Ngaoundéré.
I.1.
Facteurs d'ordre culturel
La culture élément qui touche tous les domaines
de la vie humaine En effet, il existe une pluralité de culture en
Afrique en général et au Cameroun en particulier à
l'instar de la diversité linguistique, la diversité religieuse,
la diversité des us et coutumes et la diversité artistique dans
laquelle se trouve l'art culinaire. Ainsi, les habitudes et les
préférences culinaires des populations viennent influencer
l'utilisation des foyers améliorés au Cameroun en
général et de la ville de Ngaoundéré en
particulier.
I.1.1.
Habitudes et préférences culinaires
Au Cameroun tout comme en Afrique, les pratiques culinaires
et alimentaires ont une histoire253(*). En effet, loin d'être figée par la
coutume ou les habitudes du foyer, le choix des produits, les recettes, les
tours de main, les savoirs et les savoir-faire de la cuisinière
connaissent des évolutions lentes ou accélérées. Ce
sont parfois les produits qui se substituent les uns aux autres, les noms qui
gardent trace des pratiques abandonnées, des métissages
culinaires qui s'opèrent, des techniques ou des recettes qui circulent
d'une région à une autre, des préparations dont la
signification sociale se transforme, des patrimoines qui s'élaborent en
fonction d'enjeux nouveaux254(*).
La cuisine est la partie intégrante de la culture d'un
peuple255(*). En effet,
la maitrise du feu par Homo erectus il y a environ 400.000 ans a
permis à des nombreux aliments toxiques ou indigestes à
l'état cru de devenir de combustibles256(*) augmentant ainsi la palette des saveurs tout en
inventant la cuisine et à partir de là, l'être humain peut
rôtir, cuire à l'étouffée ou bouillir les aliments,
les assaisonner avec les herbes aromatiques. À partir du
Néolithique, le chasseur-cueilleur peut devenir éleveur ou
cultivateur. À partir de la culture des céréales, le
cuisinier peut créer une cuisine plus élaborée qui permet
la confection de galettes, bouillir, soupes, pain, bière257(*). Par ailleurs, la cuisine
est le ventre, la source d'énergie de la maison.
Une cuisine fonctionne comme une centrale thermique qui
transforme des ressources naturelles en une énergie indispensable
à la vie. Le foyer, cette source principale d'alimentation en
énergie dans chaque ménage, produit de la chaleur pour
préparer la nourriture. De ce fait, il a besoin d'être
alimenté en énergie sous forme de combustible et de travail des
femmes. La cuisine est porteuse, plus que toutes les autres pièces, d'un
contenu émotionnel : non seulement les normes culturelles et les
tabous déterminent souvent la forme du foyer ou le choix de la
nourriture mais détermine aussi le travail dans la cuisine
elle-même. Chez certaines ethnies, les femmes sont interdites de cuisiner
pendant la menstruation ; chez d'autres, les hommes n'ont pas
d'accès à la cuisine. Dans certaines cultures le foyer est
sacré et d'autres le cachent dans un coin sombre258(*). Pour chaque peuple, dans
chaque zone climatique et géographique, il existe des types des foyers,
des cuisines, des habitudes culinaires et alimentaires différentes mais
ce sont toujours les femmes (les gardiennes de feu) qui s'y activent259(*). Les femmes ont cependant
de tout temps appliqué une technique élémentaire pour
réduire la consommation de bois de chauffe par la technique de
ralentissement de la combustion en s'abritant du vent derrière un mur ou
en utilisant un morceau de poterie (ou de tôle) pour masquer les espaces
entre les trois pierres260(*).
Cependant, on peut aussi rapidement réduire l'allure du
feu en retirant le bois de chauffe. Le foyer « trois
pierres »est largement utilisé et apprécié par
certaines femmes en zone rurale à Ngaoundéré en raison de
certains avantages (utilisation de grosses marmites, son utilisation simple et
pratique)261(*).
Conforme aux habitudes de travail des femmes, le foyer traditionnel
« trois pierres » n'exige que quelques grosses pierres
faciles à se procurer dans la nature sans aucun investissement
préalable262(*) ; de surcroit, l'entretien et l'usage du foyer
sont simple et pratique263(*). Il permet le travail à ras du sol, en
position assise sur les escabeaux de fabrication locale ; en
général les femmes rurales n'aimeraient pas cuisiner
debout264(*). Ceci se
justifie probablement du fait qu'il faut une position très stable pour
préparer la pâte de mil nécessitant un effort
important265(*). En
effet, la disposition triangulaire du bois de chauffe donne une combustion et
de temps de cuisson satisfaisant de l'avis des utilisatrices. Grâce
à des pierres plates intercalées entre les trois grosses pierres
et l'ustensile, ces femmes peuvent poser des canaris en terre cuite ou en
aluminium de différentes formes et dimensions266(*).
Aussi, les ustensiles sont en général
constitués des marmites d'aluminium coulées par les artisans
locaux et des casseroles. La dimension moyenne du ménage étant de
5 à 6 personnes environs et plusieurs ménages menant une vie
communautaire dans une même concession ,les quantités de
nourriture préparées sont en général
destinées à 7 ou 10 personnes comme le veut la tradition
d'hospitalité en imposant d'ajouter la part de l'étranger qu'il
faut être prêt à l'accueillir et à restaurer à
tout moment267(*).
Dans la tradition Africaine en général et de la
ville de Ngaoundéré en particulier, il existe un très
grand respect pour la nourriture qui ne doit jamais être jetée ni
piétinée. La cuisine se fait généralement en plein
air ou dans un coin de la case d'habitation. En milieu urbain, un hangar ou une
case peut être spécialement aménagés en guise de
cuisine, la préparation de repas est une affaire des femmes à
Ngaoundéré qui font généralement deux repas par
jour dont le premier(plus léger) est pris en début de la
matinée et est constituée le plus souvent des restes de la veille
,de bouillie ou de tubercules et le second pris en fin
d'après-midi(repas important) constitué de boule et de
sauce268(*). Cette sauce
comprend toujours du sel et du piment des feuilles ou du gombo souvent des
légumes, assez souvent de la viande (boeuf ou gibier),
généralement de la pâte d'arachide, de l'huile d'arachide,
du beurre ou diverses graines (concombre, gouboudo,
foléré)269(*).
Chaque femme a sa cuisine personnelle donc son foyer(en plein
air, dans la case commune ou dans une petite case spéciale et ses
instruments pour remuer la pâte lorsque la boule est en train de cuire,
pilon, mortier, tamis)270(*). Dans les ménages polygames, chaque femme ne
fait pas tous les jours la cuisine ; au moment de repas des groupes se
constituent et nous pouvons distinguer des groupes des femmes et d'enfants
d'une part généralement dans un
« saré », groupe des hommes de
plusieurs « sarés » d'autre part271(*). Les hommes et les
adolescents de chaque « saré » emportent leur part
et rejoignent leurs parents ou leurs amis272(*). Cette habitude venue des foulbés
initiée par les autochtones fait partie des traditions,
d'hospitalité des populations islamisées273(*). Ainsi, le plat de base de
la population de la ville de Ngaoundéré est le couscous (boule),
pate réalisée à base de la farine de mil, de
maïs ; elle est accompagnée de sauce à la viande ou au
poisson, auxquels sont ajoutés des légumes comme le gombo, les
épinards274(*).
Ce type de préparation est la même que celui qu'on rencontre dans
la région du Nord et de l'Extrême-Nord et même dans les pays
sahéliens de la sous-région (Tchad, Nigeria, Niger,
Mali)275(*). Les
marmites sont en aluminium, des formes sphériques
numérotées en fonction de leur taille276(*). Une famille dispose en
général de plusieurs types de marmites277(*). Certaines ne permettant pas
l'usage des foyers améliorés.
Figure 4 : Avantages liés
à l'utilisation des foyers traditionnels par les ménages à
Ngaoundéré
Source : Deli Moussa
La raison de la préférence d'un foyer
traditionnel par certains ménages dans la ville de
Ngaoundéré est surtout d'utiliser plus des grands plats (52% des
utilisateurs du foyer traditionnel le disent). La satisfaction de leur foyer
traditionnel réside aussi dans leur plus grande longévité
qui est (33%), suivi par leur aspect de cuisson rapide et facile à
(15%).
Compte tenu de ce qui précède, il y a lieu de
dire que les habitudes et les pratiques culinaires ne permettent pas l'usage
des foyers améliorés. Aussi, nous avons la résistance au
changement de comportement qui freine l'utilisation des foyers
améliorés dans la ville de Ngaoundéré.
I.1.2.
Résistance au changement de comportement
Le terme résistance au changement de comportement
désigne tout comportement ou toute attitude indiquant le refus de
soutenir ou d'apporter une modification à un projet de
changement278(*). Chaque
personne, à travers son histoire, sa culture, son système de
valeurs ou croyances, a des représentations très personnelles de
tous les éléments liés au changement. En effet, la
population à travers sa culture résiste face à l'usage
d'une nouvelle technologie de cuisson qui est le foyer amélioré.
L'utilisation des foyers améliorés est porteuse d'une valeur
culturelle. C'est une valeur culturelle qui a la capacité de changer les
mentalités et la culture (attachée à l'utilisation des
foyers traditionnels) qui préexistaient. L'adoption des nouvelles
technologies de cuisson va entrainer plusieurs personnes à utiliser une
autre culture au détriment de la leur279(*). Certaines populations de la ville de
Ngaoundéré voient en cela une attitude de déculturation
venant modifier le potentiel reçus initialement qui permet de migrer
vers une autre culture280(*). L'utilisation des foyers traditionnels par
certaines est prisée. Ils estiment qu'il ne faut pas laisser sa
tradition à cause de l'avènement d'une nouvelle technologie de
cuisson. Ils ont été socialisés dans cette culture car
selon eux, le foyer amélioré vient avec une grande pesanteur
modifié leur culture voire la reléguer au second rang synonyme
de perte de valeur.
À cet effet, une ménagère
enquêtée lors de notre descente sur le terrain
affirme : « nous gardons toujours nos traditions et nous
préférons mourir dans celles-ci que d'adopter une autre culture
qui va reléguer au second plan nos valeurs. Nos enfants doivent
connaitre la civilisation du foyer traditionnel et la transmettre aussi aux
leurs281(*) ».
Néanmoins, dans plusieurs ménages on note une
utilisation mixte du foyer ce qui sous-tend la conservation de leurs cultures
en intégrant la technologie de nouvelle cuisson282(*). Alors, une restauratrice
affirme que : « nous sommes nés dedans et nous sommes
habitués à cela ; on a trouvé cette culture et ce
que nous pouvons faire, c'est intégrer cette nouvelle stratégie
mais cela n'empêche pas qu'on fasse recours à nos habitudes
d'autrefois283(*) ».
Au regard de ce qui précède, les facteurs
d'ordre culturel (les habitudes et préférences culinaires
freinent l'usage des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré. À cela, s'ajoute les facteurs d'ordre
économique et social.
I.2.
Facteurs d'ordre économique et social
En dehors des préférences et habitudes
culinaires et de la résistance au changement des habitudes des
ménages, nous notons aussi l'influence les facteurs sociaux et
économiques qui freinent l'adoption des foyers améliorés
par les populations de la ville de Ngaoundéré.
I.2.1.
Facteurs d'ordre économique
Les coûts d'acquisition des foyers
améliorés sont des facteurs qui influencent son adoption par la
population de la ville de Ngaoundéré. Malgré la diffusion
des foyers améliorés à travers l'approche marchée
et l'intervention du gouvernement, plus de 75% des ménages continuent
à utiliser toujours les foyers traditionnels à trois pierres pour
leurs besoins de cuisson284(*). En milieu rural, nous notons les concentrations
d'individus ou de familles présentant le même profil, semblables
à celles des grandes villes où certains quartiers abritent de
nombreux ménages pauvres aux traits bien définis : familles
nombreuses dites lourdes, jeunes chômeurs, vagabonds et autres marginaux
qui ne disposent pas des sources importantes de revenu permettant
d'acquérir des foyers améliorés dont le prix est
jugé à 1500Fcfa pour le petit et 3500Fcfa pour le grand285(*). Les prix du fagot de bois
de chauffe est jugé acceptable pour la majorité des
ménages ruraux et en conséquence peu d'entre eux estiment la
nécessité d'acquérir ou de fabriquer ces foyers qui sont
assez compliqués pour eux. En effet, les foyers à trois pierres
ne coûtent rien pour eux, sont simples à faire soi-même et
s'adaptent à toute les tailles de marmites286(*).
Par ailleurs, les pauvres en raison du manque de ressources
financières, ne peuvent pas souvent acquérir les foyers
améliorés à cause des prix élevés et ceux-ci
optent pour les foyers traditionnels à faible coût
d'acquisition287(*).
Cette pratique a pour conséquence pour l'achat des combustibles de
mauvaise qualité (polluant), inefficace, réduisant ainsi leur
capacité d'accumulation de ressources financières
nécessaires au financement de foyers susceptibles d'améliorer
leurs conditions de vie. La disponibilité du bois de chauffe fait qu'il
reste la source d'énergie préférée des pauvres
parce qu'il n'a pas de prix de marché (surtout en zone rurale) car il
est librement ramassé dans la forêt environnante. Aussi, le
coût du foyer de cuisson (foyers trois pierres) utilisant le bois de
chauffe est presque négligeable.
Figure 5: goulots d'étranglements
identifiés au niveau de production des foyers améliorés
métalliques dans la ville de Ngaoundéré
Source : Deli Moussa
Les artisans ferblantiers qui fabriquent les foyers
améliorés métalliques dans la ville de
Ngaoundéré ont des capacités limitées de
financement car la fabrication des foyers améliorés
métalliques se heurte à l'insuffisance des moyens financiers
(65%), à la disponibilité et à l'accessibilité des
matériaux de base tels que les tôles(25%) , les coûts des
matières premières sont aussi
élevés(10%)288(*).
Du point de vue du marché, les équipements
disponibles ont des coûts qui se situent entre 1500 et 3500Fcfa selon la
qualité des foyers améliorés métalliques et ne sont
pas accessibles aux populations289(*). La diffusion des foyers améliorés
à grande échelle se heurte donc à la faiblesse des revenus
particulièrement en milieu rural.
I.2.2.
Facteurs d'ordre social
Le niveau d'études influence sur la probabilité
d'adoption des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré. En effet, le niveau d'études
élevé constitue une motivation essentielle à l'usage des
foyers améliorés car les individus instruits sont plus conscients
des avantages procurés par lesdits foyers et sont de ce fait plus
disposés que les autres à les adopter. Par contre le faible
niveau d'instruction de la population de la ville de Ngaoundéré,
surtout des femmes influence de manière négative l'adoption des
foyers améliorés. Malgré les efforts fournis, il existe
toujours un déficit d'information des ménages sur les avantages
des foyers améliorés ; certains promoteurs continuent de
mettre l'accent sur les questions de préservation de l'environnement
afin d'inciter les ménages de se procurer des foyers alors que la
plupart des ménages de la ville de Ngaoundéré sont plus
sensibles aux arguments d'économies et de la préservation de la
santé.
Au-delà du niveau d'instruction, le sexe aussi a un
effet négatif sur la probabilité d'adoption des foyers de cuisson
améliorés. En effet, plus un ménage n'est dirigé
par un homme, plus la probabilité qu'il adopte un foyer
amélioré est moindre. Dans ces ménages, les femmes sont
souvent réticentes ou incapables d'engager des dépenses
financières substantielles (achat d'un foyer amélioré par
exemple), car elles n'ont pas un contrôle équivalent à
celui des hommes sur les ressources financières du ménage ou y
accèdent difficilement. L'adoption des foyers améliorés
dépend principalement des chefs de ménages, car ils
détiennent le pouvoir financier et celui d'organiser la vie du
ménage.
La méconnaissance sur les risques sanitaires et
l'impact qu'ont les foyers traditionnels sur l'environnement expliquent aussi
le faible taux d'adoption des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré290(*). Certaines femmes ne sont pas conscientes de la
déforestation qu'entraine la forte utilisation de bois de chauffe qui
est à l'origine des changements climatiques291(*). Le bois de chauffe qui se
voyait il y a quelques années dans l'environnement immédiat et
direct des habitants se trouve maintenant à des nombreux
kilomètres292(*).
Plusieurs facteurs sont à l'origine de la situation
sus-évoquée mais en occurrence l'exploitation sans
réflexion des milliers des tonnes d'essence de bois de chauffe vers les
centres urbains par des gens peu scrupuleux et la continuité de
l'utilisation des foyers traditionnels293(*). Ces bouleversements ont des répercussions
sur l'être humain et son environnement dans la ville de
Ngaoundéré. Nombreuses sont les femmes du milieu rural et urbain
à Ngaoundéré qui continuent à utiliser
jusqu'à nos jours les foyers traditionnels et cela entrainent des
conséquences néfastes sur la santé et
l'environnement294(*).
Au Cameroun, le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) estime que
12.00.000 d'habitants sur 15.000.000 utilisent un foyer « trois
pierres » qui sont le moins efficace des modes de combustion du bois
de chauffe. Spécifiquement, le UNFPA estime que 73% de la population du
Cameroun vit en zone rurale et 100% des ménages en zone rurale
possèdent au moins un foyer à « trois
pierres »295(*). Certaines familles ignorent les conséquences
néfastes de l'utilisation des foyers traditionnels.
Au demeurant de tout cela, il y a lieu de dire que les
plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces faibles taux de
l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré. Parmi les causes de la faible adoption des foyers
améliorés, nous avons : les habitudes et les
préférences culinaires des populations, le coût
d'acquisition des foyers sont souvent élevés et leur faible
robustesse face aux grandes marmites habituellement utilisées dans les
ménages. À cela s'ajoutent la méconnaissance des
populations sur les effets néfastes de l'utilisation des foyers
traditionnels sur la santé et l'environnement y compris l'insuffisance
de la prise de conscience de la rareté du bois-énergie et de la
nécessité d'économiser le bois de chauffe. Toutefois, pour
lutter contre toutes ces barrières et permettre une large diffusion les
foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré,
quelques perspectives en faveur de l'usage des foyers améliorés
doivent être mises sur pied.
II.
PERSPECTIVES EN FAVEUR DE L'USAGE GÉNÉRALISÉ DES FOYERS
AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
Il existe plusieurs perspectives en faveur de l'usage
généralisé des foyers améliorés dans la
ville de Ngaoundéré. Ces perspectives sont à la fois
endogènes et exogènes.
II.1.
Perspectives endogènes
Les perspectives endogènes sont celles qui tiennent
compte de l'intervention des structures étatiques, des Organisations Non
Gouvernementales et de certains mécanismes qui oeuvrent pour la
promotion et l'expansion des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré. Tous ces mécanismes visent à
éradiquer tous les facteurs qui influencent l'adoption des foyers
améliorés et permettre une large diffusion de technologies
améliorées de cuisson dans la ville de
Ngaoundéré.
II.1.1.Campagnes d'information et de sensibilisation
L'exemple de nombreux projets de foyers
améliorés a démontré que des campagnes
d'informations concluantes qui sensibilisent le public et suscitent son
intérêt sur l'utilisation des foyers améliorées sont
une condition sine-qua non de la réussite de l'introduction et de
diffusion du foyer amélioré dans la ville de
Ngaoundéré296(*). Sans campagne mettant en évidence les
nombreux problèmes liés à l'énergie traditionnelle
de cuisson, et décrivant des solutions à des prix abordables, la
diffusion des technologies de cuisson économique en énergie est
vraisemblablement appelée à échouer. La formulation des
méthodes de sensibilisation accompagnées souvent de la conception
de matériel didactique et l'utilisation de spots publicitaires visent
une plus grande prise de conscience par les populations de la ville de
Ngaoundéré des problèmes liés à
l'utilisation du bois de chauffe et à la désertification en
général297(*). Pour atteindre avec succès un très
grand nombre des personnes, les spots publicitaires à la radio, à
la télévision et dans des journaux doivent jouer un rôle
important. À cela s'ajoute, la démonstration publique de cuisson
qui est nécessaire pour informer le public, de manière
très directe sur l'énergie domestique et sur le foyer
amélioré. La démonstration du potentiel d'économie
de bois de chauffe d'un foyer à haut rendement énergétique
a pour but d'atteindre un public de masse.
En plus, la motivation des ménages à
acquérir les foyers améliorés à travers la
communication et la publicité doit jouer un rôle essentiel. De
manière plutôt inattendue, la motivation principale des
ménages à acheter un foyer amélioré provient de
l'exemple du voisinage qui en utilise également et cela constitue un
levier important pour l'expansion dudit foyer amélioré298(*). Aussi, le transfert de
l'expérience vécue par les processeurs du foyer
amélioré semble donc une voie appréciée et
convaincante. Par ailleurs, le rôle du genre féminin est
décisionnel dans le succès de la diffusion des foyers
améliorés à Ngaoundéré.
II.1.2.Intervention des structures gouvernementales
Elle s'est faite dans un premier temps à travers les
projets de reboisement qui, en plus des actions de reconstitution du couvert
végétal, ont un introduit un volet de diffusion de foyers
améliorés afin de contribuer à la réduction de la
consommation du bois de chauffe299(*). Plus tard, ayant pris conscience que le bois de
chauffe contribuait pour une part importante à la déforestation,
les États ont mis en place des services nationaux ayant pour objectif
premier d'élaborer et de mettre en oeuvre des programmes nationaux
d'approvisionnement et de gestion des énergies domestiques. Il fallait
donc établir une politique cohérente en la matière car, en
son temps, le sentiment de la rareté de bois de chauffe n'était
pas toujours assez bien perçu par les populations rurales et urbaines
pour justifier une mobilisation spontanée de leur part autour de
l'exploitation rationnelle du bois de chauffe et de l'utilisation
d'équipements améliorés. À cet effet, les
différentes instances s'occupant de l'environnement ne cessent de
montrer leur mobilisation autour des actions de sensibilisation et
d'éducation environnementale. Cependant, le chef de l'État du
Cameroun par le décret n°2004/320 du 08 Décembre 2004
créé un Ministère spécifiquement chargé de
l'environnement qui est le MINEP qui au fil du temps a changé de
dénomination et devient Ministère de l'Environnement, de la
Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) en
2011300(*). La
création du MINEP contribuait à apporter la contribution du
Cameroun aux grandes préoccupations mondiales, relatives, à la
lutte contre la dégradation continue de l'environnement et le
déficit du développement301(*), bref la préservation de la
biodiversité dont la principale mission était
l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi de la politique nationale
d'environnement302(*).
Photo 6 :
Foyers améliorés distribués par le projet sahel
dans la région de l'Adamaoua en 2017
|
|
Source : Deli Moussa, 07 10 2020 à
Ngaoundéré
L'image exposée ci-haut présente les foyers
améliorés du type Bangui distribués par le projet sahel
dans la région de l'Adamaoua.
|
À ce titre, il est chargé de la coordination et
du suivi des organismes de coopération régionale ou sous-
régionale en matière environnementale303(*). La mise en oeuvre de cette
mission implique préalablement la définition de mesures de
gestion rationnelle des ressources naturelles, la sensibilisation des
populations en vue de susciter leur participation à la gestion, à
la protection et à la restauration de l'environnement. À cet
effet, le MINEPDED a mis en oeuvre un projet gouvernemental
dénommé « projet Sahel » qui, dans sa
stratégie associe la distribution gratuite des foyers
améliorés aux groupes de femmes permettant ainsi de
réduire la consommation en bois de chauffe304(*). La commémoration de
la journée mondiale de lutte contre la désertification et la
sécheresse a donné lieu à la distribution des foyers
améliorés du projet Sahel vert aux familles et groupes
d'initiative commune de l'Adamaoua. Pour cette journée, des foyers
améliorés ont été remis aux familles et groupes
d'initiative commune de la ville. Ces foyers améliorés sont de
types centrafricains de fabrication des forgerons305(*).
II.1.3.
Organisations Non Gouvernementales
L'introduction des foyers améliorés dans la
plupart des États ont été l'oeuvre des ONG ces
dernières années car, plus proches des populations et connaissant
leurs préoccupations. Elles se sont rendues compte de la
nécessité de réduire la consommation du bois de chauffe
dans le cadre de la protection des écosystèmes aussi dans le but
d'alléger la tâche aux femmes rurales qui consacrent une part
importante de leurs temps à faire la cuisine et à la collecte du
bois de chauffe à cause de l'éloignement des zones
d'approvisionnement. Ainsi donc, ces ONG qui oeuvrent pour la plupart en
milieu rural ont mis à la disposition des populations des foyers dont
l'objectif premier est de réduire la consommation de bois de chauffe.
Pour la diffusion des foyers améliorés, ces ONG utilisaient la
main d'oeuvre locale souvent bénévole ou faiblement
rémunérée, surtout dans les cas de la confection des
pièces en terre cuite. C'est ainsi que certaines ONG procédaient
d'où les formations collectives par certaines de ces ONG et la
formation d'équipes chargées de la construction au niveau des
ménages par d'autres.
Cette formation est nécessaire pour le renforcement
des capacités de populations dans la fabrication des foyers
améliorés qui doivent être mise sur pied306(*). De plus, l'appui à
la réinsertion des artisans locaux dans la production des foyers
améliorés en fonction de leur performance doit être
encouragé. Il en est de même pour la formation et recyclage des
producteurs et les distributeurs d'équipements améliorés
identifiés. Une production durable passerait entre autres par une
formation de producteurs en des techniques de production, en principes de
gestion (approvisionnement en matière première, gestion de stock
de matière et de produits, commercialisation, comptabilité). Pour
la fabrication de four à cuisson et la formation en fabrication de
foyers améliorés céramique, un potier de longue
expérience en construction de fours, en cuisson et en fabrication
céramique devrait être encouragé307(*).
Quelques actions sont recommandées par ABIOGeT afin de
diffuser les foyers améliorés et limiter ainsi les facteurs qui
influencent négativement l'adoption des foyers améliorés.
Parmi ces actions, nous pouvons citer :
La mise sur pied d'une enquête-ménage afin de
connaitre l'impact actuel des actions menées par le passé, le
degré de pénétration et l'adoption des foyers
améliorés ;
La collecte d'informations en provenance d'autres pays
sahéliens (Tchad, Mali , Niger Burkina-Faso , Ghana ) qui ont une longue
expérience de diffusion de foyers améliorés et de
promotion d'énergie de substitution, dont les acquis peuvent être
valorisés par le présent projet, aussi bien en ce qui concerne
les modèles à promouvoir que les méthodes de diffusion et
de marketing à mettre en oeuvre ;
La mise sur pied d'une étude du potentiel ligneux des
bassins d'approvisionnement des villes concernées par la diffusion des
foyers améliorés si possible ;
L'appui des actions de sensibilisation par la campagne
publicitaires afin d'améliorer le niveau de connaissance des foyers
(spot radio, panneaux, spot TV...) ;
La mise en place d'un système d'information et
d'évaluation permanente ;
L'identification des points de vente des foyers dans les
marchés ;
L'introduction des modèles améliorés pour
les petites entreprises (fours à bière de mil, briqueteries,
fumoirs, grilleurs de viande...), l'appuie par l'organisation en groupements et
II.2.
Perspectives exogènes
Les perspectives exogènes sont celles liées
à l'évolution de niveau de vie des populations de par sa
participation à la protection de l'environnement.
II.2.1.Prise de conscience de la dégradation de
l'environnement
Les individus doivent percevoir les dangers qui pèsent
sur l'environnement et s'impliquer à la cause environnementale afin de
vivre dans un environnement sain et sauf. Ainsi, ils justifient cette
implication à l'égard de l'environnement par leur prise de
conscience du phénomène de la pollution que
génèrent les foyers traditionnels tout en adoptant les foyers
améliorés qui produisent moins de fumée308(*).
II.2.2.Changement de comportement face à la
consommation des ressources naturelles
Les individus doivent rationnaliser la consommation des
ressources naturelles, contrôler leur consommation et éviter le
gaspillage car le bois-énergie est une ressource dont la consommation
doit être rationnalisée dans le but de subvenir aux besoins des
futures générations309(*). À cet effet, ils doivent changer leur
comportement en adoptant les foyers améliorés qui consomment
moins de bois de chauffe310(*). La femme étant directement impliquée
dans la recherche du bois de chauffe pour la cuisson des aliments, un accent
particulier doit être mis sur sa participation afin de promouvoir le
développement des foyers améliorés par la maitrise des
techniques de fabrication de ces derniers311(*).
En somme, il était question de montrer les facteurs qui
expliquent une faible adoption des foyers améliorés dans la ville
de Ngaoundéré. Il en ressort que les barrières
culturelles, la résistance au changement de comportement des habitudes
et des traditions culinaires, la répartition des ressources au sein des
familles, dynamique de genre, religion et accessibilité
financière des ménages sont des facteurs susceptibles de limiter
l'adoption des foyers améliorés par les ménages. À
cela s'ajoute le faible niveau d'instruction de la population (surtout les
femmes), La non détention du pouvoir de décision par les femmes
sur le type de foyer à utiliser. Toutefois, des efforts se sont
déployés par les structures étatiques, les Organisations
Non Gouvernementales en vue de constituer un levier efficace à
l'expansion des foyers améliorés. Ainsi, l'adoption des foyers
améliorés pourrait être favorisée par une campagne
gouvernementale afin d'équiper les ménages en foyers
améliorés grâce à des prix subventionnés, ou
avec des campagnes de démonstrations d'utilisation auprès des
femmes et chefs des ménages, montrer les effets néfastes de
l'usage des foyers traditionnels. L'organisation des campagnes de
sensibilisation pour montrer les effets néfastes de l'usage des foyers
traditionnels auprès des chefs de ménage. Ces campagnes de
sensibilisation devraient s'accompagner d'une promotion des foyers
améliorés qui s'adaptent aux marmites, traditions et habitudes
culinaires locales.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Au terme de notre étude, il ressort que les
populations de la ville Ngaoundéré ont pris conscience des
avantages socioéconomiques et environnementaux que procure l'usage des
foyers améliorés.
Pour atteindre l'objectif assigné à cette
recherche, nous avons préalablement présenté les
différentes formes d'énergies utilisées par les
ménages urbains et ruraux pour la cuisson des aliments. Le
bois-énergie (le bois de chauffe et le charbon de bois) reste la
principale source d'énergie utilisée par la population de la
ville de Ngaoundéré. En effet, plusieurs moyens de transport sont
utilisés pour acheminer le bois de chauffe vers les consommateurs tels
que les ménages, les boulangeries, les restaurants et les autres
unités de consommation de bois-énergie. La consommation du
charbon de bois est plus développée dans le milieu urbain. Ainsi,
l'utilisation de bois-énergie à des impacts sur les conditions
socio-économiques des populations de Ngaoundéré et sur le
plan environnemental.
Les impacts positifs liés à la production de
bois-énergie sont visibles à travers les revenus que cette
activité procure aux personnes qui l'exercent. Plusieurs producteurs de
bois-énergie parviennent à subvenir à certains besoins de
leur famille grâce aux revenus issus de leurs activités. Il
convient également de souligner les impacts négatifs
(dégradation des écosystèmes) que dégage la
production du bois-énergie. La production et la dépendance vis
-à- vis du bois-énergie impacte considérablement sur les
écosystèmes de la ville Ngaoundéré. Cette
exploitation irrationnelle est à la fois à l'origine d'une crise
à la fois environnementale, économique et sanitaire. En dehors
cette forme d'énergie, les populations de la ville de
Ngaoundéré utilisent d'autres formes d'énergie pour la
cuisson des aliments à savoir : le gaz butane (18,33%), les copeaux
et le bois de chauffe (25%), le pétrole lampant (08,33) et
l'électricité (01,66%). Certains ménages utilisent le
bois-énergie en complémentaire avec le gaz butane, les copeaux ou
le pétrole.
Ces différentes formes d'énergie sont
utilisées dans plusieurs types des foyers. À
Ngaoundéré, les populations utilisent les foyers traditionnels
« trois pierres » et les foyers améliorés et
autres pour la cuisson des aliments. En effet, les ménages qui utilisent
uniquement les foyers traditionnels sont de 30% et 25 % des ménages
utilisent les foyers améliorés, suivie de ceux qui utilisent les
foyers traditionnels avec les foyers améliorés (20,66%) et autres
(24,33%). Ainsi, il ressort que l'utilisation des foyers
améliorés par les populations contribue à la
rationalisation des ressources ligneuses et à l'amélioration des
conditions socio-économiques des populations de la ville de
Ngaoundéré. L'usage des foyers améliorés contribue
à la réduction de la consommation des ressources naturelles et
limite la dégradation de l'environnement. La technologie des foyers
améliorés est moins consommatrice en bois-énergie et
permet la préservation du couvert forestier.
Les foyers améliorés ont une grande
efficacité énergétique, une grande efficacité de
combustion. Le volume nécessaire de bois de chauffe acheté ou
collecté est moindre, ce qui induit la diminution de la pression
exercée sur les ressources forestières. En plus, l'utilisation de
ces foyers a considérablement contribué à
l'amélioration des conditions socio-économiques des populations
de la ville de Ngaoundéré. Sur le plan social, ils procurent un
gain de temps aux populations tant dans la collecte du bois de chauffe que dans
la cuisson du repas. Les utilisateurs des foyers améliorés ont
montré leur satisfaction dans leurs activités avec ses avantages
pratiques (propreté, allumage facile, cuisson rapide). Leur introduction
a globalement réduit la moitié (50%) le nombre de collecte de
bois de chauffe par semaine. La réduction de temps de collecte de bois
de chauffe ainsi que le temps dans la cuisson des aliments laisse entrevoir
plusieurs niveaux d'impacts dont la gestion de temps,
l'amélioration générale de la santé des femmes
grâce à la baisse des quantités de fumée
rejetée dans la cuisine, la réduction des facteurs
d'insécurité des femmes et des filles. Il s'agit d'un changement
majeur dans la nature des risques par rapport aux foyers traditionnels qui
réduit considérablement des problèmes des yeux, de
brûlures.
La fabrication des foyers améliorés à
Ngaoundéré est une activité créatrice des revenus
pour les fabricants desdits foyers. Avec leur avènement, le
métier de forgeron qui auparavant était réservé
à des castes, est désormais ouvert à tous à
présent.
Le taux de l'utilisation des foyers améliorés
à Ngaoundéré reste faible expliqué par plusieurs
facteurs d'ordre culturels notamment les préférences et les
habitudes culinaires des populations de la ville de Ngaoundéré,
la résistance au changement de comportement, les facteurs d'ordre
économique qui se résument au manque de moyens financiers des
populations et les facteurs d'ordre social qui regroupent la
méconnaissance des risques sanitaires et de l'impact des foyers
traditionnels sur l'environnement, le faible niveau d'instruction.
L'adoption des foyers améliorés dans la ville de
Ngaoundéré pourrait être favorisée par une campagne
gouvernementale afin d'en équiper les ménages grâce
à des subventions, ou avec des démonstrations de son utilisation
auprès des femmes. Une sensibilisation écologique sur les
dangers qui les menacent l'environnement doit être envisagé.
À cela s'ajoute la formation et le renforcement des capacités des
fabricants de ce type de foyer, la communication et la publicité ayant
pour objectif d'inciter les ménages à en acquérir. Le
soutien financier pour leur développement permet l'augmentation
progressive des volumes de production et la diminution des coûts des
foyers de manière à assurer la rentabilité de la
production.
SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
SOURCES ORALES
Liste des informateurs
Noms et Prénoms
|
Age
|
Genre
|
Profession
|
Date et lieu d'entretien
|
Amoura Madeleine
|
30 ans
|
F
|
Ménagère
|
20-09-2020 à Ngaoundéré
|
Bouba Aïcha
|
39 ans
|
F
|
Restauratrice
|
05-09-2020 à Ngaoundéré
|
Boubakary
|
30 ans
|
M
|
Commerçant
|
26-08-2020 à Nagoundéré
|
Boubakary
|
31 ans
|
M
|
Forgeron
|
14-08-2020 à Ngaoundéré
|
Boné Mme
|
38 ans
|
F
|
Ménagère
|
28-09-2020 à Ngaoundéré
|
Boné M.
|
45 ans
|
M
|
Vendeur de bois
|
20-09-2020 à Ngaoundéré
|
Boni
|
38 ans
|
M
|
Instituteur
|
26-08-2020 à Ngaoundéré
|
Boukar
|
42 ans
|
M
|
Chauffeur
|
09-10-2020 à Ngaoundéré
|
Celine XX
|
40 ans
|
F
|
Ménagère
|
25-09-2020 à Ngaoundéré
|
Djalal Souley
|
31 ans
|
M
|
Vendeur de bois
|
25-08-2020 à Ngaoundéré
|
Djibril
|
35 ans
|
M
|
Forgeron
|
30 09-2020 à Ngaoundéré
|
Emile XX
|
28 ans
|
M
|
Commerçant
|
16-08-2020 à Ngaoundéré
|
Fadimatou
|
42 ans
|
F
|
Ménagère
|
21-09-2020 à Ngaoundéré
|
Haida
|
32 ans
|
F
|
Commerçante
|
25-08-2020 à Ngaoundéré
|
Halimata
|
28 ans
|
F
|
Ménagère
|
25-08-2020 à Ngaoundéré
|
Ireyma
|
39 ans
|
M
|
Eleveur
|
18-09-2020 à Ngaoundéré
|
Jopi Alain
|
34 ans
|
M
|
Vendeur de bois
|
08-09-2020 à Ngaoundéré
|
Kens Jonas
|
35
|
M
|
Vendeur de bois
|
05-09-2020 à Ngaoundéré
|
Konko Geremy
|
35ans
|
M
|
Commerçant
|
30-08-2020 à Ngaoundéré
|
Kouvou
|
41ans
|
F
|
Ménagère
|
18-08-2020 à Ngaoundéré
|
Ladifatou
|
29 ans
|
F
|
Couturière
|
28-08-2020 à Ngaoundéré
|
Mama Thérèse
|
39 ans
|
F
|
Ménagère
|
11-09-2020 à Ngaoundéré
|
Marve Claire
|
36 ans
|
F
|
Institutrice
|
18-08-2020 à Ngaoundéré
|
Mbabou Fadi
|
33 ans
|
F
|
Ménagère
|
10-09-2020 à Ngaoundéré
|
Mouctar
|
32 ans
|
M
|
Forgeron
|
30-09-2020 à Ngaoundéré
|
Nabiou
|
27 ans
|
F
|
Vendeuse de bois
|
10-08-2020 à Ngaoundéré
|
Nassir Boubakary
|
36 ans
|
M
|
Forgeron
|
02-08- 2020 à Ngaoundéré
|
Samira
|
25 ans
|
F
|
Etudiante
|
03-09-2020 à Ngaoundéré
|
Seinou
|
41 ans
|
M
|
Commerçant
|
12-08-2020 à Ngaoundéré
|
Yaya Ouzeina
|
25 ans
|
F
|
Ménagère
|
05-09-2020 à Ngaoundéré
|
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1-Ouvrages publiés
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l'environnement, PUF ; Paris.
Biongo Alain, Four amélioré,
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Dorrier-Apprille, 2006, Ville et environnement,
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Dianzungu Dia Biniakunu, 1991, Endiguer la
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Dubois Ute, 2007, La pauvreté
énergétique : quelles définitions ?comment la
mesurer ? ADIS-GRJM, Université de Paris Sud 11.
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Nature et du Développement Durable, 2006, Plan d'Action
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Nature et du Développement Durable, 2012, Stratégie et
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paysages sur la dorsale de l'Adamaoua, in Le Flamboyant,
Paris.
Owen Matthew, 2002, Les options en matière de cuisson
des aliments dans les situations liées aux
réfugiées : un recueil d'expériences acquises en
matière d'économie d'énergie et de combustibles
alternatifs, HCR, Genève.
Vennetier Pierre, 1980, La consommation d'énergie
traditionnelle en milieu africain, exemple de
Ngaoundéré, CNR-S-Bordeaux.
Westhoff Baetrix, 1995, Foyers en image, Bruxelles,
p.150.
2. Articles des revues et chapitres d'ouvrages
Bangirinama et al, 2016, « Utilisation du charbon
de bois comme principale source d'énergie de la population
urbaine : un sérieux problème pour la conservation du
couvert forestier au Burundi », Revue bois et forêts des
tropiques.
Bwaka Kibi Alain, 2004, « Évaluation
d'utilisation des foyers améliorés à Kinshasa : cas
de la commune de Kimbanseke », Mémoire de Master en Agronomie,
Université de Kinshasa.
Folefack et Sali Abou, 2009, « La
commercialisation du bois de chauffe en zone sahélienne »,
in Sécheresse, n°03, vol. 20.
Doat Jacqueline, 1982, « Les foyers
améliorés : une solution possible pour atténuer la
pénurie en bois de feu dans les pays du tiers monde »,
Revue Bois et Forêts des Tropiques, 197, pp45-59.
Marceau René Rochette et al. , 1993,
« Le sahel en lutte contre la désertification :
leçons d'expériences », Revue Tiers Monde,
Vol.34.
Njomaha Charles et al., 2009, « Facteurs
d'adoption des foyers améliorés en zone Soudano-Sahélienne
d'Afrique Centrale », Atelier « Évaluation des
innovations dans les territoires et systèmes agro-pastoraux d'Afrique de
l'Ouest »,1-4 Décembre 2009, Ouagadougou,p.37-46.
Njomgang Claude, 2002, « Économie du
bois de feu et environnement au Cameroun », Actes Colloque
« Francophonie et développement durable : quels enjeux,
quelles priorités pour l'horizon 2012 ? »,11-13 Mars
2002, Dakar, Sénégal.
Ombiono Kitoko Patrick Arnold, 2018, « Les
facteurs d'adoption des foyers améliorés en milieu urbains
sahéliens camerounais », in Développement durable
et territoire, vol.9, n°2, 57p.http://journals.openedition.org
consulté le 18mars 2020.
Tchotsoua Michel et al, 2000, « urbanisation, crise
économique et dynamique de l'environnement en milieu soudanien
d'altitude : le cas du plateau de Ngaoundéré au
Cameroun », in Fouodoup François, Courage Georges,
Sociétés et environnement au Cameroun,
Yaoundé.
Vennetier Pierre, 1980, « Les problèmes
du bois de feu et du charbon de bois en Afrique tropicale »,
in Actes du colloque « L'énergies dans les
communautés rurales des pays du Tiers Monde », Talence,
CEGET.
Yameogo Georges, 1995, « Le foyer, âme du
ménage et son intégration : acteurs et conditions de la
simplicité à la diversité », in Beatrix Westhoff
et Dorsi Germann, 2000, Foyers en images, Sozietat fur
Entwicklungsplanung GmbH Frankfurt Am Main.
3-Thèses de Doctorat
Beauvillain Alain, 1989, « Nord-Cameroun :
crises et peuplement », Thèse de Doctorat de
Géographie, Université de Rouen, 2vol, 625p.
Ntoupka Mama, 1999, « Impacts des perturbations
anthropiques (pâturages, feu et coupe de bois) sur la dynamique de la
savane arborée en zone soudano-sahélienne nord-
Cameroun », Thèse de doctorat en Biologie des populations et
écologie, Université Paul Valery-Montpellier
3
Tchobsala, 2010, « Impacts des coupes de bois
sur la végétation naturelle de la zone périurbaine de
Ngaoundéré(Adamaoua), Thèse Ph.D, en Biologie
végétale, option écologique végétale,
Université de Yaoundé 1 ; 207 pages.
4-Mémoires
Bouyo Ndolédjé Félix,
2015, « Dynamique et perception de la biodiversité dans
la ville de Ngaoundéré », Mémoire de Master en
Géographie, Université de Ngaoundéré.
Houngan Comlan Aristide,
1999, « Détermination des performances des foyers
utilisés au Bénin par la technique d'ébullition de
l'eau », CPU, UNB, Abomey-Cavali, Juillet 1999.
Mohammadou. Issa, 2011, « Contribution de
l'utilisation du foyer amélioré Bangui dans la lutte contre la
désertification dans la région de l'Extrême-Nord
Cameroun », Mémoire de Master en Géographie,
Université de Yaoundé 1.
Ntsama Atangana Jacqueline,
2009, « Contribution à l'évaluation
environnementale liée à la problématique du bois de feu
dans la ville de Garoua », Mémoire de Master II professionnel,
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de
Dschang.
Pouna Emmanuel, 1980, « Les problèmes du
bois de feu à Ngaoundéré, approche des
solutions », Mémoire de fin d'études en énergie,
École Nationale des Sciences Agricoles (ENSA), Yaoundé.
Touakam, 2017, « L'impact environnemental de la
production du charbon de bois dans la commune de Bikok et de la
commercialisation à Yaoundé », Mémoire de Master
en Géographie, Université de Yaoundé I.
Yameogo Georges, 1993, « Évaluation des
différents prototypes de foyers améliorés existant en
Haute-Volta », Mémoire de fins d'étude en
énergie, Institut Burkinabé de l'énergie (IBE).
Zeba Souleymane, 1984, « Contribution à
l'optimisation des paramètres de construction pour l'amélioration
des foyers à bois et à charbon de bois »,
Mémoire de fin d'études en Eaux et Forêts,
Université de Ouagadougou, Burkina Faso.
5-Rapports
Dechambre Gilles, 1986, « Consommation
domestique de bois de feu au Niger : résultats
d'enquête », Rapport, 28p.
Domga Claude, 1997, « L'approvisionnement en
bois de feu dans la ville de Maroua », Rapport d'étude,
CEDC(Centre D'étude de l'Environnement et du Développement au
Cameroun)-Maroua.
Ministère de l'Environnement et des Forêts, 1996,
Rapport du Plan National de gestion de l'environnement.
Montagne P., 1997, « Mission d'identification
stratégie énergies domestique pour l'Extrême-Nord
Cameroun », (Maroua ,2 au 18 Avril 1997), Rapport final de mission,
SODECOTON-DPGT/CIRAD- Forêt, DPEF, Extrême-Nord- Cameroun.
Sofalne Clement, 2005, « Diagnostic de la
situation de diffusion des foyers améliorés dans la ville de
Yagoua, Kaélé et Mokolo à
l'Extrême-Nord », Rapport de consultation dans le cadre du
projet de vulgarisation des foyers améliorés dans les provinces
du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun.
6-Dictionnaires
Dictionnaire Hachette, 2006.
Dictionnaire le Petit Larousse illustré,
2001.
Dictionnaire le Petit Robert, 2007.
Ramade François, 2008, Dictionnaire
encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité,
édition Dunod, Paris, 737 pages.
7-Webographie
Comité permanent Inter-États de Lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel, Programme Régional de promotion des
Énergies Domestiques et alternatives au sahel :
http://www.cilss.bf/predas/consulté le 20 Août 2020 à
11h.
http://www.gtz.de/de/dokumente/fr-energie-de-cuisson-brochure-2007.pdf
consulté le 20 Août 2020 à 10h30min.
http://www.worldenergyoutlook.org/africa/ consulté le
20 Août 2020 à 10h30
http://www.oecd.org/derec/netherlands/Impact-Evaluation-of-improved-Cooking-Stoves-in%20Burkina-Faso.pdf
consulté le 29 Juillet 2020 à 20h25min
http://fr.africacheck.org/reports/la-fumee-de-cuisine-tue-t-elle-600-000-africains-par-an/
consulté le 30 Juillet 2020 à 11h00
http://www.youphil.com/fr/article/05225-foyers-ameliores-une-solution-durable-pour-l-afrique ?ypcli=ano
consulté le 31 Juillet 2020 à 12h30min
http://
agritrop.cirad.fr/580323/1/43/foyeramélioréprojetmakalaDL.,Pdf,consulté
le 15 Septembre 2020 à 22h 15min.
http://peracad.sn/ ?les-fourneaux-amélioré,
consulté le 14 Septembre 2020 à 15h.
http://www.worldenergyoutlook.org consulté le 16
Septembre 2020 à 22h
www.Thomassankara.net consulté le 16 Septembre 2020
consulté à 22h
ANNEXES
GUIDE D'ENTRETIEN
Informations générales
Bonjour Madame, Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le
cadre de travail de recherche en histoire politique et des Relations
internationales. Nous avons choisi travailler sur « la
dynamique et les enjeux des foyers améliorés à
Ngaoundéré ». Pour cela, nous souhaitons avoir
quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre
recherche. Les réponses seront traitées de manière
anonyme. Merci de votre compréhension. Date
.............../......../2020
NOM :.........................................PRÉNOM:........................
I-SEXE: 1-MASCULIN 2-FEMININ
II-SITUATION MATRIMONIALE
1-MARIE 2-CELIBATAIRE 3-VEUF
4-DIVORCE
III-PROFESSION : 1-FONCTIONNAIRE
2-MENAGERE
3-ELEVE/ÉTUDIANT 4-COMMERCANT 5-AGRICULTEURS
6-AUTRES
IV-RELIGION : 1-MUSULMAN 2-CHRETIEN
3-ANIMISTE
V- AGE : 1-15-20ANS 2-20-25ANS
3-25-35ANS
4-35 à 40ANS 5-40 à 45ANS 6-PLUS DE 45ANS
VI-QUARTIER :..............................................
Q1 : quelle est votre activité
principale ?
a-Agriculture b-Pisciculture c-charbonnier d-transporteur
e-autre
Q2 : Depuis combien d'année
exercez-vous cette activité ?
a-moins d'un an b-1-2ans c-3-4ans d-4-5ans e-plus
Q3 : quelle est la composition de votre
équipe de travail ?
a-seule b-membre de famille c-allogènes d- autres
(à préciser)
Q4 : les femmes sont-ils impliquées
dans le processus de production du bois de chauffe ?
a-Oui b-Non
Q5 :qu'est-ce qui vous pousse à vous
engager dans le commerce du bois de chauffe ?
a- disponibilité des ressources
b- commande
c- activité génératrice des revenus
d- autres (à préciser)
Q6 : qui sont les acheteurs de bois de
chauffe par ordre d'importance ?
a- Ménages b-boulangers c-forgeron d-restaurant
e-braiseurs de poisson f-commerçants g-Distilleries
h-vendeuses de beignets
Q7 : quel est le prix du
fagot (FCFA)?
a-100 b-200 c-500 d-1000
Q8-quel est le lieu habituel de coupe en ordre
d'importance ?
a-forets b-champs (agriculture sur brûlis) c-forets
plantées d-jachère e-autres (à préciser)
Q9 :-y-a-t-il une période où
la production du bois de chauffe est faible ? a-Oui b-Non
Si Oui,
pourquoi ?...............................................................................................................................
Q10 : estimation de la variation du prix de
vente du bois de chauffe ces dix dernières années :
a-forte augmentation b-augmentation moyenne c-stable d-baisse
moyenne
e-forte baisse
Q11 :Utilisez-vous une technique
particulière pour la coupe du bois de chauffe ?a-Oui b-Non
Si oui,
lesquelles ?....................................................................................................................................
Q12 :Avez-vous été victime
ces dernières années des maladies dont vous pensez que l'origine
soit la production du bois de chauffe ? a-Oui b-Non
Si oui, lesquelles :
a-maladies cutanées b-maux de dos c-maladies
respiratoires d-maladies pulmonaires e-autres (à préciser)
Q13 :avez-vous constaté que le bois
de chauffe devient de plus en plus rare ? a-Oui 2-Non
Si oui, comment justifiez-vous cette
rarerté ?...................................................................................................................................................
Q14 : dites comment cette distance a
évolué par rapport à la situation d'il y a dix
ans ?
a- une forte diminution b-faible diminution c-stable
d-faible augmentation e-forte augmentation f-ne sait pas
GUIDE D'ENTRETIEN
Informations générales
Bonjour Madame, Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le
cadre de travail de recherche en histoire politique et des Relations
internationales. Nous avons choisi travailler sur « la
dynamique et les enjeux des foyers améliorés à
Ngaoundéré ». Pour cela, nous souhaitons avoir
quelques informations de vous qui nous permettront de mener à bien notre
recherche. Les réponses seront traitées de manière
anonyme. Merci de votre compréhension. Date
.............../......../2020
NOM :.........................................PRÉNOM:........................
I-SEXE: 1-MASCULIN 2-FEMININ
II-SITUATION MATRIMONIALE
1-MARIE 2-CELIBATAIRE 3-VEUF
4-DIVORCE
III-PROFESSION : 1-FONCTIONNAIRE
2-MENAGERE
3-ELEVE/ÉTUDIANT 4-COMMERCANT 5-AGRICULTEURS
6-AUTRES
IV-RELIGION : 1-MUSULMAN 2-CHRETIEN
3-ANIMISTE
V-AGE : 1-15-20ANS 2-20-25ANS 3-25-35ANS
4-35 à 40ANS 5-40 à 45ANS 6-PLUS DE 45ANS
VI-QUARTIER :..............................................
I-Consommation
énergétique
|
bois
|
charbon
|
gaz
|
pétrole
|
électricité
|
copeaux
|
autres
|
Pourquoi ?
|
|
|
|
|
|
|
|
provenance
|
|
|
|
|
|
|
|
FCFA/semaine
|
|
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|
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|
|
|
II-Généralités sur les
foyers
1-Quels sont les différents types de
fours ou foyers utilisés
a. Foyer traditionnel b-foyer
amélioré c-les deux d-ganouns
e-foyer maçonné
III-UTILISATION DE FOYER TRADITIONNEL
1-Utilisez-vous le foyer
traditionnel ?a-Oui b-Non
2- Si Oui, quel est le type de foyer
traditionnel utilisez-vous ? a-foyer trois pierres
b-Foyer fixe maçonné
3-Si Oui, en quoi trouvez-vous satisfaisant du
foyer traditionnel ? a-cuisson rapide
b-utilisation des grosses marmites
c-autres
4-Les difficultés de foyer traditionnel
a-fumée b-brûlure
c-chaleur d-les trois
5-Pour quelle raisons n'êtes- vous pas
satisfait du foyer traditionnel ? a-cuisson lente
b-consommation excessive de bois
c-allumage difficile d-produit trop des
fumées
IV-connaissance et importance des foyers
améliorés
1-Connaissez-vous le foyer
amélioré ? 1-Oui
2-Non
2-Si oui, depuis combien de temps que vous
utilisez ? a-Moins d'un an b-1 an
c-2 à 4 ans
3-quel est le mode d'acquisition de votre foyer
amélioré ?a-achat neuf
b-reçu en don
c-fabriqué par soi-même
4-Quel est le combustible ligneux utilisez-vous
avec ce foyer amélioré ? a-le bois
b-le charbon
c-les copeaux d-le bois et les
copeaux
5-Quels sont pour vous les avantages techniques
du foyer amélioré que vous utilisez ?
a-cuisson rapide b-moins
d'émission des fumées c-meilleure santé
générale et respiratoire
d- plus de sécurité d'utilisation
e-économie de bois f-économie
d'argent
6- Quelle est la durée de cuisson avec le
foyer amélioré ? a- très lent
b-lent c-rapide
7- Quelle est la saveur du repas avec le foyer
amélioré par rapport au foyer traditionnel ?
a-moins bon b-bon
c-pareil d-meilleur
V-Défis des foyers
améliorés
1-Quelles sont les difficultés
rencontrées avec les foyers améliorés ?
a-moins solide
b-faible durée c-les
deux c-aucune d-autres
2-Vous arrive -t-il d'utiliser le foyer
traditionnel en complément à votre foyer
amélioré ?
a-Oui b-Non
3- Si Oui, Pourquoi utilisez-vous encore le
foyer traditionnel en complémentaire avec le foyer
amélioré ? a-cuisson plus facile et plus
rapide sur le foyer traditionnel
b-nombre des plats élevés
c-durabilité
d-poids de la tradition et pratique culinaires
e-ignorance de l'existence de foyer
amélioré
e-autres
QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES FABRICANTS ET VENDEURS
DES FOYERS AMÉLIORÉS
Bonjour Monsieur. Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre de
travail de recherche en histoire politique et des Relations internationales.
Nous avons choisi travailler sur la dynamique et les enjeux des foyers
améliorés à Ngaoundéré. Pour cela, nous
souhaitons avoir quelques informations de vous qui nous permettront de mener
à bien notre recherche. Les réponses seront traitées de
manière anonyme. Merci de votre compréhension.
1-Nom de
l'enquêteur..............................................................................
2-Quelle est l'activité exercée entre fabrication
et vente des FA ?
a- fabricant
b-vendeur
c-fabricant et vendeur
3-Sur quelle avenue réside l'atelier ou le magasin de
fabrication des
FA ?.............................................................................................................................................
4-Quel est le nom du
quartier ?....................................................................................................
5-Quel est le niveau d'étude acquis par le responsable de
l'atelier de fabrication des FA ?......
6-Quel est le nombre des personnes impliquées dans
l'atelier de la fabrication des FA ?...........
7-Quelle est la production hebdomadaire des
FA ?......................................................................
8-Quels sont les principaux modèles (marque et
capacité) des FA fabriqués dans votre atelier ?
modèle
|
combustible
|
Nombre fabriqué/semaine
|
Coût de production
|
Prix de vente
|
Contrainte majeure
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
a-Le bois ; b- le charbon ; c- les
copeaux ; d- les copeaux et le bois
10-Existe-t-il un modèle prédominant sur le
marché ?si oui,
lequel ?........................................
11-Pour que l'activité de fabrication soit durable et
rentable, quels sont les aspects à améliorer qui vous paraissent
prioritaires ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12-Combien des FA rendez-vous par semaine ?...............
..........................par
mois ?.........................................................................................................................................
13-A quel mois de l'année les ventes des FA sont-elles
plus
élevées ?....................................................................................................................................
14-Quels sont les principaux modèles des FA que vous
vendez ?
..............................................................................................................................................................................................................................
15-Quel est le lieu de vente de vos foyers
améliorés ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
16- quels sont les obstacles qui freinent la vente des foyers
améliorés ?
..............................................................................................................................................................................................................................
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES PHOTOS
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ix
Résumé
xi
Abstract
xii
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
1. Présentation du sujet
2
2. Raisons du choix du sujet
3
3. Milieu physique de la zone
d'étude
3
5. Délimitations chronologiques
5
6. Cadre conceptuel
6
7. Cadre théorique
9
8. Revue de la littérature
13
10. Objectifs de la recherche
21
1. Objectif principal
21
2. Objectifs spécifiques
21
12. Intérêts de
l'étude
22
13. Difficultés
rencontrées
23
14. Plan du mémoire
23
CHAP I : LES DIFFÉRENTES FORMES
D'ÉNERGIE DOMESTIQUE UTILISÉE DANS LA VILLE DE
NGAOUNDÉRÉ
25
I.1. Zones d'exploitation du
bois-énergie et les moyens de transport utilisés
27
I.1.2.Points de vente du bois de chauffe
dans la ville de Ngaoundéré
30
I.1.3.Acteurs de la consommation du bois de
chauffe dans la ville de Ngaoundéré
31
I.1.3.1.Consommation domestique ou
consommation des ménages
32
I.1.3.2.Autres unités de consommation
de bois de chauffe
32
I.2.Utilisation du charbon de bois dans la
ville de Ngaoundéré
32
I.2.1.Techniques de production du charbon de
bois
32
I.2.2.Commercialisation du charbon de bois
dans la ville de Ngaoundéré
33
I.2.3.Consommation du charbon de bois
34
I.3.Utilisation de la sciure de bois et des
copeaux de bois
34
I.4.Impacts de la consommation du
bois-énergie dans la ville de Ngaoundéré
36
I.4.1 Impacts positifs de l'utilisation du
bois-énergie
36
I.4.1.1.Sur le plan économique
36
I.4.1.2.Sur le plan social
36
I.4.2.Impacts négatifs
37
I.4.2.1.Sur le milieu biophysique
37
I.4.2.2.Sur le milieu humain
38
II. ÉNERGIES DE SUBSTITUTION
UTILISÉES A NGAOUNDÉRÉ
40
II.1.Le gaz butane
40
II.2.L'énergie électrique
41
II.3.Le pétrole lampant
41
CHAPITRE II : FOYERS TRADITIONNELS ET
AMÉLIORÉS EN USAGE DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
44
I. HISTORIQUE DES FOYERS
45
II. TYPOLOGIE DES FOYERS
47
II.1.Foyer traditionnel
47
II.1.1.Impacts positifs de l'utilisation du
foyer traditionnel
48
II.1.2.Contraintes et inconvénients
de l'utilisation de foyers traditionnels
48
II.2.1.Foyer amélioré en
banco
50
II.2.2.Foyer amélioré
métallique
50
II.2.2.Foyer multi-marmite ou foyer
bil-bil
51
II.2.4. Foyer céramique
51
III. TYPES DE FOYERS UTILISÉS DANS LA
VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
51
III.1. Les foyers traditionnels dans la
ville de Ngaoundéré
51
III.1.2.Le foyer
« Ganoun » à fil forgé
52
III.1.3. les foyers améliorés
à bois fixe
52
III.2. Foyers améliorés
métalliques
53
III.2.1.Production des foyers
améliorés métalliques dans la ville de
Ngaoundéré
53
III.2.2.Ca commercialisation des foyers
améliorés métalliques dans la ville de
Ngaoundéré
55
III.3.Foyers
améliorés « trois pierres » dans la
ville de Ngaoundéré
57
IV. VULGARISATION DES FOYERS
AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
58
IV.1. Ministère de la Protection de
l'Environnement et du Développement Durable (MINEPDED)
59
IV.2. Organisations Non Gouvernementales
(ONG)
60
V. UTILISATEURS DES FOYERS
AMÉLIORÉS A NGAOUNDÉRÉ
63
V.1.Les ménages
63
V.2.Les restaurants
64
CHAPITRE III : IMPACTS DE L'UTILISATION
DES FOYERS AMÉLIORES DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
65
I. IMPACTS SOCIAL ET ÉCONOMIQUE DE
L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE
NGAOUNDÉRÉ
66
I.1.Impact social de l'utilisation des
foyers améliorés
66
I.1.1.Préservation de la santé
des populations
66
I.1.2.Réduction de la quantité
de bois de chauffe et du temps mis pour la récolte
67
I.1.3.Gain de temps de cuisson par rapport
au foyer traditionnel
69
I.2.Impact économique de l'usage du
foyer amélioré
69
I.2.1.Intériorisation du foyer
amélioré dans le métier d'artisan et création
d'emplois
70
I.2.2.Foyers améliorés et les
conditions de femme dans la ville de Ngaoundéré
71
II. ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE DE
L'UTILISATION DES FOYERS AMÉLIORÉS
73
II.1. Dégradation de l'environnement
dans la ville de Ngaoundéré
73
II.1.1.Causes de la dégradation de
l'environnement dans la ville de Ngaoundéré
74
II.1.2.Effets de la dégradation de
l'environnement dans la ville Ngaoundéré
75
II.2.Utilisation du foyer
amélioré et gestion environnementale dans la ville de
Ngaoundéré
76
II.2.1.Réduction de la consommation
du bois-énergie
76
II.2.2.Lutte contre la pollution
78
CHAPITRE IV : DÉFIS DE
L'ADOPTION DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE
NGAOUNDÉRÉ ET PERSPECTIVES
80
I. FACTEURS LIMITANT L'ADOPTION DES FOYERS
AMÉLIORÉS DANS LA VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
81
I.1. Facteurs d'ordre culturel
81
I.1.1. Habitudes et
préférences culinaires
82
I.1.2. Résistance au changement de
comportement
85
I.2. Facteurs d'ordre économique et
social
86
I.2.1. Facteurs d'ordre
économique
86
I.2.2. Facteurs d'ordre social
88
II. PERSPECTIVES EN FAVEUR DE L'USAGE
GÉNÉRALISÉ DES FOYERS AMÉLIORÉS DANS LA
VILLE DE NGAOUNDÉRÉ
90
II.1. Perspectives endogènes
90
II.1.1.Campagnes d'information et de
sensibilisation
91
II.1.2.Intervention des structures
gouvernementales
91
II.1.3. Organisations Non
Gouvernementales
94
II.2. Perspectives exogènes
95
II.2.1.Prise de conscience de la
dégradation de l'environnement
95
II.2.2.Changement de comportement face
à la consommation des ressources naturelles
95
CONCLUSION GÉNÉRALE
97
SOURCES ORALES ET RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
101
ANNEXES
106
TABLE DES MATIÈRES
107
* 1 R.E. Atyi et al,
2009, « État des forêts d'Afrique Centrale :
Synthèse sous régionale », in C. Wasseige et al, 2009,
Les forêts du Bassin du Congo-États des forêts,
Luxembourg, Office des publications l'Union Africaine, p.17.
* 2 Ibid.
* 3 H. Behrendt et al.
2013, « Dynamiques de déforestation dans le bassin du
Congo », Document de travail n°5 : Énergie issue
de la biomasse, p.25.
* 4
R. Ngoufo et M. Tsalefac, 2000, « Contraintes pratiques
de mise en oeuvre de la réglementation sur l'exploitation
forestière au Cameroun », Rapport CEW/CARPE,
Yaoundé : CEW/CARPE, p.97.
* 5 Madi et al,
2007, « Demande urbaine en bois-énergie et la
nécessité d'une gestion rationnelle des ressources
naturelles : le cas de Maroua à l'Extrême-Nord du
Cameroun », Cirad, HAL Id :
http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00135467,p.9. Consulté le 15 Mai
2020.
* 6 Aïssatou Ibrahim,
2013, « Les infrastructures coloniales à
Ngaoundéré : 1901-2013 », Mémoire de
Master, Histoire, Université de Ngaoundéré, p.10.
* 7 Asmaou Nassourou et al,
2010, « Les chefs traditionnels et le processus
démographique au Cameroun, cas de la Vina» (1990-2007), Rapport de
Licence, histoire, Université de Ngaoundéré, p.14.
* 8Bouyou
Ndolédjé, 2015, p.8.
* 9 Bouyo
Ndolédjé, 2015, p.9.
* 10 M.Tchotsoua,
1996, « L'Homme et la dynamique de l'environnement rural sur les
hautes terres de l'Adamaoua. Des crises sociales aux crises
environnementales », Actes du Colloque Dynamiques sociales et
environnement, 11, 12,13 septembre 1996, Talence, REGARDS, p.12.
* 11 Bouyou
Ndolédjé, 2015, p.10.
* 12 Ibid.
* 13 Programme Communal de
Développement de Ngaoundéré I, 2014.
* 14 Programme Communal de
Développement de Ngaoundéré II, 2014.
* 15 Programme Communal de
Développement de Ngaoundéré III, 2014.
* 16 Bouyou
Ndolédjé, 2015, p.11.
* 17 Aissatou
Ibrahim,2013, « Les infrastructures coloniales à
Ngaoundéré :1901-2013 »,Mémoire de Master
en Histoire, Université de Ngaoundéré,p.11.
* 18 C.Solfane,
2005, « Diagnostic de la situation de diffusion des foyers dans
les villes de Yagoua, Kaélé et Mokolo à
l'Extrême-Nord », Rapport de consultation dans le cadre du
projet de vulgarisation des foyers améliorés dans les provinces
du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun, p.19.
* 19 Entretien avec Saidou
Sidiki, Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.
* 20 Entretien avec Mme Matip,
Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.
* 21 Entretien avec Saidou
Sidiki, Ngaoundéré, le 06 octobre 2020.
* 22 Dictionnaire Hachette,
2006.
* 23 Dictionnaire le petit
Larousse illustré, 2001.
* 24 Dictionnaire Larousse,
2010.
* 25 Dictionnaire le Grand
Robert, 2010.
* 26 Toupictionnaire :
le dictionnaire de politique.
* 27 Toupictionnaire :
le dictionnaire de politique
* 28 Dictionnaire
encyclopédique de la diversité biologique et de la nature et de
la conservation de la nature.
* 29 Ibid.
* 30 Ibid, p.15.
* 31 Les foyers
préhistoriques parfois dotés d'annexes telles que tas de pierre
à chauffe, réflecteurs de chaleur, brise-vent.
* 32 Dictionnaire le petit
Larousse illustré 2008.
* 33 Comité permanant
Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel,
Programme Régional de promotion des Énergies Domestiques et
alternatives au Sahel : http://www.cilss.bf/predas/
* 34 Ibid.
* 35 Grand Robert
2010.
* 36 A.Rahim,
2011, « Étalement urbain et évaluation de son
impact sur la biodiversité, de la reconstitution des trajectoires
à la modélisation prospective. Application à une
agglomération de taille moyenne : Rennes
Métropole », Thèse de Doctorat en Géographie,
Université Rennes 2 haute Bretagne, p.187.
* 37 C. Ngoufack,
2010, « Le productivisme et le droit international de
l'environnement », Mémoire de Master II, Droit de
l'Environnement, Université de Limoges, p.14.
* 38 Ibid.
* 39 Ibid. p.20.
* 40 Ngoufack, 2010, p.16.
* 41 I.Ajzen, 1991,»The
theory of planned behavior», Orgazationnal Behavior and Human Decision
Processes, p.181.
* 42 Ibid.
* 43 I.Ajzen and Fishbein,
1977,»Attitude-behavior relations: A theoretical analysis and review of
empirical research», Psychological Bulletin, p.5.
* 44 I.Ajzen, 2005,
«Attitudes, personality and behavior», Maidenhead, England New -York:
Open University press, p.15.
* 45 Ibid.
* 46 Ajzen and Fishbein, 1977,
p.20.
* 47 C.Camerini, 2003, les
fondements épistémologiques du développement durable,
L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.
* 48 C.Camerini, 2003, les
fondements épistémologiques du développement durable,
L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.
* 49
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* 55 Zeba Souleymane,
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paramètres de construction pour l'amélioration des foyers
à bois et à charbon de bois », Mémoire de fin
d'études en Eaux et Forêts, Université de Ouagadougou,
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* 56 E. J. Hurtado
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économico-environnementaux du changement d'usage d'un foyer de cuisson
traditionnel par un foyer de cuisson amélioré optimisé
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environnementale liée à la problématique du bois de feu
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* 65 P. A. Ombiono Kitoto,
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* 66Mohammadou Issa,
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* 67 M. Gnyonkeu,
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* 68 C. Sofalne,
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améliorés dans les villes de Yagoua, Kaélé et
Mokolo à l'Extrême-nord Cameroun », Rapport de
consultation dans le cadre de vulgarisation de foyers améliorés
dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord Cameroun.
* 69 G. Di Méo, 1985,
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* 70 G.Tchatat,
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national pour la formulation du livre blanc régional sur l'accès
universel aux services énergétiques intégrant le
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* 71 MNEPDED,
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désertification », aligné à la stratégie
décennale (2008-2018) de la convention des Nations Unies sur la lutte
contre la Désertification (PAN/LCD), p.81.
* 72 Forestsnews.cifor.org
consulté, le 10 Septembre 2020.
* 73 Le concept de bois de
chauffe est différent de celui du bois de chauffage. Le bois de chef est
utilisé dans des opérations industrielles ou
semi-industrielles : cuisson poterie, réduction des minerais de
fer, extraction d'huile de palme, cuisson de la bière de mil. Le bois de
chauffe est utilisé pour la cuisson des repas, le chauffage corporel. Si
le même bois peut servir aux deux emplois, le bois de chauffe est plus
exigeant pour certaines opérations. Dans cette étude, c'est le
terme bois de chauffage qui est convenable (Nizésété
Bienvenu Denis, information du 02/08 2020 à Ngaoundéré
* 74 E. Pouna,
1980 « Les problèmes de bois de feu à
Ngaoundéré, approche des solutions », Mémoire de
fin d'études en énergie, ENSA, Yaoundé, p.69.
* 75 Bouyo
Ndolédjé, 2015, p.60.
* 76 Ibid.
* 77 Entretien avec Hamadou
Haman, Ngaoundéré, le 22 Septembre 2020.
* 78 Entretien avec Hamadou
Haman, Ngaoundéré, le 22 Septembre 2020.
* 79 Recensements de la
population du Cameroun en 1976.
* 80 Bouyo
Ndolédjé, 2015, p.58.
* 81 Entretien avec Massa,
Ngaoundéré, le 19 Septembre 2020.
* 82 Madi et al,
2003, « La demande urbaine en bois-énergie et la
nécessité d'une gestion rationnelle des ressources
naturelles : le cas de Maroua à l'extrême-nord du
Cameroun », In Jamin J.Y., L.Seiny Boukar,C.Floret ,Savanes
africaines :des espaces en mutations, des acteurs face à de
nouveaux défis,Montepellier,Cirad,p.9.
* 83 Bouyo
Ndolédjé, 2015, p.58.
* 84 Bière
traditionnelle régulièrement consommée au Cameroun
septentrional. Elle est fabriquée à base du maïs et cuit au
feu de bois pendant plusieurs heures.
* 85 Entretien avec
Tikokbé Raphaël, Ngaoundéré, le 20 Août
2020.
* 86 Entretien avec Seinou,
Ngaoundéré, le 20 Août 2020.
* 87 Entretien avec Seinou,
Ngaoundéré, le 20 Août 2020.
* 88 Entretien avec Seinou,
Ngaoundéré, le 20 Août 2020.
* 89 Entretien avec Seinou,
Ngaoundéré, le 02 Août 2020.
* 90 Entretien avec le
Délégué régional des forêts et de la faune,
Ngaoundéré, le 13 Août 2020.
* 91 Entretien avec Nabiou,
Ngaoundéré, le 10 Août 2020.
* 92 Bouyo
Ndolédjé, 2015, p.30.
* 93
http://fr.m.wikepedia.org consulté le 24 Septembre 2020 à 10h.
* 94 Entretien avec Yolande,
Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.
* 95 Entretien avec Claire
Marve, Ngaoundéré, le 18 Août 2020.
* 96 M.Tchotsoua,
1996, « L'homme et la dynamique de l'environnement sur les
hautes terres de l'Adamaoua. Des crises sociales aux crises
environnementales », Actes du Colloque dynamique sociale et
environnement, Talence, REGARDS, p.13.
* 97 Entretien avec Alain Jopi,
Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.
* 98 Entretien avec Alain Jopi,
Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.
* 99 Entretien avec Jonas Kens,
Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.
* 100 Entretien avec Jonas
Kens, Ngaoundéré, le 05 Septembre 2020.
* 101 Entretien avec Mme
Matip, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.
* 102 Entretien avec le M.
Saidou Siddiki, Délégué Régional du
MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.
* 103 M. Tchotsoua et al,
2000, « urbanisation, crise économique et dynamique de
l'environnement en milieu soudanien d'altitude : le cas du plateau de
Ngaoundéré au Cameroun, In Fouodoup K., courage G. :
sociétés et environnement au Cameroun, Yaoundé,
p.89.
* 104 Entretien avec Mme
Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du
MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020.
* 105 Ministère des
Forêts et de la Faune(MINFOF), 2010, « Projet de travail
annuel de performance », Yaoundé, République du
Cameroun.
* 106 M. Tchotsoua,
1999, « l'Homme et la dynamique des paysages sur la
dorsale de l'Adamaoua », in Le Flamboyant, Paris,
p.23.
* 107 Ibid.
* 108 Recensement de la
population du Cameroun en 2005.
* 109 Composé
chimique qui a perdu une ou plusieurs molécules d'eau.
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* 112 A.Dassie
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* 113 Entretien avec
Ladifatou, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.
* 114 Entretien avec
Rosaline, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.
* 115 Entretien avec
Rosaline, Ngaoundéré, le 28 Août 2020.
* 116 Entretien avec Jeremy
Konko, Ngaoundéré, le 30 Août 2020.
* 117 Entretien avec Marie,
Ngaoundéré, le 29 Août 2020.
* 118 B. Westhoff et Dorsi
Germann, 1995, foyers en image : une documentation sur les foyers
améliorés et traditionnels en Afrique, Asie et Amérique
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* 119 Ibid.
* 120 Ibib, p.15.
* 121 Ibid, p.20.
* 122 H. Lumley (de),
2017, La domestication du feu aux temps paléolithiques,
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* 123 Ibid.
* 124 H. Lumley (de),
2017, p.192.
* 125 B. Westhoff et D.
Germann, 1995, p.22.
* 126 Ibid.
* 127 Ibid.
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* 131 B.Westhoff et
D.Germann, 1995, p.18.
* 132 Ibid.
* 133 G. Yameogo,
1995, p.15.
* 134 C. A. Hougan,
1999, « Détermination des performances des foyers
utilisés au Bénin par la technique d'ébullition de
l'eau », Mémoire de fin de cycle en énergie, CPU, UNB,
Abomey-Cavali, p.35.
* 135 Entretien avec
Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.
* 136 Entretien avec
Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 137 Entretien avec
Sakinatou, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020.
* 138 Entretien avec
Sakinatou, Ngaoundéré le 09 Septembre 2020.
* 139 Entretien avec
Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 140 Entretien avec
Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 141 Entretien avec
Fidèle, Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 142 Hougan, 1999,
p.61.
* 143Ibid.
* 144 Entretien avec
Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.
* 145 Entretien avec
Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.
* 146 Entretien avec
Kouvou, Ngaoundéré, le 29 Août 2020.
* 147 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.
* 148 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.
* 149 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 16 Août 2020.
* 150 C.Njomgang,
2002, « Économie du bois de feu et environnement au
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* 151 A. Jolivet,
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* 152 C. Damien,
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recherche/développement/formation/diffusion », Rapport final
MINEP/ABIOGet, Maroua, p.19.
* 153 Entretien avec Mama
Thérèse, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.
* 154 Entretien avec Mama
Thérèse, Ngaoundéré, le 11 Septembre 2020.
* 155 Entretien avec Mama
Thérèse, Ngaoundéré, le 10 Septembre 2020.
* 156 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.
* 157 Entretien avec Djibril,
Ngaoundéré, le 15 Septembre 2020.
* 158 Appareil de cuisson
au charbon de bois pour faire des grillades en plein air
* 159 Entretien avec
Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.
* 160 Entretien avec
Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.
* 161 Entretien avec
Tchamaha, Ngaoundéré, le 17 Août 2020.
* 162 Y. Coppens,
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* 163 Entretien avec
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* 164 Entretien avec
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Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
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Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 167 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 168 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 169 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 170 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 171 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 172 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 173 Entretien avec
Boubakary, Ngaoundéré, le 14 Août 2020.
* 174 Entretien avec
Kouvou, Ngaoundéré, le 18 Septembre 2020.
* 175 Entretien avec
Kouvou, Ngaoundéré, le 18 Septembre 2020.
* 176 Entretien avec
Ahmadou Woundini, le chef service de l'information, de la sensibilisation et de
la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre
2020.
* 177 Entretien avec
Ahmadoun Woundini, le chef service de l'information, de la sensibilisation et
de la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10
Septembre 2020.
* 178
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* 184 Ministère de
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* 185 Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
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* 199 Entretien avec
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* 201 Entretien avec
Fadimatou, Ngaoundéré, le 21 Septembre 2020.
* 202 Entretien avec Atcha
Bouba, Ngaoundéré, le 03 Septembre 2020
* 203 Entretien avec Atcha
Bouba, Ngaoundéré, le 03 Septembre 2020
* 204 Entretien avec Mme
Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du
MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.
* 205 C. Njomgang,
2002, « Économie du bois de feu et environnement au
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l'horizon 2012 ? », Dakar, Sénégal, p.14.
* 206 Entretien avec
Céline, Ngaoundéré, le 28 Septembre 2020.
* 207 Entretien avec
Céline, Ngaoundéré, le 28 Septembre 2020.
* 208 Entretien avec
Céline, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.
* 209 Entretien avec Mme
Boné, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.
* 210 Entretien avec Mme
Boné, Ngaoundéré le 28 Septembre 2020.
* 211 Entretien avec Enock,
Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 212 Entretien avec Mme
Rolly, Ngaoundéré le 29 Septembre 2020.
* 213 Entretien avec Amos,
Ngaoundéré, le 29 Septembre 2020.
* 214 Entretien avec
Djibril, Ngaoundéré, le 30 Septembre 2020.
* 215 Entretien avec Mme
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Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.
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Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.
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Ahmadou Woundini, Chef service de l'information, de sensibilisation et de la
documentation du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 10 Septembre
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MINEPDED/ Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.
* 299 Entretien avec Mme
Matip, Chef de service de la conservation, de la promotion et du monitoring du
MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020
* 300 Décret
n°2011/408 du 09 Décembre 2011 portant organisation du gouvernement
remplace l'ex-MINEP par le MINEPDED.
* 301 J.M. Laveille, 1998,
Droit International de l'environnement, Paris, Ellipses, p.9.
* 302 Article 4,
Alinéa 19 du décret n°2004/320 du 08 D !écembre
2004 portant organisation du gouvernement
* 303 Alinéa 19,
Art.14, du décret précité.
* 304 Actucameroun.com
consulté le 10 Octobre 2020 à 8h 30min.
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* 306 A. Jolivet,
1997, « Atelier foyers améliorés,
Recherche/Développement/Formation/Diffusion » , Rapport
d'activités. Maroua, p.15.
* 307 Entretien avec
Ahmadou Awoundini, Chef de service, de l'information et de la sensibilisation
et de la documentation /MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 09
Septembre 2020.
* 308 Entretien avec Saidou
Sidiki, Délégué Régional du
MINEPDED /Adamaoua, Ngaoundéré, le 05 Octobre 2020.
* 309 Entretien avec le
Délégué Régional des eaux et forêts de la
Région de l'Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre2020.
* 310 Entretien avec le
Délégué Régional des eaux et forêts de la
Région de l'Adamaoua, Ngaoundéré, le 09 Septembre 2020.
* 311
www.initiativesclimat.org consulté le 10 Octobre 2020.
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