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De l'avoir pour la valorisation de l'être. essai de compréhension de l'être et l'avoir chez Gabriel Marcel


par Ange TEZANGI AZAKALA
Université Saint-Augustin de Kinshasa - Grade en philosophie 2020
  

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CHAPITRE I : PHENOMENOLOGIE DE L'ETRE ET DE L'AVOIR

I.0. INTRODUCTION

La phénoménologie de l'Etre et de l'Avoir dans leur mouvance ou dans leur rapport, sont deux réalités existentielles liées à l'essence même de l'être humain.L'être et l'avoir relèvent d'une importance capitale dans la dynamique de connaissance de l'homme. De ce fait, on ne peut cerner l'homme dans son existence sans toutefois se référer à certaines propriétés fondamentales qui mettent en jeu l'Etre et l'Avoir. De ce point de vue, Gabriel Marcel place l'être dans l'ordre ontologique considéré comme mystère, puis l'avoir, dans l'ordre de possession considéré comme problème.

Par ailleurs, il préconise que ces deux modes d'existence sont indissociables dans la mesure où on ne peut que parler de l'homme si et seulement si celui-cia ces deux réalités en lui.Elles luipermettenten effet de pouvoir mieux se réaliser car l'être doit nécessairement avoir pour exister. Dans ce sens, l'avoir en premier lieu n'est pas un danger pour l'être, mais son accompagnateur authentique ou éternel. La fidélité de leur mariage ou la cohabitation harmonieuse dans leur mode existentiel est inévitable. C'est en cela que se justifie cet adage populaire qui soutient que« celui qui n'a rien n'est rien ». Autrement dit, il faut avoir pour exister et cette exigence paraît catégorique aujourd'hui pour l'êtrese trouvant jeté dans le monde. La simple preuve est lefait que l'homme est reconnu et identifié dans le monde parce qu'étant tributaire d'un corps.Celui-ci est ce qui constitue sa représentation effective dans le monde,mais pas totalement,puisqu'il estaussi doté de certaines facultés essentielles telles que: l'esprit, l'intelligence, la sagesse,etc. Il a aussi d'autres attributionsnécessairescomme la maison, la famille etc. C'est l'ensemble de ces propriétés qui fontque l'homme soitappeléhomme, c'est ce qui le valorise.

En effet, toute la philosophie marcellienne explique l'être de l'homme partant de sa vie concrète ou réelle. C'est pourquoi ce présent chapitre se veut une présentation phénoménologique de l'avoir et de l'être dans leur mouvance afin de prouver leur relation incontournable. Pour atteindre notre but, notre devoir portera sur laphénoménologiede l'avoir et de l'êtredans le mode existential. Il s'agira d'abord pour nous de comprendre et ensuite d'établir la distinction de l'être et l'avoir, du mystère du problème, et enfin, de montrer la coexistence possible de l'être et de l'avoir.

I.1. APPREHENSION MARCELIENNE DE LA PHENOMENOLOGIE

La phénoménologie est un domaine bien vaste en philosophie à tel point que d'un auteur à un autre, on rencontre diverses appréhensions de la question. Concernant Gabriel Marcel, que peut-on retenir de lui à propos de la phénoménologie ?

De prime abord, Gabriel Marcel conçoit la phénoménologie comme une science ou encore, la théorie de l'apparence. Ensuite, il va plus loin en précisant que la phénoménologie est un inventaire de la conscience comme milieu de l'univers. De ce fait, la phénoménologie pourrait en plus être considérée comme l'inverse de la physique sans pour autant êtreréduite à une métaphysique, encore moins à une morale. En clair,la phénoménologie est une démarche partant de l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes pour essayer d'extraire les dispositions essentielles de ladite expérience ainsi que l'essence de ce dont on a fait expérience.Mais par quelle méthodologie faut-il y arriver ?

Nous avons tantôt dit que Gabriel Marcelconçoit la phénoménologie comme une science. Il en va de soi qu'il y applique une certaine méthodologie afin de mieux analyser cette science. Pour ce faire, il restreint son champ d'analyse en ne considérant que le point essentiel de la phénoménologie. Faire cependant une telle restriction est bien loin de la description phénoménologique. Il le précise comme suit :« Je tiens à prévenir que cette analyse ne sera pas une réduction. Elle montrera que nous sommes au contraire en présence d'une donnée opaque, que nous ne pouvons peut-être même pas investir complètement »3(*). Mais, poursuit-il, « la reconnaître d'un irréductible constitue déjà sur le plan philosophique une démarche extrêmement importante et qui peut même transformer en quelque manière la conscience qui l'effectue »4(*). La phénoménologie de Marcel essaye en effet de saisir l'expérience avant même qu'elle soit objectivée, afin de la transmuer en pensée sans la dénaturer par un traitement scientiste. Elle ne porte pas sur des étatspsychologiques ou mentaux, mais beaucoup plus sur les modes fondamentaux de la vie personnelle ou sur la concrétude de l'homme, sur les aspirations, les exigences et les contenus implicites qu'il faut faireémerger, affleurer à la lumière de la réflexion. L'expérience, c'est donc la vie normale, la plus quotidienne, la vie humaine considérée dans ses expressions les plus humbles et les plus ingénues.

Au regard de ce qui précède, précisons que la phénoménologiede G. Marcel diffère de celle deEdmundHusserl en ce sens qu'elle ne consiste pas à une simple réduction des faits.Elle essaye de se situer d'emblée au niveau d'une expérience où le psychique et le corps propre viendraient se donner. Tandis que chez Husserl, il faut faire la réductiontranscendantale, qui seule enseigne ce que signifie Ego, et ensuite le mêler au monde. Chez Gabriel Marcel, la phénoménologie est une reconnaissance aussi lucide que possible d'unirréductible ou mieux, de la « situation existentielle qui est mienne et au sein de laquelle je me fais moi »5(*). Il ne s'agit donc pas du subjectivisme où le sujet est isolé ou de l'objectivation où l'homme est objectivé. La situation métaphysique fondamentale qui « me fait moi » n'est pas une donnée simple.Cela exige une distinction de l'être et de l'avoir dans leur mode de vie.

* 3 G. MARCEL, Etre et Avoir, Paris, Aubier-Montaigne, 1935, p. 227.

* 4Ibid.

* 5 R. TROISFONTAINES, De l'existence à l'être, Paris, Louvain-Nauwelaerts, 1968, p. 2010.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault