Les difficultés des armées nationales à lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016 |
1.4. CLARIFICATION CONCEPTUELLEDans le cadre de ce travail de recherche, nous nous limiterons à la clarification des termes-clés de notre recherche à savoir : Difficultés, Armée Nationale, Lutte, Terrorisme. 1- DifficultésSelon le Grand Larousse Illustré 2016, une difficulté est le caractère de ce qui est difficile ; chose qui embarrasse ; empêchement ; un obstacle. Dans le cas d'espèce les difficultés ici sont un ensemble d'obstacles que rencontrent les acteurs en charge de la défense des Etats dans la lutte contre cette nouvelle forme de menace qu'est le terrorisme islamiste. Les difficultés peuvent également être comprises ici comme tout empêchement qui réduit l'efficacité de l'action des forces armées dans la lutte contre les mouvements terroristes. 2-Armées NationalesLe terme « Armée » vient du latin « armada ». A l'origine, il signifie l'armement des navires, d'où le nom espagnol armada : flotte, armée de mer. Par analogie et par dérogation, on la désigné, sous le vocable d'armée, l'armée de terre, la marine prenant le nom de flotte de guerre, flotte de commerce, etc. Tout Etat indépendant et souverain, à l'exception de certains au statut particulier (Vatican, Suisse etc.), dispose des Forces Armées. Ainsi, celles-ci sont restées pendant longtemps le symbole premier de la souveraineté. L'armée est un ensemble des forces militaires d'un pays, rassemblées entrainées, structurées de façon à entreprendre des manoeuvres guerrières à caractère offensif (conquête de territoire ennemi) ou défensif. Selon le lexique de science politique, une armée se définit comme étant « l'ensemble des forces militaires d'un Etat destinées à la défense du territoire et à la mobilisation dans les conflits externes (guerres, opérations de maintien de la paix, soutiens à certains régimes alliés...). L'armée peut également être mobilisée dans le cadre des opérations internes de maintien de l'ordre ou de répression, en particulier dans les régimes militaires où la sécurité civile est sous la dépendance des militaires »14(*). Marc Frontier15(*) définit une armée comme un rassemblement de corps de troupe prêt à faire la guerre. Aujourd'hui elle est comprise comme un service public, qui a pour mission d'assurer la protection des intérêts d'un Etat. Dès lors, les armées comme forces de défense en générale, considérées comme force à politique dirigée par le pouvoir civil. Dans cette perspective, un militaire est un membre d'une « armée régulière », c'est-à-dire, instituée officiellement au sein d'un Etat. Dominique Bangoura16(*), toute armée se conçoit comme une organisation d'hommes élaborée conjointement à un système d'armes en vue d'assurer la défense de l'intégrité territoriale, des institutions librement choisies ainsi que la vie et la survie des populations. En général, l'armée participe également à la mise en oeuvre de l'ordre politique, publique : politique étrangère, sécurité intérieure, sécurité civile, santé publique, sauvegarde maritime, protection de l'environnement etc. Dans son sens plus général, le terme « Armée » s'applique aux moyens dont dispose un Etat, un peuple, une collectivité sociale, politique, religieuse ou économique. Ces moyens comprennent des effectifs organisés, hiérarchisés, armés, équipés, administrés et militairement instruits. Leur fin est d'imposer la volonté de l'autorité supérieure par la force ou la menace de son exercice, soit à l'extérieur des territoires mouvants ou fixés, de la collectivité considérée17(*). Dans un sens plus restrictif, le terme d'armée s'applique aussi à une fraction importante de l'ensemble des moyens militaires destinés à la défense, d'une frontière, d'une région, ou à l'exécution d'une mission stratégique sur un théâtre d'opération déterminé. Dans certains pays, l'armée regroupe les forces spécialement ayant pour mission la sécurité intérieure ou la police. Elle comprend alors des forces de gendarmerie ou des forces paramilitaires (garde-frontières, garde-côtes, sapeurs-pompiers...). Les structures de l'armée, son volume et son évolution ont varié au cours des périodes historiques. On distingue plusieurs types d'armées (les armées nationales, les milices, les armées fédérales, les armées permanentes, les armées des mercenaires ou de métier, armée du salut). En clair ces appellations ne s'excluent pas les unes des autres : les mercenaires sont des gens de métier, mais une armée de métier peut être nationale par son recrutement ; une certaine organisation des milices constitue parfois une armée semi-permanente ; (l'armée Suisse au cours des deux guerres mondiales), alors que les armées féodales par nature, ne sont pas permanentes, mais rassemblées occasionnellement, pour de courtes périodes. Le type d'armée qui nous intéresse ici est l' « Armée nationale ». Par la notion d'armée nationale on sous-entend le recrutement des nationaux au niveau national et la participation consciente du peuple à l'égard de l'armée. Le terme : Armée nationale est repris aux temps modernes lorsque le recrutement fait appel aux citoyens d'un même Etat. C'est surtout la révolution française de 1789 qui instaura avec le service militaire obligatoire, la mise en oeuvre des Armées nationales qui connaîtront leur apogée lors des deux grandes guerres18(*). Selon Alain Didier Olinga, considère que l'armée a pour mission première la défense de la patrie contre les atteintes à son indépendance et à sa patrie19(*). Le rôle fondamental d'une armée dans un Etat est de prévenir le corps social de toutes les menaces qui pourraient porter atteintes non-seulement à l'intégrité territoriale et au patrimoine reçu et aussi d'extirper de la nation les menaces susceptibles de porter atteintes à la volonté du vivre ensemble. Toutefois, l'atteinte de ses missions passe par une bonne identification des pesanteurs en termes de vulnérabilités susceptibles de mettre la nation en péril. Dans notre analyse, les armées nationales auront un double sens : celui d'un outil de défense, préparé à la guerre conventionnelle pour la défense des intérêts de l'Etat ; et celui d'un outil de maintien et de sanctuarisation de l'espace national contre tout ennemi extérieur ou intérieur. * 14 Lexique de science politique, Dalloz_2008, p.22. * 15 Marc Frontier, Des armées africaines : comment et pourquoi faire ?, Carin info, Outre-Terre 2/ (n0 11), p. 347-374, consulté le 12 février 2015, URL : www.carin.info/revue-outre-terre-2005-2-page-347.htm * 16 Dominique Bangoura, Etat et sécurité : des idéologies sécuritaires à l'insécurité ou l'incapacité de l'Etat à assurer ses fonctions de défense et de sécurité, in gemdev.org/publications/cahiers/PDF/24/cah_24_Bangoura.PDF, P. 154. * 17 Encyclopaedia universalis, France, S.A, 1988. * 18 Anicet Bolongi Ekoto Nzowu, L'Armée dans la stabilisation politique d'un Etat : cas de la RDC, Université pédagogique nationale, Licence en science politique 2009, https://www.memoireonline.com/.../L-armée-dans-la-stabilisation-politique-d-un-etat-cas-de-la-RDC.htlm * 19 Alain Didier Olinga, « l'armée la construction et la construction de l'unité nationale », In Armée et Nation Ensemble pour Consolider la Paix et le Développement, Yaoundé, mai, 2009. |
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