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La contribution de l'Unesco à  la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.


par Aliou GARGA
Université de Ngaoundé - Master 2 2016
  

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EPIGRAPHE

« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

Phrase du premier alinéa du préambule de l'Acte constitutif de l'Unesco, signée à Londres le 16 novembre 1945. Elle a été avancée pour la première fois par le Premier ministre Britannique Clément ATTLEE, elle fut énoncée par l'Américain Archibald MACLEISH, qui dirigeait la délégation des États Unis. René-Pierre ANOUMA, le retrait des États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984). Conséquences et plaidoyer pour le retour à l'universalité,

1996, pp 111-160, consulté le 30/05/2018 à 17h11min sur :
http://journals.openedition.org/civilisations/1572.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

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Dans, les pays tropicaux, publier en 1946 dans les éditions P.U.F, Pierre GOUROU laisse entendre que, les obstacles au développement des pays tropicaux proviendraient de « l'insalubrité du climat tropical ajouté aux maladies tempérées, toujours généralisées, une gamme monstrueuse d'endémies spécifiques. La fièvre jaune, le pian, la lèpre et la maladie du sommeil (...), enlèvent à l'homme qui en est atteint la quasi-totalité de ses forces physiques »1.Tout comme, le chômage des jeunes, la « marginalisation des filles »2, la sous scolarisation en générale et la sous scolarisation de la jeune fille en particulier, la « lutte contre le terrorisme »3, le phénomène de coupeur de route, l'escroquerie transnationale, les crimes rituels, la sous-alimentation, « continent pauvre et très endetté »4, continent sous-équipé, continent d'aide et de subvention, continent pointillé, sont entre autre, les facteurs d'« obstacles au développement » des dit pays.

Le 26 juin 1945, dans un souci de défier les facteurs ayant conduit aux deux grandes guerres, d'éradiquer les traumatismes et les atrocités commises par les fascistes et nazies, et de prévenir l'humanité des risques de rechuter dans la barbarie5, d'éradiquer le chômage et la sous scolarisation, de combattre les endémies et les pandémies, de trouver des solutions aux phénomènes de désertification, de sècheresse, de famine et de pauvreté, les représentants de cinquante nations vont se réunir en conférence à San Francisco aux États-Unis pour mettre sur pied l'Organisation des Nations Unies (ONU) afin de,« préserver les générations futures du fléau de la guerre »6. La Charte, instrument constitutif de l'organisation est construite au tour de l'objectif de « maintien de la paix et de la sécurité internationale »7.

Dans l'optique d'atteindre ses objectifs si diverses que variés, l'ONU va devoir décentraliser ses missions en créant une quinzaine d' « institutions spécialisées (...) désignées si après par l'expression `'institutions spécialisées» »8 : L'UNICEF, pour s'occuper des questions consacrées à l'amélioration et à la promotion de la condition des enfants, dans la reconstruction de l'après guerres ; L'OMC, pour promouvoir et renforcer le libre-échange dans le monde ; L'OIT, avec pour but d'améliorer les conditions de travail, de promouvoir le travail productif et le progrès social, et de contribuer à l'accroissement du niveau de vie ; L'OMS, avec pour but d'amener tous

1 Pierre GOUROU, Les pays tropicaux, P.U.F., 1946, cité par René DUMONT dans, L'Afrique noire est mal partie, Edition du Seuil, 1962, p. 10.

2 Luc NEMBOT NDEFFO et al., « Analyse des déterminants monétaires et non monétaires de l'accessibilité à l'éducation au Cameroun », Revue d'économie du développement 2013/1 (Vol. 21), p. 91-125.

3 UNESCO, Afrique, sources et ressources pour une culture de la paix, Paris, 2013, p. 10.

4 Samuel FAMBON, « Croissance économique, pauvreté et inégalité des revenus au Cameroun », Revue d'économie du développement 2005/1 (Vol. 13), p. 91-122.

5 Chloé Maurel, « L'Histoire de l'Humanité de l'UNESCO (1945-2000) », Revue d'Histoire des Sciences Humaines2010/1 (n° 22), p. 161-198.

6 Préambule de la Charte des Nations Unies.

7 Ibid.

8 Cf. art. 57 de la Charte des Nations Unies.

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les peuples au « niveau de santé le plus élevé possible » ; La FAO, dont l'objectif est d'éradiquer la faim dans le monde ; L'UNESCO, pour promouvoir la paix et la sécurité dans le monde à travers la promotion de l'éducation, les sciences naturelles et les sciences sociales et humaines, l'information et la communication. Une conférence en vue de sa création (ECO/CONF) s'est tenue du 1er au 16 novembre 1945. Son Acte constitutif fut adopté le 16 novembre 1945 par les représentants de 44 gouvernements. L'organisation commence à fonctionner véritablement le 4 novembre 19469. Elle « devient dans les années 1960 un forum de discussion pour les pays du Tiers Monde, et en particulier des pays d'Afrique »10. Il importe avant toute chose de construire l'objet de notre étude avant d'en dégager le cadre théorique.

