WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intégration sous-régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC.


par Serge Guy BILOA
IPD-AC - Master en science de programmation du développement et intégration régional 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION CHAPITRE 3

Ce chapitre nous a permis de présenter le cadre théorique du modèle de gravité nous avons abordé dans un premier temps l'analyse générale du modèle de gravité, l'importance des spécifications dans le modèle de gravité et les différentes applications du modèle de gravité. Dans un second temps nous avons abordés les justifications théoriques des variables retenues à savoir (les coûts de transport, la distance, le PIB, la diversification, la qualité des institutions et la situation sécuritaire. Nous retenons que le modèle de gravité est une estimation du commerce entre deux pays, tirant sa particularité dans les variables qu'il prend en compte. Nous retenons également que notre modèle prendra en compte plusieurs variables aussi bien quantitatives que qualitatives. Ainsi, il convient de faire le point sur les sources de données, l'échantillonnage, et l'estimation proprement dite.

58

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

CHAPITRE 4 : CONCEPTUALISATION ET ESTIMATION DU MODELE DE

GRAVITE.

INTRODUCTION CHAPITRE 4

La littérature empirique consacrée à l'estimation économétrique des politiques commerciales de restriction, en l'occurrence les barrières qui limitent le développement du commerce intra-CEMAC, a pris une dimension considérable. Les premiers travaux empiriques cherchaient plutôt à mieux évaluer le rôle des barrières non tarifaires dans la croissance ou la productivité et à valider des fondements théoriques qui pouvaient contribuer à la performance des modèles économétriques (Sachs & Warner, 1995).

Ainsi, nous nous appuyons sur le modèle gravitationnel, qui est sans doute l'un des standards de la modélisation des déterminants des échanges commerciaux, pour calculer les coûts de commerce et pour estimer le rôle des barrières non tarifaires dans le commerce euro-méditerranéen. A travers de nombreuses contributions théoriques et empiriques, le modèle gravitationnel a été largement diffusé. Contrairement aux équations d'importations, les équations gravitationnelles permettent d'introduire aisément les mesures de protection commerciale.

SECTION I : FORMULATION DE L'EQUATION DE BASE ET ESTIMATION

I-1- Equation gravitationnelle de base et variables explicatives

Les modèles de gravité ont été d'abord déduits intuitivement pour analyser les flux d'échanges bilatéraux entre pays. Actuellement, ses applications aux volumes commerciaux font sans doute partie des relations empiriques les plus stables et les plus robustes en économie (Deardorff, 1995). Selon ces modèles, le commerce bilatéral est considéré comme une fonction linéaire de la puissance économique des pays, de leur richesse et de la proximité géographique. Elles peuvent être modélisées sous différentes formes et ont pour principale caractéristique d'expliquer le volume du commerce bilatéral et non sa composition (De Melo, 2003). En s'inspirant de la méthodologie d'Anderson & Van Wincoop (2003, 2004), nous estimons une équation gravitationnelle qui introduit les importations du Cameroun (M) en provenance d'un pays de la CEMAC (y) pour le bien (i) a une date (t).

Sous sa forme la plus basique, Le modèle gravitationnel s'appuie sur l'équation gravitationnelle inclut les variables explicatives qui tiennent compte des variables standards du modèle gravitationnel à savoir : les PIB, et la distance géographique.

59

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

? Le Produit Intérieur Brute.

Le P113 a plusieurs fois été utilisé dans des modèles économétriques visant à expliquer le commerce. C'est notamment le cas des modèles de gravité dans lesquels elle est même considérée comme une variable de base. En effet, selon la théorie du modèle de gravité, les échanges commerciaux entre les pays sont proportionnels à leurs P113. Le P113 mesure à taille économique de pays, reflète la demande et la croissance potentielle des deux marchés d'échanges. Selon le rapport annuel de la Statistiques du commerce mondial de l'OMC (2012), La période récente montre que la relation entre le P113 et les flux commerciaux fonctionne dans les deux sens et évoluent de concert: Une croissance plus forte du P113 mondial est associée à une croissance encore plus forte du commerce international. On suppose qu'une hausse du P113 du pays importateur s'accompagne d'un effet de richesse lui permettant d'accroître sa demande d'importation. Parallèlement, La hausse du P113 du pays exportateur se traduira par une augmentation de sa richesse et de sa compétitivité. Ainsi, le volume des importations du Cameroun en provenance de ces partenaires de la CEMAC dépend de la taille économique de ces derniers. Puis qu'un P113 important dans un pays exportateur indique un haut niveau de production, donc un niveau d'exportations élevé, le P113 dans notre étude va nous permettre de vérifier si les pays partenaires du Cameroun créent suffisant de valeur ajoutée permettant des exportations. Nous nous attendons à une influence positive et significative du P113 du pays exportateur.

Graphique : Evolution des pays de la CEMAC de 2010 à 2015 en « $ US courants ».

4E+10 3E+10 2E+10 1E+10

0

 

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Cameroun Congo, République du Gabon Guinée équatoriale République centrafricaine Tchad

Source : Par l'auteur, à partir des données de la base de données du CNUCED.

? La distance.

La distance figure comme un déterminant essentiel des flux des échanges, en tant que proxy des coûts du commerce. La théorie suppose que la distance puisse augmenter les coûts liés au transport, les infrastructures, l'assurance, les frais de stock (délais d'expédition)... ; elle est

60

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

donc considérée à juste titre comme un facteur limitatif des échanges. Ainsi, plus les pays sont éloignés géographiquement, plus le commerce entre eux devient onéreux. De nos jours, sa structure théorique n'est plus à mettre en cause puisque le modèle le plus directement lié à l'équation de gravité est le modèle de concurrence monopolistique avec coûts de transport. La distance joue un rôle non négligeable sur le volume des échanges, particulièrement pour les échanges des denrées périssables (Emlinger, & Jacquet, 2008). Ainsi, la distance géographique joue un rôle important dans les différentes études empiriques sur le commerce et particulièrement dans le modèle de gravité (Baldwin et Taglioni, 2006; De Groot et al, 2004) est généralement mesurée entre les capitales des deux pays partenaires. Plus la distance entre les partenaires est élevée, plus les coûts de transports seront élevés. Dans notre étude, les données relatives à la distance proviennent du Centre d'Etudes Prospectives et d'Informations Internationales (CEPII).

Tableau N°5: Distance entre le Cameroun et les pays de la CEMAC.

PAYS

R.C.A.

Congo

G.E.

Tchad

Gabon

CEMAC.

Cameroun

790.412

990.0672

301.903

1001.256

990.0675

895.83422

Source : donnée du CEP!!.

Ainsi, notre équation gravitationnelle de base se présent comme suit : Mizt = á0 + á1PIBit + á2Dzi+ ?izt (équation 1) Avec

? Mizt représente la valeur d'importations du Cameroun z avec i, représentant le
pays de provenance à la date t. la valeur d'importations prend la valeur zéro lorsqu'il n'existe pas de flux commerciaux entre les deux partenaires. Notre estimateur économétrique peut prendre en compte la problématique des flux nuls (observations nulles dues à l'absence des échanges).

? Dzi représente la distance.

? PIBzt et PIBit représente respectivement le PIB du Cameroun à la date t et le

PIB du pays d'importation à la date t.

? ?izt est le terme d'erreur.

En linéarisant l'équation (1) par application du logarithme, nous pouvons ramener nos valeurs à une même échelle. Ceci a l'avantage de corriger les problèmes d'élasticité des coefficients. Nous avons l'équation 2 suivante :

22 Obtenu en faisant la moyenne de toutes les distances.

61

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ ?izt

? L'indice de performance logistique.

La performance logistique d'un pays traduit la capacité de ce pays à faciliter les flux de marchandises entre les pays. Ainsi, une variable « IPLx» qualifiée comme un indicateur représentant le niveau de la performance logistique dans d'un pays, capture l'impact de l'efficience logistique sur les flux des échanges commerciaux. Cette l'impact peut être traduit par l'interaction de facteurs multiples tels que l'efficacité du réseau de transport, la facilité de l'organisation des expéditions, l'efficacité des processus de dédouanement, la performance logistique, le système de transport existant, la qualité des services d'infrastructures, la capacité de suivi et de traçabilité des consignations et la fréquence avec laquelle les expéditions arrivent au destinataire dans les délais prévus. L'IPL est une moyenne pondérée de ces variables, il varie entre 1 (pour une performance faible) et 5 (élevée). Source : Banque Mondial.

Dans le cadre de la performance logistique, le Cameroun a mis sur pied depuis 2011, les contrats de performances, qui sont un outil de facilitation des opérations de passage portuaire et de dédouanement des marchandises.

Nous aurions l'équation 3 suivante :

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ á3ln IPLzt + á4ln IPLit + ?izt

? La gouvernance

La gouvernance influence fortement sur les activités économiques en général et sur le commerce en particulier. La qualité des institutions a tendance à influer sur le volume des échanges générés par la libéralisation commerciale, avec des conséquences implicites sur le plan du bien- être et de la croissance induits par cette même libéralisation. Les institutions nationales contribuent pour beaucoup au succès des réformes commerciales. La qualité des institutions et la qualité de la gouvernance jouent un rôle important dans la création du commerce. Car elle a un impact important sur la croissance durable et le développement économique et couvre six aspects à savoir : le caractère démocratique des institutions politiques, qui évalue dans quelle mesure les citoyens sont en mesure de participer au choix de leur gouvernement, la stabilité politique et l'absence de violence et de terrorisme, l'efficacité des pouvoirs publics (du gouvernement), la qualité et le poids de la règlementation, la primauté du droit, et enfin la lutte contre la corruption. Kaufman & al.

62

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

(2010). Les donnée sur les variables « Indgouv » sont proviennent de la base de données de la Worldwide Governance Indicators (WGI).

Tableau N°6: Indicateurs de la gouvernance des pays de la CEMAC.

 

2010

2012

2013

2014

2015

2016

CAMEROUN

-0.91

0.92

-0.95

-0.94

-0.94

-0.94

RCA

-1.30

-1.24

-1.33

-1.55

-1.70

-1.61

TCHAD

-1.37

-1.29

-1.27

-1.25

-1.31

-1.24

CONGO

-1.03

-1.03

-1.08

-1.06

-1.0

-1.00

GE

-1.24

-1.24

-1.26

-1.29

-1.41

-1.36

GABON

-0.54

-0.52

-0.52

-0.53

-0.55

-0.61

CEMAC

-1.03

-1.063

-0.73

-1.1218

-1.059

-0.99

Source : Données de la Banque mondiale Nous aurions l'équation 4 suivante :

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ á3ln IPLzt + á4ln IPLit +á5ln INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + ?izt

? La langue.

La variable langue commune « langx» est une variable muette qui prend la valeur « 1 » si un langage commun est parlé par au moins 9% de la population dans chacun des pays partenaire et « 0 » autrement. Cette variable marque l'existence d'un langage commun entre au moins 9% de la population dans chaque pays des deux partenaires. La langue commune est un facteur de facilitation des échanges, elle est introduite afin d'évaluer indirectement l'impact des diasporas et leur rôle dans les échanges commerciaux. En effet, la langue est un facteur déterminant du commerce dans la littérature économique. La variable langue commune a été introduite dans le modèle de gravité par Frankel et Rose (2002) et Melitz(2008). Ces auteurs ont démontré le rôle important joué par la proximité linguistique dans les modèles de gravité. A ce titre on s'attend également à un signe positif. Source : CEPII.

Nous aurions l'équation 5 suivante :

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ á3ln IPLzt + á4ln IPLit +á5ln INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 ln LANGzi + ?izt

63

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

? La diversification économique

L'une des caractéristiques du commerce intra régional en Afrique réside dans la faible diversification des structures de production qui conduit souvent à la non complémentarité et à la similitude des productions nationales. La diversification économique est un processus dynamique qui consiste à étendre la gamme de marchandises et services produits dans une économie pour une consommation et une utilisation locale ou en vue de l'exportation (CEA/BSR- AC, 2010). Or les économies de la CEMAC sont loin de cette réalité avec une fort domination des produits agricoles et miniers. Koffi Ehoussou (2005) en analysant les potentialités d'échanges commerciaux, sur la base d'indices de diversification, s'est rendu que les indices entre les pays africains sont faibles traduisant une faible probabilité de réussite de la mise en oeuvre des accords commerciaux bilatéraux. La diversification économique n'est donc pas une barrière tarifaires et non tarifaires mais elle est déterminante dans le développement des échanges d'où son utilisation dans notre travail sous la dénomination « DIV ». Helpman & Krugman (1985) mentionnent que les différences des tailles de l'économique indiquent les différences de la capacité des pays partenaires à produire des biens différenciés (l'absence des différenciations des produits). Autrement, la similarité des pays en termes de taille de marché est susceptible d'améliorer la demande des produits différenciés. Dans notre étude, nous prendrons donc en compte l'indice de diversification du pays d'origine.

Graphique : indice de diversification économique des pays de la CEMAC entre 2010 et 2015.

0,9

0,85

0,8

0,75

0,7

0,65

 

2010 2011 2012 2013 2014 2015

RCA CONGO GABON G.E. TCHAD CEMAC

Source : Par l'auteur, à partir des données du CNUCED. Nous aurions l'équation 6 suivante :

64

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi+ á3ln IPLzt + á4ln IPLit +á5lnINDGUOVzt + á6lnINDGUOVit + á7 lnLANGzi + á8DIVzt + + á9DIVit + ?izt

? L'enclavement

La variable enclavement permet d'estimer l'effet sur les échanges des pays qui n'ont pas une ouverture sur la mer. Il est important de tenir compte de l'enclavement géographique car deux des pays de la sous-région sont dans cette situation d'enclavement. La prise de cette variable dans notre travail, nous permet de vérifier si la situation de l'enclavement de ces deux pays a favorisé le commerce avec Cameroun. Si après examen empirique, il ressort que la variable indicatrice de l'enclavement n'est pas significative, quel que soit son signe, alors nous serons amenés à supposer que le réseau de transport et de communication régional est « efficient et adéquat » .Nous aurions l'équation 7 et finale suivante :

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi + á3lnIPLzt + á4ln IPLit +á5lnINDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 ln LANGzi + á8lnDIVzt + á9lnDIVit + á9Enclavzi +?izt

? Les indices des OTC et des mesures SPS.

Au vu de tout ce qui a été dit sur les facteurs qui limitent le développement du commerce intra-CEMAC. Les barrières les plus appliquées portent sur les « OTC » et les mesures « SPS ». La source la plus complète de données sur les barrières non tarifaires a été établie par la CNUCED dans le cadre du TRAINS. Les données de la base TRAINS ne reflétant la réalité des barrières non tarifaires appliquées par le Cameroun dans son commerce. Alors nous avons pu grâce aux informations collecter auprès de l'agence de normalisation et de la douane camerounaise répertorier l'ensemble des règlementations techniques, qui sont les principales barrières non tarifaires. Ainsi, cette variable est dans notre modèle une variable muette qui prend la valeur « 1 » si un produit fait l'objet d'une quelconque forme de prescription technique ou « 0 » au cas contraire. Nous introduisons un indice noté « j » représentant un produit importé par le Cameroun en provenance de « i ». Nous aurions l'équation 5 et finale suivante :

lnMizt = á0 + á1lnPIBit +á2lnDzi + á3lnIPLzt + á4ln IPLit +á5ln INDGUOVzt + á6ln INDGUOVit + á7 LANGzi + á8lnDIVzt + á9lnDIVit + á10 Enclavzi + á11OTCzjt + á12SPSzjt +?ijzt.

Dans l'implémentation de notre équation, nous allons ramener notre panel à deux dimensions en couplant les produits-partenaires car un produit en provenance d'un partenaire précis peut faire l'objet d'une barrière non tarifaire et les autres pays pas.

65

Rédigé et présenter par Serge Guy BILOA

Intégration sous régionale et développement du commerce entre les états membres de la zone CEMAC

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon