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Analyse des effets du développement technologique sur la croissance économique d'Haà¯ti de 1989 à  2019


par Christopher PIERRE
Université Notre-Dame D'Haïti (UNDH-FSESP)- Haitian Education and Leadership Program (HELP) - Licence en Sciences Économiques 2017
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le présent travail de fin d'études avait pour objectif d'analyser les effets du développement technologique sur la croissance économique en Haïti suivant la théorie de croissance de Robert SOLOW (1956) et celle de Joseph A. Schumpeter (1942) de l'innovation. Cette étude, venant insérer dans les archives économiques, fournit des explications complètes tirées de l'analyse faite à partir des résultats des différents tests statistiques et économétriques effectués sur les séries : Abonnement à la téléphonie fixe, Abonnement à la téléphonie mobile, utilisateurs de l'Internet, investissements faits dans le secteur des TIC, le PIB réel et le capital humain.

L'analyse, dans son ensemble, révèle que le facteur de la technologie agit positivement sur la croissance économique à un point de pourcentage de 0.41, une estimation jugée peu élevée au reste des facteurs de l'économie suivant le modèle de type Cobb-Douglas testé via les logiciels R et Eviews 8.0. De même, elle explique qu'une augmentation du taux de croissance des investissements de 1 % entraine une augmentation du taux de croissance du PIB de 0,02, une relation estimée statistiquement non significative à moins de 5 % au seuil critique de l'étude et une augmentation de 1% des abonnés à la téléphonie mobile engendre une augmentation significative de 0.03% sur le PIB réel en dépit de la faible concurrence du secteur de téléphonie mobile Haïtienne.

En s'accentuant sur la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) couramment utilisée dans l'analyse des modèles à régressions linéaires multiples, nous avons étudié le phénomène sur une période d'une trentaine d'années allant de 1989 à 2019. De cette méthode découle diverse autres à savoir la méthode statistique avec laquelle nous avons traité les données pour expliquer leur tendance; méthodes économétriques en vertu desquelles de nombreux tests ont été effectués dans l'objectif de pouvoir estimer le modèle économique construit à partir de l'étude réalisée par Gilbert CETTE, Jacques MAIRESSE et Yusuf KOCOGLU en 2001 expliquant les effets de la diffusion des technologies de l'information et de communication sur la croissance économique en France pendant une longue période de 1980-2000.

Outre ces méthodes choisies, les résultats du test de la spécification du modèle présentés dans le présent travail sont donc complets au seuil de 5% de degré de significativité, c'est-à-dire

que le modèle a pris en compte toutes les variables pertinentes qui devraient intervenir dans l'explication de la variable dépendante qui est le PIB réel.

Nous avons également découvert que contrairement à l'abonnement à la téléphonie mobile, l'utilisateur de l'internet n'agit pas positivement sur la croissance économique du pays.

Nos résultats sont contraires par rapport à ceux de Gilbert CETTE, Jacques MAIRESSE et Yusuf KOCOGLU qui, eux aussi avaient suivi la démarche de Robert SOLOW et celle de Joseph A. Schumpeter pour étudier l'impact de la technologie sur la croissance économique. Ils ont eu un point de pourcentage non seulement positif mais aussi très significatif pour la croissance économique en France évalué à 0.69.

Les trois hypothèses conductrices de notre analyse ont été vérifiées et confirmées au moyen des tests économétriques et discussion abordées sur l'ensemble des résultats trouvés. Puisque dans un premier temps, nous avons trouvé que la technologie agit positivement sur la croissance économique haïtienne; en second lieu, le facteur de la technologie explique celui de la croissance peu significativement à un pourcentage n'égalant pas ou ne dépassant pas 50% ; en dernier lieu, les investissements faits dans le secteur de la technologie de l'information et de communication n'ont pas eu un effet significatif comme toutes les autres variables du modèle économique construit dans ce travail de recherche.

Les limites du présent travail se tiennent au fait qu'il n'arrive pas à prendre en compte la valeur de la productivité globale des facteurs (PGF) en raison du fait que les bases de données consultées ne produisent pas de chiffres pour cette variable ainsi que pour la R&D qui est un facteur essentiel pour l'innovation et la création. De plus, l'étude du phénomène pourrait être étendue sur une période plus longue s'il n'y avait pas eu de contrainte au niveau des disponibilités des données.

