2.5. LES US ET COUTUMES
Parlant des habitudes et usages traditionnels retrouvés
dans le village Bametchetcha. Nous avons entre autre le mariage, la mort, le
mode vestimentaire, les danses traditionnels et les interdits.
2.5.1. Le Mariage
Il se déroule en trois phases entre deux familles:
- La demande de la main : la famille de
l'homme va à la rencontre de celle de la femme après un
rendez-vous sollicité. Le chef de famille du prétendant ouvre le
débat en donnant les raisons de sa venue dans la famille de la fille
sollicitée. Au cas où il est favorable, le père de cette
dernière lui fait une liste des membres de la famille à
rencontrer et des différents
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présents à remettre à chacun d'eux. C'est
en quelque sorte une estimation du prix de la main de la fille qu'il doit
obtenir. On dit alors qu'on « toque à la porte ».
- La phase d'observation (fiançailles)
: les deux familles se séparent et commence le temps d'observation
mutuelle.
- La dot : Également appelée
mariage coutumier, la dot se passe lorsqu'on s'accorde sur les principes du
mariage. La famille de l'homme donne à cette occasion à titre
symbolique deux tines d'huile de palme et une chèvre. Le fiancé
ayant ainsi respecté toutes les clauses du contrat auprès de sa
futur belle-famille, peut prendre pour femme et célébré
à l'Etat civil ou à l'église selon leur convenance.
NB : nous n'avons pas eu la chance
d'assister à des tels évènements.
Précision : Une fois la dot remise
à la famille de la fille, le divorce sur le plan traditionnel ne peut
plus avoir lieu car c'est une coutume qui s'oriente dans un sens dont on ne
saurait la rembourser.
2.5.2. L'accouchement
Selon la tradition Bametchétcha, après
l'accouchement du premier enfant, le cordon ombilical est enterré au
pied d'un bananier dans la concession de son grand-père paternel.
NB : nous n'avons reçu les
informations justifiant cette pratique rituelle
.
2.5.3. La Mort
La mort est la cessation de manière définitive
de toutes les fonctions physiologiques et biologique d'un être vivant.
C'est un moment de tristesse pour les personnes endeuillées. Dans le
village Bametchetcha une série de pratiques est mise en oeuvre afin de
soutenir, de consoler et de protéger la famille du défunt mais
aussi afin d'accompagner la dépouille jusqu'à sa dernière
demeure. La mort est perçue comme une rafale de malédiction qui
s'abat sans prévenir sur une famille dans le village Bametchetcha.
Lorsqu'un notable décède, il est enterré
immédiatement le même jour dans la stricte intimité, chants
et lamentations sont totalement interdites et l'annonce de son
décès est faite exclusivement par le Chef. On attache une
chèvre à l'entrée de sa maison avant de le faire. Si c'est
le Chef Supérieur qui décède, on bat un fou de la place
pour l'éloigner du village question de chasser le deuil. Pour les autres
cas de décès c'est le rituel ordinaire. Après avoir
reçu une dernière toilette (lavé et
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habillé), le défunt est introduit dans un
cercueil avec pour seule partie visible la tête. Les membres de la
famille, ami(e)s, et population du village vont lui rendre un dernier hommage
et il sera ensuite mis sous terre à deux mètres de profondeur. La
famille, pour des raisons qui lui sont propres, peut garder le corps à
la morgue pendant une certaine durée avant l'enterrement. Après
l'enterrement, on plante sur la tombe du défunt, un l'arbre de paix. Cet
acte permet d'empêcher que le départ du défunt ne trouble
ses enfants.
Planche 10: photo des tombes
Tombe carrelé à côté de maison Tombe
sous l'arbre
Source : travaux des
étudiants de l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion,
cliché de SOUPENE Aymard Amour
Précisions : Lamentations, cris,
pleurs, accompagnent le défunt à sa dernière demeure. Le
défunt est enterré devant sa maison, afin que son souvenir au
passage reste toujours gravé dans la mémoire des proches et amis
certaines personnes sont enterré derrière ou dans la maison. Ceux
qui n'ont pas de maisons sont enterrés dans les champs, le
cimetière n'existant pas à Bametchetcha.
? Funérailles
Les funérailles ne sont organisées au même
titre pour tout le monde. Les funérailles du chef et de grands notables
sont différentes de ceux des populations. Lors de celles-ci, chaque
membre de la famille du défunt intègre le cercle fait sur la
place du deuil avec de la nourriture (plantain, viande, bière) en
générale. Après chaque deuil on détache le Corbeil
contenu de la viande et plantain bien préparé et avec un casier
de bière Généralement, c'est à cette occasion que
le successeur est présenté selon le testament légué
à un des proches. Toutefois certaines personnes profitent de ce moment
aussi mouvementé des étrangers venant
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de part et d'autre pour l'assistance, pour faire leurs
expositions au ventes des différents produits : quel soit agricole et
artisanat.
Planche 11: Photo de
funérailles
Famille de la défunte Belles filles
Source : travaux des
étudiants de l'IPD-AC7UF-EM, 51ème promotion,
cliché de SOUPENE Aymard ? Le veuvage
Les rites de veuvage s'entendent comme l'ensemble des
pratiques coutumières, fondées sur la croyance en
l'efficacité de leurs effets, que le conjoint survivant doit observer
pendant une certaine durée pour témoigner de son amour envers le
partenaire défunt, surmonter la douleur de la séparation et
affronter la nouvelle vie dans un processus de resocialisation communautaire.
Les rites de veuvage dans le groupement Batié, qu'il s'agisse de l'homme
ou de la femme dureront entre 1 et 9 jours selon le rang coutumier et les jours
consacrés ou interdits. Toutefois, la veuve ou le veuf peut demander
à ce que cette durée soit réduite en raison de sa
convenance personnelle, de sa santé ou sa situation professionnelle. Les
rites commencent dès l'annonce du deuil au conjoint survivant. Le
conjoint à qui on annonce le deuil n'est plus tenu de déchirer
ses habits pour manifester sa douleur. Une déchirure symbolique d'une
partie au choix de son vêtement peut être faite selon sa
volonté. Le « KOUOP » (collier rénal porté par
la femme qui symbolise son union avec son mari. Autrefois en perles de valeur,
le« KOUOP » est aujourd'hui symbolisé par un tissu ou tout
autre objet pouvant servir de collier rénal), est coupé par un(e)
doyen(e) de la famille puis attaché autour de l'index gauche du conjoint
pour symboliser la rupture du lien conjugal. Le rite du « KOUOP » se
fait dans la stricte intimité de la veuve ou du veuf. Tout rite qui se
pratique en public ou face à des personnes non sollicitées par
l'intéressé(e) est interdit. Cette
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séance est suivie par le « KHENG PFOK »
(premier tour de deuil effectué par le veuf ou la veuve en compagnie des
autres veufs ou veuves), pendant lequel les lamentations publiques sont
modulées par des gestes symboliques dont le but est d'exorciser les
malédictions du veuf ou de la veuve. Pendant cette période, la
veuve ou le veuf doit se nourrir, se raser la tête, se vêtir. Il a
droit à son hygiène corporelle selon sa convenance.
La période du port de l'habit de veuvage est
déterminée par la veuve ou le veuf en fonction de sa convenance.
Aucune contrainte dans ce sens n'est autorisée au mépris du choix
de la veuve ou du veuf.
Pour symboliser la rupture du lit conjugal, la veuve n'est
plus contrainte de se coucher sur des feuilles de bananier sèches
posées à même le sol. Elle est libre d'utiliser un matelas
de son choix. Cependant sous réserve de la coutume elle est tenue de
mettre au-dessus quelques feuilles sèches de bananier en signe
d'attachement à la tradition. Le matelas utilisé par la veuve ou
le veuf durant le veuvage reste sa propriété s'il l'a
été dès le départ. Il est interdit de porter des
coups de quelques manières que ce soit sur la veuve. De même que
tout rite de jugement en vue d'une prétendue déculpabilisation
est interdit. Les rites de lamentation doivent se faire à la
première heure (avant 6 heures du matin).
A la mort d'un conjoint chez les Bamiléké, le
partenaire survivant refait en général sa vie avec une autre
personne. L'homme polygame a la latitude d'épouser une autre femme.
Quant à la femme, elle peut, soit devenir l'épouse d'un autre
membre de la famille si le successeur est encore très jeune, soit se
remarier en dehors de la famille de son feu mari. Cette dernière
alternative est socialement mal vue, surtout si le mariage a été
fécond. En effet, on considère que ce faisant, la femme rompt
unilatéralement l'union scellée entre les familles et
consacrée par Dieu à travers les enfants. Par ailleurs, une femme
régulièrement dotée est, à sa mort, automatiquement
enterrée dans la concession de celui qui a versé la dot. De
nombreux problèmes pratiques peuvent se poser à l'occasion de son
enterrement et même de ses funérailles. De même, les
cérémonies concernant les enfants d'une veuve qui a rejeté
le lévirat peuvent être boycottées ou escamotées,
soit pour la réprimander, soit faute de cadre approprié qui
aurait dû être la case de leur maman.
2.5.4. Les danses
Les danses des populations de Bametchetcha ont quelque peu
disparus avec leurs ancêtres et leurs grands-parents. Ceci peut
être dû au fait que soit les grands parents n'ont pas
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suffisamment mis en place au moment de leur vécu des
moyens de transmission qui permettraient d'entretenir et de léguer aux
générations futures ce fort passé historique, soit
qu'à cette époque, les jeunes refusaient de s'intéresser
à la culture et à l'histoire du village. Cependant, les
cérémonies sont agrémentée par des denses et
quelques chants rythmique.
Nous citerons entre autre quelques groupes de danses y compris
ceux des danses Royales : Groupe de danses :
- NKENA - LALI
- DADJI - MEUTEU
- POMÉDJONG - DIMASSALÉ
- SAMALI - MÈMBA
Confréries traditionnelles ou Société
secrète:
- KOUOSSI ; - LEGANG
- PAGUEP ; - KUITOUNG
- KEUMDJEH ; - HOUBEM
- DEMKEUM ; - KOUNGONG
La danse KOUNGONG se fait après le décès
d'un membre de cette secte. Cette danse se fait en mémoire du
défunt pour exprimer son regret. Les membres de cette secte sont
accompagnés par certain membre de la famille du défunt et les
populations. Les personnes qui effectuent cette danse se masquent. Cette danse
se fait devant une forêt sacre dans le village. De même, La danse
« kan » ou la danse du chef se fait tous les deux (02) ans. Elle
s'organise à un lieu sacré appelé « Simkan ».
Le « Simkan » est une parcelle de terre qui ne se
défriche que tous les deux (02) ans à l'occasion de la danse du
chef. Une case sacrée y est construite et ne s'ouvre que les jours de
danse.
Le « Kan » s'exécute une fois par semaine
pendant neuf (09) semaines. Seuls les enfants du chef appelés « Peu
fo'o » sont autorisés à prendre part à la danse et
à entrer dans la case sacré. A cette occasion, le «
Fefè » est aussi exécuté.
Le « Fefè » est une cérémonie
pendant laquelle toutes les femmes du village viennent déposer les
outils qu'elles utilisent pour les travaux champêtres au lieu
sacré pendant les nuits pour recevoir les bénédictions des
ancêtres et avoir de bonnes récoltes.
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Planche 12: photo de groupe de
danse
Espace sacré défriché une fois dans 2ans
avec une case sacrée implantée.
NKENA : constitué que des notables Société
secrète : visage caché
Source : travaux des étudiants de
l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion, cliché de MEKONTSO
.Gabriella
2.5.5. Le mode vestimentaire
Les populations mettent généralement le T-shirt,
chemise longue manche, des costume et des pull-overs associé à un
pantalon plus un chapeau soit artisanat ou moderne pour les hommes et le KABA
pour les femmes accompagnées également d'un pantalon dans la
majorité des cas lorsqu'ils vont au champ car ce style protège du
froid et des mout- mouts.
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Planche 13: Image illustrative d'attitude vestimentaire
Source : travaux des étudiants de
l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion, cliché de MEKONTSO
.Gabriella
2.5.6. Les interdits
Les interdits sont les lois et règles instituées
par une tribu, un groupe ou une société qui condamne un acte ou
un comportement.
En pays bamiléké, la semaine compte huit jours
et chaque jour à une signification liée aux activités qui
lui sont réservées, ou inspiré de l'histoire du village.
D'une manière générale, le temps est indiqué par
les évènements qui le marquent. Ainsi on a:
- Cinq (05) jours ouvrables qui sont : Tangwo, Liefo, Tamdze,
Kwogoue et Ngoswe ;
- Trois (03) jours interdits à sur les huit jours que
compte la semaine. Il s'agit de : Dzedze, Mento et Tchiankou. Ce sont des jours
fériés ou les pratiques de certaines activités sont
interdites ; pas de manifestations, pas de funérailles, pas de travaux
agricoles, pas d'enterrement des jumeaux et de leur mère parce que c'est
un jour qui leur est réservé. Les chefs et les notables sont
chargés de les faire respecter et tous les contrevenants sont passibles
de sanctions. Par ailleurs il y'a un jour dénommé NDJINDJEU, jour
du marché une fois par semaine avec un décalage d'un chaque
semaine. Exemple le NDJINDJEU tombe le Lundi de cette, la semaine prochaine le
NDJINDJEU aura lieu Mardi ainsi de suite.
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