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La contribution de l'Unesco à  la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.


par Aliou GARGA
Université de Ngaoundé - Master 2 2016
  

Disponible en mode multipage

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2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

AVERTISSEMENT

« La Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de N'Gaoundéré n'entend donner ni approbation ni improbation aux opinions contenues dans ce mémoire. Elles sont propres à leur auteur et n'engage que ce dernier ».

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science politique Page i

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? A mes parents :

? Mon regretté père, BABBA Hamadjidda ? Ma tendre mère, BILKISSOU Halimatou ? A mes frères et soeurs

DEDICACES

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REMERCIEMENTS

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Qu'il me soit permis de m'acquitter en premier lieu d'une civilité qui vaut bien davantage qu'une formalité ; Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux personnes qui mon apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire :

+ Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, le Professeur

Janvier ONANA pour les efforts consentis pour le bon déroulement de notre formation ;

+ Le Professeur Herman TOUO qui s'est rendu disponible pour diriger ce travail et
guider mes premiers pas dans le domaine de la recherche en m'inculquant la rigueur scientifique ;

+ L'ensemble des enseignants de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques plus
particulièrement au Dr. ASSANA, pour leurs grands dévouements au travail qui est leur ;

+ Toute la famille HAMADJIDDA pour son indéfectible soutien et leur amour ;

+ Je remercie Mme Eleanor OLATUNDE, chef de la Documentation au Bureau

UNESCO de Yaoundé, ainsi que Mr. NJI Cerge, chef du Département des Sciences Sociales et Humaine dans le même service, pour leurs précieux et constructifs conseils ;

+ Je remercie tous les fonctionnaires du Bureau UNESCO de Yaoundé, ainsi que ceux
du Centre des Nations Unies (CNU) pour l'information Bureau Sous Régional de Yaoundé, pour leur disponibilité, ainsi que pour m'avoir donné accès à leur Bibliothèque et à l'utilisation gratuite d'internet ;

+ Tous mes camarades de promotion Droit Publique et Science Politique de l'année
académique 2016- 2017, qui ont chacun à sa manière enrichie ma pensée scientifique ;

+ Je remercie toutes les personnes qui mon apporté des aides ponctuelles tout au long de
mon travail, tant par leur lecture, remarque, suggestion et soutien ;

+ Toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail par leur soutien
financier et moral.

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

SOMMAIRE

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page iv

AVERTISSEMENT .i

DÉDICACE ii

REMERCIEMENTS ..iii

SOMMAIRE ..iv

LISTE DES ABRÉVIATIONS .v

LISTE DES TABLEAUX ..vi

RÉSUME vii

ABSTRACT .viii

INTRODUCTION GÉNÉRALE .1

Partie première: UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA

SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET LES SCIENCES .19
CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE PÉDAGOGIE DE

LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE À TRAVERS L'ÉDUCATION 21
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE ÉDUCATION

INCLUSIVE .22
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS LA COOPÉRATION AVEC

D'AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION 40
CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA

SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DES SCIENCES ..50
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ

SCIENTIFIQUE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 51
SECTION II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA VALORISATION

DE LA BIODIVERSITÉ .66

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Seconde partie : UNE CONTRIBUTION À L'ÉDIFICATION DE LA PAIX ET LA NONVIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA CULTURE, LA COMMUNICATION ET

L'INFORMATION ..70
CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION, TROIS

MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ 72
SECTION I : UNE CONTRIBUTION À L'IMPLÉMENTATION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU

PATRIMOINE CULTURELLES 73
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À LA DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA

COMMUNICATION 93
CHAPITRE IV : LES DIFFICULTÉSLIÉES A L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE

LA POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN

SECTION I : LES BLOCAGES LIÉS A L'ORGANISATION ET AU

107

FONCTIONNEMENT DE L'UNESCO

108

SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO

124

CONCLUSIONGÉNÉRALE

..130

BIBLIOGRAPHIE

...134

LISTE DES ANNEXES

..145

TABLESDES MATIÈRES

..152

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science politique Page v

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ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

ANACLAC : Association Nationale des Comités de Langues Camerounaises

AFD : Agence Française de Développement

ARSEL : Agence Nationale de Régulation du Secteur de l'Électricité

ARMP : Agence Nationale de Régulation des Marchés Publics

ANTILOPE : Application Nationale de Traitement Informatique et Logistique du Personnel de

l'Etat

ANIF : Agence Nationale d'Investigation Financière

APC : Approche par Compétence

AG : Assemblée Générale

APE : Association des Parents d'Élèves

BEPC : Brevet d'Étude du Premier Cycle

BM : Banque Mondiale

BID : Banque Internationale de Développement

BIT: Bureau International du Travail

BBC: British Broadcasting Corporation

CERDOTOLA : Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les

Langues Africaines

CONAC: Commission National Anticorruption

CEDEAO : Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CONFINTEA: Conférence Internationale sur l'Éducation des Adultes

CEEAC: Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale

CEP: Certificat d'Étude Primaire

CAF: Centre d'Alphabétisation Fonctionnelle

CNA : Comité National d'Alphabétisation

CN-EPT : Comité National d'Éducation pour Tous

CPC : Centre Pré Scolaires Communautaire

CEFAN: Cameroun Éducation For All Network

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CSO : Counterpart International

CAME: Conférence des Ministres Alliés de l'Éducation

CNRS: Centre National de la Recherche Scientifique

CIRCB: Centre Internationale de Référence Chantal Biya

CHRACERH: Centre Hospitalier de Recherche et d'Application en Chirurgie Endoscopique et

Reproduction Humaine Paul et Chantal Biya

COMRED-AOC: Organisation des Conférences des Ministres en Charge de la Recherche-

Développement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

COI: Commission Océanographique International

CAWHFI: Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale

CRTV: Cameroon Radio Television

CAMNEWS: Cameroon News Agency

CMC: Centre Multimédia Communautaire

DEA: Diplôme d'Étude Approfondi

DSCE: Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

DSRP: Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté

DSSEF: Document de Stratégie du Secteur de l'Éducation et de la Formation

DG: Directeur Général

DP: Directeur de publication

DBS: Dan Broadcasting System

EFTP: Enseignement et la Formation Technique et Professionnelle

ECAM: Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

EPT: Éducation Pour Tous

ENAS: Écoles Normales d'Assistance Sociale

ENAM: École Nationale d'Administration et de Magistrature

EdFoA: Éducation et Formation des Adultes

EDHPDI: Éducation aux Droits de l'Homme, à la Paix et au Dialogue Interculturel

ENIEG: École Normale des Instituteurs de l'Enseignement Général

ENIET: École Normale des Instituteurs d'Enseignement technique

ENS: École Normal Supérieure

ESSTIC: École Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication

EPPE: Éducation et la Protection de la Petite Enfance

EDD: Éducation au Développement de l'Eau

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FAO: Foot and Agriculture Organization

CFA: Communauté Financière Africaine

FMI: Fond Monétaire International

FENASCO: Fédération Nationale des Sports Scolaires

FNE: Fond National de l'Emploi

FNUAP: Fond des Nations Unies pour la Population

FAWECAM: Forum of African Women Educationalist/Cameroon

GOOS: Global Ocean Observing System

ISIC: Institut supérieur de l'information et de la communication

ISSEA: Institut sous Régional de Statistique et d'Économie Appliquée

INJS: Institut National de la Jeunesse et des Sports

IPSS: Institut des Études pour la Paix et la Sécurité

INS: Institut National des Statistiques

IST: Infection Sexuellement Transmissible

IIEP: Institut International de Planification de l'Éducation

IEA: Éducation Inclusive en Action

ICSI: Injection Intra-cytoplasmique de Sperme

ICOMOS: Conseil International des Monuments et Sites

JICA: Japanese International Agency

MOST: Programme sur la Gestion des Transformations Sociales

MINCOF: Ministère en Charge de la Condition Féminine

MINAS: Ministère des Affaires Sociales

MINECUL: Ministère de la Culture

MINEREST: Ministère de la Recherche Scientifique et Technique

MINESEP: Ministère des Sports et de l'Éducation Physique

MINEFOP: Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

MINESUP: Ministère de l'Enseignement Supérieur

MINESEC: Ministère des Enseignements Secondaires

MINEDUB: Ministère de l'Éducation de Base

MINJEC: Ministère de la Jeunesse et de l'Éducation Civique

MONDIACULT: World Conference on Cultural Policies

MINTOUR: Ministère du Tourisme

MINATD: Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

MAB : Man and Biosphère

NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

ONU: Organisation des Nations Unies

OMC: Organisation Mondiale du Commerce

OIT : Organisation Internationale du Travail

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OIG : Organisation Intergouvernementale

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OUA: Organisation de l'Unité Africaine

ODINAFRICA: Océan Data and Information Network for Africa

ODD: Objectifs du Développement Durable

ONUSIDA: Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/sida

OMT: Organisation Mondiale du Travail

OCI: Organisation de la Coopération Islamique

OAC: Oversight Advisory Committee

OMM: Organisation Météorologique Mondial

PNA: Programme National pour l'Alimentation

PAJER-U: Programme d'appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine

PEMA: Programme expérimental mondial sur l'alphabétisation

PIFMAS: Programme d'Insertion Socio-économique des Jeunes par la création des Micro-

entreprises de fabrication du Matériel Sportif

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

PAQUEB : Projet Pilote pour l'Amélioration de la Qualité de l'Éducation de Base

PEST : Projet de l'Enseignement Secondaire Technique

PASZEP : Programme d'Appui à la scolarisation dans les zones d'éducation Prioritaires

PEV : Programme Élargi de Vaccination

PAN-EPT : Plan d'Action National de l'Éducation Pour Tous

PICG : Programme International de Géosciences

PCA: Position Commune Africaine

PIDC: Programme International pour le Développement de la Communication

PCI: Patrimoine Culturel Immatériel

PCM: Patrimoine Mondial Culturel et Naturel

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

RCA: République Centrafricaine

RDC: République Démocratique du Congo

RFI: Radio France Inter

SYDONIA: Système Douanier Automatisé

SIGIPES: Système Informatique de Gestion Intégré des Personnels de l'Etat et de la Solde

SIL: Société Internationale de Linguistique

SIDA : Syndrome Immunodéficience Acquis

SSS: Stratégie Sectorielle de la Santé

SRAS: syndrome respiratoire aigu sévère

SDN : Société Des Nations

SMSI : Sommet Mondial sur la Société de l'Information

TCP: Télécentres Communautaires Polyvalents

TV : Télévision

TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

UNICEF: United Nations International Children's Emergency Fund

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation la Science et la Culture

USA: États-Unis d'Amérique

URSS: Union des Républiques socialistes soviétiques

UNTAB: United Nations Technical Assistance Board

ZEP: Zone d'éducation prioritaire

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

RESUME

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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La présente étude détermine la contribution de l'UNESCO à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun. À la lecture des principaux mécanismes qui fondent l'esprit de l'UNESCO, il en ressort que la contribution de cette institution spécialisée des Nations Unies est multiple. Elle est non seulement éducative et scientifique, mais également culturelle, informationnelle et communicationnelle. Le premier volet de cette étude met en évidence la contribution effective de l'UNESCO à la promotion d'une pédagogie de la non-violence au Cameroun à travers l'éducation et les sciences. Dans ce sens, l'UNESCO fournie une assistance remarquable à l'État du Cameroun en ce qui concerne la mise en place des politiques éducatives ainsi que la fourniture des données, conseils et soutiens techniques afin d'aider le gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre des politiques scientifiques et technologiques efficaces. Le second volet concerne une contribution remarquable de l'UNESCO à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun à travers la culture, l'information et la communication. Dans ce sens, l'UNESCO apporte une assistance technique et financière en ce qui concerne l'identification, la sauvegarde et la protection de la diversité culturelle ainsi que les pratiques de communication et d'information. En somme, l'évaluation de la contribution de l'UNESCO dans le champ promotionnel de la paix et la sécurité au Cameroun montre que celle-ci est motivée par un enjeu central, celui de construire la paix à partir même de l'esprit des hommes et des femmes Camerounais. De nombreuses contraintes subsistent cependant, à la fois endogènes et exogènes à cette organisation multilatérale. De sa capacité à les surmonter dépend son positionnement au coeur du système des Nations Unies en tant qu'acteur incontournable de la paix et la sécurité dans le monde en générale et au Cameroun en particulier.

Mots-clés : Pédagogie de la non-violence, Politiques éducatives, Politiques scientifiques et technologiques, Diversité culturelle.

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

ABSTRACT

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The present study determines the contribution of UNESCO to the promotion of peace and security in Cameroon. According to the main mechanisms through which the spirit of UNESCO is based, it appears that the contribution of this specialized agency of the United Nations is multiple. It is not only educational and scientific, but also cultural, informational and communicative. The first part highlights the effective contribution of UNESCO to the promotion of pedagogy of non-violence in Cameroon through education and sciences. In this regard, UNESCO provides outstanding assistance to the State of Cameroon in the implementation of educational policies and the provision of data, advice and technical support to assist the Government in formulating and implementing effective science and technology policies. The second part concerns a remarkable contribution of UNESCO to the promotion of peace and security in Cameroon through culture, information and communication. In this sense, UNESCO provides technical and financial assistance for the identification, safeguarding and protection of cultural diversity as well as communication and information practices. In sum, the evaluation of UNESCO's contribution to the promotional field of peace and security in Cameroon shows that it is motivated by a central issue, that of building peace from the very spirit of Cameroonian men and women. Many constraints remain, however, both endogenous and exogenous to this multilateral organization. Its ability to overcome them depends on its positioning at the heart of the United Nations system as an inescapable actor of peace and security in the world in general and in Cameroon in particular.

Key-words: Pedagogy of non-violence, Educational policies, Science and technology policies, Cultural diversity,

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

EPIGRAPHE

« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ».

Phrase du premier alinéa du préambule de l'Acte constitutif de l'Unesco, signée à Londres le 16 novembre 1945. Elle a été avancée pour la première fois par le Premier ministre Britannique Clément ATTLEE, elle fut énoncée par l'Américain Archibald MACLEISH, qui dirigeait la délégation des États Unis. René-Pierre ANOUMA, le retrait des États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984). Conséquences et plaidoyer pour le retour à l'universalité,

1996, pp 111-160, consulté le 30/05/2018 à 17h11min sur :
http://journals.openedition.org/civilisations/1572.

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Dans, les pays tropicaux, publier en 1946 dans les éditions P.U.F, Pierre GOUROU laisse entendre que, les obstacles au développement des pays tropicaux proviendraient de « l'insalubrité du climat tropical ajouté aux maladies tempérées, toujours généralisées, une gamme monstrueuse d'endémies spécifiques. La fièvre jaune, le pian, la lèpre et la maladie du sommeil (...), enlèvent à l'homme qui en est atteint la quasi-totalité de ses forces physiques »1.Tout comme, le chômage des jeunes, la « marginalisation des filles »2, la sous scolarisation en générale et la sous scolarisation de la jeune fille en particulier, la « lutte contre le terrorisme »3, le phénomène de coupeur de route, l'escroquerie transnationale, les crimes rituels, la sous-alimentation, « continent pauvre et très endetté »4, continent sous-équipé, continent d'aide et de subvention, continent pointillé, sont entre autre, les facteurs d'« obstacles au développement » des dit pays.

Le 26 juin 1945, dans un souci de défier les facteurs ayant conduit aux deux grandes guerres, d'éradiquer les traumatismes et les atrocités commises par les fascistes et nazies, et de prévenir l'humanité des risques de rechuter dans la barbarie5, d'éradiquer le chômage et la sous scolarisation, de combattre les endémies et les pandémies, de trouver des solutions aux phénomènes de désertification, de sècheresse, de famine et de pauvreté, les représentants de cinquante nations vont se réunir en conférence à San Francisco aux États-Unis pour mettre sur pied l'Organisation des Nations Unies (ONU) afin de,« préserver les générations futures du fléau de la guerre »6. La Charte, instrument constitutif de l'organisation est construite au tour de l'objectif de « maintien de la paix et de la sécurité internationale »7.

Dans l'optique d'atteindre ses objectifs si diverses que variés, l'ONU va devoir décentraliser ses missions en créant une quinzaine d' « institutions spécialisées (...) désignées si après par l'expression `'institutions spécialisées» »8 : L'UNICEF, pour s'occuper des questions consacrées à l'amélioration et à la promotion de la condition des enfants, dans la reconstruction de l'après guerres ; L'OMC, pour promouvoir et renforcer le libre-échange dans le monde ; L'OIT, avec pour but d'améliorer les conditions de travail, de promouvoir le travail productif et le progrès social, et de contribuer à l'accroissement du niveau de vie ; L'OMS, avec pour but d'amener tous

1 Pierre GOUROU, Les pays tropicaux, P.U.F., 1946, cité par René DUMONT dans, L'Afrique noire est mal partie, Edition du Seuil, 1962, p. 10.

2 Luc NEMBOT NDEFFO et al., « Analyse des déterminants monétaires et non monétaires de l'accessibilité à l'éducation au Cameroun », Revue d'économie du développement 2013/1 (Vol. 21), p. 91-125.

3 UNESCO, Afrique, sources et ressources pour une culture de la paix, Paris, 2013, p. 10.

4 Samuel FAMBON, « Croissance économique, pauvreté et inégalité des revenus au Cameroun », Revue d'économie du développement 2005/1 (Vol. 13), p. 91-122.

5 Chloé Maurel, « L'Histoire de l'Humanité de l'UNESCO (1945-2000) », Revue d'Histoire des Sciences Humaines2010/1 (n° 22), p. 161-198.

6 Préambule de la Charte des Nations Unies.

7 Ibid.

8 Cf. art. 57 de la Charte des Nations Unies.

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

les peuples au « niveau de santé le plus élevé possible » ; La FAO, dont l'objectif est d'éradiquer la faim dans le monde ; L'UNESCO, pour promouvoir la paix et la sécurité dans le monde à travers la promotion de l'éducation, les sciences naturelles et les sciences sociales et humaines, l'information et la communication. Une conférence en vue de sa création (ECO/CONF) s'est tenue du 1er au 16 novembre 1945. Son Acte constitutif fut adopté le 16 novembre 1945 par les représentants de 44 gouvernements. L'organisation commence à fonctionner véritablement le 4 novembre 19469. Elle « devient dans les années 1960 un forum de discussion pour les pays du Tiers Monde, et en particulier des pays d'Afrique »10. Il importe avant toute chose de construire l'objet de notre étude avant d'en dégager le cadre théorique.

I- LA CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ÉTUDE

Des préalables tenant à la présentation du sujet, l'intérêt de l'étude, la délimitation du sujet, la revue de la littérature, la clarification des termes clés, la définition de la problématique et l'énonciation des hypothèses sont nécessaires pour une approche inaugurale de notre étude.

A- PRESENTATION DU SUJET, DELIMITATION DU CHAMP D'INVESTIGATION ET INTERET DU SUJET

1- PRESENTATION DU SUJET ET DELIMITATION DU CHAMP D'INVESTIGATION

Le Cameroun acquière sa souveraineté et devient acteur des relations internationales le 1er Janvier 196011. Il ratifie l'acte constitutif de l'Organisation des nations unies pour l'éducation la science et la culture le 11 Novembre 1960, le dit texte entre en vigueur la même année12. Dans le souci de construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes13, l'UNESCO va entretenir des relations bilatérales très amicales avec le gouvernement Camerounais, cela est attestée par les

9 Cholé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, Histoire, Université Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2006, p. 14.

10 Chloé Maurel, « L'Unesco : une plate-forme pour les circulations transnationales de savoirs et d'idées (19451980) », Histoire@Politique 2011/3 (n° 15), p. 42-59.

11 NDAM NJOYA (A), Le Cameroun dans les relations internationales, Paris, L.G.D.J, p. 79.

12 UNESCO, Champ d'application le 12 janvier 2006, consulté sur le site web du

DFAE http://www.eda.admin.ch/eda/f/home/foreign/intagr/dabase.html le 10 janvier 2018 à 11 h 47 min.

13 Ibid.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

visites officielles depuis 1980 des directeurs généraux14 tels que : Amadou Mahtar M'BOW, Federico MAYOR ZARAGOZA, KOICHIRO MATSUURA et madame IRINA BOKOVA. Ces relations vont se concrétisées par la mise en oeuvre de projets de développements dans des domaines tels que : les sciences naturelles et exactes, les sciences humaines et sociales, l'alphabétisation, l'enseignement, la formation technique et professionnelle, les technologies de l'information et de la communication, l'éducation des filles, en matière de VIH/SIDA et de développement durable.

S'agissant des relations au niveau de l'éducation, l'UNESCO contribue au renforcement des capacités des enseignants15 en mettant en exergue l'approche pédagogique par les compétences afin d'améliorer la qualité de la formation des élèves. Une telle initiative c'est ténue le mercredi 02 mars 2016 au lycée général Leclerc.

Via le centre international UNESCO-UNEVOC pour l'Enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP), en collaboration avec le ministère de l'emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP), le Cameroun bénéficie d'une main d'oeuvre qualifiée pour le secteur de l'emploi16. La Stratégie du secteur de l'éducation 2006-2008 visait pour sa part à : « élaborer les programmes d'enseignements professionnels pour améliorer la qualité de la formation, la production du travail et réduire les taux d'abandons (c'est ainsi qu'il était prévu que 50 % Des jeunes qui abandonnent le primaire le secondaire et le supérieur soient orientés vers l'EFTP) ; Rendre l'EFTP socialement acceptable et financièrement efficace ; Faire de la formation professionnelle une alternative à l'enseignement post-primaire. »17

Quant au domaine de la science et la culture, l'UNESCO en collaboration avec l'institution intergouvernementale le CERDOTOLA (Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines) créé en 1977, à l'initiative de dix pays d'Afrique Centrale, dont le Cameroun, avec le soutien de l'UNESCO, combinent leurs expertises respectives dans le

14 Au plan politique et institutionnel, le Cameroun a entretenu des relations fortes avec l'Unesco au point où, les directeurs généraux qui se sont succédés la tête de l'institut après l'indépendance du pays, ont foulés le sol Camerounais : MM. Amadou Mahtar M'BOW (du 23 au 29 juillet 1980), Federico MAYOR (30-31 janvier- 1 février 1991), KOICHIRO MATSUURA (17-18 janvier 2004 et 9-10 janvier 2009), Mme Irina BOKOVA ( 15-

16 septembre 2004).

15FONKOUA (P.), Les dispositifs de formation des enseignants. Dans Les institutions de formation des enseignants en Afrique sub-saharienne pour un renforcement des capacités, p. 109-119, consulté sur http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001406/140665m.pdf le 7 janvier 2018. HASSANA ALIDOU, Utilisation des langues Africaines et l'alphabétisation : conditions, facteurs et processus (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Tanzanie et Zambie), mars 2006, p. 21. UNESCO, L'Unesco et l'éducation « toute personne a droit à l'éducation », novembre 2011, p. 29. UNESCO, observatoire de l'aide à l'éducation 2015, 2015, p. 42. UNESCO, stratégie de l'Unesco pour l'éducation 2014-2021, 2014, p. 48. UNESCO, Principe directeur pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, p. 26. UNESCO, deux cent deuxième sessions du conseil exécutif, Contribution de l'Unesco à la prévention de l'extrémisme violent par l'éducation, p. 2.

16UNESCO, base de données sur l'EFTP dans le monde consulté le 21 décembre 2017, sur http://www.unevoc-unesco.org/ , p. 10.

17 Ibid. à la page 6.

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2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

domaine de la culture, les sciences humaine et sociale, en vue de la sauvegarde, la protection, la valorisation et la promotion des langues Africaines et le patrimoine en Afrique18.

Sachant que la sécurité et la paix du monde passe aussi par la préservation de notre patrimoine mondial culturel matériel et immatériel, l'UNESCO s'engage au côté du Cameroun en ce qui concerne la préservation, l'enregistrement ou l'inscription et la valorisation des différents sites tels que : la réserve de la faune du Dja (1987), la chefferie de Bafut (2006), le site archéologique de Shum Laka (2006), les gravures rupestres de Bidzar (2006), le Lamidat de Rey-Bouba (2006), les chutes de la Lobé (2006), le parc nationale de Waza (2006)19.

L'UNESCO au Cameroun a de même, contribuée à la valorisation du secteur de l'information et de la communication en tant que vecteur de diffusion d'une éducation de la paix. Certaines radios communautaires à l'instar des stations « Échos des montagnes » de Mokolo, la radio Sava de Mora, la radio Kousserie et la station régionale basée à Maroua, ont été formées par l'UNESCO dans le but d'améliorer la prévention et la résolution des conflits, l'éducation à la non-violence, le dialogue et la réconciliation interculturel et religieux entre les réfugiés et les communautés d'accueils, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont vulnérables au recrutements terroristes20.

Une multitude d'autres radios communautaires sont implantées un peu partout à travers le triangle national Camerounais, avec des missions spécifiques en fonction de la réalité que rencontre les populations des dite localités. C'est le cas du centre multimédia communautaire dans la presqu'île de Bakassi ; La radio communautaire dans le cadre du « Delivery as one » à Garoua Boulai ; Deux radios communautaires dans le cadre du programme « village du millénaire », à Maroua premier et Meyomessi21. Le 25 septembre 2017, le ministère Camerounais de l'économie de la planification et l'aménagement du territoire, ratifie l'accord d'un montant de trois milliards de francs CFA, mis à la disposition de l'UNESCO en vue d'apporter son appui technique au développent des centres multimédias communautaires (21 en cours de fonctionnements et 15 en vue d'être créées)22.

18 UNESCO, L'UNESCO et le CERDOTOLA s'unissent pour la promotion des cultures africaines, consulté le 21 décembre 2017 sur https://fr.unesco.org/news/l'unesco-et-le-cerdotola-s'unissent-pour-la-promotion

19 UNESCO, « Le patrimoine mondial » Les États parties, consulté le 21 décembre 2017 sur, http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/cm

20 UNESCO, La radio communautaire pour l'éducation à la paix au Cameroun, consulté le 21 décembre 2017 sur http://fr.unesco.org/news/radio-communautaire-éducation-paix-au-cameroun

21 UNESCO, centres multimédia communautaires, consulté le 21 décembre 2017 sur http://www.unesco.org/news/fr/office-in-yaoundé/communication-information

22CAMEROUN24.net, Cameroun-Communication. Le MINEPAT et l'UNESCO projettent de créer 15 radios

communautaires, consulté le 21 décembre 2017 sur
http://googleweblight.com/i?u=http://cameroun24.net/?pg%3Dactu%26ppg%3D1%2

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La coopération entre le Cameroun et l'UNESCO, se traduit aussi par la présence de haut cadre Camerounais au sein de cette institution. Mr. Jean-Félix Loung (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Dr. Adamou Ndam Njoya (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Mr. Aurélien Eteki-Mboumoua (membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Pr. Ebénézer Njoh Mouelle (vice-président et en suite membre du conseil exécutif de l'UNESCO), Pr. Joseph Mboui (membre du conseil exécutif de l'Unesco), Mr. Lejeune Mbella Mbella, Mr. Samuel Mvondo Ayolo, sans oublier la nomination le 14 novembre 2008 de la première Dame Chantal Biya en tant que Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO pour l'éducation et l'inclusion sociale23.

En 1961, le gouvernement Camerounais va signer un accord de siège avec l'UNESCO relatif à la création d'un Bureau à Yaoundé. En 1962, c'est la création de la Commission Nationale pour l'UNESCO. Sept ans plus tard, c'est-à-dire en 1969, est créée la fédération Camerounaise des Clubs et Associations UNESCO et en 2002, le bureau de Yaoundé devient Bureau Multipays pour le Cameroun, la RCA et le Tchad pour enfin devenir en 2013 le Bureau régional multisectoriel pour l'Afrique Centrale24.

Quant à la délimitation du champ d'investigation, elle consiste à préciser les limites géographique et temporelle du sujet afin de clarifier le cadre d'étude. À cet effet, nous proposons de partir de l'année 1960 à nos jours. Le choix de cette date se justifie par le fait que c'est précisément à partir de cette période que, le Cameroun accède à l'Unesco plus précisément le 11 novembre 1960, en tant que membre à part entier.

Sur le plan spatial, notre étude portera sur le territoire du Cameroun.

2- INTERET DU SUJET

La prolifération des conflits qui caractérisent la période post-guerre froide et surtout celle de la période postcoloniale nécessite de l'ONU, une adaptation et un accroissement de ses interventions dans la résolution des crises25. Une telle initiative pour être légitime nécessite l'implication d'une large participation des différents acteurs. La participation des « Institutions spécialisées » apparait dès lors souhaitable, hautement nécessaire même26. S'interroger sur la

23 UNESCO, 1960-2006 Cameroun-UNESCO-Cameroon 47 ans de cooperation/ 47 years of cooperation, Edition Aida Sy-Wonyu, 2007, p. 8.

24 Ibid. à la page 4.

25CHETIMA MALLA Achille, le Cameroun et les opérations de maintien de la paix, mémoire de master recherche en Droit Public, Université de N'Gaoundéré, 2013-2014, p.10.

26ASSILATSED (L), La participation des forces de défense Camerounaises à la mission de la paix au Darfour, mémoire de DESS, Yaoundé Université de Yaoundé II Soa, 2006-2007, p.9, cité par 26CHETIMA MALLA

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mesure de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun présente un triple intérêt à la fois théorique, pratique et scientifique.

Sur le plan théorique, cette étude nous permettra de mieux appréhender les mécanismes par lesquels, l'Unesco compte contribuer à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.

Sur le plan pratique, cette étude s'inscrit dans une dynamique d'appréciation de l'effectivité des missions de l'Unesco au Cameroun.

L'intérêt scientifique de notre étude, réside dans l'approche évaluative que nous faisons de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun. Elle contribuera à déblayer le chemin des incertitudes et des incompréhensions non seulement des concepts utilisés, mais aussi, des difficultés rencontrées pour une implémentation efficace de sa mission de paix.

Dans une autre mesure, l'intérêt scientifique ici nous permettra de léguer aux chercheurs qui nous succèderons, une littérature sur le sujet et un travail qui respecte la démarche scientifique.

B- REVUE DE LA LITTÉRATURE ET CLARIFICATION DES TERMES CLÉS

1- REVUE DE LA LITTERATURE

Comme le rappellent Pierre BOURDIEU et al27 dans l'ouvrage, Le métier de sociologue, le chercheur doit, « s'imposer une polémique incessante contre les évidences aveuglantes qui procurent à trop bon compte l'illusion du savoir immédiat et de sa richesse indépassable ». Certes, les résultats auxquels fait aboutir une démarche scientifique rigoureuse ne sont pas le fruit du savoir immédiat. L'étendue et la grande richesse d'un domaine de recherche en termes de production d'oeuvre scientifique peut constituer un obstacle épistémologique en raison de l'évidence aveuglante de sa richesse indépassable. Il est nécessaire pour nous de préciser ici que, malgré l'abondance des écrits qui existent au sujet de l'Unesco, deux tendances se dégagent. Une tendance réaliste et une tendance libérale. La tendance réaliste défend l'idée selon laquelle, l'Unesco est une organisation en « perte de vitesse »28, une organisation qui non seulement à faillit à ses obligations, ne se définit que par des simples slogans, une organisation « qui a du mal à faire valoir l'impact de ses

Achille, le Cameroun et les opérations de maintien de la paix, mémoire de master recherche en Droit Public, Université de N'Gaoundéré, 2013-2014, p.10.

27 Pierre BOURDIEU, CHAMBOREDON et PASSERON, Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1971, p. 35, cité par HAMADOU Ali, les fonctions politiques de l'oeil du Sahel dans le Cameroun septentrional, mémoire en vue de l'obtention de master en science politique, Université de N'Gaoundéré, 2012-2013, p. 4.

28Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), p. 131-144.

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programmes »29. Elles se contentent d'analyser les activités de l'Unesco dans leur globalité quand bien même, « Leur efficacité est beaucoup plus difficile à évaluer que celle des autres agences spécialisées, comme l'OMS et la FAO ; en effet, l'action de l'Unesco porte sur des objets beaucoup plus vastes et aussi beaucoup plus diffus, moins tangibles, que ceux dont s'occupent ces dernières »30. D'autres auteurs encore notent que, l'Unesco est une organisation internationale intergouvernementale qui ne repose que sur des slogans flous et vides de sens, des « slogans confus »31. Pour eux, l'action de l'Unesco n'a pas un réel impact sur le terrain32.

Quant à ceux qui défendent une vision libérale, l'Unesco bien qu'étant une organisation qui rencontre des problèmes comme toute bonne organisation, contribue autant que faire se peut à influencer sur la politique des États afin d'instaurer un climat de paix et de sécurité ceci à travers, une aide technique et financière sur l'ensemble des programmes que sont l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication. L'Unesco peut à travers une vision prospective rendre sa participation à la construction de la paix et la sécurité plus efficiente et plus adaptée à l'avenir.

Jean DEFRASNE dans son ouvrage Le pacifisme, démontre comment l'Unesco dans l'exercice des missions qui l'incombe parvient à contribuée de manière efficace au rapprochement entre les peuples33.

Allant dans le même sens, le CONFINTEA dans son bilan de mi-parcours sur le Cameroun, s'agissant du programme Éducation Pour Tous (EPT) des assises de Dakar en l'an 2000, à la suite de celle de Jomtien de 1990, démontre que le bilan au Cameroun est tout de même positif, avec une net amélioration des structures et des cadres institutionnels concernant l'éducation des adultes pour la démocratie, la paix et la citoyenneté critique. Durant toute cette période, le Cameroun a fait des grands progrès en ce qui concerne le domaine de l'éducation, en mettent sur pied une pluralité d'institutions pour la cause. Ce sont entre autre : L'INJS, l'ENAS, l'ENAM, le MINCOF, le MINAS, le MINCULT, le MINREST, le MINDUB, le MINSEC, le MINSUP, le MINFOP, et

29 Mathilde Joseph, Les impacts de la crise budgétaire de l'UNESCO : Lumière sur l'organisation et opportunité de réforme. Mémoire de master 2 « Organisation Internationale », Université de Grenoble, 2011-2012, p.4

30 C'est ce qu'observent les gouvernements eux-mêmes. Ex : RU, ED 157/32 : doc. non signé, nov. 1955 ; EU, box 1562 : lt. De Henry Dearborn au département d'état, 2 oct. 1957 ; Évaluation du projet Orient-Occident, op. cit., p. 73 : le projet a pris « une telle ampleur qu'il n'est pas possible d'évaluer avec précision ce qui [e les États membres] ont accompli » ; interview Keating. Cité par Chloé MAUREL in L'Unesco de 1945 à 1974. P.975. 31SULWYN Lewis, Les principes de la coopération culturelle, p. 13 cité par Chloé MAUREL in L'Unesco de 1945 à 1974. Op.cit., P. 161.

32 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974. Op.cit., P. 603.

33 Jean DEFRASNE, Le pacifisme, Paris, PUF, Que s'ais-je, 1983, p.116.

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conclu que, l'amélioration des conditions de la qualité en éducation a connu une hausse considérable34.

L'Unesco a toujours misée sur les biens fondés de l'éducation des hommes et des femmes en vue de l'éradication de la pauvreté. Voilà pourquoi, FREIRE cité par AFRIK. T dans son article Femmes analphabètes et pauvreté extrême, montrait que, « l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul sont une étape vers la réalisation des droits politique, économique et culturel de l'homme. Il doit permettre aux néo-alphabètes de jouer un rôle dans les efforts visant à transformer leur univers en un endroit où il fera bon vivre »35.

Vincent CITOT dans son article Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco, parlant de l'efficacité ou non de l'organisation « Unesquiènne », démontre que « cette institution originairement de nature politique s'est de plus en plus politisée : La culture, qui était soutenue (parce que financée) sur le politique, est devenue directement un enjeu politique. Cependant, ce n'est pas le statut politique de l'organisation qui est ici en cause, ce sont les pressions politiques extérieures à cette institution culturelle »36. La nature politique de l'organisation n'est pas un mal en soi « au regard de sa double ambitions culturelle et pacifiste »37. Le caractère politique de cette institution favorise la pratique démocratique dans la mesure où, elle permet la participation du « peuple du monde »38 à s'impliqué dans les affaires de l'institution par le biais de ses représentants, bien qu'il relève le caractère « utopiste »39 de ladite institution sous certains de ses aspects.

Condamnant pour sa part l'extrême politisation qui menace le bon fonctionnement de l'Unesco, le professeure Chloé MAUREL dans sa thèse de doctorat intitulée L'Unesco de 1945 à 1974, bien que reconnaissant l'évolution de « l'action matérielle et technique »40 de l'Unesco vers les pays du « tiers monde », démontre que l'objectif de paix et de sécurité que l'Unesco prône au travers de la promotion de l'éducation, la science et la culture n'a pas un « impact immédiat, concret et tangible » sur le terrain dans la mesure où, les difficultés que rencontre l'organisation

34 UNESCO, Rapport de la Conférence internationale sur l'Éducation des Adultes, Inventaires extensifs dans un nombre de Pays sélectionnés, CAMEROUN, Tokyo, Japon, juillet 1972, p. 3.

35AFRIK. (T.), Femmes analphabètes et pauvreté extrême, Unesco-Afrique, n° 6, mars 1993, Dakar, cité par Marcellin KOBA, Problématique de la contribution de l'alphabétisation des femmes à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas de Cotonou en république du Benin, mémoire de DEA, 2005, p. 20-21.

36 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco », Le pholosophoire 2008/2 n° 30), p. 181-182.

37 Ibid.

38 Terme employé par le même auteur.

39 Ibid.

40Cholé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, Histoire, Université Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2006, op.cit., p. 1045.

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proviennent de la divergence des idées des personnes qui l'on incarnée, c'est une organisation qui fonctionne au grée et à l'image des différents directeurs qui se sont succédés41.

Parler de la question de l'efficacité de l'Unesco pour elle est l'occasion de mettre en cause l'action de celle-ci d'où, la nécessité de penser à sa réforme. Point sur lequel Mathilde JOSEPH semble être d'accord42. En dépit du caractère ambigu du terme « Unesco », cette institution se trouve être à la merci des pays puissants tels que, les USA et la Grande Bretagne. Cela est prouvé dans la mesure où, le simple retrait en 1984 de ces pays, à constitués à affecter l'efficacité de ladite organisation. L'Unesco est une organisation dont la survie dépend des pays dont elle ne parvient à imposer ses objectifs dans la mesure où, elle ne dispose d' « aucun moyen de pression pour se faire respecter »43.

François-Poncet allant dans le même sens affirme pour sa part que, le système de l'ONU dans son entier est « un amas d'hypocrisie, de contradiction et de passion partisanes »44. Et à Yves-Marie LAULAN d'ajouter dans La faillite des « machins » que, « la mission de l'Unesco est à la fois trop vaste, trop universaliste, et trop vague »45.

Ces différents points de vue, sont tous importants pour notre étude. Toutefois, l'originalité de notre contribution s'inscrit dans la deuxième approche à savoir l'approche libérale dans la mesure où, la littérature concernant une étude sur la mesure de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité sur l'État du Cameroun reste peu fournie. La plupart des publications n'accordent qu'une importance mineure ou encore négative à l'étude de cette contribution.

2- CLARIFICATION DES TERMES CLÉS

Au coeur de l'épistémologie des sciences sociales, se trouve les concepts qui structurent la pensée scientifique. Il n'est pas sans intérêt de sacrifier à une exigence pour toute recherche qui consiste à préciser le sens des notions qui seront examinées dans cette étude. Comme l'affirmait déjà René CAPITANT, il faut se méfier des mots qui sont la tentation de l'esprit et ne se livrer à eux qu'après les avoir racheter du mensonge. Allant dans le même sens, Jean BODIN recommande en toute chose, de rechercher la fin principale. La définition pour lui n'étant autre chose que la fin

41 Ibid. pp. 13-14.

42Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise budgétaire de l'UNESCO : lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, mémoire de Master 2 « organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012, p 7.

43Ibid., p. 114,

44 Ibid.

45 Yves-Marie LAULAN, La faillite des « machins », Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 91-92. Cité par Chloé MAUREL in sa thèse de doctorat, p. 24.

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du sujet qui se présente, le reste en découle et les conséquences s'en suivent naturellement46. Jeremy BENTHAM, se livrant à une véritable « guerre de mots »47 et à un « nettoyage de la situation verbale » ne connait qu'un seul remède pour construire une véritable science : « définissez vos mots »48. À cet effet, les termes tels que : UNESCO, promotion, paix, sécurité et Cameroun, seront tour à tour définit partant de la revue de la littérature existante. Autrement dit, c'est la conceptualisation qui fait d'une discipline, une discipline scientifique à part et autonome. Comment est-ce que nos devanciers parviennent-ils à rapprochés ces mots à la discipline des relations internationales.

L'UNESCO : C'est une « Organisation intergouvernementale appartenant au système des Nations Unies »49. Le sigle UNESCO garde depuis 1945 jusqu'à nos jours la même définition, que ce soit dans les ouvrages des différents auteurs, les colloques, ou même dans la constitution de l'UNESCO. L'acte constitutive de l'UNESCO, définit elle-même son sigle comme étant : l'Organisation des Nations Unies Pour l'Éducation, la Science et la Culture (United Nations Educational, Scientific and cultural Organization)50. De même, le rapport mondial de l'UNESCO dans sa liste de sigle et acronymes, le définit comme étant l'Organisation des nations unies pour l'éducation la science et la culture51.

ÉDUCATION : Selon la définition donnée par Émile Durkheim, l'éducation est, « L'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physique, intellectuel et moral que réclame la société politique dans son ensemble, et le milieu social auquel il est particulièrement destiné »52.

Allant dans le même sens, Joseph LEIF pense que, « L'éducation est la mise en oeuvre des moyens propres à former, à développer physiquement, affectivement, intellectuellement,

46 Jean BODIN, La République, Paris, réédition corpus des philosophes français, 1989, p. 1.

47 Jeremy BENTHAM citer par CHETIMA MALLA Achille, « Le Cameroun et les opérations de maintien de la paix », mémoire en vue d'obtention du Master II recherche en droit public, Université de N'Gaoundéré, 20132014, p. 5.

48 Ibid.

49 Chloé MAUREL, L'UNESCO de 1945 à 1974. HISTOIRE. Université Panthéon-Sorbonne- Paris I, 2006, p. 10.

50Cf. Préambule de la Constitution de l'UNESCO, p. 1.

51UNESCO, Vers les sociétés du savoir, rapport mondiale de l'UNESCO, 2005,7, place de Fontenay, 75352, Paris 07 SP, France, p. 16.

52BOCCO R., Problématique de l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au Bénin, Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA. INJEPS/UAC, 2000, cité par Marcellin KOBA, Problématique de la contribution de l'alphabétisation des femmes à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : Cas de Cotonou en république du Bénin, Mémoire pour l'obtention du diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation, option ANDRAGOGIE, 2005, pp.30-31.

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socialement, moralement un enfant, un adolescent par l'exploitation, l'orientation, la valorisation des ressources de son être »53.

Ces deux définitions semblent être restrictives dans la mesure où, l'éducation que prône l'Unesco est une éducation qui prend aussi en compte l'éducation des adultes. Voilà pourquoi, Lê Than Koï va donner une définition qui prend en compte aussi bien l'enfant que l'adulte : « L'éducation est l'ensemble des processus qui forment les hommes et leurs préparent à leurs rôles dans la société »54.

SCIENCE : Pour Julian HUXLEY, la science dont il s'agit ici, doit être prise au sens large du terme, couvrant ainsi tous les domaines du savoir et de la connaissance. Elle englobera donc les Sciences de la Natures, les Sciences Sociales et les Humanités55.

CULTURE :Guy HERMET et al. La définissent comme : « Un système de signification communément partagé par les membres d'une collectivité sociale qui en font usage dans leurs interactions »56. Bref pour Luc SINDJOUN, c'est un « ensemble de manières de voir, de penser et de sentir propre à un groupe »57.

COMMUNICATION : Selon le Dictionnaire Petit Larousse, elle s'entend comme une action, le fait de communiquer, d'établir une relation avec autrui. Être en communication avec quelqu'un58.

L'INFORMATION : Selon le Dictionnaire Petit Larousse, elle s'entend comme l'action d'informer, le fait de s'informer59.

PROMOTION : Le dictionnaire Le Grand Robert définit pour sa part la « promotion » comme : le fait d' « amélioration des conditions de vie ». Ou au mieux, comme une « élévation simultanée (de plusieurs personnes) à un même grade, une même dignité, un même poste »60.

LA PAIX : DIDEROT, J.et D'ALEMBERT, J. dans Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, définissent la Paix comme : « La tranquillité dont une société politique jouit, soit au-dedans, par le bon ordre qui règne entre ses membres ; soit au-dehors, par

53 Ibid.

54 Ibid.

55 Julian HUXLEY, L'Unesco : ses buts et sa philosophie, UNESCO, 1946, op.cit., p.28

56 Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et Philippe BRAUD, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, 7e édition revue et augmentée, ARMAND COLIN, 2010, p.73.

57 Luc SINDJOUN, A la recherche de la puissance culturelle dans les relations internationales : essai de caractérisation du concept et d'appréhension du phénomène, in La revue Camerounaise d'études internationales n° 001, 1er semestre 2007, p. 18.

58 Cf. Dictionnaire Multimédia Petit Larousse.

59 Ibid.

60 Ibid.

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la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec les autres peuples »61.Sociologiquement, la paix désigne l'entente amicale de tous les individus qui compose une société. Elle n'implique pas l'absence de conflit, mais une résolution systématiquement calme et mesurée de toute difficulté conséquente à la vie en communauté, principalement par le dialogue62.

Psychologiquement, la paix désigne l'état d'un esprit placide et serein et plus généralement de sentiments enthousiastes et positifs. Elle est donc souhaitée pour soi-même et éventuellement pour les autres au point de devenir une salutation (...) ou un but de vie63.

