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De l'avoir pour la valorisation de l'être. essai de compréhension de l'être et l'avoir chez Gabriel Marcel


par Ange TEZANGI AZAKALA
Université Saint-Augustin de Kinshasa - Grade en philosophie 2020
  

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I.2.2. L'Avoir

Le terme « Avoir » dans une vision simple renvoie intuitivement au verbe auxiliaire des temps composés. Dans sa généralité, et d'autant plus qu'il sert davantage : « il peut désigner une possession (« j'ai une voiture »), un affect (« j'ai de l'amour pour lui »), une représentation (« j'ai une idée »), une sensation (« j'ai froid »), un désir (« j'ai faim »), une propriété («  le triangle a trois côtés ») »11(*). Bref, toute relation : intériorisée ou intériorisée, entre un individu et ce qui n'est pas lui, ou qui n'en est qu'une partie. Si j'ai un corps par exemple, c'est que je ne suis pas que mon corps. Sur ce, l'avoir s'oppose à l'être, et le suppose.

Au fond, ce terme renferme une entrée en possession de quelque chose ou une manière d'être ou encore représentationen soi d'un aspect. Par cette compréhension, nous y ressentons une certaine réciprocitémettant en interaction un sujet et un objet. C'est ainsi qu'on peut dire avec forte considération que « l'avoir se rapporte aux choses, et les choses sont constantes et scriptables. Etre se rapporte à l'expérience, et l'expérience humaine est en principe non descriptible12(*). De ce point de vue, Gabriel Marcel élucide cette notion de l'avoir qui s'applique bel et bien aux choses tout en considérant son corps comme son avoir d'une manière axiologique. Dans la mesure où l'avoir est simplement ce qu'on a, ce qu'on possède et qui, en réalité est différent de soi. C'est ce qu'il exprime en affirmant que « ce qu'on a, ce sont les choses(ou ce qui peut êtreassimilé à des choses et dans la mesureprécise où cette assimilation est possible) »13(*). Ici se pose la question du problème et du mystère.

I.2.3. LA DISTINCTION PROBLEME ET MYSTERE

Gabriel Marcel présente une nette distinction entre un problème et un méta-problème qu'il nomme autrement mystère. En général, nous pensons qu'un problème est de l'ordre objectif, matériel ou physique, tandis qu'un méta-problème semble bien être de l'ordre spirituel ou de l'être. Appliquer donc à des méta-problèmes les techniques propres aux problèmes s'avère vain. En d'autres termes, là où il y a problème, le sujet travaille sur des données placées devant lui. Celles-ci lui sont extérieures et sans relation quelconque avec sa nature. En ce sens, le problème est de même ordre que la technique, que l'avoir, puisque le sujet n'est occupé que des objectifs placés devant lui. Les cernant, il les intellectualise et les définit en vue d'une éventuelle connaissance de leur nature ou configuration. Ce qui n'est pas le cas dans le méta-problème. Bref, le problème est de l'ordre ordinaire que l'on peut édulcorer. C'est-à-dire une chose qui se trouve placée devant moi.

De ce point de vue, on est, en fait, loin du plan extérieur sujet-objet, car les questions portent moins sur la chose devant soi, que sur la nature de l'être même de l'homme en tant que corps-sujet qui est censé cerner par la chose. Le statut ontologique du questionnant est donc mis en cause et vient en premier. En ce sens, le mystère est de l'ordre de l'être, c'est-à-dire de l'ordre extraordinaire ou superficiel. Notons toutefois que mystère ne veut pas dire inconnaissable, car un certain repère demeure néanmoins possible. Il est en réalité, « un problème qui empiète sur ses propres données, qui les envahit et se dépasse par là même comme problème »14(*).

A voir de plus près, il est une chose qui se trouve à cheval de cette distinction problème-mystère : le corps humain. En d'autres termes, le corps humainprésente une double nature. Il semble d'abordêtre comme un problème puisque, en effet, une étude objective sur lui, est possible. En second lieu, il paraîtêtre aussi de l'ordre de l'être en ce sens qu'il échappe à toute prisetechnique et dépassemême la connaissance qui veut l'étudier. A notre avis, ce qui est certain, le corps est moins un problème qu'un mystère. Bien qu'il soit un mystère, il n'est pas pour cela inconnaissable. Intéressons-nous maintenant à la relationéventuelle de coexistence du corps-sujet comme avoir-être. Peut-on se demander : l'avoir est-il la condition de possibilité de l'être ou l'inverse ?

* 11 A. COMTE-SPONVILLE, Dictionnaire philosophique, Paris, PUF, 4e éd., 2013, p. 112.

* 12 Cf. E. FROMM, Avoir ou Etre ? Un choix dont dépend l'avenir de l'homme, Paris, Robert Laffont, 1978, p. 107.

* 13 G. MARCEL, Etre et Avoir, op.cit., p. 225.

* 14 G. MARCEL, Etre et avoir, op.cit., p. 250.

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