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Les difficultés des armées nationales à  lutter contre le terrorisme. Cas de l'armée camerounaise.


par Germain GaàƒÂ«tan ABOMO BENGONO
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2016
  

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B-INCAPACITE POUR L'ARMEE AMERICAINE DE REMPORTER LA VICTOIRE DECISIVE FACE AUX TERRORISTES

L'évolution afghane éclaire deux réalités fondamentales de la guerre : toute guerre est marquée par une dérive de ses buts et, le plus souvent une escalade des moyens ; les « fins dans la guerre » influent toujours sur « les fins de la guerre » pour reprendre l'expression si parlante de Clausewitz.

Le président George W. Bush avait annoncé que cette campagne militaire serait longue et difficile bien au-delà de son mandat. Le bilan de cette guerre, sans même évoquer son coût humain suscite un certain trouble. Malgré l'élection de M. Hamid Karzai81(*)le 9 octobre 2004 à la présidence. Les droits humains restent bafoués. Les Talibans poursuivent leurs actions violentes dans le pays et maintenant dans le Pakistan voisin. Nombre de chefs d'Al-Qaïda sont restés introuvables dans le pays, fondus à travers le monde ou abrités dans des zones tribales dans l'Afghanistan82(*), malgré la mort de certains chefs de l'organisation comme, Ali Mohamed adjoint de Ben Laden et responsable financier de l'organisation.

Figure N°2 : Poste de combat en zone montagneuse des soldats américains en Afghanistan.

Source : Le Point.fr

Compte tenu de l'impossibilité des milices afghanes de venir à bout des talibans, les troupes américaines ont pris la tête des opérations de ratissages. Il faut se rappeler des opérations Anaconda (2002) ou Mountain Viper (2003). Il s'agissait d'opérations « de bouclage et de fouille » (« cordon and search ») avec pour but d'éliminer les caches de terroristes et d' « enemy-centric raid stategy » comme le dit le général américain Barno. Malgré cela les résultats restent limités. Car, ce modèle (le modèle américain) est limité par un grand défaut de sensibilisation culturelle et politique, voire, par la supériorité technologique. Les bombardements aériens américains soulèvent des questions sensibles (on se rappelle du bombardement d'une fête de mariage en Oruzgan en juillet 2002) avec des couts politiques considérables. Les forces armées américaines suscitent crainte et hostilité dans la population. Elles sont perçues comme des forces d'occupation. Les populations à l'origine neutre, voire, favorables aux américains, se sont progressivement détournées. En effet, les troupes américaines on été accueillies en libératrices en 2001 par une partie de la population afghane opposée au gouvernement taliban. Quelques années plus tard, elles sont de plus en plus considérées comme des forces étrangères d'occupation. L'action des talibans réorganisés depuis leur sanctuaire au Pakistan est de plus en plus audacieuse et efficace.

Dans une guerre, si le centre de gravité de l'adversaire se situe au-delà des limites politiques que l'on s'est fixées, il est inutile de faire la guerre. Car, il sera impossible de la gagner. Le centre de gravité des talibans se situe dans les zones tribales pakistanaises. En effet, c'est de cette zone de refuge qu'ils tirent leur capacité de résistance. Impossible donc pour les américains d'y mettre militairement bon ordre. Cette cible se situe au-delà des limites politiques qu'ils se sont fixées, ne serait-ce que de simples raisons de logistique militaire.

C'est avec son adversaire que l'on fait la paix. Par contre, la conférence de Bonn, en décembre 2001, a n'on pas été une conférence de la réconciliation, mais la conférence des vainqueurs. Elle a, de fait, rejeté les talibans. Jusqu'à nos jours ce conflit n'en fini pas. Une accumulation de bonnes tactiques ne fera jamais une bonne stratégie. Un problème politique au premier chef ne peut être résolu que par une solution politique. Citant les officiers U.S, le New York Times regrettait « la déconnexion entre les efforts intenses des petites unités et les évolutions stratégiques ».

Dans la contre-insurrection, gagner, c'est contrôler l'espace. On connait les ratios. En dessous du ratio de 20 personnels de sécurité pour 1000 locaux, il est tout à fait improbable de l'emporter. Or en Afghanistan ce ratio n'a pas été atteint par l'armée américaine.

La situation actuelle en Afghanistan est une spirale d'échecs ; échec militaire doublé d'un échec humanitaire. Les troupes afghanes formées par l'armée américaine et les forces de l'ISAF sont infiltrées des talibans. Ceux-ci espionnent, informent, sabotent les opérations et vont jusqu'à ouvrir le feu et tuer les soldats de la coalition. Ceci non seulement sur le champ de bataille, mais à l'intérieur même de leurs bases militaires. Les forces américaines ne peuvent plus donc faire confiance dans les hommes qu'ils forment et qui combattent à leurs côtés. Au total, 323 soldats de l'OTAN, pour la plupart les soldats américains, ont été tués en Afghanistan dans la seule année 201283(*). L'Afghanistan apparait donc pour le moment plus que fragilisée. La vraie question est de savoir, combien de temps la force afghane, va résister aux talibans une fois les troupes étrangères partis ? Pour compléter notre analyse sur la lutte contre le terrorisme en Afghanistan, il sera question d'analyser l'action de l'armée française dans le théâtre afghan.

* 81 De nationalité américaine.

* 82 Walzer Michael, De la guerre ou le terrorisme, Bayard, Paris, 2004, p. 70.

* 83 French people daily, « un soldat de l'OTAN tué dans le Sud de l'Afghanistan », 4 septembre 2012.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery