CHAPITRE
PREMIER :GENERALITES SUR LA RECHERCHE
Introduction
Dans la partie qui va suivre, nous allons passer en revue la
littérature sur la recherche scientifique. Il s'agira de définir
les différents concepts, de comprendre le processus de recherche et les
termes qui y sont liés.
Nous allons essayer de distinguer tous ces concepts
clés dans l'ordre et dégager la solution
privilégiée.
I.I. DEFINITION DES CONCEPTS
1. LA SCIENCE
De tous les sens de l'homme, la vue est le plus remarquable.
Quand l'homme ouvre les yeux pour la première fois, au matin de la
création, à en croire la Sainte Bible, il contemple la nature et
nomme tout ce qui passe devant ses yeux émerveilleux(LA BIBLE,
Genèse 2 :7-23).
Par le canal de ses yeux, la perception de la nature et de
l'environnement émerveille le corps entier mais crée en
même temps de la curiosité, le besoin de connaître le
pourquoi et le comment des choses. L'homme comprend très vite,
grâce à l'intelligence dont il est pourvu, que derrière
toute cette façade mirobolante se cache une structure beaucoup plus
complexe, une organisation harmonieuse qu'il ne peut percevoir directement. La
première connaissance qu'a l'être humain, c'est donc la
connaissance intuitive par les sens. Celle-ci est
innée.
L'homme ignorant dans un premier temps comment
procéder, se met d'abord à la méthode par essai
et l'apprentissage par l'expérience. Cela conduit parfois
à des drames : avant de connaitre l'usage du feu par exemple,
combien de fois l'homme s'est-il brûlé ? bien plus, la
connaissance issue de l'expérience ne se limite la plupart du temps
qu'à la description du phénomène et non à une
véritable explication de celui-ci.
C'est ainsi que l'homme commence à faire des efforts
intellectuels pour répertorier et inventorier les connaissances à
sa disposition et qui avaient déjà fait leur preuve. Nous sommes
à l'antiquité et le premier peuple à véritablement
faire la science pour la première fois (THUND'OLELA,
2015-2016), c'est le peuple égyptien. Ce peuple dont la
brillante civilisation a influencer la plupart des civilisations
postérieures si pas toutes, aura développé jusqu'à
un certain niveau les branches comme les Mathématiques, la
Médecine, la Géographie et l'Astronomie.
La curiosité et le raisonnement humains, poussent
celui-ci à creuser d'abord superficiellement, ensuite ; de plus en
plus profondément les faits, à la recherche d'explications et des
réponses à ses questions. C'est la naissance de la science.
Celle-ci a pour principale activité : la recherche ou
l'étude approfondie. Il ne s'agit pas d'une démarche aventureuse
menée à l'aveuglette, ni d'une simple fouille dans le tas des
faits et des phénomènes de la nature,...mais plutôt une
procédure, un processus méthodique.
L'être humain développe des activités
inhérentes à trois domaines
d'activités (Tshund'olela) :
- Le domaine cognitif : relatif à
tout ce qui est connaissance, savoir. On parle des activités
cognitives.
- Le domaine psychomoteur ou de
l'action : relatif au savoir-faire. On parle des activités
psychomotrices.
- Le domaine socio-affectif ou affectif :
relatif au savoir-être. On parle des activités affectives
ou socio-affectives.
La science est du domaine cognitif. Ainsi, les
activités scientifiques, notamment la recherche ; font partie des
activités cognitives.
Notons cependant, que tous les trois domaines cités
précédemment sont liés et s'influencent mutuellement.
1.1. Définition :
Etymologiquement, le terme science provient du latin
scientia « connaissance », de
scire « savoir ».
Ensemble de connaissances ayant un objet
déterminé et reconnu, et une méthode propre; domaine du
savoir (opposé à art.).C'est l'ensemble de
connaissances, d'études d'une valeur universelle,
caractérisées par un objet et une méthode
déterminés, et fondées sur des relations objectives
vérifiables(Le Grand Robert de la langue française
2.0, 2005).
1.2. Fonction :
La science est une activité cognitive de l'être
humain qui vise la connaissance. Connaitre c'est :
Ø Décrire,
c'est-à-dire présenter fidèlement les
éléments constitutifs d'un objet, mais aussi les
caractères de l'objet ou ses éléments.
Ø Expliquer,
c'est-à-dire déterminer ce qui est à la base. Eclairer le
déterminant (facteur) et aussi le conditionnant (ce qui influence) et
enfin, le déterminé.
Ø Prédire,
c'est-à-dire dire à l'avance le
caractèredéterminant et le conditionnant.
Ø Prescrire,
c'est-à-dire recommander, dire à l'avance ce qui pourrait
arriver.
A ce niveau, il ne faut pas confondre la prédiction
(science) et la prophétie (religion). La première se base sur la
prévisibilité des évènements (probabilité),
la vérifiabilité (démarche) et fait des recommandations
(conclusion) alors que la seconde est fondée sur la certitude absolue
(la foi), la non-vérifiabilité et l'espérance (puisque la
foi est une ferme assurance des choses qu'on ne voit pas).
1.3. Mission :
Elle vise six activités principales :
§ Le modèle descriptif (description),
§ Le modèle explicatif (explication),
§ Le modèle prédictif
(prédiction),
§ Le modèle prescriptif (prescription),
§ Le modèle interrogatif (interrogation),
§ Le modèle formulatif (formulation).
Elle recherche ce qui est vrai et efficace, en partant de ce
qui est faux et inefficace. La connaissance ordinaire part d'abord de ce qui
est utile dans l'immédiat.
La science classique n'avait que deux
critères : la vérité et la fausseté.
La science contemporaine a ajouté à la
vérité et la fausseté, l'efficacité et
l'inefficacité.
La science se fonde sur l'étude d'autant qu'il
n'y a pas véritablement de connaissance en science sans étude.
Celle-ci en effet, est plus sûre et plus efficace par
rapport aux autres moyens existants comme la révélation, le
hasard ou l'expérience. La connaissance n'est pas seulement
nécessaire mais est absolument indispensable si pas vitale parfois.
Notons enfin, qu'on peut distinguer deux sortes des
connaissances :
La connaissance rationnelle, basée sur la
raison et la réflexion. Elle est dite indirecte car elle passe par la
raison et non par le sens.
La connaissance irrationnelle, connaissance directe
passant par les sens. Elle est sentimentale.
1.4. Champ d'application ou
matière :
La science a pour objet d'étude la
réalité. Il s'agit de la réalité sociale
ou naturelle. Par conséquent, tout ce qui est irréel ne fait pas
partie de la science.
Nous ne parlons pas à ce niveau de la
réalité brute mais de ce qu'on appelle
`phénomène', c'est l'image que se fait notre esprit de
la réalité sociale ou naturelle, un fait que va vérifier
l'expérimentation.
Pour être un objet d'étude scientifique, un
phénomène doit répondre à un certain nombre des
critères :
La pertinence scientifique : il doit être
en mesure d'apporter quelque chose de nouveau en matière de
connaissance. On peut trouver une solution avec des moyens disponibles.
Le phénomène doit être
problématisable : on doit pouvoir être en mesure de
poser un problème précis sur le phénomène.
1.5. Objectifs :
La science vise la production des connaissances. La
connaissance est le résultat de l'étude scientifique. On entend
donc que les connaissances soient acquises, produites et
communiquées ; elles doivent constituées un tout
cohérent.
Les connaissances scientifiques sont des connaissances
rationnelles (fruits de la raison), des connaissances
sélectionnées dans le tas, des connaissances méthodiques
(obtenues par des méthodes purement scientifiques), des connaissances
critiques (dont on a et on peut vérifier la véracité par
des instruments scientifiques). Ces connaissances sont contestables,
réfutables, objectives, impartiales (en connaissance des causes),
analytiques (descriptives et explicatives), intelligibles
(compréhensibles), perfectibles (susceptible d'être
améliorer ou perfectionner car, en science rien n'est parfait),
universelles, renouvelables, communicables, vraies (exactes) et efficaces.
On peut enfin dire que les connaissances que produit la
science, sont synthétiques c'est-à-dire
réductibles et sont des réponses aux questions posées.
Etant donné qu'analyser ne signifie pas
détailleret synthétiser ne signifie pas non
plus résumer. Résumer, dans son essence revient à
conclure.
1.6. Méthode :
La science recours à une manière
méthodique. La méthode est une voie à suivre, une
façon d'organiser, une manière d'agir, une façon de
procéder afin d'atteindre un objectif. On peut résumer cette
définition en trois points :
1/ Une manière de procéder
2/ Des étapes successives
3/ Des points de vue à considérer
La méthode est définie en fonction des approches
ou points de vue. Elle est descriptive et communicable de façon
systématique. Ce sont donc des lois, des règles et des principes
qui déterminent la manière de procéder.
Les lois sont des normes à
respecter, elles sont de ce fait générales. Par exemple, dire que
l'informatique c'est une science est une loi car ceci est un fait bien
établi et connu.
Les règlessont aussi des
normes mais sont beaucoup plus particulières que les lois. Par
exemple : l'informatique doit respecter les exigences scientifiques.
Renvoi à une particularité et non une règle
générale à toutes les branches.
Les principes sont des
vérités générales évidentes,
vérifiées par l'expérience. Ce sont en fait des formules
généralement courtes. Par exemple : l'informatique doit
procéder par des méthodes scientifiques.
Donc, par la méthode, on est amenés à
trouver :
- La manière d'interroger
- La manière de décrire
- La manière d'expliquer
- La manière de prédire
- La manière de formuler
1.7. Nature :
La science est une activité scientifique
différente des activités ordinaires (expérience,
tâtonnement).
1.8. Utilité :
La science est un instrument de compréhension du monde,
mais surtout, il s'agit du moyen le plus sûr, le plus rapide, le moins
risqué, le plus efficace pour l'obtention des résultats.
L'esprit scientifique est un ensemble des caractères
fondé sur les caractères de la science. Il est
caractérisé par la curiosité scientifique.
1.9. Classification :
Il existe plusieurs classifications des sciences. Sans pour
autant entrer dans les détails, ni être exhaustifs ; nous
revenons sur les principales (TSHUND'OLELA, Op.cit.):
1.9.1. PREMIERE CATEGORISATION
A ce niveau, on distingue les sciences dites empiriques de
celles dites formelles.
Les sciences empiriques sont des sciences des
phénomènes concrets, sensibles ; ceux qui concernent la
réalité qu'on peut saisir par les sens. Exemple : la
sociologie.
Les sciences formelles (abstraites) sont des sciences
des phénomènes abstraits. Ex : les mathématiques.
Il faut noter cependant qu'on préfère parler des
sciences empiri-formelles et des sciences formelo-empiriques
étant donné que même si chaque science ne privilégie
qu'une dimension à la fois, elle n'exclut pas pour autant l'autre.
1.9.2. DEUXIEME CATEGORISATION
Elle distingue de son côté :
Les sciences positives : sciences des faits
concrets. Par exemple : la Chimie.
Les sciences normatives : sciences des faits
abstraits. Par exemple : l'informatique.
1.9.3. TROISIEME CATEGORISATION
Elle se base sur l'observation et l'expérimentation et
distingue :
Les sciences qui se fondent sur des faits concrets
établis grâce à l'observation. C'est l'examen fait
sur un objet dans le contexte de son milieu.
Les sciences se fondant sur l'examen fait sur un objet sortis
de son milieu naturel.
1.9.4. QUATRIEME CATEGORISATION
On distingue :
Les sciences sectorielles sont celles qui
développent une seule dimension des phénomènes. Par
exemple : la sociologie ou encore l'économie.
Les sciences multisectorielles qui s'étendent
sur plusieurs dimensions des phénomènes. On peut citer comme
exemple l'informatique, les mathématiques, etc.
1.9.5. CINQUIEME CATEGORISATION
C'est la classification classique et est de loin la plus
répandue. Elle distingue :
Les sciences appliquées : comme nous
l'avons déjà dit, elles visent à appliquer les
connaissances pour résoudre des problèmes pratiques. Par exemple
les biotechnologies.
Les sciences fondamentales : elles visent
l'acquisition des connaissances théoriques. On parle aussi parfois des
sciences pures ou dures. On peut donner comme exemple la
topologie générale en mathématique.
1.9.6. SIXIEME CATEGORISATION
Elle répertorie aussi deux catégories :
Les sciences monothéiques : elles
cherchent à connaitre les lois, les normes, les règles. Elles
sont plus prescriptives.
Les sciences idiographiques : elles cherchent
à connaitre les particularités, elles sont moins
prédictives et plus efficaces.
On retiendra que pratiquement toutes ces classifications
soulèvent des points qui s'avèrent communs partout.
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