3.3.4. Impacts de l'exploitation minière sur
l'économie
3.3.4.1. Impacts sur l'agriculture et les terres
agricoles
La mise en oeuvre du projet a généré des
impacts sur les activités de production. Si l'économie communale
se porte mieux c'est grâce à l'agriculture, l'élevage et
l'orpaillage.
Le terroir communal est occupé par les sites des
villages et les champs villageois. La terre appartient
généralement aux différents chefs de tribu, qui la
distribuent entre les familles nucléaires. Les hommes sont les
propriétaires terriens. Les femmes peuvent aussi accéder à
la terre sur demande et cela pour un usage et un temps bien donné
emprunt. Un étranger résidant dans la communauté peut
également y accéder à la terre de culture selon des
critères.
Aujourd'hui, Les enjeux fonciers de l'exploitation
minière à Fourou sont énormes et empreints de litiges
à n'en pas finir. Les agriculteurs se sentent
dépossédés de leurs terres, et considèrent qu'elles
ont été bradées en faveur de la SOMISY.
Dans sa quête d'une nouvelle mine, la SOMISY s'est
heurtée en mai 2014 à la résistance de trois paysans dans
le village de Bananso. De connivence avec les autorités locales, la
préfecture de Kadiolo et la mairie de Fourou la mine se prévaut
d'un permis exclusif d'exploitation d'or et de substances connexes sur une
superficie de 200,6 km2. Il devient difficile de trouver des surfaces
cultivables et de pâturages. Salif Berthé, un éleveur de
Syama ne retient pas son amertume « Tous les jours que Dieu fait, nos
animaux tombent dans les tranchés creusés par la mine ».
Trois paysans, qui disposent chacun d'une dizaine d'hectares dans la zone,
n'ont pas accepté la compensation qui leur était offerte de 200
000 F CFA par
48
hectare (soit 300 euros). Faisant fi des avertissements et
mises en garde tous azimuts, ils ont décidé de continuer à
cultiver leurs champs.
La population de la commune rurale de Fourou est
majoritairement paysanne. Elle pratique une agriculture de subsistance et
quelques cultures commerciales.
Rappelons que la Société des Mines d'or de Syama
installée dans la commune a optée pour l'exploitation à
ciel Ouvert ou Open-Pit (mine principale de Syama, Syama extension Bassoum,
mine Alpha, mine Bananso), les travaux d'exploitations, les usines, les bassins
de rétention d'eau, les locaux de l'administration, le barrage de
débris, les cités occupent éventuellement une grande
superficie.
Aujourd'hui, le total de permis exploités est de 200,6
km2.Cela représente une énorme perte d'espace pour les
agriculteurs de la commune de Fourou. L'installation de la mine
nécessite l'occupation de plusieurs hectares de champ de culture et de
verger. Au terme des activités minières de la SOMISY, environ
plus de 1000 hectares de terres sont déboisés. Ainsi, certains
paysans sont privés de leurs champs et des produits de cueillette. Pour
mener leurs activités agricoles, ces paysans sont obligés de se
déplacer vers d'autres horizons avec l'accord des propriétaires
terriens et de l'administration locale.Le temps d'aménagement de
nouveaux champs et de nouveaux vergers impacte négativement les
productions agricoles de la commune. Pendant cette transition, nous constatons
une réduction du rendement par hectare avant que les nouveaux champs
défrichés ne retrouvent leur capacité de production
normale. Il est nécessaire de signaler que l'installation de ces
nouveaux champs a aussi des impacts sur l'environnement.
En général dans les zones minières du
Mali, tous les bras valides sont tentés d'avoirun emploi à la
mine. Ainsi, l'agriculture perd ses meilleurs bras valides. La majorité
des jeunes de la commune abandonnent donc l'agriculture au profit de la
recherche de l'emploi salarial à la mine.
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