Le dictionnaire Le grand Larousse la définit comme le : « Rapports entre personnes qui ne sont pas en conflit, en querelle »,ou encore comme des : « Rapports calmes entre citoyens; absence de luttes, de troubles, de violences ».

SÉCURITÉ : Le dictionnaire Le grand Larousse la définit comme : Une « Situation, conditions entraînant la protection, l'absence relative de dangers pour les personnes et qui détermine la confiance »64.

Le professeur Barbara Delcourt dans son cours des relations internationale intitulé : Théories de la Sécurité (2006-2007), fait la distinction de trois types de Sécurités à savoir : la sécurité collective, la sécurité sociétale et la sécurité humaine. De ces trois types de sécurité, seul la troisième nous sera utile dans le cadre de ce travail.

Allant dans le même sens que Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et Philippe BRAUD dans, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques65, La SÉCURITÉ HUMAINE, peut s'entendre comme, « L'ensemble des menaces politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles auxquelles sont confrontés les individus dans leurs vies quotidiennes ». Cette conception de la sécurité met en exergue

Jean François RIOUX, « la satisfaction des besoins primaires des individus »66.

CAMEROUN : La république du Cameroun ou Republic of Cameroon est, un Pays de l'Afrique Centrale, un « État Unitaire décentralisé»67. Situé au fond du Golfe de Guinée, entre le 2ème et 13

61DIDEROT, (J.), D'ALEMBERT, (J.) 1780. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, tome 24, cité par Nicole WERLY, « Paix: l'insaisissable définition », El a. Études de linguistique. Appliquée 2002/4 (no 128), p. 481-495

62 Cf. le site Wikipédia.

63 Ibid.

64 Cf. Dictionnaire le Grand Larousse.

65 Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et Philippe BRAUD, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, 7ème édition revue et augmentée, ARMAND COLIN, 2010, op.cit., p.280.

66Jean-François RIOUX (sous la direction de), La sécurité humaine, une nouvelle conception des relations internationales, Paris, L'Harmattan, 2001, cité par Barbara DELCOURT, Théories de la sécurité, cours de deuxième cycle en science politique, 2006-2007, p.71.

67 Cf. art. Premier de la Constitution Camerounaise.

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ème degré de latitude Nord, et le 9ème et le 16èmedegré de longitude Est. Il est situé entre le Nigeria à l'Ouest, le Tchad au Nord, la République Centrafricaine à l'Est, le Gabon, la Guinée Équatoriale et la République du Congo au Sud et le golfe de Guinée au Sud-ouest. Sa capitale politique est Yaoundé et sa capitale économique Douala. Avec une superficie de 475 442 km2, et une population de 24 229 247 habitant (2017) et une densité de 49,9 habitant/ km2. Les langues nationales sont le Français et l'Anglais68.

Au XIX siècle, la colonie Allemande le place sous protectorat. À l'issue de la première guerre mondiale, le Cameroun est placé sous la tutelle de la société des nations et confié à l'administration de la France pour sa partie orientale, et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. Placé sous mandat de l'ONU et sous administration de la France, il accède à l'indépendance sous l'appellation de la République du Cameroun le premier Janvier 1960. Il est rejoint par une partie du territoire sous administration Britannique en Octobre 1961 pour former, la République Fédérale du Cameroun qui, le 20 Mai 1972, fut renommé République unie du Cameroun, puis République du Cameroun en 1984.

Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'organisation internationale de la Francophonie ainsi que du Commonwealth.

C- DÉFINITION DE LA PROBLÉMATIQUE ET ÉNONCIATION DE L'HYPOTHÈSE DE RECHERCHE

1- DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE

La paix n'étant pas que l'absence de guerre, l'inspiration de ce sujet part de plusieurs constats observés à la fois sur le vécu quotidien des Camerounais que sur les différentes crises que connait le pays ces derniers temps à savoir : la question du chômage des jeunes, le phénomène de corruption de plus en plus galopant, les crises liées à la rareté de l'eau potable dans les grandes métropoles du pays, le phénomène de désertification que connaissent les parties septentrionale du pays, les problèmes climatiques et la déforestation des forêts du Sud, le pillage et commerce illicite des témoins matériels et immatériels, marques de l'identité de la nation Camerounaise, le braconnage, l'inadéquation croissante entre la formation et l'emploi, les conflits liés au problème de droit

68 Voir dictionnaire Wikipédia en ligne.

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d'auteur, sans oublier les causes qui ont favorisés l'implantation de la secte islamiste Boko-haram à l'extrême Nord, et les mouvements sécessionnistes au Nord Ouest et Sud Ouest du pays.

Pierre BOURDIEU, Jean-Claude CHAMBOREDON et Jean-Claude PASSERON69 définissent la problématique comme, un obstacle à surmonter. Ils pensent que, tout objet de recherche ne peut être définit et construit qu'en fonction de cette dernière, permettant de soumettre à une interrogation systématique les aspects de la réalité mis en relation avec la question posée. L'action de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun, s'inscrit dans l'univers tracé par sa charte constitutive qui se propose de contribuer au maintien de la paix et la sécurité de tous les États membres de l'organisation des Nations Unies. Cette action pose la question fondamentale qui est celle de savoir : Comment l'Unesco contribue-t-elle à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun ? Cette interrogation est d'autant plus centrale que, « Le comportement d'un acteur (...) sur la scène internationale peut être déterminé par diverses finalités »70. En effet, les organisations intergouvernementales71 ont été pensées, comme un « espace politique » permettant aux États de nouer des dialogues (multilatéraux) que justement le niveau bilatérale ne rendait pas possible. Bien plus, dans leurs rôles d' « autorité supranationale », certaines organisations intergouvernementales sont censées réguler les crises ou les tentions par des mécanismes politiques concrets voir par des interventions directes de nature économique (les sanctions), politique (la diplomatie), ou militaire (l'usage de la force armée). Le fait d'être crées par les États et placées sous leurs dépendances fait des organisations intergouvernementales, un acteur dérivé de l'État d'où la possible instrumentalisation de ceux-ci par ces derniers, en vue d'atteindre des objectifs particuliers. Ces prémisses de raisonnement, conjuguées aux principes fondamentaux de l'action internationale de l'Unesco, nous plongent dans le cadre d'une problématique de la manière dont l'Unesco use de ses compétences internationales en faveur de la promotion de la paix et la sécurité. Aussi bien, il s'agit en claire d'analyser le processus d'insertion et de participation de l'Unesco à l'édification de la paix et la sécurité au Cameroun. Pour ce faire, notre question centrale peut être étayée par des interrogations secondaires relatives notamment aux motivations, à l'implémentation, au bilan et aux perspectives de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.

69 BOURDIEU (P.), CHAMBOREDON (J-C.), PASSERON (J-C.), Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1971, p. 58, cité par HAMADOU Ali, Les fonctions politiques de l'oeil du Sahel dans le Cameroun septentrional, mémoire de master en science politique, 2012-2013, p. 6.

70 MOUELLE KOMBI (N), La politique étrangère du Cameroun, cité par CHETIMA MALLA Achille, mémoire de DEA, Le Cameroun et les opérations de maintien de la paix, 2013-2014, p p.13-14.

71 D'après Michel VIRALLY, « Une organisation internationale intergouvernementale est une association d'États souverains, établie par accord entre ses membres et doté d'un appareil permanent d'organes chargés de poursuivre la réalisation d'objective d'intérêts commun par une coopération entre eux », cité par Chloé MAUREL, l'UNESCO de 1945 à 1974. HISTOIRE. Université Panthéon-Sorbonne- Paris I, 2006, op.cit., p. 10.

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2- ÉNONCIATION DES HYPOTHÈSES

Pour Madeleine GRAWITZ, « L'hypothèse est une proposition de réponse à la question posée. Elle tant à formuler une relation entre les faits significatifs »72. Henry MENDRAS dans le même sens affirme que, toute recherche doit s'appuyer sur les hypothèses de travail relevant soit du bon sens, soit d'autres travaux de recherches73. Telle qu'elle se présente, notre problématique nous amène à émettre l'hypothèse suivante : l'Unesco promeut la paix et la sécurité au Cameroun par la promotion de l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication, bien que cette contribution reste tout de même perfectible pour une meilleure instauration d'un climat de paix et de sécurité sur l'étendue du territoire Camerounais. Elle a l'avantage de nous situer dans le cadre d'une analyse prospective de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun dans le sens de l'amélioration de celle-ci.

II- DÉTERMINATION DU CADRE THÉORIQUE

A- LA QUESTION DE LA MÉTHODE

La recherche de la vérité scientifique nécessite du chercheur, le recours à un système d'appréhension du réel. Dans ce cas, la méthode apparait comme un outil scientifique indispensable. Car si elle se définit comme, « L'ensemble des Operations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités quelles poursuit, les démontres, les vérifies »74, pour le professeur KONTCHOU KOUOMEGNI, elles doivent être considérées comme des « stratégies de recherches ou des ensembles organisés de concepts et d'opérations intellectuelles et matérielles pour cerner la vérité scientifique »75. Dans le cadre de notre étude, nous optons pour le transnationalisme, le structuro-fonctionnalisme bien que, nous ferons de temps en temps appel au libéralisme.

a- Le transnationalisme : Pour Jean-Jacques ROCHE, il s'agit d'une « contestation de l'État qui aurait perdu son statut d'acteur principal de la vie internationale du fait de l'intensification des

72GRAWITZ. M. Méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p. 382.

73Henry MENDRAS, Élément de sociologie, Paris, Armand Colin, collection U, p. 11.

74 Ibid., p.36.

75KONTCHOU KOUOMEGNI (A), « Méthodes de recherche et domaine nouveau en relations internationales »

in revue Camerounaise des Relations Internationales, n°1, octobre-décembre 1983, p. 56.

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échanges économiques et culturels et de l'émancipation des acteurs non étatiques qui en résulte »76.Dans cette souveraineté partagée, l'approche du transnationalisme nous permet de comprendre que, l'action de l'Unesco se situe à l'interface entre les gouvernements, les milieux éducatifs, scientifiques et culturels, et le grand public, qu'elle n'agit plus seulement au niveau international c'est-à-dire « entre les nations », mais aussi transnational c'est-à-dire « au-delà des nations ». L'Unesco n'entend pas traiter le cas Camerounais d'une manière isolé, mais plutôt comme la partie d'un tout indissociable.

b- Le structuro-fonctionnalisme : Le fonctionnalisme constitue l'une des méthodes d'analyse essentielles de la société, l'un des paradigmes dominant basé sur les théories sociologiques classiques77. Nous pouvons ainsi analyser la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité à partir de l'approche du fonctionnalisme systémique ou structuro-fonctionnalisme développé par TALCOTT Parsons. Ainsi, les fonctions d'adaptation, l'orientation vers la réalisation des fins, l'intégration interne et le maintien des modèles de contrôle nous permettrons non seulement de comprendre qu'au-delà des fonctions manifestes c'est-à-dire visibles et souhaités, il peut y avoir d'autres fonctions dites latentes, c'est-à-dire qui échappent à la perception du sociale. Cela nous permet de saisir les motivations de l'Unesco, mais aussi, de saisir l'interaction ou au mieux l'interdépendance qui existe entre l'Unesco et l'État du Cameroun d'une part, l'Unesco et les autres acteurs que sont les OIG et les ONG d'autre part en ce qui concerne la construction de la paix et la sécurité. Ce model permet d'appréhender comment l'éducation, la science, la culture et l'information parviennent à élever les défenses de la paix dans l'esprit des Camerounais.

B- L'OUTIL D'OBJECTIVATION OU TECHNIQUES DE RECHERCHE

Selon Madeleine M. GRAWITZ, « Toute recherche ou application de caractère scientifique en science sociale tout comme dans les sciences en générales doit comporter l'utilisation des procédés opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et de phénomènes en cause »78. Les techniques sont donc des « tactiques », des moyens mis à la disposition de la méthode ; moyens matériels pour la collecte et le traitement des données, moyens intellectuels pour leur analyse et leur interprétation.

76Jean-Jacques ROCHE, Théories des relations internationales, 4ème édition, Montchrestien, Clefs/ Politique, p.150.

77 HERMET (G.) (Dir.) Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, op.cit. p.132. 78GRAWITZ (M), Méthodes des sciences sociales, op.cit. p.352.

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Dans le cadre cette étude, la collecte et l'analyse des données nous a permis de répondre à notre question de départ. À cet effet, l'analyse documentaire et les entretiens ont été mis à contribution. Ainsi, les informations recueillies sur l'UNESCO en général et ceux de son bureau de Yaoundé ainsi que la commission National de l'UNESCO en particulier, ont été obtenue à travers l'exploration des archives et des documents consultés aux archives et à la Bibliothèque de l'UNESCO (textes et images, données statistiques, série d'articles de journaux)

Les informations complémentaires sur son fonctionnement ont été obtenues grâce aux entretiens que nous avons eu avec les administrateurs du Bureau de Yaoundé, de la Commission National de l'UNESCO, de la Fédération des Clubs UNESCO, ainsi que des ONG partenaire de l'UNESO tels que : l'ANACLAC, le SIL, CEFAN, FAWECAM.

C- ANNONCE DU PLAN

« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevée les défenses de la paix »79. L'Unesco se propose d'adopter les moyens pacifiques afin de, promouvoir la paix et la sécurité. Cela passe par, la promotion de l'éducation et les sciences d'une part (Première partie), la culture, l'information et la communication d'autre part (Deuxième partie).

79 Ibid.

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PREMIÈRE PARTIE : UNE CONTRIBUTION A LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET LA SCIENCE

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L'assemblée générale des nations unies ayant fait de l'Unesco depuis sa création en 1945, le chef de file80 de nombreuses initiatives éminentes de portées internationales visant à promouvoir la paix, cette dernière s'emploie à la construction d'un mouvement véritablement mondial pour la promotion d'une culture de la paix, et de la non-violence dans le monde en général et au Cameroun en particulier. En 73 ans d'existence, l'organisation se concentre en particulier sur deux priorités globales à s'avoir le continent Africain et la question de l'égalité entre les genres. Afin de mener à bien sa tâche, Julian HUXLEY pense pour sa part que, « (...), il ne suffit pas (...) d'avoir des buts et des objectifs bien définis. Son action présuppose une philosophie, une hypothèse de travail qui tendent à expliquer les buts et les fins de l'existence humaine et qui puisse dicter, ou tout au moins suggérer une prise de position devant les différents problèmes »81. Consciente de ce que, la construction d'une paix véritable et perpétuelle ne peut passer que par le développement de l'homme sous toute ses formes, KOÏCHIRO MATSUURA pense que, l'enjeu de la mission de l'Unesco « n'est autre que la recherche perpétuelle de ce qu'il y a d'humain dans le genre humain »82, il s'agit de comprendre l'homme ainsi que l'environnement dans lequel il vie. C'est pourquoi, l'Unesco apporte un appui technique et financier remarquable au gouvernement Camerounais afin que ce dernier mette sur pied, des mécanismes qui lui permettront de prémunir ses citoyens de l'usage de la violence et l'intolérance. La contribution ainsi envisagée se situe aussi bien au niveau de la promotion d'un système éducatif inclusif au Camerounais (CHAPITRE I), ainsi que la promotion des sciences (CHAPITRE II).

80 Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, mémoire de master « organisations internationales », institut politique de Grenoble, 2011-2012, p.42.

81 Julian HUXLEY, L'Unesco : Ses buts et sa philosophie, printed in great Britain by the Frederick printing co., ltd., 23, Leonard street, London, e.c.2, 1946, p.7.

82 UNESCO, 60 ans d'histoire de l'Unesco, Acte du colloque international, Paris, 16-18 novembre 2005, p.12.

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CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE PÉDAGOGIE DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR L'ÉDUCATION

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Dans son ouvrage intitulé : L'Unesco : Ses buts et sa philosophie, publier en 1946, Julian HUXLEY pense qu'« Il est évident que l'Unesco doit adopter certains principes généraux concernant l'éducation, non seulement des principes visant à pourvoir l'être humain qui grandit, du moyen de gagner sa vie, ou à le rendre capable de tenir sa place dans la collectivité ou dans la société où il est né. (...) l'éducation peut être et devrait être continuelle, l'esprit est capable de se développer pendant toute la vie et il faudrait prévoir des moyens susceptibles d'aider à sa croissance, c'est-à-dire des méthodes d'éducation pour les adultes de tout âge et non pas seulement pour les enfants ou les jeunes gens»83. Allant dans le même sens, Jacques DELORS affirme que, « L'éducation apparaît comme un atout indispensable pour permettre à l'humanité de progresser vers les idéaux de paix, de liberté et de justice sociale »84.

À travers son bureau multipays et sa Commission Nationale basé à Yaoundé, l'Unesco, promeut la pédagogie de la paix et la non-violence, en incitant le gouvernement Camerounais et les partenaires de l'éducation, à prendre leurs responsabilités (SECTION II) en ce qui concerne, l'assurance d'une éducation inclusive, susceptible de garantir l'épanouissement de tous les Camerounais (SECTION I).

83 Ibid.

84 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un trésor est caché dedans, extraits du rapport à l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, p. 9.

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SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE ÉDUCATION INCLUSIVE

« L'éducation en tant que priorité urgente et pratique est importante »85 pour la construction de la paix et la sécurité dans l'esprit86 des Camerounais. Ainsi, pour HUXLEY, le terme éducation « prônée par l'Unesco » s'entend dans le sens large d'éducation des adultes et d'éducation de soi-même aussi bien dans le sens étroit de l'enseignement et de la formation professionnelle87, c'est un droit universellement proclamé. Elle entend par éducation inclusive, « un processus qui vise à prendre en compte et à satisfaire la diversité des besoins de tous enfants, jeunes et adultes , par une participation accrue à l'apprentissage, à la vie culturelle et à la vie communautaire, et par une réduction du nombre de ceux qui sont exclus de l'éducation ou exclus au sein même de l'éducation. Elle suppose de changer et d'adapter les contenus, les approches, les structures et les stratégies, en s'appuyant sur une vision commune qui englobe tous les enfants du groupe d'âges visés et avec la conviction que le système éducatif ordinaire a le devoir d'éduquer tous les enfants »88. Dans le souci de contribuer à la construction de la paix dans l'esprit des Camerounais, l'Unesco s'appuie sur plusieurs mécanismes parmi lesquels, l'éducation. S'inspirant des assises de Dakar 2000, le gouvernement Camerounais va élaborer son « Plan d'Action National sur l'Éducation pour Tous », avec pour objectif, d'assure le droit d'accès à une éducation de qualité qui, met l'accent sur l'alphabétisation (paragraphe I), tout en Garantissant la disponibilité et le respect dans l'environnement d'apprentissage (paragraphe II).

PARAGRAPHE I : LE DROIT D'ACCES A UNE EDUCATION DE QUALITE QUI MET L'ACCENT SUR L'ALPHABETISATION

Suivant l'avis de Chloé MAUREL, « Sur l'insistance de plusieurs États membres, l'Unesco donne la `'priorité absolue»89 à l'éducation dans son programme »90. L'action éducative de cette

85Kathryn (M.) Anderson-Levitt, « Les divers courants en anthropologie de l'éducation

», Éducation et sociétés, 2006/1 (no 17), p. 7-27.

86 Cf. alinéa premier de l'acte constitutif de l'Unesco.

87Julian HUXLEY, L'UNESCO: Ses buts et sa philosophie, printed in great Britain by the Frederick printing co., ltd.,

23, Leonard street, London, e.c.2, 1946, op. cit., p.32

88UNESCO. 2003b. Vaincre l'exclusion par des approches intégratrices dans l'éducation. Un défi et une vision.

Paris, UNESCO, cité in Principes directeurs pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, p. 9.

89 Insistance marquée par l'auteur.

90X07. 21(44) NC, III : Commission nationale française, « Suggestions de caractère général concernant les

programmes futurs de l'Unesco », juin 1961, p. 9 ; IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le

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dernière se traduit par, la mise sur pied d'une éducation continue tout au long de la vie (A), ainsi que des programmes d'alphabétisations pour tous (B).

A- UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE EDUCATION

DE QUALITE A TOUS LES STADES DE LA VIE

Suivant la Déclaration mondiale de Jomtien sur l'éducation pour tous de 1990, une éducation de qualité repose sur « le développement cognitif de l'apprenant d'une part, et le rôle de l'éducation dans la promotion de valeurs et d'attitudes, propices à une citoyenneté responsable et/ou au développement créatif et affectif d'autre part. ( ...) ces besoins concernent aussi bien les outils d'apprentissage essentiels que les contenus éducatifs fondamentaux dont tout être humain a besoin pour survivre, pour développer toutes ses facultés, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre »91. L'Unesco encourage le gouvernement Camerounais à mettre sur pied des politiques qui favorisent une éducation à tous les stades de l'enfance et au-delà (1), ainsi que des programmes scolaires pertinents, étendus et inclusifs (2).

1- LA NECESSITE D'UNE EDUCATION A TOUS LES STADES DE

L'ENFANCE ET AU-DELA

« L'éducation tout au long de la vie est fondée sur quatre piliers : apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, apprendre à être »92. Tout en réaffirmant la vision de la déclaration mondiale sur l'éducation pour tous qui avait été adoptée dix ans plutôt à Jomtien en Thaïlande (1990), l'Unesco apporte au gouvernement Camerounais, l'assistance technique et financière, afin de respecter les six grands objectifs de l'éducation pour tous (EPT) issues du Forum mondial de Dakar qui c'est tenu du 26 au 28 avril 2000. L'acte constitutif de l'Unesco, suggère l'adoption « des méthodes d'éducations convenables pour préparer les enfants du monde entier aux

programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, 1 4 p., p. 7-8 ; X 07.21 (44), I : observations du gouvernement français sur l'avant-projet de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, p. 2, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, p. 587.

91 UNESCO. 2008b. L'apprentissage compte : Aperçu des méthodes, facteurs et indicateurs de mesure et d'amélioration de la qualité de l'apprentissage dans les pays de l'IMOA-EPT. Paris, UNESCO, cité in UNESCO, Principes directeurs pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, op.cit., p. 10.

92 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un trésor est caché dedans, extraits du rapport à l'Unesco de la
commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., p. 35.

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responsabilités de l'homme libre »93. À cet effet, le système éducatif Camerounais régi par la loi numéro 98/004 du 14 Avril 1998, portant Orientation de l'éducation va, sous l'impulsion de la Commission Nationale de l'Unesco basé à Yaoundé, promouvoir un système éducatif constitué de différents niveaux d'enseignements à savoir, l'enseignement primaire, avec une durée de 6 ans, sanctionné par l'obtention d'un certificat d'étude primaire (CEP) ; L'enseignement secondaire, avec une subdivision en deux cycles à savoir, le premier cycle, avec une durée de 4 ans, sanctionné par le Brevet d'Étude du Premier Cycle (BEPC), qui conduit automatiquement au second cycle, avec une durée de trois ans d'études, sanctionné par l'obtention du Baccalauréat, qui ouvre au futures détenteurs, les portes de l'enseignement supérieur à savoir, l'Université. Le budget annuel de l'État alloué au secteur de l'éducation va croissant, qu'il s'agisse de l'enseignement primaire, secondaire ou supérieur, ou même la recherche scientifique. Le DSCE laisse voir que, le budget général alloué à l'éducation en 2009 était de 409,6 milliards de francs CFA, en 2013 il est passé à 497,3 milliards et en 2015, à 567,3 milliards de francs CFA94.

Parler d'une éducation à tous les stades de l'enfance et au-delà, revient à ne plus définir l'éducation au seul cadre scolaire, elle inclue dorénavant aussi celle des adultes. BOCCO R. l'ayant compris, la définit comme, « l'ensemble des processus organisés par lesquels toute personne considérée comme adulte dans la société ou la culture à laquelle elle appartient, développe ses aptitudes, enrichie ses connaissances, améliore sa qualification technique ou professionnelle, la réoriente et suscite des changements dans ses attitudes et ses comportements, dans la double perspective d'un développement social, économique et culturel équilibré et indépendant »95. C'est par cet apprentissage tout au long de la vie que l'individu acquiert les valeurs de paix, de justice, de démocratie, de tolérance, de compréhension intellectuelle, d'égalité des genres, et le respect de la planète96.Voilà pourquoi l'Unesco affirmait dans son préambule en 1945 que : La paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des Gouvernements ne saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère des peuples, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité97. Le paradigme de l'apprentissage tout au long de la vie est conceptualisé et promu par l'Unesco depuis 1970. Il est question de mettre

93Voir, Art. 1, Para. 2b. de la Charte constitutive de l'Unesco.

94 CAMEROUN, document de stratégie pour la croissance et l'emploi, 2007, p.155.

95BOCCO(R.), Problématique de l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au Bénin, Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA. INJEPS/UAC, 2000, cité par Marcellin KOBA, Problématique de la contribution de l'alphabétisation des femmes à l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : Cas de Cotonou en république du Bénin, Mémoire pour l'obtention du diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation, option ANDRAGOGIE, 2005, Op.cit., pp.30-31.

96 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un trésor est caché dedans, extraits du rapport à l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., p. 9.

97 Cf. préambule de la constitution de l'Unesco.

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l'apprentissage au service de l'autonomisation. Au niveau de « l'éducation de base », l'autonomisation relève du fait pour l'enfant de savoir pouvoir lire, écrire et compter. Ces dispositifs une fois acquises, l'enfant pourra être capable de pouvoir communiquer directement, d'être autonome, de pouvoir participer activement à la vie de la communauté, d'être capable d'affirmer ou d'infirmer une information, d'être capable de mémoriser et de conserver, d'avoir une bonne structuration mentale, de pouvoir s'adapter aux diverses situations de la vie quotidienne98. Cela favorise le développement rapide de l'enfant, et permet à ce dernier de faire face aux différentes menaces qui peuvent affecter son comportement.

Suivant le classement des pays au regard de l'atteinte des objectifs d'Education Pour Tous, sur les cinquante trois pays les plus performant en liste, le Cameroun occupe la huitième place avec, un indice Africain de développement de l'Education Pour Tous qui était de 50,3 % en 1990 et 57,4 % en 2002, soit une avancé significative de 7,1 point. Durant la même période, le taux d'accès en dernière année du primaire est passé de 50 % à 60 % ; Le taux d'alphabétisation des adultes est passé de 62 % à 68 %, et l'indice de parité du Taux Brute de Scolarisation (TBS) est passé de 86 % à 85 %99 soit une perte de 1 point.

Le système éducatif Camerounais, est conçu à tel point qu'il favorise non seulement la possibilité d'un apprentissage formel qui va de la maternelle au supérieur en passant par le primaire et le secondaire, mais aussi, il favorise un apprentissage non-formel et informel pour les personnes de tous les âges qui non pas eu la chance de bénéficier d'une éducation formelle. Il s'agit de permettre aux jeunes hommes et femmes âgés de 15 ans et plus, à bénéficier d'une formation qui va au-delà du simple lire, écrire et compter, de bénéficier d'une formation qui pourra leur permettre de s'épanouir dans la société. L'accent ici est mis à la formation de la femme dans la mesure ou, comme l'affirme Musa Bin Jafaar Bin Hassan, président de la conférence générale de l'Unesco en 2005, « La femme a un rôle fondamental à jouer dans la promotion de la culture de la paix par l'éducation ; Il est indispensable de reconnaître le rôle central qu'elle joue dans la formation de jeunes porteurs de modernité, de science et de paix. La femme est la pierre angulaire de la société »100. Le gouvernement Camerounais à prit le soin de, mettre sur pied des institutions à cet effet101.

98 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un trésor est caché dedans, extraits du rapport à l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., op.cit., p. 19.

99 Elsa DURET, Atteindre les objectifs d'Education Pour Tous en Afrique subsaharienne : état des lieux, marges de manoeuvre et défis pour les politiques publiques, Editions De Boeck Supérieur, Monde en développement, 2005/4 (n° 132), p. 140.

100 UNESCO, Discours de Musa Bin Jafaar Bin Hassan à la Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005 p. 24

101 Ces institutions chargées de l'alphabétisation fonctionnelle sont : le FNE, le PIFMAS, la CAF, le PAJER-U.

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Suivant la stratégie de l'Unesco pour l'éducation, le concept d'apprentissage tout au long de la vie nécessite de changer de paradigme, en délaissant les notions d'enseignement et de formation au profit de la notion d'apprentissage, en délaissant l'instruction qui transmet des connaissances au profit d'un apprentissage tourné vers l'épanouissement personnel, et en délaissant l'acquisition de compétences spécifiques au profit de la découverte au sens large, et de la nécessité de libérer et d'exploiter le potentiel créatif 102. Voilà pourquoi le Cameroun avec l'appui technique et financier de l'Unesco, contribue à la mise sur pied dans le dispositif éducatif Camerounais, les Enseignements techniques et professionnels.

L'éducation inclusive des jeunes et des adultes tout au long de leur vies seul ne suffit pas à inculquer aux apprenants des valeurs telles que : Le respect des principes démocratiques, du droit et des droits de l'homme ; La non-violence, la tolérance, la solidarité et la préservation de l'équilibre écologique. Avoir la possibilité de pouvoir s'éduquer durant toute sa vie n'est qu'un préalable, mais avoir l'accès à des programmes scolaires étendus, pertinents et inclusifs est une nécessité.

2- DES PROGRAMMES SCOLAIRES ETENDUS PERTINENTS ET INCLUSIFS

L'éducation est un moyen indispensable pour faire en sorte que chaque homme et chaque femme dans le monde puisse maitriser son destin, exercer son choix et sa responsabilité. C'est pourquoi l'Unesco encourage le gouvernement Camerounais à mettre l'accent sur La qualité de l'enseignement. Cette qualité se fait ressentir à chaque niveau de son système éducatif qui, dispose des objectifs fixés qu'il se doit d'atteindre.

L'enseignement primaire, qui succède à la section maternelle est considéré comme la base de l'éducation. C'est à ce niveau que l'enfant acquière les bases nécessaires pour ses études ultérieur. Le MINEDUB qui est responsable de la commission Nationale de l'éducation pour l'Unesco au Cameroun, bénéficie de la part du gouvernement, la priorité sur l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes scolaires pour le préscolaire et le primaire. À ce niveau d'étude, l'enfant bénéficie d'un apprentissage au langage et à l'écrit, une formation sur les mathématiques, une éducation sur les sciences et l'environnement, une formation sur l'hygiène pratique et l'éducation à la santé, une éducation morale et civique, une formation sur les activités pratiques et enfin une éducation physique et sportive103. Quant à l'enseignement sur les programmes de Français, et d'Anglais,

102 UNESCO, Stratégie de l'UNESCO pour l'éducation 2014-2021, Paris, 2014, p. 36.

103 Cf. Programmes Officiels de l'Enseignement Primaire Niveau I

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l'enfant bénéficie d'un apprentissage du langage ou expression orale ( la lecture ; Speech Practice and Oral Work), à la production d'écrit (Written Work). Cela permet à l'enfant de communiquer directement, d'être autonome, de pouvoir participer activement à la vie de la communauté, d'être capable d'affirmer ou d'infirmer une information, et enfin d'être capable de mémoriser et de conserver104.

Il bénéficie aussi d'un enseignement sur les mathématiques (géométrie et numérique) qui lui permettent, d'avoir une bonne structuration mentale et de pouvoir s'adapter aux diverses situations de la vie quotidienne105.

Il acquière également une éducation sur les sciences et l'éducation à l'environnement qui, lui permettront de reconnaitre la manifestation de la vie animale et végétale et d'apprécier le vivant dans son unité et sa diversité. Cela développe également chez l'élève le gout et le respect de la nature, les pratiques de contrôle et de gestion rationnelle des ressources, de conservation et d'amélioration de l'environnement106.

La formation sur l'hygiène pratique et l'éducation à la santé, permettent de lui donner des moyens de protéger sa santé par le développement d'action de prévention, de l'informer sur les problèmes d'hygiènes communautaires tout en faisant de lui un acteur et messager de la santé et de l'hygiène pratique dans sa communauté107.

Ce programme au niveau du primaire vise à stimuler et renforcer l'intérêt de l'enfant vis-à-vis du milieu qui l'entoure, de respecter les principes de la démocratie, de valoriser le sens de la responsabilité, de respecter les droits de l'homme et du citoyen, de respecter la propriété privée et le bien commun, d'acquérir un esprit patriotique, de renforcer l'intégration nationale, de respecter la diversité des civilisations et des cultures et des différentes entités nationales, de favoriser l'esprit du dialogue, de la coopération, de la tolérance entre les individus, les groupes d'individus, les tribus, les générations , les peuples et les nations, aider à se servir des différents moyens d'information à sa portée bref, de développer le sens du bien, du beau, du vrai et du juste108.

De toutes ces formations, l'enfant bénéficie aussi des activités pratiques qui suscitent en lui le sens critique et le désir de mieux faire ; tout comme il acquière des aptitudes à la musique, les danses, la culture nationale, et une éducation physique et sportive que promeut le ministère des sports et de l'éducation physique (MINSEP). Ces acquis vont développer en lui le sens de la

104 Ibid.

105 Ibid.

106 Cf. Programmes Officiels de l'Enseignement Primaire Niveau I op.cit.

107 Ibid.

108 Ibid.

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compétition, du partage et d'échange à travers les jeux intra-scolaire placés sous la supervision de la Fédération Nationale des sports scolaires (FENASCO)109.

L'Unesco insiste plus à mettre l'accent sur l'enseignement secondaire technique et professionnel dans la mesure où, selon Jacques-Philippe TSALA TSALA, il est plus apte à favoriser non seulement une insertion rapide des apprenants, mais aussi parce qu'il permet d'accueillir et de former les jeunes qui décident de ne plus poursuivre leurs études au niveau secondaire. Autrement dit, c'est une solution à l'abandon des études post-primaire110. Ce type d'enseignement offre une gamme aussi varié que diverse des programmes techniques et professionnels. Il est subdivisé en deux grands cycles à savoir d'une part, l'enseignement technique du premier cycle. Et d'autre part, l'enseignement technique du second cycle qui est subdivisé en deux grands noyaux à savoir, l'enseignement technique qui s'occupe des techniques industrielles, et le second cycle des sciences et techniques du tertiaire.

Grace au programme du centre international UNESCO-UNEVOC pour l'enseignement et la formation technique et professionnel (EFTP), le gouvernement camerounais a pu bénéficier d'une aide technique portant non seulement sur la formation des enseignants, mais aussi sur le développement des compétences des jeunes pour le monde de l'emploi. Mis sous la supervision du Ministère de l'emploi et de la formation professionnel, l'EFTP entant professionnaliser le système éducatif Camerounais. Les futurs apprenants pourront bénéficiers, comme le pense si bien TSALA TSALA, l'acquisition de qualification professionnelle111 dans des centres de formations extrascolaires, et dans un environnement d'apprentissage non formel ainsi que par des programmes de formations professionnelles112.

La diversité éducative du Cameroun, se retrouver jusqu'au niveau de l'enseignement supérieur qui, compte huit universités publiques ainsi que des annexes et six universités privées reconnues par l'État. S'ajoute à cette liste 192 écoles et instituts tant publique que privé, et 27 instituts et centres de recherches publics et privés. L'Unesco contribue à l'accroissement de l'offre de formation au niveau du supérieur par la mise en place des Universités virtuelles à vocation nationale et sous régionale, tout en octroyant des bourses de recherches et en organisant des séminaires. « L'Unesco a multiplié la création de `'chaires Unesco» dans le monde, poste d'enseignement et de recherche portant sur des domaines très variés, qu'elle crée et finance au sein

109 cf. loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun

110 Jacques-Philippe TSALATSALA, « L'enseignement technique au Cameroun : le parent pauvre du système ? », Carrefours de l'éducation 2004/2 (n° 18), p. 192

111 Ibid.

112 UNESCO (2006), draft du Document de stratégie sectorielle de l'éducation : République du Cameroun, consulté sur www.unesdoc.unesco.org, le 5 janvier 2018 à 01h 33 min.

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de diverses institutions universitaires »113. Le Cameroun, bénéficie de trois Chaires dont, la Chaire Unesco de l'Éducation à l'Université de Buea (2008), la Chaire Unesco de Droit à la Propriété Intellectuelle à l'Université de Yaoundé II (2004) et la Chaire Unesco-NATUA en Économie Agricole et Réformes des Politiques à l'Université de Dschang en 1992.

Le système éducatif Camerounais dans sa globalité promeut une éducation inclusive qui, consiste à supprimer toutes les formes de discriminations en ce qui concerne l'accès à l'éducation114. L'Unesco a publié un ouvrage en 2009, le but était d'aider les pays en matière d'éducation et à mettre en relief, les domaines ou une attention particulière s'impose pour promouvoir une éducation inclusive et renforcer le développement des politiques115. Pour ce, elle définit l'éducation inclusive comme, « un processus qui implique la transformation des écoles et autres centres d'apprentissages afin qu'ils puissent s'occuper de tous les enfants notamment les garçons, les filles, les élèves appartenant à des minorités ethniques et linguistiques, ceux issus de populations rurales, ceux affectés par le VIH/SIDA, qui sont handicapés et qui ont des difficultés à apprendre, et offrir à tous, jeunes et adultes, des possibilités d'apprentissages »116. Que ce soit la déclaration de Salamanque de 1994, la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées de 2006, la Banque Mondiale ou le Projet IEA117, leurs conceptions de l'éducation inclusive vont dans le même sens que celui de l'Unesco.

B- UNE CONTRIBUTION A LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA

SECURITE PAR L'ALPHABETISATION

« Les compétences alphabétiques de base, qui consistent à savoir lire, écrire et compter, sont les compétences fondamentales pour que les individus puissent s'acquitter efficacement de leurs tâches dans les sociétés actuelles, où l'accès aux connaissances se fait par l'intermédiaire du texte,

113 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'Histoire 2009/2 (n°102), p. 133.

114 Voir art. 7 de la loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun

115 Ministère Français de l'éducation Nationale, La scolarisation des élèves handicapés et l'éducation inclusive, http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/scolarisation-eleves, consulté le 29 janvier 2018 à 08 h 57.

116 UNESCO, Principes directeurs pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, p. 7, cité par Ministère Français de l'éducation Nationale, La scolarisation des élèves handicapés et l'éducation inclusive, http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/scolarisation-eleves, consulté le 29 janvier 2018 à 08 h 57.

117 Le projet IEA (éducation inclusive en action) est un projet d'éducation mené par l'Unesco et l'agence Européen pour le développement de l'éducation des personnes ayant des besoins particuliers. Il vise à apporter des ressources des qualités aux responsables politiques européens et internationaux travaillant au développement de l'équité et de l'égalité des chances au sein des systèmes éducatifs dans le monde.

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et faire des choix de vie informés »118. De nos jours, la question de l'alphabétisation ne se résume plus qu'à l'éducation formelle (1), elle s'étend dorénavant jusqu'au niveau informelle (2).

1- LA PROMOTION D'UNE ALPHABETISATION FORMELLE

Magda Becker SOARES pense que, derrière la plus part des définitions, deux aspects majeurs de l'alphabétisation sont mis en exergue à savoir, l « aspect individuel et l'aspect social »119. S'agissant de l'aspect individuel, l'alphabétisation est considérée comme un attribut personnel renvoyant à, selon WAGNER, « la simple maitrise par un individu des techniques mentales complémentaires de la lecture et de l'écriture »120. Pour d'autre encore comme ROBINSON, c'est le fait d'avoir des compétences dans les domaines tels que, la musique, l'informatique, la science, le théâtre etc.121.

S'agissant de l'aspect social, il fait allusion à l'application des éléments cités plus haut à la réalité quotidienne des individus. Pour d'autres auteurs comme SCRIBNER et COLE, l'alphabétisation ne saurait se résumer à l'écrit et au parler dans la mesure où, l'on peut très bien savoir lire sans tout fois savoir écrire, tout comme il peut lire couramment mais écrire avec difficulté. En revanche, certain auteurs font la différence entre lecture et écriture. Voilà pourquoi BORMUTH met plus l'accent sur le savoir lire plutôt que le savoir écrire, et affirme qu' « être alphabète, c'est avoir tous les réflexes nécessaire pour réagir correctement devant n'importe quel travail de lecture »122.

Pour l'Unesco, est alphabète « toute personne qui est capable de lire et écrire, tout en étant capable de s'exprimer simplement et brièvement de telle sorte que l'on puisse le comprendre »123. Et est analphabète, « toute personne incapable de lire et écrire, en le comprenant, un exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne »124. Il s'agit comme le constate si bien Hélène NAZON, de se détacher d'un discours négatif, se tourner vers les dimensions sociales de

118 Ibid.

119 Magda Becker SOARES, L'évaluation de l'alphabétisation et les problèmes de mesure statistique, Unesco, mars 1992, p. 7.

120 WAGNER, (D. A.), Ethnographies: an introduction. International Journal of the Sociology of Language, t. 42, p. 58, cite par Magda Becker SOARES, UNESCO, 1992, p.3.

121 ROBINSON (J-L.), (1987). Literacy in society: Readers and writers in the world of discourse. In: Bloom, D. (éd), Literacy and Schooling. Norwood, N.J.: Ablex, p.329

122 Bormuth, (J.R.), Reading Literacy: Its definition an assessment. In J.B. Carroll & J. Chall (eds.), Toward a Literate Society, New York: MC-Graw-Hill, cité par Magda Becher SOARES, L'évaluation de l'alphabétisation et les problèmes de mesure statistique, UNESCO, mars 1992, p. 4.

123UNESCO, Recommandation concernant la normalisation internationale des statistiques de l'éducation, Paris, 1958, p. 4.

124 Ibid.

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l'acquisition de l'écrit et de son utilisation125. En conséquence, l'alphabétisme suppose, « une continuité de l'apprentissage pour permettre aux individus, d'atteindre leurs objectifs, de développer leurs connaissances et leurs potentiels, et de participer pleinement à la vie de la communauté, et de la société toute entière »126.

L'école se présente de nos jours comme, « le lieu légitime »127 de l'alphabétisation dans la mesure où, l'alphabétisation est un processus, l'école peut donc effectuer des mesures et des estimations, en évaluant progressivement l'acquisition de technique, de capacité de connaissance, et d'usages culturels des apprenants.

L'école a pour mission, d'inculquer aux apprenants les techniques, les connaissances, les valeurs, les croyances et les attitudes qui, ferons de lui un citoyen exemplaire au sein de la société où il vie. Allant dans ce sens, l'ancien secrétaire général de l'Unesco Federico MAYOR, lors de la cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, affirmait que, « promouvoir une culture de paix, de participation, de démocratie, de personnes indépendantes `'conscientes et responsables de leur propre destinée», voilà en quoi consiste l'éducation »128. Grace aux contributions des partenaires techniques et financiers parmi lesquels l'Unesco129, auxquels s'ajoutent les objectifs nationaux de l'éducation au Cameroun, les lois d'orientations de l'éducations de 1998, et de l'enseignement supérieur de 2001, donnent au système éducatif Camerounais, une nouvelle orientation qui se traduisent par, la formation des citoyens enracinés dans leur culture, mais ouverts au monde, et respectueux de l'intérêt général et du bien commun ; La promotion de la science et de la culture du progrès social ; le renforcement du sens éthique et de la conscience nationale ; La promotion de la démocratie et le développement de l'esprit démocratique ; Le développement de la créativité, du sens de l'initiative et de l'esprit d'entreprise; La formation et le perfectionnement des cadres ; La promotion du bilinguisme et la maîtrise des langues nationales ; La recherche de l'excellence dans tous les domaines de la connaissance ; La formation physique, sportive, artistique et culturelle de l'enfant ; La promotion de l'hygiène et de l'éducation à la santé ; L'éducation à la vie familiale130.

125 Helene NAZON, Les impacts de l'alphabétisation populaire sur l'appropriation de l'écrit chez un groupe de

participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des formatrices et des participants, mémoire en vue de l'obtention de maître ès arts (M. A.), Université Laval QUÉBEC, 2007, p. 21

126UNESCO, 2004. La pluralité de l'alphabétisation et ses implications en termes de politiques et programmes, Paris, Ateliers de PUNESCO, p. 13.

127 Ibid.

128 UNESCO, Discours de Federico MAYOR, Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte

constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005, p. 51

129 Entre 2012 et 2015, le MINESDUB, le MINESUP, le MINESEC, le MINEFOP et le MINJEC vont bénéficiers des

appuis techniques et financières dans les domaines de : la santé, l'éducation, les statistiques, l'éducation inclusive et l'éducation de base des adultes.

130 Rapport des Autorités Camerounaises, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015.

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Cependant, en adoptant en 2002, son Plan d'Action EPT, le Cameroun s'était engagé à mobiliser des moyens conséquents pour sa mise en oeuvre. Ainsi, entre 1996 et 2000, le préscolaire à lui seul dans les dépenses éducatives publiques, représentait 4% du budget, et connaitra une évolution de 4,51% en 2009 et a plafonnée autour de 3,34% en 2011131.

Bien que beaucoup reste encore à faire dans le secteur de l'enseignement primaire, ce secteur en 2000 a reçu 43% du budget du secteur de l'éducation. Cette part était sensiblement la plus élevée par rapport à celle destinée aux autres niveaux d'enseignements. Elle va chuter considérablement avant de remonter à 38,65% en 2006132. En 2013, le programme « d'alphabétisation » du MINEDUB a bénéficié seulement de, 23,86% du budget de fonctionnement et 4,26% du budget d'investissement contre, 60,59% du budget de fonctionnement et 42,89% du budget d'investissement pour le programme d'universalisation du primaire133. Depuis 2013, la part des dépenses publiques éducatives accordées à l'enseignement secondaire représente 50% du secteur y compris, la formation professionnelle 3% contre, 32% pour la moyenne régionale, et L'enseignement supérieur quant à lui reçoit, 14% contre, 21% pour la moyenne régionale134. De ce qui précède, il ressort que l'État Camerounais en collaboration avec l'Unesco, et ses partenaires, contribuent à faire de l'alphabétisation traditionnelle ou formelle au Cameroun, un instrument puissant capable de transformer mentalement l'enfant, afin que ce dernier puisse efficacement faire face aux différents défis qui se poseront à lui dans la société. Cependant, la question qui nous préoccupe est celle de savoir si, un individu peut être alphabète sans toutefois être scolarisé.

