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Les difficultés des armées nationales à  lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.


par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016
  

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B-UN DEFI TACTIQUE

Comme nous l'avons déjà évoqué plus haut, tout comme la petite guerre (guerre révolutionnaire) le terrorisme fait parti des stratégies irrégulières à l'opposition aux guerres conventionnelles interétatiques. L'on parle alors dans ce sens, de conflits asymétriques ou irréguliers, s'agissant d'un conflit opposant deux acteurs différents non seulement dans leur nature, mais par la dissymétrie de leurs rapports de forces. Et la nature des buts poursuivis et leurs comportements respectifs, dans la conflictualité.

En termes de dividendes stratégiques, ce qui intéresse plus que tout l'acteur terroriste, c'est l'écho, le retentissement médiatique et l'impact psychologique, produit, au-delà de l'ennemi à travers le monde. C'est dans ce sens que les conflits asymétriques d'une manière générale, la lutte antiterroriste d'une manière particulière, inscrits dans la logique du faible au fort, sont des conflits d'affirmation et d'expression.

C'est à la fin du 20èmesiècle que les stratégies alternatives, catégorie à laquelle appartient le terrorisme, cèdent devant la pression de ce qu'Hervé Coutau-Bégarie appelle « la vogue d'offensive », dans le contexte de la course aux armements d'avant la première Grande Guerre. Laquelle est historiquement, comme on le sait, l'apogée et la montée aux extrêmes des conflits hégémoniques qui secouent le vieux continent depuis les Traités de Westphalie de 1648.

Expurgés de la pensée stratégique notamment en France, les stratégies alternatives parviennent tout de même à retenir l'attention des Britanniques. Charles Callwell, qui leur a consacré une étude approfondie, montre que si la supériorité tactique des armées régulières est évidente, celle des acteurs irréguliers l'est tout aussi sur le plan stratégique245(*). Une manière pour lui de dire que, la supériorité des armées nationales, de loin mieux équipées, mieux organisées, mieux formées face à un ennemi insaisissable et particulièrement mobile, tombe sous le coup d'infériorité stratégique qui les rend incapables de s'assurer une victoire décisive pour la réalisation des objectifs politiques.

Cette problématique se pose avec acuité toute particulière au sein des Etats d'Afrique subsaharienne déjà fragilisés par une incurie politique et un déficit capacitaire en matière de projection stratégique et de déploiement opérationnel.

En effet, ces derniers sont demeurés héritiers, sinon continuateurs d'une tutellisation productrice de pesanteurs politiques et stratégiques y endiguant le développement d'une capacité autonome de défense et de sécurisation. Or, ladite capacité autonome est précisément l'indicateur par excellence de l'assomption étatique, appréhendée du point de vue des attributs de la souveraineté.

C'est-à-dire à quelle enseigne le terrorisme de Boko Haram constitue un défi pour l'armée camerounaise, également au-delà de la conceptualisation de la menace qu'il représente au niveau de la capacité logistique et des approches opérationnelles. En effet, il est du moins difficile et hasardeux d'entreprendre pour la mettre en oeuvre une doctrine d'emploi des forces. Ceci, en dehors d'un socle conceptuel qui rend compte de la catégorie stratégique de la menace terroriste, ainsi que, ses mécanismes de reproduction. C'est en fonction de ces derniers que l'on pourrait construire une réponse un peu plus appropriée au niveau tactique.

L'absence d'une objectivation stratégique et précise de la menace terroriste, dans le corpus doctrinal d'emploi des forces armées nationales d'une manière générale, celles du Cameroun d'une manière particulière, explique d'une certaine manière les carences opérationnelles observées dans la conduite des opérations militaires antiterroristes par l'armée camerounaise. Cette situation éprouve également une fois les Etats concernés par le terrorisme confrontés à la perspective de leur intégration au sein des dispositifs mutualisés de la géostratégie du contre terrorisme.

Mais il sera tout de même judicieux de bâtir les pistes pour une modification du concept d'emploi des forces armées camerounaises pour mieux l'adapter à la nature des conflits modernes.

* 245 Charles E. Callwell, Petites Guerres, Paris, ISC-Economica, Bibliothèque stratégique, 1998, p. 77.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci