3.3.4.2. Impacts sur l'élevage et la pêche
:
La zone du projet regorge de potentialités
énormes en matière d'élevage et de pêche. La
présence des cours d'eau, l'énorme quantité de pluie et
une grande zone de pâturage sont les conditions qui favorise ces
activités. La pèche est une activité très
importante pour les populations des villages situés le long des cours
d'eau. Il s'agit du village de Lollè,
Bananso, et surtout Baloulou souvent
qualifié de « Village des poissons ».
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L'augmentation de la population accroit la demande en
poissons, donc l'accroissement des revenus des pêcheurs.
3.3.4.3. Impacts sur le commerce et l'emploi local
L'afflux de la population dans la zone minière a aussi
des incidences sur le commerce et l'économie locale. Cette croissante
démographique se traduit par une augmentation de la consommation des
produits et de la forte demande des services et des biens. Chaque arrivant
à ses besoins spécifiques. Dans ce cas, nous assistons à
la diversification de l'offre des biens et service mais également
à dynamisation de l'économie de locale. La mine est
installée dans la zone où elle constitue la principale une source
de revenu. Pendant les travaux, l'économie locale est fortement
stimulée par la création d'emplois à la mine et les biens
et services. Attirés par le développement local, beaucoup de
personnes sont détournés des activités de subsistances
vers le commerce. En termes de développement économique,
l'exploitation minière a des retombés substantiels sur
l'économie locale et plus loin sur l'économie nationale. Avec les
salaires environs quelques 66 000 dollars soit 30 millions de circulent chaque
mois dans la commune de Fourou. Les contrats de biens et de services de la
SOMISY avec les fournisseurs locaux augmentent le flux monétaire.
Les retombés économiques indirects sont notoires
surtout lorsque les employés payent leurs loyers ou s'approvisionnent en
nourriture auprès de leurs fournisseurs. D'autres domaines comme le
transport se développent rapidement. D'un autre côté la
population se plaint de la flambée des coûts d'achat.
La clientèle représente toute la population
résidente et toute les couches socioprofessionnelles de la commune. Au
marché de Fourou, les grands acheteurs sont majoritairement
composés des travailleurs de la mine. Ils s'intéressent à
tous les articles notamment les condiments, la viande, poissons, etc. Jadis
moins important, le marché connait depuis l'ouverture de la mine une
grande affluence. Les vendeurs et acheteurs viennent également divers
horizons, d'abord des villages environnants, de Kadiolo, Sikasso et des villes
frontalières de la Côte d'Ivoire.
La forte demande des biens et services, la dynamisation de
l'économie, la monétarisation de la vie donnent lieu à
l'augmentation des prix, donc à la cherté de la vie. Cela a pour
conséquence la réduction du pouvoir d'achat des
communautés et inaccessibilités à certains biens et
services.
Le projet génère des emplois tout le long de son
cycle. Les différentes phases du projet minier créent des emplois
directs et formels (agents d'entretien, de nettoyage, de surveillance,
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d'opérateurs d'usine, des foreurs,). En dehors de ce
cadre plusieurs emplois informels et indirects sont constatés (la
restauration, les prestations de service, l'artisanat, ...
L'installation de la mine occasionne la naissance de nouveaux
types d'emplois dans la commune. Donc l'auto-emploi est favorisée avec
le développement des activités connexes. La main d'oeuvre locale
(ouvriers, artisans, manoeuvre, etc.) bénéficie du renforcement
des capacités techniques à travers des nouveaux arrivants plus
compétents.
Cependant les entreprises minières ont des limites en
termes de créations d'emplois. Mais elles créent beaucoup
d'opportunités pour l'entreprenariat. Pendant la phase d'exploitation,
beaucoup de travaux sont sous-traités tels que le transport des
travailleurs de la mine, la surveillage et le gardiennage des infrastructures,
l'arrosage des voies contre la poussière, etc. Nous assistons alors
à des Groupement d'Intérêt Economique (GIE), d'entreprises
et sociétés de prestations de service.
En effet, à Fourou, le recrutement reste une pomme de
discorde entre la mine et la population locale. Dans l'accord d'implantation la
mine s'est engagée à fournir de l'emploi localement. Les
habitants des 23 villages cités ci-dessus devaient être
prioritaires au moment des recrutements à hauteur de 70% des
travailleurs de la mine. Environ 960 employés sur les 1372 que comptait
la SOMISY en 2014. Mais, alors que la réserve de la main d'oeuvre locale
est immense, la mine continue à procéder à des
recrutements ailleurs. Amadou Dembélé, ancien conseiller de la
maire de Fourou, déclare : « Des cadres véreux de la mine
recrutement sur recommandation, ou leurs parents, d'autres vendent le poste
contre espèces sonnantes et trébuchantes ».
Régulièrement soulevé, le problème de recrutement
n'a jamais été résolu. C'est d'ailleurs la source
principale des fluctuations d'une population à qui la mine avait
été présentée comme une chance de sortie de la
pauvreté. A Fourou, d'où sont extraits tants de richesses, le
chômage continue de hanter les esprits des habitants. Plusieurs jeunes
rencontrés à Tembléni, dans la ville de Fourou et
même à Syama expriment vivement leur désolation. Selon eux,
la stratégie de recrutement au sein de la mine repose sur le copinage.
« D'ailleurs ceux qui y travaillent ne sont guère rassurés.
Ils ne dorment que d'un seul oeil, car à la moindre erreur, vous
êtes virés », indique M. Coulibaly.
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