5.3.2. Analyse
descriptive desdonnées
Tout travail de recherche scientifique nécessite un
niveau d'observation ou de connaissance23 en rapport au
phénomène étudié. C'est pourquoi, dans ce travail
de recherche, nous avons recouru à la statistique descriptive en vue
d'observer, tester (étude de la stationnarité des
variables24, étude de la normalité25, test
de Shapiro-Wilk26, étude de la causalité de
Granger via le logiciel statistique R et le logiciel
économétrique Eviews 8.0.) et analyser la tendance du
niveau de développement technologique et du produit intérieur
brut réel qui sont toutes de variables27 de nature
synchrones28 pendant les périodes d'études de 1989
jusqu'à 2019. Même s'il est assez compliqué de
définir la meilleure description possible du phénomène
étudié, dans le cadre des statistiques descriptives, il s'agira
de fournir toute information disponible sous forme d'un tableau sur les
variables en moins de chiffres et de mots possibles c'est à dire la
description et interprétation statistique de la répartition de
ses mesures à savoir : Minimum, 1er quartile, moyenne,
médiane, 3eme quartile, maximum, écart-type, variance
et coefficient devariation.
En effet, avant de faire une étude plus approfondie des
données, nous avons construit un tableau descriptif de manière
à voir comment se présentent les variables à savoir :
L'abonnement à la téléphonie fixe (ATF pour 100 hab.),
l'abonnement à la téléphonie mobile (ATM pour 100 hab.),
l'utilisateur d'Internet (UI par 100 hab.), investissement dans le secteur des
TIC (ITIC), le capital humain et le produit intérieur brut réel
(PIB) en Haïti, pour la période qui s'étend de 1989 à
2019. L'utilisateur de l'Internet est exprimé par centaine d'habitant,
les abonnements à la
23Les théories ou les formules qui les
relient.
24 Pour Regis Bourbonnais, une série
chronologique est stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni
saisonnalité.
25 L'étude de la normalité des variables
est une étape préliminaire à la réalisation de tout
test statistique en établissant la compatibilité des
distributions avant de procéder à autrestests.
26 Le test de Shapiro-Wilk est un test
utilisé pour vérifier la normalité d'une distribution
ayant n<=50 observations. Ce test est basé sur la statistique W
pouvant être interprétée comme étant le coefficient
de détermination liant la série des quantiles
générées à partir de la loi normale et les
quantiles empiriques obtenus à partir des données. Plus W est
élevée, plus la distribution est compatible avec la loi normale
Les hypothèses du test sont : H0 : La distribution observée suit
une loi normale, H1 : La distribution observée ne suit pas une loi
normale. Si « p-value » est inférieure au seuil de 5%, alors
on rejette H0. Sinon, on accepteH0.
27Les données de ces séries sont
exportées vers le logiciel statistique Microsoft Excel 2016.
28 Une variable est dite synchrone quand il s'agit
d'une variable qui peut être observée plusieurs fois à
plusieurs dates
téléphonie fixe et mobile en pourcentage de la
population, investissement aux secteurs des TIC en dollar us et produit
intérieur brut réel (volume) en dollarus.
Tableau 4:Résumé
statistique des variables
Paramètres
|
UI
|
ATF
|
ATM
|
CH
|
ITIC
|
PIB réel
|
Minimum
|
0
|
0.05250937
|
0
|
1.319
|
0
|
7, 824, 375,016
|
1er Quartile
|
0.01161306
|
0.49139722
|
0
|
1.4335
|
6.95705
|
9, 646, 163,073
|
Médiane
|
5.40126191
|
0.65769397
|
4.421318
|
1.538
|
20.12214
|
10, 122,590710
|
Moyenne
|
6.311211
|
0.7463392
|
22.8005
|
1.5306
|
19.98639
|
10, 910,263,680
|
Ecart-type
|
8.393471
|
0.4729209
|
26.95921
|
0.1558
|
14.81096
|
1, 853,348,134
|
3èmeQuartile
|
9.4
|
1.01066705
|
49.500453
|
1.619
|
30.89359
|
12,413,505,051
|
Maximum
|
32.54327
|
1.605173
|
68.84361
|
1.737
|
48.83811
|
14,262,565,848
|
Coeff. Variation
|
1.32993
|
0.6336541
|
1.182396
|
0.6543
|
0.7410523
|
0.169872
|
Observation
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
Source : Traité via le logiciel R. par l'auteur
à partir du jeu de données de l'étude.
Légende : UI : utilisateur d'Internet - ATF :
abonnement à la téléphonie fixe - ATM : abonnement
à la téléphonie mobile - ITIC : investissement aux TIC -
CH : Capital Humain- PIB : produit de l'intérieur brut
réel.
En ce qui a trait aux utilisateurs de l'Internet, le tableau 2
résumant les données statistiques, révèle qu'au
cours de la période 1989-2019, pour chaque centaine d'habitants vivants
sur le territoire national, il y en a en moyenne 6 utilisateurs soit 6%
utilisateurs contre 94% non-usages. On constate qu'il y a un très grand
écart entre la valeur minimale d'utilisateur d'Internet et sa valeur
maximale. En effet, la valeur minimale de personnes utilisant de l'Internet est
de 0 par centaine d'habitants enregistrée de 1989 à 1995. En
revanche, le nombre d'utilisateur maximal est de 32.54 par centaine d'habitants
enregistrée en 2019. Ce qui revient à dire que pour chaque
centaine d'habitants, il y a au maximum 32 qui utilisent de l'Internet. Pour
chaque tranche d'utilisateurs, 25% d'eux sont au plus égales à
0.011 par centaine d'habitants. Ces valeurs sont comprises entre la
période 1997-1998. De plus, 75% des données du nombre
d'utilisateurs sont égales à 9.4 par centaine d'habitants
correspondant à la période 2011-2012. De 1989 à 2019, les
données, avec un coefficient de variation de 1.32 en valeur absolue,
expriment une forte variation d'utilisateur d'Internet autour de sa moyenne,
une proportion qui empêche d'avoir en conséquence une
éventuelle prévision de l'évolution des utilisateurs
à cause du fait qu'elle dépasse l'intervalle de confiance de
[0,1].
Pour la variable du nombre d'abonnement à la
téléphonie fixe, sur les trente et une années
d'observation, une quantité moyenne de 0.74 pour cent d'habitants a
été recensée avec une valeur minimale de 0.05 pour cent de
la population enregistrée en 2006 où d'autres structures
(Digicel) oeuvrant dans la téléphonie ont commencé
à pénétrer le marché avec d'autres offres de
services (Téléphonie Mobile) moins couteux et une valeur maximale
de 1.6 pour cent d'habitants entre 1994-1995. Tenant compte d'une section du
pourcentage de la population abonnée à la
téléphonie fixe, le tableau des résultats statistiques
nous indique que 25% des observations sont inférieurs ou égal
à 0.49 située entre 2002 à 2003 et 75% de cette même
section accuse une valeur supérieure ou égale à 1.01 pour
cent de la population située entre 2001 à 2002. Comparativement
aux utilisateurs de l'Internet, le coefficient de variation des abonnés
à la téléphonie fixe est moins volatil en raison du fait
que sa valeur respecte l'intervalle de confiance pour une proportion de0.63.
Le nombre des abonnés à la
téléphonie mobile accuse, en moyenne, une valeur de 22.80 pour
cent de la population comprise entre 2006 à 2007. Cette variable accuse
une valeur minimale de 0 pour cent abonné durant 9 années
consécutives (1989-1997) et une valeur maximale de 68.84 pour cent de la
population enregistrée en 2013. Tenant compte de son premier quartile,
25% des abonnés est inférieur ou égal à zéro
pour cent de la population faisant usage des téléphones mobiles
pendant près de 9 années consécutives car cette
technologie n'avait pas encore été intégrée le
marché et 75% des abonnés est supérieur ou égal
à 49.50 pour cent de la population située entre 2011 à
2012. Le coefficient de variation des abonnés à la
téléphonie mobile est de 1.18 laquelle valeur empêchant une
éventuelle prévision sur la tendance des donnés dans
letemps.
Après avoir terminé au traitement des
données de la variable des investissements faits dans le secteur des
TIC, le montant moyen investi dans ce secteur est de 19.98 dollars us
enregistré en 2003, une moyenne estimée faiblement significative
comparativement aux investissements que les pays de l'OCDE ont faits dans le
secteur des TIC. Cette variable accuse, d'une part, une valeur minimale de
zéro dollar us durant les périodes de fortes troubles politiques,
sociales et économiques en Haïti de 1992 à 1994 et d'autre
part, une valeur maximale de 48.83 dollars us pour l'année 2005. Ce qui
voudrait dire que de 1989 à 2019, le secteur des TIC, en dépit
des changements opérés, n'a su trouver l'assistance qu'il fallait
pour pouvoir servir
commeunmoteurclédudéveloppementéconomique.Enétudiantsesquartiles,noustrouvons
que 25% du montant total investi est inférieur ou
égal à 6.95 dollars us entre 1997 à 1998 et 75% du montant
total investit est supérieur ou égal à 30.89 dollars us
entre 2007 et 2008. Toutefois, son coefficient de variation de 0.7410523 autour
de sa moyenne n'est pas volatile tenant compte de l'intervalle de confiance.
D'après le tableau 2, le montant moyen du PIB
réel durant les trente et une années d'observation est de
10,910,263,680 dollars us avec une valeur minimum de 7,824375,016 dollars us en
1993, et une valeur maximum de 14,262,565,848 dollars us en 2018. Il convient
aussi de noter que 25% du PIB réel est inférieur ou égale
à 9, 646, 163,073 dollars us. Ce chiffre traduit le fait que 75% du
montant du PIB réel de la période a été
supérieur ou égale à 12, 413, 505,051 dollars us. Son
coefficient de variation autour de la moyenne de 0.16 permet une
éventuelle prévision dans le temps puisqu'elle reste dans
l'intervalle de confiance 0 à1.
|