I- LA CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ÉTUDE

Des préalables tenant à la présentation du sujet, l'intérêt de l'étude, la délimitation du sujet, la revue de la littérature, la clarification des termes clés, la définition de la problématique et l'énonciation des hypothèses sont nécessaires pour une approche inaugurale de notre étude.

A- PRESENTATION DU SUJET, DELIMITATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET INTERET DU SUJET

1- PRESENTATION DU SUJET ET DELIMITATION DU CHAMP D'INVESTIGATION

Le Cameroun acquière sa souveraineté et devient acteur des relations internationales le 1er Janvier 196011. Il ratifie l'acte constitutif de l'Organisation des nations unies pour l'éducation la science et la culture le 11 Novembre 1960, le dit texte entre en vigueur la même année12. Dans le souci de construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes13, l'UNESCO va entretenir des relations bilatérales très amicales avec le gouvernement Camerounais, cela est attestée par les

9 Cholé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, Histoire, Université Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2006, p. 14.

10 Chloé Maurel, « L'Unesco : une plate-forme pour les circulations transnationales de savoirs et d'idées (19451980) », Histoire@Politique 2011/3 (n° 15), p. 42-59.

11 NDAM NJOYA (A), Le Cameroun dans les relations internationales, Paris, L.G.D.J, p. 79.

12 UNESCO, Champ d'application le 12 janvier 2006, consulté sur le site web du

DFAE http://www.eda.admin.ch/eda/f/home/foreign/intagr/dabase.html le 10 janvier 2018 à 11 h 47 min.

13 Ibid.

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visites officielles depuis 1980 des directeurs généraux14 tels que : Amadou Mahtar M'BOW, Federico MAYOR ZARAGOZA, KOICHIRO MATSUURA et madame IRINA BOKOVA. Ces relations vont se concrétisées par la mise en oeuvre de projets de développements dans des domaines tels que : les sciences naturelles et exactes, les sciences humaines et sociales, l'alphabétisation, l'enseignement, la formation technique et professionnelle, les technologies de l'information et de la communication, l'éducation des filles, en matière de VIH/SIDA et de développement durable.

S'agissant des relations au niveau de l'éducation, l'UNESCO contribue au renforcement des capacités des enseignants15 en mettant en exergue l'approche pédagogique par les compétences afin d'améliorer la qualité de la formation des élèves. Une telle initiative c'est ténue le mercredi 02 mars 2016 au lycée général Leclerc.

Via le centre international UNESCO-UNEVOC pour l'Enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP), en collaboration avec le ministère de l'emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP), le Cameroun bénéficie d'une main d'oeuvre qualifiée pour le secteur de l'emploi16. La Stratégie du secteur de l'éducation 2006-2008 visait pour sa part à : « élaborer les programmes d'enseignements professionnels pour améliorer la qualité de la formation, la production du travail et réduire les taux d'abandons (c'est ainsi qu'il était prévu que 50 % Des jeunes qui abandonnent le primaire le secondaire et le supérieur soient orientés vers l'EFTP) ; Rendre l'EFTP socialement acceptable et financièrement efficace ; Faire de la formation professionnelle une alternative à l'enseignement post-primaire. »17

Quant au domaine de la science et la culture, l'UNESCO en collaboration avec l'institution intergouvernementale le CERDOTOLA (Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines) créé en 1977, à l'initiative de dix pays d'Afrique Centrale, dont le Cameroun, avec le soutien de l'UNESCO, combinent leurs expertises respectives dans le

14 Au plan politique et institutionnel, le Cameroun a entretenu des relations fortes avec l'Unesco au point où, les directeurs généraux qui se sont succédés la tête de l'institut après l'indépendance du pays, ont foulés le sol Camerounais : MM. Amadou Mahtar M'BOW (du 23 au 29 juillet 1980), Federico MAYOR (30-31 janvier- 1 février 1991), KOICHIRO MATSUURA (17-18 janvier 2004 et 9-10 janvier 2009), Mme Irina BOKOVA ( 15-

16 septembre 2004).

15FONKOUA (P.), Les dispositifs de formation des enseignants. Dans Les institutions de formation des enseignants en Afrique sub-saharienne pour un renforcement des capacités, p. 109-119, consulté sur http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001406/140665m.pdf le 7 janvier 2018. HASSANA ALIDOU, Utilisation des langues Africaines et l'alphabétisation : conditions, facteurs et processus (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Tanzanie et Zambie), mars 2006, p. 21. UNESCO, L'Unesco et l'éducation « toute personne a droit à l'éducation », novembre 2011, p. 29. UNESCO, observatoire de l'aide à l'éducation 2015, 2015, p. 42. UNESCO, stratégie de l'Unesco pour l'éducation 2014-2021, 2014, p. 48. UNESCO, Principe directeur pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, p. 26. UNESCO, deux cent deuxième sessions du conseil exécutif, Contribution de l'Unesco à la prévention de l'extrémisme violent par l'éducation, p. 2.

16UNESCO, base de données sur l'EFTP dans le monde consulté le 21 décembre 2017, sur http://www.unevoc-unesco.org/ , p. 10.

17 Ibid. à la page 6.

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domaine de la culture, les sciences humaine et sociale, en vue de la sauvegarde, la protection, la valorisation et la promotion des langues Africaines et le patrimoine en Afrique18.

Sachant que la sécurité et la paix du monde passe aussi par la préservation de notre patrimoine mondial culturel matériel et immatériel, l'UNESCO s'engage au côté du Cameroun en ce qui concerne la préservation, l'enregistrement ou l'inscription et la valorisation des différents sites tels que : la réserve de la faune du Dja (1987), la chefferie de Bafut (2006), le site archéologique de Shum Laka (2006), les gravures rupestres de Bidzar (2006), le Lamidat de Rey-Bouba (2006), les chutes de la Lobé (2006), le parc nationale de Waza (2006)19.

L'UNESCO au Cameroun a de même, contribuée à la valorisation du secteur de l'information et de la communication en tant que vecteur de diffusion d'une éducation de la paix. Certaines radios communautaires à l'instar des stations « Échos des montagnes » de Mokolo, la radio Sava de Mora, la radio Kousserie et la station régionale basée à Maroua, ont été formées par l'UNESCO dans le but d'améliorer la prévention et la résolution des conflits, l'éducation à la non-violence, le dialogue et la réconciliation interculturel et religieux entre les réfugiés et les communautés d'accueils, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont vulnérables au recrutements terroristes20.

Une multitude d'autres radios communautaires sont implantées un peu partout à travers le triangle national Camerounais, avec des missions spécifiques en fonction de la réalité que rencontre les populations des dite localités. C'est le cas du centre multimédia communautaire dans la presqu'île de Bakassi ; La radio communautaire dans le cadre du « Delivery as one » à Garoua Boulai ; Deux radios communautaires dans le cadre du programme « village du millénaire », à Maroua premier et Meyomessi21. Le 25 septembre 2017, le ministère Camerounais de l'économie de la planification et l'aménagement du territoire, ratifie l'accord d'un montant de trois milliards de francs CFA, mis à la disposition de l'UNESCO en vue d'apporter son appui technique au développent des centres multimédias communautaires (21 en cours de fonctionnements et 15 en vue d'être créées)22.

18 UNESCO, L'UNESCO et le CERDOTOLA s'unissent pour la promotion des cultures africaines, consulté le 21 décembre 2017 sur https://fr.unesco.org/news/l'unesco-et-le-cerdotola-s'unissent-pour-la-promotion

19 UNESCO, « Le patrimoine mondial » Les États parties, consulté le 21 décembre 2017 sur, http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/cm

20 UNESCO, La radio communautaire pour l'éducation à la paix au Cameroun, consulté le 21 décembre 2017 sur http://fr.unesco.org/news/radio-communautaire-éducation-paix-au-cameroun

21 UNESCO, centres multimédia communautaires, consulté le 21 décembre 2017 sur http://www.unesco.org/news/fr/office-in-yaoundé/communication-information

22CAMEROUN24.net, Cameroun-Communication. Le MINEPAT et l'UNESCO projettent de créer 15 radios

communautaires, consulté le 21 décembre 2017 sur
http://googleweblight.com/i?u=http://cameroun24.net/?pg%3Dactu%26ppg%3D1%2

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La coopération entre le Cameroun et l'UNESCO, se traduit aussi par la présence de haut cadre Camerounais au sein de cette institution. Mr. Jean-Félix Loung (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Dr. Adamou Ndam Njoya (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Mr. Aurélien Eteki-Mboumoua (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Pr. Ebénézer Njoh Mouelle (vice-président et en suite membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Pr. Joseph Mboui (membre du conseil exécutif de l'Unesco), Mr. Lejeune Mbella Mbella, Mr. Samuel Mvondo Ayolo, sans oublier la nomination le 14 novembre 2008 de la première Dame Chantal Biya en tant que Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO pour l'éducation et l'inclusion sociale23.

En 1961, le gouvernement Camerounais va signer un accord de siège avec l'UNESCO relatif à la création d'un Bureau à Yaoundé. En 1962, c'est la création de la Commission Nationale pour l'UNESCO. Sept ans plus tard, c'est-à-dire en 1969, est créée la fédération Camerounaise des Clubs et Associations UNESCO et en 2002, le bureau de Yaoundé devient Bureau Multipays pour le Cameroun, la RCA et le Tchad pour enfin devenir en 2013 le Bureau régional multisectoriel pour l'Afrique Centrale24.

Quant à la délimitation du champ d'investigation, elle consiste à préciser les limites géographique et temporelle du sujet afin de clarifier le cadre d'étude. À cet effet, nous proposons de partir de l'année 1960 à nos jours. Le choix de cette date se justifie par le fait que c'est précisément à partir de cette période que, le Cameroun accède à l'Unesco plus précisément le 11 novembre 1960, en tant que membre à part entier.

Sur le plan spatial, notre étude portera sur le territoire du Cameroun.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard