A observer l'environnement socio-politique congolais actuel,
on ne peut
s'empêcher de constater que toutes les couches de la
population congolaise quelles que soient leurs obédiences politiques,
désirent la transparence du processus électoral actuel et ce,
face aux accusations qui étaient portées contre la commission
électorale nationale indépendante. Pour bien scruter ce
désir populaire, il suffit de se
40Loi électorale, art. 36
[39]
reporter par exemple aux différentes marches
pacifiques organisées à Kinshasa par l'opposition politique, pour
une réelle transparence du processus électoral41.
La transparence du processus électoral est donc une
exigence majeure pour des élections libres et apaisées en
République démocratique du Congo. Elle a relevé même
du sens de la justice dans les rapports inter institutionnels et
interpersonnels.
Cette assertion est d'autant plus vraie que le peuple
congolais peut déclarer dans le préambule de la constitution
congolaise, être uni par le destin et l'histoire autour de nobles
idéaux dont notamment celui de la justice42. Pour assurer
la
transparence du processus électoral, il s'avère
impérieux de pouvoir procéder à
l'audit du fichier
électoral par des experts indépendants43.
La Commission électorale nationale indépendante
sur qui des feux des critiques étaient lancés, l'assemblé
douter dans un premier temps de cette évidence car elle déclara
publiquement qu'elle acceptait d'ouvrir l'accès à la banque de
données aux cinq délégués désignés
par l'opposition.
Dans cette section nous avons constaté la
détermination de plus en plus affichée du gouvernement et de la
Commission électorale nationale indépendante (CENI) à
tenir les élections le 23 décembre 2018, conformément au
calendrier électoral. Malgré les divergences de vue sur certains
points importants du processus, tous les partis et regroupements politiques
semblent résolus d'aller aux élections.
Alors que la campagne électorale devait
démarrer, le manque de consensus persistait notamment sur l'utilisation
ou non de la machine à voter et sur la fiabilité du fichier
électoral. Par ailleurs, d'autres compatriotes doutent encore de la
possibilité d'organiser de bonnes élections à la date
indiquée.
Par la suite, cette instance se rétracta étant
donné qu'elle exige a
préalablement l'accord entre l'opposition et la
majorité présidentielle sur les
modalités de cet audit. Face à la réticence
de la majorité présidentielle la quelle
ne croit pas à la nécessité d'un tel audit,
l'opposition est dès lors et actuellement
41 «Le comité laïc de coordination
(CLC) confirme une marche du 31décembre pour la transparence des
élections et non à la machine a voté»,
http://africatime.com.
42 L'injustice est donc vue négativement et
est quelque chose à proscrire Le préambule de la Constitution
congolaise de février 2006 déclare en outre que «
l'injustice avec ses corollaires... sont à l'origine de l'inversion
générale des valeurs et de la ruine du pays ».
43 «Fraude en RDC : ASADHO demande l'audit du
fichier électoral, corneille Nangaa sous pression»,
http://rd-congo.senego.com
[40]
privée de tout accès à la banque des
données de la Commission électorale nationale
indépendante
La réticence de la majorité
présidentielle est bien déconcertante. Pour quelle raison ne
peut-elle pas de l'audit du fichier électoral? Une telle attitude
n'est-elle pas
suspecte? Approche de la Commission électorale
nationale indépendante est
sincèrement étonnante car
tout porte à croire qu'elle ignore ses prérogatives
légales au point de vouloir laisser la question de l'accès
à la banque des données à l'accord des forces politiques.
Un tel accord ne devrait pas être sérieusement regardé
comme un préalable à l'audit du fichier électoral.
Logiquement cette Commission qui d'ailleurs savait reconnu
l'existence des doublons dans ce fichier, devait en accepter l'audit. Qui peut
le plus, peut le moins, dit-on, il suffit dès lors pour cette
institution d'user des prérogatives constitutionnelle et des
prérogatives légales afin qu'il y ait effectivement audit du
fichier électoral, plutôt que de s'enliser dans une sorte de
démission en exigeant que ce soit l'accord politique qui
déclenche cet audit. C'est que la constitution congolaise donne à
cet organisme congolais de droit public, la prérogative d'organiser le
processus électoral, notamment d'assurer la tenue du fichier
électoral et la régularité du processus
électorat44. De même, d'un Point de vue légal,
la loi organique du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de
la Commission électorale nationale indépendante prévoit
que celle-ci a pour mission d'organiser, en toute indépendance,
neutralité et impartialité des scrutins libres,
démocratiques et transparents45.