2- LA PROMOTION D'UNE ALPHABETISATION FONCTIONNELLE

C'est un type d'alphabétisation qui se fait hors du cadre formel. Pour SCRIBNER et COLE, l'on peut très bien être alphabète sans être scolarisé. Il est utile de noter que, « l'alphabétisation fonctionnelle se distingue de l'alphabétisation dite traditionnelle en ce qu'elle n'est plus une action isolée, distincte, voire une fin en soi, mais considère l'analphabète en situation de groupe, en fonction d'un milieu donné et dans une perspective de développement »135. Tandis que les promoteurs de l'alphabétisation formelle visent à « procurer aux analphabètes une maîtrise suffisante des mécanismes de la lecture, de l'écriture et du calcul pour pouvoir accéder à la

131 Cf. Institut des Statistiques de l'Unesco, 2012.

132 Cf. Rapport d'État du Système Éducatif National.

133 Cf. la Loi des Finances de 2013.

134 Cf. la Loi des Finances de 2013, op.cit.

135 UNESCO, Guide pratique d'alphabétisation fonctionnelle. Une méthode de formation pour le développement, 1972, p.8.

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communication écrite ou imprimée. Par contre, dans un programme d'alphabétisation fonctionnelle, l'acquisition de la lecture et de l`écriture et la formation (technique, professionnelle, scientifique, socio-économique, civique, etc.) ne sont pas menées parallèlement ou dissociées chronologiquement: ce sont des activités intégrées, l'une faisant partie intégrante de l'autre »136.

Tout en tenant compte des objectifs immédiats et des situations particulières, L'alphabétisation fonctionnelle a pour but de procurer aux apprenants « des compétences professionnelles et des connaissances utilisables »137. Au niveau gouvernemental, le programme « Éducation et Formation des Adultes » (EdFoA), est placée sous la supervision de plusieurs départements ministériels. Leurs programmes ciblent les individus tels que : Les jeunes et les adultes peu ou sous scolarisés, les jeunes scolarisés désoeuvrés, les jeunes inadaptés sociaux, les femmes analphabètes, les jeunes et adultes handicapés analphabètes, les jeunes exclus sociaux communément appelés « enfants de la rue », les groupes ethniques marginaux tels que les pygmées et les Bororo migrants, etc.

La gamme des programmes proposé par le gouvernement, est d'autant plus variées qu'elle permet à tous les adultes de pouvoir subir une formation qui leur permettra d'« 'acquérir une plus grande autonomie, en somme, sortir de l'exclusion »138. Le Ministère de la jeunesse, à travers le PNA, a ouvert des Centres d'Alphabétisations Fonctionnelles (CAF) dans toutes les communes du territoire national, le PAFA, a ouvert des CAF dans tous les départements abritant des handicapés visuels, PAJER-U pour l'accompagnement des jeunes porteurs de projets d'insertion socio-

économique, dans tous les départements du territoire national, et le PIFMAS, pour
l'accompagnement des jeunes participant à la formation et à l'insertion socio-économique, pour la fabrication du matériel sportif dans les 04 provinces productrices de cuir (zone d'élevage des bovins).

Au niveau du MINCOF, il a été mis sur pied, le programme de promotion de la femme et de la jeune fille dans des centres qui existent dans toutes les provinces. Au niveau du ministère de l'agriculture et du développement rural, les programmes de l'EdFoA concernent, les formations en techniques agricoles ou vétérinaires, en vulgarisation, en foresterie, faune et aires protégées, en animation, en coopérative, en auto-emploi, en gestion, etc.

136 Ibid. à la page 8.

137 Ibid. à la page 9.

138 Hélène NAZON, les impacts de l'alphabétisation populaire sur l'appropriation de l'écrit chez un groupe de participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des formatrices et des participant, mémoire présenté à la faculté des sciences de l'éducation de l'université aval dans le cadre du programme de maîtrise en didactique du français pour l'obtention de maître ès arts (m. a.), Université LAVAL, QUÉBEC, p. 66.

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Conscient de la place importante qu'occupe l'éducation au Cameroun, pour son développement et le bien-être des populations, le gouvernement a élaboré son propre Plan d'Action National de l'EPT 2002, dans le but de renforcer le domaine de l'éducation. Le taux d'alphabétisme des adultes de 15 ans et plus, a évolué entre 2000 et 2010 passant de 68,41% à 71,29%. Il ressort que les hommes sont plus alphabétisés que les femmes. Toutefois, le rythme de progression est plus prononcé chez les femmes (58,72% à 64,80%), soit, une évolution de 6,08 points en dix ans. Néanmoins, 3 317 393 adultes sont encore analphabètes en 2010 dont, 61,54% de femmes139.

Le rapport de l'évaluation du programme pilot de 2008, déposé en 2011, laisse voire que 2500 Centres d'Alphabétisation Fonctionnelle ont été ouverts sur l'ensemble du territoire national, plus de 2500 alphabétiseurs animateurs ont été formés aux nouvelles méthodes d'alphabétisation fonctionnelle, trois types de supports didactiques d'alphabétisations ont été produits et diffusés dont des syllabus, 200 guides de l'alphabétiseur et 20000 livrets de l'alphabétiseur, 200 séries d'affiches problèmes produits, 242 000 personnes alphabétisées dont, 60 % de femmes entre 2005 et 2011, (120 000 personnes alphabétisées entre 2005 et 2008 et 122 000 personnes alphabétisées entre 2009 et 2011), 70 074 apprenants inscrits dans les Centres d'Alphabétisation Fonctionnelle au cours de l'année 2011140.

Au niveau national, il existe depuis 1990, le Comité National d'Alphabétisation (CNA) coordonné par le MINJEC d'une part, et depuis 2001 le Comité National de l'Éducation Pour Tous (CN-EPT) coordonné par le Ministère de l'Éducation de Base d'autre part. Le CNA travaille sur le terrain en collaboration avec de nombreuses ONG internationales comme la Société Internationale de Linguistique (SIL) et nationales comme l'Association Nationale des Comités de Langues Camerounaises (ANACLAC).

L'Unesco fournit une assistance financière et technique à l'État du Cameroun, afin que ce dernier puisse réaliser les objectifs de l'EPT et atteindre ainsi les OMD. Pour ce faire, elle encourage ce dernier à Promouvoir une alphabétisation inclusive et une éducation de qualité pour tous, tout au long de la vie, en insistant particulièrement sur l'égalité des sexes, les jeunes, les adultes ainsi que les groupes les plus vulnérables, et les plus marginalisés de la société, y compris les peuples autochtones. Un accent particulier est de même mis sur la question des droits des apprenants.

139 UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015, p.42.

140 UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015op.cit., p.43.

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PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES DROITS DES APPRENANTS

Longtemps considéré comme le lieu par excellence, en tant qu'espaces humains universels de créativité, de compétition et d'aspiration141, les milieux scolaires sont de nos jours des lieux où l'on rencontre de plus en plus les mots tels que, l'intolérance, les stéréotypes, la discrimination, la violence en générale, et la violence faite aux jeunes filles en particulier, les sévices corporels, la vente, la distribution et la consommation des boissons alcooliques, du tabac et des drogues142. Les responsables de l'éducation doivent pouvoir rassurer tout apprenant que le système éducatif par lequel il compte être formé est bel et bien de qualité (A), et que ses droits seront respectés (B).

A- ASSURER UN SYSTEME EDUCATIF DE QUALITE

La qualité d'un meilleur système éducatif passe par, la disponibilité et l'accessibilité de celui-ci (1) ainsi que son degré de sécurité (2).

1- UN SYSTEME EDUCATIF DISPONIBLE ET ACCESSIBLE

La disponibilité de l'éducation consiste en ce que, le système éducatif soit fonctionnel tout au long de l'année, et qu'il soit présent sur tout l'ensemble du territoire nationale, de la bourgade la plus reculée aux zones les plus urbanisées. Voilà pourquoi, les programmes éducatifs Camerounais couvrent une période de neuf mois dans l'année, pour le primaire et le secondaire (de septembre à Mai), et dix mois pour le supérieur (de septembre à juin).

Au Cameroun, l'éducation primaire est gratuite et obligatoire143 pour tous les enfants. Les établissements scolaires sont laïcs et apolitiques. Les enseignements, la construction, et le choix des programmes se font en dépit de toutes formes de discriminations : économique, linguistique, sociale, culturelle, religieuse ou tribale144.

Tous les enfants, notamment les filles et les enfants en difficultés ou, ceux issus des minorités ethniques, ont la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire, gratuit et de

141 UNESCO, Programme d'action de l'UNESCO Pour une culture de la paix et de la non-violence. Une vision en action, 2013, p. 9.

142 Voir art. 35 de la loi n°98/004 du 4 avril 1998d'Orientation de l'éducation au Cameroun

143 Voir art. 9 de la loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun

144 Ibid.

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qualité145 qu'ils pourront suivre jusqu'à son terme. Via son Plan d'Action National sur l'Éducation pour Tous, le gouvernement Camerounais avec l'appui de l'Unesco, prennent des dispositions nécessaires pour garantir l'effectivité de ce point. L'État a également élaboré et validé une stratégie du secteur de l'éducation avec pour objectif, l'amélioration de l'accès et la qualité de l'éducation, la gouvernance du système éducatif, le développement du partenariat et la promotion du genre.

Dans le souci de garantir l'égalité de chance à tous les Camerounais pour l'accès à l'éducation, le gouvernement va proclamer dans sa norme fondamentale : « l'égalité des droits et devoirs de tous, tout en garantissant une protection des groupes minoritaires et des populations autochtones »146 qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent se sentir marginalisés. « Nul ne peut être inquiété en raison de ses origines, de ses opinions ou croyances »147. L'accessibilité à l'enseignement à tous les niveaux reste ouvert à tous, et le recrutement se fait sur la base des compétences et le mérite. Les citoyens sont libres soit, de s'inscrire dans un établissement public ou dans un établissement privé de leurs choix, ou encore, de suivre une formation en langue Anglaise ou Française dans la mesure ou, le gouvernement veille à l'harmonisation des programmes d'enseignement.

Avoir un système éducatif disponible et accessible pour tous c'est bien, penser à la qualité de l'environnement d'étude est encore plus nécessaire.

2- UN ENVIRONNEMENT ACCUEILLANT POUR LES APPRENANTS

Parler de l'environnement de l'apprentissage revient à faire allusion à l'accueille, ainsi que la sécurité du lieu d'apprentissage.

Qui dit établissement scolaire dit également existence des bâtiments, existence des tables bancs ainsi qu'un personnel de qualité, toujours disponible. Les bâtiments doivent être toujours propres, airés et cimentés, avec un nombre d'apprenant proportionnel au nombre de table banc.

145 Au niveau international, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté et proclamé le 10 décembre 1948, la déclaration Universelle des droits de l'homme. Son article 26 précise ce qui suit : « l'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire... ». Quant à l'article 28. 1 a de la convention relative au droit de l'enfant, adoptée par l'Assemblée Générale des Nation Unies le 20 novembre 1989, « Les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit progressivement et sur la base de l'égalité de chance, ils rendent l'enseignement obligatoire et gratuit pour tous ». Au niveau national, la loi n° 63/cor/5 du 3 juillet 1963 portant organisation de l'enseignement primaire élémentaire à son article 1 stipule que « l'enseignement primaire est laïc et gratuit. Il est ouvert à tous sans discrimination de sexe, de confession ou de race ». Dans son traditionnel message à la jeunesse, le 10 février 2000, Paul Biya annonce à la Nation que, « l'enseignement primaire sera désormais gratuit au Cameroun ».

146 Cf. préambule de la constitution Camerounaise.

147 Ibid.

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« Les enfants ne devraient jamais être amenés à fréquenter des écoles où l'environnement est préjudiciable à leur santé et à leur bien-être »148. Les pouvoirs publics gagneraient, en facilitant la création d'un environnement d'apprentissage « accueillant pour les filles »149. L'environnement d'apprentissage doit aussi être un environnement débarrassé de toute forme de violence, un environnement construit loin des endroits qui peuvent porter atteinte aux bonnes moeurs des apprenants. En plus de tout ceci, la question de la santé de l'apprenant doit être prise en considération. Il s'agit de prendre certaines dispositions qui garantissent la sécurité sanitaire de l'apprenant tel que, l'existence des toilettes modernes déparasités, l'existence des trousses médicales de premier soin, ainsi qu'une cantine scolaire qui respecte les règles d'hygiènes. Tout ceci est nécessaire dans la mesure où, une simple maladie peut empêcher la scolarisation de l'enfant.

La bonne accueille de l'enfant au sein des établissements scolaires repose aussi sur, la qualité du personnel. L'enfant qui se sent bien encadré, par un personnel souriant, débarrassé de toute forme de violence, toujours attentif à son bien-être, ne peut qu'avoir la sensation de vouloir poursuivre à terme ses études. L'environnement d'étude doit être débarrassé de toute intolérance, de tout type de stéréotype, de discrimination et de violence.

B- LE DROIT AU RESPECT DANS L'ENVIRONNEMENT

D'APPRENTISSAGE

Pour être durable, la paix doit commencer par le respect de la dignité de chaque homme et chaque femme. Elle doit être alimentée par le respect de leurs intégrités et de leurs identités (1), et le respect de leurs droits en matière de participation (2).

1- RESPECT DE L'INTEGRITE HUMAINE ET DE L'IDENTITE INDIVIDUELLE

Depuis sa création, l'Unesco n'a cessé d'oeuvrer en faveur du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales à travers le monde. Plusieurs instruments normatifs150 ont été adoptés et

148 UNICEF/UNESCO, Unes approche de l'éducation pour tous fondé sur les droits de l'homme, 2007, p.34.

149 UNESCO, Les six objectifs de l'EPT, Rapport mondial de suivi de l'éducation pour tous, 2011, p. 89.

150 la Convention et recommandation concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement (1960) ; (Avec l'OIT), la Recommandation concernant la condition du personnel enseignant (1966) ; la Convention

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soumis aux États membres parmi lesquels, le Cameroun. Il faut tout de même noter que, le Cameroun en accordant une attention particulière à ces textes en a ratifié une bonne partie.

En matière de législation sur la question des droits de l'homme, il faut noter qu'au Cameroun, bien que de nombreux immobilismes continu de persister, une multitude de texte juridique ont été mis sur pied, en vue du renforcement des droits politiques et civils, un environnement économique, social et culturel sain, et une meilleurs protection des femmes et des couches vulnérables.

En ce qui concerne les droits civils et politiques, certaines mesures telles que, le respect de l'intégrité physique à savoir le droit à la vie, le droit au respect du corps, le droit à la liberté et à la sécurité, et le droit de ne pas être soumis à la torture151, ont été mis en place par l'État. Et quant à ce qui concerne le respect de l'intégrité morale, le respect de la dignité humaine152, le respect de la propriété privée, du droit à l'honneur, du droit à l'image fond entre autre parties du cheval de batail quotidien des hommes de la loi.

S'agissant des femmes et des couches défavorisés, il faut noter que, d'importantes décisions ont été prises en ce qui concerne le respect de leurs droits en matière d'égalité et la non-discrimination153. Autre actions telles que, le renforcement de la protection de la femme contre la violence et celle de ses droits liés au mariage, la protection des groupes vulnérables c'est-à-dire les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, et les populations autochtones ont bénéficié de l'encadrement des pouvoirs publics.

L'Unesco à travers son Bureau au Cameroun, « reste le garant des principes et valeurs d'universalité, de justice, de respect des droits humains et de tolérance »154. Elle organise de temps en temps des ateliers de formation sur l'approche par compétences (APC) et les approches d'introduction de l'éducation aux droits de l'homme, à la paix et au dialogue interculturel (EDHPDI). Elle encourage l'État Camerounais à veiller à l'application des droits de l'enfant en milieu scolaire tout en éliminant les pratiques telles que : la discrimination sous toute ses formes, l'usage du fouet, des punitions qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale de l'enfant, le harcèlement sexuel en milieu scolaire, la corruption. Tout « être humain à droit au respect de sa vie

relative aux droits de l'enfant (1995) ; la Recommandation sur l'éducation pour la compréhension, la coopération et la paix internationales et l'éducation relative aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales (1974) ; la Recommandation concernant la condition des chercheurs scientifiques (1974) ; la recommandation sur le développement de l'éducation des adultes (1976) ; la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux (1978) ; la Recommandation relative à la condition de l'artiste (1980) ; la Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire (1989) etc.

151 UNESCO, Droit à l'éducation et à la protection de l'enfant, Division des Politiques et des Stratégies Éducatives, 2006, p. 344.

152 UNESCO, 1995, Convention relative aux droits de l'enfant, p. 9.

153 Cf. art. 10 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, 1979.

154 Discours du Président Paul Biya devant la conférence générale, (Paris, 23 octobre 2007)

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et à l'intégrité physique et morale de sa personne »155. Étant considéré comme un droit inaliénable à tous, une fois acquise à la naissance, il ne saurait en « être privé arbitrairement »156.

Le gouvernement camerounais, en collaboration avec ses multiples partenaires parmi lesquels l'Unesco, tout en reconnaissant « l'intérêt supérieur de l'enfant et la non-discrimination »157 de ce dernier, s'efforcent de mettre en place des textes visant à la protection de l'intégrité physique et moral des camerounais en général, et celle des enfants en particulier, et celle de la jeune fille plus précisément, afin de leurs débarrasser de toutes formes de violence. Tout en respectant l'intégrité physique et morale de l'individu, l'accent est également mis sur le respect de leurs droits en matière de participation.

2- LE RESPECT DES DROITS EN MATIERE DE PARTICIPATION

L'on note que, « tous les individus et tous les peuples ont le droit de bénéficier d'une participation active, libre et significative, et d'une contribution à la jouissance du développement civil, économique, social, culturel et politique au sein desquelles les droits de l'homme et les libertés fondamentales peuvent être réalisés »158. Il s'agit, d'impliquer le plus grand nombre possible de la population, en ce qui concerne les prises de décision des matières qui relèvent du domaine public, sans distinction de race, de sexe, de religion, d'ethnie ou d'obédience politique, et sans avoir à craindre les représailles. Cela implique de même, la responsabilité et le contrôle effectif des populations, sur les processus de développement pendant chacune des phases du cycle d'élaboration des programmes à savoir, la conception, l'analyse, la planification, la mise en oeuvre et le suivi-évaluation. L'État Camerounais fourni des efforts en ce qui concerne, le respect des individus en matière de liberté et de participation, ceci à travers, la liberté accordée aux organes de presses ou, tout individu est libre de pouvoir s'exprimer en toute liberté sans que sa personne ne puisse être mise en danger. Une multitude de lois sur les libertés ont été promulguées parmi lesquelles, les libertés d'association, les libertés des cultes, les libertés d'aller et de venir, les libertés religieuses, les libertés de la presse et les libertés politiques qui sont entre autres des mesures qui attestent de la liberté de participation et d'expression au Cameroun.

Au niveau scolaire, l'État Camerounais encourage l'enseignement de l'éducation civique depuis l'école primaire. Le but d'un tel enseignement est d'assurer la participation de l'enfant à la

155 Voir art. 4 de la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples.

156 Ibid.

157 UNESCO, Convention relative aux droits des enfants, 1995, p.3.

158 Ibidem.

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vie politique, économique, sociale et culturelle, afin qu'il s'imprègne des valeurs et les principes de la démocratie.

La notion de civisme doit réellement être prise en considération par les enseignants en milieu scolaire dans la mesure où, c'est par son truchement que l'enfant pourra acquérir des attitudes d'attachements à la communauté nationale et à ses institutions, et de participation régulière à ses activités, notamment par l'exercice du droit de vote159. C'est dire qu'elle inculque chez l'enfant, le dévouement pour l'intérêt publique, ou au mieux des valeurs telles que le respect de la « chose publique », l'amour de la patrie, le loyalisme/loyauté et l'intégrité, la responsabilité, la participation à la vie publique, la tolérance, la solidarité, la promotion de l'intérêt général et du bien commun et le control citoyen de l'action publique. Cela permettra à ce dernier de connaitre ses droits en tant que citoyen et de remplir ses devoirs vis-à-vis de la communauté.

Dans la mesure où, l'éducation commence à la maison, se poursuit à l'école et continue tout au long de la vie, les parents, l'État, les enseignants, la société civile bref, la communauté nationale et internationale ont un rôle capital à jouer en ce qui concerne l'éducation des enfants.

SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS LA COOPÉRATION AVEC D'AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION

Pour Jacques DELORS, « Trois acteurs principaux contribuent au succès des réformes éducatives : en tout premier lieu la communauté locale, notamment les parents, les chefs d'établissements et les enseignants ; en deuxième lieu, les autorités publiques ; en troisième lieu, la communauté internationale »160. L'État doit prendre ses responsabilités, non seulement en ce qui concerne l'effectivité de l'éducation, mais aussi en ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie de la population (Paragraphe I). L'éducation est un processus d'où, la nécessité aussi de prendre en compte la responsabilité d'autres acteurs impliqués au processus d'éducation (paragraphe II).

159Dictionnaire Français Larousse. [Enligne]. http://www.larousse.fr/dictionnaires/français/civisme, consulté en janvier 2018.

160 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, 1996, op.cit., p. 25.

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PARAGRAPHE I : OBLIGATIONS DE L'ÉTAT ET RESPONSABILITES DU GOUVERNEMENT

L'Unesco étant une organisation internationale « apolitique », elle se doit donc de respecter la souveraineté de ses États membres. Elle ne peut impulser l'éducation populaire, et la diffusion de la culture de la paix qu' « en collaborant avec les États membres qui le désirent pour les aider à développer leur action éducatrice »161. L'État à des obligations d'ordre juridico-social d'une part (A) et les obligations d'ordre économico-politique d'autre part (B) à remplir.

A- LES OBLIGATIONS D'ORDRES JURIDICO-SOCIAL

L'Unesco encourage l'État Camerounais à mettre sur pied, un cadre législatif solide en matière d'éducation (1) tout en prenant soin d'élaborer des politiques éducatives fondées sur la culture de la paix (2).

1- LA MISE SUR PIED D'UN CADRE LEGISLATIF SOLIDE EN

MATIERE D'EDUCATION

Dans le souci d'appliquer les recommandations de l'EPT édictées lors de la Conférence Mondiale sur l'Éducation pour Tous tenue du 05 au 09 mars 1990 à Jomtien en Thaïlande, l'État du Cameroun, malgré le contexte macroéconomique difficile, a pu engager une série de réforme allant du dispositif normatif, politique, stratégique et objectifs nationaux de son système éducatif. Il a mis sur pied son propre Plan d'Action National de l'EPT (PAN-EPT), inspiré du Cadre de Dakar 2000.

Quant à ce qui concerne les reformes au niveau du dispositif normatif, le préambule de la norme fondamentale du pays déclare que, « l'État assure à l'enfant le droit à l'instruction. L'enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux à l'État »162.

D'autre part, l'État Camerounais reconnais l'éducation comme une priorité nationale, voilà pourquoi, il garantit l'égalité des chances pour tous les citoyens à travers, la loi portant organisation

161 Voir Art. I, para. 2b, p.2 de la constitution de l'Unesco.

162 Cf. préambule de la constitution du Cameroun du 16 janvier 1996.

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de l'enseignement primaire élémentaire, celle portant orientation de l'éducation163, et celle portant orientation de l'enseignement supérieur164,

Au niveau international, il adhère à un certain nombre d'initiative en matière d'éducation. Il a ratifie la Déclaration mondiale sur l'enseignement pour tous, adoptée à la conférence Mondiale sur l'éducation pour tous, de Jomtien de 1990, dont le but était d'universaliser l'enseignement fondamental, et de réduire radicalement l'illettrisme avant la fin de la décennie 90, ainsi que les résolutions de la conférence internationale des experts sur l'enseignement secondaire général au vingt-unième siècle, organisées par l'Unesco à Beijing en Chine en mai 2001. De cette conférence, des pistes de restructuration de l'enseignement secondaire général ont été proposées afin de permettre à ce type d'enseignement, de faire face aux défis de massification et d'amélioration de sa qualité et de sa pertinence.

De tout ce qui précède, il y a lieu de noter que, l'objectif premier du Cameroun après la conférence de Jomtien, était de promouvoir des savoirs, et savoir-faire, ainsi que des compétences et des valeurs humaines indispensables à la vie courante. Vue que ces objectifs non pas été atteints, les ministères Camerounais en charge de l'éducation165 vont prendre l'engagement d'oeuvrer à l'élaboration d'une stratégie sectorielle globale, adossée au cadre macroéconomique de Réduction de la Pauvreté (DSRP), afin de garantir la parité entre les genres pour l'éducation et la scolarisation primaire universelle. En 2013, la stratégie sectorielle de l'éducation va être révisée et validée sous une nouvelle appellation, le document de stratégie du secteur de l'éducation et de la formation (DSSEF) qui, met l'accent sur l'élaboration des politiques éducatives fondées sur les droits de l'homme, le respect de la différence, la culture de la paix et la non-violence.

163 Voir la Loi n°98/004 du 14 avril 1998 portant orientation de l'éducation au Cameroun.

164 Voir la Loi n°2001/005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'enseignement supérieur au Cameroun.

165 Ces ministères sont au nombre de quatre : MINEDUB, MINESEC, MINESUP, MINEFOP. Cependant, il faut noter qu'il n'existait qu'un seul ministère de l'éducation à savoir le ministère de l'éducation nationale qui, lors de l'organisation gouvernementale de 2004 va éclater en trois autres ministères à savoir : Ministère de l'Éducation de Base qui est chargé des enseignements maternel, primaire ainsi que de la formation des enseignants de ces deux niveaux ; Ministère des Enseignements Secondaires, chargé des enseignements au niveau du secondaire ; Ministère de l'Enseignement Supérieur. Dès lors, la mise en oeuvre de l'EPT incombe au plan institutionnel à plusieurs départements ministériels. En plus des ministères déjà cités, il y a lieu d'ajouter : le Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle et le Ministère de la Jeunesse et de l'Éducation Civique. Tous ces départements ministériels travaillent en partenariat avec d'autres Ministères tels que : le Ministère des Sports et de l'Éducation Physique ; le Ministère de la Santé ; le Ministère des Affaires Sociales ; le Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation; le Ministère de la Communication ; le Ministère des Arts et de la Culture ; le Ministère des Finances ; le Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

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2- ÉLABORATION DES POLITIQUES EDUCATIVES FONDEES SUR LA CULTURE DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE

La culture de la paix, contenue dans les programmes scolaires sur l'éducation à la citoyenneté, et aux valeurs démocratiques, favorisent le vivre ensemble des individus en leurs inculquant des valeurs allant du respect de l'autre en dépit des différences, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et le respect des symboles de la république. L'Assemblée générale des Nations Unies considère, qu'une culture de la paix consiste « en des valeurs, des attitudes et des comportements qui reflètent et favorisent la convivialité et le partage fondés sur les principes de liberté, de justice et de démocratie, tous les droits de l'homme, la tolérance et la solidarité, qui rejettent la violence et inclinent à prévenir les conflits en s'attaquant à leurs causes profondes et à résoudre les problèmes par la voie du dialogue et de la négociation, et qui garantissent à tous, la pleine jouissance de tous les droits et les moyens de participer pleinement au processus de développement de leur société »166.

L'Unesco en 2013 pensait pour sa part que, « le concept de culture de la paix doit pouvoir se nourrir de l'ensemble des valeurs, des systèmes de pensée, des formes de spiritualité, de transmission des savoirs et technologies endogènes, des traditions, et des formes d'expressions culturelles et artistiques qui, contribuent aux respects des droits humains, à la diversité culturelle, à la solidarité et au refus de la violence en vue de la construction de sociétés démocratiques »167.

La mise sur pied d'un cadre législatif solide en matière d'éducation seul ne suffit pas à débarrasser l'individu de l'esprit de violence, il y à lieu aussi pour l'État de garantir un environnement économique et politique favorable aux apprenants.

B- LES OBLIGATIONS D'ORDRE ECONOMICO-POLITIQUE

En tant que « devoir impérieux de l'État »168, les pouvoir publiques se doivent d'aménager un environnement économique non seulement favorable (1), mais aussi un environnement politique stable (2) pour une meilleure éducation des enfants.

166Résolution de l'Assemblée générale de l'ONU 52/13 de 1998.

167 UNESCO, Afrique sources et ressources pour une culture de la paix, 2013, p.1.

168 Cf. préambule de la loi du 14 avril 2008, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de 1996.

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1- L'AMENAGEMENT D'UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MEILLEUR

Conscient de ce qu'il existe « des liens entre le phénomène de pauvreté et les conditions d'accessibilités de l'éducation »169, le gouvernement Camerounais va élaborer en 2005, une Stratégie sectorielle globale adossée au cadre macroéconomique de réduction de la pauvreté (DSRP), et le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE) sur une période de dix (10) ans (2010 à 2020), et par lesquels il réaffirme sa volonté de poursuivre la réalisation des OMD. À cela, s'ajoute le document de vision du développement du Cameroun à l'horizon 2035.

Bien que traversé par des multiples crises telles que, la chute du prix du baril de pétrole, la crise des réfugiés, le terrorisme et les changements climatiques, l'État Camerounais enregistre des progrès significatifs, en ce qui concerne la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. En ce qui concerne l'élimination de l`extrême pauvreté et la faim, il ressort du rapport National sur les OMD en 2015 que, les politiques mises en oeuvres, « ont permis de réduire de près de 2,7 points l'incidence de la pauvreté au Cameroun entre 2001 et 2014 »170, tant au niveau rural qu'au niveau urbain, avec un accent mis sur les régions les plus pauvres171 qui, enregistrent le taux d'alphabétisation le plus bas du pays.

En ce qui concerne le marché du travail, l'Institut nationale de la statistique (INS) laisse voir que, le taux d'emploi des personnes de 15 ans ou plus, à reculer de près de 10 points, passant de 79, 5% en 2007 à 69,6% en 2014. Ceci est dû à une sous utilisation de la main d'oeuvre172.

Néanmoins, l'on note une amélioration considérable en ce qui concerne, la réduction de la faim. Ceci est dû à la diversité des produits alimentaires sur le marché ainsi que la maitrise de leurs prix par les pouvoirs publics. Cependant, la situation nutritionnelle des enfants est restée quasi stable173.

Dans le souci de l'atteinte de ses objectifs, l'État se doit aussi de garantir aux citoyens un environnement politique stable.

169 Luc NEMBOT NDEFFO et al. , « Analyse des déterminants monétaires et non monétaires de l'accessibilité à l'éducation au Cameroun », Revue d'économie du développement 2013/1 (Vol. 21), op.cit., p. 91-125.

170 Institut Nationale de la Statistique, rapport national sur les objectifs du millénaire pour le Développement, septembre 2015, p.14.

171 Ces régions sont entre autre selon l'institut nationale de la statistique : l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême-Nord et la région du Nord-Ouest.

172 Cf. Institut Nationale de la Statistique, 2015, op.cit.p.14

173 Ibid.

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2- L'AMENAGEMENT D'UN ENVIRONNEMENT POLITIQUE STABLE ET FAVORABLE POUR LES APPRENANTS

La stabilité de l'environnement politique repose sur le fait que, l'État doit se débarrasser de tout acte de violence susceptible de nuire à la continuité de l'éducation et des enseignements sur l'ensemble de son territoire, tels que, les problèmes de terrorisme qui menace sa partie septentrionale, ainsi que la crise « Anglophone » dans les parties du Nord-Ouest et du Sud-ouest du pays.

Quant à ce qui concerne l'aménagement d'un environnement politique favorable aux apprenants, le gouvernement a pris des mesures nécessaires telles que, l'amélioration des conditions du travail des enseignants à travers, la possibilité pour ces derniers d'être bien formé dans des institutions dédiées à cet effet174, assurer la garantie d'un salaire régulier175, le droit au respect dans l'environnement d'apprentissage, et le droit au respect de la part des apprenants, le droit de bénéficier des congés payés. L'État garantit la disponibilité des manuels scolaires aux apprenants, malgré leurs insuffisances sur le terrain.

Des mesures ont été aussi prises en ce qui concerne la disponibilité des ressources administratives, humaines et financières, afin de mettre en place une éducation de bonne qualité. L'Unesco contribue en ce qui concerne le renforcement des capacités en matière de formation des enseignants, du développement des programmes scolaires, le soutien à la politique du gouvernement de contractualisation des enseignants vacataires et en l'assistant à la création des centres de formation des enseignants à chaque niveau du système éducatif national (ENIEG, ENIET, ENS).

PARAGRAPHE II : UNE RESPONSABILITE NON NEGLIGEE DES AUTRES ACTEURS DE L'EDUCATION

L'éducation de tout enfant commence d'abord au niveau du groupe (A), une fois dans la société politique, il bénéficie de l'apport des acteurs de la société civile (B).

174 L'on note l'existence des centres de formations tels que : ENIEG, ENIET, ENS.

175Emile MESSI, Gratuité de l'enseignement primaire et qualité des apprentissages au Cameroun : une perception des enseignants et des parents, mémoire d'obtention du Diplôme approfondies, Université de Yaoundé I, 2010, p. 5.

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A- LA RESPONSABILITE DU GROUPE EN MATIERE D'EDUCATION

C'est par le biais « de la famille (1) et le rôle que joue la communauté ou vivent les enfants (2), qu'une attitude de participation sociale peut être développé chez (ces derniers) afin de les préparer à exercer leurs droits et à devenir des citoyens actifs et responsables »176.

1- LE ROLE DES PARENTS ET LA FAMILLE

Il n'est plus à démontrer que, les « parents et la famille proche sont des agents de socialisation les plus importants pour les enfants »177, ce sont des personnes avec qui, ils entretiennent leur première « expérience avant l'âge de la scolarité obligatoire sous des formes différentes selon les situations »178. Selon le guide de l'Unesco sur la prévention de l'extrémisme violent par l'éducation, les parents et la communauté jouent un rôle quotidien important, en ce qui concerne l'éducation de l'enfant au respect des idéaux de la nation. Ils contribuent également à « assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants »179. Ils doivent garantir un environnement sain où doit grandir leurs enfants, un environnement débarrassé de toute forme de violence, éloigné de l'influence des bars et la prostitution. Il est nécessaire pour eux, de bien se comporter, d'avoir des attitudes responsables. Ils doivent privilégier le dialogue au détriment de la violence, garantir les besoins nutritif, sanitaire, vestimentaire et de logement de ces derniers.

C'est en reconnaissant le rôle primordiale des parents que le gouvernement Camerounais décide de leurs impliquer dans sa politique éducative. À travers le décret de 2001180, le gouvernement a créé les conseils d'écoles et d'établissements qui, influencent sur l'orientation et les décisions. Il faut noter que, « les APE ont aussi mis la main à la pâte. En effet, tant dans le primaire que dans le secondaire, ces associations sont à l'origine de la construction de nombreuses salles de classes, mettant ainsi en oeuvre le concept de `'communauté éducative» développé par l'État »181. En plus du rôle déterminant que jouent les parents en ce qui concerne la préparation de leurs enfants à exercer leurs droits, et à devenir des citoyens actifs et responsables de demain, il y

176 UNESCO, la convention relative aux droits de l'enfant, 1995, op.cit. , p.3.

177 Ibid.

178178 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, 1996, op.cit., p. 21.

179 Archives du CCIC, doc. CCIC, aperçu sur la 11ème Conférence générale de l'Unesco, 14 nov. 15 déc. 1 960 », pp. 67, cité par Chloé MAUREL, L'UNESCO de 1945 à 1974. Histoire. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2006, p.115.

180 Voir le décret n°2001/041 du 19 février 2001, portant création des conseils d'écoles et d'établissements.

181 Cf. rapport de l'examen national 2015 de l'Éducation pour tous, 2015, op.cit. , p. 63.

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à lieu de noter que, la communauté joue aussi sa part de contribution qui, est une contribution non négligeable.

2- LE ROLE EDUCATIF DE LA COMMUNAUTE LOCALE

La communauté locale participe à « l'évaluation des besoins » grâce aux dialogues, avec les autorités publiques à l'intérieur de la société182. Elle a amené le gouvernement à couvrir le pré scolaire sur l'ensemble du territoire, en mettant en place des centre pré scolaires communautaire (CPC) dont, la gestion est remise aux communautés locales, avec une implication réelle des communes qui se chargerons de la rémunération des personnes responsables de leurs fonctionnements. En d'autre terme, il s'agit d'« impliquer les membres de la communauté locale dans les organes directeurs des écoles en vue de, renforcer le soutien et l'appropriation de la part de la communauté et de promouvoir la responsabilité, et la transparence »183.

Bien que représentant 1%184 des effectifs d'enseignement au Cameroun, l'État reconnaît la création d'écoles communautaires. Elles sont constituées d'écoles des parents qui, pour la plus part, finissent par devenir des écoles publiques à la demande des communautés. L'implication active de la communauté locale permet de valoriser l'école au niveau de la communauté, et permet de percevoir que l'école est importent pour les tous petits.

L'éducation d'un enfant est un long processus qui, nécessite l'intervention de plusieurs acteurs en sus de ceux déjà cités plus haut.

B- LA RESPONSABILITE EDUCATIVE DES ACTEURS DE LA

SOCIETE POLITIQUE

De 1960 à nos jours, le Cameroun a connu une amélioration de la qualité et de la gouvernance éducative grâce à la promotion d'un partenariat efficace avec les organisations de la société civile d'une part (1), et les partenaires techniques et financiers d'autre part (2).

182182 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, 1996, op.cit., p. 25. 183UNESCO/UNICEF, une approche de l'éducation pour toutes fondées sur les droits de l'homme, 2007, p.53. 184 Ibid.

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1- LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE ET LES SYNDICATS DES ENSEIGNANTS

Dans l'objectif de garantir la participation de la société civile à la vie éducative de la nation, le gouvernement a mis en place (2005), un réseau d'organisation de la société civile de l'éducation, partenaire de l'Unesco dénommé, « Cameroun Education For All Network » (CEFAN) qui compte près de 60 organisations membres, provenant de deux groups d'acteurs à savoir les organisations non gouvernementales nationales et internationales, et les syndicats d'enseignants.

Cette société civile a pour mission, le renforcement du plaidoyer dans les domaines de la gouvernance éducative. Elle représente la voix des groupes exclus et marginalisés, tout en ayant un contrôle sur les prises de décisions. Elle se doit de superviser la conformité de l'État avec ses obligations en matière de scolarisation de la jeune fille, de l'élimination des violences faites aux filles en milieux scolaire, de l'enseignement de l'éducation à la citoyenneté, de la garantie des droits humains et des droits de l'enfant, de l'alphabétisation traditionnelle et fonctionnelle, de l'effectivité de l'éducation inclusive185. Elle veille aussi au, suivi budgétaire et à l'évaluation d'une gestion axée sur les résultats.

Cette société civile à travers quelques ONG présentes sur le terrain, contribue au financement des activités d'alphabétisation, au payement des salaires, les frais de formation, la production des matériaux d'enseignements, le transport186.

Qu'en est-il à présent de l'apport des acteurs de la société internationale ?

2- LE ROLE EDUCATIF DE LA SOCIETE INTERNATIONALE

Les OIG ont un rôle important à jouer dans l'accomplissement des missions de l'Unesco. L'Unesco contribue à la création de bon nombre de ces institutions187 et, apporte son soutien à celles existantes188. Cela est reconnu dans sa loi fondamentale qui affirme que, « l'organisation peut coopérer avec d'autres organisations et institutions intergouvernementales spécialisées, dont les tâches et activités sont en harmonie avec les siennes. »189. Plus loin encore, elle reçoit quitus de pouvoir « [...] prendre toutes dispositions utiles pour faciliter les consultations et assurer la

185 CAMEROUN/UNESCO, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015, op.cit., p. 20.

186 Ibid.

187Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), p. 131-144. 188Ibid.

189 Voir Art. XI Al. 1 de la constitution de l'Unesco.

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coopération avec les organisations internationales privées s'occupant de questions qui entrent dans son domaine. Elle peut les inviter à entreprendre certaines tâches déterminées rentrant dans leurs compétences. Cette coopération peut également prendre la forme d'une participation appropriée de représentants desdites organisations, aux travaux de comités consultatifs créés par la Conférence générale190.

Le Cameroun a entrepris depuis la tenue des « États généraux de l'éducation » en 1995, et la promulgation de la Loi du 14 avril 1998 relative à l'orientation de l'éducation au Cameroun, des réformes qui consistent à rendre plus performant les différents départements ministériels en charge de l'éducation191. Dans l'accomplissement de leurs différentes missions, ces départements ministériels vont bénéficier d'un appui multiforme (financiers et techniques), de la part de l'UNESCO, en collaboration avec d'autres partenaires internationaux tels que : l'UNICEF, le FNUAP, le PNUD, la BM, et de certaines ONG tels que, le FAWECAM, l'ANACLAC, le CEFAN, la SIL et Plan Cameroun etc.

Suivant le rapport de l'Examen nationale 2015 de l'Éducation pour tous, Les différentes contributions qu'a bénéficiées le Cameroun venant de la part de ces partenaires techniques et financiers a été tangible sur le terrain. L'Unesco, or mis le fait qu'elle a construit au Cameroun en 1961 l'École Normale Supérieure (ENS) de Yaoundé, a également entre 2012 et 2015, assistée les ministères tels que, le MINEDUB, le MINESUP, le MINESEC, le MINEFOP et le MINJEC en ce qui concerne les projets allant de, l'élaboration des plans statistiques sur l'éducation, à la confection des programmes qui mettent en exergues une éducation inclusive, en passant par la mise sur pied d'un cadre favorable à l'alphabétisation fonctionnelle des adultes, l'éducation à la santé et la formation des enseignants192.

Son grand partenaire l'Unicef, a assisté les ministères tels que, le MINEDUB, le MINJEC et le MINESEC, dans la période allant de 2012 à 2015, à la prévention primaire des IST/VIH/SIDA chez les jeunes, et la prévention primaire des VIH/SIDA chez les adolescents. L'apport des autres partenaires tels que, Plan Cameroun qui a assisté les mêmes ministères entre 2013 et 2015, en ce qui concerne la distribution des livres, la construction des salles de classes, l'éducation des filles et

190 Ibid.

191Ces ministères sont entre autre : Ministère de l'Éducation Nationale en charge des Enseignements maternel, primaire et secondaire général ; Ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle chargé des enseignements post-primaire, secondaire technique et professionnel ; Ministère de l'Enseignement supérieur ; Ministères de la Jeunesse et des Sports qui s'occupait également du volet alphabétisation des adultes; Ministères des Affaires Sociales et de la Condition Féminine qui avait à sa charge l'éducation des personnes ayant des besoins éducatifs spéciaux. Voir « Rapport de l'examen National 2015 de l'éducation pour tous », op.cit., p.18.

192192 CAMEROUN/UNESCO, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015, op.cit., pp. 19-20.

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des enfants déficients n'est pas à négliger. La BM et la BID à eux seuls durant la même période, ont contribuées à faciliter la contractualisation des enseignants, et participées au projet pilote pour l'amélioration de la qualité de l'éducation de base (PAQUEB), au projet de renforcement de l'offre éducative dans les ZEP (PASZEP), et au projet de l'Enseignement Secondaire Technique (PEST). L'apport des partenaires internationaux tels que, l'Union Européenne, Counterpart international (CSO), la KOICA, la Corée du Sud, la Japanese International Agency (JICA), la République Populaire de Chine, le Fond Koweitien et l'Agence Française de développement (AFD)193, en ce qui concerne la participation à la mise en oeuvre de l'EPT, sont aussi à prendre en considération.

193 Selon le même rapport, durant la période allant de 2012 à 2015, l'Union Européenne a construit 60 salles de classes au Cameroun, counterpart international a apporté sa contribution dans le domaine alimentaire, à l'amélioration des écoles communautaires, KOICA a contribué au projet de construction d'un institut de formation des formateurs et du développement des programmes, la Corée du Sud à financer et équipée trois centre d'excellence de formation professionnelle, la Japanese International coopération Agency a contribuée à travers le Don Japonais et le projet des volontaires Japonais a la construction des forage d'eau dans les établissements scolaires, de même que dans la recherche agricole et halieutique, le développement des matériaux locaux ; la République populaire de Chine pour sa part a contribuée au projet de mise en place de lycée technique agricole de Yabassi, le Fond Koweitien a contribué au projet de construction et d'équipement du lycée professionnel d'Ekounou. Source tirée du Rapport d'Examen national 2015 de l'Éducation pour Tous, op.cit., pp. 18-19.

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CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DES SCIENCES

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« Pendant la première guerre mondiale, se développer au Royaume-Uni une réflexion sur la nécessité de créer une institution internationale capable de, promouvoir la paix internationale par la promotion de la culture. Entre 1942 et 1945, le gouvernement Britannique organise la Conférence des Ministres Alliés de l'éducation (CAME), dont le but serait d'apporter une aide aux pays dévastés par la guerre. C'est au sein de cette organisation que va venir l'idée de la création de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Culture, l'Information et la Communication `'l'UNECO», faisant fi de la Science. Cependant, c'est au sein du British Association for the Advancement of Science que, des scientifiques comme Julian Huxley et Joseph Needham, tout en soulignant l'importance de la science à favoriser l'établissement de la paix, vont développer de manière informelle sur la nécessité d'introduire le terme science au sein des missions de l'organisation. Huxley devenu le premier secrétaire général de l'organisation, nomme un grand nombre de ses collègues scientifiques parmi lesquels Needham, qui lors du mémorandum de 1945, va transformer le sigle `'UNECO» en `'UNESCO» »194.

De par sa diversité, la science est utile à la prévention de la paix en ceci qu'elle favorise le

développement sous toute ses formes d'une part (SECTION I), et d'autre part, permet de mettre en place les mécanismes de protection et de valorisation de la biodiversité (SECTION II). Allant dans le même sens, Huxley affirmait qu'elle « permet d'expliquer tous les phénomènes et résoudre tous les problèmes naturels mais aussi sociaux »195.

194Chloé MAUREL, L'UNESCO de 1945 à 1974. Histoire. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2006, Op.cit. p. 38-39.

195Encyclopaedia Universalis, 1976, article « Julian Huxley », par Pierre Auger. Cf., aussi Joseph Needham, Science and international relations, Blackwell's, Oxford, 1948. Charles Ascher, Program-making in Unesco, 1946-51, 84 p., Public Administration Service, Chicago, 1951, p. 9. Cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1974 à 1945, thèse de doctorat, 2005, op.cit., p.50.

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SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ SCIENTIFIQUE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT

Aux mains des spécialistes des sciences sociales, la science accroît la connaissance des phénomènes de la vie humaine et sociale, et le pouvoir d'agir sur eux, de manière presque aussi remarquable196. Reconnaissant l'importance des sciences à pouvoir répondre aux besoins des hommes, et leurs capacités à apportées des solutions pré-catastrophe et post-catastrophe, l'Unesco met sur pied deux départements dont l'un en charge des questions se rapportant aux sciences naturelles et exactes (PARAGRAPHE I), et l'autre en charge des questions qui ont trait aux sciences sociales et humaine (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES

L'Unesco à travers son département des sciences exactes et naturelles, vise à appliquer ces dernières au service du développement d'une part (A), et au service de la lutte contre les fléaux naturels d'autre part (B).

A- L'APPLICATION DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DES CAMEROUNAIS

Les chefs d'état-major des États membres de l'organe central du mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits de l'OUA pensent que, « le conseil de sécurité doit `'assurer en premier» la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale »197. William BENTON pour sa part pense tout le contraire. Pour lui, l'Unesco est une « force politique de première magnitude »198, celle-là qui doit en amont assurer la prévention des conflits. Allant dans le même sens, HUXLEY affirme que, « les sciences de la nature peuvent amener des changements

196 Julian HUXLEY, l'Unesco : ses buts et sa philosophie, 1946, op.cit., p.38.

197 Communiqué final de la réunion des chefs d'état-major des États membres de l'organe central du mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits de l'OUA, cité dans SALIM (A.S), note introductive au rapport du secrétaire général, conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'OUA, 32° session , Yaoundé, 1-10 juillet 1996, p.6, cité par CHETIMA MALLA Achille, le Cameroun et les opérations de maintien de la paix, mémoire de DEA, Université de N'Gaoundéré, 2013-2014, pp.8-9.

198 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1974 à 1945, thèse de doctorat, op.cit., p. 175.

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dans la société humaine »199. Il suffit tout simplement d'encourager la recherche, et le renforcement des capacités techniques à la gestion rationnelle des ressources en eau (1), et d'élaborer puis mettre en oeuvre des politiques scientifiques et technologiques capable d'éliminer la pauvreté (2).

1- ENCOURAGER LA RECHERCHE ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES TECHNIQUES EN RAPPORT A LA GESTION RATIONNELLES DES RESSOURCES EN EAU

L'eau est une ressource essentielle pour la vie et indispensable pour l'économie. Elle joue un rôle déterminant en ce qui concerne le cycle de régulation du climat. Pour Eurostat, les ressources en eau correspondent, « à l'eau disponible pour être utilisée sur un territoire donné et incluent les eaux de surface (à savoir les baies côtières, les lacs, les fleuves et les cours d'eaux), et les eaux souterraines »200.

Suivant le site internet de Wikipédia en ligne, l'Afrique est le troisième continent le plus consommateur d'eau après l'Asie et l'Amérique. Soit, avec une consommation journalière de 200 000 mètres cubes par jours, soit 9% de la consommation mondiale, devant l'Europe201.

Dans un article publier sur sa page en ligne intitulé « l'eau, une source de conflits entre nations », le CNRS pense que, « un pays qui manque d'eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se développer »202. Plus loin, il affirmer que, « selon une étude des Nations Unies, l'eau pourrait même devenir, ici à 50 ans, un bien plus précieux que le pétrole »203. De nos jours, les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment « au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique Centrale, au Canada et dans l'Ouest des États Unis »204.

Suivant le Rapport National du Cameroun sur les objectifs du Millénaire pour le développement, le pays a pour objectif de, « réduire de moitié, d'ici 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable, ni à des

199 Julian HUXLEY, l'Unesco ses buts et sa philosophie, op.cit., p. 39.

200Eurostat Statistics Explained, statistiques sur l'eau, aout 2017, consulté le 01/02/2018, http :

// www.ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Water_statistics/fr

201Wikipédia, consommation domestique en eau, consulté le 01/02/2018,
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/consommation_domestique.

202 CNRS, l'eau, une source de conflits entre nations, consulté le 01/02/2018, http://Sagascience

203 Ibid.

204 Ibid.

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services d'assainissement de base »205. Il ressort de ce rapport que, « seulement 61,0% de la

population Camerounaise a accès à une eau potable en 2014, et en milieu rural, cette population est

de 44,6% »206. Grace à son programme « Éducation au développement de l'eau » (EDD),

l'Unesco offre une chance, notamment aux exclus et au marginalisés, de recevoir une éducation relative à l'eau qui traite les aspects scientifiques, l'approvisionnement en eau, l'assainissement et l'hygiène, et d'acquérir les connaissances, compétences, valeurs et comportements adaptés à une utilisation durable des ressources en eaux. Ainsi, l'enseignement dispensé incite à modifier les attitudes et apporte les compétences requises pour participer à la gouvernance mondiale de l'eau, elle encourage les écoles et autres environnement éducatifs à promouvoir la durabilité des ressources en eau, en même temps que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, elle encourage enfin les structures éducatives, les politiques et les directions à fournir des orientations, une supervision, une coordination, un suivi et une évaluation, afin de garantir une réponse éducative opérante, durable et institutionnalisée aux défis posés par la gouvernance de l'eau207.

« La science doit donc aider à protéger la qualité de l'eau, de l'air, du climat et de

l'environnement, pour la qualité de vie des communautés. Elle est donc partie intégrante d'un processus de gouvernance, d'une démocratie participative, et de participation locale d'abord, puis régionale et nationale, voire plus large »208. L'Unesco, encourage la coopération entre les États en ce qui concerne la gestion, et la répartition équitable des ressources d'eau, dans la mesure de prévenir tout éventuel conflit. Elle mène des actions dans le cadre de lutte contre l'assèchement du Lac Tchad209, avec un laboratoire établi à l'Université de N'Gaoundéré.

205 Institut National des statistiques, Rapport National sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015, p.40.

206 Ibid.

207 Site officiel de l'Unesco, Eau, consulté le 01/02/2018, http://fr.unesco.org/themes/éducation-au-développement-durable/eau.

208Forum international, Yamoussoukro 30-31 juillet 2014 organise par les ONG partenaires officielles de l'Unesco,

l'accès à l'eau pour tous en Afrique, 2014, p.10.

209 Le lac Tchad est un grand lac peu profond d'Afrique dont les eaux sont douces. Le principal apport en eau provient à 90% du fleuve Chari et de son affluent Logone, tous deux issus des montagnes de la République

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D'autres appuis ont aussi été apportés au centre national de documentation océanographique à travers le projet ODINAFRICA.

L'eau mal traitée, contaminée par les eaux insalubres, les déchets humain, animaux ou chimiques, peut très vite devenir source de problème. Cela peut conduire à des « maladies hydriques » telle que le choléra, la typhoïde, l'hépatites A, B, C et E, les diarrhées, la polio ; et les maladies aquatiques telles que : le paludisme ou la malaria, la fièvre jaune, la filariose lymphatique ou éléphantiasis ; les maladies transmises par les vers comme la schistosomiase ou bilharziose, le ver de guinée ou dracunculose ; les maladies transmise par les mouches telles que la maladie du sommeil, l'onchocercose, et les maladies dues au manque d'eau et d'hygiène telles que le trachome, la gale. Une fois l'homme affecté par ces maladies, il peut voir ses activités ralentir voir stoppées, l'éducation de l'enfant pourrait subitement prendre fin, empêchant ce dernier à s'instruire.

Le gouvernement Camerounais à travers son ministère de la santé publique, a fourni et continu d'ailleurs de fournir des efforts considérables en ce qui concerne la lutte contre la mortalité néo-natale, infantile, juvénile et infanto-juvénile. Suivant l'évaluation à mi-parcours de la « stratégie sectorielle de la santé » (SSS) 2001-2010, il ressort que le gouvernement Cameroun à travers son ministère de la santé publique, s'est engagé à garantir la santé de la mère, de l'adolescent et de l'enfant, la lutte contre les maladies, la promotion de la santé et la viabilisation d'un bon nombre de districts de santés. Une lutte contre les maladies non transmissibles, les maladies infectieuses, la pandémie de l'infection à VIH/sida, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et de la pandémie aviaire on produit des résultats remarquables210. Ce combat est aussi mené par une multitude de centre de recherche publique, tout comme privé parmi lesquels, le Centre internationale de référence Chantal Biya (CIRCB), qui à travers le projet « families First Africa » a bénéficié de l'aide de l'Unesco en vue de sa mise en place.

Avec un taux de séroprévalence chez les femmes de 15 à 49 ans estimé à 6,8%211, le gouvernement c'est efforcé en collaboration avec des institutions telles que, la Fondation Chantale Biya partenaire de l'Unesco, à réduire le nombre des séropositif ceci en leurs facilitant l'accès gratuit aux antirétroviraux et à la protection du foetus. Le gouvernement à de même lancé un vaste Programme Élargi de Vaccination (PEV), afin de contribuer à la réduction du taux de morbidité et de mortalité des malades en générale, et des enfants en particulier. En 2008, « le taux de couverture

Centrafricaine. Son rôle économique est très important, car il doit fournir l'eau à plus de 20 millions de personnes des quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.

210 Institut Nationale de la Statistique, 2010.

211 Institut nationale de la statistique, 2010.

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vaccinale national en DTC-HepB3 était de 84,0%, de 79,9% pour la rougeole et 76,3% pour le VAT2+ »212.

Dans une autre mesure, l'Unesco contribue à l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de science, de technologie et d'innovation aux services de l'élimination de la pauvreté.

2- L'ELABORATION ET LA MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES EN MATIERE DE SCIENCE DE TECHNOLOGIE ET D'INNOVATION AUX SERVICES DE L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE

Le premier directeur général de l'Unesco Julian HUXLEY affirmait en 1945, qu'il « est maintenant bien établi que, la méthode scientifique est le seul moyen sûr d'augmenter à la fois notre connaissance des phénomènes objectifs de la nature, et notre pouvoir d'agir sur eux. Elle est maintenant appliquée de plus en plus, quoiqu'il faille l'adapter à un objet d'étude différent, à l'étude de l'homme, de ses travaux et de ses manières de vivre »213.

La maitrise de la science est utile pour le développement d'une nation, elle permet le développement économique et social, par conséquent, contribue à l'élimination de la pauvreté. Conscient de ce fait, l'Unesco contribue à travers le projet « Politique scientifique au Cameroun », pour formuler des priorités de recherche en relation avec le plan de développement économique et social du Cameroun, et à la création du Centre d'excellence des expériences de micro-science du lycée Général Leclerc de Yaoundé devenu un centre de catégorie II de l'UNESCO.

L'Afrique en générale et le Cameroun en particulier, se doivent d'adopter une industrialisation qui va dans le sens « de la mise au point, du transfert et de la diffusion de technologies respectueuses de l'environnement »214, comme l'exigeait Mme PILANYANI YOMTHAI de la Thaïlande à cette soixante-dixième session de l'AG de l'ONU.

Dans le souci d'arrimer la jeune génération Camerounaise à ces technologies, l'Unesco réalise des projets tels que le développement et la vulgarisation de l'outil informatique dans les écoles. Une fois acquise, cela permettra aux jeunes et même aux adultes, de se développer et de développer des logiciels nécessaires au besoin des Camerounais. l'Unesco accompagne aussi le gouvernement Cameroun en ce qui concerne la promotion de la diversité scientifique, en promouvant la recherche et le renforcement des capacités techniques en rapport à la gestion rationnelle des ressources et

212 Ibid.

213 Julian HUXLEY, l'Unesco : ses buts et sa philosophie, 1945, p.38, op.cit.

214 Ibid.

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catastrophes naturelles, le renforcement du système national de recherche et d'innovation aux technologies, en passant par la création des réseaux scientifiques, l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de science de technologie et d'innovation au service du développement durable et de l'élimination de la pauvreté.

Or mis sa capacité à pouvoir rationaliser la gestion des ressources d'eaux, et de lutter contre la pauvreté, tout en facilitant le développement gage de paix, les sciences exactes et naturelles contribuent aussi à prévenir et à lutter contre les fléaux naturels.

B- L'APPLICATION DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES A LA GESTION DES FLEAUX NATURELS ET LA BIOETHIQUE

Il s'agit de la promotion des recherches sur la gestion des catastrophes naturelles et le développement durable (1), ainsi que l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de science, de technologie et d'innovation au service de la bioéthique (2).

1- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES TECHNIQUES EN RAPPORT A LA GESTION DES CATASTROPHES NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Parmi les dix-sept objectifs du développement durable (ODD), l'Unesco c'est engagée à une contribution directe de neuf d'entre eux, par une approche intégrée en s'appuyant sur ses domaines d'expertise spécialisée, et en partenariat étroit avec d'autres institutions du système des Nations Unies, et d'autres partenaires des secteurs public et privé. Elle encourage les États parties à « agir en faveur [...] de la défense d'un environnement durable, et du renforcement de la résilience face aux effets du changement climatique, aux catastrophes et aux conflits »215. Elle assiste l'État du Cameroun par la « recherche et formation dans les domaines des sciences de la vie, du changement climatique, des catastrophes naturelles et de la qualité de l'eau »216.

Pour FLAVIA SCHLEGEL, sous-directrice générale pour les sciences exactes et naturelles de l'UNESCO, « Sans la science il ne peut guère y avoir de progrès vers le développement durable.

215 Voir objectif n° 11 des ODD.

216 Cf. objectif n°3 des ODD.

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C'est en cherchant à savoir et à comprendre grâce à la science que nous pourrons être équipés pour trouver des solutions aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux de plus en plus ardus auxquels l'humanité fait actuellement face »217.

L'Unesco s'emploie à encourager les étudiants, en particulier les jeunes, les femmes et les hommes des pays en développement, à choisir plus les filières scientifiques de l'ingénieur par ce qu'elles sont indispensables pour répondre aux besoins fondamentaux des populations tels que, la prévention des catastrophes naturelles et le développement durable.

Grace au programme international de géoscience (PICG), crée en 1972 et initié par elle, l'Unesco permet aux États en général, et à l'États du Cameroun en particulier, de comprendre les changements qui bouleversent le monde, et, « encourage la collaboration internationale en géoscience, donnant la vedette aux projets et aux scientifiques des pays en développements. Il promeut des projets clairement orientés vers la société et le développement durable notamment, la mitigation des catastrophes, la géologie médicale et l'extraction des ressources minérales et des eaux souterraines »218. Pour BODET ,« il s'agit de faciliter aux chercheurs des régions que les circonstances ont tenues à l'écart du mouvement scientifique contemporain, l'accès aux connaissances et aux sources d'information dont les États les plus avancés ne peuvent ni ne veulent garder le monopole »219.

L'Unesco grâce à son initiative pour faire face au changement climatique, en collaboration avec d'autres programmes de l'organisation des nations unies, « aide les États membres à atténuer les effets liés aux changements climatiques et à s'y adapter. Cette initiative a également pour but d'évaluer les risques des catastrophes naturelles ainsi que de surveiller les effets du changement climatique sur les sites du patrimoine mondial et les réserves de biosphère »220. Elle se propose de promouvoir des plates-formes et des réseaux nationaux comme ceux situé dans les universités Camerounaises, régionaux et internationaux servant à évaluer, suivre et atténuer les risques naturels, tout en mettant en place des systèmes d'alertes avancés, afin de surveiller les tsunamis, les sècheresses, les inondations et les risques géophysiques. Elle conseil sur la prévention des catastrophes, à travers ses programmes de réduction des risques de catastrophes ciblés sur les politiques nationales, le renforcement des capacités humains et institutionnelles, la promotion de

217 UNESCO, l'Unesco et la science au service de la paix et du développement durable, 2013, p.4.

218 Ibid.

219 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. De Stanley Applegate à Oscar Vera, 12 nov. 1960, 9 p., p. 2-4, 6-7 ; V : rapport

final sur les activités du 5 e cours de spécialistes en éducation pour l'Amérique latine, par Maria Graciela Ortiz E., boursière du Paraguay, 1962 ; rapport du boursier du Chili Rolando Miranda Sanchez, sur le cours 6, marsdéc. 1963, 5 p., p. 1-2 ; rapport du boursier Gonzalez Latuf, 1 er sept. 1964 ; VIa : lt. De Henquet à Diaz-Lewis, 16 sept. 1965 ;

rapport semestriel de l'expert Marquez, janv. juin 1965, 17 p., p. 6-7, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2005, p.588-589. Op.cit.

220 Ibid.

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l'éducation à la préparation et à la prévention des catastrophes, la mise en conformité des bâtiments scolaires et l'adaptation aux changements climatiques. Elle donne son avis sur l'évaluation, l'intervention et le rétablissement post catastrophes, en soutenant les études d'évaluations des besoins et en réalisant des projets immédiatement après une catastrophe, via le programme sur l'homme et la biosphère, elle soutient la préservation de l'environnement et le développement durable par l'intermédiaire du Réseau des réserves de biosphère de l'Afrique (AfriMAB)221.

Apparue au début des années 1960-1970, des nouvelles recherches sur les cellules souche, les tests génétiques, la procréation médicalement assistée, le clonage d'embryons humains, le prélèvement d'organes en vue de la transplantation, l'euthanasie et le génie génétique vont révolutionner le domaine des sciences de la vie.

2- ÉLABORATION ET MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES EN MATIERE DE SCIENCE, DE TECHNOLOGIE ET D'INNOVATION AU SERVICE DE LA BIOETHIQUE

Le vingt-unième siècle est considéré comme un siècle de vitesse et de précision, un siècle dominé par le dictat de la science et de la technologie et les prouesses de la science. Allant au-delà de l'entendement humain, brisant toutes formes de barrières qui, dans le temps étaient considéré comme étant infranchissable par l'homme ou au mieux un tabou. Ces « miracles de la science » tendent pour certains à vouloir remplacer « Dieu », c'est pourquoi En 1954, Pierre Auger le chef du département des sciences, rédige un manuscrit intitulé L'homme microscopique, développant des réflexions philosophiques rationalistes. Il affirme dans ce manuscrit que, « la science va peu à peu remplacer la religion »222.

Les prouesses de la science de nos jours est impressionnantes. Son développement rapide suscite des questions éthiques et sociétales qui, concerne un bon nombre d'acteurs parmi lesquels les médecins, les chercheurs, mais aussi les philosophes, les juristes et l'ensemble des citoyens. L'objectif ici est de s'accorder sur les limites à poser aux différentes interventions de l'homme sur les sujets sensibles comme la génomique, les procréations médicalement assistées, les cellules souches, l'euthanasie et la réanimation des prématurés. L'Unesco n'est pas contre la recherche scientifique. Dans sa déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005, elle « reconnait l'importance de la liberté de la recherche scientifique et des bienfaits découlant des

221 Ibid.

222222 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2005, op.cit. , p.117

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progrès des sciences et des technologies, et encourage même pour ce fait un accès équitable aux différents progrès de la médecine, des sciences et des technologies, ainsi que la plus large circulation possible, et un partage rapide des connaissances concernant ces progrès, et le partage des bienfaits qui en découlent. Cependant, elle insiste sur la nécessité pour cette recherche et ces progrès de s'inscrire, dans le cadre des principes éthiques énoncés dans la présente Déclaration et, de respecter la dignité humaine, les droits de l'homme et les libertés fondamentales223 »224. Elle encourage ses États membres dont le Cameroun à, « renforcer la coopération internationale dans le domaine de la bioéthique, en tenant particulièrement compte des besoins spécifiques des pays en développement, des communautés autochtones et des populations vulnérables »225. Afin de garantir un bon usage des sciences de la vie, l'Unesco à travers sa déclaration de 2005 amène la société scientifique de l'État du Cameroun à respecter un certains nombres de principes dans les décisions qu'ils prennent ou, dans les pratiques qu'ils mettent en oeuvre. Ils ont pour responsabilité de garantir le respect de la dignité humaine et les droits de l'homme ainsi que les libertés fondamentales de ces derniers, tout en reconnaissant que les intérêts et le bien-être de l'individu devraient l'emporter sur le seul intérêt de la science ou de la société226.

Toute intervention médicale de caractère préventif, diagnostique ou thérapeutique ne doit être mise en oeuvre qu'avec le consentement préalable, libre et éclairé de la personne concernée, fondé sur les informations suffisantes. Toute personne engagé dans une expérience scientifique doit pouvoir avoir la possibilité de se retirer à tout moment et pour toute raison sans qu'il en résulte pour elle aucun désavantage ni préjudice227. Elle exige la mise sur pied des comités d'éthique indépendants, pluridisciplinaire, et pluralistes228. Ces comités auront pour fonction d'évaluer les problèmes éthiques, juridique, scientifiques et sociaux pertinentes, relatifs aux projets de recherches concernant les êtres humains, fournir des avis sur les problèmes éthiques qui se pose dans les contextes cliniques, évaluer les projets scientifiques et technologiques, fournir des recommandations et des contributions à l'élaboration des principes directeurs sur les questions relevant de la déclaration sur la bioéthique et les droits de l'homme, favoriser le débat, l'éducation ainsi que la sensibilisation et la mobilisation du public en matière de bioéthique229.

223 Surligné par nous.

224 Voir art. 2 d et f de la déclaration universelle de l'Unesco sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005.

225 Voir Préambule de la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme.

226 Voir art. 3 de la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005.

227 Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit.

228 . Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit. 229Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit.

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Selon Ismaël NGNIE-TETA et al. , « La recherche biomédicale est pratiquée en Afrique Subsaharienne depuis l'époque précoloniale »230. Le Cameroun n'est pas resté à l'écart de ce vent de la recherche biomédicale. En 2005, elle a tenté de réaliser quelque essai clinique lié à l'évaluation du ténofovir231 comme prophylaxie au VIH. Malheureusement, le dit essai sera suspendu232 du fait des vifs débats publics et scientifiques, doublé d'une mobilisation de l'opinion publique233. À travers l'arrêté ministériel234 de 1987, le pays va officiellement mettre en place l'encadrement éthique de la recherche impliquant les êtres humains en se dotant d'un comité d'éthique de la recherche235. Le Cameroun accorde une importance à la recherche biomédicale. Partit d'une seul faculté de médecine (Yaoundé I) en 1960, il en compte aujourd'hui plusieurs (Douala, Buea, Dschang et N'Gaoundéré), ainsi que plusieurs écoles privées de médecine parmi lesquelles, l'institut de recherche médicale de plantes médicinales, au centre internationale de recherche Chantal Biya et au Centre de recherche de Nkolbisson, et le centre d'assistance médicale à la procréation de Douala, considéré comme le père du premier bébé éprouvette, et ses recherches sur la stérilité masculine en pratiquant l'injection intra-cytoplasmique de sperme (ICSI).

En juillet 2016, Le centre hospitalier de recherche et d'application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (CHRACERH) de Ngousso, va de nouveau frapper les esprits par la naissance des nouveaux nés conçue par les dernières techniques médicales de pointe (fécondation in vitro par micromanipulation). L'Unesco encourage le Cameroun dans cette lancé, en octroyant des aides par exemple au CIRCB à travers son projet, « Families First Africa », contribution au projet de la mise en place du laboratoire virtuel de l'Université de Yaoundé I. Cependant, elle reste exigeante sur la prise des mesures appropriées relative à la mise sur pied d'une législation administrative en conformité avec le droit international des droits de l'homme, la mise

230Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M. & Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers de recherche sociologique, (48), p.129.

231 Le ténofovir est la dénomination commune internationale d'un médicament antirétroviral c'est-à-dire utilisé dans le traitement de l'infection par le VIH. Il est également efficace dans les hépatites virales B chronique. Il peut être utilisé en injection intraveineuse, mais est disponible sous forme orale de fumarate de ténofovir disoproxil (pro-drogue), qui sera ensuite transformé par le corps en ténofovir. Information consulté le 02/02/2018 sur Wikipédia en ligne, http://www.fr.m.wikipedia.org

232 En fait, la controverse sur cet essai a commencé par un article de L. Mbango et S. MODO qui parut dans le journal local en décembre 2004 sous la rubrique « Spécial ténofovir : tout sur les prostituées cobayes de Douala », faisant ainsi allusion au recrutement de 400 jeunes femmes prostituées sur lesquelles le test du ténofovir devait être réalisé.

233Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M. & Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers derecherche sociologique, (48), op.cit., pp. 129-139.

234Ministère de la Santé publique du Cameroun, arrêté no 079/A/MSP/DS du 22 octobre 1987 portant sur la création et l'organisation d'un comité d'éthique de la recherche impliquant les êtres humains.

235Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M. & Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers de recherche sociologique, (48), op.cit., pp. 129-139.

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en place de comité d'éthique indépendant, pluridisciplinaire et pluraliste, tout en garantissant de l'éducation , de la formation et de l'information du public, ainsi qu'il doit coopérer avec les autres États à ce sujet236.

L'Unesco de par son appui technique et financier, assiste le Cameroun en ce qui concerne son développement sous toutes les formes. Elle incite ce dernier à miser sur les biens fondés des sciences exactes et naturelles, afin de répondre aux besoins économiques, technologiques et sanitaires de sa population. Il ressort de tout ceci que, la bonne gestion des sciences exactes et naturelles contribue à instaurer un climat de paix dans le pays et au-delà. Quant est-il des sciences sociales et humaines.

PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINE

L'Unesco promeut la paix et la sécurité au Cameroun à travers les sciences sociales et humaines. Dans ce domaine, l'accent est mis sur la promotion des sciences sociales et humaines afin de lutter contre la pauvreté et les exclusions diverse (A), ainsi que sur la recherche, la formation, l'information et la documentation sur la culture des droits de l'homme et la paix (B).

A- LA PROMOTION DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LES EXCLUSIONS DIVERSES

Il s'agit pour l'Unesco d'élaborer des politiques sur, l'élimination de la pauvreté et l'autonomisation des jeunes (1), et la mise sur pied des politiques de lutte contre le racisme et les discriminations (2).

236Cf. Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit.

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1- L'ELABORATION DES POLITIQUES SUR L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE ET L'AUTONOMISATION DES JEUNES

La pauvreté ne saurait se résoudre à la seule dimension économique, elle est aussi culturelle, politique et sociale. Pour Pierre SANE, ancien sous-directeur général pour les sciences sociales et humaine de l'Unesco, la pauvreté « se caractérise par la privation des droits humains : les droits économiques (le droit au travail et celui de disposer d'un niveau de vie suffisant), sociaux (le droit d'avoir accès aux services médicaux et à l'éducation), politique (le droit à la liberté de pensée, d'expression et d'association) et culturel (le droit de maintenir sa propre appartenance identitaire et de participer à la vie culturelle de la communauté) »237.

Le secteur des sciences sociales et humaines de l'Unesco à travers le programme sur la gestion des transformations sociales (MOST), a pour rôle de contribuer à travers la recherche en science sociale, philosophique et éthique et droit de l'homme, à définir les processus de paupérisation dans les différents contextes sociaux, à identifier les obstacles à l'élimination de la pauvreté, et à recommander les politiques éducatives, scientifiques et sociaux économiques appropriés. À travers son programme de stratégie pour l'élimination de la pauvreté, l'Unesco se donne pour objectif stratégique de, Contribuer à élargir la portée des stratégies internationales et nationales de lutte contre la pauvreté par l'intégration dans des stratégies de l'éducation, de la culture, des sciences et de la communication ; Favoriser l'instauration d'une coordination efficace entre les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté et les dispositifs de développement durable ; Mobiliser le capital social en développant les capacités et les institutions, notamment dans le domaine public, en vue de permettre aux pauvres d'exercer leurs droits et enfin, contribuer à la mise en place d'un cadre et d'un environnement de politique nationale propres à favoriser l'autonomisation, les approches participatives et la création de moyens de subsistance238. L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé appuie les initiatives susceptibles d'éradiquer la pauvreté et l'extrême pauvreté. C'est ainsi qu'en 2001, elle a soutenu l'Organisation des conférences des ministres en charge de la recherche-développement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (COMRED-AOC), intitulé « Sciences Sociales et Lutte contre la Pauvreté »239.

Le département des sciences sociales et humaines de l'Unesco, élabore aussi des politiques susceptibles d'éradiquer les formes de discriminations.

237 UNESCO, lettre du MOST 10, les sciences sociales et humaines dans la lutte contre la pauvreté, 2010, p.1.

238 Ibid. à la page 14.

239 UNESCO, la lettre de l'Unesco 8, bulletin d'information, 2ème semestre 2007, p. 13.

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2- MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES DE LUTTES CONTRE LE RACISME ET LES DISCRIMINATIONS

Allant dans le même sens que la Charte des Nations Unies, l'Unesco à l'article premier de son Acte constitutif déclare que, l'organisation se doit de, « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion »240.

Dès le début de son mandat, l'Unesco a élaboré plusieurs instruments internationaux par mis lesquels la déclaration sur la race de 1950, la déclaration sur la race et les différences raciales de 1951, proposition sur les aspects biologiques de la question raciale de 1964 et la déclaration sur la race et les préjugés raciaux de 1978, établissant des principes, des définitions et des critères universels à l'appui de la lutte contre le racisme et la discrimination241. Les recommandations du programme d'action de Durban de septembre 2001 ayant trait au mandat constitutionnel de l'Unesco, cette dernière va, en 2003 lors de la 32ème session de sa conférence générale, en présence de 190 États présent donc le Cameroun, adopté la Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l'intolérance242. À cet effet, elle apporte son appui au gouvernement Camerounais en développant des programmes culturels et éducatifs visant à combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance. En outre, elle incite le gouvernement à mettre en oeuvre des politiques qui garantissent le respect des valeurs que sont, la diversité, le pluralisme, la tolérance, le respect mutuel, la sensibilité culturelle, l'intégration et l'inclusion243. L'Unesco aide également le gouvernement Camerounais à élaborer des matériels et outils pédagogiques pour promouvoir l'enseignement, la formation et les activités éducatives en ce qui concerne, les droits de l'homme et la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie, l'intolérance et lutte contre la propagande raciste dans les médias et notamment dans le cyberespace244.

Elle concentre également ses efforts sur la formation des formateurs et enseignants, à la prévention des conflits de nature raciste et xénophobe dans les classes, le renforcement des

240 Voir art.1 de la constitution de l'Unesco.

241 UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, p.5.

242 UNESCO, convention relative à la Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l'intolérance, 32ème session de la conférence générale, 2003.

243 Cf. UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, au point 226, op.cit., p.9.

244 Ibid. au point 156 à la page 9.

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échanges entre écoles Camerounaise et celle des autres pays, via des réseaux tels que celui des écoles associées, la production de guide pour l'élaboration de nouveaux manuels scolaires sur le racisme et les autres formes de discrimination245, tenant compte des spécificités régionales et nationales, le développement d'un manuel de formation et matériels pédagogiques sur la stigmatisation et la discrimination liées au VIH/SIDA, ceci en collaboration avec l'ONUSIDA et, les organisations des jeunes246. La politique sur l'éradication de la discrimination n'étant pas distincte de celle relative à la question des droits de l'homme, l'Unesco va fournir également d'énorme progrès en ce qui concerne ce dernier volet.

B- PROMOUVOIR LA RECHERCHE, LA FORMATION, L'INFORMATION ET LA DOCUMENTATION SUR LA CULTURE DES DROITS DE L'HOMME ET LA PAIX

Il s'agit de présenter successivement la contribution de l'Unesco en ce qui concerne la recherche sur les droits de l'homme et la non-violence (1), ainsi que sur les politiques publiques et la bonne gouvernance (2).

1- PROMOUVOIR LA RECHERCHE SUR LES DROITS DE L'HOMME

ET LA NON-VIOLENCE

Les valeurs universelles des droits humains constituent le cheval de batail de l'Unesco. Sa constitution lui donne comme premier objectif, la contribution « au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre nation, afin d'assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales [...] »247. Ayant contribuer à l'élaboration de la Déclaration Universelle des droits de l'homme de 1948 à travers la création d'un comité, sur les bases théoriques des droits humains (civils, politiques, culturels, économiques et sociaux), regroupant des philosophes et les spécialistes

245 La notion de discrimination renvoie à l'idée d'un traitement différentiel de certains individus ou de groupes, généralement minoritaires, par rapport aux autres. Ces minorités ce distinguent de la majorité de la population par ses particularités ethniques, religieuses, sexuelles ou sociales. Cf. Dictionnaire de Sciences Politiques et Sociales, de David ALCAUD et Laurent BOUVET, p.85.

246 Ibid. au point 14 aux pagers 19 et 20.

247 Cf. art.1 de la constitution de l'Unesco.

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des sciences politiques248, la charge de l'Unesco serait de promouvoir au sein des États membres dont le Cameroun, le droit à l'éducation des enfants et des adultes tout au long de la vie, le droit de prendre part à la vie culturelle, le droit à la liberté d'opinion et d'expression et le droit de rechercher, de recevoir et de répandre des informations, le droit de participer au progrès scientifique et aux biens faits qui en résultent249. Ces différentes dispositions de la déclaration Universelle des droits de l'homme que promeut l'Unesco ont été introduites dans la constitution Camerounaise250.

L'Unesco travaille au côté du Cameroun à travers le Comité sur les conventions et recommandations en examinant les cas et questions relatifs aux plaintes pour violations présumées des droits des humains251. Les recherches de l'Unesco sur la question des droits de l'homme et des libertés fondamentales va conduire cette dernière à adopter plusieurs instrument légaux qu'elle soumet au États tels que, la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001, et la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005.

L'Unesco à travers son département des sciences sociales effectue également des recherches en ce qui concerne les politiques publiques et la bonne gouvernance auprès de l'État Camerounais.

2- FAVORISER LES ETUDES SUR LES POLITIQUES PUBLIQUES ET LA

BONNE GOUVERNANCE

Marie Claude SMOUTS, la définit comme « un outils pour une politique de l'État minimum »252. Les études de l'Unesco sur la bonne gouvernance porte directement sur le système éducatif Camerounais. Dans sa stratégie à moyen terme, l'IIEP fourni à l'État Camerounais son expertise afin que les principes de bonne gouvernance soient intégrés systématiquement dans sa politique institutionnelle et approches sectorielle253. Selon Muriel POISSON, les thèmes tels que, l'Éthique et la corruption, transparence et responsabilité, planification de l'intégrité, suivi d'enquête sur les dépenses publiques, code de conduite des enseignants, accès du public à l'information, la

248 UNESCO, sciences sociales et humaine, intégration transversale des droits humains, consulté le 6 mars 2018

à 10h 22 min sur www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/human-rights-based-approach/60th

249 Ibid.

250 Le préambule de la constitution Camerounaise du 18 janvier 1996, affirme son attachement aux libertés

fondamentales inscrites dans la déclaration universelle des droits de l'homme.

251 Ibid.

252 Marie Claude SMOUTS, Du bon usage de la gouvernance en relation internationales, Revue internationale

des sciences sociales, Unesco, Paris, n° 155, p. 85.

253UNESCO, gouvernance et responsabilité, consulté le 6 mars 2018 à 12h 7min sur

http://www.iiep.unesco.org/fr/notre-mission/gouvernance-et-responsabilite

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gouvernance et enseignement supérieur254, sont entre autre les questions que l'Unesco à travers l'IIEP traite au sein de l'État Camerounais. L'IIEP conçoit une base documentaire des données publiques d'éducation pour l'Etat afin d'améliorer la Planification de l'intégrité considérée comme, un outil de diagnostic des risques de corruption255.

Quant à la gouvernance au niveau de l'enseignement supérieur, l'IIEP travaille sur le développement et l'amélioration des systèmes internes d'assurance qualité, afin que ce secteur puisse améliorer la qualité du service et de l'offre éducative256. Dans la mesure où la gouvernance décentralisée favorise l'inclusion, l'amélioration de la qualité et pertinence des services éducatifs, l'IIEP propose des conseils et assistances techniques pour accompagner l'État à l'élaboration et à la mise en oeuvre des politiques de subventions scolaires257.

Pour Abdulqawi YUSUF, le « système éducatif était essentiellement du ressort de l'État tant au niveau du financement que de la prestation du service, la bonne gouvernance prône plutôt un partage de responsabilités et une collaboration entre les autorités publiques, la société civile et le secteur privé »258, cela a été bien assimilé et mis en oeuvre par l'État Camerounais. Cette capacité à accepter la diversité par l'État, va pousser ce dernier à adopter des normes relatives à sa protection et à sa valorisation.

SECTION II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA VALORISATION DE LA BIODIVERSITÉ

La recherche constante de la paix par l'Unesco va conduire cette dernière à élaborer des normes qui, encouragent à une gouvernance seine de la biodiversité et des écosystèmes (PARAGRAPHE I), et qui promeut une gestion et un développement durable de l'environnement marin (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : L'ENCOURAGEMENT A UNE GOUVERNANCE SEINE

DE LA BIODIVERSITE ET DES ECOSYSTEMES

254 Muriel POISSON, Écoles corrompues, universités corrompues : que faire ? Consulté le 6 mars 2018 à 12h

21min sur http://www.iiep.unesco.org/fr/poisson-3205

255 Ibid.

256 Ibid.

257 Ibid.

258 Abdulqawi YUSUF, l'action normative à l'Unesco, Martinus Nijhoff Publishers, 2007, p.338.

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Parce que, étant considérée comme la richesse du monde et une marque d'identité d'un État, l'Unesco assiste le Cameroun en ce qui concerne la protection de sa diversité biologique (A), tout en encouragent les populations Camerounaises à une gestion rationnelle et durable de celle-ci (B).

A- UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ET DES ECOSYSTEMES

Au terme de l'article 2 de la convention des Nations Unies sur la diversité biologique de 1992, la diversité biologique ou `'biodiversité» se définit comme, la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font parties ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes »259. L'écosystème pour sa part s'entend comme, « le complexe dynamique formé de communauté de plantes, d'animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forment une unité fonctionnelle »260.

La biodiversité est indispensable et essentielle en ce qui concerne le bon fonctionnement des systèmes terrestres. Elle fournit à l'homme un accès à l'eau potable, à la nourriture, la fertilité des sols, les produits pharmaceutiques et chimiques, la composition de l'atmosphère, la régulation du climat, etc. Consciente de son importance, l'ONU va adopter en 1992, une convention relative à sa protection.

Tout en reconnaissant les droits souverains de l'État sur ses ressources biologiques, la convention relève que, la responsabilité de sa conservation et de son utilisation durable relève de la compétence de l'État261. Elle encourage ce dernier à identifier les éléments constitutives de sa diversité biologique, afin d'élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique262.

Suite à la proclamation de la période 2010-2020 comme, « Décennie des Nations Unies pour la diversité biologique », l'Unesco va lancer une initiative sur la biodiversité avec pour mandat de fournir une « assistance pertinente, opportune et efficace en conseillant l'État Camerounais, sur les

259 Cf. art. 2 de la convention des Nations Unies de 1992 sur la diversité biologique.

260 Ibid.

261 Cf. Préambule de la convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Op.cit.

262 Cf. art. 6 de la convention sur la biodiversité, op.cit.

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orientations à adopter »263 pour concevoir et mettre en oeuvre des politiques visant à atteindre les objectifs internationaux et les OMD relatives à la biodiversité et la conservation de la biodiversité264. Elle accorde une importance particulière à la diversité culturelle en adoptant plusieurs critères normatifs en la matière tels que, les conventions sur le patrimoine mondial matériel (1972) et immatériel en (2003), la convention relative aux zones humides d'importance internationales, le programme MAB, la Déclaration sur la diversité culturelle (2001), et le Programme relatif aux langues en péril265.

B- PROMOUVOIR ET SENSIBILISER LES POPULATIONS A L'UTILISATION DURABLE ET RATIONNELLE DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

Conscient de ce « qu' un grand nombre de communautés locales et de populations autochtones dépendent étroitement et traditionnellement des ressources biologiques sur lesquelles sont fondées leurs tradition »266, l'Unesco se donne pour mission de « mobiliser l'engagement en faveur de la biodiversité à l'échelle individuel et sociétal, par l'éducation et la sensibilisation du public, en reconnaissant et respectant le rôle de gardiens de la biodiversité assumé par les groupes pauvres et vulnérables, notamment les populations autochtones, la nécessité de prendre en compte les dimensions sexospécifiques de l'utilisation durable et équitable de la préservation de la biodiversité »267.

PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE GESTION DURABLE DE L'ENVIRONNEMENT MARIN

Étant considéré comme un des éléments les plus précieux de la diversité biologique et sujet à de nombreux conflits dans le monde, l'Unesco contribue à la promotion de la recherche en ce qui concerne la protection du milieu marin (A), et le climat (B)

263 UNESCO, Initiative de l'UNESCO sur la biodiversité, consulté le 6 mars 2018 sur

http://www.unesco.org/new/biodiversity-initiative

264 Ibid.

265 Ibid.

266 Cf. Préambule de la convention sur la diversité biologique des Nations Unies.

267 UNESCO, Initiative de l'UNESCO sur la biodiversité, consulté le 6 mars 2018 sur

http://www.unesco.org/new/biodiversity-initiative op.cit.

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A- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET LA PROTECTION DU MILIEU MARIN

La mauvaise gestion du milieu marin a été à l'origine de nombreux conflits frontaliers dans le monde. L'exemple le plus proche de nous est probablement les conflits du Golfe de Guinée. Pour SERVANT, J. C. « la région du Golfe de Guinée est l'une des plus pétrolifère au monde. C'est la seconde province mondiale en matière d'énergie, après le Moyen Orient268. Traitant de la problématique du Golfe de Guinée sur ses richesses, Abdalhak BASSOU affirme qu'il emmagasine une réserve prouvée de 24 milliards de barils avec une production de 5 millions de barils/jour, sur les neuf millions que produit le continent Africain269. BASSOU relève cependant que, « deux phénomènes émergent particulièrement comme facteurs de tension dans cette partie de l'Afrique. Il s'agit des différents frontaliers maritimes nés entre les pays de la région avec comme toile de fond l'exploitation des richesses maritimes, énergétiques et halieutiques, et de l'insécurité/instabilité dans la région du fait de la piraterie maritime »270.

Conscient de ce fait, l'Unesco va élaborer plusieurs textes normatifs sur la protection du milieu marin qu'elle soumettra au gouvernement Cameroun ainsi qu'aux autres États concernés : le programme MAB (Man and Biosphère). Plusieurs conventions concernant la mer ont été adoptées sous son égide : la convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (2001), la convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel consacrée à la mer et aux océans. Une Commission Océanographique intergouvernementale a même été créé en son sein par la Résolution 2.31 de son Assemblée Générale271. Selon Betty QUEFFELEC et al. , l'objectif du COI est de « contribuer au développement des recherches scientifiques en vue de, mieux connaitre la nature et les ressources des océans grâce à l'action concertée de ses membres. Elle promeut la coopération internationale et coordonne des programmes de recherche, et favorise le renforcement des capacités, (comme GOOS Système mondial d'observation de l'océan ou ODINAFRICA Réseau de données et d'information océanographiques pour l'Afrique) »272.

268 SERVANT, J.C., « offensive sur l'or noir Africain : une priorité stratégique », In le Monde diplomatique, Paris, janvier 2003, cité par Abdelhak BASSOU, la mer du golfe de guinée. Richesses, conflits et insécurité, 2014, p. 155.

269 Abdelhak BASSOU, La mer du golfe de guinée. Richesses, conflits et insécurité, 2014, p. 155.

270 Ibid. à la page 155.

271 Betty QUEFFELEC, Marie BONNIN et Ibrahima KHALIFA LY, les institutions compétentes en matière de protection du milieu marin, IRD, 2016, p. 66.

272Betty QUEFFELEC, Marie BONNIN et Ibrahima KHALIFA LY, les institutions compétentes en matière de protection du milieu marin, IRD, 2016, Op.cit. p. 66.

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B- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET L'OBSERVATION SUR LE CLIMAT

L'Unesco contribue autant que faire ce peu en ce qui concerne la recherche sur le climat. En 1997, elle adopte une Déclaration sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures.

La question du climat est traitée dans différentes autre conventions telles que la convention sur la protection du patrimoine mondial culturel matériel de 1972, et la convention sur la conservation du patrimoine culturel mondial immatériel de 2003. Lors de la 39ème session de la Conférence Générale de l'Unesco en 2017, l'organisation à travers sa commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des technologies, a élaborer un avant-projet sur « l'Éthique et le changement climatique : avant-projet de l'UNESCO d'une déclaration de principes éthiques liés au changement climatique ». Il porte sur la question du développement durable, l'évaluation et la gestion des risques, les groupes vulnérables, l'éducation, la coopération internationale et la sensibilisation du public273.

273 http://fr.unesco.org/events/panel-international-ethique-changement-climatique-projet-unesco-declaration

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SECONDE PARTIE : UNE CONTRIBUTION À L'ÉDIFICATION DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA CULTURE, LA COMMUNICATION ET L'INFORMATION

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Estelle PIOU et al. Dans leurs article intitulé la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel au Cameroun, reconnaissent le Cameroun comme un pays de l' « Afrique Centrale, communément présenté comme l'Afrique en miniature et très récemment par le slogan `'Toute l'Afrique dans un seul pays» »274. En allant dans le même sens, l'ancienne secrétaire générale de l'Unesco Mme. Irina BOKOVA en visite au Cameroun, tout en empruntant à un vieux adage du pays affirmait que : « Qui ne peut visiter toute l'Afrique peut se satisfaire du Cameroun »275. Tous ces attribues trouvent leurs fondement dans, « la variété de ses végétations et paysages du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, et à la diversité ethnique (plus de 200 ethnies) »276.

La conception « Unesquiènne » va au-delà de ces attribues, elle a un sens plus large. C'est ce que l'ancien premier DG de l'Unesco Julien HUXLEY essaie de faire entendre lors qu'il affirme que, « Le mot Culture est employée dans notre titre avec un sens large. Il s'applique en premier lieu à tous les arts de création et les applications de ces arts. Il peut en second lieu s'appliquer à la culture même de l'esprit. Enfin ce terme de «culture» peut être employé dans le sens le plus large de tous, le sens anthropologique et sociologique : il désigne alors tout l'appareil matériel et mental qui caractérise une société donnée »277. Cependant, bien que « L'information et les communications ne sont pas incluses dans l'intitulé de l'Unesco »278, cette dernière du moins reconnait leurs capacités à « faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par l'image »279.

De ce qui précède, la culture, la communication et l'information à elles seules constituent trois mécanismes par lesquels, « L'Organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité »280 (CHAPITRE I), bien que cela reste perfectible dans la mesure où, elle rencontre des nombreuses difficultés liées à l'implémentation efficace de sa politique au Cameroun (CHAPITRE II).

274 Estelle PIOU, Sylvain DJACHENZEFA, Flaubert Ambroise Taboue NOUAYE et Anita Kamga FOTSO, La

sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel au Cameroun, The safeguarding and development of Cameroon's Culturel Heritage, 2012, p.30-39, consulté le 03/02/2018, http://journal.openedition.org/

275 Irina BOKOVA, Discours de la directrice générale de l'Unesco Irina BOKOVA à l' occasion du déjeuner

officiel organisé par la présidence de la république du Cameroun Yaoundé, le 16 septembre 2014.

276 Ibid.

277 Julien HUXLEY, L'Unesco ses buts et sa philosophie, 1945, op.cit., p.28

278 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2005, op.cit., p.592

279 Voir Art. 1 para. 2b. de la constitution de l'Unesco.

280 Voir art. 1 de la constitution de l'Unesco.

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CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION : TROIS MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ

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La diversité du patrimoine culturelle est à la fois un atout et une faiblesse pour le Cameroun, bien encadrée, elle devient un outil de développement économique et social à l'avantage du peuple, au cas contraire, c'est l'identité de toute une nation qui se trouve menacée. C'est pourquoi l'Unesco contribue à sa valorisation (SECTION I), tout en facilitant les pratiques de la communication et l'information utiles à la faire connaitre (SECTION II)

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SECTION I : UNE CONTRIBUTION À L'IMPLÉMENTATION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTURELLES

« Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation, mais aussi par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggravent par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables »281, l'Unesco adopte le 23 novembre 1972, la Convention pour la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel qui, vise à sa protection. En 2003, elle adopte la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel séparant ainsi le patrimoine culturel matériel du patrimoine culturel immatériel. Vue leur importances tant en ce qui concerne l'identité des peuples et leurs avantages économiques, l'Unesco s'engage de promouvoir et de sauvegarder le patrimoine mondial culturel immatériel (PARAGRAPHE I) et le patrimoine mondial culturel et naturel (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I: LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL : UN INSTRUMENT DE PAIX, DE RECONCILIATION ET DE VALORISATION DE LA DIVERSITE CULTUREL

L'importance accordée à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, remonte aux années 70 « avec le premier texte soulignant la nécessité d'instaurer un instrument international sur la sauvegarde du patrimoine vivant [...], le document282 intitulé Opportunité d'assurer au plan international une protection du folklore283, rédigé par le secrétariat de l'UNESCO [...] »284. En 2003, l'Unesco va finalement adopter la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, et plusieurs instruments vont se succédés faisant ainsi avancer la notion de `patrimoine

281 Voir Préambule de la Convention pour la protection du patrimoine mondiale, culturel et naturel de 1972.

282 C'est un document rédigé par le secrétariat de l'UNESCO, rendu publique en 1975 à la suite de la communication du ministre des relations extérieures et des cultures de la République de Bolivie de 1973, qui met en garde contre les exploitations illicites des cultures populaires traditionnelles et suggère l'élaboration d'un texte contraignant sur la protection du folklore.

283 Le folklore de l'Anglais folk qui signifie peuple et Lore qui signifie tradition, est l'ensemble des productions collectives émanant du peuple et se transmettant d'une génération à l'autre par voie orale (contes, récits, chants, musiques, danses et croyances), ou par l'exemple (rites, savoir-faire). Source Wikipédia en ligne, consulté le 03/02/2018, www.fr.m.wikipedia.org.

284 Caecilia Alexandre, L'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, p.168.

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culturel immatériel. « Dès les prémisses de la réflexion sur ce que l`on appelle aujourd`hui PCI et auparavant de diverses façons telles que, les cultures traditionnelles et populaires ou simplement sous couvert du terme culture »285. Ce processus de sauvegarde doit tout d'abord tenir compte de la subjectivité du patrimoine culturel immatériel (A) et par la suite, de l'objectivité du patrimoine culturel immatériel (B).

A- LA SUBJECTIVITE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL (PCI)

Avant d'être considéré comme un bien matériel national, puis mondial et universel, le PCI est d'abord la propriété privée d'un groupe, d'une communauté, d'un individu286 dont la contribution à faire connaitre leur savoir et leur savoir-faire est utile (1) dans la mesure ou, la valorisation de leur identité non seulement en dépend, mais parce qu'elle est aussi une source de richesse (2).

1- L'IMPLICATION DES COMMUNAUTES AUTOCHTONES A LA SAUVEGARDE DU PCI

« La participation des communautés est en effet prévue dans les activités d'identification et de définition des éléments du patrimoine culturel immatériel »287. Avant de parler de sauvegarde du PCI, il est tout d'abord nécessaire de faire allusion à sa transmission car, « cette notion est au coeur de l'identification du PCI et de sa sauvegarde »288. Les éléments objectifs du PCI tels que : les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que, les instruments objectifs tels que : artefacts et espaces culturels qui leur sont associés, sont créés par les individus, puis transmises aux générations suivante289. Ce PCI « est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interactions avec la nature et de leur histoire »290. Ce rôle de transmission continu que joue la communauté est essentielle dans la mesure où, ce n'est que par cela et par elle que dépend la viabilité du PCI.

285 Ibid.

286 Cf. Art. 15 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatérielle de 2003 qui, à son article 15 reconnait le PCI comme étant ceux-là qui « créent » ce dernier.

287 Convention de l'Unesco su la sauvegarde du PCI (2003), article 11, cité par Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, De l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, P.40.

288 Ibid.

289 Voir art. 2 de la convention sur la protection du patrimoine culturel immatériel de 2003.

290 Ibid.

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À cet effet, l'Unesco encourage l'État du Cameroun à prendre les dispositions nécessaires en impliquant les communautés et les groupes, afin de pouvoir assurer la sauvegarde du PCI dans la mesure où, « Toutes les composantes du patrimoine culturel impliquent un rôle accru des individus `'qui leur donn?ent? leur sens»291 »292. « Censés être à l`origine de la reconnaissance patrimoniale prévue par la convention, les porteurs et les praticiens du PCI sont donc appelés à s`investir activement dans les actions de sauvegarde que les États signataires se sont engagés à mettre en oeuvre »293. Cette participation est clairement reconnue par la convention sur la protection du PCI à son article 15 qui stipule que, « Dans le cadre de ses activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, chaque État partie s'efforce d'assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion. »294. « Le rôle des communautés est donc essentiel à la sauvegarde du PCI à la fois sur le plan de la perpétuation d`un héritage que pour la communauté elle-même »295. Ces derniers ne « transmettent pas uniquement un savoir, une création ou une connaissance. Ils communiquent un message culturel, une histoire »296. Ce PCI, transmis de génération en génération à travers les traditions et expressions orales et la langue, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers, et les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel, procurent à ces derniers297 « un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine »298.

Par le partage de traditions au sein d`une même communauté, les individus se sentent appartenir à une même nation, à un même peuple, à une même culture. « Tous ensembles, ils construisent le PCI. Et par l`identité culturelle que ce partage leur confère, ils sont les garants de la viabilité et donc de la sauvegarde du PCI»299.

291Bories Clémentine, Le patrimoine culturel en droit international. Les compétences des Etats à l'égard des éléments du patrimoine culturel, Paris, Fondation Marangopoulos pour les droits de l`homme, A. Pedone, 2011,

p.51, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, p.18.

292 Ibid.

293 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit. ,

P.40.

294 Voir art. 15 sur la sauvegarde du PCI.

295 Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux

programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, , op.cit. p.

296 Ibid.

297 Convention sur le PCI (2003), article 2.2.

298 Convention sur le PCI (2003), article 2.1.

299 Ibid.

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Plus explicite encore, la politique du patrimoine culturel vise à, « [...] établir un lien direct entre la mise en valeur du gisement de richesse que constitue le patrimoine culturel du pays et la création de revenus, d`emplois, de perspectives de vie meilleures, pour les plus démunis, pauvres, femmes, jeunes en particulier »300.

De ce qui précède, bien « que la créativité des générations présentes, inspirée des traditions ancestrales et prenant en compte l`intérêt des générations futures, garantit une sauvegarde sur le long terme d`un héritage »301, le PCI demeure aussi une source de revenu économique considérable.

2- UNE CONTRIBUTION A LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL

Le premier traité définissant la notion du PCI, encadrant l'action des États en la matière est bel et bien la convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003). En vertu de cet instrument, le patrimoine culturel immatériel désigne des « pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés, que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine »302.

Dans la mesure où le PCI « n'est pas une donnée dès le départ »303, des chercheurs comme Regina BENDIX pensent que, « le patrimoine culturel n'existe pas, il est fabriqué »304. Voilà pourquoi, « cette construction du patrimoine qui donne parfois lieu à un véritable culte, nourrit une

300Programme sur le patrimoine culturel et les industries créatives (2008), supra note 409 à la p 16, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, op.cit. , p. 107.

301 Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, op.cit. , p. 33

302 Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 17 octobre 2003, article 2.1.

303 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit. , P.22.

304Regina BENDIX. In Search of Authenticity: The Formation of Folklore Studies. By Regina Bendix.(Madison: University of Wisconsin Press, 1997), p. 3, cité par Ahmed SKOUNTI ET Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op. cit., P.22.

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grande nostalgie ou exacerbe les identités, voir des formes de chauvinismes pouvant alimenter ou provoquer des conflits [...] »305.

Cette protection passe par, « les mesures visant à assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel, y compris l'identification, la documentation, la recherche, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission, essentiellement par l'éducation formelle et non formelle, ainsi que la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine »306. « L`action normative de l`UNESCO vise à accompagner et aider les États membres et les communautés détentrices du patrimoine culturel immatériel, à sauvegarder leur héritage qui devient de facto celui de toute l`humanité »307.

Cette « nécessité de faire davantage prendre conscience, en particulier parmi les jeunes générations, de l'importance du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde »308, a amené le gouvernement Camerounais à inscrire dans son système éducatif l'enseignement sur les sciences et l'éducation à l'environnement qui, permettent aux apprenants de reconnaitre la manifestation de la vie animale et végétale et d'apprécier le vivant dans son unité et sa diversité. Cela développe également chez l'élève le gout et le respect de la nature, les pratiques de contrôle et de gestion rationnelle des ressources, de conservation et d'amélioration de l'environnement309.

Le gouvernement Camerounais a toujours soit signé, soit ratifié les recommandations des institutions internationales en générale et ceux de l'Unesco en particulier, chaque fois qu'il y trouve un intérêt certain pour sa population. Il a toujours accordé un intérêt particulier à la protection et à la sauvegarde de l'environnement.

À partir de la loi du 19 décembre 2000310, un intérêt est accordé au PCI, et en 2013, une nouvelle loi311 votée sur la question du patrimoine culturel du pays prend définitivement en compte la notion de PCI. Il donnera à cet effet une définition 312qui s'inspire de l'article 2.1 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde du PCI. Le Cameroun a adopté une définition très large des biens culturels faisant notamment référence, aux fêtes militaires, aux intrants culinaires locaux, aux psychothérapies traditionnelles, les acquis théoriques et pratiques dans les domaines des

305 Ibid.

306 Voir art. 2.3 De la Convention sur la sauvegarde du PCI (2003).

307 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit. , P.30.

308 Convention de l'Unesco sur la sauvegarde du PCI, voir préambule.

309 Cf. loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun.

310 Voir, Loi n° 2000/011 du 19 décembre 2000 relative au droit d'auteur et aux droits voisins.

311 Loi n° 2013/003 du 18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel au Cameroun.

312 À l'issue de l'article 2 de la loi n° 2013/003, les biens culturels immatériels sont définis comme « tout événement, représentations, style, expression et pratique ainsi que les instruments, objets, artefacts, personnages et/ou espaces culturels qui leur sont associés, fondé sur les croyances, les connaissances et les savoirs faires de communautés, de groupes ou d'individu »

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sciences, les connaissances et produits technologiques et aux savoir traditionnels313. Cet inventaire national du PCI est placé sous la charge du ministère des arts et de la culture, qu'il publie tous les cinq ans314. Leurs reconnaissances et leurs classifications se font sur sa demande, ainsi que des chefs des exécutifs des collectivités territoriales décentralisées ou du propriétaire du bien315.

Dans le souci de se conformer à l'article 11 de la convention de l'Unesco sur la `'sauvegarde» du PCI, le gouvernement Camerounais reparti les biens matériels et immatériels en trois classes de protection316. Chaque classe entraine un régime de protection panaché de propriété intellectuelle et de patrimoine culturel.

La subjectivité du PCI repose sur la nécessité de faire participer la communauté nationale en ce qui concerne l'identification, la conservation la préservation, la diffusion la protection et la sauvegarde du PCI. À cela, s'ajoute une autre nécessité qui est celle de faire participer la communauté internationale dans la mesure où, la notion centrale dans la reconnaissance d`un patrimoine mondial est, d'« une importance culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu`elle transcende les frontières nationales et qu`elle présente le même caractère inestimable pour les générations actuelles et futures pour l`ensemble de l`humanité »317, et que la nécessité de sa viabilité incombe à tous d'où, l'objectivité de celui-ci.

B- L'OBJECTIVITE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL (PCI)

Dans son objectif de vouloir construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes318, l'Unesco en plus des mécanismes éducatifs et scientifiques et leurs implications à l'atteinte de cet objectif, va cette fois s'attarder sur la question de la notion de « diversité culturelle »319. Il y a lieu ici de noter que, cette déclaration fut adoptée à l'unanimité dans un contexte très particulier, celui des attentats du 11 septembre 2001. « Ce fut l'occasion pour les États de réaffirmer leur conviction

313 Voir art. 3.5 De la loi n° 2013/003 sur le patrimoine culturel au Cameroun.

314 Voir art. 11 (1) et (3) de la loi n°2013/003.

315 Voir art. 14 et 20 de la loi n°2013/003.

316 Voir art. 4 de la loi n° 2013/003.

317Comité du patrimoine mondial, Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine mondial, UNESCO, version de février 2008, paragraphe 48, cité par 317317 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit., P.49.

318 Cf. préambule de la constitution de l'Unesco, op.cit.

319 Plusieurs textes sur la diversité culturelle verront le jour. Ce sont entre autres : la Recommandation de l'Unesco sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire de 1989, la Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle de 2001 et la Déclaration d'Istanbul de 2002 adoptée par la troisième Table ronde des ministres de la culture.

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que, le dialogue interculturel constitue le meilleurs gage pour la paix, et de rejeter catégoriquement la thèse de conflits inéluctables de cultures et de civilisations »320.

L'Unesco a à cet effet depuis 1950, à travers plusieurs dispositions321 fait allusion à la nécessité de sa préservation, et de sa promotion à l'échelle mondiale (1). Dans une autre mesure, nous essayerons d`analyser l`insertion du concept de développement durable dans les règles internationales de préservation du patrimoine culturel immatériel (2).

1- PROMOUVOIR LA DIVERSITE CULTURELLE, ETHNIQUE, LINGUISTIQUE ET RELIGIEUSE AINSI QUE LE DIALOGUE INTERCULTUREL POUR UNE CULTURE DE PAIX

Bien que, « La notion de culture dans sa pleine et entière composition semble irréductible à la moindre définition »322, et que c'est une notion qui reste « indéfinissable »323 comme l'affirme si bien J.-M. PONTIER. l'Unesco dans sa convention de 2005 sur la diversité culturelle tout en s'inspirant des Définitions conformes aux conclusions de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles (MONDIACULT, Mexico, 1982), de la Commission mondiale de la culture et du développement (Notre diversité créatrice, 1995), et de la Conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le développement (Stockholm, 1998), la considère pour sa part comme : « l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social et qu'elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »324. La diversité culturelle référerait donc tout simplement à la multiplicité des cultures ou des identités culturelles325.

320 Préface de l'ancien directeur général de l'Unesco Koïchiro Matsuura lors de la déclaration universelle de la diversité culturelle aux 31 sessions de la conférence générale de l'Unesco.

321Parmi lesquels, en particulier, l'Accord de Florence de 1950 et son Protocole de Nairobi de 1976, la Convention universelle sur le droit d'auteur de 1952, la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale de 1966, la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels de 1970, la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux de 1978, la Recommandation relative à la condition de l'artiste de 1980 et la Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire de 1989. 322 Thierry Garcia & Annie Héritier, « La diversité culturelle à l'aune de la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles », LEGICOM2006/2 (N° 36), p. 36.

323Pontier (J.-M.), « Le contentieux culturel devant le juge administratif », RDP, 1989, p. 1612; Pontier (J.-M.), Ricci (J.-C.), Bourdon (J.), Droit de la culture, Dalloz, coll. Précis, 1996, p. 5, cité par Thierry Garcia & Annie Héritier, « La diversité culturelle à l'aune de la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles », LEGICOM2006/2 (N° 36), op.cit. , p. 36.

324 UNESCO, préambule de la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, 2001.

325 Yvan Bernier, Unes controverse internationale sur la diversité culturelle à l'Unesco, 2005, p. 2.

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« L'incompréhension mutuelle des peuples a toujours été, au cours de l'histoire, à l'origine de la suspicion et de la méfiance entre nations, par où leurs désaccords ont trop souvent dégénéré en guerre »326. Afin de remédier à cette incompréhension dans l'avenir, l'Unesco a choisi de mettre l'accent sur la diversité et la pluralité des identités. À cet effet, elle encourager les États membres dont le Cameroun à la protection de toutes les formes de patrimoines (PCI et PCM), ainsi qu'à la transmission, à la valorisation et à la promotion de la diversité culturelle afin de favoriser la venue d'une société plus équitable, inclusive et pacifique.

« Cette diversité s'incarne dans l'originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l'humanité. Elle constitue le patrimoine commun de l'humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures »327.

L'Unesco apporte son appui à la promotion de la diversité culturelle camerounaise, avec la participation dynamique d'acteurs de premier plan du monde de la culture. Ainsi, des projets tels que le dialogue interculturel, la culture de quartier, les rencontres théâtrales interafricaines, ont bénéficié des appuis de l'Organisation pour promouvoir la pratique du dialogue interculturel au quotidien entre différentes communautés national328. La diversité culturelle est un moyen de donner à toutes les voix, la possibilité de s'exprimer car, seul le dialogue peut aider à jeter des ponts et accroître la possibilité pour les individus partout dans le monde de vivre une vie plus juste, plus digne et pleine de sens. Le dialogue interculturel doit être pris en compte dans le système éducatif, surtout dans des disciplines comme l'histoire et la géographie qui doivent non seulement diffuser les valeurs culturelles nationales, mais aussi celles des autres civilisations. Les enseignants ont pour cela un rôle et une mission de transmettre et de veiller à ce que la diversité des apprenant soit une richesse pour eux, une occasion de pouvoir apprendre de l'autre, de mieux le connaitre dans sa manier de faire, de sentir et de penser.

Il n'y a pas de respect de la diversité culturelle sans au préalable une réelle prise en compte du respect de la dignité, du droit, et des libertés fondamentales de l'homme en général, et surtout de celle des minorités et des peuples autochtones en particulier. La diversité créatrice qui s'exprime au sein de l'État doit pouvoir être garantie par des droits culturels qui donnent à toutes personnes le pouvoir de « s'exprimer, créer et diffuser ses oeuvres dans la langue de son choix et en particulier

326 Voir préambule de la constitution de l'Unesco.

327 Voir art. 1 de la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, 2001.

328 UNESCO, La lettre de l'Unesco, n°8, bulletin d'information, 2ème semestre 2007, p.13.

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dans sa langue maternelle »329, tout comme elles ont droit à « une éducation et une formation de qualité qui, respectent pleinement leur identités culturelles »330.

La promotion de la diversité culturelle exige de même la mise en place au sein de chaque État, les outils nécessaires à sa diffusion d'où, l'importance de favoriser le pluralisme médiatique et linguistique, l'égalité d'accès aux expressions artistiques, aux savoir scientifiques et aux technologies de l'information et de la communication, ainsi que la garantie des droits d'auteurs et des artistes.

« Chaque création puise aux racines des traditions culturelles, mais s'épanouit au contact des autres cultures. C'est pourquoi le patrimoine, sous toutes ses formes, doit être préservé, mis en valeur et transmis aux générations futures en tant que témoignage de l'expérience et des aspirations humaines, afin de nourrir la créativité dans toute sa diversité et d'inspirer un véritable dialogue entre les cultures »331.

De nos jours, les actions répétées de l'homme et l'agressivité de la nature, portent atteintes au PCI favorisant ainsi sa détérioration. De peur de ne pas perdre cet héritage, une nécessité à son utilisation rationnelle s'impose d'où le développement durable.

2- PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL ET LA QUESTION DU

DEVELOPPEMENT DURABLE

Le premier instrument international qui fait réellement allusion au développement durable remonte en 1987 avec le rapport de Brundtland. En vertu de celui-ci, le développement durable a pour visée « de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures »332. L'homme est à la fois considéré comme celui-là qui contribue à la mise en valeur de la nature tout comme il est considéré comme le principal responsable des dommages causés à la planète. La communauté internationale constatant les méfaits des activités de ce dernier sur la biosphère333, décide de prôner le « développement écologiquement viable »334 dans les années 1970.

329 Voir Art. 5 de la déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle de 2001.

330 Cf. Art. 5 de la même déclaration.

331 Voir Art. 7 de la déclaration de l'Unesco sur la diversité culturelle de 2001.

332Rapport de la commission mondiale sur l'environnement et le développement « notre avenir à tous », doc. off. agnu, 42ème sess. , annexe, doc. nu a/42/427 (1987) ?rapport brundtland?, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit., p. 8.

333Conférence Internationale sur l'Usage et la Conservation de la Biosphère, Doc. UNESCO (1968).

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« Le patrimoine culturel est non seulement un instrument de paix et de réconciliation, mais aussi un facteur de développement »335 rappelle en 2002 M. Koïchiro MATSUURA, dans le cadre de l`Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel. Ce que l`on entend dorénavant par développement est l`épanouissement et l`enrichissement de l`individu par l`intégration dans sa vie quotidienne des valeurs culturelles336. L'homme reste libre d'exercer sa capacité créatrice sa diffusion ceci dans le respect de son environnement naturel, culturel et social. La sauvegarde du PCI fait appel au respect de quelques principes parmi lesquels, le principe d'équité intergénérationnelle, la génération présente tout en faisant usage des biens de l'environnement, de la nature et de la culture doit le faire tout en tenant compte des générations futures, évitant ainsi de les mettre en périls. Il s'agit d'éviter tout conflit intergénérationnel et de savoir que l'exploitation des ressources naturelles est un processus de toute la vie. Le principe de conservation et d'utilisation durable, des ressources culturelles, le principe d'accès équitable, le principe d'intégration, le principe de précaution et prévention, le principe d'engagement du public, le principe de bonne gouvernance, le principe de sauvegarde des ressources culturelles menacées et le principe de conscientisation par l'éducation et la formation337.

334 Sylvie Brunel, Le développement durable, supra note 107 à la p 25, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit. , p. 7.

335UNESCO, Communiqué de presse 2002-18, « Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel : priorité à la réconciliation et au développement » (2002), cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit., p. 7.

336 Voir Rapport Notre diversité créatrice (1996), qui prévoit que « ?l?LI le développement dans cette deuxième optique est conçu comme un processus d`accroissement de la liberté effective offerte à ceux qui en bénéficient de poursuivre toute activité à laquelle ils ont des raisons d`attacher de la valeur. La pauvreté, dans ce sens, implique que font défaut non seulement les biens et les services essentiels mais aussi la possibilité de choisir une existence plus riche, plus satisfaisante, plus appréciable et plus appréciée ».

337L'identification et la présentation des principes de développement durable applicables au patrimoine culturel immatériel s'inspirent notamment de l'étude suivante : Véronique Guèvremont, Dimension culturelle du développement durable, en collaboration avec Géraud de Lassus Saint-Génies, Antoine Guibert, Sophie Lépine-Zaruba, Ivana Otasevic et Cécile Pilarski, Rapport de recherche présenté au Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Québec, 2010, 173 p. Voir également : Véronique Guèvremont, « Le développement durable: ce gène méconnu du droit international de la culture » (2012) 116:4 RGDIP aux pp 801 -834, Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, p. 34.

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PARAGRAPHE II : LE PATRIMOINE CULTUREL MATERIEL (PCM) COMME INSTRUMENT DE PAIX, DE RECONCILIATION ET DE DEVELOPPEMENT

Il est aujourd'hui indéniable que le PCM est un facteur économique incontournable pour les État. Suivant les données statistiques de l'Organisation Mondiale du Tourisme, il constitue « des ressources d'entrées de devises pour les économies des pays »338.

Au Cameroun, le nombre de touristes internationaux à fouler son sol en 2010 selon les données de L`OMT était de, 642 millions339. Le tourisme Camerounais remporte environ 163 milliards de francs CFA annuellement et compte 48.000 emplois, ce qui remporte 1,3% de la masse totale d'employés au pays, le faisant figurer désormais dans la liste de destination touristiques de l'OMT340.

« Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction, non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave, par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables »341, et « considérant que certains biens du patrimoine culturel et naturel présentent un intérêt exceptionnel qui nécessite leur préservation en tant qu'éléments du patrimoine mondial de l'humanité tout entière »342. L'Unesco va d'abord adopter la convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, puis la convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels et enfin, elle proclame en 1972 la convention sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel.

Dans la mesure où, le PCM contribue au développement du Cameroun (A), une nécessité de sa protection s'impose (B).

338www.omt.org consulté le 25 avril 2011, cité par François NGOUOH, protection et gestion du patrimoine

culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, p. 19.

339www.omt.org consulté le 25 avril 2011, cité par cité par François NGOUOH, protection et gestion du

patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, Op.cit. , p.27

340www.mintour.gov.cm consulté le 10 mars 2011, cité par cité par François NGOUOH, protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, op.cit. , p. 28

341 Voir préambule de la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972.

342 Ibid.

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A- LA PROMOTION DU PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL FACTEURS DE DEVELOPPEMENT

Le PCM à une influence positive sur la santé économique du Cameroun (1) tout comme il contribue à la valorisation de l'identité culturelle du peuple camerounais (2).

1- LES ENJEUX ECONOMIQUES ET POLITIQUE DU PCM

Pour l'Unesco, « [...] sont considérés comme `'patrimoine culturel» : - les monuments: oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, - les ensembles: groupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, - les sites: oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique »343.

En même temps, « sont considérés comme `'patrimoine naturel»: - les monuments naturels constitués par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue esthétique ou scientifique, - les formations géologiques et physiographiques et les zones strictement délimitées constituant l'habitat d'espèces animales et végétales menacées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation, - les sites naturels ou les zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle »344.

Au-delà de la nécessité de sa protection, le patrimoine culturel naturel et celui culturel constituent pour l'État Camerounais, l'une des activités génératrices de revenu qui contribue au

343 UNESCO, (1972), art. 1 de la convention sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel.

344 UNESCO, (1972), art.2 de la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, op.cit.

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renforcement des activités de développement tant économique que social. Cette association entre le patrimoine culturel/naturel et les activités touristiques, est à la base du tourisme345.

Le tourisme au Cameroun offre 48.000 d'emplois soit, 1,3% de la masse totale d'employés dans le pays346. L'activité touristique constitue pour le Cameroun l'option de développement économique durable la plus fiable. Vue l'importance économique de ce secteur, le gouvernement à travers le DSCE a pour objectif, « d'atteindre 3 500 000 touristes par an à l'horizon 2025. Il est prévu pour ce faire le développement des produits phares par région, la construction et l'aménagement des sites, l'augmentation de la capacité d'accueil des touristes par l'accroissement du nombre d'hôtels »347.

Situé entre l'Afrique Orientale et l'Afrique Occidentale, avec un relief divisé en quatre grands ensembles, traversé par un climat équatorial et subéquatorial au Sud, et tropical au Nord ainsi qu'une diversité de bassins, versants et fleuves, le pays de Samuel MBAMBA et de René Jam AFANE offre des spécificités touristiques à nul autre pareil. Cette particularité permet au pays de développer plusieurs types d'activités touristiques :

- Le tourisme balnéaire : Le pays à 400 km de côte Atlantique qui sont propices au tourisme balnéaire dans les deux cites que sont Limbé et Kribi (plages, baies pittoresques, mangroves, ilots, etc.) ;

- L'écotourisme : Plusieurs sites Camerounais comme le CEO Mont Cameroun, participent à la valorisation du patrimoine culturel et à la préservation de la biodiversité. Le mont Cameroun ainsi que le mont Manengouba et les montagnes du Nord Cameroun constituent des lieux privilégiés pour les trekkeurs ;

- Le tourisme de safari et de chasse : Les parcs et réserves naturelles ou crées dans le pays présentent, tous les attraits pour offrir aux visiteurs des sorties safari. La grande faune est représentée par les éléphants, lions, girafes, rhinocéros, panthères et buffles, etc. La forêt du Cameroun est le deuxième massif forestier le plus important d'Afrique après celui de la République démocratique du Congo soit environ, 22,5 millions d'hectares348.

- Le tourisme culturel : La population Camerounaise est une mosaïque de près de 240 groupes ethniques aux us et coutumes (art de vivre, folklore, religion, habitat, cuisine, artisanat, etc.),

345 L'organisation mondiale en charge du tourisme (OMT) définit le tourisme comme : « l'ensemble des relations et phénomènes générés par le voyage et le séjour des personnes en dehors de leur domicile, dans la mesure où ce séjour ne constitue pas une résidence permanente, qu'il ne provient pas d'une activité professionnelle ». 346www.omt.org consulté le 07 février 2018 à 11h 41 min.

347 CAMEROUN, document de stratégie pour la croissance et l'emploi, 2007, p. 111-112.

348www.wikipedia.org consulté le 07 février 2018 à 11h 24 min.

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particuliers avec notamment des modes de vies traditionnels comme, les chefferies au Nord et à l'Ouest du pays.

- Le tourisme d'affaire : Le pays compte une capitale politique, Yaoundé, et une capitale économique, Douala. Toutes constituent des pôles du tourisme d'affaire et de congrès à l'échelle de la sous-région mais aussi au niveau du continent.

- Les séjours itinérants sur plusieurs provinces pour découvrir toutes les caractéristiques du pays existent également. Il s'agit de séjours spécifiques comme le trekking, les circuits thématiques comme la découverte des chefferies traditionnelles des Grass Fields et du grand Nord Cameroun349.

L'offre touristique au Cameroun se résume donc avec une diversité de sites touristiques tels que le pont sur la Bénoué, le mont Cameroun, le pont sur le Wouri, le palais des sultans Bamouns, les chutes de la Lobé, les chefferies de Bamessingue, de Bafut350 de Kanmali, de Maroua, N'Gaoundéré et Garoua, le Lamidat de Rey-Bouba351, le site archéologique de Shum Laka352, les mégalithiques de Saa353, les gravures rupestres de Bidzar354, les Diy-Gid-biy du mont Mandara355; et des cours d'eaux tels que, la Bénoué, le Chari, la Dibamba, le Dja, le Lobo, les chutes de la Lobé356, le Kienké, la Kadei, la Lokoundjé, la Sanaga, la Vina, le Noun, etc. ; les lacs tels que le lac Ossa, le lac Nyos, le lac Tchad, le lac Tizong, le lac de Lagdo, le lac Baro Mbo, le lac Baleng, etc. ; ainsi que des parcs nationaux tels que le parc national de Bouba Ndjidda, le parc national de Korup357, le parc national de Campo Ma'an358, le parc national de Waza359, le parc national de la Bénoué, la réserve du parc National de Lobéké360.

Toute cette diversité culturelle et naturelle contribue au développement économique du Cameroun en influent sur son budget. Elle favorise le vivre ensemble des Camerounais du Nord au Sud de l'Est à l'Ouest. De par sa marque, elle assure le rayonnement et la sensation de tout camerounais au niveau international, et une appartenance à un pays et non plus à une région. Le

349 François NGOUOH, protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, op.cit. , p. 54

350 Fait partie de la liste indicative pour inscription au patrimoine mondial de l'Unesco en 2006.

351 Ibid.

352 Ibid.

353 Ibid.

354 Ibid.

355 Ibid

356 Ibid.

357 Ibid.

358 Fait partie de la liste indicative pour inscription au patrimoine mondial de l'Unesco en 2006.

359 Ibid.

360www.wikipedia.org consulté le 07 février 2018, à 11 h 18 min.

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PCM procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et naturel361.

2- LE PCM COMME MARQUE D' « IDENTITE CULTURELLE »

Avant toute considération économique ou touristique, le PCM est d'abord considéré comme la marque d'identité de toute nation, un moyen pour eux de valoriser les richesses culturelles, les richesses naturelles et leur savoir-faire. Elle permet de se faire connaitre au niveau régional tout comme à l'échelon mondial.

Le petit pygmée des forêts du Sud ou de l'Est Cameroun à une chance d'entrée en contact avec d'autres civilisations venue de loin, permettant ainsi un échange réciproque de mieux se connaitre, afin de mieux se comprendre. Le Cameroun est reconnu d'une part au niveau international grâce à la réserve faunique du Dja et le tri- Sangha362.

La déclaration de Mexico sur les politiques culturelles de 1982 fait allusion à cette notion

d' « identité culturelle »363. Pour cette dernière, «Toute culture représente un ensemble de valeurs unique et irremplaçable, puisque c'est par ses traditions et ses formes d'expressions que chaque peuple peut manifester de la façon la plus accomplie sa présence dans le monde »364, contribuant ainsi à sa libération.

Ayant cette sensation d'être rattaché à une communauté culturelle et naturelle, « L'identité culturelle [...] accroît les possibilités d'épanouissement de l'espèce humaine en incitant chaque peuple, chaque groupe à se nourrir de son passé, à accueillir les apports extérieurs compatibles avec ses caractéristiques propres et à continuer ainsi le processus de sa propre création »365. Ayant le sentiment d'appartenir à un univers commun et partagé, les peuples y adhérent, tout en préservent ce qui les distinguent366. Cette adhésion ne dénature pas forcement l'identité culturelle de ces derniers, au contraire, elle « [...] se renouvelle et s'enrichit au contact des traditions et des valeurs des autres peuples.

361 Voir art.2 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde du patrimoine mondial culturel immatériel.

362 Les réserves fauniques du Dja et le Tri-national de la Sangha, sont tous deux reconnues comme biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco respectivement en 1987 et 2012.

363 Voir Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles (1982), aux points 1 -9.

364 Ibid. au point 1.

365 Ibid. au point 3.

366 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit., P.37.

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La culture est dialogue, échange d'idées et d'expériences, appréciation d'autres valeurs et traditions, dans l'isolement, elle s'épuise et meurt »367. Afin de garantir la paix de tous et de chacun, les différentes cultures Camerounaises s'expriment librement tout en reconnaissant l'existence d'autres peuples du monde avec qui elles s'échangent constamment. Ce simple fait de reconnaitre que, « Des identités culturelles multiples se côtoient là où coexistent des traditions différentes, constitue donc l'essence même du pluralisme culturel »368.

Pour Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, « Pétri de civilisations multiples, le Cameroun) est un pays doté d'un patrimoine culturel d'une extraordinaire richesse et d'une extrême variété tant matérielle qu'immatérielle. Ces traditions se maintiennent et évoluent dans une dynamique de `'structuration - déstructuration et restructuration» selon les exigences des circonstances historiques et les influences parfois agressives des cultures étrangères sans jamais bannir totalement l'identité culturelle »369.

Cependant, il y a lieu de constater que, « le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore, par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggraves par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables »370.

B- UNE CONTRIBUTION A LA PROTECTION DU PCM FACTEUR DE PAIX

Contrairement à la sauvegarde du PCI qui vise directement l'humain dans son rôle de transmetteur de savoir aux générations suivantes, la protection du PCM quant à lui est engagée en cas de dommages naturels ou humains, causés à des biens contribuant à leur redonner leur aspect antérieur371. Avec plus de 1000 biens en dangers répertoriés de par le monde par l'Unesco372, il y a

367 Ibid. au point 4.

368 Ibid. au point 6.

369 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011, op.cit., P.67.

370 Voir préambule de la convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1974.

371Ahmed SKOUNTI, Ouidad TEBBAA, « Patrimoine mondial et patrimoine culturel immatériel, le problème de la double connaissance de l`UNESCO : cas de Marrakech » dans Ahmed SKOUNTI, Ouidad TEBBA, éd, De l'immatérialité du patrimoine culturel, Marrakech, Bureau régional de l`UNESCO à Rabat et Équipe de recherche Culture, patrimoine et tourisme de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, Université Cadi AYYAD, 2011 45 ?Ahmed SKOUNTI, « Patrimoine mondial et patrimoine culturel immatériel »?~à la p 51, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culture immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit. , p. 15

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lieux de dire qu'aujourd'hui, le PCM Camerounais est réellement en danger (1) d'où, la nécessité de sa protection (2).

1- UN PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL EN DANGER

Le Cameroun est l'un des pays les plus riches de la planète en ce qui concerne le patrimoine culturel et naturel. Il possède un panel de sites très variés, qui vont des sites naturels : les monuments, les espèces animales et végétales ; aux sites culturels : oeuvres architecturales, sculptures, grottes, sites archéologiques. Ils ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art de la science, de l'esthétique, de l'ethnologie ou l'anthropologie, mais aussi de la conservation ou de la beauté naturelle.

Le patrimoine culturel et naturel Camerounais constituent pour ses différentes communautés ce que l'on pourrait appeler une marque de leurs « identités », des témoins matériels et vivants non seulement de leur passé, mais aussi de leur présent. Cependant, ce patrimoine naturel et culturel se trouve être menacé non seulement par le fait de l'homme, mais aussi par le fait des éléments naturels qui s'acharnent sur lui.

Si ce dernier « contribue au développement économique des États, le tourisme est également responsable de la dégradation des sites patrimoniaux »373. Cela passe par le développement incontrôlé du tourisme de masse et du tourisme clandestin. Le tourisme contribue à la pollution des sites archéologiques. Il y a lieu de noter que ces différents sites sont de plus en plus menacés par l'occupation humaine, c'est le cas des sites à fosse de Yaoundé et de Douala.

La forêt Camerounaise est aujourd'hui classée comme le deuxième massif forestier le plus important d'Afrique après celui de la RDC. Soit environ 22,5 millions d'hectares374. En 2000, ce secteur représentait le deuxième poste d'exportation après le pétrole. Doublé de la pression immobilière des villes, le patrimoine forestier Camerounais est en danger. Son exploitation abusive et illégale menace non seulement le mode de vie des habitants de la forêt tels que les pygmées, mais aussi, elle menace l'équilibre de l'écosystème (animaux, arbres rares, etc.).

372 Pierre-Jean Cusset, Quels enjeux aujourd'hui pour la préservation du patrimoine culturel en danger ?, article consulté sur le site www.open-diplomacy.eu/bolg/

373 François NGOUOH, protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun : proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques, mémoire en vue de l'obtention d'un master professionnel, université Senghor, 2011, consulté en ligne sur www.memoireonline.com le 08 février 2018 à 23h 34 min.

374 Source Wikipédia en ligne.

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Tout ceci a fait en sorte qu'en 1987, la réserve faunique du Dja et celui de la Trinationale de la Sangha ont été placées sous protection de l'Unesco. La création des industries pétrolières, le braconnage, l'exportation et la création des marchés noirs sont entre autre les facteurs de destruction du patrimoine naturel Camerounais.

Les monuments et les sites culturels sont aujourd'hui menacés par les phénomènes naturels tels que, les changements climatiques (vent, érosion, etc.), et la négligence des politiques contribuent à leurs dégradations voir leurs disparitions. La plus part des chefferies traditionnelles tels que, les chefferies de Bafut et de N'Gaoundéré sont entrains de perdre leurs origines traditionnelles classique au détriment de la modernité, emportant ainsi avec eux des siècles d'histoires anciennes.

Le patrimoine Camerounais qu'il soit naturel ou culturel, reste une marque d'identité pour sa population, un ensemble d'élément qui leurs mettent en accord avec la nature et avec eux-mêmes. Ce patrimoine n'est pas un héritage pour eux, mais un emprunt qu'ils se doivent d'utiliser avec soin. Voilà pourquoi Antoine de Saint-Exupéry déclarait à juste titre dans terre des hommes, « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants »375. Cet appel à la conscience exige à faire du PCM l'une des priorités de l'État en ce qui concerne les domaines à protéger.

2- LA NECESSITE DE PROTEGER LE PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL CAMEROUNAIS

L'intérêt porté à la problématique de la protection du patrimoine mondial culture et naturel c'est construit progressivement au plan international, par l'adoption de plusieurs grandes conventions multilatérales, notamment dans le cadre de l'Unesco. Sa légitimité dans ce domaine c'est d'abord fondée sur l'adoption de plusieurs textes fondateurs, notamment la convention de 1945 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé376, et la convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicite des biens culturels377. La convention de 1972 concernant la protection

375 Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, proverbe africain, 1939.

376 Convention adoptée à la Haye en 1954, ainsi que ses deux protocoles, consultable sur le site http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001875/187580f.pdf.

377 Convention adoptée à Paris le 14 novembre 1970, consultable sur le site : http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL ID=13039&URL DO=DO TOPIC&URL SECTION=201.html

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du patrimoine mondial culturel et naturel378 a quant à elle permit de clarifier la notion de patrimoine mondial.

Ayant constatée que les biens du patrimoine culturel et naturel éléments du patrimoine mondial de l'humanité tout entière, « sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave, par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables »379, vue l'incapacité des États sur lesquels se trouve ces patrimoines à pouvoir assurer tout seul leurs protections en vue des moyens économiques, scientifiques et techniques dont ils nécessitent et qui paraient insuffisant380, elle va proclamer cette convention dans le but d'accompagner les États « au maintien, à l'avancement et à la diffusion du savoir en veillant à la conservation et protection du patrimoine universel »381, ceci en collaboration avec la « collectivité internationale ».

Le Cameroun ayant ratifié la convention du PCM le 7 décembre 1982, entrée en vigueur en 1983, « Il appartient à (ce dernier) d'identifier et de délimiter les différents biens situés sur son territoire et visés aux articles 1 et 2 [...] »382. Tout en usant de ses efforts et de ses ressources disponibles, l'État Camerounais a pour obligation d'assurer la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures leurs patrimoines culturel et naturel. Au cas échéant, il aura la possibilité de faire appel à l'assistance et a la coopération internationales afin de, bénéficier de leurs aides sur le plan financier, artistique, scientifique et technique383.

Le Ministère du Tourisme (MINTOUR) a été mis en place afin de réguler et de promouvoir la pratique d'un « tourisme durable » dans l'ensemble du triangle national, ceci en collaboration avec les collectivités territoriales décentralisées. Des « services de protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel, dotés d'un personnel approprié, et disposant des moyens lui permettant d'accomplir les tâches qui lui incombent »384 ont été mis en place.

Le PCM Camerounais est conservé et mis en valeur dans des structures spécialisées que sont les musées (écomusées385, musées virtuels, musées classiques, cyber musées ou musées à ciel

378 Convention adoptée à Paris le 16 novembre 1972, consultable sur le site :

http://whc.unesco.org/archive/convention-fr.pdf

379 Voir préambule de la convention de l'Unesco sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de

1972.

380 Ibid.

381 Ibid.

382 Voir article 3 de la convention sur le PCM.

383 Voir art. 4.

384 Voir art. 5b de la convention de 1972.

385 François SAUTY dans Écomusées et musés de société au service du développement local, utopie ou réalité ? Définit les écomusées et musées de société comme : « des institutions culturelles qui assurent d'une manière permanente, sur un territoire donné, avec la participation de la population, les fonctions de recherche,

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ouvert) tels que le musée national de Yaoundé, le Blackitude Museum de Yaoundé, le musée de Douala et le Doual'art, le Mankon Museum de Bamenda, le musée des civilisations de Dschang, le musée Ethnographique des peuples de la forêt de Yaoundé, le musée Maritime Museum Douala, etc. ils travaillent en étroite collaboration avec le MINTOUR, le MINCULT, le ministère de l'habitat et le ministère de l'environnement. Le gouvernement Camerounais est aussi membre du Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale (CAWHFI), partenaire de l'Unesco qui, est un réseau transfrontalier d'aires protégées exceptionnels et de sites du patrimoine mondial. Il a pour mission d'améliorer la gestion des sites forestiers du Cameroun, de la RCA, du Congo et du Gabon. Il est en grande partie financé par la Fondation des Nations Unies, la Fondation Française pour l'Environnement Mondial et la Commission Européenne. Les musées ont pour fonction d'éviter l'aliénation, l'exportation, la vente, la destruction des biens qui constituent le patrimoine des peuples, ils s'insèrent dans un espace aménagé culturellement tels que, les parcs, les jardins, sites touristiques, les villages artisanaux et folkloriques. Cette protection ne s'arrête pas qu'au niveau des créations humaine, mais aussi les biens matériels, spirituels, intellectuels, la faune, la flore, les richesses du sol et du sous-sol.

La conservation vise à créer des conditions de préservations optimales aux biens appartenant au patrimoine, de telle sorte qu'ils soient mis à l'abri des détériorations dues soit à la nature soit à l'homme. Le but final est de léguer à la postérité un accès auprès de son patrimoine culturel et naturel tout en gardant son intégrité et sa vérité historique. Les musées386 représentent un aspect de la protection et de la conservation du patrimoine culturel. Avec l'évolution des choses, les musés anciens ont fait place aux musés contemporaines dans la mesure où, l'on n'y retrouve plus que des collections d'antiquités, l'on y retrouve aussi des témoins matériels et immatériels du présent.

Le Conseil International des Monuments et Sites (ICOMOS), pour sa part suggère une participation active des populations locales en ce qui concerne la conservation du patrimoine d'où la notion de « conservation intégrée ». Cette souscription de la population est nécessaire dans la mesure où il s'agit du patrimoine, des us et coutumes des peuples concernés387.

conservation, présentation, mise en valeur des biens naturels et culturels représentatifs d'un milieu et des modes de vie qui s'y sont succédés », Collection jeunes auteurs n°3 - source 2001 à la p. 110.

386 Le code de déontologie de l'ICOM pour les musées, adopté en 1986, définit les musées comme : « (...) des institutions permanentes sans but lucratif et au service de la société et de son développement, ouvert au public ; ils acquièrent, conserve, diffusent et exposent à des fins d'étude, d'éducation et de plaisir, les témoignages matériels et immatériels des peuples et de leurs environnement ».

387ICOMOS, (1990). Charte internationale pour la gestion du patrimoine archéologique, cité par François NGOUOH, Protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun : proposition pour la mise ne valeur des sites archéologiques, mémoire de Master professionnel, Université Senghor, 2011, consulté le 6 avril 2018 à 7h48 sur www.memoireonline.com/02/12/5268/m Protection-et...

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L'Unesco encourage aussi le gouvernement Camerounais à « développer les études et les recherches scientifiques et techniques et perfectionne les méthodes d'interventions (afin de) faire face aux dangers qui menacent son patrimoine culturel ou naturel »388.

Hors mis le rôle des musées Camerounais en ce qui concerne le développement des études et les recherches scientifiques en rapport avec le PCM, l'Unesco et ses partenaires ont développés une série d'activités dans le cadre de CAWHFI. Ils ont contribués à l'identification de nouveaux sites potentiels du patrimoine mondial en harmonisant les listes indicatives (le Cameroun en a 12), des pays d'Afrique centrale, avec une attention particulière accordée aux sites transfrontaliers. Des appuis techniques et logistiques ont été apportés aux patrouilles de surveillance et de lutte anti braconnage de la Trinationale de la Sangha. Sur le plan écologique, un appui a été accordé pour la mise en place et l'utilisation du système de suivi écologique MIST389.

Sur le plan juridique, plusieurs textes ont été adoptés au niveau national par le gouvernement Cameroun en ce qui concerne la protection du PCM. La loi de 1991 portant protection du patrimoine naturel et culturel national du Cameroun390 ; la loi de 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement391 ; la loi de 1998 régissant l'activité touristique392, et la loi de 2013 régissant le patrimoine culturel Camerounais393.

L'Unesco dans sa mission d'instaurer la paix et la sécurité dans le monde en général et au Cameroun en particulier, a fait appel à des méthodes pacifiques telles que, l'éducation inclusive qui donne aux hommes l'accès à la connaissance, la science qui leur permet de mieux comprendre le monde, et enfin la culture qui est source d'épanouissement et de communion394. Cependant, « L'information et les communications ne sont pas incluses dans (son intitulé) pourtant, la tâche de faciliter `' la libre circulation des idées par le mot et par l'image» a été inscrite dans (son) Acte constitutif »395.

388 Voir art. 5. c de la convention de 1972 sur la protection du PCM, op.cit.

389 UNESCO, Initiative pour le patrimoine mondial Forestier d'Afrique Centrale (CAWHFI), consulté le 6 avril 2018 sur whc.unesco.org.

390 Loi n°91/008 du 30 juillet 1991 portant protection du patrimoine naturel et culturel national du Cameroun.

391 Loi n°96/12 du 5 aout 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement.

392 Loi n°98/006 du 4 avril 1998 régissant l'activité touristique au Cameroun.

393 Loi n°2013/003 du 18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel au Cameroun.

394 Paul Biya, discours devant la 34ème conférence générale de l'Unesco, Paris, 23 octobre 2007.

395 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit. , p.592

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SECTION II : UNE CONTRIBUTION À LA DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION

Si le mot « sciences » a été inséré grasse au Anglais, les mots « information et communication » quant à eux furent l'oeuvre des Américains qui y voyait des intérêts économiques396. Pour l'organisation pacifiste, son objectif serait plutôt « de contribuer à l'unification des réseaux d'informations, et de lutter contre le déséquilibre entre pays développés et pays du Tiers Monde dans la maîtrise des moyens d'informations et dans l'accès à l'information »397. Promouvoir l'accès à l'information et à la communication (PARAGRAPHE I) ainsi que le renforcement des capacités afin d'assurer l'accès universel à l'information et au savoir (PARAGRAPHE II) sont les points que nous traiterons dans cette section.

PARAGRAPHE I : PROMOUVOIR L'ACCES A L'INFORMATION ET A LA

COMMUNICATION

De nos jours, la liberté d'expression est un principe incontournable pour tout État de droit au monde voilà pourquoi, l'Unesco promeut la liberté d'expression au Cameroun (A) au point où, ses multiples interventions dans le domaine ont fait d'elle un observatoire de la liberté de la presse (B).

A- LA PROMOTION DE LA LIBERTE D'EXPRESSION ET

D'INFORMATION AU CAMEROUN

Il s'agit pour l'Unesco non seulement d'apporter son aide aux médias indépendants et pluralistes (2), mais aussi d'encourager le gouvernement Camerounais à mettre en place des normes et des instruments légaux susceptibles de faciliter la liberté d'expression (1).

396 Chloé MAUREL, op.cit. , p.592

397 Chloé MAUREL, op.cit. , p. 592

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1- ENCOURAGER LE GOUVERNEMENT A METTRE EN PLACE DES NORMES ET DES INSTRUMENTS LEGAUX

Suivant l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit »398. Autrement dit, tout individu a le droit de penser et de dire ce qu'il veut sans qu'aucune personne ne puisse l'interdire. Cette liberté doit s'exercer tant à l'intérieure du pays qu'à l'extérieur.

En tant qu'institution spécialisée des Nations Unies avec pour mission spécifique de promouvoir « la libre circulation des idées par le mot et par l'image »399, tout en reconnaissant que l'information et le savoir sont un bien public mondial400, en ce qui concerne le Cameroun, plusieurs textes de lois garantissant la liberté d'expression et la liberté de l'information ont été mis en place parmi lesquels, la norme fondamentale du pays qui, affirme son attachement aux diverses conventions internationales et aux libertés fondamentales. Elle garantit à son préambule la « liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de la presse [...] dans les conditions fixées par la loi »401. Elle poursuit en affirmant que, « Nul ne peut être inquiété en raison de ses [...] opinions »402.

Qu'il s'agisse de la radio, de la télévision ou de la presse écrite, ce principe est d'application absolue dans le strict respect des lois et règlements en vigueurs. Ce principe se verra renforcé dans la loi du 19 décembre 1990 relative à la liberté de la communication sociale.

Plusieurs autres textes ont également consacré ce principe, notamment : la loi n° 87/009 du 07 novembre 1987 portant régime de la communication audiovisuelle, le décret de 1987, portant création de la CRTV, le décret du 3 avril 2000, relatif aux entreprises privées de communication audiovisuelle403. La garantie de la primauté du droit est essentielle pour la stabilité de la société.

À sa 37ème conférence générale dont le thème central était : « Stratégie à moyen terme 20142021 », au point 80 de l'objectif stratégique 9, l'Unesco réaffirme une fois de plus sa volonté de vouloir faciliter le développement des sociétés du savoir qui soient équitables, inclusives, ouvertes

398 Voir Art. 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme de 1948.

399 Voir article 1 de la constitution de l'Unesco.

400 Voir Annexe I, Programme Information pour tous, adopté par la 60ème session du conseil exécutif de l'Unesco au point 1.

401 Préambule de la constitution Camerounaise de 1996.

402 Ibid.

403BILOUNGA Stève Thiery, Le droit de l'information et de la communication, Université de N'Gaoundéré, cours de master I, science politique et droit publique, année 2015-2016.

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et participatives, qui souscrivent aux valeurs énoncées dans son Acte constitutif404. À l'issue de cet objectif, la liberté d'expression ne saurait s'appliquer qu'aux seuls médias traditionnels, mais aussi aux médias contemporains, ainsi qu'aux nouvelles formes de médias, y compris internet. C'est pourquoi elle contribue au renforcement des capacités des professionnels des médias et à la mise sur pied des structures de presse viables. Des médias comme Cameroon News Agency (CAMNEWS) ont bénéficiés des équipements et l'informatisation de leurs agences, ainsi que la numérisation des archives du centre de formation audiovisuelle de la Cameroon Radio and Television.

L'UNESCO continuera à jouer un rôle de chef de file mondial de la promotion de la liberté d'expression, de la liberté de la presse, du développement des médias et de l'accès universel à l'information et aux savoirs afin d'édifier des sociétés du savoir inclusives405.

L'Unesco encourage le Cameroun à devenir un membre à part-entier de la « société du savoir », tel que définie par elle et adoptée lors du sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). Les libertés d'expression, de la presse et de l'information passe forcément par le développement des médias, la liberté pour eux de rechercher l'information, d'informer et la liberté de réception de l'information par tout auditeur, téléspectateur, ou lecteur. L'État Camerounais a pour obligation d'apporter donc un soutien aux institutions de médias et le renforcement des capacités des journalistes.

Dans son « Guide de la liberté d'expression pour les étudiants », l'Unesco tout en faisant allusion aux autres normes internationales en vigueur406, pense que, « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »407.

La liberté d'expression s'entend souvent comme étant408 la « liberté de parole », ou encore la « liberté de la presse »409. La liberté d'expression est nécessaire pour un pays comme le Cameroun

404 UNESCO, 37ème conférence générale, Stratégie à moyen terme, 2014-2021, p.27.

405 Ibid. point 81.

406 Elle fait allusion aux différentes définitions données par ces normes parmi lesquelles la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que nous avons évoqués plus haut. Selon l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, « nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de rependre des informations et des idées de tout espèce, sans considération de frontière, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. » ; Et quant à la Société Internationale des droits de l'homme, « la liberté d'expression, qui englobe le droit de « rechercher, de recevoir et de diffuser des informations et des idées de tout espèce », comprend le droit de communiquer des informations et des idées et le droit d'accéder à ces informations. ».

407 UNESCO (2013), Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, p.12.

408 Thomas Emerson, The system of freedom of Expression, 1970, cité par l'UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit., p.13.

409 UNESCO, (2013), Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, op.cit. p. 12.

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dans la mesure où, elle est « essentielle à l'épanouissement personnel »410 ; elle est indispensable à la recherche de la vérité et aux progrès des connaissances, en ce sens qu'un « individu qui cherche la connaissance et la vérité doit recueillir tous les points de vue sur une question donnée, étudier toutes les possibilités, mettre son jugement à l'épreuve face à des avis opposés et tirer pleinement parti des opinions divergentes »411. Au final, elle est importante pour permettre aux gens de participer au processus décisionnel, particulièrement dans l'arène politique. Elle permet à une société d'atteindre la stabilité et la capacité d'adaptation.

Avec l'apparition des NTIC, une nouvelle forme de reportage à vue le jour avec la création des réseaux sociaux, les blogs et les sites de partage des vidéos. Ces « journalistes citoyens »412 ont été la cause de plusieurs changement dans la société, ce fut par exemple le cas des « printemps arabes » ou révolutions arabes. S'agissant du Cameroun, la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régie les communications électroniques dans le pays.

Bien qu'encourageant l'État du Cameroun à mettre en place des normes et des instruments légaux afin de garantir la liberté d'expression et d'information, l'Unesco prêche par l'exemple en apportant son soutien aux médias Camerounais.

2- APPORT D'UNE AIDE DIRECT AUX MEDIAS INDEPENDANTS ET PLURALISTES TOUT EN PROMOUVANT LA DIVERSITE LINGUISTIQUE SUR INTERNET

Tout en s'inspirant de la définition formulée dans la déclaration de Windhoek, l'Unesco est d'avis qu'une `'presse indépendante» est, « une presse sur laquelle le pouvoir public n'exerce ni emprise politique ou économique ni contrôle du matériel et des équipements nécessaires à la production et à la diffusion de journaux, magazines et périodiques »413. Et par `'presse pluraliste», « la suppression des monopoles de tous genres et l'existence du plus grand nombre possible de journaux, magazines et périodiques reflétant l'éventail le plus large possible des points de vue de la communauté »414.

Dans la pluralité des types de médias que compte le Cameroun, les problèmes rencontrés sont diverses et variés, c'est pourquoi l'Unesco apporte son aide en fonction des besoins de tout un

410 Ibid. à la p. 13.

411 Ibid. à la p. 13.

412 Ibid. à la pp. 41 et 43.

413 Ibid. à la p. 26.

414 Déclaration de Windhoek du 03 mai 1991, cité par l'UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit., p. 26.

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chacun. Pour les médias privés ou médias à but lucratif, commerciaux et de propriété privée, leurs revenus provenant principalement des annonces, des commerciaux ou des abonnements, ne leurs permettent pas de tenir longtemps dans la mesure où, ces derniers ne vivent que suivant les lois du marché et la faible subvention allouée à eux par l'État. Afin de garantir leurs survies, l'Unesco leurs apportent des aides techniques telles que la formation, ou financières telles que des subventions ou l'achat d'outils de travail. Grâce au PIDC, des médias comme CAMNEWS ont eu à bénéficier des équipements et des outils informatiques415.

Quant aux médias communautaires, ce sont des médias qui fonctionnent par les citoyens et pour les citoyens dans les régions plus rurales du pays ou l'accès à d'autres sources d'information est limité. L'Unesco contribue énormément en ce qui concerne la création, le fonctionnement et l'entretien de ce type de média au Cameroun. Nous traiterons en profondeur l'objectif et les finalités de ce type de média plus bas.

Quant aux médias d'État, ce sont habituellement les organes gouvernementaux, relevant du ministère de l'information et la communication qui en sont responsables. Ce type de médias bénéficie d'une forte subvention de l'État, cela lui permet de bien fonctionner. Mais n'empêche que, l'Unesco apporte un appui considérable au seul média d'État du Cameroun qu'est la CRTV. Elle a contribuée à la numérisation des archives du centre de formation audiovisuelle de la Cameroon Radio an Television (CRTV), ainsi qu'un appui à la mise en fonctionnement d'une radio-école Supérieure des sciences et techniques de l'information et de la communication (ESSTIC)416.

Il y à lieu ici de noter que, en 1995, le Bureau Unesco de Yaoundé a appuyé l'organisation des États-généraux de la communication et a continué, tout au long des années suivantes, à mettre en oeuvre des programmes visant à l'autonomisation des populations par l'accès à l'information et au savoir, l'avènement d'une presse pluraliste et libre, la promotion du développement de la communication, l'utilisation des TIC à des fins éducatives, scientifiques et culturelles417. Et entre 1991 et 2000, le Bureau de l'Unesco à Yaoundé a oeuvré en qualité de Conseiller régional pour la communication en Afrique Centrale et de l'Ouest418.

415 UNESCO, Lettre de l'Unesco Bulletin d'information n°8, 2ème semestre 2007, p. 12.

416 Ibid. à la p. 12.

417 Ibid. à la p.12.

418 Ibid. p.12.

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Les médias « associés au pluralisme, à la diversité de la programmation, à l'indépendance éditoriale, au financement approprié, et à la responsabilité et à la transparence, peuvent servir de pierre angulaire à la démocratie »419.

Toutes ces lois vues plus haut ont pour buts d'encadrer la liberté d'opinion et d'expression dans la légalité et la transparence. Si les médias classiques et modernes contribuent à la liberté d'expression et au dialogue inclusif, ils peuvent aussi être des sources de conflit telles que, les discours haineux fondés sur la race, l'ethnie, le sexe, la religion, et la pédopornographie, la propagande en faveur de la guerre, l'incitation à la violence imminente, qui méritent d'être prohibés. Cependant, l'interdiction doit être légitime, acceptée par la plus grande majorité du peuple au cas contraire, l'on parlera de la « censure » qui en fait, est considérée comme une violation à la liberté d'expression, chose que l'Unesco combat.

B- L'UNESCO : UN OBSERVATOIRE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE AU CAMEROUN

L'Unesco est considérée comme un observatoire de la liberté de la presse en ceci qu'elle dénonce publiquement les atteintes à la liberté de la presse et aux agents de presse au Cameroun (1), tout en encourageant l'État à adopter certaines conditions essentielles à l'épanouissement de la liberté d'expression (2).

1- LA DENONCIATION PUBLIQUE DES ATTEINTES LES PLUS GRAVES A LA LIBERTE DE LA PRESSE ET AUX AGENTS DE LA PRESSES

La liberté d'expression commence à être menacée dès lors que certaines mesures telles que, la licence de publication ou de radiodiffusion est refusée pour des motifs injustifiés, par le recours à l'intimidation physique ou psychologique. Ou encore lors que l'accès à l'information est indument refusé ou restreint, par le recours abusif aux poursuites en libelle et en diffamation verbale ou autre, par des lois et des règlements restrictifs.

419 UNESCO La radiotélévision publique, consulté sur la page http://www.unesco.org/new/fe/communication-and-information/media-developpement/public-service-broadcasting/ ou http://portal.unesco.org/ci/en/ev.php-URL_ID=1525&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.htlm cité par l'UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, p.26.

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Dans la plus part des pays comme le Cameroun, il faut à une agence de presse écrite une licence de publication, et aux médias de l'audiovisuel, une licence de radiodiffusion au cas contraire, ils ne pourront ni commencer à imprimer, à diffuser ou vendre. Il faut noter qu'au Cameroun, les procédures de publication sont trop longues et fatigantes.

S'agissant de l'organe de presse écrite, tout commence par le dépôt légal à postériori qui oblige le DP à déposer auprès du service des archives nationales du lieu du siège du journal, 4 exemplaires signés de chaque édition, 4 heures au plus tard après sa parution, puis vient le dépôt juridique à postériori qui se fait au près du Procureur de la République de la juridiction du siège de l'organe de presse, deux heures au plus tard après la parution du journal420. Enfin vient le dépôt administratif, au plus tard deux heures après l'apparition au près du MINATD ou ses agents décentralisés. À tout ceci, s'ajoute des sanctions, la saisine et l'interdiction respectivement par l'autorité administrative territorialement compétente, et le MINATD. Cependant, l'État ne saurait sanctionner un journal sur une opinion politique421.

Quant à l'audiovisuel, une grande discrimination existe dans la mesure où, des redevances sont prélevées sur les salaires des agents publics et fonctionnaires afin d'être versés à l'audiovisuel public favorisant ainsi ce dernier. Plus grave encore, l'État peut créer plusieurs entreprises de communication audiovisuelle tandis que, les personnes physiques ou morales de droit privé ne peuvent en disposer qu'une entreprise de communication audiovisuelle et un organe de presse. Après une longue gestation et des stratégies politiques et politiciennes, le décret d'application de la loi de 1990 verra enfin le jour en 2000422.

Une autre menace plus courante à la liberté d'expression consiste pour l'État de recourir à des intimidations physiques ou psychologiques contre les agences de presses et agents qui ont des opinions divergentes, ou les reporteurs qui enquêtent sur des questions délicates, reçoivent des menaces de mort à leurs encontre ou à l'encontre de leurs familles ou alors des détentions de longues durées suivit des tortures afin de leurs briser423.

Dans une autre mesure, c'est l'accès à l'information qui est refusé ou restreint. Il se manifeste par la coupure de l'internet dans une zone déterminée en cas de dissidence généralisée comme ce fut le cas en 2017 avec la coupure du réseau internet dans les parties du Nord-Ouest et du Sud-ouest

420 Voir art. 3 de la loi de 1990 sur la liberté de la communication sociale.

421 Cf. cours du Pr. BILOUNGA Stève, 2015-2016, op.cit.

422 Décret n°2000/158 du 3 avril 2000 fixant les conditions et les modalités de création et d'exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle.

423 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op. Cité. , p.35

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Cameroun du fait de la « crise Anglophone ». D'autres mécanismes comme le fameux « secret professionnel » ou « secret d'État » contribuent aussi à museler l'accès à l'information424.

Un autre point qui n'est pas le moindre est le recours abusifs aux poursuites en libelle, pour diffamation ou calomnie. Ce type d'intimidation repose sur la manipulation de la justice par le politique ou, l'agent de presse qui est poursuivi pour diffamation se voit réclamer des sommes exorbitantes à titre d'honoraires d'avocats afin de pousser celui-ci à la faillite totale425.

Si l'accusation fausse et calomnieuse par écrit, ou l'accusation diffamatoire faite verbalement, est fondées, il y à lieu à réparation. Cependant, il faudrait éviter qu'elle ne soit politisée.

Et enfin, le dernier mécanisme repose sur le fait que, les lois et les règlements sont restrictifs. Avec l'adoption de la loi sur le terrorisme en 2017 au Cameroun, les professionnels de la presse ce sont insurgés contre un potentiel retour au musèlement des médias dans le pays dans la mesure où, une simple dénonciation pourrait être qualifiée de subversive par la justice.

La nécessité est donc de lutter contre l'impunité426 des gouvernements, afin de garantir la sécurité des femmes et des hommes journalistes, pour que soit effectif une liberté d'information pour tous, ouverte au débat constructif sur les défis politiques, ethniques et sociaux.

2- ADOPTION DES CONDITIONS ESSENTIELLES A

L'EPANOUISSEMENT DE LA LIBERTE D'EXPRESSION

Afin que le « quatrième pouvoir » puisse mener à bien sa mission, il est nécessaire qu'il puisse jouir de la liberté de la presse. C'est dire qu'il doit pouvoir imprimer et publier une nouvelle sans ingérence extérieure (politique et financière) et sans peur de représailles ou de persécution. Il doit également avoir accès à l'information pour obtenir des renseignements nécessaires à son reportage ou pour vérifier son information427. La réalisation de cette exigence nécessite l'existence d'un ensemble de lois bien établies, un système judiciaire et des juges indépendants, dont les décisions ne sont pas influencées par les politiques ou des acteurs privés, c'est la primauté du droit. Elle est indispensable à la stabilité de la société, et s'oppose à l'arbitraire et à l'impunité.

424 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op. Cité. , p.36

425 Ibid.

426 UNESCO, (2007), Barry James, liberté de la presse, sécurité des journalistes et impunité, l'impunité peut se définir comme « l'incapacité des gouvernements et des autorités du monde entier d'empêcher l'assassinat des journalistes et les attaques subit par les médias a pour conséquence de nous priver, vous, moi et tout un chacun, d'un droit fondamental garanti par la déclaration universelle des droits de l'homme : celui d'avoir connaissance d'informations et d'idées et de les communiquer librement à d'autres », cité par Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit., p.36

427 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op. Cité. , p.35

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Le principe de la séparation des trois pouvoirs doit être envisagé non pas comme un état de fait, mais comme un idéal exigeant, avec une magistrature indépendante et impartiale, un exécutif qui non seulement veille à l'exécution des lois, reste aussi soumis à ses lois. Le quatrième pouvoir est très essentiel pour le bon fonctionnement d'un État de droit. Il Veil au respect de la loi tout en dénonçant publiquement les abus de la loi. Voilà pourquoi, l'Unesco encourage le gouvernement Camerounais parce que relevant de ses prérogatives à faciliter et « encourager le journalisme d'enquête, la transparence des tribunaux et des procédures juridiques et administratives, ainsi que l'accès aux représentants officiels et aux documents publics »428.

En ce qui concerne l'épanouissement des médias au Cameroun, la constitution du pays est claire en ce qui concerne « La liberté de communication, la liberté d'expression, la liberté de presse »429. Malgré le pluralisme de la presse écrite (un journal officiel de la République, 24 presses écrites privées tels que : le Messager, Mutation, le popoli, l'actu, l'oeil du sahel, etc.), et le pluralisme des medias visuels (une télé publique, 25 privés tels que : DBS TV, Vision 4 TV, CANAL 2 INFO, AFRIQUE MEDIA, etc.), et une pluralité de radios publiques qui constituent la branche Radio de l'office national CRTV, et 46 radios privés telles que : Radio Veritas, Radio Salaaman, Radio Balafon etc. En 2017, sans oublier les medias internationaux comme BBC, RFI. Suivant le classement mondial sur la liberté de la presse établit par Reporters sans frontières, le Cameroun occupe le 130ème rang sur les 180 pays en liste430.

Il ne suffit pas pour un pays d'avoir plusieurs journaux, stations de radios ou de télévision pour que l'on puisse parler de diversité. « La `'multiplicité» ne signifie pas `'diversité» »431. Il ressort que « la presse écrite et les médias audiovisuels y sont florissants, mais sous la menace permanente d'une fermeture. L'accusation vague de `'terrorisme» ouvre la voie aux arrestations arbitraires et pourrait conduire des journalistes devant les tribunaux militaires, selon une nouvelle loi anti-terroriste »432.

Il s'agit pour l'État de garantir la liberté d'information, et de prendre en considération le rôle de la société civile dans la mesure où, ces dernières « jouent un rôle essentiel dans le cadre des débats publics, comblant le fossé entre le citoyen et l'État ou le gouvernement »433. Ces derniers interviennent « sur des enjeux liés à la santé, comme le VIH/SIDA, la réduction de la faim et la pauvreté, l'amélioration des écoles ou des parcs, l'approvisionnement en eau potable,

428 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op. Cité. , p.24

429 Voir préambule de la constitution Camerounaise.

430 Cf. « Classement de la liberté de la presse 2017/ RSF, 2017.

431 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op. Cité. , p.26

432 Reporters sans frontières : Cameroun.

433 Ibid.

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l'enjolivement du centre-ville, la promotion des aliments biologique, etc. »434. Elles servent aussi à jauger la bonne « santé d'une démocratie et de la vitalité de la liberté d'expression »435.

L'accès à l'information est un moyen qui permet aux individus de s'épanouir, de prendre part à la vie de la société, de donner son point de vue. L'accès à l'information pour tous que promeut l'Unesco n'est pas que l'apanage des médias, il implique de même une plus grande participation des hommes et des femmes à travers la maitrise de l'outil informatique.

PARAGRAPHE II : PROMOUVOIR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES INDIVIDUS AFIN D'ASSURER L'ACCES UNIVERSEL A L'INFORMATION ET AU SAVOIR

L'acte constitutif de l'Unesco lui confère le pouvoir de « favorise la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d'information des masses, [...] qu'elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par l'image »436. C'est à juste titre que le président du conseil exécutif de l'Unesco Xinsheng ZHANG affirmait que, le rythme rapide du progrès technologique fait que l'avenir appartient à ceux qui maîtrisent les nouvelles technologies de la communication et de l'information, cruciales pour l'édification des sociétés du savoir. À cet égard, l'UNESCO joue un rôle important en renforçant les capacités de communication et les industries de l'information dans les pays en développement. De plus, ses compétences spécialisées, techniques et intellectuelles, servent à orienter en douceur les autoroutes de l'information afin qu'elles servent à combattre la violence et à exalter la valeur de la paix et de la tolérance437. C'est conscient de cette mission qu'elle promeut au Cameroun des centres multimédias communautaires (A) et les radios communautaires (B).

A- LA PROMOTION DES CENTRES MULTIMEDIAS COMMUNAUTAIRES

Les centres multimédias communautaires sont la combinaison de stations, de radio et de télécentres. L'idée de leurs créations remonte en 2003 lors d'une rencontre des chefs d'États du

434 Ibid.

435 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit., p.30

436 Voir Art. I, Para. 2a, de la constitution de l'Unesco.

437 UNESCO, Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005, p. 28.

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Sénégal, du Mali, du Mozambique et le directeur général de l'Unesco à Genève en Suisse. L'objectif était de lutter contre la fracture numérique, l'accès et l'appropriation des TIC par les communautés, la réduction de la pauvreté et le renforcement des capacités des populations grâce à la création des Centres Multimédias Communautaires. Ils représentent une passerelle directe entre radio et internet. L'objectif central des CMC est d'apporter aux communautés pauvres marginalisées les moyens nécessaires pour avoir un accès aux ressources d'information disponible par le biais des technologies de l'information et de la communication438. De nos jours, le Cameroun à lui seul compte vingt radios communautaires financées par le PNUD, un centre multimédia communautaire dans la presqu'ile de Bakassi financé par le gouvernement Japonais, une radio communautaire à Garoua Boulai en zone de réfugiés Centrafricains, financé par le système des Nations Unies, deux radios communautaires à Maroua 1er et Meyomessi, financé par le Japon et le Système des Nations Unies. Ces centres multimédias communautaires ont ceci d'exceptionnels qu'ils mettent les communautés au centre du processus, tout en permettant à ces dernières de créer et de recevoir eux-mêmes l'information en langues locales.

La contribution de l'Unesco est de « fournir uniquement l'équipement initial incluant le matériel de diffusion avec l'émetteur 100 ou 250W, 4 à 5 ordinateurs avec accès à internet, une imprimante, un appareil photo numérique, un photocopieur, un télécopieur ainsi que quelques téléphones »439. Afin de garantir leurs survies, les CMC se doivent de créer des activités parallèles telles que les cybercafés, faire des annonces publicitaires à la radio, en organisant des événements communautaires, en créant les restaurants communautaires etc. le fait de combiner internet à la radio contribue indépendamment des langues parlées ou du niveau d'apprentissage des membres d'une communauté de prendre partie prenante au processus d'accès, d'identification, de production et d'échange d'information adaptées aux besoins de développement des individus, des groupe cibles tels que les femmes et les jeunes, et la communauté dans son ensemble440. Dans une autre mesure, la combinaison entre radios communautaires et télécentres permet facilement d'atteindre « toutes les catégories de la communauté grâce aux langues locales et peut informer, éduquer, divertir, tout en offrent une plate-forme pour débats et programmes culturel. Comme moyen de communication de base, elle optimise les chances de développement, en favorisant l'échange d'information, de connaissances et de compétences existants au sein de la communauté. Elle peut donc être un catalyseur pour renforcer les droits de la communauté et de l'individu »441.

438www.unesco.org 439www.unesco.org 440www.unesco.org 441 Ibid.

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Les télécentres communautaires polyvalents (TCP) contribuent à surmonter les barrières technologiques de la communication, de l'accès et de l'échange d'informations avec le reste du monde. Par des projets éducatifs et la présence de `'facilitateurs'Ç il peut offrir à un grand nombre de personnes, et pas uniquement à celles ayant reçu une bonne éducation, la possibilité d'utiliser leurs ressources individuellement ou par petits groupes. De plus, certaines catégories de la communauté comme les étudiants, les patients, etc. peuvent grandement bénéficier de l'utilisation que font des TCP d'autres membres de la communauté tels que les enseignants, le personnel soignant, etc.442.

Dans la mesure où les guerres prennent naissance dans l'esprit des hommes, et que c'est dans ces esprits que doivent être élevé les défenses de la paix443, les radios communautaires jouent également un rôle indispensable pour l'éducation à la paix au Cameroun dans la mesure où, elles ont contribuées à travers les messages qu'elles véhiculent à toucher les coeurs des communautés troublées des régions du Nord et de l'Est du pays.

Les différentes attaques perpétrées par les terroristes de Boko Haram venu du Nigeria voisin ont entrainées le recrutement des jeunes et des femmes désoeuvrés, une destruction des biens matériels et l'instauration d'un climat d'insécurité, et une désertion des villages par ses populations. Ce projet radio lancé par l'Unesco et ses partenaires (PNUD, FAO), et financé par le Japon entre mars 2015 et mars 2016 avait pour but d'améliorer la prévention des conflits et le dialogue intercommunautaire entre les réfugiés et les communautés d'accueil, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont vulnérables au recrutement terroriste444. Afin d'atteindre cet objectif de construire la paix en éduquant les communautés par les moyens de la radio, des stations telles que Échos des montagnes de Mokolo, la Radio Sava de Mora, la Radio Kousserie et la station régionale basée à Maroua, les élèves (dans les écoles et durant les activités extrascolaires), les chefs traditionnels, les chefs religieux, les autorités administratives et politiques ainsi que les populations directement touchées par l'urgence humanitaire ont été formés par le Bureau Régional de l'Unesco de Yaoundé, à l'élaboration de programmes locaux sur la construction de la paix, la médiation, la prévention et la résolution des conflits, l'éducation à la non-violence et le dialogue et la réconciliation interculturels et interreligieux445.

442 Stella Hughes, l'Unesco et les centres communautaires multimédia-intégrer les technologies modernes et traditionnelles de l'information et de la communication, pour renforcer la communauté. Un programme pour combler le fossé numérique parmi les communautés les plus démunies du monde en développement, consulté sur www.unesco.org le 13 janvier 2018 à 00h 13min.

443 Cf. préambule de la constitution de l'Unesco.

444www.unesco.org 445 Ibid.

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Les différentes questions traitées par ces radios permettent aux habitants de ces régions d'échanger sur les questions relatives à l'inclusion communautaire et à la résolution non violente des conflits, mais profitent également à transmettre les compétences nécessaires pour reconnaitre et désamorcer les conflits potentiels autres que la question de terrorisme tels que l'actualité locales, les magazines, les microprogrammes, les débats en direct et les discussions dans les langues nationales446.

Les radios communautaires travaillent également en étroite collaboration avec les ONG et autres partenaires au développement pour transmettre des messages sur la nutrition, le VIH/SIDA, les questions environnementale, la violence basée sur le genre, la gouvernance locale et l'héritage culturelle et artistique447.

Bien que les NTIC aient une influence sur la vie des communautés locales des pays sous-développés, une large couche de ces populations ciblées non pas accès à cet outil d'où la nécessité d'une prise en compte par l'État de cet état de fait.

B- CENTRES MULTIMEDIAS COMMUNAUTAIRES ET LA NECESSITE D'UNE PRISE EN COMPTE DE CERTAINS FACTEURS

Les centres multimédias communautaires sont des centres qui ont pour but d'influencer la vie des populations locales tant sur le plan économique, politique, culturel que religieux en alliant à la fois les outils traditionnels de communications (radios, télévision) et les outils modernes de communications (internet et ses composantes). Cependant, cet objectif but à certains obstacles que l'État Camerounais devrait prendre en considération. Les populations les plus pauvres et les plus marginalisées telles que les minorités ethniques et linguistiques ne peuvent ni contribuer, ni en bénéficier.

La question de genre doit de même être prise en considération dans la réalisation de tout projet communautaire dans la mesure où, dans ces zones de conflits cités plus haut, elles sont considérées comme des êtres bons à s'occuper du ménage et des enfants. Au contraire, il est nécessaire de les impliquer du stade préliminaire de discussion et de conception du projet, ainsi qu'au stade ultérieur de mise en oeuvre et d'évaluation. À travers les radios communautaires, les femmes des communautés les plus pauvres auront la chance de pouvoir accéder aux nouvelles

446www.fao.org 447www.unesco.org

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technologies de l'information. Cette participation permettra d'optimiser leurs aptitudes au langage au sein du groupe, encore plus nécessaire en informatique qu'en radiodiffusion.

Afin que ces femmes, minorités et autres groupes marginalisés bénéficient pleinement des bien fait de la radio communautaire, il convient de multiplier les cours d'alphabétisation même sur les ondes, montrer dans les programmes radios l'utilisation de matériel écrit ou multimédia disponible grâce aux NTIC, inclure parmi les formateurs en matière de NTIC des femmes et représentants de minorité448. L'État en ce qui lui concerne doit pouvoir faciliter l'accès de tous à l'outil internet en subventionnant les centres multimédias communautaires, en subventionnant le secteur de l'informatique dans le pays afin de réduire les tarifs d'accès à internet, d'étendre la fibre optique sur l'ensemble de l'étendue du territoire national, de combattre la pauvreté et la question des coupures intempestive d'électricité.

L'Unesco contribue à promouvoir la paix et la sécurité au Cameroun par la promotion des moyens pacifiques tels que l'éducation inclusive, les sciences naturelles et sociales, les patrimoines culturels matériel et immatériel, l'information inclusive et la communication. Au-delà des colloques, médiatisations, séminaires, protocoles et apparences, cet objectif visé par l'Unesco est-il efficacement atteint au Cameroun ? Quels sont les difficultés rencontrées à l'implémentation de ses missions au Cameroun ? Sont-ils d'ordre interne ou externe ? Est-il possible de les surmonter ? Si oui comment ?

La recherche d'une réponse scientifique à ces interrogations fera entre autre l'objet même de notre chapitre IV.

448www.fao.org

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CHAPITRE IV : LES DIFFICULTÉS LIÉES A L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE LA POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN

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Dans son ouvrage intitulé, Les relations internationales de 1945 à nos jours, d'un point de vue théorique, Daniel COLARD, parlant de la situation des OIG par rapport aux États précise que, « bien que composée d'États, elle a une existence indépendante de ceux-ci parce qu'elle possède une personnalité juridique qui lui confère une existence objective, une volonté autonome par rapport à ses membres »449. Allant dans le même sens, Chloé MAUREL affirme pour sa part que, « Contrairement à l'OCI, son ancêtre, qui était très dépendante de la SDN, l'Unesco est en théorie complètement autonome par rapport à l'ONU »450, une autonomie confirmée par l'article 10 de sa constitution. Cependant, du point de vue pratique, la réalité sur le terrain démontre l'existence de deux types de blocages qui empêchent l'organisation d'atteindre son objectif qui est celui de promouvoir une paix et une sécurité efficace au Cameroun. Le premier est d'ordre interne à l'organisation (SECTION I), le second est d'ordre externe c'est-à-dire, propre à l'État Camerounais (SECTION II).

449 Daniel COLARD, Les relations internationales de 1945 à nos jours, Paris, A Colin, 1995, p. 82, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit., p. 10.

450Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit., p. 12.

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SECTION I : LES BLOCAGES LIES A L'ORGANISATION ET AU BON FONCTIONNEMENT DE L'UNESCO

La mission de l'Unesco qui est celle de promouvoir la paix par l'éducation, la science, et la culture, « n'a pas l'aspect immédiatement concret et tangible qui caractérise celle de la plupart des autres institutions du système des Nations Unies, comme l'OMS et la FAO »451. Elle fait face à des difficultés d'ordres financières et budgétaires (PARAGRAPHE I), et des difficultés d'ordres structurelles (PARAGRAPHE II) qui, l'empêchent d'atteindre sa mission.

PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES D'ORDRES FINANCIERES ET

BUDGETAIRES

Toutes organisations au monde, qu'elles soient publiques ou privées, ont besoins d'argents pour financer les besoins internes tels que : payer le loyer, l'électricité, les fonctionnaires, les consultants, les papiers, les stylos à billes, les imprimantes, les ordinateurs, le téléphone, etc., et les besoins externe tels que : les frais de mission, l'organisation des colloques, la création et le fonctionnement des bureaux hors sièges, le financement des projets dans les pays membres, etc. La question financière, peut très vite devenir source de problème pour une organisation si gigantesque comme l'Unesco (A) s'il arrivait que ces finances sont mal utilisées (B).

A- LES PROBLEMES LIES AUX FINANCES DE L'ORGANISATION

La mal gouvernance financière de l'Unesco a toujours fait l'objet d'analyse de plusieurs chercheurs. Il ressort que cette dernière but à atteindre son objectif de construire efficacement la paix et la sécurité au sein des Etats membres, du fait de l'existence d'une certaines gabegie financière au sein de ses structures (1), et une forte dépendance vis-à-vis des États membres au point où, sa survie dépendrait de ceux-ci (2).

451 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit., p. 13.

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1- UNE GABEGIE FINANCIERE

La question de la gestion financière de l'Unesco, a toujours suscitée de vif débat au sein de l'ensemble de la communauté internationale. Que ce soit le rapport de l'Union Européenne sur la réforme et le développement de l'Unesco de décembre 1999, la Déclaration de la présidence française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco de 2000, ou encore l'évaluation de l'efficacité des organisations multilatérales, effectuée par les États-Unis en 1980, sous la supervision générale du Bureau of International Organization Affairs, sont tous d'avis qu'il existe un certains gaspillage des fonds alloués au fonctionnement de la dite organisation.

Suivant le projet de programme et budget pour 2018-2019, le budget total de l'Unesco s'élève actuellement à un milliard deux cent vingt-quatre millions sept cent quarante-six mille sept cent dollars (1 224 746 700 dollars), et un fond extrabudgétaire d'un montant de six cent vingt-neuf millions cinq cent quarante-six mille sept cent dollars, apporté par des États qui lui confient la mise en oeuvre de projets spécifiques, par d'autres organisations du système des Nations Unies comme, le Programme des Nations Unies pour le Développement, et par des donateurs privés452.

Ce fond budgétaire permet de faire fonctionner le siège général de l'organisation située à Paris, ainsi que ses quarante-trois bureaux répartis dans le monde, dont celui du Cameroun. Il sert également à payer les nombreux salariés et la multitude d'experts qui gravitent autour de l'organisation, ainsi que les plus de trois cent organisations non gouvernementales qui collaborent avec elle453.

Suivant la 33ème conférence générale de l'UNESCO sur les traitements, les allocations et présentations du personnel à son point 12, « le niveau des traitements de base des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur est déterminé par le principe Noblemaire, c'est-à-dire par comparaison avec la fonction publique du pays où la rémunération totale est la plus élevée »454, ce qui fait en sorte que, la rémunération des membres du personnel a une part très importante du budget. Comme l'observe si bien Yves COURRIER, ce principe a pour effet que, « bien des fonctionnaires internationaux sont beaucoup mieux rémunérés que les ministres ou les présidents de leurs pays d'origine »455. C'est cette gabegie financière qui va laisser dire à Chloé MAUREL

452 Projet du programme et budget 2018-2019, 39ème session de la conférence générale de l'Unesco 39C/6, p. XXXI.

453 Projet du programme et budget 2018-2019, 39ème session de la conférence générale de l'Unesco 39C/6, op.cit. , p. 36

454 UNESCO, 33ème Conférence Générale de l'Unesco, 33C/33, point 12, p.3.

455Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, à la page 141.

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»458, sans

que, « l'Unesco a coutume de lancer de grandes opérations de prestige, occasionnant des dépenses colossales »456 ou, des hauts fonctionnaires internationaux, les chefs d'États et de gouvernements, sont de temps en temps conviés à des grands banquais de luxe organisés par le directeur général, et entièrement financés par les caisses de l'organisation. C'est ce que critique d'ailleurs à juste titre Yves COURRIER, « au sujet du directeur général Federico Mayor (1987-1999), qui avait coutume, « sans regarder à la dépense, [d'] inviter des gens du plus haut niveau pour une opération de prestige dont les effets réels n'ont aucune importance»457. Des tels agissements n'affectent pas que le fonctionnement du siège de Paris, mais aussi celui des différents bureaux hors siège donc celui de Yaoundé. Cette gabegie financière a été la cause de plusieurs projets avortés à travers le monde parmi lesquels : « Le projet lancé par BENTON de créer une radio de l'Unesco, (La Voix de l'Humanité) ayant échoué, de même que celui de lancer une `'université des ondes»

oublier, l'échec de la création de l'« institut international de la presse et de l'information »459. Cette crise financière dont souligne, le président Paul BIYA, devant la 34ème Conférence Générale de l'Unesco en octobre 2007 à Paris, contribue à freiner la réalisation de nombreux projets de l'Unesco. C'est le cas, pour un programme phare comme « l'histoire générale de l'Afrique », si ce nu été les contributions générées par le « Fonds d'urgence », ces projets n'auront jamais vue le jour. Il est à noter que, la contribution financière du Cameroun à ce fond s'élève à 300 000 dollars US soit environ, 150 millions de FCFA460. Ce problème n'est pas nouveau. Il a suscité depuis de nombreuses années d'inquiétude de la part de plusieurs gouvernements, les États-Unis l'ont utilisé comme prétexte pour quitter l'organisation en 1984. Plus récemment, l'Union européenne, en décembre 1999, a présenté un rapport sur la nécessité urgente de réformer l'Unesco461. Ce rapport dénonce la « `'prolifération d'activités», d' `'initiatives nouvelles mal définies», et la création

456Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit.

457Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. À la même page 141.

458 EU, box 2254 : lt. De K. Holland à Ch. Thomson, 28 janv. 1949 : report of activities at Unesco for week ending

january 22, 1949, confid. p. 3 et 6. « University on the air », cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2006, p.496, op.cit.

459 Ascher, box 149 : Int/PC/31/48 : Unesco, program Policy Council, meeting n°11, 20 mai 1948 : « liberté d'information », par R. Maheu, p. 1. La création de cet institut est proposée pour la première fois par la « commission des besoins techniques de la presse, de la radio et du cinéma dans les pays dévastés par la guerre en Europe et en Extrême Orient » en août 1947. (2C/resol. 2.2.3.6 ; 3C/resol. 7.226 ; 5C/resol. 6.1713). Elle propose aussi la création d'un centre de `clearing' international des informations ; Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à Benton, 10 oct. 1949, cité par cité par Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2006, op.cit., p.625.

460 CAMEROUN, Le Président de la république, son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la conférence générale et au 70ème anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.

461 Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. , p.141

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d'innombrables `'comités» et `'groupes d'études», au rôle trop vague, ce rapport a sévèrement mis en garde l'organisation : `'Les fonds disponibles doivent être utilisés de façon plus efficace. [...] Le budget doit être transparent». »462.Un an plus tard soit en 2000, la présidence Française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco, a réclamé au conseil exécutif de l'Unesco, « un changement du système de fonctionnement et de la culture de gestion de l'Organisation »463.

Malgré ces divers rapports et cet appel à rationaliser ses dépenses, les directeurs généraux qui se succèdent non cessé en ce qui les concernent, d'essouffler les comptes de l'organisation. Cela n'a pas empêché « l'organisation a publié en 2005, un autre de ces rapports. Ce texte de 204 pages, simple synthèse de connaissance et non recherche de première main, a coûté à l'organisation 1,5 millions de dollars, (soit 75 000 dollars la page)464. Les membres du conseil exécutif dans le même sens reprochaient à l'ancienne secrétaire générale Irina BOKOVA à réduire sensiblement le nombre de voyage qui, s'avère très couteux pour l'organisation465.

Hors mis cette gabegie financière qui menace la survie de l'Unesco, il y a lieu de noter qu'elle souffre aussi d'un manque de réel indépendance politique par rapport aux États qui la finance.

2- LE POIDS ET L'INFLUENCE DES GRANDS DONATEURS

« La Conférence générale, [...] fixe la participation financière de chacun des États Membres [...], le Directeur Général peut, avec l'approbation du Conseil exécutif, recevoir directement tous dons, legs et subventions provenant de Gouvernements, d'institutions publiques ou privées, d'associations ou de particuliers »466. Bien qu'étant considérée comme une organisation « apolitique »467, cette dépendance financière de l'Unesco vis-à-vis de l'extérieure fait en sorte qu'aujourd'hui, cette dernière est de plus en plus marquée par des enjeux politiques internationaux d'où, sa politisation. « Devenue une tribune d'intérêts divergents, l'UNESCO ne peut plus guère

462 UNESCO, La position de l'Union européenne sur la réforme et le développement de l'Unesco, 15 décembre 1999, rapport en vingt-sept points, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. , p.141

463Déclaration de la présidence française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco, 3 octobre 2000. 464Interview d'A. G. ; Vers les sociétés du savoir, rapport mondial de l'Unesco, Paris, Unesco, 2005.

465 CAMEROUN, Le Président de la république, son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la conférence générale et au 70ème anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.

466 Voir article IX de la constitution de l'Unesco.

467 René Maheu, « Quel peut être notre rôle dans un débat politique ? », cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit. p.

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mener sa tâche à bien, ni dans le domaine de la science, de l'éducation et de la culture, ni dans celui de la paix et de la sécurité »468.

L'Unesco est une institution des nations unies qui est née, dans une période post guerre mondiale. Elle s'est vite transformer en une arène de rendement de compte politique et idéologique, par les différents États qui l'a constituent. Selon Chloé MAUREL, « Une perspective chronologique s'impose pour saisir l'évolution des tensions politiques à l'Unesco au fil de ces trente années. Trois périodes peuvent être distinguées. De 1945 à 1953, l'institution est constituée presque exclusivement d'États occidentaux ; États du Tiers Monde et États socialistes n'en font pas partie. De 1954 à 1959, la crise maccarthyste ainsi que l'entrée de l'URSS plongent l'organisation dans la tourmente de la guerre froide : toute la vie de l'organisation est influencée par le conflit Est-ouest. À partir de 1960, l'entrée massive des États africains nouvellement indépendants modifie complètement la physionomie de l'Unesco : agrandie, elle devient le théâtre d'un conflit nord-sud ; La régionalisation s'affirme de manière croissante »469. Ces enjeux politiques vont contribuer à paralyser l'institution de l'intérieur.

Il faut noter que, si les États Unis ont participé activement au processus de création de l'Unesco entre 1942 et 1945, c'était tout simplement pour, « répondre à des motivations politiques et économiques »470. Voilà pourquoi BENTON « n'hésite pas à déclarer qu'il conçoit l'Unesco comme une « force politique de première magnitude »471, c'est-à-dire, « une force majeure pour le programme de sécurité des États-Unis et pour l'accomplissement des objectifs de la politique étrangère américaine »472. ALLEN, lui aussi conçoit l'Unesco comme, un instrument servant à diffuser dans le monde l'idéologie américaine473. « Les États-Unis dominent financièrement l'Organisation, et le Tiers monde la domine numériquement »474, ce qui fait que, les État du Tiers monde ayant la majorité à la conférence générale, utilisent l'institution comme un levier pour exister sur la scène internationale. Pour leurs part, « les États-Unis, responsable de cette politisation font sans cesse planer la menace du retrait et de couper ainsi les ressources, (ils

468Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190.

469 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, p. 172, op.cit.

470 Cf. William A. Scott et Stephen B. Whitey, The United States and the United Nations: the public view, 1945-55, New York, Manhattan Publishing Company, 1958.

471 EU, box 2241: statement by the honorable William Benton, broadcast over the Columbia broadcasting system, 23 Dec. 1946, 7 p., p. 2. « a political force of the first magnitude »

472 Ibid. , pp. 2-3.: « a major force in the security program of the US, and in the furtherance of the objectives of American foreign policy ».

473G.V. Allen, « The Place of Unesco in American Foreign Policy », 3 Oct. 1949, article cité par G Archibald, p.130. 474 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190.

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financent, depuis 1945, entre 30 et 45% du budget de l'Organisation) »475. L'Unesco qui est censée construire la paix et la sécurité, devient plutôt le pourfendeur de celle-ci, elle « ne pense plus guère : on gère plutôt des conflits d'intérêt et des rapports de pouvoir »476. C'est la raison que justifie d'ailleurs Israël, afin de se retirer de l'organisation en 2018. Comme le dit si bien CITOT, « Tout est politique, et tout est politisé. Il faut que les intellectuels rendent des comptes à un peuple, même si ce peuple (l'humanité) est seulement représenté de très loin et par des chefs d'États. Mais la politisation de l'Organisation, c'est le fait que son statut politique dérive en querelle d'intérêts et que des groupes de pression puissent tirer à eux, l'ensemble du projet unesquien, par la simple force du nombre »477.

Le Royaume-Unis qui était considéré comme le 2èmecontributeur du budget de l'Organisation après les USA, se serait cependant, selon Elhem CHNITI, « rapidement désintéressé de l'Unesco, à partir de l'installation de celle-ci à Paris. Selon elle, il aurait renoncé à utiliser cette organisation comme un instrument de prestige national, préférant compter sur le Commonwealth et sur son alliance bilatérale avec les États-Unis »478.

L'Unesco depuis sa création est victime des guerres de clan qui se déroulent à son sein. D'un côté, l'hégémonie Américaine, le chauvinisme Français, le nationalisme Britannique, et de l'autre, la solidarité des pays du tiers monde. Les plus grand perdant et les plus affectés de cette guerre silencieuse ne sont autre que les Pays les moins influents tels que, le Cameroun. L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé, réalise des projets concrets dans le pays. Cependant, si l'organisation mère fonctionnait normalement en dehors de tout intérêt déguisé des États qui la constitue, les États comme le Cameroun devaient davantage encore plus profiter d'elle.

B- L'IRRATIONALITE BUDGETAIRE

Nous entendons ici par irrationalité budgétaire, la mauvaise gestion et la mauvaise répartition du budget alloué à l'organisation mère dont le siège est à Paris. Autrement dit, l'on constate tout simplement que, le budget de l'Unesco, au lieu de servir au financement des programmes

475 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale.

L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190, op.cit. p.

476 Ibid.

477 Ibid.

478 Elhem Chniti, thèse, janvier 1997, Paris I, dir R. Girault, La Grande-Bretagne et l'Unesco, 1942-1957, 12 ans de relations entre une institution des Nations-Unies et une puissance fondatrice, p. 687-688, 138-139, 258-259, cité par Chloé MAUREL, op.cit. p.

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d'éducation, de science, de culture et de l'information, sert plutôt à financer le fonctionnement des multitudes de bureau de l'organisation (1) et à payer le salaire de son personnel très pléthorique (2).

1- UNE DECENTRALISATION DEMESUREE

L'idée de décentralisation et de régionalisation de l'Unesco remonte en mars 1946, grâce à Julian HUXLEY, alors secrétaire exécutif de la commission préparatoire de l'époque. Bien que son idée n'ayant pas été acceptée en ce moment, il propose « d'établir des bureaux régionaux de l'Unesco, qui opéreraient une décentralisation des activités de l'organisation sur la base de dix régions »479, à savoir : Deux en Afrique (actuellement situés à Dakar et Nairobi), deux pour les États Arabes (actuellement situés au Beyrouth et au Caire), deux pour les pays d'Asie et du Pacifique (actuellement situés à Bangkok et à Jakarta), un pour l'Europe et l'Amérique du Nord (actuellement situé à Venise), et trois pour les pays d'Amérique Latine et du Caraïbe (actuellement situés à la Havane, à Montevideo et à Santiago du Chili)480. Cet équilibre semblait parfait pour une représentation mondiale parfaite.

Cette brillante idée de HUXLEY fera l'objet d'une récupération lors de la conférence générale de 1947, par les représentants des États non occidentaux à savoir le Brésilien CARNEIRO. Il défend l'idée selon là quelle, les hommes travaillant pour l'Unesco ne doivent pas être concentrés au siège à Paris mais, « disséminés de par le monde »481. Les pays les plus puissants tels que la France vont s'opposer à une telle idée, estiment que ces demandes seraient surtout motivées par le nationalisme482. CARNEIRO, en s'érigeant en défenseur du régionalisme, avait oublié de prendre en compte non seulement la tendance croissante qu'allait prendre le phénomène, encore moins les dépenses qu'elles allaient causer à la longue à l'organisation. Voilà pourquoi le département Américain voit tout ceci comme étant, une politique « contraire au but de l'organisation »483. La question du régionalisme et de la décentralisation va se poursuivre au sein de l'instance en raison

479 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat en histoire, Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, 2006, op.cit., p.229.

480www.unesco.org

481 Journal de la conférence générale de 1947, vol I, 5ème séance plénière, 10 nov. 47 : intervention de Carneiro, p. 72, cité par Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat en histoire, Université Panthéon

Sorbonne-Paris I, 2006, op.cit., p.229.

482 Ibid.

483 Ibid. à la page 230.

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des intérêts des États, et non en raison des intérêts de l'organisation, comme l'observe Torres BODET484.

L'Unesco est une gigantesque machine, constituée d'une conférence générale regroupant tous les États membres, un conseil exécutif composé de membres élus pour quatre ans par la conférence générale parmi les délégués des États membres, sur la base d'une répartition géographique et culturelle équitable, et le secrétariat qui comprend le Directeur Général et l'ensemble du personnel qui se répartit en deux catégories : postes du cadre organique et poste du cadre de service et de bureau. À Mi- 2009, le personnel comptait environ 2 000 personnes, et plus de 7 00 personnes travaillent dans l'un des 65 bureaux répartis dans le monde485. Rien qu'au niveau du siège de Paris, il existe cinq secteurs de programme, deux secteurs de soutien, huit services centraux. À tout ceci, s'ajoute dix Instituts et Centres qui, sont des départements spécialisés de l'organisation qui soutiennent les 24 bureaux multipays et les 21 bureaux nationaux.

Pour la mise en oeuvre de ses objectifs, elle coopère avec de nombreux partenaires tels que, les autres organisations intergouvernementales du système des Nations Unies, de nombreuses ONG prévus par l'article 11 de sa constitution, les délégations permanentes des États membres, et les commissions nationales prévues par l'article 17 de sa constitution. Les structures de l'Unesco, notamment le fonctionnement de ses organes directeurs pèsent lourd sur le budget de l'organisation486, rendent celle-ci incapable d'accomplir efficacement et efficiement les différents programmes prévus au sein des Etats membres dont le Cameroun.

L'organisation dispose d'un budget « laborieusement limité »487, qui se sent de plus en plus menacée par cette décentralisation démesurée auquel s'ajoute un personnel trop pléthorique.

2- UN PERSONNEL PLETHORIQUE

La question du personnel ici est liée directement à la problématique de la décentralisation traitée précédemment. De nos jours, le personnel se chiffre à plus de 2 000 personnes réparties à travers les quatre coins du monde. La rémunération de ces dernières constitue une part du budget

484 Torres BODET, Memorias III, cité par MAUREL, op.cit., p. 47 485www.unesco.org

486 Mathilde Joseph, les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, mémoire de master II « organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012, p.38, op.cit.

487 FR, NUOI carton 835, 17 juillet 1950, document « très confidentiel » ; DG/195, 22 novembre 1952, cité par Chloé MAUREL, op.cit.

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très important488. C'est d'ailleurs pour cela que, les USA à la fin des années 1970, va publier un rapport par le biais du bureau of international Organization Affaire où, il ressort à son point 1, la question du personnel de l'Unesco, qu'il juge trop élevé comparé à la somme dédiée aux programmes489. Soit, trois ans plus tard à la conférence extraordinaire de 1973, vue la crise économique du moment qui touchait les finances du budget de l'organisation, les États membres décident, parmi les différentes résolutions prise, celle du gel de plusieurs postes de direction490. C'est l'occasion ici de noter que, lors de la 119ème session en 1984 du conseil exécutif, est décidée la mise en place d'un comité temporaire en charge d'examiner le fonctionnement de l'organisation. Durant la même session, le Directeur Général profitera de mettre en place cinq groupes de travail pour étudier non seulement le programme, le budget, l'évaluation et l'information au public, mais aussi la question du personnel. Selon les conclusions de ce rapport présenté quelque mois après par le comité, il ressort qu'il faudrait réduire le nombre du personnel. L'organisation paye plus les fonctionnaires qu'il ne finance les différents programmes. Hors mis le personnel que Prévost qualifie à la fois de peu « compétentes et motivées »491, l'Unesco fait également appel à une multitude de consultants492 et des experts souvent « peu qualifiés »493 qui, doivent également être rémunérés. Tous ces déboires ont des répercussions négatives sur l'effectivité des programmes éducatif, scientifique, culturel et communicationnel de l'Unesco sur le terrain.

Le Cameroun étant membre de droit de cette institution, s'acquittant régulièrement de ses cotisations, se doit aussi de partager ces différentes crises qui traversent l'institution. Cependant, l'Unesco doit également faire face à une autre crise cette fois ci d'ordre administratif.

PARAGRAPHE II : LES DIFFICULTES D'ORDRES ADMINISTRATIVES

Les différents échecs de l'Unesco nous l'avons vu s'expliquent par, l'irrationalité de ses choix budgétaire, et le manque de réelle indépendance politique par rapport aux États qui la financent le plus, et sa fragilité face aux différentes pressions qu'ils peuvent exercer sur elle. Comme le note si bien Yves COURRIER, l'Organisation ne dispose pas de pouvoir contraignant et coercitif sur les

488 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui, p.141.

489 Ibid. à la page 26.

490 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui, op.cit. , p.354

491 M. Prévost, op.cit., p. 153-155, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, op.cit., p. 612

492 Seth Spaulding et Lin, op. cit., p. 74 : le consultant est. définit comme : « a high-level specialist employed by Unesco for a specific short period in order to provide on-the-spot advice to Member States, intergovernmental or international NGOs, or the Secretariat, in Paris or in the field ». Le contrat d'un consultant est généralement de six mois.

493 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, op.cit. , p. 599

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États membres (A), ce qui contribue à qualifier l'organisation d'une organisation en perte de vitesse (B).

A- L'ABSENCE D'UN POUVOIR CONTRAIGNANT ET COERCITIF

Dans la mesure où, gouverner c'est prévoir, Afin de prévenir les éventuelles crises en son sein, l'organisation Unesquiènne, se devrait de temps en temps faire recoure à une véritable évaluation de ses institutions et un suivit de ses projets (1), cela permettrait d'éradiquer les mots tels que le clientélisme qui la gangrène (2).

1- L'ABSENCE D'UNE VERITABLE EVALUATION ET DE SUIVI DES

PROJETS

La volonté de rationaliser et d'améliorer l'administration par des évaluations apparait dès les premières années de création de l'Unesco. « Le succès de l'Unesco dépend de la capacité de faire des évaluations franches »494. Le Département d'État Américain émet de temps en temps, des critiques sur les rapports annuels du Directeur Général sur l'activité de l'organisation, « jugé `'encyclopédiques» et `'superficiels», et tendant toujours à `'mettre en valeur les réussites et à ignorer les situations difficiles ou les échecs», ce qui `'réduit beaucoup l'utilité de ses rapports» »495. En fait, comme toute institution, l'Unesco est victime d'un refus de la critique, et préfère ainsi adopter la langue de bois afin de masquer ses échecs.

Le rapport de la table ronde du personnel dresse un bilan rigoureux du fonctionnement administratif qui fait une fois de plus ressortir le refus de l'organisation de « reconnaitre ses erreurs, le recours à l'autocensure, l'insuffisance de l'évaluation, la pratique du camouflage ou de la négation des échecs, les pratiques de 'dilution' des responsabilités »496. Malgré toute cette impulsion d'évaluation, au fil des années, « les résultats ne s'avère pas toujours à la hauteur des

494 « How far has Unesco come? » Discours de Walter Laves, 13 avril 1950, doc. Op.cit., p. 1 et 7: « Unesco's success depends upon making frank appraisals », cité par Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat op.cit., p. 438.

495 Chloé MAUREL, op.cit. , p. 439.

496 Rapport de la table ronde du personnel, 30 avril 1970, doc. cit. , p. 16 : « Il faut que le Secrétariat ait le droit à l'erreur, ou plutôt le devoir d'appeler erreur ce qui l'est manifestement. Nous en avons commis et nous en commettrons ; c'est fâcheux, mais c'est normal [...]. Ce qui est moins normal c'est le refus de reconnaître nos erreurs, c'est l'autojustification perpétuelle qui sous-tend trop souvent les propos tenus au nom de l'Organisation » ; ibid., p. 23-24. p. 39-40 : chap. V : « Dysfonctions et anomalies dans l'exécution du programme » : « le fait que l'on ne se livre jamais à une évaluation objective des résultats du programme. ».

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espérances »497, le fonctionnement administratif présente toujours des problèmes importants qui, persistent jusqu'à nos jours. Cela est d'ailleurs attesté par la thèse de doctorat de Hervé Henri NGAO, intitulé Les activités opérationnelles de l'Unesco : acteurs-mécanisme et instruments juridiques.498 Dans une analyse empirique faite sur les problèmes interne et externe de l'organisation, quant à la mise en oeuvre, le financement et la coordination des programmes, il décèle une absence d'approche intégrée, un alourdissement du fonctionnement interne, une carence de coordination, un gaspillage concernent non seulement les innombrables réunions et rapports, mais aussi les activités opérationnelles sur le terrain, dont il est difficile au siège de contrôler comment les crédits octroyés ont été utilisés.

Avec les nouvelles réformes engagées, quatre groupes d'acteurs sont susceptibles d'évaluer le fonctionnement et les programmes de l'organisation. Ainsi en 2001, a été mis en place le service d'évaluation et d'audite (Internal Oversight Service IOS), avec pour but d'améliorer les performances de l'organisation499. Le second groupe est l'Oversight Advisory Committee (OAC), chargé de conseiller la Directrice Générale sur les activités d'évaluation et d'audit et d'autres activités apparentées500. Troisièmement, le Corps Commun d'Inspection des Nations Unies (Joint Inspection Unit), chargé de l'évaluation externe de l'organisation. La dernière remonte en 2011. Et enfin, vient les audites externes sur demande de la conférence générale ou du conseil exécutif pour des évaluations spéciales. Sa dernière évaluation en date remonte à 2010. Néanmoins, tous ces mécanismes mis en place sont jugés « contre-productif »501 par les spécialistes des programmes. Toutes ces évaluations n'ont pour objectif que « d'acheter l'impatience des États »502.

Dans un article rédigé par Aaron BENAVOT publié en 2010, ce dernier déplore l'hostilité de l'organisation face aux critiques qui lui sont faites, en ses termes : « The Organizationis reluctant some might say hostile to critically probe its `'dirty» laundry in public. I know of some specific

497 Chloé MAUREL, op.cit. , p.440.

498 Hervé NGAO, Les activités opérationnelles de l'Unesco. Acteurs, mécanismes et instruments juridiques, Paris 2, thèse de droit public, 1997, p. 17.

499 HEYNEMAN Stephen, « The future of UNESCO: Strategies for attracting new resources», International Journal of Educational Development, 2010.

500 Joint Inspection Unit, Review of management and administration in the UNESCO, 2011, consulté sur http://www.unjiu.org/data/reports/2011/JIU_REP_2011_08_FINAL_15February2012.pdf consulté le 16-février 2018 à 23h 35 min.

501 Mathilde Joseph, Les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : Lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, Université de Grenoble, mémoire de master II, « organisations internationales », 20112012, p.36, Entretien réalisé auprès des spécialistes du programme en aout 2012, op.cit.

502 Ibid. à la page 36.

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evaluation reports, commissioned by UNESCO's IOS which reviewed UNESCO's support activities in education and were deemed too sensitive to be discussed be the education sector. »503.

Un autre problème lié à l'évaluation est que, « la mission de l'Unesco est à la fois trop vaste, trop universaliste, et trop vague »504. C'est ce qu'essaye de démontrer Mathilde Joseph lors qu'elle affirme que, certains programmes tel que celui de l'éducation, propose avant tout assistance technique aux États en matière de politique éducative et pour cela, organisent des ateliers, séminaire et conférence pour former et informer le personnel des ministères de l'éducation dans de nombreux pays. Évaluer alors l'impact d'un atelier dans le future travail d'un ministère s'avère être une tache compliqué505. Et elle conclue en affirmant que, les stratégies de l'Unesco doivent aller de paires avec une bonne définition en amont des objectifs et programmes de l'organisation, ainsi que de ses priorités506.

2- UN CLIENTELISME EXACERBE

Un autre phénomène qui gangrène l'organisation Unesquiènne comme la plus part des organisations internationales est celui du recrutement, du favoritisme et du clientélisme. C'est ce que dénonce d'ailleurs Chloé MAUREL lors qu'elle affirme que : « des nombreux cas de double emploi avec d'autres institutions internationales constituent depuis longtemps un grave écueil pour l'Unesco. »507.

Le recrutement de consultants et agents temporaires en son sein se fait via des réseaux de relation et de clientélisme qui règnent en maître508. « Ces postes, lorsqu'ils sont à pourvoir, n'étant annoncés par aucun avis de recrutement, seules les personnes ayant au préalable des relations à l'Unesco et faisant déjà partie d'un certain réseau (amis, clients, parents), sont en mesure de postuler, ce qui élimine tous les candidats extérieurs »509. Des telles façons de procéder sont à

503 Aaron BENAVOT, «Imagining a transformed UNESCO with learning at its core» International Journal of Educational Development, 2010, p.3.

504 Yves-Marie LAULAN, La faillite des « machins », Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 78, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, p. 24.

505 Mathilde Joseph, Les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, Université de Grenoble, mémoire de master II, « organisations internationales », 20112012, op.cit. , p. 37.

506 Ibid.

507 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), op.cit. , p. 139

508 Ibid.

509 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui, Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), op.cit. , p. 140

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l'origine du recrutement d'un personnel très peu qualifié, qui ne comprend pas souvent le fonctionnement de l'organisation.

Dans la mesure où, les textes de recrutement donnent la possibilité aux chefs de secteur de recruter, et de fixer le montant du salaire de leurs collaborateurs dans le cadre de leurs budgets510, de tels agissements ne peuvent que contribuer à favoriser ce manque de transparence. Les mêmes pratiques se font également ressentir en ce qui concerne les postes de titulaires. Chloé MAUREL note à cet effet que, bien qu'étant « publiés à l'avance, il est donc possible à tous d'envoyer un dossier de candidature. Cependant, il est de notoriété publique que les candidats extérieurs n'ont quasi aucune chance et que, ces postes sont presque toujours créés pour titulariser une personne connue à l'avance, soit parce qu'elle a travaillé comme consultante, soit parce qu'il s'agit d'une nomination politique, c'est-à-dire destinée à un proche du gouvernement de tel ou tel État membre »511. C'est une chose qu'observe aussi le président du syndicat du personnel de l'Unesco Yves Courrier lors de la session du conseil exécutif lors qu'il affirme que, « La lettre et l'esprit des règles statutaires pour le recrutement sont constamment violés à tous les niveaux. Le système en place n'assure ni la sélection des meilleurs, ni une répartition géographique équitable »512. Il déplore aussi, l'« incompétence de nombreux fonctionnaires à des postes de haut niveau »513. En outre, le rapport rendu par le commissaire aux comptes, a constaté et déploré qu'« environ 40 % des nominations de l'exercice biennal [1996-1997] à des postes du cadre organique ou de rang supérieur, n'ont donné lieu à aucune procédure de mise en concurrence »514. Pour Mathilde Joseph, « l'Unesco est aujourd'hui désertée par les prestigieux intellectuels de ses débuts et aurait fait place à certains fonctionnaires internationaux plus intéressés par les avantages qu'offrent les postes au sein de l'organisation, que par la réalisation des idéaux qu'elle porte »515. Qu'il s'agisse d'Aaron BENAVOT516 ou l'ancienne directrice de programme dans le secteur éducation de l'organisation

510 Ibid.

511 Ibid.

512Yves Courrier, op.cit. p. 42-43, 195 cité par Chloé MAURE L,« L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), op.cit. , p. 140

513 Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56

514155 EX/27 Add. , 27 août 1998, cité par Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, op.cit p. 56.

515 Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : Lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, Université de Grenoble, mémoire de master II, « organisations internationales », 20112012, op.cit. , p. 32

516 Aaron BENAVOT, «Imagining a transformed UNESCO with learning at its core» International Journal of Educational Development, 2010, p.1.

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Mary Joy PIGOZZY517, tous sont d'avis que, les différents avantages qu'offre l'organisation, est l'élément convoité par la plus part du personnel.

L'Unesco est née dans un contexte particulier qui est celui de la guerre froide. Avec l'avènement de nouveaux acteurs internationaux plus puissant qui dictent leurs lois aux États, peut-on encore dire que l'Unesco de nos jours est capable de construire avec efficacité la paix et la sécurité par des moyens pacifiques dans un pays comme le Cameroun qui, fait face à des adversaires asymétriques tels que le Boko Haram ?

B- UNE ORGANISATION EN PERTE DE VITESSE ?

De nos jours, l'organisation fait face aux nouveaux types de conflits (1), et une concurrence de plus en plus croissante dans des domaines jadis réservés (2).

1- UNE DIFFICULTE A FAIRE FACE AUX NOUVEAUX TYPES DE CONFLITS

Suivant l'esprit de Londres du 16 novembre 1945, l'Unesco serait née dans un contexte précis, celui de l'après deuxième guerre mondiale. Que ce soit la guerre frontalière entre Lagash et Umma au XXVIème et XXIVème siècle Av. J-C. ; La guerre entre Arabes et Empire Byzantin (636750), ou encore la guerre Franco-marocaine (1844), ou des guerres interposées tels que la guerre Italo-turque (1911-1912), ou encore, les guerres généralisées tels que, la première guerre mondiale (1914-1918) et la deuxième guerre mondiale (1939-1945), toutes avaient ceci de commun que, c'était des guerres entre Nations, entre États. Des guerres qui reposaient sur les conflits frontaliers, sur la recherche d'annexion de l'autre, sur la recherche de faire prévaloir sa race sur celle des autres, ou tout simplement des guerres potentiellement économique. Les adversaires se connaissent et sont connues, ou l'affrontement est régi par des lois de la guerre tels que le fameux Code d'Hammurabi, ou les conventions de la Haye de 1899 et de 1907.

Les conférenciers de Londres de 1945 pour la plus part, membres et représentant des États belligérants, avaient une raison de croire en, l'Éducation, la Science, la Culture, l'Information et la Communication comme des moyens susceptibles de diffuser la justice, la liberté, la compréhension

517 Mary Joy PIGOZZY, « A commentary on « views of the future of UNESCO », International Journal of Educational Development, 2010, p.2.

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mutuelle entre les peuples ou encore la paix entre Nations. Les programmes sont construits pour atteindre des cibles bien précises, atteignables, malléables et soumises à un gouvernement de droit.

À partir de 2000, plus précisément avec les attentats terroristes du World Street Center aux USA, le monde entier fera dorénavant face à un nouvel acteur sur la scène internationale qui, emploi des méthodes peu conventionnelles. Il faut noter qu'aucun pays au monde n'est à l'abri de ce nouveau types de conflit, même pas les Nations dites « civilisées ».

Le Cameroun en a fait l'expérience à partir de 2013, avec les exactions de la secte Islamiste Boko Haram dans sa partie Septentrionale qui, renie le modèle occidental d'éducation, éducation que valorise l'Unesco, et la montée du nationalisme dans sa partie `'Anglophone» ou, l'organisation a failli à prévenir de tel agissement. La question qui se pose est donc celle de savoir comment est-ce que l'organisation Unesquiènne compte-t-elle atteindre l'esprit des adeptes d'une-t-elle secte qui, rejettent publiquement l'éducation qu'elle qualifie de `'HARAM» (pêché), la science qu'elle qualifie « de sacrilège qui tant à imiter Dieu et qui corrompe tout en créant des inégalités », et la culture qu'elle qualifie de « Chirk », qui vante les vertus de l'idolâtrie. Ce sont là, les idéaux de l'Unesco qui sont menacés. L'organisation ne pouvant prévenir leurs agissements, ne peut que subir les conséquences. Elle se transforme en agent reconstructrice d'un phénomène qu'elle ne maitrise pas.

Face à la prolifération des médias de plus en plus manipulés, des nouvelles technologies de l'informations et de la communications difficiles à maitriser ; Face à la montées du nationalisme, du fondamentalisme religieux et du terrorisme, face aux immigrations clandestines et les conséquences qui y vont avec, et face au dictat des grandes puissances tels que les USA, Israël ou la Turquie qui respectivement ne cessent de dicter leurs lois au reste du monde, ou de violer le droit internationale sans s'inquiéter, tout en remettant publiquement en cause la légitimité de l'Unesco, ou tout simplement en violent la liberté des journalistes et les droits de l'homme. En dépit de tout ceci, ne peut-on pas dire que l'Unesco est une organisation en perte de vitesse ?

En plus de tout ceci, l'organisation fait également face à des nouvelles concurrences qui tendent à la faire disparaitre, ce sont les autres OIG et les ONG.

2- UNE ORGANISATION DE PLUS EN PLUS CONCURRENCEE DANS SES DOMAINES DE COMPETENCES

Hors mis les concurrences idéologiques entre URSS et États-Unis au sein de l'organisation, ou les conflits entre clan Latin et clan Angloxason au sujet des programmes, ou encore entre

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Français et États Angloxason au sujet de la langue de l'institution, et les conflits de pouvoir entre les USA et les États du `'tiers monde» en son sein518, l'organisation fait face aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales qui, exercent dans les mêmes domaines d'interventions qu'elle.

En vertu de l'article 11 de son acte constitutif, l'organisation coopère d'une part avec des organismes gouvernementaux ou intergouvernementaux spécialisés et les organismes nationaux, et d'autre part, avec les organisations internationales privées.

Au niveau national Camerounais, l'Unesco est concurrencée dans les matières qui relèvent de son domaine de compétence par des organismes non gouvernementaux tels que, le CIRCB et Plan Cameroun qui, excellent en ce qui concerne la promotion de l'éducation, la science, la communication et l'information, tout comme, la FAWECAM qui promeut l'éducation de la fille, et la femme, l'ANACLAC, organisation qui regroupe plus de quatre-vingt organismes chargés de promouvoir les langues nationales Camerounaises au niveau scolaire. Le CEFAN qui, compte plus de 60 organisations membres, et intervient dans les domaines de l'éducation inclusive, scolarisation de la jeune fille, violence faite aux filles en milieu scolaire, éducation à la citoyenneté, droits humains, droits de l'enfant, alphabétisation, promotion du manuel scolaire chez les enfants.

Comme l'affirme si bien, Mary Joy PIGOZZY, l'Unesco a manquée certaines opportunités d'affirmer son leadership dans le domaine de l'éducation519. C'est pourquoi, d'autres organisations multilatérales ont renforcées leurs expertises en matière d'éducation, et que, les États, notamment occidentaux, se sont tournés vers ces organisations pour résoudre leurs problèmes520.

Allant dans le même sens que PIGOZZY, MAUREL laisse entendre que, « Depuis plusieurs années, l'Unesco est ainsi en perte de terrain, dans ses programmes d'éducation, par rapport à l'Unicef, à la Banque mondiale, la FAO, l'OMM, l'OMS, l'OIT et le PNUD, qui disposent de moyens financiers substantiels leur permettant de mener des projets opérationnels »521. Afin d'atteindre l'ensemble des objectifs de l'EPT en 2015, l'UNICEF522 a apporté une aide

518Chloé MAUREL, thèse de doctorat, op.cit., p 403.

519 Mary Joy PIGOZZY, « A commentary on « views of the future of UNESCO », International Journal of Educational Development, 2010, op.cit., p. 2

520 Mathilde Joseph, les implications de la crise budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et opportunité de réforme, mémoire de master II « Organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012, op.cit, p. 40.

521 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102), p. 131-144, op.cit. p.133

522 Selon Mathilde JOSEPH, l'UNICEF aujourd'hui compte plus de 400 membres du personnel dédiés à l'éducation, elle possède une plus grande équipe que n'importe quelles autres agences multilatérales dans ce domaine, op.cit. p.

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financière et technique aux MINEDUB, MINJEC et le MINESEC, en Training, Curricula, support (primary and pré primary), Prévention primaire des IST/VIH/SIDA chez les jeunes, Projet de prévention primaire du VIH/SIDA chez les adolescents.

Contrairement à l'UNICEF qui, n'est pas contrainte à une gouvernance rigide mais, qui dispose d'une multiplication de l'offre de programmes multilatéraux en matière d'éducation, l'UNESCO est marquée par une dépendance constitutive de plus en plus marquée par rapport à l'ONU. Cette dépendance est marquée par sa constitution à l'article 16, qui confère à l'assemblée générale de l'ONU, un droit de regard et de recommandation sur le budget de l'Unesco. De plus, l'accord ONU/UNESCO de décembre 1946 reconnaît aussi à l'ONU un droit de regard et de recommandation sur l'activité de l'Unesco par le biais du Conseil économique et social. Ces dispositions permettent à l'ONU de contrôler et d'orienter l'action de l'Unesco523.

Cette influence croissante de l'ONU sur l'Unesco entraine beaucoup de lourdeur et de lenteur dans les mécanismes administratifs de liaison et de coordination, ainsi que des doubles emplois et de chevauchement dans la répartition des tâches524.

Hors mis tous ces blocages propres à l'Unesco, s'ajoute les blocages spécifiques au Cameroun qui, empêche cette dernière d'atteindre ses objectifs de paix et de sécurité.

SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO

Afin d'élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes et des femmes Camerounais, certains préalables doivent être prisent en compte par le gouvernement Camerounais et l'ensemble de sa population. Il s'agit donc de surmonter les difficultés d'ordres socio-économiques (PARAGRAPHE I), et les difficultés d'ordres sociopolitiques (PARAGRAPHE II).

523 Sur les liens juridiques et institutionnels entre l'ONU et l'Unesco, voir : A. LeRoy Bennett, International Organizations, Principales and Issues, 6ème édition, 1995 (1 e édition 1977), Simon and Schuster ; Ronald W. Clark,

The Huxleys, Heinemann, London, 1968, p. 310 ; L'Unesco et le Conseil économique et social, Paris, Unesco, 1950, 40 p, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, p. 358.

524 Antoine GAZANO, op.cit., p. 50 ; Interview Jean LARNAUD ; Jean-Baptiste DUROSELLE, op.cit., p. 468. 14 EX/SR.4.rev., 8 février 1949, p. 8 : ce document révèle un chevauchement avec l'ONU dans la promotion de la Déclaration universelle des droits de l'homme, cité par Chloé MAUREL, op.cit. , p. 362.

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PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES D'ORDRES SOCIO-ECONOMIQUES

Il s'agit ici pour le gouvernement Camerounais de lutter contre le chômage (A) et la pauvreté

(B).

A- LE CHOMAGE

Au sens du B.I.T (Bureau International du Travail), est chômeur toute personne n'ayant pas exercé une activité économique ne serait-ce qu'une heure durant les quatre dernières semaines. Au sens élargi, la catégorie des personnes sans emploi qui n'ont pas cherché du travail au cours des deux dernières semaines mais qui sont prêtes à occuper un emploi si elles en trouvent525. Par sa vocation humaniste, l'Unesco a pour vocation d'élever les défenses de la paix dans l'esprit des hommes par des moyens non violents que sont, l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication.

Afin que ce processus soit véritablement effectif, certains préalables tels que la réduction du chômage à un niveau socialement acceptable et la lutte contre le sous-emploi doivent sérieusement être prisent en compte. C'est d'ailleurs ce que laisse entendre le président de l'Ukraine M. Victor IOUCHTCHENKO lors du 60ème anniversaire de l'Unesco en 2005, lorsqu'il affirme : « Nous devons élaborer des mécanismes pertinents qui permettent d'aider les hommes politiques à mettre en place une structure économique et sociale plus efficace »526.

L'éducation, la science, la culture, l'information et la communication ne sont que des préalables à tout processus de paix, il faut aménager un environnement économique et social favorable afin de rendre cet acquis durable.

En dépit des efforts et stratégies de résorption du chômage mis en oeuvre par le gouvernement Camerounais, et bien que le pays sort d'une récession de plus de 20 ans, avec une croissance économique estimée aujourd'hui à 3%, l'emploi en général, celui des jeunes en particulier restent préoccupent. Selon le dernier recensement de 2014, le pays compte 22 000 000 d'habitants, majoritairement jeune. Les moins jeunes représentent 43% de l'ensemble527. Selon le Dr. ESSECK David, chef de la division de la promotion de l'emploi, sur les 9 millions de jeunes actifs

525NGAHAN T. Jules de R &Nicholas MUKAMA, Le Cameroun face au défi de la pauvreté et de l'emploi des jeunes : analyse critique et propositions, 2004, p. 7.

526 Voir le discours de V. A. IOUCHTCHENKO, Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005, p. 16.

527 Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement, OMD1, 2015, op.cit.

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que compte le pays, seul 10% sont en emploi formel, les emplois nombreux sont essentiellement précaires (90%), le chômage est masqué par un sous-emploi qui touche plus de 76% des actifs occupés, les femmes sont les plus touchées par le sous-emploi (84%) que les homme (68%). La tranche d'âge la plus concernée par le chômage est de 17 à 40 ans, avec des pics entre 25 et 30 ans, et la moitié des actifs sont formés dans le tas528. Tout ceci est due à une « absence de qualification professionnelle, une faible expansion de l'emploi public malgré les recrutements massifs initiés depuis trois ans, difficulté à s'auto-employer »529.

Toute cette masse de chômeurs, ne peuvent constituer qu'une source de danger pour le pays, des facteurs d'instabilités. Suivant le rapport national sur les OMD en 2015 au Cameroun, sur le marché du travail, le taux d'emploi des personnes de 15 ans ou plus s'est dégradée de 4, 8 points entre 2007 et 2014, l'indicateur étant passé de 14, 2% à 19%530.

Au-delà des programmes de l'Unesco, l'individu a besoin d'atteindre son plein épanouissement, il a besoin de travail, de s'affirmer, de s'impliquer pleinement dans la vie de la société. Le simple fait qu'un individu n'est pas sure d'avoir un emploi rémunérateur à la fin de ses études peut constituer un facteur d'abandon scolaire pour l'apprenant, et un refus pour certains parents d'investir dans l'éducation de leurs enfants. C'est la problématique qu'aborde ISSIDOR NOUMBA lors qu'il étudie le profil de l'abandon scolaire au Cameroun, « investir dans l'éducation constitue un risque à cause de la probabilité d'abandonner l'école avant la fin du cycle où l'individu est inscrit ou d'achever ce cycle sans trouver un emploi rémunérateur »531.

Il est claire que, la mission de paix de l'Unesco au Cameroun ne peut être efficace et efficiente que si et seulement si, le chômage des jeunes est réduit à un niveau socialement acceptable, ainsi qu'une réduction du taux de la pauvreté. Au cas contraire, comme le déclarait si bien le président de la république Paul Biya, dans son discours à la tribune des Nations Unies en 2005 : « Il est en effet de l'intérêt de tous, riches ou pauvres, de faire régresser la pauvreté et les pandémies, de remédier aux atteintes à la démocratie et aux droits de l'homme qui font souvent le lit des guerres civiles et parfois du terrorisme532. »533.

528 Téléchargé sur le site www.sesric.org le 18 février 2018 à 21 h 47 min.

529 Ibid.

530 Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement, OMD1, 2015, op.cit.

531 ISSIDOR NOUMBA, « Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun », Revue d'économie du développement 2008/1 (Vol. 16), p. 41.

532 Souligné par nous.

533 Discours du Président Paul Biya à la tribune des Nations unies, à l'occasion du soixantième anniversaire de l'ONU, 2005.

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B- LA PAUVRETE ET LA FAIM

Le premier objectif du millénaire pour le développement est consacré à l'éradication de la pauvreté et la famine. Il s'agit de la situation des individus, caractérisés par un manque de ressources matérielles et financières ou des possibilités d'en avoir, pour satisfaire leurs besoins fondamentaux534. Dans un souci de parfaire les OMD, l'objectif du gouvernement Camerounais était de réduire de moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour en parité de pouvoir d'achat. Cependant, suivant l'Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM : 2, 3 et 4), entre 2001 et 2007, la proportion de la population urbaine vivant en-dessous du seuil de pauvreté535 c'est de plus en plus détériorer, passant ainsi de 17,9% à 21,2% soit, une augmentation de 5,7% points. Durant la même période en milieu rural, il est passé de 52,1% à 55,0%, et de 2007 à 2014 il croit pour atteindre 56,8%536.

Dans les 10 régions que compte le pays, il ressort que trois des dites régions enregistrent un taux de pauvreté particulièrement élevés. Il s'agit des régions de l'Extrême-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Quant à l'Extrême-Nord, entre 2001 et 2007, la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 56,3% à 65,9%, et de 2007 à 2014, il atteint 74,3%. Quant à la région du Nord, il passe de 50,1% en 2001 pour atteindre 63,7% en 2007, et 67,9% en 2014. Et enfin la région du Nord-ouest dans la même période, enregistre un pourcentage de 52,5%, pour finalement remonter à 55,3%537.

On note en passant que, ces trois régions sont les régions les plus instables du pays, avec le Boko Haram à l'Extrême-Nord, le phénomène de coupeur de route et d'enlèvement des citoyens contre une rançon, et la crise Anglophone au Nord-Ouest. Les personnes les plus vulnérables dans ces zones restent les enfants, les femmes et les jeunes filles qui sont faciles à recruter dans ces mouvements de terreurs. Afin d'élever les défenses de la paix et la sécurité dans l'esprit de ces dernier, il faudrait d'abord s'assurer de leurs biens êtres.

Traitant de la problématique sur les facteurs d'abandons scolaire au Cameroun, Issidor NOUMBA souligne que, « Dans un contexte marqué par une forte incidence de la pauvreté, les parents sélectionnent seulement quelques-uns de leurs enfants qu'ils décident de soutenir à

534 CAMEROUN, Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement, 2015, 21.

535Le seuil de pauvreté monétaire est établi respectivement à 637 FCFA, 738 FCFA et 931 FCFA par équivalent-adulte et par jour en 2001, 2007 et 2014. Cette évolution est tributaire principalement de l'inflation enregistrée au cours de ces périodes respectives et aux modifications des habitudes de consommation.

536 Source : ECAM 2, 3 et 4.

537 Source : ECAM 2, 3 et 4.

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l'école »538, tandis que les autres ne peuvent se contenter qu'à faire des activités génératrices de revenu afin de prendre en charge les besoin de nutrition, de la famille. Il existe donc un lien entre la pauvreté, la faim et l'abandon scolaire.

Malgré les politiques de développement mises sur pied par le gouvernement tels que, le DSRP, le DSCE, la vision du développement du Cameroun à l'horizon 2035, le plan triennal pour l'accélération de la croissance etc., beaucoup reste encore à faire. Les populations Camerounaises ont encore du mal à accéder au crédit, au capital social et au patrimoine.

PARAGRAPHE II : LES DIFFICULTES D'ORDRES SOCIOPOLITIQUES

L'organisation but à d'autres obstacles au Cameroun, ce sont entre autre, le phénomène de corruption (A), et le poids de certaines traditions (B).

A- UNE CORRUPTION DE PLUS EN PLUS GALOPANTE

Le phénomène de corruption au Cameroun reste une spécificité pour le pays. malgré les nombreuses pressions internationales et les institutions nationales créées pour assurer une gestion saine des biens de l'État, dans le sens d'une relance de la croissance : CONAC, ANIF, la chambre des compte de la cour Suprême, le système SYDONIA, les opérations ANTILOPE, SIGIPES ; Le MINDELCOSE, le service du contrôle Supérieur de l'État, l'opération Épervier, l'ARMP, l'ARSEL539, etc., la pratique reste et demeure le quotidien des Camerounais. De nos jours, aucun secteur n'est épargné par ce phénomène : les ministères, la police, la justice, le personnel pénitencier, les militaires, les gendarmes, l'enseignement à tous les niveaux, les ONG, la société civile, le secteur des transports, la présidence de la république, etc.

Suivant le rapport de l'ECAM 4 des statistiques sur la gouvernance, la paix et la sécurité au Cameroun en 2014, 44% de la population décrient le fléau de la corruption dans le pays, et 91% de la population dans l'ensemble déclarent que les agents de la police/gendarmerie ou de l'administration fiscale sont impliqués dans la pratique de corruption. Durant la même période

538 Issidor NOUMBA, « Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun », Revue d'économie du développement 2008/1 (Vol. 16), op.cit. , p. 51

539 Cf. cours du Dr. Zacharie BELINGA GAUDARD, Management public, 2015-2016.

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dévaluation, 17% d'adultes en contact avec l'administration ont été victimes d'actes de corruption de la part de fonctionnaires indélicats540.

L'agence Transparency international à classée à deux reprise le pays (en 1998 et 1999) comme ayant le plus grand indice perceptible de corruption541. La corruption est non seulement un facteur de sous-développement du pays, mais aussi, un frein à l'implémentation efficace des missions de l'Unesco au Cameroun dans la mesure où, cet argent détourné pouvait très bien servir au financement d'une éducation de qualité des Camerounais, tout comme cela permettrait le financement des recherches en science sociale et science naturelles, ainsi que la protection du patrimoine culturel naturel matériel et immatériel du pays, et une subvention considérable aux organes de presses qui sont contraint de mendié, et de faire du chantages. C'est au vue de tout ceci que, Georges CHRISTOL MANON président de l'observatoire de lutte contre la corruption au Cameroun a pu affirmer que, 40% des recettes enregistrées chaque année ne servent pas le développement pour cause de corruption, et à Samuel EKOUM, président de l'ONG Camerounaise SOS corruption de renchérir, en affirmant que, l'État du Cameroun perd en moyenne par an, 400 milliards de francs CFA à cause de la corruption542.

Les recettes de l'exploitation forestière ne permettent pas d'investir dans la protection de ce patrimoine du fait de la corruption. Selon une enquête menée par Greenpeace au Cameroun, l'État perdrait en moyenne 100 milliards de francs CFA chaque année dans le secteur forestier, du fait de l'exploitation illégale543. Afin d'atteindre cet objectif de paix promue par l'Unesco au Cameroun, il est claire que la réduction du chômage, la pauvreté et la faim, ainsi que la lutte contre la corruption doivent être prisent au sérieux tant en amont quant avale de la mise sur pied des programmes d'éducation, de science, de culture, d'information et de communication.

B- LE POIDS DE CERTAINES TRADITIONS

Les missions de l'Unesco au Cameroun but à un autre obstacle qui est celui du poids des traditions. Si nous prenons le seul cas de la région Septentrionale du pays, la grande majorité des populations demeurent encore emprisonnée par les préceptes de la tradition qui voudrait que, les filles ne s'exposent à l'extérieur, et qu'elles n'aillent pas à l'école du « blanc » sous le prétexte que, cela contribue à leurs corrompre. Pour les adeptes d'une telle conception, la place de la jeune fille

540 Source : ECAM 4, Statistique sur la gouvernance de la paix, et la sécurité au Cameroun en 2014, p.2.

541 Voir http://www.transparency.ch consulté le 25 février 2018 à 11h 15 min.

542 Source : www.wikipedia.org, consulté le 25 février 2018 à 11h 35 min.

543 Ibid.

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serait près de sa maman, ou elle doit subir une formation, à faire de la bonne cuisine, à faire de la vaisselle, le ménage, ainsi que la connaissance et la pratique de la religion. Tout ceci lui sera nécessaire dans son future foyer une fois ses 13 ans révolu. C'est du moins, ce que constate Jennifer JOHNSON-HANKS lors qu'elle fait une étude comparative entre une jeune femme Béti et une jeune femme Biu-Mandara. Elle constate que, la femme Biu-Mandara ne pense qu'au mariage et une multitude d'enfants, peu importe qu'elle ne soit pas allée à l'école544. Des telles façons de penser vont à l'encontre des missions de l'Unesco qui sont celles d'instruire et d'alphabétiser la jeune fille en particulier, et l'être humain en générale.

544 Jennifer JOHNSON-HANKS, « Éducation, ethnicité et pratiques reproductives au Cameroun », Population 2003/2 (Vol. 58), p. 171-200.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

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En résume, ce travail était axé sur la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun. Conscient de ce que, « Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, et que c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ,
· conscient de ce que l'incompréhension mutuelle des peuples a toujours été, au cours de l'histoire, à l'origine de la suspicion et de la méfiance entre nations, par où leurs désaccords ont trop souvent dégénéré en guerre ,
· et que, le reniement de l'idéal démocratique de dignité, d'égalité et de respect de la personne humaine et par la volonté de lui substituer, en exploitant l'ignorance et le préjugé, le dogme de l'inégalité des races et des hommes est à l'origine des guerres545,
l'Unesco prend conscience de ce que la dignité de l'homme exige la diffusion de la culture, la promotion d'une éducation populaire et inclusive, l'application des sciences au vécu quotidien et la valorisation des outils de l'information et de la communication.

Premièrement, la pédagogie de la non-violence passe par la promotion d'une éducation inclusive tout au long de la vie qui, garantie à tout un chacun un droit d'accès à une éducation de qualité qui, met l'accent sur l'alphabétisation tant formelle que non fonctionnelle, caractérisée par la mise sur pied des programmes scolaires étendus et pertinent, où tout individu est appelé à développer des aptitudes personnelles ainsi que d'acquérir les valeurs de paix, de justice, de démocratie, de tolérance, de compréhension intellectuelle, d'égalité des genres, et le respect de la planète. Cette pédagogie exige aussi la promotion d'un système d'éducation disponible et accessible à toutes les couches de la population, ainsi qu'une implication active non seulement de l'État Camerounais, mais aussi celui des parents de la famille et la communauté locale, et celui de la société civile, des syndicats des enseignants et la communauté internationale.

Deuxièmement, cette pédagogie de la non-violence passe aussi par la promotion des sciences exactes et naturelles d'une part, et les sciences sociales et humaines d'autre part. ces dernières mettent l'accent sur les capacités techniques en rapport à la gestion non seulement rationnelle des ressources en eau qui, très souvent sont source de conflit entre différentes communautés, mais aussi, la mise sur pied des techniques nouvelles telles que, les NTIC en rapport à l'élimination de la pauvreté et les exclusions diverses telles que, les malades atteint du VIH/SIDA, le racisme et les discriminations religieuse, sociale, culturelle et économique ; Et à la gestion rationnelle des catastrophes naturelles ainsi que la question de développement durable. Un accent particulier est également mis sur la question de la bioéthique. Tout en reconnaissant la liberté de la recherche scientifique, l'Unesco insiste de même sur la nécessité que ces progrès scientifiques s'inscrivent

545 Cf. préambule de l'Unesco.

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dans le cadre des principes éthiques du respect de la dignité humaine, des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Troisièmement, cette pédagogie de la non-violence passe par la promotion non seulement d'un patrimoine culturel immatériel, mais aussi d'un patrimoine mondial culturel matériel. Il faut considérer ici le mot culture au sens large du terme, c'est la diversité culturelle. L'Unesco met en exergue non seulement les arts de créations qui permettent à l'individu de s'exprimer tels que la littérature, l'architecture, la musique, la danse, l'aménagement des villes et des campagnes ; de même, un accent est mis sur le patrimoine commun que sont les monuments, les cours d'eaux, les parcs animaliers, les oeuvres architecturaux, les sculptures, les grottes etc. qui constituent des marques de l'identité d'un group, d'un peuple, d'une nation comme le Cameroun. Mais aussi, la culture même de l'esprit, susceptible de développer les goûts et les facultés de l'homme, à lui donner quelques connaissances de l'histoire, à lui doter d'une certaine dose de jugement, de sens critique et de personnalité.

Et enfin, cette pédagogie de la non-violence passe également par la promotion de l'Information et la communication. L'information et la communication contribuent au renforcement de la paix et la sécurité, voilà pourquoi l'Unesco encourage au Cameroun l'accès de tous sans exception au processus de l'information et la communication, en encourageant le gouvernement à mettre en place non seulement des normes et des instruments légaux, mais aussi, le renforcement des capacités des individus afin d'assurer l'accès universelle à l'information et au savoir, à travers les centres multimédias communautaires et radios communautaire. L'Unesco assiste aussi financièrement et techniquement les medias indépendants et pluralistes, tout en dénonçant publiquement les atteintes les plus graves à la liberté de la presse et aux agents de presses.

Par ailleurs, cette contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun reste un idéal, partiellement accomplit dans la mesure où, nos recherches nous ont permis de déceler plusieurs limites et difficultés liées à une implémentation efficace et efficiente de cette mission qui lui est si chère. Tout d'abord, des blocages endogènes lier au fonctionnement interne tels que la gabegie financière, le poids et l'influence des grands donateurs, une décentralisation démesurée avec un personnel pléthorique, l'absence de pouvoir contraignant et coercitif, l'absence d'une véritable évaluation et de suivit des projets, un clientélisme de plus en plus galopant, ainsi qu'une difficulté à pouvoir faire face aux nouveaux types de conflits. Cette concurrence dans ses domaines de compétence par les autres OIG et ONG, ont attirés notre

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attention du fait qu'ils contribuent à freiner si ce n'est à ravir la vedette aux programmes d'éducation, de science, de culture et de l'information promues par l'Unesco.

À tout ceci, s'ajoute les difficultés externes telles que, le chômage en générale et celui des jeunes en particulier, la pauvreté et la faim, la corruption et le poids de certaines traditions rencontrées sur le territoire Camerounais.

De tout ce qui précède, il ressort que l'Unesco contribue à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun en resserrant par l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication bien que cette contribution reste tout de même perfectible pour une meilleurs instauration d'un climat de paix et de sécurité sur l'étendue du territoire Camerounais.

Il serait donc opportun pour l'institution spécialisée des Nations Unies qu'est l'Unesco de penser tout d'abord à une réforme interne très profonde. C'est-à-dire, qu'elle doit rechercher une autonomie vis-à-vis de l'ONU. Bien qu'étant une organisation autonome dotée de ses propres organes directeurs et mécanismes de prise de décision, l'UNESCO est marqué par une dépendance constitutive de plus en plus marquée par rapport à l'ONU. Cette dépendance est marquée par son acte constitutif à l'article 16, qui confère à l'assemblée générale de l'ONU, un droit de regard et de recommandation sur le budget de l'Unesco. À tout ceci, s'ajoute un manque de réelle indépendance politique par rapport au États qui la finance le plus, ce qui la rend fragile face aux pressions qu'ils peuvent exercer sur elle.

D'un autre point de vue, l'Unesco soufre également d'un manque de pouvoir contraignant et coercitif qui vont au-delà des simples recommandations comme en dispose l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale. Comme le souligne si bien Chloé MAUREL dans son article intitulé l'Unesco entre Européocentrisme et universalisme, l'on a tendance à voir que, les programmes mis en oeuvres par l'Unesco sont pour la plus part, des programmes centrés sur la culture Européenne c'est-à-dire, qu'ils ne tiennent pas souvent compte du contexte du lieu de son implantation. C'est le cas par exemple des programmes scolaires qu'elle défend au Cameroun. Elle doit militer pour une éducation qui privilégie plus la pratique au détriment de la théorie. Elle doit encourager une réforme profonde du système éducatif Camerounais qui promeut non seulement « l'histoire vrai » des héros Camerounais, mais aussi la réalité du terrain afin que, ce dernier puisse aller en adéquation avec son besoin de développement. Elle doit oeuvrer pour la déclassification des archives de l'histoire du Cameroun actuellement en occident, afin d'une « réécriture véritable de son Histoire ».

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> UNESCO, La lettre de l'Unesco, n°8, bulletin d'information, 2ème semestre 2007, p.13.

> UNESCO, 2004. La pluralité de l'alphabétisation et ses implications en termes de politiques et programmes, Paris, Ateliers de PUNESCO, p. 13.

> UNESCO, Lettre du MOST 10, les sciences sociales et humaines dans la lutte contre la pauvreté, 2010, p.1.

> UNESCO, Principes directeurs pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, p.7

> UNESCO, 2004, Medias prévention des conflits et reconstruction.

> Yvan BERNIER, Une controverse internationale sur la diversité culturelle à l'Unesco, 2005.

E- TEXTES NORMATIFS

> Constitution Camerounaise de 1996.

> Constitution de l'UNESCO du 16 novembre 1945. Signée à Londres le 16 novembre 1945. (ratifier et entrée en vigueur respectivement par le Cameroun 11 Novembre 1960)

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 148

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

> Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, Conclue à Paris le 23

novembre, 1972 Approuvée par l'Assemblée fédérale le 19 juin 1975, Conclue à Paris le 23

novembre 1972, Approuvée par l'Assemblée fédérale le 19 juin 1975. (Ratifier et entrée en

vigueur par le Cameroun «7 décembre 1982, 7 mars 1983 »

> UNESCO, convention relative à la Stratégie intégrée de lutte contre le racisme, la

discrimination, la xénophobie et l'intolérance, 32ème session de la conférence générale, 2003.

> UNESCO, Convention relative aux droits des enfants, 1995.

> Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 2003, p. 46.

> Convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, 2001.

> Convention des Nations Unies de 1992 sur la diversité biologique

> Conférence Internationale sur l'Usage et la Conservation de la Biosphère, Doc. UNESCO

(1968).

> Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005

> Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005

> Loi n°2005/006 du 27 juillet 2005 portant statut des réfugiés au Cameroun.

> Loi n°2001/005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'enseignement supérieur au

Cameroun.

> Loi n° 2004/0022 du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à l'organisation et au

fonctionnement de l'enseignement privé au Cameroun

> Loi n°2010/003 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées

et ses textes d'application.

> Loi n°91/008 du 30 juillet 1991 portant protection du patrimoine naturel et culturel national

du Cameroun

> loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun.

> Loi n°98/006 du 4 avril 1998 régissant l'activité touristique au Cameroun.

> Loi n°96/12 du 5 aout 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement

> Décret N° 2012/268 DU 11 JUIN 2012, portant : organisation et fonctionnement de

l'enseignement maternel et primaire au Cameroun.

> décret n°2001/041 du 19 février 2001, portant création des conseils d'écoles et

d'établissements

> Décret n°2000/158 du 3 avril 2000 fixant les conditions et les modalités de création et

d'exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 149

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

> Quatrième conférence internationale sur l'éducation des adultes, Paris, 19- 29 mars 1985, p. 113.

> Rapport mondial de suivi sur l'EPT, Éducation pour tous 2000-2015 : progrès et enjeux.

> Rapport du Sommet mondial pour le développement durable, Nations Unies, Johannesburg, 26 aout- 4 septembre 2002, p. 195.

> Textes normatif sur les Commissions nationales pour l'UNESCO, UNESCO, Paris, 2002, p. 46.

> UNESCO, 37ème conférence générale, Stratégie à moyen terme, 2014-2021.

> UNESCO, 1960. Deuxième Conférence internationale sur l'éducation des adultes, Montréal, UNESCO.

F- OUVRAGES METHODOLOGIQUES

1- POUR L'ELABORATION THEORIQUE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE, LA CONCEPTUALISATION ET L'ANALYSE QUALITATIVE

> Gaston BACHELARD (1992), Le nouvel esprit scientifique, PUF "Quadrige" n° 47, (première édition 1934).

> Gaston BACHELARD, La formation de l'esprit scientifique, librairie scientifique Jean Vrin, Paris, 1965.

> Stéphane BEAUD, Florence WEBER (1997), Guide de l'enquête de terrain. Produire et analyser des données ethnographiques, Paris, La Découverte (Repères)

> Michel BEAUD (1988), L'art de la thèse - Comment préparer et rédiger une thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire, La Découverte (première édition 1985).

> Howard BECKER (2002), Les ficelles du métier : comment conduire sa recherche en sciences sociales, Paris, La Découverte (Repères)

> Reymond BOUDON et Paul LAZARSFELD, Le vocabulaire des sciences sociales, concepts et indices, Mouton, 1966.

> Emile DURKHEIM, Les règles de la méthode sociologique, quadrige, PUF, 1983.

> J. P. FRAGNIERE (1986), Comment réussir un mémoire, Paris, Dunod.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 150

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

> Erving GOFFMAN, (1968), Asiles, étude sur la condition sociale des malades mentaux, Edition de Minuit, Paris

> Paul N?DA (2006), Méthodologie de la recherche, 3e édition, Abidjan, EDUCI.

> Pierre PAILLE, Alex MUCCHIELLI (2003), L'analyse qualitative en sciences humaines et sociale, Paris, Armand Colin (U).

> Jean PIAGET, (1970), Epistémologie des sciences de l'homme, Edition Gallimard, Collections Idées.

> Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT (1 988), Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 46

> Mcrae DANCAN (1976), The social function of social science, Edition New Haven and London York University Press.

2- POUR L'ANALYSE QUANTITATIVE ET LES OUTILS DE COLLECTE DE QUANTIFICATION

> Raymond BOUDON et Paul LAZARSFELD (1969), L'analyse empirique de la causalité,

Edition Mouton.

> Daniel CEFAÏ (2003), L'enquête de terrain, Paris, La Découverte (Recherches)

> F. CHAZEL et al, (1970), L'analyse des processus sociaux, édition mouton

> CIBOIS Ph (1984) L'analyse des données en sociologie, PUF, Collection le Sociologue

> J. De LAGARDE (1983), Initiation à l'analyse des données, Paris, Dunod.

III- THÈSES ET MÉMOIRES

A- THESES

> Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat en Histoire. Université Panthéon-Sorbonne-Paris I, 2006, p.1169

> YACINE DIAGNE, Sociologie politique d'une expérience de démocratie participative. Le cas d'une radio communautaire au Sénégal, doctorat de Science politique, Université Paris Dauphine, 20014.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 151

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

B- MEMOIRES

> Alexandre CAECILIA, L'insertion du concept de développement durable aux règles

internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 2013, p. 174.

> BOCCO R., Problématique de l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au Bénin,
Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA. INJEPS/UAC, 2000

> Emile MESSI, Gratuité de l'enseignement primaire et qualité des apprentissages au
Cameroun : une perception des enseignants et des parents, mémoire de DEA, Université de Yaoundé I, 2010, p. 121.

> FATIE OUATTARA, Kant et la problématique de la promotion de la paix. Le conflit entre
l'utopie, la nécessité et la réalité de la paix durable, mémoire de DEA, Université de Ouagadougou, 2006. P. 106.

> François NGOUOH, Protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun : Proposition
pour la mise en valeur des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011.

> GREBERTH OTOU, Enseigner la culture nationale à l'enseignement secondaire au
Cameroun. Essaie de faisabilité, mémoire de DIPEN II, Université de Yaoundé I, 2008, p. 90.

> Helene NAZON, Les impacts de l'alphabétisation populaire sur l'appropriation de l'écrit
chez un groupe de participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des formatrices et des participants, mémoire de maître ès arts, Université Laval Québec (M. A.), 2007, p. 152.

> Ibrahima KONE, Stratégie de communication des organisations internationales dans les pays
en voie de développement : cas de l'Unesco au Maroc, mémoire de maitrise en sciences et techniques de l'information et de la communication, Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), Rabat Maroc, 2008. P. 54.

> M. Thomas POIRIER, Le défi de l'éducation pour tous DANS LES États fragiles d'Afrique
Subsaharienne : la stratégie de la gouvernance, mémoire pour l'obtention du diplôme, Université de

Bourgogne, 26 juin 2008, p. 146 .

> Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise budgétaire de l'UNESCO : lumière sur
l'organisation et opportunité de réforme, mémoire de Master 2 « organisations internationales », Université de Grenoble, 2011-2012, p. 74.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 152

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

> MAKPUDJOU TCHENDJOU, Déterminants de l'achèvement de l'enseignement primaire

au Cameroun, mémoire professionnel, institut sous régional de statistique et d'économie appliquée (ISSEA), 2011, p. 92.

> Marcellin KOBA, Problématique de la contribution de l'alphabétisation des femmes à
l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : Cas de Cotonou en république du Bénin, Mémoire pour l'obtention du diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation, option ANDRAGOGIE, mémoire de mastère II, Université d'Abomey-Calavi, 2005, p. 59.

> Victorien TCHOUDJA, Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans :
cas de la commune de San Pedro, École Nationale Supérieur de Statistique et d'Économie appliquée, 2007, p. 76.

IV- COURS

> Barbara DELCOURT, Théories de la sécurité, année académique 2006-2007.

> Herman TOUO, Sociologie des conflits internationaux, 2015-2016, Inédit.

> Stève Thiery BILOUNGA, Le droit de l'information et de la communication, Université de

N'Gaoundéré, cours de master I, science politique et droit publique, année 2015-2016, Inédit.

V- DICTIONNAIRES

> Dictionnaire Français Larousse en ligne.

http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/r%C3%A9forme/67503

> Le Grand Robert

> Petit Larousse 2010

> Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et Philippe BRAUD, Dictionnaire de

la science politique et des institutions politiques, 7e édition revue et augmentée, ARMAND COLIN, 2010

> DIDEROT, (J.), D'ALEMBERT, (J.) 1780. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné
des sciences, des arts et des métiers, tome 24

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 153

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

VI- WEBOGRAPHIE

? http://fr.m.wikipédia.org/

? http://www.cairn.info/

? www.persée.fr

? www.erudit.org/fr

? www.googlescholar.com

? http://www.larousse.fr/dictionnaires/français/civisme

? www.omt.org

? www.open-diplomacy.eu/bolg/

? www.memoireonline.com

? www.unesco.org

? www.unesdoc.org

? www.fao.org

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 154

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Questionnaire adressé aux différents acteurs impliqués aux activités de l'Unesco

ANNEXES II : Le cadre indicatif de coopération de l'UNESCO au Cameroun entre 2008 et 2009

ANNEXE III : Évolution des effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à 2010/2011

ANNEXE IV : Évolution du ratio élèves/ enseignant dans le pré-primaire.

ANNEXE V : L'éducation dans l'optique de l'inclusion

ANNEXE VI : Évolution des effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à 2010/201

ANNEXE VII : Enseignement primaire par sexe au Cameroun de 2006 à 2015

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

ANNEXE N° I : Questionnaire adressé aux différents acteurs impliqués aux activités de l'Unesco.

Mme/Mr, le questionnaire suivant vous est adressé dans le cadre d'un travail de recherche scientifique sur la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun. Vous êtes prié de bien vouloir répondre sincèrement, nous vous garantissons d'un total anonymat lors du dépouillement des réponses. Nous vous remercions d'avance.

A- IDENTIFICATION DE L'INFORMATEUR

Nom : Prénoms : Fonction :

B- CURSUS SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL Diplôme le plus élevé :

Profession :

Dernière fonction occupée :

C- OPINION DE L'INFORMATEUR SUR LE RÔLE DE L'UNESCO S'AGISSANT DE LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN

1- Que signifie le sigle Unesco ?

2- Selon vous, quelle est la principale fonction de l'Unesco ?

3- Pensez-vous que l'Unesco contribue à une promotion efficace et efficiente de la paix et la sécurité au Cameroun ?

4- De quelle manière ?

5- Contrairement aux autres mécanismes de promotion de la paix et la sécurité, pensez-vous réellement que ceux utilisés par l'Unesco sont plus efficaces ?

6- Pourquoi ?

7- Peut-on matérialiser quelques actions pratiques de l'Unesco sur le territoire Camerounais ?

8- Pouvez-vous nous en énumérer quelques exemples ?

9- Les jugez-vous efficaces ?

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 156

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

ANNEXE N° II : Le cadre indicatif de coopération de l'UNESCO au Cameroun entre 2008 et 2009

Programme prioritaire

Effet de programme

Produit de programme

UNESCO

Soutien à une Croissance Durable par le Suivit/ Évaluation des politiques et

Effet n° 4 : Le secteur rural

est appuyé à travers le

renforcement des capacités

Produit 4.3 : Capacités de

production des acteurs ruraux renforcées en auto emplois,

Implantation de nouvelles

radios communautaires et

renforcement des 21

programmes macro-

nationales pour la mise pour

développement des activités

existantes

économiques et sectoriels, et

la mise en oeuvre de la

économiques, en technologies

Partenaire : Banque

par le soutien au politiques

stratégie du développement du

de production, de

Mondiale

d'Emploi

secteur rural, en vue de

transformation, de

 
 

contribuer à la sécurité

conservation, de

Transformation et

 

alimentaire dans les zones

commercialisation des

conservation des produits

 

d'interventions d'ici 2012

produits agro-pastoraux et en

techniques et méthodes de
diffusion de l'information

agro-pastoraux aux riverains des aires protégées FAO, PNUD, GTZ

Développement social

Effet n° 1 : les politiques et les programmes sociaux basés sur

Produit n° 1.1 : coordination,

suivi et révisions de la

Appui technique et conseils dans le cadre du suivi de la

 

les droits humains et l'égalité

Stratégie du Secteur de

mise en oeuvre des activités de

 

du genre en vue de

promouvoir le bien-être social

sont reformulés/ renforcés
pour l'atteinte des OMD

l'Éducation renforcés

la Stratégie Sectorielle de

l'Éducation (tous les
partenaires)

 
 

Produit n° 1.2 : Politique/

stratégie de formation

professionnelle formulée et

mise en oeuvre, tout en

prenant en compte le
VIH/SIDA et le genre

Appui à la modernisation de l'offre de formation dans les

centres de formations
techniques.

Appui au renforcement des

capacités des inspecteurs

pédagogiques chargés de

l'enseignement technique et

normal en ingénierie
pédagogique.

 
 
 

Appui à l'élaboration des

cadres stratégiques et
opérationnels d'emploi et de formation professionnelle.

 
 
 

Appui au centre d'excellence

des expériences de micro
science de Yaoundé pour en

faire un pôle d'excellence
érigé en institut de catégorie 2 dans la zone CEMAC pour la formation des enseignants aux disciplines scientifiques à la

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 157

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 158

 
 
 

micro science.

 

Effet n° 2 : Les politiques et les programmes sociaux basés

Produit n° 2.2 :EVF,

VIH/IST, Compétences de la

Passage à l'échelle de

 

sur les droits humains et

Vie Courante, Éducation à la

l'éducation préventive en

 

l'égalité du genre en vue de

Santé/ Nutrition, à l'Eau/ à

matière de santé de la

 

promouvoir le bien-être social

l'Hygiène et à

reproduction et du VIH/SIDA

 

sont mis en oeuvre pour

l'assainissement, aux NTIC et

(primaire, secondaire et

 

l'atteinte des OMD

aux genres intégré dans le

curricula du primaire, du

secondaire et des Écoles

normal)

Partenaires : BAD, Global
Found, UNICEF, UNFPA

 
 

Normales Supérieurs et

d'Instituteurs et généralisés

dans l'enseignement au
besoin, en harmonie avec les autres pays de la sous-région.

Introduction des technologies

de l'Information et de la

Communication dans les
écoles primaires, avec l'appui

financier de la Banque

 
 
 

Islamique de Développement

 
 

Produit n° 2.5 :

(BID).

 
 

Alphabétisation fonctionnelle des adultes avec un accent particulier sur les femmes et Éducation non formelle pour les enfants et les jeunes non

scolarisés ou déscolarisés

accélérées dans les zones
d'interventions

Produit de Programme Pays n° 2.6 : Éducation des filles accélérée dans le primaire et

transition, maintien et

achèvement (1er cycle du

secondaire) des filles

améliorées dans les zones
d'intervention

Scolarisation des filles et

l'alphabétisation des femmes

dans la province de
l'Extrême-Nord.

Alphabétisation et

scolarisation adaptées en

direction des minorités
pygmées.

 

Effet n°3 :Les politiques et les

 

Actualisation et

 

programmes sociaux basés sur

Système d'Information et de

modernisation des systèmes

 

les droits humains et l'égalité

Gestion de l'Éducation mis en

d'information scolaire du

 

du genre en vue de

promouvoir le bien-être social

sont suivis/ évalués pour
l'atteinte des OMD

place/renforcé au MINEDUB,

MINESEC, MINESUP,
MINEFOP, MINJEUN.

Cameroun, avec l'expertise de l'IIPE.

Partenaire : Banque Mondiale

 
 
 

Mise en oeuvre du schéma

directeur informatique du

 
 
 

MINEDUB

Gouvernance

Effet N° 4 : Processus de

Produit 4.1. : Cadres de

Implantation de nouvelles

 

décentralisation renforcé.

référence normatifs &outils

radios communautaires et

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 159

 
 

renforcés

renforcement des 21

existantes dans le cadre du

Programme National de
Développement participatif. Partenaire : Banque Mondiale

Environnement

Effet n°1 : Capacités des

Produit 1.2 :Rapport national

participation aux dispositifs

 

institutions et d'autres acteurs

sur l'État de l'environnement

de concertation des acteurs en

 

déterminants améliorées en

matière de collecte et

d'exploitation de
l'information

élaboré et diffusé en utilisant une approche participative

partenariat avec :GTZ,

PNUD, BM.

 

environnementale.

Produit 2.1 : Cadre

réglementaire

environnemental complet et

Appui à l'édition et la

diffusion d'un cadre
environnemental

 

Effet n°2 :Cadre

réglementaire et outils de
planification

environnementaux intégrant

les conventions

internationales et les

conforme aux

normes internationales

finalisé et diffusé en utilisant une approche participative

réglementaire PNUD, WWF, PNUE, BM.

Plan de gestion des sites

culturels, naturels ou mixtes

 

programmes scientifiques

Produit 2.2 : Outils de

élaborés, approuvés et mis en

 

internationaux

planification aux niveaux

oeuvre élaboration et à la

 

environnementaux adaptés.

Effet n°3 : Mise en oeuvre de

national et local finalisés.

diffusion des matériels

didactiques portant sur la
lutte contre la dégradation des

 

la gestion intégrée des

Produit 3.1 :Outils

sols, la gestion des terres

 

ressources naturelles et de la diversité biologique effective.

appropriés pour l'éducation,

la sensibilisation et la
formation

des acteurs

environnementaux à

l'écologie et aux sciences de la

terre développés et
vulgarisés.

arides, des mangroves et de l'eau, ONG des jeunes. Appui à la mise en place d'un cadre de concertation permanente

des acteurs clés pour

l'application du cadre

réglementaire alignées aux

conventions internationales

 
 

Produit 3.2 :Capacités des

acteurs environnementaux

clés pour l'application du
cadre réglementaire alignées

aux conventions
internationales renforcées.

Sensibilisation à la ratification et à la mise en oeuvre des conventions internationales

 
 

Produit 3.3 :Application des

 
 
 

Conventions internationales

environnementales effective.

 

Activités hautement

Effet jeunes: Dans les zones

Produits 1 :Le plan

Appui à l'élaboration du plan

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

spécifiques de coopération

d'intervention,

adolescents/jeunes participent

activement à la vie
communautaire et nationale à

travers les structures
d'expression mise en place par et pour eux

opérationnel de mise en

oeuvre de la politique
nationale de la jeunesse est produit

jeunesse et à la mise sur pied

du conseil national de la
jeunesse

Partenaires : UNICEF,

UNFPA

Activités dans le Grand

Les agences du SNU au

 

Projet d'alphabétisation des

Nord

Cameroun envisagent au

 

femmes et de scolarisation des

 

regard des difficultés

 

filles.

 

rencontrées par les provinces

du Grand Nord du

 

Partenaires : BID, UNICEF, PAM.

 

Cameroun d'effectuer des

actions ciblées en faveur de cette zone.

 

Énergies renouvelables

Source : UNESCO, Document Unesco de programmation pays : Cameroun, 2008-2009, P. 8-10.

ANNEXE N° III : Évolution des effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à 2010/2011.

 

2000/

2001/

2002/

2003/

2004/

2005/

2006/

2007/

2008/

2009/

2010/

 

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Filles

13,36

13,89

14,50

18,19

19,92

19,71

21,35

25,25

26,79

28,64

30,36

Garçons

13,26

13,87

14,42

18,27

19,77

19,57

21,14

24,73

26,08

28,07

29,57

Ensemble

13,31

13,88

14,46

18,23

19,85

19,64

21,24

24,99

26,43

28,35

29,96

Source : UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», p. 72.

ANNEXE N° IV : Évolution du ratio élèves/ enseignant dans le pré-primaire.

 

2000/

2001

2001/

2002

2002/

2003

2003/

2004

2004/

2005

2005/

2006

2006/

2007

2007/

2008

2008/

2009

2009/

2010

2010/

2011

Nb élèves total

125 674

132 339

138 716

175 970

193 567

195 183

217 284

263 855

287 885

316 722

339 519

Nb

enseignants total

42 873

45 089

49 042

55 266

62 280

67 081

70 230

69 544

72 344

76 655

78 903

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 160

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Ratio élèves

24

24

24

23

24

21

18

22

22

22

22

Maître

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SOURCE : UNESCO, 2012 in UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», p. 73-74

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 161

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

ANNEXE N° V : L'éducation dans l'optique de l'inclusion

Garantir le droit à l'éducation relève
pleinement
de la responsabilité du système
éducatif

Le système éducatif est apte et prêt à gérer la diversité :

Méthodes didactiques et pédagogiques

souples adaptées aux divers besoins & styles d'apprentissage.

Réorientation de la formation des enseignants. Programme d'études souple, adapté à la diversité des besoins sans surcharge du contenu théorique Attitude positive vis-à-vis de la diversité Implication des parents et de la communauté Détection et intervention précoces auprès des enfants en risque d'échec.

Environnement professionnel délibérément et concrètement orienté vers l'inclusion de tous

Environnements réactifs,
accueillants pour les enfants

Méthodes didactiques souples avec approches
novatrices des auxiliaires pédagogiques et
équipements, y compris emploi des TIC

SOURCE : UNESCO, Principes directeurs de l'inclusion dans l'éducation p.14-15

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 162

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

ANNEXE N° VI : Évolution des effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à 2010/201.

Préscolaire

Années

1999/

2000/

2001/

2002/

2003/

2004/

2005/

2006/

2007/

2008/

2009/

2010/

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Nb total

1223

1256

1323

1387

1759

1935

1951

2172

2638

2878

3167

3395

d'élèves

6

7

3

1

7

6

8

8

5

8

2

1

 

6

4

9

6

0

7

3

4

5

5

2

9

% Filles

49,40

49,86

49,70

49,79

49,54

49,85

49,85

49,90

50,17

50,33

50,16

50,33

Primaire

Nb total

2237

2689

2741

2798

2979

2977

2998

3120

3201

3350

3510

3585

d'élèves

0

0

6

5

0

7

1

3

4

6

3

1

 

83

52

27

23

11

81

35

57

77

62

96

73

% Filles

45,74

46,16

45,93

45,70

45,79

45,25

45,25

45,88

45,87

46,06

46,00

46,17

Secondaire

Nb total

6996

8482

...

8230

7515

7842

...

...

1127

1268

1421

1574

d'élèves

6

7

 

6

8

0

 
 

6

6

5

4

 

9

6

 

8

0

3

 
 

91

55

56

51

%Filles

...

44,53

...

45,29

43,83

43,84

...

...

44,15

45,20

45,37

45,51

% Filles

...

37,85

...

40,00

40,00

40,00

...

...

38,61

37,50

36,98

36,57

ETFP

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1er cycle

...

...

...

6076

5319

5562

...

...

7816

8961

9779

1131

du

 
 
 

4

4

1

 
 

0

3

7

1

secondai re

 
 
 

7

8

1

 
 

2

4

5

82

% des

...

...

...

45,77

44,03

44,04

...

...

44,22

45,40

45,38

45,98

Filles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

% des filles au

...

...

...

40,00

40,00

40,00

...

...

38,99

36,39

35,87

35,46

1er cycle de

l'ETFP

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2ème

...

...

...

2154

2196

2279

...

...

3460

3725

4435

4432

cycle

 
 
 

2

3

9

 
 

8

2

8

6

secondair e

 
 
 

1

2

2

 
 

9

1

1

9

% des

...

...

...

43,95

43,34

43,34

...

...

44,00

44,72

45,36

44,33

Filles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

% des

...

...

...

40,00

40,00

40,00

...

...

37,66

39,83

39,35

38,97

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 163

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

filles au 2ème cycle de l'ETFP

Source : UNESCO, 2012 in UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», p. 80.

140

120 100 80

60

40

20

0

110

108

105

85

92

92

95

100

100

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2015

ANNEXE VII : Enseignement primaire par sexe au Cameroun

Couleur bleu : Taux brute de scolarisation homme, Couleur rouge : Taux brute de scolarisation femme. Source : Institut de statistique de l'UNESCO

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 164

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 165

Table des matières

AVERTISSEMENT .i

DÉDICACE ii

REMERCIEMENTS ..iii

SOMMAIRE .... ......iv

LISTE DES ABRÉVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX ..vi

RÉSUME vii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

PREMIÈRE PARTIE : UNE CONTRIBUTION A LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA

SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET LA SCIENCE 19

CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE PÉDAGOGIE DE LA PAIX

ET LA NON-VIOLENCE A TRAVERS L'ÉDUCATION 21

SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE ÉDUCATION INCLUSIVE 23

Paragraphe I : Le droit d'accès à une éducation de qualité qui met l'accent sur l'alphabétisation 23

A- Une contribution par la promotion d'une éducation de qualité à tous les stades de la vie 24

1- La nécessité d'une éducation à tous les stades de l'enfance et au-delà 24

2- Des programmes scolaires étendus pertinents et inclusifs 27

B- Une contribution à la promotion de la paix et la sécurité par l'alphabétisation 30

1- La promotion d'une alphabétisation formelle 31

2- La promotion d'une alphabétisation fonctionnelle 33

Paragraphe II : Une contribution par la promotion des droits des apprenants 36

A- Assurer un système éducatif de qualité 36

1- Un système éducatif disponible et accessible 36

2- Un environnement accueillant pour les apprenants 37

B- Le droit au respect dans l'environnement d'apprentissage 38

1- Respect de l'intégrité humaine et de l'identité individuel 38

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 166

2- Le respect des droits en matière de participation 40

SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS LA COOPÉRATION AVEC D'AUTRES

ACTEURS DE L'ÉDUCATION 41

Paragraphe I : Obligations de l'État et responsabilités du gouvernement 42

A- Les obligations d'ordres juridico-social 42

1- La mise sur pied d'un cadre législatif solide en matière d'éducation 42

2- Élaboration des politiques éducatives fondées sur la culture de la paix et la non-violence 44

B- Les obligations d'ordre économico-politique 44

1- L'aménagement d'un environnement économique meilleur 45

2- L'aménagement d'un environnement politique stable et favorable pour les apprenants 46

Paragraphe II : Une responsabilité non négligée des autres acteurs de l'éducation 46

A- La responsabilité du groupe en matière d'éducation 47

1- Le rôle des parents et la famille 47

2- Le rôle de la communauté locale 48

B- La responsabilité des acteurs de la société politique 48

1- Le rôle de la société civile et les syndicats des enseignants 49

2- Le rôle éducatif de la société internationale 49
CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ

PAR LA PROMOTION DES SCIENCES 52

SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ SCIENTIFIQUE

AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 54

Paragraphe I : Une contribution par la promotion des sciences exactes et naturelles 54

A- L'application des sciences exactes et naturelles au service du développement des camerounais

54

1- Encourager la recherche et le renforcement des capacités techniques en rapport à la gestion

rationnelles des ressources en eau 55

2- L'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de science de technologie et

d'innovation aux services de l'élimination de la pauvreté 58

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 167

A- L'application des sciences exactes et naturelles à la gestion des fléaux naturels et la bioéthique

59

1- Promouvoir la recherche et le renforcement des capacités techniques en rapport à la gestion

des catastrophes naturelles et le développement durable 59

2- Élaboration et mise en oeuvre des politiques en matière de science, de technologie et

d'innovation au service de la bioéthique 61

Paragraphe II : Une contribution par la promotion des sciences sociales et humaine 64

A- La promotion des sciences sociales et humaines dans la lutte contre la pauvreté et les

exclusions diverses 64

1- L'élaboration des politiques sur l'élimination de la pauvreté et l'autonomisation des jeunes 65

2- Mise en oeuvre des politiques de luttes contre le racisme et les discriminations 66

A- Promouvoir la recherche, la formation, l'information et la documentation sur la culture des

droits de l'homme et la paix 67

1- Promouvoir la recherche sur les droits de l'homme et la non-violence 67

2- Favoriser les études sur les politiques publiques et la bonne gouvernance 68

SECTION II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA VALORISATION DE LA

BIODIVERSITÉ 69

Paragraphe I : L'encouragement à une gouvernance seine de la biodiversité et des écosystèmes 69

A- Une contribution par la protection de la diversité biologique et des écosystèmes 70

B- Promouvoir et sensibiliser les populations à l'utilisation durable et rationnelle des éléments

constitutifs de la diversité biologique 71

Paragraphe II : Une contribution par la promotion d'une gestion durable de l'environnement marin 71

A- Promouvoir la recherche et la protection du milieu marin 72

B- Promouvoir la recherche et l'observation sur le climat 73

SECONDE PARTIE : UNE CONTRIBUTION À L'ÉDIFICATION DE LA PAIX ET LA NONVIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA CULTURE, LA COMMUNICATION ET

L'INFORMATION 74

CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION : TROIS

MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ 76

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 168

SECTION I : UNE CONTRIBUTION À L'IMPLÉMENTATION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE

CULTURELLES 78

Paragraphe I: Le patrimoine culturel immatériel : un instrument de paix, de réconciliation et de

valorisation de la diversité culturel 78

A- La subjectivité du patrimoine culturel immatériel (PCI) 79

1- L'implication des communautés autochtones à la sauvegarde du PCI 79

2- Une contribution à la protection du patrimoine culturel immatériel 81

B- L'objectivité du patrimoine culturel immatériel (PCI) 83

1- Promouvoir la diversité culturelle, ethnique, linguistique et religieuse ainsi que le dialogue

interculturel pour une culture de paix 84

2- Patrimoine culturel immatériel et la question du développement durable 86
Paragraphe II : Le patrimoine culturel matériel (PCM) comme instrument de paix, de réconciliation et

de développement

88

A-

La promotion du patrimoine culturel et naturel facteurs de développement

89

1-

Les enjeux économique et politique du PCM

89

2-

Le PCM comme marque d' « identité culturelle »

92

 

B-

Une contribution à la protection du PCM facteur de paix

93

1-

Un patrimoine culturel et naturel en danger

94

2-

La nécessite de protéger le patrimoine culturel et naturel camerounais

95

SECTION II : UNE CONTRIBUTION À LA DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA

NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION 99

Paragraphe I : Promouvoir l'accès à l'information et à la communication 99

A- La promotion de la liberté d'expression et d'information au Cameroun 99

1- Encourager le gouvernement à mettre en place des normes et des instruments légaux 100

2- Apport d'une aide direct aux medias indépendants et pluralistes tout en promouvant la

diversité linguistique sur internet 102

B- L'Unesco : un observatoire de la liberté de la presse au Cameroun 104

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

1-

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 169

La dénonciation publique des atteintes les plus graves à la liberté de la presse et aux agents de

presses. 104

2- Adoption des conditions essentielles à l'épanouissement de la liberté d'expression 106

Paragraphe II : Promouvoir le renforcement des capacités des individus afin d'assurer l'accès universel

à l'information et au savoir 108

A- La promotion des centres multimédias communautaires 108

B- Centres multimédias communautaires et la nécessite d'une prise en compte de certains facteurs

111

CHAPITRE IV : LES DIFFICULTÉS LIÉES A L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE LA

POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN 113

SECTION I : LES BLOCAGES LIES A L'ORGANISATION ET AU FONCTIONNEMENT DE

L'UNESCO 115

Paragraphe I : Les difficultés d'ordres financières et budgétaires 115

A- Les problèmes liés aux finances de l'organisation 115

1- Une gabegie financière 116

2- Le poids et l'influence des grands donateurs 118

B- L'irrationalité budgétaire 120

1- Une décentralisation démesurée 121

2- Un personnel pléthorique 122

Paragraphe II : Les difficultés d'ordres administratives 123

A- L'absence d'un pouvoir contraignant et coercitif 124

1- L'absence d'une véritable évaluation et de suivi des projets 124

2- Un clientélisme exacerbe 126

B- Une organisation en perte de vitesse ? 128

1- Une difficulté à faire face aux nouveaux types de conflits 128

2- Une organisation de plus en plus concurrencée dans ses domaines de compétences 129

SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO 131

Paragraphe I : Les difficultés d'ordres socio-économiques 132

A- Le chômage 132

2016-2017

La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun

B- La pauvreté et la faim 134

Paragraphe II : Les difficultés d'ordres socio-politiques 135

A- Une corruption de plus en plus galopante 135

B- Le poids des traditions 136

CONCLUSION GÉNÉRALE 138

BIBLIOGRAPHIE : 142

LISTE DES ANNEXES 155

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

science politique Page 170






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera