SECTION II. PROCESSUS ELECTORAL
Le terme « processus électoral »,
désigne ordinairement l'ensemble des opérations
nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il
s'agisse de la confection, des listes électorale, de l'organisation de
la campagne électorales , des différentes formalités
préparatoire au scrutin, de la tenue des bureaux de vote, des
procèdes de votations, de modalité de centralisation et de
décompte des résultats, de la formation des « officiers
électoraux », de l'encadrement de sondages d'opinion ou encore de
l'observation internationale des élections, etc.
Le processus électoral étant une période
marquée par la complexité des événements, il serait
important de le circonscrire. Ainsi, nous allons commencer par définir
les concepts clés et définir les différentes
étapes.
2.1. Les Elections
A la faveur du développement de la démocratie
pluraliste l'élection s'est aujourd'hui imposée à la fois
comme mode d'expression de l'opinion des individus et des groupes d'individus,
comme mode désignation des dirigeants ou des gouvernants par les
dirigés ou les gouvernés ; comme modalité de changement
politique, comme mode de légitimation des gouvernants et du pouvoir
qu'ils exercent, comme mode aristocratique d'accès au pouvoir politique,
comme source de puissance, et comme forme de participation
politique16.
2.1.1. Notion d'élection
Le terme élection signifie, étymologiquement,
l'action d'élire ou de choisir par un vote17.
L'élection peut, la chose choisie, signifier l'expression des individus
ou des groupes d'individus.
C'est la signification qu'elle a lorsqu'après avoir
débattu d'une question, les participants au débat choisissent
l'un des points de vue avancés sur la question débattue. Dans ce
cas, est retenu le point de vue qui recueille les plus de voix
exprimée.
L'élection est considérée aussi comme un
mode de désignation des gouvernants par les gouvernés. Elle peut
être libre ou contraignante, directe ou indirecte et peut se faire selon
les systèmes électoraux variables.
16 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, ,2èmeéd., Africa, Lubumbashi,
1977, p. 193 17Idem
[15]
L'élection est considérée
également comme une des modalités de changement politique. En
effet, par l'élection des individus ou des groupes d'individus qui
étaient au pouvoir, cédant la place à d'autres individus
ou groupes d'individus. Et une fois au pouvoir, ces derniers peuvent mettre en
place de nouvelles institutions politico-administratives, qui correspondent
à leur philosophie politique, à leur idéologie, à
leur programme d'action ou à leur politique et placer à leur
tête des hommes nouveaux pour les animer.
L'élection est considérée
également comme un des modes de légitimation des gouvernants et
du pouvoir politique qu'ils exercent. Les différents
éléments de la population acceptent les gouvernants et le pouvoir
qu'ils exercent sur eux par fois tout simplement parce qu'ils ont
été élus. C'est ainsi, que la plupart de ceux qui font de
coup d'Etats s'arrangent pour se faire élire en vue d'être
accepté par les différents éléments de la
population.
L'élection est considérée aussi comme un
mode aristocratique d'accès au pouvoir. Lorsque les individus ou les
groupes d'individus sont appelés à choisir leurs
représentants-gouvernants, ils choisissent ceux qui paraissent comme les
meilleurs par rapport au reste de la population. Ceux qu'ils choisissent leur
apparaissent meilleurs soit parce qu'ils ont plus d'argent, soit parce qu'ils
sont plus honnêtes, soit qu'ils sont plus intelligents, soit parce qu'ils
sont plus instruits, soit parce qu'ils maitrisent le verbe oral et
écrire plus les autres, c'est-à-dire plus que le reste de la
population.
L'élection est considérée
également comme une des sources de puissance pour les individus, les
groupes d'individus, et les Etats. Du fait d'être élus, des
individus (président de la république, premier ministre) et des
groupes d'individus (ex. gouvernement) donnent des ordres, prennent des
décisions et les font exécuter par d'autres individus ou groupes
d'individus. D'autre part, le fait pour les dirigeants d'un Etat d'être
élus confère à ce dernier plus de considération,
plus de puissance par rapport aux Etats dont les dirigeants sont
autocratiques.
L'élection est considérée
également comme une forme de participation politique entendue comme
l'action par laquelle les membres d'une entité politique
individuellement ou collectivement influant sur son organisation et son
fonctionnement. Les gouvernants participent à la vie politique en
participant à la compétition électorale, en se faisant
élire, et en prenant, dans la gestion des affaires publiques, certaines
mesures et certaines décisions plutôt que d'autres. Les
[16]
gouvernés, de leur côté, participent
à la vie politique en choisissant leurs
représentants-gouvernants, et en influant positivement et
négativement sur le choix des mesures et des décisions que leurs
représentants-gouvernants prennent dans la gestion quotidienne des
affaires publiques.
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