Tout compte fait, beaucoup de ceux qui ont produit des rapports basés sur l'apport éminent de la technologie à la croissance économique, par leurs écrits, ont attiré l'attention de la communauté scientifique seulement vers les pays émergents, ce qui fait qu'en réalité que certaines des hypothèses expliquant que la technologie soit un facteur clé pour la croissance économique font l'objet de graves critiques pour ce qui concerne les pays pauvres où les conditions d'avoir une forte croissance ne sont donc pas réunies. Haïti étant un pays qui utilise la

technologie dans certaines activités économiques reste le pays le plus pauvre de la région de l'Amérique Latine et des Caraïbes et parmi les pays les plus pauvres du monde. De ce fait, tout semble à rectifier que la technologie, étant présente dans l'économie d'un pays pauvre est loin d'être suffisante pour booster sa croissance si son utilisation n'a été faite que pour avoir un effet non seulement positif mais très significatif sur la croissance par sa capacité facilitatrice de production rapide. Puisque dans le processus structurel de production d'un pays, couramment synthétisé par le produit intérieur brut (PIB), il est à rappeler que deux grands aspects sont essentiels à mentionner : la quantité de moyens qui peuvent être mobilisés dans la production, et l'efficacité avec laquelle ils sont mis au travail (le facteur du capital humain). En effet, si les activités économiques des pays émergents consistent donc essentiellement à combiner des facteurs de production, soit le capital physique (machinerie, équipements et bâtiments), le travail humain et les ressources naturelles pour produire des biens et des services destinés à satisfaire des besoins, il parait logique que la technologie dans son ensemble n'ait cet effet de positivité et de significativité sur la croissance économique de cespays30.

Suivant cette logique, Les pouvoirs publics devront certes prévoir dans leurs plans de relance des mesures pour protéger leurs systèmes d'innovation, mais ils devraient également profiter de cette occasion pour mener à bien des réformes. Les politiques de la science, de la technologie et de l'innovation (STI), en particulier, devraient servir un programme de transformation systémique plus ambitieux favorisant une transition encadrée vers un avenir plus durable, équitable et résilient.

Les technologies dont le présent travail de recherche fait mention sont donc celles qui ont transformé de nombreuses activités de production et qui ont contribué de manière significative à l'augmentation du taux de croissance dans de nombreux pays qui les utilisent à bon escient. La simple observation des faits nous montre que les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont celles qui ont évolué le plus rapidement depuis un quart de siècle environ et qui ont le plus contribué à changer la nature de l'activité productive, de même que la consommation des ménages. En effet, en se basant sur les observations précédentes et sur les résultats de notre travail, nous voudrions formuler les quatre (4) propositions qui suivent aux institutions publiques et privées:

30Pays de l'OCDE

1. La première consiste à numériser toutes les activités du gouvernement. Ceci servira dans un premier temps à contrôler la majorité des activités économiques lancées clandestinement puisqu'une bonne partie du produit de l'intérieur brut du pays est échappée au contrôle de l'État (le secteur informel occupe près de 56.4%31 du PIB) mais dans un second temps permettra d'avoir un cadre réglementaire solide garantit la concurrence entre opérateurs, fournit des prix d'accès plus faible, pour les abonnés, protège les données à caractère personnel des entreprises et des particuliers, qui cherchent à les utiliser de manière imprévue et surveille les pratiques du secteur des affaires dans le secteur desTIC;

2. La deuxième consiste à investir le plus que possible dans le secteur des TIC au moyen des institutions légalement reconnues dans le but de d'encourager la recherche et l'innovation (fabriquer des machines facilitant une production plus rapide et plus proportionnée) et dans le capital humain puisqu'aucun de ces facteurs ne peut être utile pour la croissance économique sans avoir des professionnels capable de les utiliser à bon escient et aisément et étant donné que la téléphonie mobile contribue significativement dans la croissance économique, il convient d'encourager la création d'entreprise dans ce secteur par la recherche et le développement afin de diversifier les produits et augmenter les apports de cette variable au modèle32;

3. La troisième consiste à élargir l'accès aux services de télécommunications dans les zones éloignées, dans les écoles (primaires, secondaires et universitaires), dans le domaine de la santé, dans le domaine de l'agriculture, dans le domaine de sécurité nationale et autres[...];

4. La toute dernière consiste à investir dans la recherche et le développement (R&D) afin de pouvoir soigner l'efficacité des TIC en Haïti dans tous les domaines, agrandir la productivité globale des facteurs (PGF) dans les industries deproductions.

31Roseman ASPILAIRE, l'économie informelle en Haïti : un impact contracyclique sur le PIB, 2014.

32C'est-à-dire faciliter la croissance économique.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand