2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
AVERTISSEMENT
« La Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
de l'Université de N'Gaoundéré n'entend donner ni
approbation ni improbation aux opinions contenues dans ce mémoire. Elles
sont propres à leur auteur et n'engage que ce dernier ».
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page i
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la sécurité au Cameroun
? A mes parents :
? Mon regretté père, BABBA Hamadjidda ? Ma tendre
mère, BILKISSOU Halimatou ? A mes frères et soeurs
DEDICACES
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page ii
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la sécurité au Cameroun
REMERCIEMENTS
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page iii
Qu'il me soit permis de m'acquitter en premier lieu d'une
civilité qui vaut bien davantage qu'une formalité ; Je tiens
à exprimer toute ma gratitude aux personnes qui mon apporté leur
aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce
mémoire :
+ Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques
et Politiques, le Professeur
Janvier ONANA pour les efforts consentis pour le bon
déroulement de notre formation ;
+ Le Professeur Herman TOUO qui s'est rendu disponible pour
diriger ce travail et guider mes premiers pas dans le domaine de la
recherche en m'inculquant la rigueur scientifique ;
+ L'ensemble des enseignants de la Faculté des Sciences
Juridiques et Politiques plus particulièrement au Dr. ASSANA, pour
leurs grands dévouements au travail qui est leur ;
+ Toute la famille HAMADJIDDA pour son indéfectible
soutien et leur amour ;
+ Je remercie Mme Eleanor OLATUNDE, chef de la Documentation au
Bureau
UNESCO de Yaoundé, ainsi que Mr. NJI Cerge, chef du
Département des Sciences Sociales et Humaine dans le même service,
pour leurs précieux et constructifs conseils ;
+ Je remercie tous les fonctionnaires du Bureau UNESCO de
Yaoundé, ainsi que ceux du Centre des Nations Unies (CNU) pour
l'information Bureau Sous Régional de Yaoundé, pour leur
disponibilité, ainsi que pour m'avoir donné accès à
leur Bibliothèque et à l'utilisation gratuite d'internet ;
+ Tous mes camarades de promotion Droit Publique et Science
Politique de l'année académique 2016- 2017, qui ont chacun
à sa manière enrichie ma pensée scientifique ;
+ Je remercie toutes les personnes qui mon apporté des
aides ponctuelles tout au long de mon travail, tant par leur lecture,
remarque, suggestion et soutien ;
+ Toutes les personnes qui ont contribué à la
réalisation de ce travail par leur soutien financier et moral.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SOMMAIRE
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page iv
AVERTISSEMENT .i
DÉDICACE ii
REMERCIEMENTS ..iii
SOMMAIRE ..iv
LISTE DES ABRÉVIATIONS .v
LISTE DES TABLEAUX ..vi
RÉSUME vii
ABSTRACT .viii
INTRODUCTION GÉNÉRALE .1
Partie première: UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION
DE LA PAIX ET LA
SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET
LES SCIENCES .19 CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE
PÉDAGOGIE DE
LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE À TRAVERS L'ÉDUCATION
21 SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE ÉDUCATION
INCLUSIVE .22 SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS
LA COOPÉRATION AVEC
D'AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION 40 CHAPITRE II : UNE
CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET LA
SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DES SCIENCES
..50 SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA DIVERSITÉ
SCIENTIFIQUE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 51 SECTION II
: UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA VALORISATION
DE LA BIODIVERSITÉ .66
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Seconde partie : UNE CONTRIBUTION À
L'ÉDIFICATION DE LA PAIX ET LA NONVIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA
CULTURE, LA COMMUNICATION ET
L'INFORMATION ..70 CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION
ET LA COMMUNICATION, TROIS
MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA
SÉCURITÉ 72 SECTION I : UNE CONTRIBUTION À
L'IMPLÉMENTATION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR
LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU
PATRIMOINE CULTURELLES 73 SECTION II : UNE CONTRIBUTION
À LA DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR LA
PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA
COMMUNICATION 93 CHAPITRE IV : LES
DIFFICULTÉSLIÉES A L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE
LA POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN
SECTION I : LES BLOCAGES LIÉS A L'ORGANISATION ET AU
|
107
|
FONCTIONNEMENT DE L'UNESCO
|
108
|
SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO
|
124
|
CONCLUSIONGÉNÉRALE
|
..130
|
BIBLIOGRAPHIE
|
...134
|
LISTE DES ANNEXES
|
..145
|
TABLESDES MATIÈRES
|
..152
|
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page v
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
ANACLAC : Association Nationale des Comités de Langues
Camerounaises
AFD : Agence Française de Développement
ARSEL : Agence Nationale de Régulation du Secteur de
l'Électricité
ARMP : Agence Nationale de Régulation des
Marchés Publics
ANTILOPE : Application Nationale de Traitement Informatique et
Logistique du Personnel de
l'Etat
ANIF : Agence Nationale d'Investigation Financière
APC : Approche par Compétence
AG : Assemblée Générale
APE : Association des Parents d'Élèves
BEPC : Brevet d'Étude du Premier Cycle
BM : Banque Mondiale
BID : Banque Internationale de Développement
BIT: Bureau International du Travail
BBC: British Broadcasting Corporation
CERDOTOLA : Centre International de Recherche et de
Documentation sur les Traditions et les
Langues Africaines
CONAC: Commission National Anticorruption
CEDEAO : Communauté Économique des États
de l'Afrique de l'Ouest
CONFINTEA: Conférence Internationale sur
l'Éducation des Adultes
CEEAC: Communauté Économique des États de
l'Afrique Centrale
CEP: Certificat d'Étude Primaire
CAF: Centre d'Alphabétisation Fonctionnelle
CNA : Comité National d'Alphabétisation
CN-EPT : Comité National d'Éducation pour
Tous
CPC : Centre Pré Scolaires Communautaire
CEFAN: Cameroun Éducation For All Network
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page vi
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la sécurité au Cameroun
CSO : Counterpart International
CAME: Conférence des Ministres Alliés de
l'Éducation
CNRS: Centre National de la Recherche Scientifique
CIRCB: Centre Internationale de Référence
Chantal Biya
CHRACERH: Centre Hospitalier de Recherche et d'Application en
Chirurgie Endoscopique et
Reproduction Humaine Paul et Chantal Biya
COMRED-AOC: Organisation des Conférences des Ministres
en Charge de la Recherche-
Développement de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
COI: Commission Océanographique International
CAWHFI: Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale
CRTV: Cameroon Radio Television
CAMNEWS: Cameroon News Agency
CMC: Centre Multimédia Communautaire
DEA: Diplôme d'Étude Approfondi
DSCE: Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi
DSRP: Document de Stratégie pour la Réduction de
la Pauvreté
DSSEF: Document de Stratégie du Secteur de
l'Éducation et de la Formation
DG: Directeur Général
DP: Directeur de publication
DBS: Dan Broadcasting System
EFTP: Enseignement et la Formation Technique et
Professionnelle
ECAM: Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages
EPT: Éducation Pour Tous
ENAS: Écoles Normales d'Assistance Sociale
ENAM: École Nationale d'Administration et de
Magistrature
EdFoA: Éducation et Formation des Adultes
EDHPDI: Éducation aux Droits de l'Homme, à la
Paix et au Dialogue Interculturel
ENIEG: École Normale des Instituteurs de l'Enseignement
Général
ENIET: École Normale des Instituteurs d'Enseignement
technique
ENS: École Normal Supérieure
ESSTIC: École Supérieure des Sciences et
Techniques de l'Information et de la Communication
EPPE: Éducation et la Protection de la Petite
Enfance
EDD: Éducation au Développement de l'Eau
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la sécurité au Cameroun
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FAO: Foot and Agriculture Organization
CFA: Communauté Financière Africaine
FMI: Fond Monétaire International
FENASCO: Fédération Nationale des Sports
Scolaires
FNE: Fond National de l'Emploi
FNUAP: Fond des Nations Unies pour la Population
FAWECAM: Forum of African Women Educationalist/Cameroon
GOOS: Global Ocean Observing System
ISIC: Institut supérieur de l'information et de la
communication
ISSEA: Institut sous Régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
INJS: Institut National de la Jeunesse et des Sports
IPSS: Institut des Études pour la Paix et la
Sécurité
INS: Institut National des Statistiques
IST: Infection Sexuellement Transmissible
IIEP: Institut International de Planification de
l'Éducation
IEA: Éducation Inclusive en Action
ICSI: Injection Intra-cytoplasmique de Sperme
ICOMOS: Conseil International des Monuments et Sites
JICA: Japanese International Agency
MOST: Programme sur la Gestion des Transformations Sociales
MINCOF: Ministère en Charge de la Condition
Féminine
MINAS: Ministère des Affaires Sociales
MINECUL: Ministère de la Culture
MINEREST: Ministère de la Recherche Scientifique et
Technique
MINESEP: Ministère des Sports et de l'Éducation
Physique
MINEFOP: Ministère de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle
MINESUP: Ministère de l'Enseignement
Supérieur
MINESEC: Ministère des Enseignements Secondaires
MINEDUB: Ministère de l'Éducation de Base
MINJEC: Ministère de la Jeunesse et de
l'Éducation Civique
MONDIACULT: World Conference on Cultural Policies
MINTOUR: Ministère du Tourisme
MINATD: Ministère de l'Administration Territoriale et
de la Décentralisation
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
MAB : Man and Biosphère
NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de la
Communication
ONU: Organisation des Nations Unies
OMC: Organisation Mondiale du Commerce
OIT : Organisation Internationale du Travail
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OIG : Organisation Intergouvernementale
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OUA: Organisation de l'Unité Africaine
ODINAFRICA: Océan Data and Information Network for
Africa
ODD: Objectifs du Développement Durable
ONUSIDA: Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/sida
OMT: Organisation Mondiale du Travail
OCI: Organisation de la Coopération Islamique
OAC: Oversight Advisory Committee
OMM: Organisation Météorologique Mondial
PNA: Programme National pour l'Alimentation
PAJER-U: Programme d'appui à la Jeunesse Rurale et
Urbaine
PEMA: Programme expérimental mondial sur
l'alphabétisation
PIFMAS: Programme d'Insertion Socio-économique des
Jeunes par la création des Micro-
entreprises de fabrication du Matériel Sportif
PNUD: Programme des Nations Unies pour le
Développement
PAQUEB : Projet Pilote pour l'Amélioration de la
Qualité de l'Éducation de Base
PEST : Projet de l'Enseignement Secondaire Technique
PASZEP : Programme d'Appui à la scolarisation dans les
zones d'éducation Prioritaires
PEV : Programme Élargi de Vaccination
PAN-EPT : Plan d'Action National de l'Éducation Pour
Tous
PICG : Programme International de Géosciences
PCA: Position Commune Africaine
PIDC: Programme International pour le Développement de
la Communication
PCI: Patrimoine Culturel Immatériel
PCM: Patrimoine Mondial Culturel et Naturel
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page ix
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
RCA: République Centrafricaine
RDC: République Démocratique du Congo
RFI: Radio France Inter
SYDONIA: Système Douanier Automatisé
SIGIPES: Système Informatique de Gestion
Intégré des Personnels de l'Etat et de la Solde
SIL: Société Internationale de Linguistique
SIDA : Syndrome Immunodéficience Acquis
SSS: Stratégie Sectorielle de la Santé
SRAS: syndrome respiratoire aigu sévère
SDN : Société Des Nations
SMSI : Sommet Mondial sur la Société de
l'Information
TCP: Télécentres Communautaires Polyvalents
TV : Télévision
TIC : Technologies de l'Information et de la Communication
UNICEF: United Nations International Children's Emergency
Fund
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation la Science et la Culture
USA: États-Unis d'Amérique
URSS: Union des Républiques socialistes
soviétiques
UNTAB: United Nations Technical Assistance Board
ZEP: Zone d'éducation prioritaire
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page x
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
RESUME
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page xi
La présente étude détermine la
contribution de l'UNESCO à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun. À la lecture des principaux
mécanismes qui fondent l'esprit de l'UNESCO, il en ressort que la
contribution de cette institution spécialisée des Nations Unies
est multiple. Elle est non seulement éducative et scientifique, mais
également culturelle, informationnelle et communicationnelle. Le premier
volet de cette étude met en évidence la contribution effective de
l'UNESCO à la promotion d'une pédagogie de la non-violence au
Cameroun à travers l'éducation et les sciences. Dans ce sens,
l'UNESCO fournie une assistance remarquable à l'État du Cameroun
en ce qui concerne la mise en place des politiques éducatives ainsi que
la fourniture des données, conseils et soutiens techniques afin d'aider
le gouvernement à formuler et à mettre en oeuvre des politiques
scientifiques et technologiques efficaces. Le second volet concerne une
contribution remarquable de l'UNESCO à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun à travers la culture, l'information
et la communication. Dans ce sens, l'UNESCO apporte une assistance technique et
financière en ce qui concerne l'identification, la sauvegarde et la
protection de la diversité culturelle ainsi que les pratiques de
communication et d'information. En somme, l'évaluation de la
contribution de l'UNESCO dans le champ promotionnel de la paix et la
sécurité au Cameroun montre que celle-ci est motivée par
un enjeu central, celui de construire la paix à partir même de
l'esprit des hommes et des femmes Camerounais. De nombreuses contraintes
subsistent cependant, à la fois endogènes et exogènes
à cette organisation multilatérale. De sa capacité
à les surmonter dépend son positionnement au coeur du
système des Nations Unies en tant qu'acteur incontournable de la paix et
la sécurité dans le monde en générale et au
Cameroun en particulier.
Mots-clés : Pédagogie de la
non-violence, Politiques éducatives, Politiques scientifiques et
technologiques, Diversité culturelle.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ABSTRACT
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page xii
The present study determines the contribution of UNESCO to the
promotion of peace and security in Cameroon. According to the main mechanisms
through which the spirit of UNESCO is based, it appears that the contribution
of this specialized agency of the United Nations is multiple. It is not only
educational and scientific, but also cultural, informational and communicative.
The first part highlights the effective contribution of UNESCO to the promotion
of pedagogy of non-violence in Cameroon through education and sciences. In this
regard, UNESCO provides outstanding assistance to the State of Cameroon in the
implementation of educational policies and the provision of data, advice and
technical support to assist the Government in formulating and implementing
effective science and technology policies. The second part concerns a
remarkable contribution of UNESCO to the promotion of peace and security in
Cameroon through culture, information and communication. In this sense, UNESCO
provides technical and financial assistance for the identification,
safeguarding and protection of cultural diversity as well as communication and
information practices. In sum, the evaluation of UNESCO's contribution to the
promotional field of peace and security in Cameroon shows that it is motivated
by a central issue, that of building peace from the very spirit of Cameroonian
men and women. Many constraints remain, however, both endogenous and exogenous
to this multilateral organization. Its ability to overcome them depends on its
positioning at the heart of the United Nations system as an inescapable actor
of peace and security in the world in general and in Cameroon in particular.
Key-words: Pedagogy of non-violence,
Educational policies, Science and technology policies, Cultural diversity,
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
EPIGRAPHE
« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes,
c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les
défenses de la paix ».
Phrase du premier alinéa du préambule de l'Acte
constitutif de l'Unesco, signée à Londres le 16 novembre 1945.
Elle a été avancée pour la première fois par le
Premier ministre Britannique Clément ATTLEE, elle fut
énoncée par l'Américain Archibald MACLEISH, qui dirigeait
la délégation des États Unis. René-Pierre ANOUMA,
le retrait des États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984).
Conséquences et plaidoyer pour le retour à
l'universalité,
1996, pp 111-160, consulté le 30/05/2018 à
17h11min sur :
http://journals.openedition.org/civilisations/1572.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page xiii
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 1
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Dans, les pays tropicaux, publier en 1946 dans les
éditions P.U.F, Pierre GOUROU laisse entendre que, les obstacles au
développement des pays tropicaux proviendraient de «
l'insalubrité du climat tropical ajouté aux maladies
tempérées, toujours généralisées, une gamme
monstrueuse d'endémies spécifiques. La fièvre jaune, le
pian, la lèpre et la maladie du sommeil (...), enlèvent à
l'homme qui en est atteint la quasi-totalité de ses forces physiques
»1.Tout comme, le chômage des jeunes, la «
marginalisation des filles »2, la sous scolarisation en
générale et la sous scolarisation de la jeune fille en
particulier, la « lutte contre le terrorisme »3, le
phénomène de coupeur de route, l'escroquerie transnationale, les
crimes rituels, la sous-alimentation, « continent pauvre et très
endetté »4, continent sous-équipé,
continent d'aide et de subvention, continent pointillé, sont entre
autre, les facteurs d'« obstacles au développement » des dit
pays.
Le 26 juin 1945, dans un souci de défier les facteurs
ayant conduit aux deux grandes guerres, d'éradiquer les traumatismes et
les atrocités commises par les fascistes et nazies, et de
prévenir l'humanité des risques de rechuter dans la
barbarie5, d'éradiquer le chômage et la sous
scolarisation, de combattre les endémies et les pandémies, de
trouver des solutions aux phénomènes de désertification,
de sècheresse, de famine et de pauvreté, les représentants
de cinquante nations vont se réunir en conférence à San
Francisco aux États-Unis pour mettre sur pied l'Organisation des Nations
Unies (ONU) afin de,« préserver les
générations futures du fléau de la guerre
»6. La Charte, instrument constitutif de
l'organisation est construite au tour de l'objectif de « maintien
de la paix et de la sécurité internationale
»7.
Dans l'optique d'atteindre ses objectifs si diverses que
variés, l'ONU va devoir décentraliser ses missions en
créant une quinzaine d' « institutions spécialisées
(...) désignées si après par l'expression `'institutions
spécialisées» »8 : L'UNICEF, pour s'occuper
des questions consacrées à l'amélioration et à la
promotion de la condition des enfants, dans la reconstruction de l'après
guerres ; L'OMC, pour promouvoir et renforcer le libre-échange dans le
monde ; L'OIT, avec pour but d'améliorer les conditions de travail, de
promouvoir le travail productif et le progrès social, et de contribuer
à l'accroissement du niveau de vie ; L'OMS, avec pour but d'amener
tous
1 Pierre GOUROU, Les pays tropicaux,
P.U.F., 1946, cité par René DUMONT dans, L'Afrique noire est
mal partie, Edition du Seuil, 1962, p. 10.
2 Luc NEMBOT NDEFFO et al., « Analyse des
déterminants monétaires et non monétaires de
l'accessibilité à l'éducation au Cameroun »,
Revue d'économie du développement 2013/1 (Vol. 21), p. 91-125.
3 UNESCO, Afrique, sources et ressources pour une
culture de la paix, Paris, 2013, p. 10.
4 Samuel FAMBON, « Croissance
économique, pauvreté et inégalité des revenus au
Cameroun », Revue d'économie du développement 2005/1
(Vol. 13), p. 91-122.
5 Chloé Maurel, « L'Histoire de
l'Humanité de l'UNESCO (1945-2000) », Revue d'Histoire des
Sciences Humaines2010/1 (n° 22), p. 161-198.
6 Préambule de la Charte des Nations Unies.
7 Ibid.
8 Cf. art. 57 de la Charte des Nations Unies.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 2
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
les peuples au « niveau de santé le plus
élevé possible » ; La FAO, dont l'objectif est
d'éradiquer la faim dans le monde ; L'UNESCO, pour promouvoir la paix et
la sécurité dans le monde à travers la promotion de
l'éducation, les sciences naturelles et les sciences sociales et
humaines, l'information et la communication. Une conférence en vue de sa
création (ECO/CONF) s'est tenue du 1er au 16 novembre 1945.
Son Acte constitutif fut adopté le 16 novembre 1945 par les
représentants de 44 gouvernements. L'organisation commence à
fonctionner véritablement le 4 novembre 19469. Elle «
devient dans les années 1960 un forum de discussion pour les pays du
Tiers Monde, et en particulier des pays d'Afrique »10. Il
importe avant toute chose de construire l'objet de notre étude avant
d'en dégager le cadre théorique.
I- LA CONSTRUCTION DE L'OBJET D'ÉTUDE
Des préalables tenant à la présentation
du sujet, l'intérêt de l'étude, la délimitation du
sujet, la revue de la littérature, la clarification des termes
clés, la définition de la problématique et
l'énonciation des hypothèses sont nécessaires pour une
approche inaugurale de notre étude.
A- PRESENTATION DU SUJET, DELIMITATION DU CHAMP
D'INVESTIGATION ET INTERET DU SUJET
1- PRESENTATION DU SUJET ET DELIMITATION DU CHAMP
D'INVESTIGATION
Le Cameroun acquière sa souveraineté et devient
acteur des relations internationales le 1er Janvier 196011. Il
ratifie l'acte constitutif de l'Organisation des nations unies pour
l'éducation la science et la culture le 11 Novembre 1960, le dit texte
entre en vigueur la même année12. Dans le souci de
construire la paix dans l'esprit des hommes et des femmes13,
l'UNESCO va entretenir des relations bilatérales très amicales
avec le gouvernement Camerounais, cela est attestée par les
9 Cholé MAUREL, L'Unesco de 1945
à 1974, thèse de doctorat, Histoire, Université
Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2006, p. 14.
10 Chloé Maurel, « L'Unesco : une
plate-forme pour les circulations transnationales de savoirs et d'idées
(19451980) », Histoire@Politique 2011/3 (n° 15), p.
42-59.
11 NDAM NJOYA (A), Le Cameroun dans les relations
internationales, Paris, L.G.D.J, p. 79.
12 UNESCO, Champ d'application le 12 janvier
2006, consulté sur le site web du
DFAE
http://www.eda.admin.ch/eda/f/home/foreign/intagr/dabase.html
le 10 janvier 2018 à 11 h 47 min.
13 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 3
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
visites officielles depuis 1980 des directeurs
généraux14 tels que : Amadou Mahtar M'BOW, Federico
MAYOR ZARAGOZA, KOICHIRO MATSUURA et madame IRINA BOKOVA. Ces relations vont se
concrétisées par la mise en oeuvre de projets de
développements dans des domaines tels que : les sciences naturelles et
exactes, les sciences humaines et sociales, l'alphabétisation,
l'enseignement, la formation technique et professionnelle, les technologies de
l'information et de la communication, l'éducation des filles, en
matière de VIH/SIDA et de développement durable.
S'agissant des relations au niveau de l'éducation,
l'UNESCO contribue au renforcement des capacités des
enseignants15 en mettant en exergue l'approche pédagogique
par les compétences afin d'améliorer la qualité de la
formation des élèves. Une telle initiative c'est ténue le
mercredi 02 mars 2016 au lycée général Leclerc.
Via le centre international UNESCO-UNEVOC pour l'Enseignement
et la formation technique et professionnelle (EFTP), en collaboration avec le
ministère de l'emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP), le
Cameroun bénéficie d'une main d'oeuvre qualifiée pour le
secteur de l'emploi16. La Stratégie du secteur de
l'éducation 2006-2008 visait pour sa part à : «
élaborer les programmes d'enseignements professionnels pour
améliorer la qualité de la formation, la production du travail et
réduire les taux d'abandons (c'est ainsi qu'il était prévu
que 50 % Des jeunes qui abandonnent le primaire le secondaire et le
supérieur soient orientés vers l'EFTP) ; Rendre l'EFTP
socialement acceptable et financièrement efficace ; Faire de la
formation professionnelle une alternative à l'enseignement
post-primaire. »17
Quant au domaine de la science et la culture, l'UNESCO en
collaboration avec l'institution intergouvernementale le CERDOTOLA (Centre
international de recherche et de documentation sur les traditions et les
langues africaines) créé en 1977, à l'initiative de dix
pays d'Afrique Centrale, dont le Cameroun, avec le soutien de l'UNESCO,
combinent leurs expertises respectives dans le
14 Au plan politique et institutionnel, le Cameroun
a entretenu des relations fortes avec l'Unesco au point où, les
directeurs généraux qui se sont succédés la
tête de l'institut après l'indépendance du pays, ont
foulés le sol Camerounais : MM. Amadou Mahtar M'BOW (du 23 au 29 juillet
1980), Federico MAYOR (30-31 janvier- 1 février 1991), KOICHIRO MATSUURA
(17-18 janvier 2004 et 9-10 janvier 2009), Mme Irina BOKOVA ( 15-
16 septembre 2004).
15FONKOUA (P.), Les dispositifs de formation
des enseignants. Dans Les institutions de formation des enseignants en Afrique
sub-saharienne pour un renforcement des capacités, p. 109-119,
consulté sur
http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001406/140665m.pdf
le 7 janvier 2018. HASSANA ALIDOU, Utilisation des langues Africaines et
l'alphabétisation : conditions, facteurs et processus (Bénin,
Burkina Faso, Cameroun, Tanzanie et Zambie), mars 2006, p. 21. UNESCO,
L'Unesco et l'éducation « toute personne a droit à
l'éducation », novembre 2011, p. 29. UNESCO, observatoire
de l'aide à l'éducation 2015, 2015, p. 42. UNESCO,
stratégie de l'Unesco pour l'éducation 2014-2021, 2014,
p. 48. UNESCO, Principe directeur pour l'inclusion dans
l'éducation, 2009, p. 26. UNESCO, deux cent deuxième
sessions du conseil exécutif, Contribution de l'Unesco à la
prévention de l'extrémisme violent par l'éducation,
p. 2.
16UNESCO, base de données sur l'EFTP dans le
monde consulté le 21 décembre 2017, sur
http://www.unevoc-unesco.org/ , p. 10.
17 Ibid. à la page 6.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 4
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
domaine de la culture, les sciences humaine et sociale, en vue
de la sauvegarde, la protection, la valorisation et la promotion des langues
Africaines et le patrimoine en Afrique18.
Sachant que la sécurité et la paix du monde
passe aussi par la préservation de notre patrimoine mondial culturel
matériel et immatériel, l'UNESCO s'engage au côté du
Cameroun en ce qui concerne la préservation, l'enregistrement ou
l'inscription et la valorisation des différents sites tels que : la
réserve de la faune du Dja (1987), la chefferie de Bafut (2006), le site
archéologique de Shum Laka (2006), les gravures rupestres de Bidzar
(2006), le Lamidat de Rey-Bouba (2006), les chutes de la Lobé (2006), le
parc nationale de Waza (2006)19.
L'UNESCO au Cameroun a de même, contribuée
à la valorisation du secteur de l'information et de la communication en
tant que vecteur de diffusion d'une éducation de la paix. Certaines
radios communautaires à l'instar des stations « Échos des
montagnes » de Mokolo, la radio Sava de Mora, la radio Kousserie et la
station régionale basée à Maroua, ont été
formées par l'UNESCO dans le but d'améliorer la prévention
et la résolution des conflits, l'éducation à la
non-violence, le dialogue et la réconciliation interculturel et
religieux entre les réfugiés et les communautés
d'accueils, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont
vulnérables au recrutements terroristes20.
Une multitude d'autres radios communautaires sont
implantées un peu partout à travers le triangle national
Camerounais, avec des missions spécifiques en fonction de la
réalité que rencontre les populations des dite localités.
C'est le cas du centre multimédia communautaire dans la presqu'île
de Bakassi ; La radio communautaire dans le cadre du « Delivery as one
» à Garoua Boulai ; Deux radios communautaires dans le cadre du
programme « village du millénaire », à Maroua premier
et Meyomessi21. Le 25 septembre 2017, le ministère
Camerounais de l'économie de la planification et l'aménagement du
territoire, ratifie l'accord d'un montant de trois milliards de francs CFA, mis
à la disposition de l'UNESCO en vue d'apporter son appui technique au
développent des centres multimédias communautaires (21 en cours
de fonctionnements et 15 en vue d'être
créées)22.
18 UNESCO, L'UNESCO et le CERDOTOLA s'unissent
pour la promotion des cultures africaines, consulté le 21
décembre 2017 sur
https://fr.unesco.org/news/l'unesco-et-le-cerdotola-s'unissent-pour-la-promotion
19 UNESCO, « Le patrimoine mondial »
Les États parties, consulté le 21 décembre 2017 sur,
http://whc.unesco.org/fr/etatsparties/cm
20 UNESCO, La radio communautaire pour
l'éducation à la paix au Cameroun, consulté le 21
décembre 2017 sur
http://fr.unesco.org/news/radio-communautaire-éducation-paix-au-cameroun
21 UNESCO, centres multimédia
communautaires, consulté le 21 décembre 2017 sur
http://www.unesco.org/news/fr/office-in-yaoundé/communication-information
22CAMEROUN24.net,
Cameroun-Communication. Le MINEPAT et l'UNESCO projettent de créer
15 radios
communautaires, consulté le 21 décembre
2017 sur
http://googleweblight.com/i?u=http://cameroun24.net/?pg%3Dactu%26ppg%3D1%2
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
La coopération entre le Cameroun et l'UNESCO, se
traduit aussi par la présence de haut cadre Camerounais au sein de cette
institution. Mr. Jean-Félix Loung (membre du conseil exécutif de
l'UNESCO), Dr. Adamou Ndam Njoya (membre du conseil exécutif de
l'UNESCO), Mr. Aurélien Eteki-Mboumoua (membre du conseil
exécutif de l'UNESCO), Pr. Ebénézer Njoh Mouelle
(vice-président et en suite membre du conseil exécutif de
l'UNESCO), Pr. Joseph Mboui (membre du conseil exécutif de l'Unesco),
Mr. Lejeune Mbella Mbella, Mr. Samuel Mvondo Ayolo, sans oublier la nomination
le 14 novembre 2008 de la première Dame Chantal Biya en tant que
Ambassadrice de bonne volonté de l'UNESCO pour l'éducation et
l'inclusion sociale23.
En 1961, le gouvernement Camerounais va signer un accord de
siège avec l'UNESCO relatif à la création d'un Bureau
à Yaoundé. En 1962, c'est la création de la Commission
Nationale pour l'UNESCO. Sept ans plus tard, c'est-à-dire en 1969, est
créée la fédération Camerounaise des Clubs et
Associations UNESCO et en 2002, le bureau de Yaoundé devient Bureau
Multipays pour le Cameroun, la RCA et le Tchad pour enfin devenir en 2013 le
Bureau régional multisectoriel pour l'Afrique Centrale24.
Quant à la délimitation du champ
d'investigation, elle consiste à préciser les limites
géographique et temporelle du sujet afin de clarifier le cadre
d'étude. À cet effet, nous proposons de partir de l'année
1960 à nos jours. Le choix de cette date se justifie par le fait que
c'est précisément à partir de cette période que, le
Cameroun accède à l'Unesco plus précisément le 11
novembre 1960, en tant que membre à part entier.
Sur le plan spatial, notre étude portera sur le
territoire du Cameroun.
2- INTERET DU SUJET
La prolifération des conflits qui caractérisent
la période post-guerre froide et surtout celle de la période
postcoloniale nécessite de l'ONU, une adaptation et un accroissement de
ses interventions dans la résolution des crises25. Une telle
initiative pour être légitime nécessite l'implication d'une
large participation des différents acteurs. La participation des «
Institutions spécialisées » apparait dès lors
souhaitable, hautement nécessaire même26. S'interroger
sur la
23 UNESCO, 1960-2006 Cameroun-UNESCO-Cameroon 47 ans de
cooperation/ 47 years of cooperation, Edition Aida Sy-Wonyu, 2007, p.
8.
24 Ibid. à la page 4.
25CHETIMA MALLA Achille, le Cameroun et les
opérations de maintien de la paix, mémoire de master
recherche en Droit Public, Université de N'Gaoundéré,
2013-2014, p.10.
26ASSILATSED (L), La participation des forces
de défense Camerounaises à la mission de la paix au Darfour,
mémoire de DESS, Yaoundé Université de Yaoundé II
Soa, 2006-2007, p.9, cité par 26CHETIMA MALLA
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 7
mesure de la contribution de l'Unesco à la promotion de
la paix et la sécurité au Cameroun présente un triple
intérêt à la fois théorique, pratique et
scientifique.
Sur le plan théorique, cette
étude nous permettra de mieux appréhender les mécanismes
par lesquels, l'Unesco compte contribuer à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun.
Sur le plan pratique, cette étude
s'inscrit dans une dynamique d'appréciation de l'effectivité des
missions de l'Unesco au Cameroun.
L'intérêt scientifique de notre
étude, réside dans l'approche évaluative que nous faisons
de la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun. Elle contribuera à déblayer
le chemin des incertitudes et des incompréhensions non seulement des
concepts utilisés, mais aussi, des difficultés rencontrées
pour une implémentation efficace de sa mission de paix.
Dans une autre mesure, l'intérêt scientifique ici
nous permettra de léguer aux chercheurs qui nous succèderons, une
littérature sur le sujet et un travail qui respecte la démarche
scientifique.
B- REVUE DE LA LITTÉRATURE ET CLARIFICATION DES
TERMES CLÉS
1- REVUE DE LA LITTERATURE
Comme le rappellent Pierre BOURDIEU et al27 dans
l'ouvrage, Le métier de sociologue, le chercheur doit, «
s'imposer une polémique incessante contre les évidences
aveuglantes qui procurent à trop bon compte l'illusion du savoir
immédiat et de sa richesse indépassable ». Certes, les
résultats auxquels fait aboutir une démarche scientifique
rigoureuse ne sont pas le fruit du savoir immédiat. L'étendue et
la grande richesse d'un domaine de recherche en termes de production d'oeuvre
scientifique peut constituer un obstacle épistémologique en
raison de l'évidence aveuglante de sa richesse indépassable. Il
est nécessaire pour nous de préciser ici que, malgré
l'abondance des écrits qui existent au sujet de l'Unesco, deux tendances
se dégagent. Une tendance réaliste et une tendance
libérale. La tendance réaliste défend l'idée selon
laquelle, l'Unesco est une organisation en « perte de vitesse
»28, une organisation qui non seulement à faillit
à ses obligations, ne se définit que par des simples slogans, une
organisation « qui a du mal à faire valoir l'impact de ses
Achille, le Cameroun et les opérations de maintien
de la paix, mémoire de master recherche en Droit Public,
Université de N'Gaoundéré, 2013-2014, p.10.
27 Pierre BOURDIEU, CHAMBOREDON et PASSERON, Le
métier de sociologue, Paris, Mouton, 1971, p. 35, cité par
HAMADOU Ali, les fonctions politiques de l'oeil du Sahel dans le Cameroun
septentrional, mémoire en vue de l'obtention de master en science
politique, Université de N'Gaoundéré, 2012-2013, p. 4.
28Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui
», Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2
(n° 102), p. 131-144.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
programmes »29. Elles se contentent d'analyser
les activités de l'Unesco dans leur globalité quand bien
même, « Leur efficacité est beaucoup plus difficile à
évaluer que celle des autres agences spécialisées, comme
l'OMS et la FAO ; en effet, l'action de l'Unesco porte sur des objets beaucoup
plus vastes et aussi beaucoup plus diffus, moins tangibles, que ceux dont
s'occupent ces dernières »30. D'autres auteurs encore
notent que, l'Unesco est une organisation internationale intergouvernementale
qui ne repose que sur des slogans flous et vides de sens, des « slogans
confus »31. Pour eux, l'action de l'Unesco n'a pas un
réel impact sur le terrain32.
Quant à ceux qui défendent une vision
libérale, l'Unesco bien qu'étant une organisation qui rencontre
des problèmes comme toute bonne organisation, contribue autant que faire
se peut à influencer sur la politique des États afin d'instaurer
un climat de paix et de sécurité ceci à travers, une aide
technique et financière sur l'ensemble des programmes que sont
l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication.
L'Unesco peut à travers une vision prospective rendre sa participation
à la construction de la paix et la sécurité plus
efficiente et plus adaptée à l'avenir.
Jean DEFRASNE dans son ouvrage Le pacifisme,
démontre comment l'Unesco dans l'exercice des missions qui l'incombe
parvient à contribuée de manière efficace au rapprochement
entre les peuples33.
Allant dans le même sens, le CONFINTEA dans son
bilan de mi-parcours sur le Cameroun, s'agissant du programme
Éducation Pour Tous (EPT) des assises de Dakar en l'an 2000, à la
suite de celle de Jomtien de 1990, démontre que le bilan au Cameroun est
tout de même positif, avec une net amélioration des structures et
des cadres institutionnels concernant l'éducation des adultes pour la
démocratie, la paix et la citoyenneté critique. Durant toute
cette période, le Cameroun a fait des grands progrès en ce qui
concerne le domaine de l'éducation, en mettent sur pied une
pluralité d'institutions pour la cause. Ce sont entre autre : L'INJS,
l'ENAS, l'ENAM, le MINCOF, le MINAS, le MINCULT, le MINREST, le MINDUB, le
MINSEC, le MINSUP, le MINFOP, et
29 Mathilde Joseph, Les impacts de la crise
budgétaire de l'UNESCO : Lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme. Mémoire de master 2 «
Organisation Internationale », Université de Grenoble, 2011-2012,
p.4
30 C'est ce qu'observent les gouvernements
eux-mêmes. Ex : RU, ED 157/32 : doc. non signé, nov. 1955 ; EU,
box 1562 : lt. De Henry Dearborn au département d'état, 2 oct.
1957 ; Évaluation du projet Orient-Occident, op. cit., p. 73 :
le projet a pris « une telle ampleur qu'il n'est pas possible
d'évaluer avec précision ce qui [e les États membres] ont
accompli » ; interview Keating. Cité par Chloé MAUREL in
L'Unesco de 1945 à 1974. P.975. 31SULWYN Lewis,
Les principes de la coopération culturelle, p. 13 cité
par Chloé MAUREL in L'Unesco de 1945 à 1974. Op.cit., P.
161.
32 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974.
Op.cit., P. 603.
33 Jean DEFRASNE, Le pacifisme, Paris, PUF,
Que s'ais-je, 1983, p.116.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 8
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
conclu que, l'amélioration des conditions de la
qualité en éducation a connu une hausse
considérable34.
L'Unesco a toujours misée sur les biens fondés
de l'éducation des hommes et des femmes en vue de l'éradication
de la pauvreté. Voilà pourquoi, FREIRE cité par AFRIK. T
dans son article Femmes analphabètes et pauvreté
extrême, montrait que, « l'apprentissage de la lecture, de
l'écriture et du calcul sont une étape vers la réalisation
des droits politique, économique et culturel de l'homme. Il doit
permettre aux néo-alphabètes de jouer un rôle dans les
efforts visant à transformer leur univers en un endroit où il
fera bon vivre »35.
Vincent CITOT dans son article Du juste
équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation
internationale. L'exemple de l'Unesco, parlant de
l'efficacité ou non de l'organisation « Unesquiènne »,
démontre que « cette institution originairement de nature politique
s'est de plus en plus politisée : La culture, qui était soutenue
(parce que financée) sur le politique, est devenue directement un enjeu
politique. Cependant, ce n'est pas le statut politique de l'organisation qui
est ici en cause, ce sont les pressions politiques extérieures à
cette institution culturelle »36. La nature politique de
l'organisation n'est pas un mal en soi « au regard de sa double ambitions
culturelle et pacifiste »37. Le caractère politique de
cette institution favorise la pratique démocratique dans la mesure
où, elle permet la participation du « peuple du monde
»38 à s'impliqué dans les affaires de
l'institution par le biais de ses représentants, bien qu'il
relève le caractère « utopiste »39 de ladite
institution sous certains de ses aspects.
Condamnant pour sa part l'extrême politisation qui
menace le bon fonctionnement de l'Unesco, le professeure Chloé MAUREL
dans sa thèse de doctorat intitulée L'Unesco de 1945 à
1974, bien que reconnaissant l'évolution de « l'action
matérielle et technique »40 de l'Unesco vers les pays du
« tiers monde », démontre que l'objectif de paix et de
sécurité que l'Unesco prône au travers de la promotion de
l'éducation, la science et la culture n'a pas un « impact
immédiat, concret et tangible » sur le terrain dans la mesure
où, les difficultés que rencontre l'organisation
34 UNESCO, Rapport de la Conférence
internationale sur l'Éducation des Adultes, Inventaires extensifs dans
un nombre de Pays sélectionnés, CAMEROUN, Tokyo, Japon,
juillet 1972, p. 3.
35AFRIK. (T.), Femmes analphabètes et
pauvreté extrême, Unesco-Afrique, n° 6, mars 1993,
Dakar, cité par Marcellin KOBA, Problématique
de la contribution de l'alphabétisation des femmes à
l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : cas
de Cotonou en république du Benin, mémoire de DEA, 2005, p.
20-21.
36 Vincent CITOT, « Du juste équilibre
entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale.
L'exemple de l'Unesco », Le pholosophoire 2008/2 n° 30), p.
181-182.
37 Ibid.
38 Terme employé par le même auteur.
39 Ibid.
40Cholé MAUREL, L'Unesco de 1945
à 1974, thèse de doctorat, Histoire, Université
Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2006, op.cit., p. 1045.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
proviennent de la divergence des idées des personnes
qui l'on incarnée, c'est une organisation qui fonctionne au grée
et à l'image des différents directeurs qui se sont
succédés41.
Parler de la question de l'efficacité de l'Unesco pour
elle est l'occasion de mettre en cause l'action de celle-ci d'où, la
nécessité de penser à sa réforme. Point sur lequel
Mathilde JOSEPH semble être d'accord42. En dépit du
caractère ambigu du terme « Unesco », cette institution se
trouve être à la merci des pays puissants tels que, les USA et la
Grande Bretagne. Cela est prouvé dans la mesure où, le simple
retrait en 1984 de ces pays, à constitués à affecter
l'efficacité de ladite organisation. L'Unesco est une organisation dont
la survie dépend des pays dont elle ne parvient à imposer ses
objectifs dans la mesure où, elle ne dispose d' « aucun moyen de
pression pour se faire respecter »43.
François-Poncet allant dans le même sens affirme
pour sa part que, le système de l'ONU dans son entier est « un amas
d'hypocrisie, de contradiction et de passion partisanes »44. Et
à Yves-Marie LAULAN d'ajouter dans La faillite des « machins
» que, « la mission de l'Unesco est à la fois trop vaste,
trop universaliste, et trop vague »45.
Ces différents points de vue, sont tous importants pour
notre étude. Toutefois, l'originalité de notre contribution
s'inscrit dans la deuxième approche à savoir l'approche
libérale dans la mesure où, la littérature concernant une
étude sur la mesure de la contribution de l'Unesco à la promotion
de la paix et la sécurité sur l'État du Cameroun reste peu
fournie. La plupart des publications n'accordent qu'une importance mineure ou
encore négative à l'étude de cette contribution.
2- CLARIFICATION DES TERMES CLÉS
Au coeur de l'épistémologie des sciences
sociales, se trouve les concepts qui structurent la pensée scientifique.
Il n'est pas sans intérêt de sacrifier à une exigence pour
toute recherche qui consiste à préciser le sens des notions qui
seront examinées dans cette étude. Comme l'affirmait
déjà René CAPITANT, il faut se méfier des mots qui
sont la tentation de l'esprit et ne se livrer à eux qu'après les
avoir racheter du mensonge. Allant dans le même sens, Jean BODIN
recommande en toute chose, de rechercher la fin principale. La
définition pour lui n'étant autre chose que la fin
41 Ibid. pp. 13-14.
42Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise
budgétaire de l'UNESCO : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, mémoire de Master 2 «
organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012,
p 7.
43Ibid., p. 114,
44 Ibid.
45 Yves-Marie LAULAN, La faillite des «
machins », Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 91-92. Cité par
Chloé MAUREL in sa thèse de doctorat, p. 24.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
du sujet qui se présente, le reste en découle et
les conséquences s'en suivent naturellement46. Jeremy
BENTHAM, se livrant à une véritable « guerre de mots
»47 et à un « nettoyage de la situation
verbale » ne connait qu'un seul remède pour construire une
véritable science : « définissez vos mots
»48. À cet effet, les termes tels que : UNESCO,
promotion, paix, sécurité et Cameroun, seront tour à tour
définit partant de la revue de la littérature existante.
Autrement dit, c'est la conceptualisation qui fait d'une discipline, une
discipline scientifique à part et autonome. Comment est-ce que nos
devanciers parviennent-ils à rapprochés ces mots à la
discipline des relations internationales.
L'UNESCO : C'est une « Organisation
intergouvernementale appartenant au système des Nations Unies
»49. Le sigle UNESCO garde depuis 1945 jusqu'à nos jours
la même définition, que ce soit dans les ouvrages des
différents auteurs, les colloques, ou même dans la constitution de
l'UNESCO. L'acte constitutive de l'UNESCO, définit elle-même son
sigle comme étant : l'Organisation des Nations Unies Pour
l'Éducation, la Science et la Culture (United Nations Educational,
Scientific and cultural Organization)50. De même, le rapport
mondial de l'UNESCO dans sa liste de sigle et acronymes, le définit
comme étant l'Organisation des nations unies pour l'éducation la
science et la culture51.
ÉDUCATION : Selon la définition
donnée par Émile Durkheim, l'éducation est, «
L'action exercée par les générations adultes sur celles
qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de
susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états
physique, intellectuel et moral que réclame la société
politique dans son ensemble, et le milieu social auquel il est
particulièrement destiné »52.
Allant dans le même sens, Joseph LEIF pense que, «
L'éducation est la mise en oeuvre des moyens propres à former,
à développer physiquement, affectivement, intellectuellement,
46 Jean BODIN, La République, Paris,
réédition corpus des philosophes français, 1989, p. 1.
47 Jeremy BENTHAM citer par CHETIMA MALLA Achille,
« Le Cameroun et les opérations de maintien de la paix »,
mémoire en vue d'obtention du Master II recherche en droit public,
Université de N'Gaoundéré, 20132014, p. 5.
48 Ibid.
49 Chloé MAUREL, L'UNESCO de 1945 à
1974. HISTOIRE. Université Panthéon-Sorbonne- Paris I, 2006, p.
10.
50Cf. Préambule de la Constitution de
l'UNESCO, p. 1.
51UNESCO, Vers les sociétés du
savoir, rapport mondiale de l'UNESCO, 2005,7, place de
Fontenay, 75352, Paris 07 SP, France, p. 16.
52BOCCO R., Problématique de
l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au
Bénin, Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA.
INJEPS/UAC, 2000, cité par Marcellin KOBA, Problématique de
la contribution de l'alphabétisation des femmes à
l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : Cas
de Cotonou en république du Bénin, Mémoire pour
l'obtention du diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et
d'Animation, option ANDRAGOGIE, 2005, pp.30-31.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
socialement, moralement un enfant, un adolescent par
l'exploitation, l'orientation, la valorisation des ressources de son être
»53.
Ces deux définitions semblent être restrictives
dans la mesure où, l'éducation que prône l'Unesco est une
éducation qui prend aussi en compte l'éducation des adultes.
Voilà pourquoi, Lê Than Koï va donner une définition
qui prend en compte aussi bien l'enfant que l'adulte : «
L'éducation est l'ensemble des processus qui forment les hommes et leurs
préparent à leurs rôles dans la société
»54.
SCIENCE : Pour Julian HUXLEY, la science dont
il s'agit ici, doit être prise au sens large du terme, couvrant ainsi
tous les domaines du savoir et de la connaissance. Elle englobera donc les
Sciences de la Natures, les Sciences Sociales et les
Humanités55.
CULTURE :Guy HERMET et al. La
définissent comme : « Un système de signification
communément partagé par les membres d'une collectivité
sociale qui en font usage dans leurs interactions »56. Bref
pour Luc SINDJOUN, c'est un « ensemble de manières de voir, de
penser et de sentir propre à un groupe »57.
COMMUNICATION : Selon le Dictionnaire Petit
Larousse, elle s'entend comme une action, le fait de communiquer,
d'établir une relation avec autrui. Être en communication avec
quelqu'un58.
L'INFORMATION : Selon le Dictionnaire Petit
Larousse, elle s'entend comme l'action d'informer, le fait de
s'informer59.
PROMOTION : Le dictionnaire Le Grand Robert
définit pour sa part la « promotion » comme : le fait d'
« amélioration des conditions de vie ». Ou au mieux, comme une
« élévation simultanée (de plusieurs personnes)
à un même grade, une même dignité, un même
poste »60.
LA PAIX : DIDEROT, J.et D'ALEMBERT, J. dans
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts
et des métiers, définissent la Paix comme : « La
tranquillité dont une société politique jouit, soit
au-dedans, par le bon ordre qui règne entre ses membres ; soit
au-dehors, par
53 Ibid.
54 Ibid.
55 Julian HUXLEY, L'Unesco : ses buts et sa
philosophie, UNESCO, 1946, op.cit., p.28
56 Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et
Philippe BRAUD, Dictionnaire de la science politique et des institutions
politiques, 7e édition revue et augmentée, ARMAND
COLIN, 2010, p.73.
57 Luc SINDJOUN, A la recherche de la puissance
culturelle dans les relations internationales : essai de caractérisation
du concept et d'appréhension du phénomène, in La
revue Camerounaise d'études internationales n° 001, 1er
semestre 2007, p. 18.
58 Cf. Dictionnaire Multimédia Petit
Larousse.
59 Ibid.
60 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
la bonne intelligence dans laquelle elle vit avec les
autres peuples »61.Sociologiquement, la paix
désigne l'entente amicale de tous les individus qui compose une
société. Elle n'implique pas l'absence de conflit, mais une
résolution systématiquement calme et mesurée de toute
difficulté conséquente à la vie en communauté,
principalement par le dialogue62.
Psychologiquement, la paix désigne l'état d'un
esprit placide et serein et plus généralement de sentiments
enthousiastes et positifs. Elle est donc souhaitée pour soi-même
et éventuellement pour les autres au point de devenir une salutation
(...) ou un but de vie63.
Le dictionnaire Le grand Larousse la définit comme le :
« Rapports entre personnes qui ne sont pas en conflit, en querelle
»,ou encore comme des : « Rapports calmes entre citoyens; absence de
luttes, de troubles, de violences ».
SÉCURITÉ : Le dictionnaire Le
grand Larousse la définit comme : Une « Situation, conditions
entraînant la protection, l'absence relative de dangers pour les
personnes et qui détermine la confiance »64.
Le professeur Barbara Delcourt dans son cours des relations
internationale intitulé : Théories de la Sécurité
(2006-2007), fait la distinction de trois types de Sécurités
à savoir : la sécurité collective, la
sécurité sociétale et la sécurité humaine.
De ces trois types de sécurité, seul la troisième nous
sera utile dans le cadre de ce travail.
Allant dans le même sens que Guy HERMET, Bertrand BADIE,
Pierre BIRNBAUM et Philippe BRAUD dans, Dictionnaire de la science
politique et des institutions politiques65, La
SÉCURITÉ HUMAINE, peut s'entendre comme, «
L'ensemble des menaces politiques, économiques, sociales,
environnementales et culturelles auxquelles sont confrontés les
individus dans leurs vies quotidiennes ». Cette conception de la
sécurité met en exergue
Jean François RIOUX, « la satisfaction des besoins
primaires des individus »66.
CAMEROUN : La république du Cameroun
ou Republic of Cameroon est, un Pays de l'Afrique Centrale, un «
État Unitaire décentralisé»67.
Situé au fond du Golfe de Guinée, entre le 2ème
et 13
61DIDEROT, (J.), D'ALEMBERT, (J.)
1780. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des
arts et des métiers, tome 24, cité par Nicole WERLY, «
Paix: l'insaisissable définition », El a. Études de
linguistique. Appliquée 2002/4 (no 128), p. 481-495
62 Cf. le site Wikipédia.
63 Ibid.
64 Cf. Dictionnaire le Grand Larousse.
65 Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et
Philippe BRAUD, Dictionnaire de la science politique et des institutions
politiques, 7ème édition revue et
augmentée, ARMAND COLIN, 2010, op.cit., p.280.
66Jean-François RIOUX (sous la direction
de), La sécurité humaine, une nouvelle conception des
relations internationales, Paris, L'Harmattan, 2001, cité par
Barbara DELCOURT, Théories de la sécurité, cours
de deuxième cycle en science politique, 2006-2007, p.71.
67 Cf. art. Premier de la Constitution
Camerounaise.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 13
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ème degré de latitude Nord, et le
9ème et le 16èmedegré de longitude
Est. Il est situé entre le Nigeria à l'Ouest, le Tchad au Nord,
la République Centrafricaine à l'Est, le Gabon, la Guinée
Équatoriale et la République du Congo au Sud et le golfe de
Guinée au Sud-ouest. Sa capitale politique est Yaoundé et sa
capitale économique Douala. Avec une superficie de 475 442
km2, et une population de 24 229 247 habitant (2017) et une
densité de 49,9 habitant/ km2. Les langues nationales sont le
Français et l'Anglais68.
Au XIX siècle, la colonie Allemande le place sous
protectorat. À l'issue de la première guerre mondiale, le
Cameroun est placé sous la tutelle de la société des
nations et confié à l'administration de la France pour sa partie
orientale, et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. Placé sous
mandat de l'ONU et sous administration de la France, il accède à
l'indépendance sous l'appellation de la République du Cameroun le
premier Janvier 1960. Il est rejoint par une partie du territoire sous
administration Britannique en Octobre 1961 pour former, la République
Fédérale du Cameroun qui, le 20 Mai 1972, fut renommé
République unie du Cameroun, puis République du Cameroun en
1984.
Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'organisation
internationale de la Francophonie ainsi que du Commonwealth.
C- DÉFINITION DE LA PROBLÉMATIQUE ET
ÉNONCIATION DE L'HYPOTHÈSE DE RECHERCHE
1- DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE
La paix n'étant pas que l'absence de guerre,
l'inspiration de ce sujet part de plusieurs constats observés à
la fois sur le vécu quotidien des Camerounais que sur les
différentes crises que connait le pays ces derniers temps à
savoir : la question du chômage des jeunes, le phénomène de
corruption de plus en plus galopant, les crises liées à la
rareté de l'eau potable dans les grandes métropoles du pays, le
phénomène de désertification que connaissent les parties
septentrionale du pays, les problèmes climatiques et la
déforestation des forêts du Sud, le pillage et commerce illicite
des témoins matériels et immatériels, marques de
l'identité de la nation Camerounaise, le braconnage,
l'inadéquation croissante entre la formation et l'emploi, les conflits
liés au problème de droit
68 Voir dictionnaire Wikipédia en ligne.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
d'auteur, sans oublier les causes qui ont favorisés
l'implantation de la secte islamiste Boko-haram à l'extrême Nord,
et les mouvements sécessionnistes au Nord Ouest et Sud Ouest du pays.
Pierre BOURDIEU, Jean-Claude CHAMBOREDON et Jean-Claude
PASSERON69 définissent la problématique comme, un
obstacle à surmonter. Ils pensent que, tout objet de recherche ne peut
être définit et construit qu'en fonction de cette dernière,
permettant de soumettre à une interrogation systématique les
aspects de la réalité mis en relation avec la question
posée. L'action de la contribution de l'Unesco à la promotion de
la paix et la sécurité au Cameroun, s'inscrit dans l'univers
tracé par sa charte constitutive qui se propose de contribuer au
maintien de la paix et la sécurité de tous les États
membres de l'organisation des Nations Unies. Cette action pose la question
fondamentale qui est celle de savoir : Comment l'Unesco
contribue-t-elle à la promotion de la paix et la sécurité
au Cameroun ? Cette interrogation est d'autant plus centrale que,
« Le comportement d'un acteur (...) sur la scène internationale
peut être déterminé par diverses finalités
»70. En effet, les organisations
intergouvernementales71 ont été pensées, comme
un « espace politique » permettant aux États de nouer des
dialogues (multilatéraux) que justement le niveau bilatérale ne
rendait pas possible. Bien plus, dans leurs rôles d' «
autorité supranationale », certaines organisations
intergouvernementales sont censées réguler les crises ou les
tentions par des mécanismes politiques concrets voir par des
interventions directes de nature économique (les sanctions), politique
(la diplomatie), ou militaire (l'usage de la force armée). Le fait
d'être crées par les États et placées sous leurs
dépendances fait des organisations intergouvernementales, un acteur
dérivé de l'État d'où la possible
instrumentalisation de ceux-ci par ces derniers, en vue d'atteindre des
objectifs particuliers. Ces prémisses de raisonnement, conjuguées
aux principes fondamentaux de l'action internationale de l'Unesco, nous
plongent dans le cadre d'une problématique de la manière dont
l'Unesco use de ses compétences internationales en faveur de la
promotion de la paix et la sécurité. Aussi bien, il s'agit en
claire d'analyser le processus d'insertion et de participation de l'Unesco
à l'édification de la paix et la sécurité au
Cameroun. Pour ce faire, notre question centrale peut être
étayée par des interrogations secondaires relatives notamment aux
motivations, à l'implémentation, au bilan et aux perspectives de
la contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun.
69 BOURDIEU (P.), CHAMBOREDON (J-C.), PASSERON
(J-C.), Le métier de sociologue, Paris, Mouton, 1971, p. 58,
cité par HAMADOU Ali, Les fonctions politiques de l'oeil du Sahel
dans le Cameroun septentrional, mémoire de master en science
politique, 2012-2013, p. 6.
70 MOUELLE KOMBI (N), La politique
étrangère du Cameroun, cité par CHETIMA MALLA
Achille, mémoire de DEA, Le Cameroun et les opérations de
maintien de la paix, 2013-2014, p p.13-14.
71 D'après Michel VIRALLY, « Une
organisation internationale intergouvernementale est une association
d'États souverains, établie par accord entre ses membres et
doté d'un appareil permanent d'organes chargés de poursuivre la
réalisation d'objective d'intérêts commun par une
coopération entre eux », cité par Chloé MAUREL,
l'UNESCO de 1945 à 1974. HISTOIRE. Université
Panthéon-Sorbonne- Paris I, 2006, op.cit., p. 10.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
2- ÉNONCIATION DES HYPOTHÈSES
Pour Madeleine GRAWITZ, « L'hypothèse est une
proposition de réponse à la question posée. Elle tant
à formuler une relation entre les faits significatifs
»72. Henry MENDRAS dans le même sens affirme que, toute
recherche doit s'appuyer sur les hypothèses de travail relevant soit du
bon sens, soit d'autres travaux de recherches73. Telle qu'elle se
présente, notre problématique nous amène à
émettre l'hypothèse suivante : l'Unesco promeut la paix
et la sécurité au Cameroun par la promotion de
l'éducation, la science, la culture, l'information et la communication,
bien que cette contribution reste tout de même perfectible pour une
meilleure instauration d'un climat de paix et de sécurité sur
l'étendue du territoire Camerounais. Elle a l'avantage de nous
situer dans le cadre d'une analyse prospective de la contribution de l'Unesco
à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun dans
le sens de l'amélioration de celle-ci.
II- DÉTERMINATION DU CADRE THÉORIQUE
A- LA QUESTION DE LA MÉTHODE
La recherche de la vérité scientifique
nécessite du chercheur, le recours à un système
d'appréhension du réel. Dans ce cas, la méthode apparait
comme un outil scientifique indispensable. Car si elle se définit comme,
« L'ensemble des Operations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités quelles
poursuit, les démontres, les vérifies »74,
pour le professeur KONTCHOU KOUOMEGNI, elles doivent être
considérées comme des « stratégies de recherches
ou des ensembles organisés de concepts et d'opérations
intellectuelles et matérielles pour cerner la vérité
scientifique »75. Dans le cadre de notre étude,
nous optons pour le transnationalisme, le
structuro-fonctionnalisme bien que, nous
ferons de temps en temps appel au libéralisme.
a- Le transnationalisme : Pour Jean-Jacques
ROCHE, il s'agit d'une « contestation de l'État qui aurait perdu
son statut d'acteur principal de la vie internationale du fait de
l'intensification des
72GRAWITZ. M. Méthode des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 2001, p. 382.
73Henry MENDRAS, Élément de
sociologie, Paris, Armand Colin, collection U, p. 11.
74 Ibid., p.36.
75KONTCHOU KOUOMEGNI (A), « Méthodes
de recherche et domaine nouveau en relations internationales »
in revue Camerounaise des Relations Internationales, n°1,
octobre-décembre 1983, p. 56.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
échanges économiques et culturels et de
l'émancipation des acteurs non étatiques qui en résulte
»76.Dans cette souveraineté partagée, l'approche
du transnationalisme nous permet de comprendre que, l'action de l'Unesco se
situe à l'interface entre les gouvernements, les milieux
éducatifs, scientifiques et culturels, et le grand public, qu'elle
n'agit plus seulement au niveau international c'est-à-dire « entre
les nations », mais aussi transnational c'est-à-dire «
au-delà des nations ». L'Unesco n'entend pas traiter le cas
Camerounais d'une manière isolé, mais plutôt comme la
partie d'un tout indissociable.
b- Le structuro-fonctionnalisme :
Le fonctionnalisme constitue l'une des méthodes d'analyse
essentielles de la société, l'un des paradigmes dominant
basé sur les théories sociologiques classiques77. Nous
pouvons ainsi analyser la contribution de l'Unesco à la promotion de la
paix et la sécurité à partir de l'approche du
fonctionnalisme systémique ou structuro-fonctionnalisme
développé par TALCOTT Parsons. Ainsi, les fonctions
d'adaptation, l'orientation vers la réalisation des fins,
l'intégration interne et le maintien des modèles de
contrôle nous permettrons non seulement de comprendre qu'au-delà
des fonctions manifestes c'est-à-dire visibles et souhaités, il
peut y avoir d'autres fonctions dites latentes, c'est-à-dire qui
échappent à la perception du sociale. Cela nous permet de saisir
les motivations de l'Unesco, mais aussi, de saisir l'interaction ou au mieux
l'interdépendance qui existe entre l'Unesco et l'État du Cameroun
d'une part, l'Unesco et les autres acteurs que sont les OIG et les ONG d'autre
part en ce qui concerne la construction de la paix et la
sécurité. Ce model permet d'appréhender comment
l'éducation, la science, la culture et l'information parviennent
à élever les défenses de la paix dans l'esprit des
Camerounais.
B- L'OUTIL D'OBJECTIVATION OU TECHNIQUES DE RECHERCHE
Selon Madeleine M. GRAWITZ, « Toute recherche ou
application de caractère scientifique en science sociale tout comme dans
les sciences en générales doit comporter l'utilisation des
procédés opératoires rigoureux, bien définis,
transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau
dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et
de phénomènes en cause »78. Les techniques sont
donc des « tactiques », des moyens mis à la disposition de la
méthode ; moyens matériels pour la collecte et le traitement des
données, moyens intellectuels pour leur analyse et leur
interprétation.
76Jean-Jacques ROCHE, Théories des
relations internationales, 4ème édition,
Montchrestien, Clefs/ Politique, p.150.
77 HERMET (G.) (Dir.) Dictionnaire de la science
politique et des institutions politiques, op.cit. p.132. 78GRAWITZ
(M), Méthodes des sciences sociales, op.cit. p.352.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Dans le cadre cette étude, la collecte et l'analyse des
données nous a permis de répondre à notre question de
départ. À cet effet, l'analyse documentaire et les entretiens ont
été mis à contribution. Ainsi, les informations
recueillies sur l'UNESCO en général et ceux de son bureau de
Yaoundé ainsi que la commission National de l'UNESCO en particulier, ont
été obtenue à travers l'exploration des archives et des
documents consultés aux archives et à la Bibliothèque de
l'UNESCO (textes et images, données statistiques, série
d'articles de journaux)
Les informations complémentaires sur son fonctionnement
ont été obtenues grâce aux entretiens que nous avons eu
avec les administrateurs du Bureau de Yaoundé, de la Commission National
de l'UNESCO, de la Fédération des Clubs UNESCO, ainsi que des ONG
partenaire de l'UNESO tels que : l'ANACLAC, le SIL, CEFAN, FAWECAM.
C- ANNONCE DU PLAN
« Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes,
c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevée les
défenses de la paix »79. L'Unesco se propose d'adopter
les moyens pacifiques afin de, promouvoir la paix et la sécurité.
Cela passe par, la promotion de l'éducation et les sciences d'une part
(Première partie), la culture, l'information et la
communication d'autre part (Deuxième partie).
79 Ibid.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PREMIÈRE PARTIE : UNE CONTRIBUTION A LA CONSTRUCTION DE LA PAIX ET
LA SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET LA
SCIENCE
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
L'assemblée générale des nations unies
ayant fait de l'Unesco depuis sa création en 1945, le chef de
file80 de nombreuses initiatives éminentes de portées
internationales visant à promouvoir la paix, cette dernière
s'emploie à la construction d'un mouvement véritablement mondial
pour la promotion d'une culture de la paix, et de la non-violence dans le monde
en général et au Cameroun en particulier. En 73 ans d'existence,
l'organisation se concentre en particulier sur deux priorités globales
à s'avoir le continent Africain et la question de
l'égalité entre les genres. Afin de mener à bien sa
tâche, Julian HUXLEY pense pour sa part que, « (...), il ne suffit
pas (...) d'avoir des buts et des objectifs bien définis. Son action
présuppose une philosophie, une hypothèse de travail qui tendent
à expliquer les buts et les fins de l'existence humaine et qui puisse
dicter, ou tout au moins suggérer une prise de position devant les
différents problèmes »81. Consciente de ce que,
la construction d'une paix véritable et perpétuelle ne peut
passer que par le développement de l'homme sous toute ses formes,
KOÏCHIRO MATSUURA pense que, l'enjeu de la mission de l'Unesco «
n'est autre que la recherche perpétuelle de ce qu'il y a d'humain dans
le genre humain »82, il s'agit de comprendre l'homme ainsi que
l'environnement dans lequel il vie. C'est pourquoi, l'Unesco apporte un appui
technique et financier remarquable au gouvernement Camerounais afin que ce
dernier mette sur pied, des mécanismes qui lui permettront de
prémunir ses citoyens de l'usage de la violence et l'intolérance.
La contribution ainsi envisagée se situe aussi bien au niveau de la
promotion d'un système éducatif inclusif au Camerounais (CHAPITRE
I), ainsi que la promotion des sciences (CHAPITRE II).
80 Mathilde JOSEPH, Les implications de la
crise budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, mémoire de master «
organisations internationales », institut politique de Grenoble,
2011-2012, p.42.
81 Julian HUXLEY, L'Unesco : Ses buts et sa
philosophie, printed in great Britain by the Frederick printing co., ltd.,
23, Leonard street, London, e.c.2, 1946, p.7.
82 UNESCO, 60 ans d'histoire de l'Unesco, Acte du
colloque international, Paris, 16-18 novembre 2005, p.12.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
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CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE PÉDAGOGIE
DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR L'ÉDUCATION
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Dans son ouvrage intitulé : L'Unesco : Ses buts et
sa philosophie, publier en 1946, Julian HUXLEY pense qu'« Il est
évident que l'Unesco doit adopter certains principes
généraux concernant l'éducation, non seulement des
principes visant à pourvoir l'être humain qui grandit, du moyen de
gagner sa vie, ou à le rendre capable de tenir sa place dans la
collectivité ou dans la société où il est
né. (...) l'éducation peut être et devrait être
continuelle, l'esprit est capable de se développer pendant toute la vie
et il faudrait prévoir des moyens susceptibles d'aider à sa
croissance, c'est-à-dire des méthodes d'éducation pour les
adultes de tout âge et non pas seulement pour les enfants ou les jeunes
gens»83. Allant dans le même sens, Jacques DELORS affirme
que, « L'éducation apparaît comme un atout indispensable pour
permettre à l'humanité de progresser vers les idéaux de
paix, de liberté et de justice sociale »84.
À travers son bureau multipays et sa Commission
Nationale basé à Yaoundé, l'Unesco, promeut la
pédagogie de la paix et la non-violence, en incitant le gouvernement
Camerounais et les partenaires de l'éducation, à prendre leurs
responsabilités (SECTION II) en ce qui concerne, l'assurance d'une
éducation inclusive, susceptible de garantir l'épanouissement de
tous les Camerounais (SECTION I).
83 Ibid.
84 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un
trésor est caché dedans, extraits du rapport à
l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt
et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, p. 9.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE
ÉDUCATION INCLUSIVE
« L'éducation en tant que priorité urgente
et pratique est importante »85 pour la construction de la paix
et la sécurité dans l'esprit86 des Camerounais. Ainsi,
pour HUXLEY, le terme éducation « prônée par
l'Unesco » s'entend dans le sens large d'éducation des adultes
et d'éducation de soi-même aussi bien dans le sens étroit
de l'enseignement et de la formation professionnelle87, c'est
un droit universellement proclamé. Elle entend par éducation
inclusive, « un processus qui vise à prendre en compte et à
satisfaire la diversité des besoins de tous enfants, jeunes et adultes ,
par une participation accrue à l'apprentissage, à la vie
culturelle et à la vie communautaire, et par une réduction du
nombre de ceux qui sont exclus de l'éducation ou exclus au sein
même de l'éducation. Elle suppose de changer et d'adapter les
contenus, les approches, les structures et les stratégies, en s'appuyant
sur une vision commune qui englobe tous les enfants du groupe d'âges
visés et avec la conviction que le système éducatif
ordinaire a le devoir d'éduquer tous les enfants »88.
Dans le souci de contribuer à la construction de la paix dans l'esprit
des Camerounais, l'Unesco s'appuie sur plusieurs mécanismes parmi
lesquels, l'éducation. S'inspirant des assises de Dakar 2000, le
gouvernement Camerounais va élaborer son « Plan d'Action National
sur l'Éducation pour Tous », avec pour objectif, d'assure le droit
d'accès à une éducation de qualité qui, met
l'accent sur l'alphabétisation (paragraphe I), tout en Garantissant la
disponibilité et le respect dans l'environnement d'apprentissage
(paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LE DROIT D'ACCES A UNE EDUCATION DE QUALITE
QUI MET L'ACCENT SUR L'ALPHABETISATION
Suivant l'avis de Chloé MAUREL, « Sur l'insistance
de plusieurs États membres, l'Unesco donne la `'priorité
absolue»89 à l'éducation dans son programme
»90. L'action éducative de cette
85Kathryn (M.) Anderson-Levitt, « Les divers
courants en anthropologie de l'éducation
», Éducation et sociétés,
2006/1 (no 17), p. 7-27.
86 Cf. alinéa premier de l'acte constitutif de
l'Unesco.
87Julian HUXLEY, L'UNESCO: Ses buts et sa
philosophie, printed in great Britain by the Frederick printing co.,
ltd.,
23, Leonard street, London, e.c.2, 1946, op. cit., p.32
88UNESCO. 2003b. Vaincre l'exclusion par
des approches intégratrices dans l'éducation. Un défi et
une vision.
Paris, UNESCO, cité in Principes directeurs pour
l'inclusion dans l'éducation, 2009, p. 9.
89 Insistance marquée par l'auteur.
90X07. 21(44) NC, III : Commission nationale
française, « Suggestions de caractère
général concernant les
programmes futurs de l'Unesco », juin 1961, p. 9 ;
IV : commentaires et propositions du gouvernement français sur le
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dernière se traduit par, la mise sur pied d'une
éducation continue tout au long de la vie (A), ainsi que des programmes
d'alphabétisations pour tous (B).
A- UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE
EDUCATION
DE QUALITE A TOUS LES STADES DE LA VIE
Suivant la Déclaration mondiale de Jomtien sur
l'éducation pour tous de 1990, une éducation de qualité
repose sur « le développement cognitif de l'apprenant d'une part,
et le rôle de l'éducation dans la promotion de valeurs et
d'attitudes, propices à une citoyenneté responsable et/ou au
développement créatif et affectif d'autre part. ( ...) ces
besoins concernent aussi bien les outils d'apprentissage essentiels que les
contenus éducatifs fondamentaux dont tout être humain a besoin
pour survivre, pour développer toutes ses facultés, pour vivre et
travailler dans la dignité, pour participer pleinement au
développement, pour améliorer la qualité de son existence,
pour prendre des décisions éclairées et pour continuer
à apprendre »91. L'Unesco encourage le gouvernement
Camerounais à mettre sur pied des politiques qui favorisent une
éducation à tous les stades de l'enfance et au-delà (1),
ainsi que des programmes scolaires pertinents, étendus et inclusifs
(2).
1- LA NECESSITE D'UNE EDUCATION A TOUS LES STADES DE
L'ENFANCE ET AU-DELA
« L'éducation tout au long de la vie est
fondée sur quatre piliers : apprendre à connaître,
apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, apprendre à
être »92. Tout en réaffirmant la vision de la
déclaration mondiale sur l'éducation pour tous qui avait
été adoptée dix ans plutôt à Jomtien en
Thaïlande (1990), l'Unesco apporte au gouvernement Camerounais,
l'assistance technique et financière, afin de respecter les six grands
objectifs de l'éducation pour tous (EPT) issues du Forum mondial de
Dakar qui c'est tenu du 26 au 28 avril 2000. L'acte constitutif de l'Unesco,
suggère l'adoption « des méthodes d'éducations
convenables pour préparer les enfants du monde entier aux
programme et budget 1965-66, 25 juin 1963, 1 4 p., p. 7-8 ; X
07.21 (44), I : observations du gouvernement français sur l'avant-projet
de programme et de budget 1965-66, 17 déc. 1963, p. 2, cité par
Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, p. 587.
91 UNESCO. 2008b. L'apprentissage compte
: Aperçu des méthodes, facteurs et indicateurs de mesure et
d'amélioration de la qualité de l'apprentissage dans les pays de
l'IMOA-EPT. Paris, UNESCO, cité in UNESCO, Principes directeurs
pour l'inclusion dans l'éducation, 2009, op.cit., p. 10.
92 Jacques DELORS et al. , L'éducation, un
trésor est caché dedans, extraits du rapport à
l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le
vingt et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., p.
35.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
responsabilités de l'homme libre »93.
À cet effet, le système éducatif Camerounais régi
par la loi numéro 98/004 du 14 Avril 1998, portant Orientation de
l'éducation va, sous l'impulsion de la Commission Nationale de l'Unesco
basé à Yaoundé, promouvoir un système
éducatif constitué de différents niveaux d'enseignements
à savoir, l'enseignement primaire, avec une durée de 6 ans,
sanctionné par l'obtention d'un certificat d'étude primaire (CEP)
; L'enseignement secondaire, avec une subdivision en deux cycles à
savoir, le premier cycle, avec une durée de 4 ans, sanctionné par
le Brevet d'Étude du Premier Cycle (BEPC), qui conduit automatiquement
au second cycle, avec une durée de trois ans d'études,
sanctionné par l'obtention du Baccalauréat, qui ouvre au futures
détenteurs, les portes de l'enseignement supérieur à
savoir, l'Université. Le budget annuel de l'État alloué au
secteur de l'éducation va croissant, qu'il s'agisse de l'enseignement
primaire, secondaire ou supérieur, ou même la recherche
scientifique. Le DSCE laisse voir que, le budget général
alloué à l'éducation en 2009 était de 409,6
milliards de francs CFA, en 2013 il est passé à 497,3 milliards
et en 2015, à 567,3 milliards de francs CFA94.
Parler d'une éducation à tous les stades de
l'enfance et au-delà, revient à ne plus définir
l'éducation au seul cadre scolaire, elle inclue dorénavant aussi
celle des adultes. BOCCO R. l'ayant compris, la définit comme, «
l'ensemble des processus organisés par lesquels toute personne
considérée comme adulte dans la société ou la
culture à laquelle elle appartient, développe ses aptitudes,
enrichie ses connaissances, améliore sa qualification technique ou
professionnelle, la réoriente et suscite des changements dans ses
attitudes et ses comportements, dans la double perspective d'un
développement social, économique et culturel
équilibré et indépendant »95. C'est par
cet apprentissage tout au long de la vie que l'individu acquiert les valeurs de
paix, de justice, de démocratie, de tolérance, de
compréhension intellectuelle, d'égalité des genres, et le
respect de la planète96.Voilà pourquoi l'Unesco
affirmait dans son préambule en 1945 que : La paix fondée sur
les seuls accords économiques et politiques des Gouvernements ne saurait
entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère des
peuples, par conséquent, cette paix doit être établie sur
le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de
l'humanité97. Le paradigme de l'apprentissage tout au
long de la vie est conceptualisé et promu par l'Unesco depuis 1970. Il
est question de mettre
93Voir, Art. 1, Para. 2b. de la Charte constitutive de
l'Unesco.
94 CAMEROUN, document de stratégie pour la
croissance et l'emploi, 2007, p.155.
95BOCCO(R.), Problématique de
l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au
Bénin, Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA.
INJEPS/UAC, 2000, cité par Marcellin KOBA, Problématique de
la contribution de l'alphabétisation des femmes à
l'amélioration de la santé communautaire en milieu urbain : Cas
de Cotonou en république du Bénin, Mémoire pour
l'obtention du diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et
d'Animation, option ANDRAGOGIE, 2005, Op.cit., pp.30-31.
96 Jacques DELORS et al. , L'éducation,
un trésor est caché dedans, extraits du rapport à
l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt
et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., p. 9.
97 Cf. préambule de la constitution de
l'Unesco.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 25
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'apprentissage au service de l'autonomisation. Au niveau de
« l'éducation de base », l'autonomisation relève du
fait pour l'enfant de savoir pouvoir lire, écrire et compter. Ces
dispositifs une fois acquises, l'enfant pourra être capable de pouvoir
communiquer directement, d'être autonome, de pouvoir participer
activement à la vie de la communauté, d'être capable
d'affirmer ou d'infirmer une information, d'être capable de
mémoriser et de conserver, d'avoir une bonne structuration mentale, de
pouvoir s'adapter aux diverses situations de la vie quotidienne98.
Cela favorise le développement rapide de l'enfant, et permet à ce
dernier de faire face aux différentes menaces qui peuvent affecter son
comportement.
Suivant le classement des pays au regard de l'atteinte des
objectifs d'Education Pour Tous, sur les cinquante trois pays les plus
performant en liste, le Cameroun occupe la huitième place avec, un
indice Africain de développement de l'Education Pour Tous qui
était de 50,3 % en 1990 et 57,4 % en 2002, soit une avancé
significative de 7,1 point. Durant la même période, le taux
d'accès en dernière année du primaire est passé de
50 % à 60 % ; Le taux d'alphabétisation des adultes est
passé de 62 % à 68 %, et l'indice de parité du Taux Brute
de Scolarisation (TBS) est passé de 86 % à 85 %99 soit
une perte de 1 point.
Le système éducatif Camerounais, est
conçu à tel point qu'il favorise non seulement la
possibilité d'un apprentissage formel qui va de la maternelle au
supérieur en passant par le primaire et le secondaire, mais aussi, il
favorise un apprentissage non-formel et informel pour les personnes de tous les
âges qui non pas eu la chance de bénéficier d'une
éducation formelle. Il s'agit de permettre aux jeunes hommes et femmes
âgés de 15 ans et plus, à bénéficier d'une
formation qui va au-delà du simple lire, écrire et compter, de
bénéficier d'une formation qui pourra leur permettre de
s'épanouir dans la société. L'accent ici est mis à
la formation de la femme dans la mesure ou, comme l'affirme Musa Bin Jafaar Bin
Hassan, président de la conférence générale de
l'Unesco en 2005, « La femme a un rôle fondamental à jouer
dans la promotion de la culture de la paix par l'éducation ; Il est
indispensable de reconnaître le rôle central qu'elle joue dans la
formation de jeunes porteurs de modernité, de science et de paix. La
femme est la pierre angulaire de la société »100.
Le gouvernement Camerounais à prit le soin de, mettre sur pied des
institutions à cet effet101.
98 Jacques DELORS et al. , L'éducation,
un trésor est caché dedans, extraits du rapport à
l'Unesco de la commission internationale sur l'éducation pour le vingt
et unième siècle, Éditions UNESCO, 1996, op.cit., op.cit.,
p. 19.
99 Elsa DURET, Atteindre les objectifs d'Education Pour Tous
en Afrique subsaharienne : état des lieux, marges de manoeuvre et
défis pour les politiques publiques, Editions De Boeck
Supérieur, Monde en développement, 2005/4 (n° 132), p.
140.
100 UNESCO, Discours de Musa Bin Jafaar Bin Hassan à la
Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de
l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005 p. 24
101 Ces institutions chargées de l'alphabétisation
fonctionnelle sont : le FNE, le PIFMAS, la CAF, le PAJER-U.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 26
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Suivant la stratégie de l'Unesco pour
l'éducation, le concept d'apprentissage tout au long de la vie
nécessite de changer de paradigme, en délaissant les notions
d'enseignement et de formation au profit de la notion d'apprentissage, en
délaissant l'instruction qui transmet des connaissances au profit d'un
apprentissage tourné vers l'épanouissement personnel, et en
délaissant l'acquisition de compétences spécifiques au
profit de la découverte au sens large, et de la nécessité
de libérer et d'exploiter le potentiel créatif
102. Voilà pourquoi le Cameroun avec l'appui technique
et financier de l'Unesco, contribue à la mise sur pied dans le
dispositif éducatif Camerounais, les Enseignements techniques et
professionnels.
L'éducation inclusive des jeunes et des adultes tout au
long de leur vies seul ne suffit pas à inculquer aux apprenants des
valeurs telles que : Le respect des principes démocratiques, du droit et
des droits de l'homme ; La non-violence, la tolérance, la
solidarité et la préservation de l'équilibre
écologique. Avoir la possibilité de pouvoir s'éduquer
durant toute sa vie n'est qu'un préalable, mais avoir l'accès
à des programmes scolaires étendus, pertinents et inclusifs est
une nécessité.
2- DES PROGRAMMES SCOLAIRES ETENDUS PERTINENTS ET INCLUSIFS
L'éducation est un moyen indispensable pour faire en
sorte que chaque homme et chaque femme dans le monde puisse maitriser son
destin, exercer son choix et sa responsabilité. C'est pourquoi l'Unesco
encourage le gouvernement Camerounais à mettre l'accent sur La
qualité de l'enseignement. Cette qualité se fait ressentir
à chaque niveau de son système éducatif qui, dispose des
objectifs fixés qu'il se doit d'atteindre.
L'enseignement primaire, qui succède à la
section maternelle est considéré comme la base de
l'éducation. C'est à ce niveau que l'enfant acquière les
bases nécessaires pour ses études ultérieur. Le MINEDUB
qui est responsable de la commission Nationale de l'éducation
pour l'Unesco au Cameroun, bénéficie de la part du
gouvernement, la priorité sur l'élaboration et la mise en oeuvre
des programmes scolaires pour le préscolaire et le primaire. À ce
niveau d'étude, l'enfant bénéficie d'un apprentissage au
langage et à l'écrit, une formation sur les mathématiques,
une éducation sur les sciences et l'environnement, une formation sur
l'hygiène pratique et l'éducation à la santé, une
éducation morale et civique, une formation sur les activités
pratiques et enfin une éducation physique et sportive103.
Quant à l'enseignement sur les programmes de Français, et
d'Anglais,
102 UNESCO, Stratégie de l'UNESCO pour
l'éducation 2014-2021, Paris, 2014, p. 36.
103 Cf. Programmes Officiels de l'Enseignement Primaire Niveau
I
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'enfant bénéficie d'un apprentissage du langage
ou expression orale ( la lecture ; Speech Practice and Oral Work), à la
production d'écrit (Written Work). Cela permet à l'enfant de
communiquer directement, d'être autonome, de pouvoir participer
activement à la vie de la communauté, d'être capable
d'affirmer ou d'infirmer une information, et enfin d'être capable de
mémoriser et de conserver104.
Il bénéficie aussi d'un enseignement sur les
mathématiques (géométrie et numérique) qui lui
permettent, d'avoir une bonne structuration mentale et de pouvoir s'adapter aux
diverses situations de la vie quotidienne105.
Il acquière également une éducation sur
les sciences et l'éducation à l'environnement qui, lui
permettront de reconnaitre la manifestation de la vie animale et
végétale et d'apprécier le vivant dans son unité et
sa diversité. Cela développe également chez
l'élève le gout et le respect de la nature, les pratiques de
contrôle et de gestion rationnelle des ressources, de conservation et
d'amélioration de l'environnement106.
La formation sur l'hygiène pratique et
l'éducation à la santé, permettent de lui donner des
moyens de protéger sa santé par le développement d'action
de prévention, de l'informer sur les problèmes d'hygiènes
communautaires tout en faisant de lui un acteur et messager de la santé
et de l'hygiène pratique dans sa communauté107.
Ce programme au niveau du primaire vise à stimuler
et renforcer l'intérêt de l'enfant vis-à-vis du milieu qui
l'entoure, de respecter les principes de la démocratie, de valoriser le
sens de la responsabilité, de respecter les droits de l'homme et du
citoyen, de respecter la propriété privée et le bien
commun, d'acquérir un esprit patriotique, de renforcer
l'intégration nationale, de respecter la diversité des
civilisations et des cultures et des différentes entités
nationales, de favoriser l'esprit du dialogue, de la coopération, de la
tolérance entre les individus, les groupes d'individus, les tribus, les
générations , les peuples et les nations, aider à se
servir des différents moyens d'information à sa portée
bref, de développer le sens du bien, du beau, du vrai et du
juste108.
De toutes ces formations, l'enfant bénéficie
aussi des activités pratiques qui suscitent en lui le sens critique et
le désir de mieux faire ; tout comme il acquière des aptitudes
à la musique, les danses, la culture nationale, et une éducation
physique et sportive que promeut le ministère des sports et de
l'éducation physique (MINSEP). Ces acquis vont développer en lui
le sens de la
104 Ibid.
105 Ibid.
106 Cf. Programmes Officiels de l'Enseignement Primaire Niveau I
op.cit.
107 Ibid.
108 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
compétition, du partage et d'échange à
travers les jeux intra-scolaire placés sous la supervision de la
Fédération Nationale des sports scolaires
(FENASCO)109.
L'Unesco insiste plus à mettre l'accent sur
l'enseignement secondaire technique et professionnel dans la mesure où,
selon Jacques-Philippe TSALA TSALA, il est plus apte à favoriser non
seulement une insertion rapide des apprenants, mais aussi parce qu'il permet
d'accueillir et de former les jeunes qui décident de ne plus poursuivre
leurs études au niveau secondaire. Autrement dit, c'est une solution
à l'abandon des études post-primaire110. Ce type
d'enseignement offre une gamme aussi varié que diverse des programmes
techniques et professionnels. Il est subdivisé en deux grands cycles
à savoir d'une part, l'enseignement technique du premier cycle. Et
d'autre part, l'enseignement technique du second cycle qui est subdivisé
en deux grands noyaux à savoir, l'enseignement technique qui s'occupe
des techniques industrielles, et le second cycle des sciences et techniques du
tertiaire.
Grace au programme du centre international UNESCO-UNEVOC pour
l'enseignement et la formation technique et professionnel (EFTP), le
gouvernement camerounais a pu bénéficier d'une aide technique
portant non seulement sur la formation des enseignants, mais aussi sur le
développement des compétences des jeunes pour le monde de
l'emploi. Mis sous la supervision du Ministère de l'emploi et de la
formation professionnel, l'EFTP entant professionnaliser le système
éducatif Camerounais. Les futurs apprenants pourront
bénéficiers, comme le pense si bien TSALA TSALA,
l'acquisition de qualification professionnelle111 dans des
centres de formations extrascolaires, et dans un environnement d'apprentissage
non formel ainsi que par des programmes de formations
professionnelles112.
La diversité éducative du Cameroun, se retrouver
jusqu'au niveau de l'enseignement supérieur qui, compte huit
universités publiques ainsi que des annexes et six universités
privées reconnues par l'État. S'ajoute à cette liste 192
écoles et instituts tant publique que privé, et 27 instituts et
centres de recherches publics et privés. L'Unesco contribue à
l'accroissement de l'offre de formation au niveau du supérieur par la
mise en place des Universités virtuelles à vocation nationale et
sous régionale, tout en octroyant des bourses de recherches et en
organisant des séminaires. « L'Unesco a multiplié la
création de `'chaires Unesco» dans le monde, poste d'enseignement
et de recherche portant sur des domaines très variés, qu'elle
crée et finance au sein
109 cf. loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de
l'éducation au Cameroun
110 Jacques-Philippe TSALATSALA, « L'enseignement
technique au Cameroun : le parent pauvre du système ? »,
Carrefours de l'éducation 2004/2 (n° 18), p. 192
111 Ibid.
112 UNESCO (2006), draft du Document de stratégie
sectorielle de l'éducation : République du Cameroun,
consulté sur
www.unesdoc.unesco.org,
le 5 janvier 2018 à 01h 33 min.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
de diverses institutions universitaires »113.
Le Cameroun, bénéficie de trois Chaires dont, la Chaire Unesco de
l'Éducation à l'Université de Buea (2008), la Chaire
Unesco de Droit à la Propriété Intellectuelle à
l'Université de Yaoundé II (2004) et la Chaire Unesco-NATUA en
Économie Agricole et Réformes des Politiques à
l'Université de Dschang en 1992.
Le système éducatif Camerounais dans sa
globalité promeut une éducation inclusive qui, consiste à
supprimer toutes les formes de discriminations en ce qui concerne
l'accès à l'éducation114. L'Unesco a
publié un ouvrage en 2009, le but était d'aider les pays en
matière d'éducation et à mettre en relief, les domaines ou
une attention particulière s'impose pour promouvoir une éducation
inclusive et renforcer le développement des politiques115.
Pour ce, elle définit l'éducation inclusive comme,
« un processus qui implique la transformation des écoles et
autres centres d'apprentissages afin qu'ils puissent s'occuper de tous les
enfants notamment les garçons, les filles, les élèves
appartenant à des minorités ethniques et linguistiques, ceux
issus de populations rurales, ceux affectés par le VIH/SIDA, qui sont
handicapés et qui ont des difficultés à apprendre, et
offrir à tous, jeunes et adultes, des possibilités
d'apprentissages »116. Que ce soit la déclaration
de Salamanque de 1994, la convention des Nations Unies relative aux droits des
personnes handicapées de 2006, la Banque Mondiale ou le Projet
IEA117, leurs conceptions de l'éducation inclusive vont dans
le même sens que celui de l'Unesco.
B- UNE CONTRIBUTION A LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA
SECURITE PAR L'ALPHABETISATION
« Les compétences alphabétiques de base,
qui consistent à savoir lire, écrire et compter, sont les
compétences fondamentales pour que les individus puissent s'acquitter
efficacement de leurs tâches dans les sociétés actuelles,
où l'accès aux connaissances se fait par l'intermédiaire
du texte,
113 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui
», Vingtième Siècle. Revue d'Histoire 2009/2
(n°102), p. 133.
114 Voir art. 7 de la loi n°98/004 du 4
avril 1998d'orientation de l'éducation au Cameroun
115 Ministère Français de l'éducation
Nationale, La scolarisation des élèves handicapés et
l'éducation inclusive,
http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/scolarisation-eleves,
consulté le 29 janvier 2018 à 08 h 57.
116 UNESCO, Principes directeurs pour l'inclusion dans
l'éducation, 2009, p. 7, cité par Ministère
Français de l'éducation Nationale, La scolarisation des
élèves handicapés et l'éducation inclusive,
http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/scolarisation-eleves,
consulté le 29 janvier 2018 à 08 h 57.
117 Le projet IEA (éducation inclusive en action) est
un projet d'éducation mené par l'Unesco et l'agence
Européen pour le développement de l'éducation des
personnes ayant des besoins particuliers. Il vise à apporter des
ressources des qualités aux responsables politiques européens et
internationaux travaillant au développement de l'équité et
de l'égalité des chances au sein des systèmes
éducatifs dans le monde.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
et faire des choix de vie informés
»118. De nos jours, la question de l'alphabétisation ne
se résume plus qu'à l'éducation formelle (1), elle
s'étend dorénavant jusqu'au niveau informelle (2).
1- LA PROMOTION D'UNE ALPHABETISATION FORMELLE
Magda Becker SOARES pense que, derrière la plus part
des définitions, deux aspects majeurs de l'alphabétisation sont
mis en exergue à savoir, l « aspect individuel et l'aspect social
»119. S'agissant de l'aspect individuel,
l'alphabétisation est considérée comme un attribut
personnel renvoyant à, selon WAGNER, « la simple maitrise par un
individu des techniques mentales complémentaires de la lecture et de
l'écriture »120. Pour d'autre encore comme ROBINSON,
c'est le fait d'avoir des compétences dans les domaines tels que, la
musique, l'informatique, la science, le théâtre
etc.121.
S'agissant de l'aspect social, il fait allusion à
l'application des éléments cités plus haut à la
réalité quotidienne des individus. Pour d'autres auteurs comme
SCRIBNER et COLE, l'alphabétisation ne saurait se résumer
à l'écrit et au parler dans la mesure où, l'on peut
très bien savoir lire sans tout fois savoir écrire, tout comme il
peut lire couramment mais écrire avec difficulté. En revanche,
certain auteurs font la différence entre lecture et écriture.
Voilà pourquoi BORMUTH met plus l'accent sur le savoir lire plutôt
que le savoir écrire, et affirme qu' « être alphabète,
c'est avoir tous les réflexes nécessaire pour réagir
correctement devant n'importe quel travail de lecture »122.
Pour l'Unesco, est alphabète « toute personne qui
est capable de lire et écrire, tout en étant capable de
s'exprimer simplement et brièvement de telle sorte que l'on puisse le
comprendre »123. Et est analphabète, «
toute personne incapable de lire et écrire, en le comprenant, un
exposé simple et bref de faits en rapport avec sa vie quotidienne
»124. Il s'agit comme le constate si bien Hélène
NAZON, de se détacher d'un discours négatif, se tourner vers les
dimensions sociales de
118 Ibid.
119 Magda Becker SOARES, L'évaluation de
l'alphabétisation et les problèmes de mesure statistique,
Unesco, mars 1992, p. 7.
120 WAGNER, (D. A.), Ethnographies: an introduction.
International Journal of the Sociology of Language, t. 42, p. 58, cite par
Magda Becker SOARES, UNESCO, 1992, p.3.
121 ROBINSON (J-L.), (1987). Literacy in society: Readers and
writers in the world of discourse. In: Bloom, D. (éd), Literacy and
Schooling. Norwood, N.J.: Ablex, p.329
122 Bormuth, (J.R.), Reading Literacy: Its definition an
assessment. In J.B. Carroll & J. Chall (eds.), Toward a Literate Society,
New York: MC-Graw-Hill, cité par Magda Becher SOARES,
L'évaluation de l'alphabétisation et les problèmes de
mesure statistique, UNESCO, mars 1992, p. 4.
123UNESCO, Recommandation concernant la
normalisation internationale des statistiques de l'éducation, Paris,
1958, p. 4.
124 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'acquisition de l'écrit et de son
utilisation125. En conséquence, l'alphabétisme
suppose, « une continuité de l'apprentissage pour permettre aux
individus, d'atteindre leurs objectifs, de développer leurs
connaissances et leurs potentiels, et de participer pleinement à la vie
de la communauté, et de la société toute entière
»126.
L'école se présente de nos jours comme, «
le lieu légitime »127 de l'alphabétisation dans
la mesure où, l'alphabétisation est un processus, l'école
peut donc effectuer des mesures et des estimations, en évaluant
progressivement l'acquisition de technique, de capacité de connaissance,
et d'usages culturels des apprenants.
L'école a pour mission, d'inculquer aux apprenants les
techniques, les connaissances, les valeurs, les croyances et les attitudes qui,
ferons de lui un citoyen exemplaire au sein de la société
où il vie. Allant dans ce sens, l'ancien secrétaire
général de l'Unesco Federico MAYOR, lors de la
cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de
l'Acte constitutif de l'UNESCO, affirmait que, «
promouvoir une culture de paix, de participation, de
démocratie, de personnes indépendantes `'conscientes et
responsables de leur propre destinée», voilà en quoi
consiste l'éducation »128. Grace aux
contributions des partenaires techniques et financiers parmi lesquels
l'Unesco129, auxquels s'ajoutent les objectifs nationaux de
l'éducation au Cameroun, les lois d'orientations de l'éducations
de 1998, et de l'enseignement supérieur de 2001, donnent au
système éducatif Camerounais, une nouvelle orientation qui se
traduisent par, la formation des citoyens enracinés dans leur
culture, mais ouverts au monde, et respectueux de l'intérêt
général et du bien commun ; La promotion de la science et de la
culture du progrès social ; le renforcement du sens éthique et de
la conscience nationale ; La promotion de la démocratie et le
développement de l'esprit démocratique ; Le développement
de la créativité, du sens de l'initiative et de l'esprit
d'entreprise; La formation et le perfectionnement des cadres ; La promotion du
bilinguisme et la maîtrise des langues nationales ; La recherche de
l'excellence dans tous les domaines de la connaissance ; La formation physique,
sportive, artistique et culturelle de l'enfant ; La promotion de
l'hygiène et de l'éducation à la santé ;
L'éducation à la vie familiale130.
125 Helene NAZON, Les impacts de l'alphabétisation
populaire sur l'appropriation de l'écrit chez un groupe de
participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des
formatrices et des participants, mémoire en vue de l'obtention de
maître ès arts (M. A.), Université Laval QUÉBEC,
2007, p. 21
126UNESCO, 2004. La pluralité de
l'alphabétisation et ses implications en termes de politiques et
programmes, Paris, Ateliers de PUNESCO, p. 13.
127 Ibid.
128 UNESCO, Discours de Federico MAYOR, Cérémonie
du soixantième anniversaire de l'adoption de l'Acte
constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005, p. 51
129 Entre 2012 et 2015, le MINESDUB, le MINESUP, le MINESEC, le
MINEFOP et le MINJEC vont bénéficiers des
appuis techniques et financières dans les domaines de :
la santé, l'éducation, les statistiques, l'éducation
inclusive et l'éducation de base des adultes.
130 Rapport des Autorités Camerounaises, «Examen
national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Cependant, en adoptant en 2002, son Plan d'Action EPT, le
Cameroun s'était engagé à mobiliser des moyens
conséquents pour sa mise en oeuvre. Ainsi, entre 1996 et 2000, le
préscolaire à lui seul dans les dépenses éducatives
publiques, représentait 4% du budget, et connaitra une évolution
de 4,51% en 2009 et a plafonnée autour de 3,34% en
2011131.
Bien que beaucoup reste encore à faire dans le secteur
de l'enseignement primaire, ce secteur en 2000 a reçu 43% du budget
du secteur de l'éducation. Cette part était sensiblement la plus
élevée par rapport à celle destinée aux autres
niveaux d'enseignements. Elle va chuter considérablement avant de
remonter à 38,65% en 2006132. En 2013, le programme
« d'alphabétisation » du MINEDUB a
bénéficié seulement de, 23,86% du budget de
fonctionnement et 4,26% du budget d'investissement contre, 60,59% du budget de
fonctionnement et 42,89% du budget d'investissement pour le programme
d'universalisation du primaire133. Depuis 2013, la part des
dépenses publiques éducatives accordées à
l'enseignement secondaire représente 50% du secteur y compris, la
formation professionnelle 3% contre, 32% pour la moyenne régionale, et
L'enseignement supérieur quant à lui reçoit, 14% contre,
21% pour la moyenne régionale134. De ce qui
précède, il ressort que l'État Camerounais en
collaboration avec l'Unesco, et ses partenaires, contribuent à faire de
l'alphabétisation traditionnelle ou formelle au Cameroun, un instrument
puissant capable de transformer mentalement l'enfant, afin que ce dernier
puisse efficacement faire face aux différents défis qui se
poseront à lui dans la société. Cependant, la question qui
nous préoccupe est celle de savoir si, un individu peut être
alphabète sans toutefois être scolarisé.
2- LA PROMOTION D'UNE ALPHABETISATION FONCTIONNELLE
C'est un type d'alphabétisation qui se fait hors du
cadre formel. Pour SCRIBNER et COLE, l'on peut très bien être
alphabète sans être scolarisé. Il est utile de noter que,
« l'alphabétisation fonctionnelle se distingue de
l'alphabétisation dite traditionnelle en ce qu'elle n'est plus une
action isolée, distincte, voire une fin en soi, mais considère
l'analphabète en situation de groupe, en fonction d'un milieu
donné et dans une perspective de développement
»135. Tandis que les promoteurs de l'alphabétisation
formelle visent à « procurer aux analphabètes une
maîtrise suffisante des mécanismes de la lecture, de
l'écriture et du calcul pour pouvoir accéder à la
131 Cf. Institut des Statistiques de l'Unesco, 2012.
132 Cf. Rapport d'État du Système Éducatif
National.
133 Cf. la Loi des Finances de 2013.
134 Cf. la Loi des Finances de 2013, op.cit.
135 UNESCO, Guide pratique d'alphabétisation
fonctionnelle. Une méthode de formation pour le développement,
1972, p.8.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
communication écrite ou imprimée. Par contre,
dans un programme d'alphabétisation fonctionnelle, l'acquisition de la
lecture et de l`écriture et la formation (technique, professionnelle,
scientifique, socio-économique, civique, etc.) ne sont pas menées
parallèlement ou dissociées chronologiquement: ce sont des
activités intégrées, l'une faisant partie
intégrante de l'autre »136.
Tout en tenant compte des objectifs immédiats et des
situations particulières, L'alphabétisation fonctionnelle a pour
but de procurer aux apprenants « des compétences professionnelles
et des connaissances utilisables »137. Au niveau
gouvernemental, le programme « Éducation et Formation des Adultes
» (EdFoA), est placée sous la supervision de plusieurs
départements ministériels. Leurs programmes ciblent les individus
tels que : Les jeunes et les adultes peu ou sous scolarisés, les jeunes
scolarisés désoeuvrés, les jeunes inadaptés
sociaux, les femmes analphabètes, les jeunes et adultes
handicapés analphabètes, les jeunes exclus sociaux
communément appelés « enfants de la rue », les groupes
ethniques marginaux tels que les pygmées et les Bororo migrants, etc.
La gamme des programmes proposé par le gouvernement,
est d'autant plus variées qu'elle permet à tous les adultes de
pouvoir subir une formation qui leur permettra d'« 'acquérir une
plus grande autonomie, en somme, sortir de l'exclusion »138. Le
Ministère de la jeunesse, à travers le PNA, a ouvert des Centres
d'Alphabétisations Fonctionnelles (CAF) dans toutes les communes du
territoire national, le PAFA, a ouvert des CAF dans tous les
départements abritant des handicapés visuels, PAJER-U pour
l'accompagnement des jeunes porteurs de projets d'insertion socio-
économique, dans tous les départements du
territoire national, et le PIFMAS, pour l'accompagnement des jeunes
participant à la formation et à l'insertion
socio-économique, pour la fabrication du matériel sportif dans
les 04 provinces productrices de cuir (zone d'élevage des bovins).
Au niveau du MINCOF, il a été mis sur pied, le
programme de promotion de la femme et de la jeune fille dans des centres qui
existent dans toutes les provinces. Au niveau du ministère de
l'agriculture et du développement rural, les programmes de l'EdFoA
concernent, les formations en techniques agricoles ou
vétérinaires, en vulgarisation, en foresterie, faune et aires
protégées, en animation, en coopérative, en auto-emploi,
en gestion, etc.
136 Ibid. à la page 8.
137 Ibid. à la page 9.
138 Hélène NAZON, les impacts de
l'alphabétisation populaire sur l'appropriation de l'écrit chez
un groupe de participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des
formatrices et des participant, mémoire présenté
à la faculté des sciences de l'éducation de
l'université aval dans le cadre du programme de maîtrise en
didactique du français pour l'obtention de maître ès arts
(m. a.), Université LAVAL, QUÉBEC, p. 66.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 34
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Conscient de la place importante qu'occupe l'éducation
au Cameroun, pour son développement et le bien-être des
populations, le gouvernement a élaboré son propre Plan
d'Action National de l'EPT 2002, dans le but de renforcer le domaine de
l'éducation. Le taux d'alphabétisme des adultes de 15 ans et
plus, a évolué entre 2000 et 2010 passant de 68,41% à
71,29%. Il ressort que les hommes sont plus alphabétisés que les
femmes. Toutefois, le rythme de progression est plus prononcé chez les
femmes (58,72% à 64,80%), soit, une évolution de 6,08 points en
dix ans. Néanmoins, 3 317 393 adultes sont encore analphabètes en
2010 dont, 61,54% de femmes139.
Le rapport de l'évaluation du programme pilot de 2008,
déposé en 2011, laisse voire que 2500 Centres
d'Alphabétisation Fonctionnelle ont été ouverts sur
l'ensemble du territoire national, plus de 2500 alphabétiseurs
animateurs ont été formés aux nouvelles méthodes
d'alphabétisation fonctionnelle, trois types de supports didactiques
d'alphabétisations ont été produits et diffusés
dont des syllabus, 200 guides de l'alphabétiseur et 20000 livrets de
l'alphabétiseur, 200 séries d'affiches problèmes produits,
242 000 personnes alphabétisées dont, 60 % de femmes entre 2005
et 2011, (120 000 personnes alphabétisées entre 2005 et 2008 et
122 000 personnes alphabétisées entre 2009 et 2011), 70 074
apprenants inscrits dans les Centres d'Alphabétisation Fonctionnelle au
cours de l'année 2011140.
Au niveau national, il existe depuis 1990, le Comité
National d'Alphabétisation (CNA) coordonné par le MINJEC d'une
part, et depuis 2001 le Comité National de l'Éducation Pour Tous
(CN-EPT) coordonné par le Ministère de l'Éducation de Base
d'autre part. Le CNA travaille sur le terrain en collaboration avec de
nombreuses ONG internationales comme la Société Internationale de
Linguistique (SIL) et nationales comme l'Association Nationale des
Comités de Langues Camerounaises (ANACLAC).
L'Unesco fournit une assistance financière et technique
à l'État du Cameroun, afin que ce dernier puisse réaliser
les objectifs de l'EPT et atteindre ainsi les OMD. Pour ce faire, elle
encourage ce dernier à Promouvoir une alphabétisation inclusive
et une éducation de qualité pour tous, tout au long de la vie, en
insistant particulièrement sur l'égalité des sexes, les
jeunes, les adultes ainsi que les groupes les plus vulnérables, et les
plus marginalisés de la société, y compris les peuples
autochtones. Un accent particulier est de même mis sur la question des
droits des apprenants.
139 UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de
l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015, p.42.
140 UNESCO/CAMEROUN, «Examen national 2015 de
l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015op.cit., p.43.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES
DROITS DES APPRENANTS
Longtemps considéré comme le lieu par
excellence, en tant qu'espaces humains universels de
créativité, de compétition et
d'aspiration141, les milieux scolaires sont de nos jours des
lieux où l'on rencontre de plus en plus les mots tels que,
l'intolérance, les stéréotypes, la discrimination, la
violence en générale, et la violence faite aux jeunes filles en
particulier, les sévices corporels, la vente, la distribution et la
consommation des boissons alcooliques, du tabac et des drogues142.
Les responsables de l'éducation doivent pouvoir rassurer tout apprenant
que le système éducatif par lequel il compte être
formé est bel et bien de qualité (A), et que ses droits seront
respectés (B).
A- ASSURER UN SYSTEME EDUCATIF DE QUALITE
La qualité d'un meilleur système éducatif
passe par, la disponibilité et l'accessibilité de celui-ci (1)
ainsi que son degré de sécurité (2).
1- UN SYSTEME EDUCATIF DISPONIBLE ET ACCESSIBLE
La disponibilité de l'éducation consiste en ce
que, le système éducatif soit fonctionnel tout au long de
l'année, et qu'il soit présent sur tout l'ensemble du territoire
nationale, de la bourgade la plus reculée aux zones les plus
urbanisées. Voilà pourquoi, les programmes éducatifs
Camerounais couvrent une période de neuf mois dans l'année, pour
le primaire et le secondaire (de septembre à Mai), et dix mois pour le
supérieur (de septembre à juin).
Au Cameroun, l'éducation primaire est gratuite et
obligatoire143 pour tous les enfants. Les établissements
scolaires sont laïcs et apolitiques. Les enseignements, la construction,
et le choix des programmes se font en dépit de toutes formes de
discriminations : économique, linguistique, sociale, culturelle,
religieuse ou tribale144.
Tous les enfants, notamment les filles et les enfants en
difficultés ou, ceux issus des minorités ethniques, ont la
possibilité d'accéder à un enseignement primaire
obligatoire, gratuit et de
141 UNESCO, Programme d'action de l'UNESCO Pour une
culture de la paix et de la non-violence. Une vision en action, 2013, p.
9.
142 Voir art. 35 de la loi n°98/004 du 4 avril
1998d'Orientation de l'éducation au Cameroun
143 Voir art. 9 de la loi n°98/004 du 4 avril
1998d'orientation de l'éducation au Cameroun
144 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 36
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
qualité145 qu'ils pourront suivre
jusqu'à son terme. Via son Plan d'Action National sur
l'Éducation pour Tous, le gouvernement Camerounais avec l'appui de
l'Unesco, prennent des dispositions nécessaires pour garantir
l'effectivité de ce point. L'État a également
élaboré et validé une stratégie du secteur de
l'éducation avec pour objectif, l'amélioration de l'accès
et la qualité de l'éducation, la gouvernance du système
éducatif, le développement du partenariat et la promotion du
genre.
Dans le souci de garantir l'égalité de chance
à tous les Camerounais pour l'accès à l'éducation,
le gouvernement va proclamer dans sa norme fondamentale : «
l'égalité des droits et devoirs de tous, tout en garantissant une
protection des groupes minoritaires et des populations autochtones
»146 qui, d'une manière ou d'une autre, peuvent se
sentir marginalisés. « Nul ne peut être
inquiété en raison de ses origines, de ses opinions ou croyances
»147. L'accessibilité à l'enseignement à
tous les niveaux reste ouvert à tous, et le recrutement se fait sur la
base des compétences et le mérite. Les citoyens sont libres soit,
de s'inscrire dans un établissement public ou dans un
établissement privé de leurs choix, ou encore, de suivre une
formation en langue Anglaise ou Française dans la mesure ou, le
gouvernement veille à l'harmonisation des programmes d'enseignement.
Avoir un système éducatif disponible et
accessible pour tous c'est bien, penser à la qualité de
l'environnement d'étude est encore plus nécessaire.
2- UN ENVIRONNEMENT ACCUEILLANT POUR LES APPRENANTS
Parler de l'environnement de l'apprentissage revient à
faire allusion à l'accueille, ainsi que la sécurité du
lieu d'apprentissage.
Qui dit établissement scolaire dit également
existence des bâtiments, existence des tables bancs ainsi qu'un personnel
de qualité, toujours disponible. Les bâtiments doivent être
toujours propres, airés et cimentés, avec un nombre d'apprenant
proportionnel au nombre de table banc.
145 Au niveau international, l'Assemblée
Générale des Nations Unies a adopté et proclamé le
10 décembre 1948, la déclaration Universelle des droits de
l'homme. Son article 26 précise ce qui suit : « l'éducation
doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement
élémentaire fondamental. L'enseignement élémentaire
est obligatoire... ». Quant à l'article 28. 1 a de la convention
relative au droit de l'enfant, adoptée par l'Assemblée
Générale des Nation Unies le 20 novembre 1989, « Les
États parties reconnaissent le droit de l'enfant à
l'éducation, et en particulier, en vue d'assurer l'exercice de ce droit
progressivement et sur la base de l'égalité de chance, ils
rendent l'enseignement obligatoire et gratuit pour tous ». Au niveau
national, la loi n° 63/cor/5 du 3 juillet 1963 portant organisation de
l'enseignement primaire élémentaire à son article 1
stipule que « l'enseignement primaire est laïc et gratuit. Il est
ouvert à tous sans discrimination de sexe, de confession ou de race
». Dans son traditionnel message à la jeunesse, le 10
février 2000, Paul Biya annonce à la Nation que, «
l'enseignement primaire sera désormais gratuit au Cameroun ».
146 Cf. préambule de la constitution Camerounaise.
147 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
« Les enfants ne devraient jamais être
amenés à fréquenter des écoles où
l'environnement est préjudiciable à leur santé et à
leur bien-être »148. Les pouvoirs publics gagneraient, en
facilitant la création d'un environnement d'apprentissage «
accueillant pour les filles »149. L'environnement
d'apprentissage doit aussi être un environnement débarrassé
de toute forme de violence, un environnement construit loin des endroits qui
peuvent porter atteinte aux bonnes moeurs des apprenants. En plus de tout ceci,
la question de la santé de l'apprenant doit être prise en
considération. Il s'agit de prendre certaines dispositions qui
garantissent la sécurité sanitaire de l'apprenant tel que,
l'existence des toilettes modernes déparasités, l'existence des
trousses médicales de premier soin, ainsi qu'une cantine scolaire qui
respecte les règles d'hygiènes. Tout ceci est nécessaire
dans la mesure où, une simple maladie peut empêcher la
scolarisation de l'enfant.
La bonne accueille de l'enfant au sein des
établissements scolaires repose aussi sur, la qualité du
personnel. L'enfant qui se sent bien encadré, par un personnel souriant,
débarrassé de toute forme de violence, toujours attentif à
son bien-être, ne peut qu'avoir la sensation de vouloir poursuivre
à terme ses études. L'environnement d'étude doit
être débarrassé de toute intolérance, de tout type
de stéréotype, de discrimination et de violence.
B- LE DROIT AU RESPECT DANS L'ENVIRONNEMENT
D'APPRENTISSAGE
Pour être durable, la paix doit commencer par le respect
de la dignité de chaque homme et chaque femme. Elle doit être
alimentée par le respect de leurs intégrités et de leurs
identités (1), et le respect de leurs droits en matière de
participation (2).
1- RESPECT DE L'INTEGRITE HUMAINE ET DE L'IDENTITE
INDIVIDUELLE
Depuis sa création, l'Unesco n'a cessé d'oeuvrer
en faveur du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales
à travers le monde. Plusieurs instruments normatifs150 ont
été adoptés et
148 UNICEF/UNESCO, Unes approche de l'éducation pour
tous fondé sur les droits de l'homme, 2007, p.34.
149 UNESCO, Les six objectifs de l'EPT, Rapport mondial
de suivi de l'éducation pour tous, 2011, p. 89.
150 la Convention et recommandation concernant la lutte contre
la discrimination dans le domaine de l'enseignement (1960) ; (Avec l'OIT), la
Recommandation concernant la condition du personnel enseignant (1966) ; la
Convention
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
soumis aux États membres parmi lesquels, le Cameroun.
Il faut tout de même noter que, le Cameroun en accordant une attention
particulière à ces textes en a ratifié une bonne
partie.
En matière de législation sur la question des
droits de l'homme, il faut noter qu'au Cameroun, bien que de nombreux
immobilismes continu de persister, une multitude de texte juridique ont
été mis sur pied, en vue du renforcement des droits politiques et
civils, un environnement économique, social et culturel sain, et une
meilleurs protection des femmes et des couches vulnérables.
En ce qui concerne les droits civils et politiques, certaines
mesures telles que, le respect de l'intégrité physique à
savoir le droit à la vie, le droit au respect du corps, le droit
à la liberté et à la sécurité, et le droit
de ne pas être soumis à la torture151, ont
été mis en place par l'État. Et quant à ce qui
concerne le respect de l'intégrité morale, le respect de la
dignité humaine152, le respect de la propriété
privée, du droit à l'honneur, du droit à l'image fond
entre autre parties du cheval de batail quotidien des hommes de la loi.
S'agissant des femmes et des couches
défavorisés, il faut noter que, d'importantes décisions
ont été prises en ce qui concerne le respect de leurs droits en
matière d'égalité et la non-discrimination153.
Autre actions telles que, le renforcement de la protection de la femme contre
la violence et celle de ses droits liés au mariage, la protection des
groupes vulnérables c'est-à-dire les enfants, les personnes
âgées, les personnes handicapées, et les populations
autochtones ont bénéficié de l'encadrement des pouvoirs
publics.
L'Unesco à travers son Bureau au Cameroun, « reste
le garant des principes et valeurs d'universalité, de justice, de
respect des droits humains et de tolérance »154. Elle
organise de temps en temps des ateliers de formation sur l'approche par
compétences (APC) et les approches d'introduction de l'éducation
aux droits de l'homme, à la paix et au dialogue interculturel (EDHPDI).
Elle encourage l'État Camerounais à veiller à
l'application des droits de l'enfant en milieu scolaire tout en
éliminant les pratiques telles que : la discrimination sous toute ses
formes, l'usage du fouet, des punitions qui portent atteinte à
l'intégrité physique et morale de l'enfant, le harcèlement
sexuel en milieu scolaire, la corruption. Tout « être humain
à droit au respect de sa vie
relative aux droits de l'enfant (1995) ; la Recommandation sur
l'éducation pour la compréhension, la coopération et la
paix internationales et l'éducation relative aux droits de l'homme et
aux libertés fondamentales (1974) ; la Recommandation concernant la
condition des chercheurs scientifiques (1974) ; la recommandation sur le
développement de l'éducation des adultes (1976) ; la
Déclaration sur la race et les préjugés raciaux (1978) ;
la Recommandation relative à la condition de l'artiste (1980) ; la
Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire
(1989) etc.
151 UNESCO, Droit à l'éducation et à
la protection de l'enfant, Division des Politiques et des
Stratégies Éducatives, 2006, p. 344.
152 UNESCO, 1995, Convention relative aux droits de l'enfant, p.
9.
153 Cf. art. 10 de la Convention sur l'élimination de
toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes,
1979.
154 Discours du Président Paul Biya devant la
conférence générale, (Paris, 23 octobre 2007)
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
et à l'intégrité physique et morale de sa
personne »155. Étant considéré comme un
droit inaliénable à tous, une fois acquise à la naissance,
il ne saurait en « être privé arbitrairement
»156.
Le gouvernement camerounais, en collaboration avec ses
multiples partenaires parmi lesquels l'Unesco, tout en reconnaissant «
l'intérêt supérieur de l'enfant et la non-discrimination
»157 de ce dernier, s'efforcent de mettre en place des textes
visant à la protection de l'intégrité physique et moral
des camerounais en général, et celle des enfants en particulier,
et celle de la jeune fille plus précisément, afin de leurs
débarrasser de toutes formes de violence. Tout en respectant
l'intégrité physique et morale de l'individu, l'accent est
également mis sur le respect de leurs droits en matière de
participation.
2- LE RESPECT DES DROITS EN MATIERE DE PARTICIPATION
L'on note que, « tous les individus et tous les peuples
ont le droit de bénéficier d'une participation active, libre et
significative, et d'une contribution à la jouissance du
développement civil, économique, social, culturel et politique au
sein desquelles les droits de l'homme et les libertés fondamentales
peuvent être réalisés »158. Il s'agit,
d'impliquer le plus grand nombre possible de la population, en ce qui concerne
les prises de décision des matières qui relèvent du
domaine public, sans distinction de race, de sexe, de religion, d'ethnie ou
d'obédience politique, et sans avoir à craindre les
représailles. Cela implique de même, la responsabilité et
le contrôle effectif des populations, sur les processus de
développement pendant chacune des phases du cycle d'élaboration
des programmes à savoir, la conception, l'analyse, la planification, la
mise en oeuvre et le suivi-évaluation. L'État Camerounais fourni
des efforts en ce qui concerne, le respect des individus en matière de
liberté et de participation, ceci à travers, la liberté
accordée aux organes de presses ou, tout individu est libre de pouvoir
s'exprimer en toute liberté sans que sa personne ne puisse être
mise en danger. Une multitude de lois sur les libertés ont
été promulguées parmi lesquelles, les libertés
d'association, les libertés des cultes, les libertés d'aller et
de venir, les libertés religieuses, les libertés de la presse et
les libertés politiques qui sont entre autres des mesures qui attestent
de la liberté de participation et d'expression au Cameroun.
Au niveau scolaire, l'État Camerounais encourage
l'enseignement de l'éducation civique depuis l'école primaire. Le
but d'un tel enseignement est d'assurer la participation de l'enfant à
la
155 Voir art. 4 de la Charte Africaine des droits de l'homme et
des peuples.
156 Ibid.
157 UNESCO, Convention relative aux droits des enfants, 1995,
p.3.
158 Ibidem.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
vie politique, économique, sociale et culturelle, afin
qu'il s'imprègne des valeurs et les principes de la
démocratie.
La notion de civisme doit réellement être prise
en considération par les enseignants en milieu scolaire dans la mesure
où, c'est par son truchement que l'enfant pourra acquérir des
attitudes d'attachements à la communauté nationale et
à ses institutions, et de participation régulière à
ses activités, notamment par l'exercice du droit de
vote159. C'est dire qu'elle inculque chez l'enfant, le
dévouement pour l'intérêt publique, ou au mieux des valeurs
telles que le respect de la « chose publique », l'amour de la patrie,
le loyalisme/loyauté et l'intégrité, la
responsabilité, la participation à la vie publique, la
tolérance, la solidarité, la promotion de l'intérêt
général et du bien commun et le control citoyen de l'action
publique. Cela permettra à ce dernier de connaitre ses droits en tant
que citoyen et de remplir ses devoirs vis-à-vis de la
communauté.
Dans la mesure où, l'éducation commence à
la maison, se poursuit à l'école et continue tout au long de la
vie, les parents, l'État, les enseignants, la société
civile bref, la communauté nationale et internationale ont un rôle
capital à jouer en ce qui concerne l'éducation des enfants.
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS LA
COOPÉRATION AVEC D'AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION
Pour Jacques DELORS, « Trois acteurs principaux
contribuent au succès des réformes éducatives : en tout
premier lieu la communauté locale, notamment les parents, les chefs
d'établissements et les enseignants ; en deuxième lieu, les
autorités publiques ; en troisième lieu, la communauté
internationale »160. L'État doit prendre ses
responsabilités, non seulement en ce qui concerne l'effectivité
de l'éducation, mais aussi en ce qui concerne l'amélioration des
conditions de vie de la population (Paragraphe I). L'éducation est un
processus d'où, la nécessité aussi de prendre en compte la
responsabilité d'autres acteurs impliqués au processus
d'éducation (paragraphe II).
159Dictionnaire Français Larousse.
[Enligne].
http://www.larousse.fr/dictionnaires/français/civisme,
consulté en janvier 2018.
160 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un
trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la
Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième
siècle, 1996, op.cit., p. 25.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PARAGRAPHE I : OBLIGATIONS DE L'ÉTAT ET
RESPONSABILITES DU GOUVERNEMENT
L'Unesco étant une organisation internationale «
apolitique », elle se doit donc de respecter la souveraineté de ses
États membres. Elle ne peut impulser l'éducation populaire, et la
diffusion de la culture de la paix qu' « en collaborant avec les
États membres qui le désirent pour les aider à
développer leur action éducatrice »161.
L'État à des obligations d'ordre juridico-social d'une part (A)
et les obligations d'ordre économico-politique d'autre part (B) à
remplir.
A- LES OBLIGATIONS D'ORDRES JURIDICO-SOCIAL
L'Unesco encourage l'État Camerounais à mettre
sur pied, un cadre législatif solide en matière
d'éducation (1) tout en prenant soin d'élaborer des politiques
éducatives fondées sur la culture de la paix (2).
1- LA MISE SUR PIED D'UN CADRE LEGISLATIF SOLIDE EN
MATIERE D'EDUCATION
Dans le souci d'appliquer les recommandations de l'EPT
édictées lors de la Conférence Mondiale sur
l'Éducation pour Tous tenue du 05 au 09 mars 1990 à Jomtien en
Thaïlande, l'État du Cameroun, malgré le contexte
macroéconomique difficile, a pu engager une série de
réforme allant du dispositif normatif, politique, stratégique et
objectifs nationaux de son système éducatif. Il a mis sur pied
son propre Plan d'Action National de l'EPT (PAN-EPT), inspiré du Cadre
de Dakar 2000.
Quant à ce qui concerne les reformes au niveau du
dispositif normatif, le préambule de la norme fondamentale du pays
déclare que, « l'État assure à l'enfant le droit
à l'instruction. L'enseignement à tous les degrés sont des
devoirs impérieux à l'État »162.
D'autre part, l'État Camerounais reconnais
l'éducation comme une priorité nationale, voilà pourquoi,
il garantit l'égalité des chances pour tous les citoyens à
travers, la loi portant organisation
161 Voir Art. I, para. 2b, p.2 de la constitution de l'Unesco.
162 Cf. préambule de la constitution du Cameroun du 16
janvier 1996.
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
de l'enseignement primaire élémentaire, celle
portant orientation de l'éducation163, et celle portant
orientation de l'enseignement supérieur164,
Au niveau international, il adhère à un certain
nombre d'initiative en matière d'éducation. Il a ratifie la
Déclaration mondiale sur l'enseignement pour tous, adoptée
à la conférence Mondiale sur l'éducation pour tous, de
Jomtien de 1990, dont le but était d'universaliser l'enseignement
fondamental, et de réduire radicalement l'illettrisme avant la fin de la
décennie 90, ainsi que les résolutions de la conférence
internationale des experts sur l'enseignement secondaire général
au vingt-unième siècle, organisées par l'Unesco à
Beijing en Chine en mai 2001. De cette conférence, des pistes de
restructuration de l'enseignement secondaire général ont
été proposées afin de permettre à ce type
d'enseignement, de faire face aux défis de massification et
d'amélioration de sa qualité et de sa pertinence.
De tout ce qui précède, il y a lieu de noter
que, l'objectif premier du Cameroun après la conférence de
Jomtien, était de promouvoir des savoirs, et savoir-faire, ainsi que des
compétences et des valeurs humaines indispensables à la vie
courante. Vue que ces objectifs non pas été atteints, les
ministères Camerounais en charge de l'éducation165
vont prendre l'engagement d'oeuvrer à l'élaboration d'une
stratégie sectorielle globale, adossée au cadre
macroéconomique de Réduction de la Pauvreté (DSRP), afin
de garantir la parité entre les genres pour l'éducation et la
scolarisation primaire universelle. En 2013, la stratégie sectorielle de
l'éducation va être révisée et validée sous
une nouvelle appellation, le document de stratégie du secteur de
l'éducation et de la formation (DSSEF) qui, met l'accent sur
l'élaboration des politiques éducatives fondées sur les
droits de l'homme, le respect de la différence, la culture de la paix et
la non-violence.
163 Voir la Loi n°98/004 du 14 avril 1998 portant
orientation de l'éducation au Cameroun.
164 Voir la Loi n°2001/005 du 16 avril 2001 portant
orientation de l'enseignement supérieur au Cameroun.
165 Ces ministères sont au nombre de quatre : MINEDUB,
MINESEC, MINESUP, MINEFOP. Cependant, il faut noter qu'il n'existait qu'un seul
ministère de l'éducation à savoir le ministère de
l'éducation nationale qui, lors de l'organisation gouvernementale de
2004 va éclater en trois autres ministères à savoir :
Ministère de l'Éducation de Base qui est chargé des
enseignements maternel, primaire ainsi que de la formation des enseignants de
ces deux niveaux ; Ministère des Enseignements Secondaires,
chargé des enseignements au niveau du secondaire ; Ministère de
l'Enseignement Supérieur. Dès lors, la mise en oeuvre de l'EPT
incombe au plan institutionnel à plusieurs départements
ministériels. En plus des ministères déjà
cités, il y a lieu d'ajouter : le Ministère de l'Emploi et de la
Formation Professionnelle et le Ministère de la Jeunesse et de
l'Éducation Civique. Tous ces départements ministériels
travaillent en partenariat avec d'autres Ministères tels que : le
Ministère des Sports et de l'Éducation Physique ; le
Ministère de la Santé ; le Ministère des Affaires Sociales
; le Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation; le
Ministère de la Communication ; le Ministère des Arts et de la
Culture ; le Ministère des Finances ; le Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 43
2016-2017
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la sécurité au Cameroun
2- ÉLABORATION DES POLITIQUES EDUCATIVES FONDEES SUR LA
CULTURE DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE
La culture de la paix, contenue dans les programmes scolaires
sur l'éducation à la citoyenneté, et aux valeurs
démocratiques, favorisent le vivre ensemble des individus en leurs
inculquant des valeurs allant du respect de l'autre en dépit des
différences, le respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentales, et le respect des symboles de la république.
L'Assemblée générale des Nations Unies considère,
qu'une culture de la paix consiste « en des valeurs, des attitudes et des
comportements qui reflètent et favorisent la convivialité et le
partage fondés sur les principes de liberté, de justice et de
démocratie, tous les droits de l'homme, la tolérance et la
solidarité, qui rejettent la violence et inclinent à
prévenir les conflits en s'attaquant à leurs causes profondes et
à résoudre les problèmes par la voie du dialogue et de la
négociation, et qui garantissent à tous, la pleine jouissance de
tous les droits et les moyens de participer pleinement au processus de
développement de leur société »166.
L'Unesco en 2013 pensait pour sa part que, « le concept
de culture de la paix doit pouvoir se nourrir de l'ensemble des valeurs, des
systèmes de pensée, des formes de spiritualité, de
transmission des savoirs et technologies endogènes, des traditions, et
des formes d'expressions culturelles et artistiques qui, contribuent aux
respects des droits humains, à la diversité culturelle, à
la solidarité et au refus de la violence en vue de la construction de
sociétés démocratiques »167.
La mise sur pied d'un cadre législatif solide en
matière d'éducation seul ne suffit pas à
débarrasser l'individu de l'esprit de violence, il y à lieu aussi
pour l'État de garantir un environnement économique et politique
favorable aux apprenants.
B- LES OBLIGATIONS D'ORDRE ECONOMICO-POLITIQUE
En tant que « devoir impérieux de l'État
»168, les pouvoir publiques se doivent d'aménager un
environnement économique non seulement favorable (1), mais aussi un
environnement politique stable (2) pour une meilleure éducation des
enfants.
166Résolution de l'Assemblée
générale de l'ONU 52/13 de 1998.
167 UNESCO, Afrique sources et ressources pour une culture de
la paix, 2013, p.1.
168 Cf. préambule de la loi du 14 avril 2008, modifiant et
complétant certaines dispositions de la loi de 1996.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 44
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- L'AMENAGEMENT D'UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MEILLEUR
Conscient de ce qu'il existe « des liens entre le
phénomène de pauvreté et les conditions
d'accessibilités de l'éducation »169, le
gouvernement Camerounais va élaborer en 2005, une Stratégie
sectorielle globale adossée au cadre macroéconomique de
réduction de la pauvreté (DSRP), et le Document de
stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE) sur une période
de dix (10) ans (2010 à 2020), et par lesquels il réaffirme sa
volonté de poursuivre la réalisation des OMD. À cela,
s'ajoute le document de vision du développement du Cameroun à
l'horizon 2035.
Bien que traversé par des multiples crises telles que,
la chute du prix du baril de pétrole, la crise des
réfugiés, le terrorisme et les changements climatiques,
l'État Camerounais enregistre des progrès significatifs, en ce
qui concerne la réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement. En ce qui concerne l'élimination de
l`extrême pauvreté et la faim, il ressort du rapport National sur
les OMD en 2015 que, les politiques mises en oeuvres, « ont permis de
réduire de près de 2,7 points l'incidence de la pauvreté
au Cameroun entre 2001 et 2014 »170, tant au niveau rural qu'au
niveau urbain, avec un accent mis sur les régions les plus
pauvres171 qui, enregistrent le taux d'alphabétisation le
plus bas du pays.
En ce qui concerne le marché du travail, l'Institut
nationale de la statistique (INS) laisse voir que, le taux d'emploi des
personnes de 15 ans ou plus, à reculer de près de 10 points,
passant de 79, 5% en 2007 à 69,6% en 2014. Ceci est dû à
une sous utilisation de la main d'oeuvre172.
Néanmoins, l'on note une amélioration
considérable en ce qui concerne, la réduction de la faim. Ceci
est dû à la diversité des produits alimentaires sur le
marché ainsi que la maitrise de leurs prix par les pouvoirs publics.
Cependant, la situation nutritionnelle des enfants est restée quasi
stable173.
Dans le souci de l'atteinte de ses objectifs, l'État se
doit aussi de garantir aux citoyens un environnement politique stable.
169 Luc NEMBOT NDEFFO et al. , « Analyse des
déterminants monétaires et non monétaires de
l'accessibilité à l'éducation au Cameroun »,
Revue d'économie du développement 2013/1 (Vol. 21), op.cit., p.
91-125.
170 Institut Nationale de la Statistique, rapport national
sur les objectifs du millénaire pour le Développement,
septembre 2015, p.14.
171 Ces régions sont entre autre selon l'institut
nationale de la statistique : l'Adamaoua, le Nord, l'Extrême-Nord et la
région du Nord-Ouest.
172 Cf. Institut Nationale de la Statistique, 2015,
op.cit.p.14
173 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
2- L'AMENAGEMENT D'UN ENVIRONNEMENT POLITIQUE STABLE ET FAVORABLE
POUR LES APPRENANTS
La stabilité de l'environnement politique repose sur le
fait que, l'État doit se débarrasser de tout acte de violence
susceptible de nuire à la continuité de l'éducation et des
enseignements sur l'ensemble de son territoire, tels que, les problèmes
de terrorisme qui menace sa partie septentrionale, ainsi que la crise «
Anglophone » dans les parties du Nord-Ouest et du Sud-ouest du pays.
Quant à ce qui concerne l'aménagement d'un
environnement politique favorable aux apprenants, le gouvernement a pris des
mesures nécessaires telles que, l'amélioration des conditions du
travail des enseignants à travers, la possibilité pour ces
derniers d'être bien formé dans des institutions
dédiées à cet effet174, assurer la garantie
d'un salaire régulier175, le droit au respect dans
l'environnement d'apprentissage, et le droit au respect de la part des
apprenants, le droit de bénéficier des congés
payés. L'État garantit la disponibilité des manuels
scolaires aux apprenants, malgré leurs insuffisances sur le terrain.
Des mesures ont été aussi prises en ce qui
concerne la disponibilité des ressources administratives, humaines et
financières, afin de mettre en place une éducation de bonne
qualité. L'Unesco contribue en ce qui concerne le renforcement des
capacités en matière de formation des enseignants, du
développement des programmes scolaires, le soutien à la politique
du gouvernement de contractualisation des enseignants vacataires et en
l'assistant à la création des centres de formation des
enseignants à chaque niveau du système éducatif national
(ENIEG, ENIET, ENS).
PARAGRAPHE II : UNE RESPONSABILITE NON NEGLIGEE DES AUTRES
ACTEURS DE L'EDUCATION
L'éducation de tout enfant commence d'abord au niveau
du groupe (A), une fois dans la société politique, il
bénéficie de l'apport des acteurs de la société
civile (B).
174 L'on note l'existence des centres de formations tels que :
ENIEG, ENIET, ENS.
175Emile MESSI, Gratuité de
l'enseignement primaire et qualité des apprentissages au Cameroun : une
perception des enseignants et des parents, mémoire d'obtention du
Diplôme approfondies, Université de Yaoundé I, 2010, p.
5.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
A- LA RESPONSABILITE DU GROUPE EN MATIERE
D'EDUCATION
C'est par le biais « de la famille (1)
et le rôle que joue la communauté ou vivent les enfants
(2), qu'une attitude de participation sociale peut être
développé chez (ces derniers) afin de les préparer
à exercer leurs droits et à devenir des citoyens actifs et
responsables »176.
1- LE ROLE DES PARENTS ET LA FAMILLE
Il n'est plus à démontrer que, les «
parents et la famille proche sont des agents de socialisation les plus
importants pour les enfants »177, ce sont des personnes avec
qui, ils entretiennent leur première « expérience avant
l'âge de la scolarité obligatoire sous des formes
différentes selon les situations »178. Selon le
guide de l'Unesco sur la prévention de l'extrémisme violent
par l'éducation, les parents et la communauté jouent un
rôle quotidien important, en ce qui concerne l'éducation de
l'enfant au respect des idéaux de la nation. Ils contribuent
également à « assurer l'éducation religieuse et
morale de leurs enfants »179. Ils doivent garantir un
environnement sain où doit grandir leurs enfants, un environnement
débarrassé de toute forme de violence, éloigné de
l'influence des bars et la prostitution. Il est nécessaire pour eux, de
bien se comporter, d'avoir des attitudes responsables. Ils doivent
privilégier le dialogue au détriment de la violence, garantir les
besoins nutritif, sanitaire, vestimentaire et de logement de ces derniers.
C'est en reconnaissant le rôle primordiale des parents
que le gouvernement Camerounais décide de leurs impliquer dans sa
politique éducative. À travers le décret de
2001180, le gouvernement a créé les conseils
d'écoles et d'établissements qui, influencent sur l'orientation
et les décisions. Il faut noter que, « les APE ont aussi mis la
main à la pâte. En effet, tant dans le primaire que dans le
secondaire, ces associations sont à l'origine de la construction de
nombreuses salles de classes, mettant ainsi en oeuvre le concept de
`'communauté éducative» développé par
l'État »181. En plus du rôle déterminant
que jouent les parents en ce qui concerne la préparation de leurs
enfants à exercer leurs droits, et à devenir des citoyens actifs
et responsables de demain, il y
176 UNESCO, la convention relative aux droits de
l'enfant, 1995, op.cit. , p.3.
177 Ibid.
178178 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un
trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la
Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième
siècle, 1996, op.cit., p. 21.
179 Archives du CCIC, doc. CCIC, aperçu sur la
11ème Conférence générale de l'Unesco,
14 nov. 15 déc. 1 960 », pp. 67, cité par Chloé
MAUREL, L'UNESCO de 1945 à 1974. Histoire. Université
Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2006, p.115.
180 Voir le décret n°2001/041 du 19 février
2001, portant création des conseils d'écoles et
d'établissements.
181 Cf. rapport de l'examen national 2015 de
l'Éducation pour tous, 2015, op.cit. , p. 63.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
à lieu de noter que, la communauté joue aussi sa
part de contribution qui, est une contribution non négligeable.
2- LE ROLE EDUCATIF DE LA COMMUNAUTE LOCALE
La communauté locale participe à «
l'évaluation des besoins » grâce aux dialogues, avec les
autorités publiques à l'intérieur de la
société182. Elle a amené le gouvernement
à couvrir le pré scolaire sur l'ensemble du territoire, en
mettant en place des centre pré scolaires communautaire (CPC) dont, la
gestion est remise aux communautés locales, avec une implication
réelle des communes qui se chargerons de la rémunération
des personnes responsables de leurs fonctionnements. En d'autre terme, il
s'agit d'« impliquer les membres de la communauté locale dans les
organes directeurs des écoles en vue de, renforcer le soutien et
l'appropriation de la part de la communauté et de promouvoir la
responsabilité, et la transparence »183.
Bien que représentant 1%184 des effectifs
d'enseignement au Cameroun, l'État reconnaît la création
d'écoles communautaires. Elles sont constituées d'écoles
des parents qui, pour la plus part, finissent par devenir des écoles
publiques à la demande des communautés. L'implication active de
la communauté locale permet de valoriser l'école au niveau de la
communauté, et permet de percevoir que l'école est importent pour
les tous petits.
L'éducation d'un enfant est un long processus qui,
nécessite l'intervention de plusieurs acteurs en sus de ceux
déjà cités plus haut.
B- LA RESPONSABILITE EDUCATIVE DES ACTEURS DE LA
SOCIETE POLITIQUE
De 1960 à nos jours, le Cameroun a connu une
amélioration de la qualité et de la gouvernance éducative
grâce à la promotion d'un partenariat efficace avec les
organisations de la société civile d'une part (1), et les
partenaires techniques et financiers d'autre part (2).
182182 Jacques DELORS et al. , L'éducation : Un
trésor est caché dedans, Rapport à l'UNESCO de la
Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième
siècle, 1996, op.cit., p. 25. 183UNESCO/UNICEF,
une approche de l'éducation pour toutes fondées sur les
droits de l'homme, 2007, p.53. 184 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE ET LES SYNDICATS DES
ENSEIGNANTS
Dans l'objectif de garantir la participation de la
société civile à la vie éducative de la nation, le
gouvernement a mis en place (2005), un réseau d'organisation de la
société civile de l'éducation, partenaire de l'Unesco
dénommé, « Cameroun Education For All Network » (CEFAN)
qui compte près de 60 organisations membres, provenant de deux groups
d'acteurs à savoir les organisations non gouvernementales nationales et
internationales, et les syndicats d'enseignants.
Cette société civile a pour mission, le
renforcement du plaidoyer dans les domaines de la gouvernance éducative.
Elle représente la voix des groupes exclus et marginalisés, tout
en ayant un contrôle sur les prises de décisions. Elle se doit de
superviser la conformité de l'État avec ses obligations en
matière de scolarisation de la jeune fille, de l'élimination des
violences faites aux filles en milieux scolaire, de l'enseignement de
l'éducation à la citoyenneté, de la garantie des droits
humains et des droits de l'enfant, de l'alphabétisation traditionnelle
et fonctionnelle, de l'effectivité de l'éducation
inclusive185. Elle veille aussi au, suivi budgétaire et
à l'évaluation d'une gestion axée sur les
résultats.
Cette société civile à travers quelques
ONG présentes sur le terrain, contribue au financement des
activités d'alphabétisation, au payement des salaires, les frais
de formation, la production des matériaux d'enseignements, le
transport186.
Qu'en est-il à présent de l'apport des acteurs
de la société internationale ?
2- LE ROLE EDUCATIF DE LA SOCIETE INTERNATIONALE
Les OIG ont un rôle important à jouer dans
l'accomplissement des missions de l'Unesco. L'Unesco contribue à la
création de bon nombre de ces institutions187 et, apporte son
soutien à celles existantes188. Cela est reconnu dans sa loi
fondamentale qui affirme que, « l'organisation peut coopérer avec
d'autres organisations et institutions intergouvernementales
spécialisées, dont les tâches et activités sont en
harmonie avec les siennes. »189. Plus loin encore, elle
reçoit quitus de pouvoir « [...] prendre toutes dispositions utiles
pour faciliter les consultations et assurer la
185 CAMEROUN/UNESCO, «Examen national 2015 de
l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015, op.cit., p. 20.
186 Ibid.
187Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui
», Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2
(n° 102), p. 131-144. 188Ibid.
189 Voir Art. XI Al. 1 de la constitution de l'Unesco.
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
coopération avec les organisations internationales
privées s'occupant de questions qui entrent dans son domaine. Elle peut
les inviter à entreprendre certaines tâches
déterminées rentrant dans leurs compétences. Cette
coopération peut également prendre la forme d'une participation
appropriée de représentants desdites organisations, aux travaux
de comités consultatifs créés par la Conférence
générale190.
Le Cameroun a entrepris depuis la tenue des «
États généraux de l'éducation » en 1995, et la
promulgation de la Loi du 14 avril 1998 relative à l'orientation de
l'éducation au Cameroun, des réformes qui consistent à
rendre plus performant les différents départements
ministériels en charge de l'éducation191. Dans
l'accomplissement de leurs différentes missions, ces départements
ministériels vont bénéficier d'un appui multiforme
(financiers et techniques), de la part de l'UNESCO, en collaboration avec
d'autres partenaires internationaux tels que : l'UNICEF, le FNUAP, le PNUD, la
BM, et de certaines ONG tels que, le FAWECAM, l'ANACLAC, le CEFAN, la SIL et
Plan Cameroun etc.
Suivant le rapport de l'Examen nationale 2015 de
l'Éducation pour tous, Les différentes contributions qu'a
bénéficiées le Cameroun venant de la part de ces
partenaires techniques et financiers a été tangible sur le
terrain. L'Unesco, or mis le fait qu'elle a construit au Cameroun en 1961
l'École Normale Supérieure (ENS) de Yaoundé, a
également entre 2012 et 2015, assistée les ministères tels
que, le MINEDUB, le MINESUP, le MINESEC, le MINEFOP et le MINJEC en ce qui
concerne les projets allant de, l'élaboration des plans statistiques sur
l'éducation, à la confection des programmes qui mettent en
exergues une éducation inclusive, en passant par la mise sur pied d'un
cadre favorable à l'alphabétisation fonctionnelle des adultes,
l'éducation à la santé et la formation des
enseignants192.
Son grand partenaire l'Unicef, a assisté les
ministères tels que, le MINEDUB, le MINJEC et le MINESEC, dans la
période allant de 2012 à 2015, à la prévention
primaire des IST/VIH/SIDA chez les jeunes, et la prévention primaire des
VIH/SIDA chez les adolescents. L'apport des autres partenaires tels que, Plan
Cameroun qui a assisté les mêmes ministères entre 2013 et
2015, en ce qui concerne la distribution des livres, la construction des salles
de classes, l'éducation des filles et
190 Ibid.
191Ces ministères sont entre autre :
Ministère de l'Éducation Nationale en charge des Enseignements
maternel, primaire et secondaire général ; Ministère de
l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle chargé des
enseignements post-primaire, secondaire technique et professionnel ;
Ministère de l'Enseignement supérieur ; Ministères de la
Jeunesse et des Sports qui s'occupait également du volet
alphabétisation des adultes; Ministères des Affaires Sociales et
de la Condition Féminine qui avait à sa charge l'éducation
des personnes ayant des besoins éducatifs spéciaux. Voir
« Rapport de l'examen National 2015 de l'éducation pour tous
», op.cit., p.18.
192192 CAMEROUN/UNESCO, «Examen
national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», 2015,
op.cit., pp. 19-20.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
des enfants déficients n'est pas à
négliger. La BM et la BID à eux seuls durant la même
période, ont contribuées à faciliter la contractualisation
des enseignants, et participées au projet pilote pour
l'amélioration de la qualité de l'éducation de base
(PAQUEB), au projet de renforcement de l'offre éducative dans les ZEP
(PASZEP), et au projet de l'Enseignement Secondaire Technique (PEST). L'apport
des partenaires internationaux tels que, l'Union Européenne, Counterpart
international (CSO), la KOICA, la Corée du Sud, la Japanese
International Agency (JICA), la République Populaire de Chine, le Fond
Koweitien et l'Agence Française de développement
(AFD)193, en ce qui concerne la participation à la mise en
oeuvre de l'EPT, sont aussi à prendre en considération.
193 Selon le même rapport, durant la période
allant de 2012 à 2015, l'Union Européenne a construit 60 salles
de classes au Cameroun, counterpart international a apporté sa
contribution dans le domaine alimentaire, à l'amélioration des
écoles communautaires, KOICA a contribué au projet de
construction d'un institut de formation des formateurs et du
développement des programmes, la Corée du Sud à financer
et équipée trois centre d'excellence de formation
professionnelle, la Japanese International coopération Agency a
contribuée à travers le Don Japonais et le projet des volontaires
Japonais a la construction des forage d'eau dans les établissements
scolaires, de même que dans la recherche agricole et halieutique, le
développement des matériaux locaux ; la République
populaire de Chine pour sa part a contribuée au projet de mise en place
de lycée technique agricole de Yabassi, le Fond Koweitien a
contribué au projet de construction et d'équipement du
lycée professionnel d'Ekounou. Source tirée du Rapport d'Examen
national 2015 de l'Éducation pour Tous, op.cit., pp. 18-19.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION
DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DES SCIENCES
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
« Pendant la première guerre mondiale, se
développer au Royaume-Uni une réflexion sur la
nécessité de créer une institution internationale capable
de, promouvoir la paix internationale par la promotion de la culture. Entre
1942 et 1945, le gouvernement Britannique organise la Conférence des
Ministres Alliés de l'éducation (CAME), dont le but serait
d'apporter une aide aux pays dévastés par la guerre. C'est au
sein de cette organisation que va venir l'idée de la création de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Culture,
l'Information et la Communication `'l'UNECO», faisant fi de la Science.
Cependant, c'est au sein du British Association for the Advancement of Science
que, des scientifiques comme Julian Huxley et Joseph Needham, tout en
soulignant l'importance de la science à favoriser l'établissement
de la paix, vont développer de manière informelle sur la
nécessité d'introduire le terme science au sein des missions de
l'organisation. Huxley devenu le premier secrétaire
général de l'organisation, nomme un grand nombre de ses
collègues scientifiques parmi lesquels Needham, qui lors du
mémorandum de 1945, va transformer le sigle `'UNECO» en
`'UNESCO» »194.
De par sa diversité, la science est utile à la
prévention de la paix en ceci qu'elle favorise le
développement sous toute ses formes d'une part (SECTION
I), et d'autre part, permet de mettre en place les mécanismes de
protection et de valorisation de la biodiversité (SECTION II). Allant
dans le même sens, Huxley affirmait qu'elle « permet d'expliquer
tous les phénomènes et résoudre tous les problèmes
naturels mais aussi sociaux »195.
194Chloé MAUREL, L'UNESCO de 1945
à 1974. Histoire. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I,
2006, Op.cit. p. 38-39.
195Encyclopaedia Universalis, 1976,
article « Julian Huxley », par Pierre Auger. Cf., aussi Joseph
Needham, Science and international relations, Blackwell's, Oxford,
1948. Charles Ascher, Program-making in Unesco, 1946-51, 84 p., Public
Administration Service, Chicago, 1951, p. 9. Cité par Chloé
MAUREL, l'Unesco de 1974 à 1945, thèse de doctorat,
2005, op.cit., p.50.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA
DIVERSITÉ SCIENTIFIQUE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT
Aux mains des spécialistes des sciences sociales, la
science accroît la connaissance des phénomènes de la vie
humaine et sociale, et le pouvoir d'agir sur eux, de manière presque
aussi remarquable196. Reconnaissant l'importance des sciences
à pouvoir répondre aux besoins des hommes, et leurs
capacités à apportées des solutions pré-catastrophe
et post-catastrophe, l'Unesco met sur pied deux départements dont l'un
en charge des questions se rapportant aux sciences naturelles et exactes
(PARAGRAPHE I), et l'autre en charge des questions qui ont trait aux sciences
sociales et humaine (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES
SCIENCES EXACTES ET NATURELLES
L'Unesco à travers son département des sciences
exactes et naturelles, vise à appliquer ces dernières au service
du développement d'une part (A), et au service de la lutte contre les
fléaux naturels d'autre part (B).
A- L'APPLICATION DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES AU
SERVICE DU DEVELOPPEMENT DES CAMEROUNAIS
Les chefs d'état-major des États membres de
l'organe central du mécanisme de prévention, de gestion et de
résolution des conflits de l'OUA pensent que, « le conseil de
sécurité doit `'assurer en premier» la responsabilité
du maintien de la paix et de la sécurité internationale
»197. William BENTON pour sa part pense tout le contraire. Pour
lui, l'Unesco est une « force politique de première magnitude
»198, celle-là qui doit en amont assurer la
prévention des conflits. Allant dans le même sens, HUXLEY affirme
que, « les sciences de la nature peuvent amener des changements
196 Julian HUXLEY, l'Unesco : ses buts et sa
philosophie, 1946, op.cit., p.38.
197 Communiqué final de la réunion des chefs
d'état-major des États membres de l'organe central du
mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des
conflits de l'OUA, cité dans SALIM (A.S), note introductive au
rapport du secrétaire général, conférence des chefs
d'État et de gouvernement de l'OUA, 32° session , Yaoundé,
1-10 juillet 1996, p.6, cité par CHETIMA MALLA Achille, le
Cameroun et les opérations de maintien de la paix, mémoire de
DEA, Université de N'Gaoundéré, 2013-2014, pp.8-9.
198 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1974 à 1945,
thèse de doctorat, op.cit., p. 175.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dans la société humaine »199. Il
suffit tout simplement d'encourager la recherche, et le renforcement des
capacités techniques à la gestion rationnelle des ressources en
eau (1), et d'élaborer puis mettre en oeuvre des politiques
scientifiques et technologiques capable d'éliminer la pauvreté
(2).
1- ENCOURAGER LA RECHERCHE ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES
TECHNIQUES EN RAPPORT A LA GESTION RATIONNELLES DES RESSOURCES EN EAU
L'eau est une ressource essentielle pour la vie et
indispensable pour l'économie. Elle joue un rôle
déterminant en ce qui concerne le cycle de régulation du climat.
Pour Eurostat, les ressources en eau correspondent, « à l'eau
disponible pour être utilisée sur un territoire donné et
incluent les eaux de surface (à savoir les baies côtières,
les lacs, les fleuves et les cours d'eaux), et les eaux souterraines
»200.
Suivant le site internet de Wikipédia en ligne,
l'Afrique est le troisième continent le plus consommateur d'eau
après l'Asie et l'Amérique. Soit, avec une consommation
journalière de 200 000 mètres cubes par jours, soit 9% de la
consommation mondiale, devant l'Europe201.
Dans un article publier sur sa page en ligne intitulé
« l'eau, une source de conflits entre nations », le CNRS pense que,
« un pays qui manque d'eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa
population, ni se développer »202. Plus loin, il
affirmer que, « selon une étude des Nations Unies, l'eau pourrait
même devenir, ici à 50 ans, un bien plus précieux que le
pétrole »203. De nos jours, les contentieux à
propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment « au
Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique Centrale, au
Canada et dans l'Ouest des États Unis »204.
Suivant le Rapport National du Cameroun sur les objectifs du
Millénaire pour le développement, le pays a pour objectif de,
« réduire de moitié, d'ici 2015, le pourcentage de la
population qui n'a pas accès de façon durable à un
approvisionnement en eau potable, ni à des
199 Julian HUXLEY, l'Unesco ses buts et sa philosophie,
op.cit., p. 39.
200Eurostat Statistics Explained, statistiques sur
l'eau, aout 2017, consulté le 01/02/2018, http :
//
www.ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Water_statistics/fr
201Wikipédia, consommation domestique en
eau, consulté le 01/02/2018,
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/consommation_domestique.
202 CNRS, l'eau, une source de conflits entre nations,
consulté le 01/02/2018,
http://Sagascience
203 Ibid.
204 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 55
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
services d'assainissement de base »205. Il
ressort de ce rapport que, « seulement 61,0% de la
population Camerounaise a accès à une eau potable
en 2014, et en milieu rural, cette population est
de 44,6% »206. Grace à son programme
« Éducation au développement de l'eau » (EDD),
l'Unesco offre une chance, notamment aux exclus et au
marginalisés, de recevoir une éducation relative à l'eau
qui traite les aspects scientifiques, l'approvisionnement en eau,
l'assainissement et l'hygiène, et d'acquérir les connaissances,
compétences, valeurs et comportements adaptés à une
utilisation durable des ressources en eaux. Ainsi, l'enseignement
dispensé incite à modifier les attitudes et apporte les
compétences requises pour participer à la gouvernance mondiale de
l'eau, elle encourage les écoles et autres environnement
éducatifs à promouvoir la durabilité des ressources en
eau, en même temps que l'accès à l'eau potable et à
l'assainissement, elle encourage enfin les structures éducatives, les
politiques et les directions à fournir des orientations, une
supervision, une coordination, un suivi et une évaluation, afin de
garantir une réponse éducative opérante, durable et
institutionnalisée aux défis posés par la gouvernance de
l'eau207.
« La science doit donc aider à protéger la
qualité de l'eau, de l'air, du climat et de
l'environnement, pour la qualité de vie des
communautés. Elle est donc partie intégrante d'un processus de
gouvernance, d'une démocratie participative, et de participation locale
d'abord, puis régionale et nationale, voire plus large
»208. L'Unesco, encourage la coopération entre les
États en ce qui concerne la gestion, et la répartition
équitable des ressources d'eau, dans la mesure de prévenir tout
éventuel conflit. Elle mène des actions dans le cadre de lutte
contre l'assèchement du Lac Tchad209, avec un laboratoire
établi à l'Université de N'Gaoundéré.
205 Institut National des statistiques, Rapport National sur
les Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2015,
p.40.
206 Ibid.
207 Site officiel de l'Unesco, Eau, consulté le
01/02/2018,
http://fr.unesco.org/themes/éducation-au-développement-durable/eau.
208Forum international, Yamoussoukro 30-31 juillet
2014 organise par les ONG partenaires officielles de l'Unesco,
l'accès à l'eau pour tous en Afrique, 2014,
p.10.
209 Le lac Tchad est un grand lac peu profond d'Afrique dont
les eaux sont douces. Le principal apport en eau provient à 90% du
fleuve Chari et de son affluent Logone, tous deux issus des montagnes de la
République
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 56
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 57
D'autres appuis ont aussi été apportés au
centre national de documentation océanographique à travers le
projet ODINAFRICA.
L'eau mal traitée, contaminée par les eaux
insalubres, les déchets humain, animaux ou chimiques, peut très
vite devenir source de problème. Cela peut conduire à des «
maladies hydriques » telle que le choléra, la typhoïde,
l'hépatites A, B, C et E, les diarrhées, la polio ; et les
maladies aquatiques telles que : le paludisme ou la malaria, la fièvre
jaune, la filariose lymphatique ou éléphantiasis ; les maladies
transmises par les vers comme la schistosomiase ou bilharziose, le ver de
guinée ou dracunculose ; les maladies transmise par les mouches telles
que la maladie du sommeil, l'onchocercose, et les maladies dues au manque d'eau
et d'hygiène telles que le trachome, la gale. Une fois l'homme
affecté par ces maladies, il peut voir ses activités ralentir
voir stoppées, l'éducation de l'enfant pourrait subitement
prendre fin, empêchant ce dernier à s'instruire.
Le gouvernement Camerounais à travers son
ministère de la santé publique, a fourni et continu d'ailleurs de
fournir des efforts considérables en ce qui concerne la lutte contre la
mortalité néo-natale, infantile, juvénile et
infanto-juvénile. Suivant l'évaluation à mi-parcours de la
« stratégie sectorielle de la santé » (SSS) 2001-2010,
il ressort que le gouvernement Cameroun à travers son ministère
de la santé publique, s'est engagé à garantir la
santé de la mère, de l'adolescent et de l'enfant, la lutte contre
les maladies, la promotion de la santé et la viabilisation d'un bon
nombre de districts de santés. Une lutte contre les maladies non
transmissibles, les maladies infectieuses, la pandémie de l'infection
à VIH/sida, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et
de la pandémie aviaire on produit des résultats
remarquables210. Ce combat est aussi mené par une multitude
de centre de recherche publique, tout comme privé parmi lesquels, le
Centre internationale de référence Chantal Biya (CIRCB), qui
à travers le projet « families First Africa » a
bénéficié de l'aide de l'Unesco en vue de sa mise en
place.
Avec un taux de séroprévalence chez les femmes
de 15 à 49 ans estimé à 6,8%211, le
gouvernement c'est efforcé en collaboration avec des institutions telles
que, la Fondation Chantale Biya partenaire de l'Unesco, à réduire
le nombre des séropositif ceci en leurs facilitant l'accès
gratuit aux antirétroviraux et à la protection du foetus. Le
gouvernement à de même lancé un vaste Programme
Élargi de Vaccination (PEV), afin de contribuer à la
réduction du taux de morbidité et de mortalité des malades
en générale, et des enfants en particulier. En 2008, « le
taux de couverture
Centrafricaine. Son rôle économique est très
important, car il doit fournir l'eau à plus de 20 millions de personnes
des quatre pays limitrophes : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria.
210 Institut Nationale de la Statistique, 2010.
211 Institut nationale de la statistique, 2010.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
vaccinale national en DTC-HepB3 était de 84,0%, de
79,9% pour la rougeole et 76,3% pour le VAT2+ »212.
Dans une autre mesure, l'Unesco contribue à
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de
science, de technologie et d'innovation aux services de l'élimination de
la pauvreté.
2- L'ELABORATION ET LA MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES EN
MATIERE DE SCIENCE DE TECHNOLOGIE ET D'INNOVATION AUX SERVICES DE L'ELIMINATION
DE LA PAUVRETE
Le premier directeur général de l'Unesco Julian
HUXLEY affirmait en 1945, qu'il « est maintenant bien établi que,
la méthode scientifique est le seul moyen sûr d'augmenter à
la fois notre connaissance des phénomènes objectifs de la nature,
et notre pouvoir d'agir sur eux. Elle est maintenant appliquée de plus
en plus, quoiqu'il faille l'adapter à un objet d'étude
différent, à l'étude de l'homme, de ses travaux et de ses
manières de vivre »213.
La maitrise de la science est utile pour le
développement d'une nation, elle permet le développement
économique et social, par conséquent, contribue à
l'élimination de la pauvreté. Conscient de ce fait, l'Unesco
contribue à travers le projet « Politique scientifique au Cameroun
», pour formuler des priorités de recherche en relation avec le
plan de développement économique et social du Cameroun, et
à la création du Centre d'excellence des expériences de
micro-science du lycée Général Leclerc de Yaoundé
devenu un centre de catégorie II de l'UNESCO.
L'Afrique en générale et le Cameroun en
particulier, se doivent d'adopter une industrialisation qui va dans le sens
« de la mise au point, du transfert et de la diffusion de technologies
respectueuses de l'environnement »214, comme l'exigeait Mme
PILANYANI YOMTHAI de la Thaïlande à cette soixante-dixième
session de l'AG de l'ONU.
Dans le souci d'arrimer la jeune génération
Camerounaise à ces technologies, l'Unesco réalise des projets
tels que le développement et la vulgarisation de l'outil informatique
dans les écoles. Une fois acquise, cela permettra aux jeunes et
même aux adultes, de se développer et de développer des
logiciels nécessaires au besoin des Camerounais. l'Unesco accompagne
aussi le gouvernement Cameroun en ce qui concerne la promotion de la
diversité scientifique, en promouvant la recherche et le renforcement
des capacités techniques en rapport à la gestion rationnelle des
ressources et
212 Ibid.
213 Julian HUXLEY, l'Unesco : ses buts et sa philosophie, 1945,
p.38, op.cit.
214 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 58
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
catastrophes naturelles, le renforcement du système
national de recherche et d'innovation aux technologies, en passant par la
création des réseaux scientifiques, l'élaboration et la
mise en oeuvre des politiques en matière de science de technologie et
d'innovation au service du développement durable et de
l'élimination de la pauvreté.
Or mis sa capacité à pouvoir rationaliser la
gestion des ressources d'eaux, et de lutter contre la pauvreté, tout en
facilitant le développement gage de paix, les sciences exactes et
naturelles contribuent aussi à prévenir et à lutter contre
les fléaux naturels.
B- L'APPLICATION DES SCIENCES EXACTES ET NATURELLES A
LA GESTION DES FLEAUX NATURELS ET LA BIOETHIQUE
Il s'agit de la promotion des recherches sur la gestion des
catastrophes naturelles et le développement durable (1), ainsi que
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques en matière de
science, de technologie et d'innovation au service de la bioéthique
(2).
1- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET LE RENFORCEMENT DES CAPACITES
TECHNIQUES EN RAPPORT A LA GESTION DES CATASTROPHES NATURELLES ET LE
DEVELOPPEMENT DURABLE
Parmi les dix-sept objectifs du développement durable
(ODD), l'Unesco c'est engagée à une contribution directe de neuf
d'entre eux, par une approche intégrée en s'appuyant sur ses
domaines d'expertise spécialisée, et en partenariat étroit
avec d'autres institutions du système des Nations Unies, et d'autres
partenaires des secteurs public et privé. Elle encourage les
États parties à « agir en faveur [...] de la défense
d'un environnement durable, et du renforcement de la résilience face aux
effets du changement climatique, aux catastrophes et aux conflits
»215. Elle assiste l'État du Cameroun par la «
recherche et formation dans les domaines des sciences de la vie, du changement
climatique, des catastrophes naturelles et de la qualité de l'eau
»216.
Pour FLAVIA SCHLEGEL, sous-directrice générale
pour les sciences exactes et naturelles de l'UNESCO, « Sans la science il
ne peut guère y avoir de progrès vers le développement
durable.
215 Voir objectif n° 11 des ODD.
216 Cf. objectif n°3 des ODD.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 59
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
C'est en cherchant à savoir et à comprendre
grâce à la science que nous pourrons être
équipés pour trouver des solutions aux problèmes
économiques, sociaux et environnementaux de plus en plus ardus auxquels
l'humanité fait actuellement face »217.
L'Unesco s'emploie à encourager les étudiants,
en particulier les jeunes, les femmes et les hommes des pays en
développement, à choisir plus les filières scientifiques
de l'ingénieur par ce qu'elles sont indispensables pour répondre
aux besoins fondamentaux des populations tels que, la prévention des
catastrophes naturelles et le développement durable.
Grace au programme international de géoscience (PICG),
crée en 1972 et initié par elle, l'Unesco permet aux États
en général, et à l'États du Cameroun en
particulier, de comprendre les changements qui bouleversent le monde, et,
« encourage la collaboration internationale en géoscience, donnant
la vedette aux projets et aux scientifiques des pays en développements.
Il promeut des projets clairement orientés vers la société
et le développement durable notamment, la mitigation des catastrophes,
la géologie médicale et l'extraction des ressources
minérales et des eaux souterraines »218. Pour BODET
,« il s'agit de faciliter aux chercheurs des régions que les
circonstances ont tenues à l'écart du mouvement scientifique
contemporain, l'accès aux connaissances et aux sources d'information
dont les États les plus avancés ne peuvent ni ne veulent garder
le monopole »219.
L'Unesco grâce à son initiative pour faire face
au changement climatique, en collaboration avec d'autres programmes de
l'organisation des nations unies, « aide les États membres à
atténuer les effets liés aux changements climatiques et à
s'y adapter. Cette initiative a également pour but d'évaluer les
risques des catastrophes naturelles ainsi que de surveiller les effets du
changement climatique sur les sites du patrimoine mondial et les
réserves de biosphère »220. Elle se propose de
promouvoir des plates-formes et des réseaux nationaux comme ceux
situé dans les universités Camerounaises, régionaux et
internationaux servant à évaluer, suivre et atténuer les
risques naturels, tout en mettant en place des systèmes d'alertes
avancés, afin de surveiller les tsunamis, les sècheresses, les
inondations et les risques géophysiques. Elle conseil sur la
prévention des catastrophes, à travers ses programmes de
réduction des risques de catastrophes ciblés sur les politiques
nationales, le renforcement des capacités humains et institutionnelles,
la promotion de
217 UNESCO, l'Unesco et la science au service de la paix et
du développement durable, 2013, p.4.
218 Ibid.
219 372 (8) MP01 A 63 (81), III : lt. De Stanley Applegate
à Oscar Vera, 12 nov. 1960, 9 p., p. 2-4, 6-7 ; V : rapport
final sur les activités du 5 e cours de
spécialistes en éducation pour l'Amérique latine, par
Maria Graciela Ortiz E., boursière du Paraguay, 1962 ; rapport du
boursier du Chili Rolando Miranda Sanchez, sur le cours 6, marsdéc.
1963, 5 p., p. 1-2 ; rapport du boursier Gonzalez Latuf, 1 er sept. 1964 ; VIa
: lt. De Henquet à Diaz-Lewis, 16 sept. 1965 ;
rapport semestriel de l'expert Marquez, janv. juin 1965, 17
p., p. 6-7, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à
1974, thèse de doctorat, 2005, p.588-589. Op.cit.
220 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 60
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'éducation à la préparation et à
la prévention des catastrophes, la mise en conformité des
bâtiments scolaires et l'adaptation aux changements climatiques. Elle
donne son avis sur l'évaluation, l'intervention et le
rétablissement post catastrophes, en soutenant les études
d'évaluations des besoins et en réalisant des projets
immédiatement après une catastrophe, via le programme sur l'homme
et la biosphère, elle soutient la préservation de l'environnement
et le développement durable par l'intermédiaire du Réseau
des réserves de biosphère de l'Afrique
(AfriMAB)221.
Apparue au début des années 1960-1970, des
nouvelles recherches sur les cellules souche, les tests
génétiques, la procréation médicalement
assistée, le clonage d'embryons humains, le prélèvement
d'organes en vue de la transplantation, l'euthanasie et le génie
génétique vont révolutionner le domaine des sciences de la
vie.
2- ÉLABORATION ET MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES EN
MATIERE DE SCIENCE, DE TECHNOLOGIE ET D'INNOVATION AU SERVICE DE LA
BIOETHIQUE
Le vingt-unième siècle est
considéré comme un siècle de vitesse et de
précision, un siècle dominé par le dictat de la science et
de la technologie et les prouesses de la science. Allant au-delà de
l'entendement humain, brisant toutes formes de barrières qui, dans le
temps étaient considéré comme étant infranchissable
par l'homme ou au mieux un tabou. Ces « miracles de la science »
tendent pour certains à vouloir remplacer « Dieu », c'est
pourquoi En 1954, Pierre Auger le chef du département des sciences,
rédige un manuscrit intitulé L'homme microscopique,
développant des réflexions philosophiques
rationalistes. Il affirme dans ce manuscrit que, « la science va
peu à peu remplacer la religion »222.
Les prouesses de la science de nos jours est impressionnantes.
Son développement rapide suscite des questions éthiques et
sociétales qui, concerne un bon nombre d'acteurs parmi lesquels les
médecins, les chercheurs, mais aussi les philosophes, les juristes et
l'ensemble des citoyens. L'objectif ici est de s'accorder sur les limites
à poser aux différentes interventions de l'homme sur les sujets
sensibles comme la génomique, les procréations
médicalement assistées, les cellules souches, l'euthanasie et la
réanimation des prématurés. L'Unesco n'est pas contre la
recherche scientifique. Dans sa déclaration universelle sur la
bioéthique et les droits de l'homme de 2005, elle « reconnait
l'importance de la liberté de la recherche scientifique et des bienfaits
découlant des
221 Ibid.
222222 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974,
thèse de doctorat, 2005, op.cit. , p.117
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 61
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
progrès des sciences et des technologies, et encourage
même pour ce fait un accès équitable aux différents
progrès de la médecine, des sciences et des technologies, ainsi
que la plus large circulation possible, et un partage rapide des connaissances
concernant ces progrès, et le partage des bienfaits qui en
découlent. Cependant, elle insiste sur la nécessité pour
cette recherche et ces progrès de s'inscrire, dans le cadre des
principes éthiques énoncés dans la présente
Déclaration et, de respecter la dignité humaine, les droits de
l'homme et les libertés fondamentales223
»224. Elle encourage ses États membres dont le
Cameroun à, « renforcer la coopération internationale dans
le domaine de la bioéthique, en tenant particulièrement compte
des besoins spécifiques des pays en développement, des
communautés autochtones et des populations vulnérables
»225. Afin de garantir un bon usage des sciences de la vie,
l'Unesco à travers sa déclaration de 2005 amène la
société scientifique de l'État du Cameroun à
respecter un certains nombres de principes dans les décisions qu'ils
prennent ou, dans les pratiques qu'ils mettent en oeuvre. Ils ont pour
responsabilité de garantir le respect de la dignité humaine
et les droits de l'homme ainsi que les libertés fondamentales de ces
derniers, tout en reconnaissant que les intérêts et le
bien-être de l'individu devraient l'emporter sur le seul
intérêt de la science ou de la
société226.
Toute intervention médicale de caractère
préventif, diagnostique ou thérapeutique ne doit être mise
en oeuvre qu'avec le consentement préalable, libre et
éclairé de la personne concernée, fondé sur les
informations suffisantes. Toute personne engagé dans une
expérience scientifique doit pouvoir avoir la possibilité de se
retirer à tout moment et pour toute raison sans qu'il en résulte
pour elle aucun désavantage ni préjudice227. Elle
exige la mise sur pied des comités d'éthique indépendants,
pluridisciplinaire, et pluralistes228. Ces comités auront
pour fonction d'évaluer les problèmes éthiques, juridique,
scientifiques et sociaux pertinentes, relatifs aux projets de recherches
concernant les êtres humains, fournir des avis sur les problèmes
éthiques qui se pose dans les contextes cliniques, évaluer les
projets scientifiques et technologiques, fournir des recommandations et des
contributions à l'élaboration des principes directeurs sur les
questions relevant de la déclaration sur la bioéthique et les
droits de l'homme, favoriser le débat, l'éducation ainsi que la
sensibilisation et la mobilisation du public en matière de
bioéthique229.
223 Surligné par nous.
224 Voir art. 2 d et f de la déclaration universelle de
l'Unesco sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005.
225 Voir Préambule de la déclaration universelle
sur la bioéthique et les droits de l'homme.
226 Voir art. 3 de la déclaration universelle sur la
bioéthique et les droits de l'homme de 2005.
227 Déclaration universelle sur la bioéthique et
les droits de l'homme de 2005, op.cit.
228 . Déclaration universelle sur la bioéthique et
les droits de l'homme de 2005, op.cit. 229Déclaration
universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme de 2005,
op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Selon Ismaël NGNIE-TETA et al. , « La recherche
biomédicale est pratiquée en Afrique Subsaharienne depuis
l'époque précoloniale »230. Le Cameroun n'est pas
resté à l'écart de ce vent de la recherche
biomédicale. En 2005, elle a tenté de réaliser quelque
essai clinique lié à l'évaluation du
ténofovir231 comme prophylaxie au VIH. Malheureusement, le
dit essai sera suspendu232 du fait des vifs débats publics et
scientifiques, doublé d'une mobilisation de l'opinion
publique233. À travers l'arrêté
ministériel234 de 1987, le pays va officiellement mettre en
place l'encadrement éthique de la recherche impliquant les êtres
humains en se dotant d'un comité d'éthique de la
recherche235. Le Cameroun accorde une importance à la
recherche biomédicale. Partit d'une seul faculté de
médecine (Yaoundé I) en 1960, il en compte aujourd'hui plusieurs
(Douala, Buea, Dschang et N'Gaoundéré), ainsi que plusieurs
écoles privées de médecine parmi lesquelles, l'institut de
recherche médicale de plantes médicinales, au centre
internationale de recherche Chantal Biya et au Centre de recherche de
Nkolbisson, et le centre d'assistance médicale à la
procréation de Douala, considéré comme le père du
premier bébé éprouvette, et ses recherches sur la
stérilité masculine en pratiquant l'injection intra-cytoplasmique
de sperme (ICSI).
En juillet 2016, Le centre hospitalier de recherche et
d'application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal
Biya (CHRACERH) de Ngousso, va de nouveau frapper les esprits par la naissance
des nouveaux nés conçue par les dernières techniques
médicales de pointe (fécondation in vitro par micromanipulation).
L'Unesco encourage le Cameroun dans cette lancé, en octroyant des aides
par exemple au CIRCB à travers son projet, « Families First Africa
», contribution au projet de la mise en place du laboratoire virtuel de
l'Université de Yaoundé I. Cependant, elle reste exigeante sur la
prise des mesures appropriées relative à la mise sur pied d'une
législation administrative en conformité avec le droit
international des droits de l'homme, la mise
230Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M.
& Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la
recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers
de recherche sociologique, (48), p.129.
231 Le ténofovir est la dénomination commune
internationale d'un médicament antirétroviral c'est-à-dire
utilisé dans le traitement de l'infection par le VIH. Il est
également efficace dans les hépatites virales B chronique. Il
peut être utilisé en injection intraveineuse, mais est disponible
sous forme orale de fumarate de ténofovir disoproxil (pro-drogue), qui
sera ensuite transformé par le corps en ténofovir. Information
consulté le 02/02/2018 sur Wikipédia en ligne,
http://www.fr.m.wikipedia.org
232 En fait, la controverse sur cet essai a commencé
par un article de L. Mbango et S. MODO qui parut dans le journal local en
décembre 2004 sous la rubrique « Spécial ténofovir :
tout sur les prostituées cobayes de Douala », faisant ainsi
allusion au recrutement de 400 jeunes femmes prostituées sur lesquelles
le test du ténofovir devait être réalisé.
233Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M.
& Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la
recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers
derecherche sociologique, (48), op.cit., pp. 129-139.
234Ministère de la Santé publique du
Cameroun, arrêté no 079/A/MSP/DS du 22 octobre 1987 portant sur la
création et l'organisation d'un comité d'éthique de la
recherche impliquant les êtres humains.
235Ngnie-Teta, I., Kamga Youmbi, C., Kokolo, M.
& Fumtchum Tamdem, G. (2009). Le comité d'éthique de la
recherche au Cameroun : la décentralisation comme solution? Cahiers
de recherche sociologique, (48), op.cit., pp. 129-139.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
en place de comité d'éthique indépendant,
pluridisciplinaire et pluraliste, tout en garantissant de l'éducation ,
de la formation et de l'information du public, ainsi qu'il doit coopérer
avec les autres États à ce sujet236.
L'Unesco de par son appui technique et financier, assiste le
Cameroun en ce qui concerne son développement sous toutes les formes.
Elle incite ce dernier à miser sur les biens fondés des sciences
exactes et naturelles, afin de répondre aux besoins économiques,
technologiques et sanitaires de sa population. Il ressort de tout ceci que, la
bonne gestion des sciences exactes et naturelles contribue à instaurer
un climat de paix dans le pays et au-delà. Quant est-il des sciences
sociales et humaines.
PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES
SCIENCES SOCIALES ET HUMAINE
L'Unesco promeut la paix et la sécurité au
Cameroun à travers les sciences sociales et humaines. Dans ce domaine,
l'accent est mis sur la promotion des sciences sociales et humaines afin de
lutter contre la pauvreté et les exclusions diverse (A), ainsi que sur
la recherche, la formation, l'information et la documentation sur la culture
des droits de l'homme et la paix (B).
A- LA PROMOTION DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES DANS
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LES EXCLUSIONS DIVERSES
Il s'agit pour l'Unesco d'élaborer des politiques sur,
l'élimination de la pauvreté et l'autonomisation des jeunes (1),
et la mise sur pied des politiques de lutte contre le racisme et les
discriminations (2).
236Cf. Déclaration universelle sur la
bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 64
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- L'ELABORATION DES POLITIQUES SUR L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE
ET L'AUTONOMISATION DES JEUNES
La pauvreté ne saurait se résoudre à la
seule dimension économique, elle est aussi culturelle, politique et
sociale. Pour Pierre SANE, ancien sous-directeur général pour les
sciences sociales et humaine de l'Unesco, la pauvreté « se
caractérise par la privation des droits humains : les droits
économiques (le droit au travail et celui de disposer d'un niveau de vie
suffisant), sociaux (le droit d'avoir accès aux services médicaux
et à l'éducation), politique (le droit à la liberté
de pensée, d'expression et d'association) et culturel (le droit de
maintenir sa propre appartenance identitaire et de participer à la vie
culturelle de la communauté) »237.
Le secteur des sciences sociales et humaines de l'Unesco
à travers le programme sur la gestion des transformations sociales
(MOST), a pour rôle de contribuer à travers la recherche en
science sociale, philosophique et éthique et droit de l'homme, à
définir les processus de paupérisation dans les différents
contextes sociaux, à identifier les obstacles à
l'élimination de la pauvreté, et à recommander les
politiques éducatives, scientifiques et sociaux économiques
appropriés. À travers son programme de stratégie pour
l'élimination de la pauvreté, l'Unesco se donne pour objectif
stratégique de, Contribuer à élargir la portée des
stratégies internationales et nationales de lutte contre la
pauvreté par l'intégration dans des stratégies de
l'éducation, de la culture, des sciences et de la communication ;
Favoriser l'instauration d'une coordination efficace entre les
stratégies nationales de lutte contre la pauvreté et les
dispositifs de développement durable ; Mobiliser le capital social en
développant les capacités et les institutions, notamment dans le
domaine public, en vue de permettre aux pauvres d'exercer leurs droits et
enfin, contribuer à la mise en place d'un cadre et d'un environnement de
politique nationale propres à favoriser l'autonomisation, les approches
participatives et la création de moyens de subsistance238.
L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé appuie les initiatives
susceptibles d'éradiquer la pauvreté et l'extrême
pauvreté. C'est ainsi qu'en 2001, elle a soutenu l'Organisation des
conférences des ministres en charge de la recherche-développement
de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (COMRED-AOC), intitulé «
Sciences Sociales et Lutte contre la Pauvreté »239.
Le département des sciences sociales et humaines de
l'Unesco, élabore aussi des politiques susceptibles d'éradiquer
les formes de discriminations.
237 UNESCO, lettre du MOST 10, les sciences sociales et
humaines dans la lutte contre la pauvreté, 2010, p.1.
238 Ibid. à la page 14.
239 UNESCO, la lettre de l'Unesco 8, bulletin
d'information, 2ème semestre 2007, p. 13.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 65
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
2- MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES DE LUTTES CONTRE LE RACISME ET
LES DISCRIMINATIONS
Allant dans le même sens que la Charte des Nations
Unies, l'Unesco à l'article premier de son Acte constitutif
déclare que, l'organisation se doit de, « contribuer au maintien de
la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation,
la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le
respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des
libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion »240.
Dès le début de son mandat, l'Unesco a
élaboré plusieurs instruments internationaux par mis lesquels la
déclaration sur la race de 1950, la déclaration sur la race et
les différences raciales de 1951, proposition sur les aspects
biologiques de la question raciale de 1964 et la déclaration sur la race
et les préjugés raciaux de 1978, établissant des
principes, des définitions et des critères universels à
l'appui de la lutte contre le racisme et la discrimination241. Les
recommandations du programme d'action de Durban de septembre 2001 ayant trait
au mandat constitutionnel de l'Unesco, cette dernière va, en 2003 lors
de la 32ème session de sa conférence
générale, en présence de 190 États présent
donc le Cameroun, adopté la Stratégie intégrée de
lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et
l'intolérance242. À cet effet, elle apporte son appui
au gouvernement Camerounais en développant des programmes culturels et
éducatifs visant à combattre le racisme, la discrimination
raciale, la xénophobie et l'intolérance. En outre, elle incite le
gouvernement à mettre en oeuvre des politiques qui garantissent le
respect des valeurs que sont, la diversité, le pluralisme, la
tolérance, le respect mutuel, la sensibilité culturelle,
l'intégration et l'inclusion243. L'Unesco aide
également le gouvernement Camerounais à élaborer des
matériels et outils pédagogiques pour promouvoir l'enseignement,
la formation et les activités éducatives en ce qui concerne, les
droits de l'homme et la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la
xénophobie, l'intolérance et lutte contre la propagande raciste
dans les médias et notamment dans le cyberespace244.
Elle concentre également ses efforts sur la formation
des formateurs et enseignants, à la prévention des conflits de
nature raciste et xénophobe dans les classes, le renforcement des
240 Voir art.1 de la constitution de l'Unesco.
241 UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la
discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, p.5.
242 UNESCO, convention relative à la Stratégie
intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la
xénophobie et l'intolérance, 32ème session de
la conférence générale, 2003.
243 Cf. UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la
discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, au point 226,
op.cit., p.9.
244 Ibid. au point 156 à la page 9.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 66
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
échanges entre écoles Camerounaise et celle des
autres pays, via des réseaux tels que celui des écoles
associées, la production de guide pour l'élaboration de nouveaux
manuels scolaires sur le racisme et les autres formes de
discrimination245, tenant compte des spécificités
régionales et nationales, le développement d'un manuel de
formation et matériels pédagogiques sur la stigmatisation et la
discrimination liées au VIH/SIDA, ceci en collaboration avec l'ONUSIDA
et, les organisations des jeunes246. La politique sur
l'éradication de la discrimination n'étant pas distincte de celle
relative à la question des droits de l'homme, l'Unesco va fournir
également d'énorme progrès en ce qui concerne ce dernier
volet.
B- PROMOUVOIR LA RECHERCHE, LA FORMATION, L'INFORMATION
ET LA DOCUMENTATION SUR LA CULTURE DES DROITS DE L'HOMME ET LA PAIX
Il s'agit de présenter successivement la contribution
de l'Unesco en ce qui concerne la recherche sur les droits de l'homme et la
non-violence (1), ainsi que sur les politiques publiques et la bonne
gouvernance (2).
1- PROMOUVOIR LA RECHERCHE SUR LES DROITS DE L'HOMME
ET LA NON-VIOLENCE
Les valeurs universelles des droits humains constituent le
cheval de batail de l'Unesco. Sa constitution lui donne comme premier objectif,
la contribution « au maintien de la paix et de la sécurité
en resserrant, par l'éducation, la science et la culture, la
collaboration entre nation, afin d'assurer le respect universel de la justice,
de la loi, des droits de l'homme et des libertés fondamentales [...]
»247. Ayant contribuer à l'élaboration de la
Déclaration Universelle des droits de l'homme de 1948 à travers
la création d'un comité, sur les bases théoriques des
droits humains (civils, politiques, culturels, économiques et sociaux),
regroupant des philosophes et les spécialistes
245 La notion de discrimination renvoie à l'idée
d'un traitement différentiel de certains individus ou de groupes,
généralement minoritaires, par rapport aux autres. Ces
minorités ce distinguent de la majorité de la population par ses
particularités ethniques, religieuses, sexuelles ou sociales. Cf.
Dictionnaire de Sciences Politiques et Sociales, de David ALCAUD et Laurent
BOUVET, p.85.
246 Ibid. au point 14 aux pagers 19 et 20.
247 Cf. art.1 de la constitution de l'Unesco.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 67
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
des sciences politiques248, la charge de l'Unesco
serait de promouvoir au sein des États membres dont le Cameroun, le
droit à l'éducation des enfants et des adultes tout au long de la
vie, le droit de prendre part à la vie culturelle, le droit à la
liberté d'opinion et d'expression et le droit de rechercher, de recevoir
et de répandre des informations, le droit de participer au
progrès scientifique et aux biens faits qui en
résultent249. Ces différentes dispositions de la
déclaration Universelle des droits de l'homme que promeut l'Unesco ont
été introduites dans la constitution
Camerounaise250.
L'Unesco travaille au côté du Cameroun à
travers le Comité sur les conventions et recommandations en examinant
les cas et questions relatifs aux plaintes pour violations
présumées des droits des humains251. Les recherches de
l'Unesco sur la question des droits de l'homme et des libertés
fondamentales va conduire cette dernière à adopter plusieurs
instrument légaux qu'elle soumet au États tels que, la
Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001, et
la déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de
l'homme de 2005.
L'Unesco à travers son département des sciences
sociales effectue également des recherches en ce qui concerne les
politiques publiques et la bonne gouvernance auprès de l'État
Camerounais.
2- FAVORISER LES ETUDES SUR LES POLITIQUES PUBLIQUES ET LA
BONNE GOUVERNANCE
Marie Claude SMOUTS, la définit comme « un outils
pour une politique de l'État minimum »252. Les
études de l'Unesco sur la bonne gouvernance porte directement sur le
système éducatif Camerounais. Dans sa stratégie à
moyen terme, l'IIEP fourni à l'État Camerounais son expertise
afin que les principes de bonne gouvernance soient intégrés
systématiquement dans sa politique institutionnelle et approches
sectorielle253. Selon Muriel POISSON, les thèmes tels que,
l'Éthique et la corruption, transparence et responsabilité,
planification de l'intégrité, suivi d'enquête sur les
dépenses publiques, code de conduite des enseignants, accès du
public à l'information, la
248 UNESCO, sciences sociales et humaine, intégration
transversale des droits humains, consulté le 6 mars 2018
à 10h 22 min sur
www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/human-rights-based-approach/60th
249 Ibid.
250 Le préambule de la constitution Camerounaise du 18
janvier 1996, affirme son attachement aux libertés
fondamentales inscrites dans la déclaration universelle
des droits de l'homme.
251 Ibid.
252 Marie Claude SMOUTS, Du bon usage de la gouvernance en
relation internationales, Revue internationale
des sciences sociales, Unesco, Paris, n° 155, p. 85.
253UNESCO, gouvernance et responsabilité,
consulté le 6 mars 2018 à 12h 7min sur
http://www.iiep.unesco.org/fr/notre-mission/gouvernance-et-responsabilite
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 68
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
gouvernance et enseignement supérieur254,
sont entre autre les questions que l'Unesco à travers l'IIEP traite au
sein de l'État Camerounais. L'IIEP conçoit une base documentaire
des données publiques d'éducation pour l'Etat afin
d'améliorer la Planification de l'intégrité
considérée comme, un outil de diagnostic des risques de
corruption255.
Quant à la gouvernance au niveau de l'enseignement
supérieur, l'IIEP travaille sur le développement et
l'amélioration des systèmes internes d'assurance qualité,
afin que ce secteur puisse améliorer la qualité du service et de
l'offre éducative256. Dans la mesure où la gouvernance
décentralisée favorise l'inclusion, l'amélioration de la
qualité et pertinence des services éducatifs, l'IIEP propose des
conseils et assistances techniques pour accompagner l'État à
l'élaboration et à la mise en oeuvre des politiques de
subventions scolaires257.
Pour Abdulqawi YUSUF, le « système éducatif
était essentiellement du ressort de l'État tant au niveau du
financement que de la prestation du service, la bonne gouvernance prône
plutôt un partage de responsabilités et une collaboration entre
les autorités publiques, la société civile et le secteur
privé »258, cela a été bien
assimilé et mis en oeuvre par l'État Camerounais. Cette
capacité à accepter la diversité par l'État, va
pousser ce dernier à adopter des normes relatives à sa protection
et à sa valorisation.
SECTION II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA
VALORISATION DE LA BIODIVERSITÉ
La recherche constante de la paix par l'Unesco va conduire
cette dernière à élaborer des normes qui, encouragent
à une gouvernance seine de la biodiversité et des
écosystèmes (PARAGRAPHE I), et qui promeut une gestion et un
développement durable de l'environnement marin (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : L'ENCOURAGEMENT A UNE GOUVERNANCE SEINE
DE LA BIODIVERSITE ET DES ECOSYSTEMES
254 Muriel POISSON, Écoles corrompues,
universités corrompues : que faire ? Consulté le 6 mars 2018
à 12h
21min sur
http://www.iiep.unesco.org/fr/poisson-3205
255 Ibid.
256 Ibid.
257 Ibid.
258 Abdulqawi YUSUF, l'action normative à
l'Unesco, Martinus Nijhoff Publishers, 2007, p.338.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 69
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Parce que, étant considérée comme la
richesse du monde et une marque d'identité d'un État, l'Unesco
assiste le Cameroun en ce qui concerne la protection de sa diversité
biologique (A), tout en encouragent les populations Camerounaises à une
gestion rationnelle et durable de celle-ci (B).
A- UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION DE LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE ET DES ECOSYSTEMES
Au terme de l'article 2 de la convention des Nations Unies sur
la diversité biologique de 1992, la diversité biologique ou
`'biodiversité» se définit comme, la «
variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font
parties ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre
espèces ainsi que celle des écosystèmes
»259. L'écosystème pour sa part s'entend comme,
« le complexe dynamique formé de communauté de plantes,
d'animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par
leur interaction, forment une unité fonctionnelle
»260.
La biodiversité est indispensable et essentielle en ce
qui concerne le bon fonctionnement des systèmes terrestres. Elle fournit
à l'homme un accès à l'eau potable, à la
nourriture, la fertilité des sols, les produits pharmaceutiques et
chimiques, la composition de l'atmosphère, la régulation du
climat, etc. Consciente de son importance, l'ONU va adopter en 1992, une
convention relative à sa protection.
Tout en reconnaissant les droits souverains de l'État
sur ses ressources biologiques, la convention relève que, la
responsabilité de sa conservation et de son utilisation durable
relève de la compétence de l'État261. Elle
encourage ce dernier à identifier les éléments
constitutives de sa diversité biologique, afin d'élaborer des
stratégies, plans ou programmes nationaux tendant à assurer la
conservation et l'utilisation durable de la diversité
biologique262.
Suite à la proclamation de la période 2010-2020
comme, « Décennie des Nations Unies pour la diversité
biologique », l'Unesco va lancer une initiative sur la biodiversité
avec pour mandat de fournir une « assistance pertinente, opportune et
efficace en conseillant l'État Camerounais, sur les
259 Cf. art. 2 de la convention des Nations Unies de 1992 sur la
diversité biologique.
260 Ibid.
261 Cf. Préambule de la convention des Nations Unies sur
la diversité biologique. Op.cit.
262 Cf. art. 6 de la convention sur la biodiversité,
op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 70
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
orientations à adopter »263 pour
concevoir et mettre en oeuvre des politiques visant à atteindre les
objectifs internationaux et les OMD relatives à la biodiversité
et la conservation de la biodiversité264. Elle accorde une
importance particulière à la diversité culturelle en
adoptant plusieurs critères normatifs en la matière tels que, les
conventions sur le patrimoine mondial matériel (1972) et
immatériel en (2003), la convention relative aux zones humides
d'importance internationales, le programme MAB, la Déclaration sur la
diversité culturelle (2001), et le Programme relatif aux langues en
péril265.
B- PROMOUVOIR ET SENSIBILISER LES POPULATIONS A
L'UTILISATION DURABLE ET RATIONNELLE DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE
Conscient de ce « qu' un grand nombre de
communautés locales et de populations autochtones dépendent
étroitement et traditionnellement des ressources biologiques sur
lesquelles sont fondées leurs tradition »266, l'Unesco
se donne pour mission de « mobiliser l'engagement en faveur de la
biodiversité à l'échelle individuel et sociétal,
par l'éducation et la sensibilisation du public, en reconnaissant et
respectant le rôle de gardiens de la biodiversité assumé
par les groupes pauvres et vulnérables, notamment les populations
autochtones, la nécessité de prendre en compte les dimensions
sexospécifiques de l'utilisation durable et équitable de la
préservation de la biodiversité »267.
PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE
GESTION DURABLE DE L'ENVIRONNEMENT MARIN
Étant considéré comme un des
éléments les plus précieux de la diversité
biologique et sujet à de nombreux conflits dans le monde, l'Unesco
contribue à la promotion de la recherche en ce qui concerne la
protection du milieu marin (A), et le climat (B)
263 UNESCO, Initiative de l'UNESCO sur la
biodiversité, consulté le 6 mars 2018 sur
http://www.unesco.org/new/biodiversity-initiative
264 Ibid.
265 Ibid.
266 Cf. Préambule de la convention sur la diversité
biologique des Nations Unies.
267 UNESCO, Initiative de l'UNESCO sur la
biodiversité, consulté le 6 mars 2018 sur
http://www.unesco.org/new/biodiversity-initiative
op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
A- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET LA PROTECTION DU MILIEU
MARIN
La mauvaise gestion du milieu marin a été
à l'origine de nombreux conflits frontaliers dans le monde. L'exemple le
plus proche de nous est probablement les conflits du Golfe de Guinée.
Pour SERVANT, J. C. « la région du Golfe de Guinée est l'une
des plus pétrolifère au monde. C'est la seconde province mondiale
en matière d'énergie, après le Moyen Orient268.
Traitant de la problématique du Golfe de Guinée sur ses
richesses, Abdalhak BASSOU affirme qu'il emmagasine une réserve
prouvée de 24 milliards de barils avec une production de 5 millions de
barils/jour, sur les neuf millions que produit le continent
Africain269. BASSOU relève cependant que, « deux
phénomènes émergent particulièrement comme facteurs
de tension dans cette partie de l'Afrique. Il s'agit des différents
frontaliers maritimes nés entre les pays de la région avec comme
toile de fond l'exploitation des richesses maritimes,
énergétiques et halieutiques, et de
l'insécurité/instabilité dans la région du fait de
la piraterie maritime »270.
Conscient de ce fait, l'Unesco va élaborer plusieurs
textes normatifs sur la protection du milieu marin qu'elle soumettra au
gouvernement Cameroun ainsi qu'aux autres États concernés : le
programme MAB (Man and Biosphère). Plusieurs conventions concernant la
mer ont été adoptées sous son égide : la convention
sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (2001), la convention
concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
consacrée à la mer et aux océans. Une Commission
Océanographique intergouvernementale a même été
créé en son sein par la Résolution 2.31 de son
Assemblée Générale271. Selon Betty QUEFFELEC et
al. , l'objectif du COI est de « contribuer au développement des
recherches scientifiques en vue de, mieux connaitre la nature et les ressources
des océans grâce à l'action concertée de ses
membres. Elle promeut la coopération internationale et coordonne des
programmes de recherche, et favorise le renforcement des capacités,
(comme GOOS Système mondial d'observation de l'océan ou
ODINAFRICA Réseau de données et d'information
océanographiques pour l'Afrique) »272.
268 SERVANT, J.C., « offensive sur l'or noir Africain :
une priorité stratégique », In le Monde diplomatique,
Paris, janvier 2003, cité par Abdelhak BASSOU, la mer du golfe
de guinée. Richesses, conflits et insécurité, 2014,
p. 155.
269 Abdelhak BASSOU, La mer du golfe de guinée.
Richesses, conflits et insécurité, 2014, p. 155.
270 Ibid. à la page 155.
271 Betty QUEFFELEC, Marie BONNIN et Ibrahima KHALIFA LY,
les institutions compétentes en matière de
protection du milieu marin, IRD, 2016, p. 66.
272Betty QUEFFELEC, Marie BONNIN et Ibrahima
KHALIFA LY, les institutions compétentes en matière
de protection du milieu marin, IRD, 2016, Op.cit. p. 66.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
B- PROMOUVOIR LA RECHERCHE ET L'OBSERVATION SUR LE
CLIMAT
L'Unesco contribue autant que faire ce peu en ce qui concerne
la recherche sur le climat. En 1997, elle adopte une Déclaration sur les
responsabilités des générations présentes envers
les générations futures.
La question du climat est traitée dans
différentes autre conventions telles que la convention sur la protection
du patrimoine mondial culturel matériel de 1972, et la convention sur la
conservation du patrimoine culturel mondial immatériel de 2003. Lors de
la 39ème session de la Conférence
Générale de l'Unesco en 2017, l'organisation à travers sa
commission mondiale d'éthique des connaissances scientifiques et des
technologies, a élaborer un avant-projet sur « l'Éthique et
le changement climatique : avant-projet de l'UNESCO d'une déclaration de
principes éthiques liés au changement climatique ». Il porte
sur la question du développement durable, l'évaluation et la
gestion des risques, les groupes vulnérables, l'éducation, la
coopération internationale et la sensibilisation du
public273.
273
http://fr.unesco.org/events/panel-international-ethique-changement-climatique-projet-unesco-declaration
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 73
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECONDE PARTIE : UNE CONTRIBUTION À L'ÉDIFICATION DE LA PAIX
ET LA NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA CULTURE, LA COMMUNICATION ET
L'INFORMATION
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Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 74
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Estelle PIOU et al. Dans leurs article intitulé
la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel au
Cameroun, reconnaissent le Cameroun comme un pays de l' «
Afrique Centrale, communément présenté comme l'Afrique en
miniature et très récemment par le slogan `'Toute l'Afrique dans
un seul pays» »274. En allant dans le même sens,
l'ancienne secrétaire générale de l'Unesco Mme. Irina
BOKOVA en visite au Cameroun, tout en empruntant à un vieux adage du
pays affirmait que : « Qui ne peut visiter toute l'Afrique peut se
satisfaire du Cameroun »275. Tous ces attribues trouvent leurs
fondement dans, « la variété de ses
végétations et paysages du Nord au Sud, de l'Est à
l'Ouest, et à la diversité ethnique (plus de 200 ethnies)
»276.
La conception « Unesquiènne » va
au-delà de ces attribues, elle a un sens plus large. C'est ce que
l'ancien premier DG de l'Unesco Julien HUXLEY essaie de faire entendre lors
qu'il affirme que, « Le mot Culture est employée
dans notre titre avec un sens large. Il s'applique en premier lieu à
tous les arts de création et les applications de ces arts. Il peut en
second lieu s'appliquer à la culture même de l'esprit. Enfin ce
terme de «culture» peut être employé dans le sens le
plus large de tous, le sens anthropologique et sociologique : il désigne
alors tout l'appareil matériel et mental qui caractérise une
société donnée »277. Cependant, bien que
« L'information et les communications ne sont pas incluses dans
l'intitulé de l'Unesco »278, cette dernière du
moins reconnait leurs capacités à « faciliter la libre
circulation des idées, par le mot et par l'image
»279.
De ce qui précède, la culture, la communication
et l'information à elles seules constituent trois mécanismes par
lesquels, « L'Organisation se propose de contribuer au maintien de la paix
et de la sécurité »280 (CHAPITRE I), bien que
cela reste perfectible dans la mesure où, elle rencontre des nombreuses
difficultés liées à l'implémentation efficace de sa
politique au Cameroun (CHAPITRE II).
274 Estelle PIOU, Sylvain DJACHENZEFA, Flaubert Ambroise Taboue
NOUAYE et Anita Kamga FOTSO, La
sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel au
Cameroun, The safeguarding and development of Cameroon's Culturel
Heritage, 2012, p.30-39, consulté le 03/02/2018,
http://journal.openedition.org/
275 Irina BOKOVA, Discours de la directrice
générale de l'Unesco Irina BOKOVA à l' occasion du
déjeuner
officiel organisé par la présidence de la
république du Cameroun Yaoundé, le 16 septembre 2014.
276 Ibid.
277 Julien HUXLEY, L'Unesco ses buts et sa philosophie, 1945,
op.cit., p.28
278 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974,
thèse de doctorat, 2005, op.cit., p.592
279 Voir Art. 1 para. 2b. de la constitution de l'Unesco.
280 Voir art. 1 de la constitution de l'Unesco.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 75
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
2016-2017
CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION : TROIS
MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA
SÉCURITÉ
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
La diversité du patrimoine culturelle est à la
fois un atout et une faiblesse pour le Cameroun, bien encadrée, elle
devient un outil de développement économique et social à
l'avantage du peuple, au cas contraire, c'est l'identité de toute une
nation qui se trouve menacée. C'est pourquoi l'Unesco contribue à
sa valorisation (SECTION I), tout en facilitant les pratiques de la
communication et l'information utiles à la faire connaitre (SECTION
II)
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECTION I : UNE CONTRIBUTION À
L'IMPLÉMENTATION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR
LA PROMOTION ET LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTURELLES
« Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine
naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par
les causes traditionnelles de dégradation, mais aussi par
l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggravent par
des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus
redoutables »281, l'Unesco adopte le 23 novembre 1972, la
Convention pour la protection du patrimoine mondiale culturel et naturel qui,
vise à sa protection. En 2003, elle adopte la Convention pour la
Sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel séparant ainsi le
patrimoine culturel matériel du patrimoine culturel immatériel.
Vue leur importances tant en ce qui concerne l'identité des peuples et
leurs avantages économiques, l'Unesco s'engage de promouvoir et de
sauvegarder le patrimoine mondial culturel immatériel (PARAGRAPHE I) et
le patrimoine mondial culturel et naturel (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I: LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL : UN
INSTRUMENT DE PAIX, DE RECONCILIATION ET DE VALORISATION DE LA DIVERSITE
CULTUREL
L'importance accordée à la sauvegarde du
patrimoine culturel immatériel, remonte aux années 70 « avec
le premier texte soulignant la nécessité d'instaurer un
instrument international sur la sauvegarde du patrimoine vivant [...], le
document282 intitulé Opportunité d'assurer au plan
international une protection du folklore283, rédigé
par le secrétariat de l'UNESCO [...] »284.
En 2003, l'Unesco va finalement adopter la convention pour la
sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, et plusieurs
instruments vont se succédés faisant ainsi avancer la notion de
`patrimoine
281 Voir Préambule de la Convention pour la protection du
patrimoine mondiale, culturel et naturel de 1972.
282 C'est un document rédigé par le
secrétariat de l'UNESCO, rendu publique en 1975 à la suite de la
communication du ministre des relations extérieures et des cultures de
la République de Bolivie de 1973, qui met en garde contre les
exploitations illicites des cultures populaires traditionnelles et
suggère l'élaboration d'un texte contraignant sur la protection
du folklore.
283 Le folklore de l'Anglais folk qui signifie peuple et Lore
qui signifie tradition, est l'ensemble des productions collectives
émanant du peuple et se transmettant d'une génération
à l'autre par voie orale (contes, récits, chants, musiques,
danses et croyances), ou par l'exemple (rites, savoir-faire). Source
Wikipédia en ligne, consulté le 03/02/2018,
www.fr.m.wikipedia.org.
284 Caecilia Alexandre, L'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention
du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, p.168.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
culturel immatériel. « Dès les
prémisses de la réflexion sur ce que l`on appelle aujourd`hui PCI
et auparavant de diverses façons telles que, les cultures
traditionnelles et populaires ou simplement sous couvert du terme culture
»285. Ce processus de sauvegarde doit tout d'abord tenir compte
de la subjectivité du patrimoine culturel immatériel (A) et par
la suite, de l'objectivité du patrimoine culturel immatériel
(B).
A- LA SUBJECTIVITE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL
(PCI)
Avant d'être considéré comme un bien
matériel national, puis mondial et universel, le PCI est d'abord la
propriété privée d'un groupe, d'une communauté,
d'un individu286 dont la contribution à faire connaitre leur
savoir et leur savoir-faire est utile (1) dans la mesure ou, la valorisation de
leur identité non seulement en dépend, mais parce qu'elle est
aussi une source de richesse (2).
1- L'IMPLICATION DES COMMUNAUTES AUTOCHTONES A LA SAUVEGARDE
DU PCI
« La participation des communautés est en effet
prévue dans les activités d'identification et de
définition des éléments du patrimoine culturel
immatériel »287. Avant de parler de sauvegarde du PCI,
il est tout d'abord nécessaire de faire allusion à sa
transmission car, « cette notion est au coeur de l'identification du PCI
et de sa sauvegarde »288. Les éléments objectifs
du PCI tels que : les pratiques, représentations, expressions,
connaissances et savoir-faire, ainsi que, les instruments objectifs tels que :
artefacts et espaces culturels qui leur sont associés, sont
créés par les individus, puis transmises aux
générations suivante289. Ce PCI « est
recréé en permanence par les communautés et groupes en
fonction de leur milieu, de leur interactions avec la nature et de leur
histoire »290. Ce rôle de transmission continu que joue
la communauté est essentielle dans la mesure où, ce n'est que par
cela et par elle que dépend la viabilité du PCI.
285 Ibid.
286 Cf. Art. 15 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde
du patrimoine culturel immatérielle de 2003 qui, à son article 15
reconnait le PCI comme étant ceux-là qui « créent
» ce dernier.
287 Convention de l'Unesco su la sauvegarde du PCI (2003),
article 11, cité par Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, De
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
P.40.
288 Ibid.
289 Voir art. 2 de la convention sur la protection du patrimoine
culturel immatériel de 2003.
290 Ibid.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
À cet effet, l'Unesco encourage l'État du
Cameroun à prendre les dispositions nécessaires en impliquant les
communautés et les groupes, afin de pouvoir assurer la sauvegarde du PCI
dans la mesure où, « Toutes les composantes du patrimoine culturel
impliquent un rôle accru des individus `'qui leur donn?ent? leur
sens»291 »292. « Censés être
à l`origine de la reconnaissance patrimoniale prévue par la
convention, les porteurs et les praticiens du PCI sont donc appelés
à s`investir activement dans les actions de sauvegarde que les
États signataires se sont engagés à mettre en oeuvre
»293. Cette participation est clairement reconnue par la
convention sur la protection du PCI à son article 15 qui stipule que,
« Dans le cadre de ses activités de sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel, chaque État partie s'efforce d'assurer la
plus large participation possible des communautés, des groupes et, le
cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et
transmettent ce patrimoine, et de les impliquer activement dans sa gestion.
»294. « Le rôle des communautés est donc
essentiel à la sauvegarde du PCI à la fois sur le plan de la
perpétuation d`un héritage que pour la communauté
elle-même »295. Ces derniers ne « transmettent pas
uniquement un savoir, une création ou une connaissance. Ils communiquent
un message culturel, une histoire »296. Ce PCI, transmis de
génération en génération à travers les
traditions et expressions orales et la langue, les arts du spectacle, les
pratiques sociales, rituels et événements festifs, les
connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers, et les
savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel, procurent à
ces derniers297 « un sentiment d'identité et de
continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la
diversité culturelle et la créativité humaine
»298.
Par le partage de traditions au sein d`une même
communauté, les individus se sentent appartenir à une même
nation, à un même peuple, à une même culture. «
Tous ensembles, ils construisent le PCI. Et par l`identité culturelle
que ce partage leur confère, ils sont les garants de la viabilité
et donc de la sauvegarde du PCI»299.
291Bories Clémentine, Le patrimoine
culturel en droit international. Les compétences des Etats à
l'égard des éléments du patrimoine culturel, Paris,
Fondation Marangopoulos pour les droits de l`homme, A. Pedone, 2011,
p.51, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du
concept de développement durable aux règles internationales et
aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention
du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, p.18.
292 Ibid.
293 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit. ,
P.40.
294 Voir art. 15 sur la sauvegarde du PCI.
295 Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel, Mémoire présenté pour
l'obtention du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013,
, op.cit. p.
296 Ibid.
297 Convention sur le PCI (2003), article 2.2.
298 Convention sur le PCI (2003), article 2.1.
299 Ibid.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Plus explicite encore, la politique du patrimoine culturel
vise à, « [...] établir un lien direct entre la mise en
valeur du gisement de richesse que constitue le patrimoine culturel du pays et
la création de revenus, d`emplois, de perspectives de vie meilleures,
pour les plus démunis, pauvres, femmes, jeunes en particulier
»300.
De ce qui précède, bien « que la
créativité des générations présentes,
inspirée des traditions ancestrales et prenant en compte
l`intérêt des générations futures, garantit une
sauvegarde sur le long terme d`un héritage »301, le PCI
demeure aussi une source de revenu économique considérable.
2- UNE CONTRIBUTION A LA PROTECTION DU PATRIMOINE CULTUREL
IMMATERIEL
Le premier traité définissant la notion du PCI,
encadrant l'action des États en la matière est bel et bien la
convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel (2003). En vertu de cet instrument, le patrimoine
culturel immatériel désigne des « pratiques,
représentations, expressions, connaissances et savoir-faire, ainsi que
les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont
associés, que les communautés, les groupes et, le cas
échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur
patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de
génération en génération, est recréé
en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu,
de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un
sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à
promouvoir le respect de la diversité culturelle et la
créativité humaine »302.
Dans la mesure où le PCI « n'est pas une
donnée dès le départ »303, des chercheurs
comme Regina BENDIX pensent que, « le patrimoine culturel n'existe pas, il
est fabriqué »304. Voilà pourquoi, « cette
construction du patrimoine qui donne parfois lieu à un véritable
culte, nourrit une
300Programme sur le patrimoine culturel et les
industries créatives (2008), supra note 409 à la p
16, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention
du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, op.cit. ,
p. 107.
301 Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, Mémoire présenté pour l'obtention
du grade de Maitre de droit (L.L.M), Université Laval, 2013, op.cit. ,
p. 33
302 Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, 17 octobre 2003, article 2.1.
303 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit. , P.22.
304Regina BENDIX. In Search of Authenticity:
The Formation of Folklore Studies. By Regina Bendix.(Madison: University
of Wisconsin Press, 1997), p. 3, cité par Ahmed SKOUNTI ET Ouidad
TEBBAA, de l'immatérialité du patrimoine culturel,
UNESCO, 2011, op. cit., P.22.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
grande nostalgie ou exacerbe les identités, voir des
formes de chauvinismes pouvant alimenter ou provoquer des conflits [...]
»305.
Cette protection passe par, « les mesures visant à
assurer la viabilité du patrimoine culturel immatériel, y compris
l'identification, la documentation, la recherche, la préservation, la
protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission, essentiellement
par l'éducation formelle et non formelle, ainsi que la revitalisation
des différents aspects de ce patrimoine »306. «
L`action normative de l`UNESCO vise à accompagner et aider les
États membres et les communautés détentrices du patrimoine
culturel immatériel, à sauvegarder leur héritage qui
devient de facto celui de toute l`humanité »307.
Cette « nécessité de faire davantage
prendre conscience, en particulier parmi les jeunes générations,
de l'importance du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde
»308, a amené le gouvernement Camerounais à
inscrire dans son système éducatif l'enseignement sur les
sciences et l'éducation à l'environnement qui, permettent aux
apprenants de reconnaitre la manifestation de la vie animale et
végétale et d'apprécier le vivant dans son unité et
sa diversité. Cela développe également chez
l'élève le gout et le respect de la nature, les pratiques de
contrôle et de gestion rationnelle des ressources, de conservation et
d'amélioration de l'environnement309.
Le gouvernement Camerounais a toujours soit signé, soit
ratifié les recommandations des institutions internationales en
générale et ceux de l'Unesco en particulier, chaque fois qu'il y
trouve un intérêt certain pour sa population. Il a toujours
accordé un intérêt particulier à la protection et
à la sauvegarde de l'environnement.
À partir de la loi du 19 décembre
2000310, un intérêt est accordé au PCI, et en
2013, une nouvelle loi311 votée sur la question du patrimoine
culturel du pays prend définitivement en compte la notion de PCI. Il
donnera à cet effet une définition 312qui s'inspire de
l'article 2.1 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde du PCI. Le
Cameroun a adopté une définition très large des biens
culturels faisant notamment référence, aux fêtes
militaires, aux intrants culinaires locaux, aux psychothérapies
traditionnelles, les acquis théoriques et pratiques dans les domaines
des
305 Ibid.
306 Voir art. 2.3 De la Convention sur la sauvegarde du PCI
(2003).
307 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit. , P.30.
308 Convention de l'Unesco sur la sauvegarde du PCI, voir
préambule.
309 Cf. loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de
l'éducation au Cameroun.
310 Voir, Loi n° 2000/011 du 19 décembre 2000
relative au droit d'auteur et aux droits voisins.
311 Loi n° 2013/003 du 18 avril 2013 régissant le
patrimoine culturel au Cameroun.
312 À l'issue de l'article 2 de la loi n°
2013/003, les biens culturels immatériels sont définis comme
« tout événement, représentations, style, expression
et pratique ainsi que les instruments, objets, artefacts, personnages et/ou
espaces culturels qui leur sont associés, fondé sur les
croyances, les connaissances et les savoirs faires de communautés, de
groupes ou d'individu »
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
sciences, les connaissances et produits technologiques et aux
savoir traditionnels313. Cet inventaire national du PCI est
placé sous la charge du ministère des arts et de la culture,
qu'il publie tous les cinq ans314. Leurs reconnaissances et leurs
classifications se font sur sa demande, ainsi que des chefs des
exécutifs des collectivités territoriales
décentralisées ou du propriétaire du
bien315.
Dans le souci de se conformer à l'article 11 de la
convention de l'Unesco sur la `'sauvegarde» du PCI, le gouvernement
Camerounais reparti les biens matériels et immatériels en trois
classes de protection316. Chaque classe entraine un régime de
protection panaché de propriété intellectuelle et de
patrimoine culturel.
La subjectivité du PCI repose sur la
nécessité de faire participer la communauté nationale en
ce qui concerne l'identification, la conservation la préservation, la
diffusion la protection et la sauvegarde du PCI. À cela, s'ajoute une
autre nécessité qui est celle de faire participer la
communauté internationale dans la mesure où, la notion centrale
dans la reconnaissance d`un patrimoine mondial est, d'« une importance
culturelle et/ou naturelle tellement exceptionnelle qu`elle transcende les
frontières nationales et qu`elle présente le même
caractère inestimable pour les générations actuelles et
futures pour l`ensemble de l`humanité »317, et que la
nécessité de sa viabilité incombe à tous
d'où, l'objectivité de celui-ci.
B- L'OBJECTIVITE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL
(PCI)
Dans son objectif de vouloir construire la paix dans l'esprit
des hommes et des femmes318, l'Unesco en plus des mécanismes
éducatifs et scientifiques et leurs implications à l'atteinte de
cet objectif, va cette fois s'attarder sur la question de la notion de «
diversité culturelle »319. Il y a lieu ici de noter que,
cette déclaration fut adoptée à l'unanimité dans un
contexte très particulier, celui des attentats du 11 septembre 2001.
« Ce fut l'occasion pour les États de réaffirmer leur
conviction
313 Voir art. 3.5 De la loi n° 2013/003 sur le patrimoine
culturel au Cameroun.
314 Voir art. 11 (1) et (3) de la loi n°2013/003.
315 Voir art. 14 et 20 de la loi n°2013/003.
316 Voir art. 4 de la loi n° 2013/003.
317Comité du patrimoine mondial,
Orientations devant guider la mise en oeuvre de la Convention du patrimoine
mondial, UNESCO, version de février 2008, paragraphe 48,
cité par 317317 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit., P.49.
318 Cf. préambule de la constitution de l'Unesco,
op.cit.
319 Plusieurs textes sur la diversité culturelle
verront le jour. Ce sont entre autres : la Recommandation de l'Unesco sur la
sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire de 1989, la
Déclaration universelle de l'Unesco sur la diversité culturelle
de 2001 et la Déclaration d'Istanbul de 2002 adoptée par la
troisième Table ronde des ministres de la culture.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
que, le dialogue interculturel constitue le meilleurs gage
pour la paix, et de rejeter catégoriquement la thèse de conflits
inéluctables de cultures et de civilisations »320.
L'Unesco a à cet effet depuis 1950, à travers
plusieurs dispositions321 fait allusion à la
nécessité de sa préservation, et de sa promotion à
l'échelle mondiale (1). Dans une autre mesure, nous essayerons
d`analyser l`insertion du concept de développement durable dans les
règles internationales de préservation du patrimoine culturel
immatériel (2).
1- PROMOUVOIR LA DIVERSITE CULTURELLE, ETHNIQUE, LINGUISTIQUE
ET RELIGIEUSE AINSI QUE LE DIALOGUE INTERCULTUREL POUR UNE CULTURE DE PAIX
Bien que, « La notion de culture dans sa pleine et
entière composition semble irréductible à la moindre
définition »322, et que c'est une notion qui reste
« indéfinissable »323 comme l'affirme si
bien J.-M. PONTIER. l'Unesco dans sa convention de 2005 sur la diversité
culturelle tout en s'inspirant des Définitions conformes aux conclusions
de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles (MONDIACULT,
Mexico, 1982), de la Commission mondiale de la culture et du
développement (Notre diversité créatrice, 1995), et de la
Conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le
développement (Stockholm, 1998), la considère pour sa part comme
: « l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels,
intellectuels et affectifs qui caractérisent une société
ou un groupe social et qu'elle englobe, outre les arts et les lettres, les
modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de
valeurs, les traditions et les croyances »324. La
diversité culturelle référerait donc tout simplement
à la multiplicité des cultures ou des identités
culturelles325.
320 Préface de l'ancien directeur général
de l'Unesco Koïchiro Matsuura lors de la déclaration universelle de
la diversité culturelle aux 31 sessions de la conférence
générale de l'Unesco.
321Parmi lesquels, en particulier, l'Accord de
Florence de 1950 et son Protocole de Nairobi de 1976, la Convention universelle
sur le droit d'auteur de 1952, la Déclaration des principes de la
coopération culturelle internationale de 1966, la Convention concernant
les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation,
l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens
culturels de 1970, la Convention pour la protection du patrimoine mondial,
culturel et naturel de 1972, la Déclaration sur la race et les
préjugés raciaux de 1978, la Recommandation relative à la
condition de l'artiste de 1980 et la Recommandation sur la sauvegarde de la
culture traditionnelle et populaire de 1989. 322 Thierry Garcia & Annie
Héritier, « La diversité culturelle à l'aune de la
Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité
des expressions culturelles », LEGICOM2006/2 (N° 36), p.
36.
323Pontier (J.-M.), « Le contentieux culturel
devant le juge administratif », RDP, 1989, p. 1612; Pontier
(J.-M.), Ricci (J.-C.), Bourdon (J.), Droit de la culture, Dalloz,
coll. Précis, 1996, p. 5, cité par Thierry Garcia & Annie
Héritier, « La diversité culturelle à l'aune de la
Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité
des expressions culturelles », LEGICOM2006/2 (N° 36),
op.cit. , p. 36.
324 UNESCO, préambule de la convention de l'Unesco sur la
diversité culturelle, 2001.
325 Yvan Bernier, Unes controverse internationale sur la
diversité culturelle à l'Unesco, 2005, p. 2.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
« L'incompréhension mutuelle des peuples a
toujours été, au cours de l'histoire, à l'origine de la
suspicion et de la méfiance entre nations, par où leurs
désaccords ont trop souvent dégénéré en
guerre »326. Afin de remédier à cette
incompréhension dans l'avenir, l'Unesco a choisi de mettre l'accent sur
la diversité et la pluralité des identités. À cet
effet, elle encourager les États membres dont le Cameroun à la
protection de toutes les formes de patrimoines (PCI et PCM), ainsi qu'à
la transmission, à la valorisation et à la promotion de la
diversité culturelle afin de favoriser la venue d'une
société plus équitable, inclusive et pacifique.
« Cette diversité s'incarne dans
l'originalité et la pluralité des identités qui
caractérisent les groupes et les sociétés composant
l'humanité. Elle constitue le patrimoine commun de l'humanité et
elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des
générations présentes et des générations
futures »327.
L'Unesco apporte son appui à la promotion de la
diversité culturelle camerounaise, avec la participation
dynamique d'acteurs de premier plan du monde de la culture. Ainsi, des projets
tels que le dialogue interculturel, la culture de quartier, les rencontres
théâtrales interafricaines, ont bénéficié des
appuis de l'Organisation pour promouvoir la pratique du dialogue interculturel
au quotidien entre différentes communautés
national328. La diversité culturelle est un moyen de
donner à toutes les voix, la possibilité de s'exprimer car, seul
le dialogue peut aider à jeter des ponts et accroître la
possibilité pour les individus partout dans le monde de vivre une vie
plus juste, plus digne et pleine de sens. Le dialogue interculturel doit
être pris en compte dans le système éducatif, surtout dans
des disciplines comme l'histoire et la géographie qui doivent non
seulement diffuser les valeurs culturelles nationales, mais aussi celles des
autres civilisations. Les enseignants ont pour cela un rôle et une
mission de transmettre et de veiller à ce que la diversité des
apprenant soit une richesse pour eux, une occasion de pouvoir apprendre de
l'autre, de mieux le connaitre dans sa manier de faire, de sentir et de
penser.
Il n'y a pas de respect de la diversité culturelle sans
au préalable une réelle prise en compte du respect de la
dignité, du droit, et des libertés fondamentales de l'homme en
général, et surtout de celle des minorités et des peuples
autochtones en particulier. La diversité créatrice qui s'exprime
au sein de l'État doit pouvoir être garantie par des droits
culturels qui donnent à toutes personnes le pouvoir de «
s'exprimer, créer et diffuser ses oeuvres dans la langue de son choix et
en particulier
326 Voir préambule de la constitution de l'Unesco.
327 Voir art. 1 de la convention de l'Unesco sur la
diversité culturelle, 2001.
328 UNESCO, La lettre de l'Unesco, n°8, bulletin
d'information, 2ème semestre 2007, p.13.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dans sa langue maternelle »329, tout comme
elles ont droit à « une éducation et une formation de
qualité qui, respectent pleinement leur identités culturelles
»330.
La promotion de la diversité culturelle exige de
même la mise en place au sein de chaque État, les outils
nécessaires à sa diffusion d'où, l'importance de favoriser
le pluralisme médiatique et linguistique, l'égalité
d'accès aux expressions artistiques, aux savoir scientifiques et aux
technologies de l'information et de la communication, ainsi que la garantie des
droits d'auteurs et des artistes.
« Chaque création puise aux racines des traditions
culturelles, mais s'épanouit au contact des autres cultures. C'est
pourquoi le patrimoine, sous toutes ses formes, doit être
préservé, mis en valeur et transmis aux générations
futures en tant que témoignage de l'expérience et des aspirations
humaines, afin de nourrir la créativité dans toute sa
diversité et d'inspirer un véritable dialogue entre les cultures
»331.
De nos jours, les actions répétées de
l'homme et l'agressivité de la nature, portent atteintes au PCI
favorisant ainsi sa détérioration. De peur de ne pas perdre cet
héritage, une nécessité à son utilisation
rationnelle s'impose d'où le développement durable.
2- PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL ET LA QUESTION
DU
DEVELOPPEMENT DURABLE
Le premier instrument international qui fait réellement
allusion au développement durable remonte en 1987 avec le rapport de
Brundtland. En vertu de celui-ci, le développement durable a pour
visée « de répondre aux besoins du présent sans
compromettre la capacité de satisfaire ceux des
générations futures »332. L'homme est à la
fois considéré comme celui-là qui contribue à la
mise en valeur de la nature tout comme il est considéré comme le
principal responsable des dommages causés à la planète. La
communauté internationale constatant les méfaits des
activités de ce dernier sur la biosphère333,
décide de prôner le « développement
écologiquement viable »334 dans les années 1970.
329 Voir Art. 5 de la déclaration universelle de l'Unesco
sur la diversité culturelle de 2001.
330 Cf. Art. 5 de la même déclaration.
331 Voir Art. 7 de la déclaration de l'Unesco sur la
diversité culturelle de 2001.
332Rapport de la commission mondiale sur
l'environnement et le développement « notre avenir à
tous », doc. off. agnu, 42ème sess. , annexe,
doc. nu a/42/427 (1987) ?rapport
brundtland?, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du
grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit., p.
8.
333Conférence Internationale sur l'Usage et
la Conservation de la Biosphère, Doc. UNESCO (1968).
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 86
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 87
« Le patrimoine culturel est non seulement un instrument
de paix et de réconciliation, mais aussi un facteur de
développement »335 rappelle en 2002 M. Koïchiro
MATSUURA, dans le cadre de l`Année des Nations Unies pour le patrimoine
culturel. Ce que l`on entend dorénavant par développement est
l`épanouissement et l`enrichissement de l`individu par
l`intégration dans sa vie quotidienne des valeurs
culturelles336. L'homme reste libre d'exercer sa capacité
créatrice sa diffusion ceci dans le respect de son environnement
naturel, culturel et social. La sauvegarde du PCI fait appel au respect de
quelques principes parmi lesquels, le principe d'équité
intergénérationnelle, la génération présente
tout en faisant usage des biens de l'environnement, de la nature et de la
culture doit le faire tout en tenant compte des générations
futures, évitant ainsi de les mettre en périls. Il s'agit
d'éviter tout conflit intergénérationnel et de savoir que
l'exploitation des ressources naturelles est un processus de toute la vie. Le
principe de conservation et d'utilisation durable, des ressources culturelles,
le principe d'accès équitable, le principe d'intégration,
le principe de précaution et prévention, le principe d'engagement
du public, le principe de bonne gouvernance, le principe de sauvegarde des
ressources culturelles menacées et le principe de conscientisation par
l'éducation et la formation337.
334 Sylvie Brunel, Le développement durable, supra
note 107 à la p 25, cité par Caecilia Alexandre, l'insertion
du concept de développement durable aux règles internationales et
aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du
grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit. , p.
7.
335UNESCO, Communiqué de presse 2002-18,
« Année des Nations Unies pour le patrimoine culturel :
priorité à la réconciliation et au développement
» (2002), cité par Caecilia Alexandre, l'insertion du concept de
développement durable aux règles internationales et aux
programmes nationaux et locaux de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel, mémoire présenté, pour l`obtention du
grade de maître en droit (l.l.m), l`université Laval, op.cit., p.
7.
336 Voir Rapport Notre diversité créatrice
(1996), qui prévoit que « ?l?LI le développement dans
cette deuxième optique est conçu comme un processus
d`accroissement de la liberté effective offerte à ceux qui en
bénéficient de poursuivre toute activité à laquelle
ils ont des raisons d`attacher de la valeur. La pauvreté, dans ce sens,
implique que font défaut non seulement les biens et les services
essentiels mais aussi la possibilité de choisir une existence plus
riche, plus satisfaisante, plus appréciable et plus
appréciée ».
337L'identification et la présentation des
principes de développement durable applicables au patrimoine culturel
immatériel s'inspirent notamment de l'étude suivante :
Véronique Guèvremont, Dimension culturelle du
développement durable, en collaboration avec Géraud de
Lassus Saint-Génies, Antoine Guibert, Sophie Lépine-Zaruba, Ivana
Otasevic et Cécile Pilarski, Rapport de recherche présenté
au Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition
féminine du Québec, Québec, 2010, 173 p. Voir
également : Véronique Guèvremont, « Le
développement durable: ce gène méconnu du droit
international de la culture » (2012) 116:4 RGDIP aux pp 801 -834, Caecilia
Alexandre, l'insertion du concept de développement durable aux
règles internationales et aux programmes nationaux et locaux de
sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, mémoire
présenté, pour l`obtention du grade de maître en droit
(l.l.m), l`université Laval, p. 34.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PARAGRAPHE II : LE PATRIMOINE CULTUREL MATERIEL (PCM) COMME
INSTRUMENT DE PAIX, DE RECONCILIATION ET DE DEVELOPPEMENT
Il est aujourd'hui indéniable que le PCM est un facteur
économique incontournable pour les État. Suivant les
données statistiques de l'Organisation Mondiale du Tourisme, il
constitue « des ressources d'entrées de devises pour les
économies des pays »338.
Au Cameroun, le nombre de touristes internationaux à
fouler son sol en 2010 selon les données de L`OMT était de, 642
millions339. Le tourisme Camerounais remporte environ 163 milliards
de francs CFA annuellement et compte 48.000 emplois, ce qui remporte 1,3% de la
masse totale d'employés au pays, le faisant figurer désormais
dans la liste de destination touristiques de l'OMT340.
« Constatant que le patrimoine culturel et le patrimoine
naturel sont de plus en plus menacés de destruction, non seulement par
les causes traditionnelles de dégradation mais encore par
l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave, par
des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus
redoutables »341, et « considérant que certains
biens du patrimoine culturel et naturel présentent un
intérêt exceptionnel qui nécessite leur préservation
en tant qu'éléments du patrimoine mondial de l'humanité
tout entière »342. L'Unesco va d'abord adopter la
convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit
armé, puis la convention de 1970 concernant les mesures à prendre
pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert
de propriété illicites des biens culturels et enfin, elle
proclame en 1972 la convention sur la protection du patrimoine mondial culturel
et naturel.
Dans la mesure où, le PCM contribue au
développement du Cameroun (A), une nécessité de sa
protection s'impose (B).
338www.omt.org
consulté le 25 avril 2011, cité par François NGOUOH,
protection et gestion du patrimoine
culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur
des sites archéologiques, Université Senghor, mémoire
en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, p. 19.
339www.omt.org
consulté le 25 avril 2011, cité par cité par
François NGOUOH, protection et gestion du
patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise
en valeur des sites archéologiques, Université Senghor,
mémoire en vue de l'obtention d'un Master professionnel, 2011, Op.cit. ,
p.27
340www.mintour.gov.cm
consulté le 10 mars 2011, cité par cité par
François NGOUOH, protection et gestion du patrimoine culturel du
Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites archéologiques,
Université Senghor, mémoire en vue de l'obtention d'un
Master professionnel, 2011, op.cit. , p. 28
341 Voir préambule de la convention de l'Unesco sur la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972.
342 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 88
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
A- LA PROMOTION DU PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL
FACTEURS DE DEVELOPPEMENT
Le PCM à une influence positive sur la santé
économique du Cameroun (1) tout comme il contribue à la
valorisation de l'identité culturelle du peuple camerounais (2).
1- LES ENJEUX ECONOMIQUES ET POLITIQUE DU PCM
Pour l'Unesco, « [...] sont considérés
comme `'patrimoine culturel» : - les monuments: oeuvres architecturales,
de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures
de caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes
d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science, - les ensembles: groupes
de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur
architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le
paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de
l'histoire, de l'art ou de la science, - les sites: oeuvres de l'homme ou
oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y
compris les sites archéologiques qui ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue historique, esthétique, ethnologique ou
anthropologique »343.
En même temps, « sont considérés
comme `'patrimoine naturel»: - les monuments naturels constitués
par des formations physiques et biologiques ou par des groupes de telles
formations qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue
esthétique ou scientifique, - les formations géologiques et
physiographiques et les zones strictement délimitées constituant
l'habitat d'espèces animales et végétales menacées,
qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou
de la conservation, - les sites naturels ou les zones naturelles strictement
délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle
»344.
Au-delà de la nécessité de sa protection,
le patrimoine culturel naturel et celui culturel constituent pour l'État
Camerounais, l'une des activités génératrices de revenu
qui contribue au
343 UNESCO, (1972), art. 1 de la convention sur la protection du
patrimoine mondial culturel et naturel.
344 UNESCO, (1972), art.2 de la convention de l'Unesco sur la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel, op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 89
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
renforcement des activités de développement tant
économique que social. Cette association entre le patrimoine
culturel/naturel et les activités touristiques, est à la base du
tourisme345.
Le tourisme au Cameroun offre 48.000 d'emplois soit, 1,3% de
la masse totale d'employés dans le pays346. L'activité
touristique constitue pour le Cameroun l'option de développement
économique durable la plus fiable. Vue l'importance économique de
ce secteur, le gouvernement à travers le DSCE a pour objectif, «
d'atteindre 3 500 000 touristes par an à l'horizon 2025. Il est
prévu pour ce faire le développement des produits phares par
région, la construction et l'aménagement des sites,
l'augmentation de la capacité d'accueil des touristes par
l'accroissement du nombre d'hôtels »347.
Situé entre l'Afrique Orientale et l'Afrique
Occidentale, avec un relief divisé en quatre grands ensembles,
traversé par un climat équatorial et subéquatorial au Sud,
et tropical au Nord ainsi qu'une diversité de bassins, versants et
fleuves, le pays de Samuel MBAMBA et de René Jam AFANE offre des
spécificités touristiques à nul autre pareil. Cette
particularité permet au pays de développer plusieurs types
d'activités touristiques :
- Le tourisme balnéaire : Le pays à 400 km de
côte Atlantique qui sont propices au tourisme balnéaire dans les
deux cites que sont Limbé et Kribi (plages, baies pittoresques,
mangroves, ilots, etc.) ;
- L'écotourisme : Plusieurs sites Camerounais comme le
CEO Mont Cameroun, participent à la valorisation du patrimoine culturel
et à la préservation de la biodiversité. Le mont Cameroun
ainsi que le mont Manengouba et les montagnes du Nord Cameroun constituent des
lieux privilégiés pour les trekkeurs ;
- Le tourisme de safari et de chasse : Les parcs et
réserves naturelles ou crées dans le pays présentent, tous
les attraits pour offrir aux visiteurs des sorties safari. La grande faune est
représentée par les éléphants, lions, girafes,
rhinocéros, panthères et buffles, etc. La forêt du Cameroun
est le deuxième massif forestier le plus important d'Afrique
après celui de la République démocratique du Congo soit
environ, 22,5 millions d'hectares348.
- Le tourisme culturel : La population Camerounaise est une
mosaïque de près de 240 groupes ethniques aux us et coutumes (art
de vivre, folklore, religion, habitat, cuisine, artisanat, etc.),
345 L'organisation mondiale en charge du tourisme (OMT)
définit le tourisme comme : « l'ensemble des relations et
phénomènes générés par le voyage et le
séjour des personnes en dehors de leur domicile, dans la mesure
où ce séjour ne constitue pas une résidence permanente,
qu'il ne provient pas d'une activité professionnelle ».
346www.omt.org
consulté le 07 février 2018 à 11h 41 min.
347 CAMEROUN, document de stratégie pour la croissance et
l'emploi, 2007, p. 111-112.
348www.wikipedia.org
consulté le 07 février 2018 à 11h 24 min.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 90
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
particuliers avec notamment des modes de vies traditionnels
comme, les chefferies au Nord et à l'Ouest du pays.
- Le tourisme d'affaire : Le pays compte une capitale
politique, Yaoundé, et une capitale économique, Douala. Toutes
constituent des pôles du tourisme d'affaire et de congrès à
l'échelle de la sous-région mais aussi au niveau du continent.
- Les séjours itinérants sur plusieurs provinces
pour découvrir toutes les caractéristiques du pays existent
également. Il s'agit de séjours spécifiques comme le
trekking, les circuits thématiques comme la découverte des
chefferies traditionnelles des Grass Fields et du grand Nord
Cameroun349.
L'offre touristique au Cameroun se résume donc avec une
diversité de sites touristiques tels que le pont sur la
Bénoué, le mont Cameroun, le pont sur le Wouri, le palais des
sultans Bamouns, les chutes de la Lobé, les chefferies de Bamessingue,
de Bafut350 de Kanmali, de Maroua, N'Gaoundéré et
Garoua, le Lamidat de Rey-Bouba351, le site archéologique de
Shum Laka352, les mégalithiques de Saa353, les
gravures rupestres de Bidzar354, les Diy-Gid-biy du mont
Mandara355; et des cours d'eaux tels que, la Bénoué,
le Chari, la Dibamba, le Dja, le Lobo, les chutes de la
Lobé356, le Kienké, la Kadei, la Lokoundjé, la
Sanaga, la Vina, le Noun, etc. ; les lacs tels que le lac Ossa, le lac Nyos, le
lac Tchad, le lac Tizong, le lac de Lagdo, le lac Baro Mbo, le lac Baleng, etc.
; ainsi que des parcs nationaux tels que le parc national de Bouba Ndjidda, le
parc national de Korup357, le parc national de Campo
Ma'an358, le parc national de Waza359, le parc national
de la Bénoué, la réserve du parc National de
Lobéké360.
Toute cette diversité culturelle et naturelle contribue
au développement économique du Cameroun en influent sur son
budget. Elle favorise le vivre ensemble des Camerounais du Nord au Sud de l'Est
à l'Ouest. De par sa marque, elle assure le rayonnement et la sensation
de tout camerounais au niveau international, et une appartenance à un
pays et non plus à une région. Le
349 François NGOUOH, protection et gestion du
patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des sites
archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue de
l'obtention d'un Master professionnel, 2011, op.cit. , p. 54
350 Fait partie de la liste indicative pour inscription au
patrimoine mondial de l'Unesco en 2006.
351 Ibid.
352 Ibid.
353 Ibid.
354 Ibid.
355 Ibid
356 Ibid.
357 Ibid.
358 Fait partie de la liste indicative pour inscription au
patrimoine mondial de l'Unesco en 2006.
359 Ibid.
360www.wikipedia.org
consulté le 07 février 2018, à 11 h 18 min.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 91
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PCM procure un sentiment d'identité et de
continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la
diversité culturelle et naturel361.
2- LE PCM COMME MARQUE D' « IDENTITE CULTURELLE
»
Avant toute considération économique ou
touristique, le PCM est d'abord considéré comme la marque
d'identité de toute nation, un moyen pour eux de valoriser les richesses
culturelles, les richesses naturelles et leur savoir-faire. Elle permet de se
faire connaitre au niveau régional tout comme à l'échelon
mondial.
Le petit pygmée des forêts du Sud ou de l'Est
Cameroun à une chance d'entrée en contact avec d'autres
civilisations venue de loin, permettant ainsi un échange
réciproque de mieux se connaitre, afin de mieux se comprendre. Le
Cameroun est reconnu d'une part au niveau international grâce à la
réserve faunique du Dja et le tri- Sangha362.
La déclaration de Mexico sur les politiques
culturelles de 1982 fait allusion à cette notion
d' « identité culturelle »363.
Pour cette dernière, «Toute culture représente un ensemble
de valeurs unique et irremplaçable, puisque c'est par ses traditions et
ses formes d'expressions que chaque peuple peut manifester de la façon
la plus accomplie sa présence dans le monde »364,
contribuant ainsi à sa libération.
Ayant cette sensation d'être rattaché à
une communauté culturelle et naturelle, « L'identité
culturelle [...] accroît les possibilités d'épanouissement
de l'espèce humaine en incitant chaque peuple, chaque groupe à se
nourrir de son passé, à accueillir les apports extérieurs
compatibles avec ses caractéristiques propres et à continuer
ainsi le processus de sa propre création »365. Ayant le
sentiment d'appartenir à un univers commun et partagé, les
peuples y adhérent, tout en préservent ce qui les
distinguent366. Cette adhésion ne dénature pas
forcement l'identité culturelle de ces derniers, au contraire, elle
« [...] se renouvelle et s'enrichit au contact des traditions et des
valeurs des autres peuples.
361 Voir art.2 de la convention de l'Unesco sur la sauvegarde du
patrimoine mondial culturel immatériel.
362 Les réserves fauniques du Dja et le Tri-national de
la Sangha, sont tous deux reconnues comme biens inscrits sur la liste du
patrimoine mondial de l'Unesco respectivement en 1987 et 2012.
363 Voir Déclaration de Mexico sur les politiques
culturelles (1982), aux points 1 -9.
364 Ibid. au point 1.
365 Ibid. au point 3.
366 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit., P.37.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 92
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
La culture est dialogue, échange d'idées et
d'expériences, appréciation d'autres valeurs et traditions, dans
l'isolement, elle s'épuise et meurt »367. Afin de
garantir la paix de tous et de chacun, les différentes cultures
Camerounaises s'expriment librement tout en reconnaissant l'existence d'autres
peuples du monde avec qui elles s'échangent constamment. Ce simple fait
de reconnaitre que, « Des identités culturelles multiples se
côtoient là où coexistent des traditions
différentes, constitue donc l'essence même du pluralisme culturel
»368.
Pour Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, «
Pétri de civilisations multiples, le Cameroun) est un pays doté
d'un patrimoine culturel d'une extraordinaire richesse et d'une extrême
variété tant matérielle qu'immatérielle. Ces
traditions se maintiennent et évoluent dans une dynamique de
`'structuration - déstructuration et restructuration» selon les
exigences des circonstances historiques et les influences parfois agressives
des cultures étrangères sans jamais bannir totalement
l'identité culturelle »369.
Cependant, il y a lieu de constater que, « le patrimoine
culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de
destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation
mais encore, par l'évolution de la vie sociale et économique qui
les aggraves par des phénomènes d'altération ou de
destruction encore plus redoutables »370.
B- UNE CONTRIBUTION A LA PROTECTION DU PCM FACTEUR DE
PAIX
Contrairement à la sauvegarde du PCI qui vise
directement l'humain dans son rôle de transmetteur de savoir aux
générations suivantes, la protection du PCM quant à lui
est engagée en cas de dommages naturels ou humains, causés
à des biens contribuant à leur redonner leur aspect
antérieur371. Avec plus de 1000 biens en dangers
répertoriés de par le monde par l'Unesco372, il y a
367 Ibid. au point 4.
368 Ibid. au point 6.
369 Ahmed SKOUNTI et Ouidad TEBBAA, de
l'immatérialité du patrimoine culturel, UNESCO, 2011,
op.cit., P.67.
370 Voir préambule de la convention pour la protection
du patrimoine mondial culturel et naturel de 1974.
371Ahmed SKOUNTI, Ouidad TEBBAA, « Patrimoine
mondial et patrimoine culturel immatériel, le problème de la
double connaissance de l`UNESCO : cas de Marrakech » dans Ahmed SKOUNTI,
Ouidad TEBBA, éd, De l'immatérialité du patrimoine
culturel, Marrakech, Bureau régional de l`UNESCO à Rabat et
Équipe de recherche Culture, patrimoine et tourisme de la Faculté
des Lettres et des Sciences humaines, Université Cadi AYYAD, 2011 45
?Ahmed SKOUNTI, « Patrimoine mondial et patrimoine culturel
immatériel »?~à la p 51, cité par Caecilia Alexandre,
l'insertion du concept de développement durable aux règles
internationales et aux programmes nationaux et locaux de sauvegarde du
patrimoine culture immatériel, mémoire présenté,
pour l`obtention du grade de maître en droit (l.l.m), l`université
Laval, op.cit. , p. 15
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 94
lieux de dire qu'aujourd'hui, le PCM Camerounais est
réellement en danger (1) d'où, la nécessité de sa
protection (2).
1- UN PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL EN DANGER
Le Cameroun est l'un des pays les plus riches de la
planète en ce qui concerne le patrimoine culturel et naturel. Il
possède un panel de sites très variés, qui vont des sites
naturels : les monuments, les espèces animales et
végétales ; aux sites culturels : oeuvres architecturales,
sculptures, grottes, sites archéologiques. Ils ont une valeur
universelle exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art de la
science, de l'esthétique, de l'ethnologie ou l'anthropologie, mais aussi
de la conservation ou de la beauté naturelle.
Le patrimoine culturel et naturel Camerounais constituent pour
ses différentes communautés ce que l'on pourrait appeler une
marque de leurs « identités », des témoins
matériels et vivants non seulement de leur passé, mais aussi de
leur présent. Cependant, ce patrimoine naturel et culturel se trouve
être menacé non seulement par le fait de l'homme, mais aussi par
le fait des éléments naturels qui s'acharnent sur lui.
Si ce dernier « contribue au développement
économique des États, le tourisme est également
responsable de la dégradation des sites patrimoniaux
»373. Cela passe par le développement
incontrôlé du tourisme de masse et du tourisme clandestin. Le
tourisme contribue à la pollution des sites archéologiques. Il y
a lieu de noter que ces différents sites sont de plus en plus
menacés par l'occupation humaine, c'est le cas des sites à fosse
de Yaoundé et de Douala.
La forêt Camerounaise est aujourd'hui classée
comme le deuxième massif forestier le plus important d'Afrique
après celui de la RDC. Soit environ 22,5 millions
d'hectares374. En 2000, ce secteur représentait le
deuxième poste d'exportation après le pétrole.
Doublé de la pression immobilière des villes, le patrimoine
forestier Camerounais est en danger. Son exploitation abusive et
illégale menace non seulement le mode de vie des habitants de la
forêt tels que les pygmées, mais aussi, elle menace
l'équilibre de l'écosystème (animaux, arbres rares,
etc.).
372 Pierre-Jean Cusset, Quels enjeux aujourd'hui pour la
préservation du patrimoine culturel en danger ?, article
consulté sur le site
www.open-diplomacy.eu/bolg/
373 François NGOUOH, protection et gestion du
patrimoine culturel du Cameroun : proposition pour la mise en valeur des sites
archéologiques, mémoire en vue de l'obtention d'un master
professionnel, université Senghor, 2011, consulté en ligne sur
www.memoireonline.com le 08
février 2018 à 23h 34 min.
374 Source Wikipédia en ligne.
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Tout ceci a fait en sorte qu'en 1987, la réserve
faunique du Dja et celui de la Trinationale de la Sangha ont été
placées sous protection de l'Unesco. La création des industries
pétrolières, le braconnage, l'exportation et la création
des marchés noirs sont entre autre les facteurs de destruction du
patrimoine naturel Camerounais.
Les monuments et les sites culturels sont aujourd'hui
menacés par les phénomènes naturels tels que, les
changements climatiques (vent, érosion, etc.), et la négligence
des politiques contribuent à leurs dégradations voir leurs
disparitions. La plus part des chefferies traditionnelles tels que, les
chefferies de Bafut et de N'Gaoundéré sont entrains de perdre
leurs origines traditionnelles classique au détriment de la
modernité, emportant ainsi avec eux des siècles d'histoires
anciennes.
Le patrimoine Camerounais qu'il soit naturel ou culturel,
reste une marque d'identité pour sa population, un ensemble
d'élément qui leurs mettent en accord avec la nature et avec
eux-mêmes. Ce patrimoine n'est pas un héritage pour eux, mais un
emprunt qu'ils se doivent d'utiliser avec soin. Voilà pourquoi Antoine
de Saint-Exupéry déclarait à juste titre dans terre
des hommes, « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents,
nous l'empruntons à nos enfants »375. Cet appel à
la conscience exige à faire du PCM l'une des priorités de
l'État en ce qui concerne les domaines à protéger.
2- LA NECESSITE DE PROTEGER LE PATRIMOINE CULTUREL ET NATUREL
CAMEROUNAIS
L'intérêt porté à la
problématique de la protection du patrimoine mondial culture et naturel
c'est construit progressivement au plan international, par l'adoption de
plusieurs grandes conventions multilatérales, notamment dans le cadre de
l'Unesco. Sa légitimité dans ce domaine c'est d'abord
fondée sur l'adoption de plusieurs textes fondateurs, notamment la
convention de 1945 pour la protection des biens culturels en cas de conflit
armé376, et la convention de 1970 concernant les mesures
à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation
et le transfert de propriété illicite des biens
culturels377. La convention de 1972 concernant la protection
375 Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes,
proverbe africain, 1939.
376 Convention adoptée à la Haye en 1954, ainsi
que ses deux protocoles, consultable sur le site
http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001875/187580f.pdf.
377 Convention adoptée à Paris le 14 novembre
1970, consultable sur le site :
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL
ID=13039&URL DO=DO TOPIC&URL SECTION=201.html
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 95
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
du patrimoine mondial culturel et naturel378 a
quant à elle permit de clarifier la notion de patrimoine mondial.
Ayant constatée que les biens du patrimoine culturel et
naturel éléments du patrimoine mondial de l'humanité tout
entière, « sont de plus en plus menacés de destruction non
seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par
l'évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave, par
des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus
redoutables »379, vue l'incapacité des États sur
lesquels se trouve ces patrimoines à pouvoir assurer tout seul leurs
protections en vue des moyens économiques, scientifiques et techniques
dont ils nécessitent et qui paraient insuffisant380, elle va
proclamer cette convention dans le but d'accompagner les États « au
maintien, à l'avancement et à la diffusion du savoir en veillant
à la conservation et protection du patrimoine universel
»381, ceci en collaboration avec la « collectivité
internationale ».
Le Cameroun ayant ratifié la convention du PCM le 7
décembre 1982, entrée en vigueur en 1983, « Il appartient
à (ce dernier) d'identifier et de délimiter les différents
biens situés sur son territoire et visés aux articles 1 et 2
[...] »382. Tout en usant de ses efforts et de ses ressources
disponibles, l'État Camerounais a pour obligation d'assurer la
protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux
générations futures leurs patrimoines culturel et naturel. Au cas
échéant, il aura la possibilité de faire appel à
l'assistance et a la coopération internationales afin de,
bénéficier de leurs aides sur le plan financier, artistique,
scientifique et technique383.
Le Ministère du Tourisme (MINTOUR) a été
mis en place afin de réguler et de promouvoir la pratique d'un «
tourisme durable » dans l'ensemble du triangle national, ceci en
collaboration avec les collectivités territoriales
décentralisées. Des « services de protection, de
conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel,
dotés d'un personnel approprié, et disposant des moyens lui
permettant d'accomplir les tâches qui lui incombent »384
ont été mis en place.
Le PCM Camerounais est conservé et mis en valeur dans
des structures spécialisées que sont les musées
(écomusées385, musées virtuels, musées
classiques, cyber musées ou musées à ciel
378 Convention adoptée à Paris le 16 novembre 1972,
consultable sur le site :
http://whc.unesco.org/archive/convention-fr.pdf
379 Voir préambule de la convention de l'Unesco sur la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel de
1972.
380 Ibid.
381 Ibid.
382 Voir article 3 de la convention sur le PCM.
383 Voir art. 4.
384 Voir art. 5b de la convention de 1972.
385 François SAUTY dans Écomusées et
musés de société au service du développement local,
utopie ou réalité ? Définit les
écomusées et musées de société comme :
« des institutions culturelles qui assurent d'une manière
permanente, sur un territoire donné, avec la participation de la
population, les fonctions de recherche,
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 96
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 97
ouvert) tels que le musée national de Yaoundé,
le Blackitude Museum de Yaoundé, le musée de Douala et le
Doual'art, le Mankon Museum de Bamenda, le musée des civilisations de
Dschang, le musée Ethnographique des peuples de la forêt de
Yaoundé, le musée Maritime Museum Douala, etc. ils travaillent en
étroite collaboration avec le MINTOUR, le MINCULT, le ministère
de l'habitat et le ministère de l'environnement. Le gouvernement
Camerounais est aussi membre du Patrimoine Mondial Forestier d'Afrique Centrale
(CAWHFI), partenaire de l'Unesco qui, est un réseau transfrontalier
d'aires protégées exceptionnels et de sites du patrimoine
mondial. Il a pour mission d'améliorer la gestion des sites forestiers
du Cameroun, de la RCA, du Congo et du Gabon. Il est en grande partie
financé par la Fondation des Nations Unies, la Fondation
Française pour l'Environnement Mondial et la Commission
Européenne. Les musées ont pour fonction d'éviter
l'aliénation, l'exportation, la vente, la destruction des biens qui
constituent le patrimoine des peuples, ils s'insèrent dans un espace
aménagé culturellement tels que, les parcs, les jardins, sites
touristiques, les villages artisanaux et folkloriques. Cette protection ne
s'arrête pas qu'au niveau des créations humaine, mais aussi les
biens matériels, spirituels, intellectuels, la faune, la flore, les
richesses du sol et du sous-sol.
La conservation vise à créer des conditions
de préservations optimales aux biens appartenant au patrimoine, de telle
sorte qu'ils soient mis à l'abri des détériorations dues
soit à la nature soit à l'homme. Le but final est de
léguer à la postérité un accès auprès
de son patrimoine culturel et naturel tout en gardant son
intégrité et sa vérité historique. Les
musées386 représentent un aspect de la protection
et de la conservation du patrimoine culturel. Avec l'évolution des
choses, les musés anciens ont fait place aux musés contemporaines
dans la mesure où, l'on n'y retrouve plus que des collections
d'antiquités, l'on y retrouve aussi des témoins matériels
et immatériels du présent.
Le Conseil International des Monuments et Sites (ICOMOS), pour
sa part suggère une participation active des populations locales en
ce qui concerne la conservation du patrimoine d'où la notion de «
conservation intégrée ». Cette souscription de la
population est nécessaire dans la mesure où il s'agit du
patrimoine, des us et coutumes des peuples
concernés387.
conservation, présentation, mise en valeur des biens
naturels et culturels représentatifs d'un milieu et des modes de vie qui
s'y sont succédés », Collection jeunes auteurs n°3 -
source 2001 à la p. 110.
386 Le code de déontologie de l'ICOM pour les
musées, adopté en 1986, définit les musées comme :
« (...) des institutions permanentes sans but lucratif et au service de la
société et de son développement, ouvert au public ; ils
acquièrent, conserve, diffusent et exposent à des fins
d'étude, d'éducation et de plaisir, les témoignages
matériels et immatériels des peuples et de leurs environnement
».
387ICOMOS, (1990). Charte internationale pour la
gestion du patrimoine archéologique, cité par François
NGOUOH, Protection et gestion du patrimoine culturel du Cameroun :
proposition pour la mise ne valeur des sites archéologiques,
mémoire de Master professionnel, Université Senghor, 2011,
consulté le 6 avril 2018 à 7h48 sur
www.memoireonline.com/02/12/5268/m
Protection-et...
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
L'Unesco encourage aussi le gouvernement Camerounais à
« développer les études et les recherches scientifiques et
techniques et perfectionne les méthodes d'interventions (afin de) faire
face aux dangers qui menacent son patrimoine culturel ou naturel
»388.
Hors mis le rôle des musées Camerounais en ce qui
concerne le développement des études et les recherches
scientifiques en rapport avec le PCM, l'Unesco et ses partenaires ont
développés une série d'activités dans le cadre de
CAWHFI. Ils ont contribués à l'identification de nouveaux sites
potentiels du patrimoine mondial en harmonisant les listes indicatives (le
Cameroun en a 12), des pays d'Afrique centrale, avec une attention
particulière accordée aux sites transfrontaliers. Des appuis
techniques et logistiques ont été apportés aux patrouilles
de surveillance et de lutte anti braconnage de la Trinationale de la Sangha.
Sur le plan écologique, un appui a été accordé pour
la mise en place et l'utilisation du système de suivi écologique
MIST389.
Sur le plan juridique, plusieurs textes ont été
adoptés au niveau national par le gouvernement Cameroun en ce qui
concerne la protection du PCM. La loi de 1991 portant protection du patrimoine
naturel et culturel national du Cameroun390 ; la loi de 1996 portant
loi cadre relative à la gestion de l'environnement391 ; la
loi de 1998 régissant l'activité touristique392, et la
loi de 2013 régissant le patrimoine culturel
Camerounais393.
L'Unesco dans sa mission d'instaurer la paix et la
sécurité dans le monde en général et au Cameroun en
particulier, a fait appel à des méthodes pacifiques telles que,
l'éducation inclusive qui donne aux hommes l'accès à la
connaissance, la science qui leur permet de mieux comprendre le monde, et enfin
la culture qui est source d'épanouissement et de
communion394. Cependant, « L'information et les communications
ne sont pas incluses dans (son intitulé) pourtant, la tâche de
faciliter `' la libre circulation des idées par le mot et par
l'image» a été inscrite dans (son) Acte constitutif
»395.
388 Voir art. 5. c de la convention de 1972 sur la protection du
PCM, op.cit.
389 UNESCO, Initiative pour le patrimoine mondial Forestier
d'Afrique Centrale (CAWHFI), consulté le 6 avril 2018 sur
whc.unesco.org.
390 Loi n°91/008 du 30 juillet 1991 portant protection du
patrimoine naturel et culturel national du Cameroun.
391 Loi n°96/12 du 5 aout 1996 portant loi cadre relative
à la gestion de l'environnement.
392 Loi n°98/006 du 4 avril 1998 régissant
l'activité touristique au Cameroun.
393 Loi n°2013/003 du 18 avril 2013 régissant le
patrimoine culturel au Cameroun.
394 Paul Biya, discours devant la 34ème
conférence générale de l'Unesco, Paris, 23 octobre
2007.
395 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974,
thèse de doctorat, op.cit. , p.592
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 98
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À LA DIFFUSION DES
VALEURS DE LA PAIX ET LA NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA
COMMUNICATION
Si le mot « sciences » a été
inséré grasse au Anglais, les mots « information et
communication » quant à eux furent l'oeuvre des Américains
qui y voyait des intérêts économiques396. Pour
l'organisation pacifiste, son objectif serait plutôt « de contribuer
à l'unification des réseaux d'informations, et de lutter contre
le déséquilibre entre pays développés et pays du
Tiers Monde dans la maîtrise des moyens d'informations et dans
l'accès à l'information »397. Promouvoir
l'accès à l'information et à la communication (PARAGRAPHE
I) ainsi que le renforcement des capacités afin d'assurer l'accès
universel à l'information et au savoir (PARAGRAPHE II) sont les points
que nous traiterons dans cette section.
PARAGRAPHE I : PROMOUVOIR L'ACCES A L'INFORMATION ET A
LA
COMMUNICATION
De nos jours, la liberté d'expression est un principe
incontournable pour tout État de droit au monde voilà pourquoi,
l'Unesco promeut la liberté d'expression au Cameroun (A) au point
où, ses multiples interventions dans le domaine ont fait d'elle un
observatoire de la liberté de la presse (B).
A- LA PROMOTION DE LA LIBERTE D'EXPRESSION ET
D'INFORMATION AU CAMEROUN
Il s'agit pour l'Unesco non seulement d'apporter son aide aux
médias indépendants et pluralistes (2), mais aussi d'encourager
le gouvernement Camerounais à mettre en place des normes et des
instruments légaux susceptibles de faciliter la liberté
d'expression (1).
396 Chloé MAUREL, op.cit. , p.592
397 Chloé MAUREL, op.cit. , p. 592
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- ENCOURAGER LE GOUVERNEMENT A METTRE EN PLACE DES NORMES ET DES
INSTRUMENTS LEGAUX
Suivant l'article 19 de la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme, « Tout individu a droit à la liberté
d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et
de répandre, sans considérations de frontières, les
informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit
»398. Autrement dit, tout individu a le droit de penser et de
dire ce qu'il veut sans qu'aucune personne ne puisse l'interdire. Cette
liberté doit s'exercer tant à l'intérieure du pays
qu'à l'extérieur.
En tant qu'institution spécialisée des Nations
Unies avec pour mission spécifique de promouvoir « la libre
circulation des idées par le mot et par l'image »399,
tout en reconnaissant que l'information et le savoir sont un bien public
mondial400, en ce qui concerne le Cameroun, plusieurs textes de lois
garantissant la liberté d'expression et la liberté de
l'information ont été mis en place parmi lesquels, la norme
fondamentale du pays qui, affirme son attachement aux diverses conventions
internationales et aux libertés fondamentales. Elle garantit à
son préambule la « liberté de communication, la
liberté d'expression, la liberté de la presse [...] dans les
conditions fixées par la loi »401. Elle poursuit en
affirmant que, « Nul ne peut être inquiété en raison
de ses [...] opinions »402.
Qu'il s'agisse de la radio, de la télévision ou
de la presse écrite, ce principe est d'application absolue dans le
strict respect des lois et règlements en vigueurs. Ce principe se verra
renforcé dans la loi du 19 décembre 1990 relative à la
liberté de la communication sociale.
Plusieurs autres textes ont également consacré
ce principe, notamment : la loi n° 87/009 du 07 novembre 1987 portant
régime de la communication audiovisuelle, le décret de 1987,
portant création de la CRTV, le décret du 3 avril 2000, relatif
aux entreprises privées de communication audiovisuelle403. La
garantie de la primauté du droit est essentielle pour la
stabilité de la société.
À sa 37ème conférence
générale dont le thème central était : «
Stratégie à moyen terme 20142021 », au point 80 de
l'objectif stratégique 9, l'Unesco réaffirme une fois de plus sa
volonté de vouloir faciliter le développement des
sociétés du savoir qui soient équitables, inclusives,
ouvertes
398 Voir Art. 19 de la Déclaration Universelle des Droits
de l'homme de 1948.
399 Voir article 1 de la constitution de l'Unesco.
400 Voir Annexe I, Programme Information pour tous,
adopté par la 60ème session du conseil
exécutif de l'Unesco au point 1.
401 Préambule de la constitution Camerounaise de 1996.
402 Ibid.
403BILOUNGA Stève Thiery, Le droit de
l'information et de la communication, Université de
N'Gaoundéré, cours de master I, science politique et droit
publique, année 2015-2016.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 100
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
et participatives, qui souscrivent aux valeurs
énoncées dans son Acte constitutif404. À
l'issue de cet objectif, la liberté d'expression ne saurait s'appliquer
qu'aux seuls médias traditionnels, mais aussi aux médias
contemporains, ainsi qu'aux nouvelles formes de médias, y compris
internet. C'est pourquoi elle contribue au renforcement des capacités
des professionnels des médias et à la mise sur pied des
structures de presse viables. Des médias comme Cameroon News Agency
(CAMNEWS) ont bénéficiés des équipements et
l'informatisation de leurs agences, ainsi que la numérisation des
archives du centre de formation audiovisuelle de la Cameroon Radio and
Television.
L'UNESCO continuera à jouer un rôle de chef
de file mondial de la promotion de la liberté d'expression, de la
liberté de la presse, du développement des médias et de
l'accès universel à l'information et aux savoirs afin
d'édifier des sociétés du savoir
inclusives405.
L'Unesco encourage le Cameroun à devenir un membre
à part-entier de la « société du savoir », tel
que définie par elle et adoptée lors du sommet mondial sur la
société de l'information (SMSI). Les libertés
d'expression, de la presse et de l'information passe forcément par le
développement des médias, la liberté pour eux de
rechercher l'information, d'informer et la liberté de réception
de l'information par tout auditeur, téléspectateur, ou lecteur.
L'État Camerounais a pour obligation d'apporter donc un soutien aux
institutions de médias et le renforcement des capacités des
journalistes.
Dans son « Guide de la liberté d'expression pour
les étudiants », l'Unesco tout en faisant allusion aux autres
normes internationales en vigueur406, pense que, « tout
individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui
implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions
et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans
considération de frontière, les informations et les idées
par quelque moyen d'expression que ce soit. »407.
La liberté d'expression s'entend souvent comme
étant408 la « liberté de parole », ou encore
la « liberté de la presse »409. La liberté
d'expression est nécessaire pour un pays comme le Cameroun
404 UNESCO, 37ème conférence
générale, Stratégie à moyen terme, 2014-2021,
p.27.
405 Ibid. point 81.
406 Elle fait allusion aux différentes
définitions données par ces normes parmi lesquelles la
Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que nous avons
évoqués plus haut. Selon l'article 19 du Pacte international
relatif aux droits civils et politiques de 1966, « nul ne peut être
inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la
liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de
rechercher, de recevoir et de rependre des informations et des idées de
tout espèce, sans considération de frontière, sous une
forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre
moyen de son choix. » ; Et quant à la Société
Internationale des droits de l'homme, « la liberté d'expression,
qui englobe le droit de « rechercher, de recevoir et de diffuser des
informations et des idées de tout espèce », comprend le
droit de communiquer des informations et des idées et le droit
d'accéder à ces informations. ».
407 UNESCO (2013), Guide de la liberté d'expression
pour les étudiants, p.12.
408 Thomas Emerson, The system of freedom of Expression,
1970, cité par l'UNESCO, Guide de la liberté
d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit., p.13.
409 UNESCO, (2013), Guide de la liberté d'expression
pour les étudiants, op.cit. p. 12.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 101
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dans la mesure où, elle est « essentielle à
l'épanouissement personnel »410 ; elle est indispensable
à la recherche de la vérité et aux progrès des
connaissances, en ce sens qu'un « individu qui cherche la connaissance et
la vérité doit recueillir tous les points de vue sur une question
donnée, étudier toutes les possibilités, mettre son
jugement à l'épreuve face à des avis opposés et
tirer pleinement parti des opinions divergentes »411. Au final,
elle est importante pour permettre aux gens de participer au processus
décisionnel, particulièrement dans l'arène politique. Elle
permet à une société d'atteindre la stabilité et la
capacité d'adaptation.
Avec l'apparition des NTIC, une nouvelle forme de reportage
à vue le jour avec la création des réseaux sociaux, les
blogs et les sites de partage des vidéos. Ces « journalistes
citoyens »412 ont été la cause de plusieurs
changement dans la société, ce fut par exemple le cas des «
printemps arabes » ou révolutions arabes. S'agissant du Cameroun,
la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régie les
communications électroniques dans le pays.
Bien qu'encourageant l'État du Cameroun à mettre
en place des normes et des instruments légaux afin de garantir la
liberté d'expression et d'information, l'Unesco prêche par
l'exemple en apportant son soutien aux médias Camerounais.
2- APPORT D'UNE AIDE DIRECT AUX MEDIAS INDEPENDANTS ET
PLURALISTES TOUT EN PROMOUVANT LA DIVERSITE LINGUISTIQUE SUR INTERNET
Tout en s'inspirant de la définition formulée
dans la déclaration de Windhoek, l'Unesco est d'avis qu'une `'presse
indépendante» est, « une presse sur laquelle le pouvoir public
n'exerce ni emprise politique ou économique ni contrôle du
matériel et des équipements nécessaires à la
production et à la diffusion de journaux, magazines et
périodiques »413. Et par `'presse pluraliste»,
« la suppression des monopoles de tous genres et l'existence du plus grand
nombre possible de journaux, magazines et périodiques reflétant
l'éventail le plus large possible des points de vue de la
communauté »414.
Dans la pluralité des types de médias que compte
le Cameroun, les problèmes rencontrés sont diverses et
variés, c'est pourquoi l'Unesco apporte son aide en fonction des besoins
de tout un
410 Ibid. à la p. 13.
411 Ibid. à la p. 13.
412 Ibid. à la pp. 41 et 43.
413 Ibid. à la p. 26.
414 Déclaration de Windhoek du 03 mai 1991, cité
par l'UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op.cit., p. 26.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
chacun. Pour les médias privés ou médias
à but lucratif, commerciaux et de propriété privée,
leurs revenus provenant principalement des annonces, des commerciaux ou des
abonnements, ne leurs permettent pas de tenir longtemps dans la mesure
où, ces derniers ne vivent que suivant les lois du marché et la
faible subvention allouée à eux par l'État. Afin de
garantir leurs survies, l'Unesco leurs apportent des aides techniques telles
que la formation, ou financières telles que des subventions ou l'achat
d'outils de travail. Grâce au PIDC, des médias comme CAMNEWS ont
eu à bénéficier des équipements et des outils
informatiques415.
Quant aux médias communautaires, ce sont des
médias qui fonctionnent par les citoyens et pour les citoyens dans les
régions plus rurales du pays ou l'accès à d'autres sources
d'information est limité. L'Unesco contribue énormément en
ce qui concerne la création, le fonctionnement et l'entretien de ce type
de média au Cameroun. Nous traiterons en profondeur l'objectif et les
finalités de ce type de média plus bas.
Quant aux médias d'État, ce sont habituellement
les organes gouvernementaux, relevant du ministère de l'information et
la communication qui en sont responsables. Ce type de médias
bénéficie d'une forte subvention de l'État, cela lui
permet de bien fonctionner. Mais n'empêche que, l'Unesco apporte un appui
considérable au seul média d'État du Cameroun qu'est la
CRTV. Elle a contribuée à la numérisation des archives du
centre de formation audiovisuelle de la Cameroon Radio an Television (CRTV),
ainsi qu'un appui à la mise en fonctionnement d'une radio-école
Supérieure des sciences et techniques de l'information et de la
communication (ESSTIC)416.
Il y à lieu ici de noter que, en 1995, le Bureau Unesco
de Yaoundé a appuyé l'organisation des
États-généraux de la communication et a continué,
tout au long des années suivantes, à mettre en oeuvre des
programmes visant à l'autonomisation des populations par l'accès
à l'information et au savoir, l'avènement d'une presse pluraliste
et libre, la promotion du développement de la communication,
l'utilisation des TIC à des fins éducatives, scientifiques et
culturelles417. Et entre 1991 et 2000, le Bureau de l'Unesco
à Yaoundé a oeuvré en qualité de Conseiller
régional pour la communication en Afrique Centrale et de
l'Ouest418.
415 UNESCO, Lettre de l'Unesco Bulletin d'information n°8,
2ème semestre 2007, p. 12.
416 Ibid. à la p. 12.
417 Ibid. à la p.12.
418 Ibid. p.12.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Les médias « associés au pluralisme,
à la diversité de la programmation, à
l'indépendance éditoriale, au financement approprié, et
à la responsabilité et à la transparence, peuvent servir
de pierre angulaire à la démocratie »419.
Toutes ces lois vues plus haut ont pour buts d'encadrer la
liberté d'opinion et d'expression dans la légalité et la
transparence. Si les médias classiques et modernes contribuent à
la liberté d'expression et au dialogue inclusif, ils peuvent aussi
être des sources de conflit telles que, les discours haineux
fondés sur la race, l'ethnie, le sexe, la religion, et la
pédopornographie, la propagande en faveur de la guerre, l'incitation
à la violence imminente, qui méritent d'être
prohibés. Cependant, l'interdiction doit être légitime,
acceptée par la plus grande majorité du peuple au cas contraire,
l'on parlera de la « censure » qui en fait, est
considérée comme une violation à la liberté
d'expression, chose que l'Unesco combat.
B- L'UNESCO : UN OBSERVATOIRE DE LA LIBERTE DE LA
PRESSE AU CAMEROUN
L'Unesco est considérée comme un observatoire de
la liberté de la presse en ceci qu'elle dénonce publiquement les
atteintes à la liberté de la presse et aux agents de presse au
Cameroun (1), tout en encourageant l'État à adopter certaines
conditions essentielles à l'épanouissement de la liberté
d'expression (2).
1- LA DENONCIATION PUBLIQUE DES ATTEINTES LES PLUS GRAVES A LA
LIBERTE DE LA PRESSE ET AUX AGENTS DE LA PRESSES
La liberté d'expression commence à être
menacée dès lors que certaines mesures telles que, la licence de
publication ou de radiodiffusion est refusée pour des motifs
injustifiés, par le recours à l'intimidation physique ou
psychologique. Ou encore lors que l'accès à l'information est
indument refusé ou restreint, par le recours abusif aux poursuites en
libelle et en diffamation verbale ou autre, par des lois et des
règlements restrictifs.
419 UNESCO La radiotélévision publique,
consulté sur la page
http://www.unesco.org/new/fe/communication-and-information/media-developpement/public-service-broadcasting/
ou
http://portal.unesco.org/ci/en/ev.php-URL_ID=1525&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.htlm
cité par l'UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, p.26.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Dans la plus part des pays comme le Cameroun, il faut à
une agence de presse écrite une licence de publication, et aux
médias de l'audiovisuel, une licence de radiodiffusion au cas contraire,
ils ne pourront ni commencer à imprimer, à diffuser ou vendre. Il
faut noter qu'au Cameroun, les procédures de publication sont trop
longues et fatigantes.
S'agissant de l'organe de presse écrite, tout commence
par le dépôt légal à postériori qui oblige le
DP à déposer auprès du service des archives nationales du
lieu du siège du journal, 4 exemplaires signés de chaque
édition, 4 heures au plus tard après sa parution, puis vient le
dépôt juridique à postériori qui se fait au
près du Procureur de la République de la juridiction du
siège de l'organe de presse, deux heures au plus tard après la
parution du journal420. Enfin vient le dépôt
administratif, au plus tard deux heures après l'apparition au
près du MINATD ou ses agents décentralisés. À tout
ceci, s'ajoute des sanctions, la saisine et l'interdiction respectivement par
l'autorité administrative territorialement compétente, et le
MINATD. Cependant, l'État ne saurait sanctionner un journal sur une
opinion politique421.
Quant à l'audiovisuel, une grande discrimination existe
dans la mesure où, des redevances sont prélevées sur les
salaires des agents publics et fonctionnaires afin d'être versés
à l'audiovisuel public favorisant ainsi ce dernier. Plus grave encore,
l'État peut créer plusieurs entreprises de communication
audiovisuelle tandis que, les personnes physiques ou morales de droit
privé ne peuvent en disposer qu'une entreprise de communication
audiovisuelle et un organe de presse. Après une longue gestation et des
stratégies politiques et politiciennes, le décret d'application
de la loi de 1990 verra enfin le jour en 2000422.
Une autre menace plus courante à la liberté
d'expression consiste pour l'État de recourir à des intimidations
physiques ou psychologiques contre les agences de presses et agents qui ont des
opinions divergentes, ou les reporteurs qui enquêtent sur des questions
délicates, reçoivent des menaces de mort à leurs encontre
ou à l'encontre de leurs familles ou alors des détentions de
longues durées suivit des tortures afin de leurs
briser423.
Dans une autre mesure, c'est l'accès à
l'information qui est refusé ou restreint. Il se manifeste par la
coupure de l'internet dans une zone déterminée en cas de
dissidence généralisée comme ce fut le cas en 2017 avec la
coupure du réseau internet dans les parties du Nord-Ouest et du
Sud-ouest
420 Voir art. 3 de la loi de 1990 sur la liberté de la
communication sociale.
421 Cf. cours du Pr. BILOUNGA Stève, 2015-2016, op.cit.
422 Décret n°2000/158 du 3 avril 2000 fixant les
conditions et les modalités de création et d'exploitation des
entreprises privées de communication audiovisuelle.
423 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op. Cité. , p.35
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 105
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Cameroun du fait de la « crise Anglophone ».
D'autres mécanismes comme le fameux « secret professionnel »
ou « secret d'État » contribuent aussi à museler
l'accès à l'information424.
Un autre point qui n'est pas le moindre est le recours abusifs
aux poursuites en libelle, pour diffamation ou calomnie. Ce type d'intimidation
repose sur la manipulation de la justice par le politique ou, l'agent de presse
qui est poursuivi pour diffamation se voit réclamer des sommes
exorbitantes à titre d'honoraires d'avocats afin de pousser celui-ci
à la faillite totale425.
Si l'accusation fausse et calomnieuse par écrit, ou
l'accusation diffamatoire faite verbalement, est fondées, il y à
lieu à réparation. Cependant, il faudrait éviter qu'elle
ne soit politisée.
Et enfin, le dernier mécanisme repose sur le fait que,
les lois et les règlements sont restrictifs. Avec l'adoption de la loi
sur le terrorisme en 2017 au Cameroun, les professionnels de la presse ce sont
insurgés contre un potentiel retour au musèlement des
médias dans le pays dans la mesure où, une simple
dénonciation pourrait être qualifiée de subversive par la
justice.
La nécessité est donc de lutter contre
l'impunité426 des gouvernements, afin de garantir la
sécurité des femmes et des hommes journalistes, pour que soit
effectif une liberté d'information pour tous, ouverte au débat
constructif sur les défis politiques, ethniques et sociaux.
2- ADOPTION DES CONDITIONS ESSENTIELLES A
L'EPANOUISSEMENT DE LA LIBERTE D'EXPRESSION
Afin que le « quatrième pouvoir » puisse
mener à bien sa mission, il est nécessaire qu'il puisse jouir de
la liberté de la presse. C'est dire qu'il doit pouvoir imprimer et
publier une nouvelle sans ingérence extérieure (politique et
financière) et sans peur de représailles ou de
persécution. Il doit également avoir accès à
l'information pour obtenir des renseignements nécessaires à son
reportage ou pour vérifier son information427. La
réalisation de cette exigence nécessite l'existence d'un ensemble
de lois bien établies, un système judiciaire et des juges
indépendants, dont les décisions ne sont pas influencées
par les politiques ou des acteurs privés, c'est la primauté du
droit. Elle est indispensable à la stabilité de la
société, et s'oppose à l'arbitraire et à
l'impunité.
424 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op. Cité. , p.36
425 Ibid.
426 UNESCO, (2007), Barry James, liberté de la
presse, sécurité des journalistes et impunité,
l'impunité peut se définir comme « l'incapacité
des gouvernements et des autorités du monde entier d'empêcher
l'assassinat des journalistes et les attaques subit par les médias a
pour conséquence de nous priver, vous, moi et tout un chacun, d'un droit
fondamental garanti par la déclaration universelle des droits de l'homme
: celui d'avoir connaissance d'informations et d'idées et de les
communiquer librement à d'autres », cité par Guide de la
liberté d'expression pour les étudiants, 2013, op.cit.,
p.36
427 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op. Cité. , p.35
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 106
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Le principe de la séparation des trois pouvoirs doit
être envisagé non pas comme un état de fait, mais comme un
idéal exigeant, avec une magistrature indépendante et impartiale,
un exécutif qui non seulement veille à l'exécution des
lois, reste aussi soumis à ses lois. Le quatrième pouvoir est
très essentiel pour le bon fonctionnement d'un État de droit. Il
Veil au respect de la loi tout en dénonçant publiquement les abus
de la loi. Voilà pourquoi, l'Unesco encourage le gouvernement
Camerounais parce que relevant de ses prérogatives à faciliter et
« encourager le journalisme d'enquête, la transparence des tribunaux
et des procédures juridiques et administratives, ainsi que
l'accès aux représentants officiels et aux documents publics
»428.
En ce qui concerne l'épanouissement des médias
au Cameroun, la constitution du pays est claire en ce qui concerne « La
liberté de communication, la liberté d'expression, la
liberté de presse »429. Malgré le pluralisme de
la presse écrite (un journal officiel de la République, 24
presses écrites privées tels que : le Messager, Mutation, le
popoli, l'actu, l'oeil du sahel, etc.), et le pluralisme des medias visuels
(une télé publique, 25 privés tels que : DBS TV, Vision 4
TV, CANAL 2 INFO, AFRIQUE MEDIA, etc.), et une pluralité de radios
publiques qui constituent la branche Radio de l'office national CRTV, et 46
radios privés telles que : Radio Veritas, Radio Salaaman, Radio Balafon
etc. En 2017, sans oublier les medias internationaux comme BBC, RFI. Suivant le
classement mondial sur la liberté de la presse établit par
Reporters sans frontières, le Cameroun occupe le
130ème rang sur les 180 pays en liste430.
Il ne suffit pas pour un pays d'avoir plusieurs journaux,
stations de radios ou de télévision pour que l'on puisse parler
de diversité. « La `'multiplicité» ne signifie pas
`'diversité» »431. Il ressort que « la presse
écrite et les médias audiovisuels y sont florissants, mais sous
la menace permanente d'une fermeture. L'accusation vague de `'terrorisme»
ouvre la voie aux arrestations arbitraires et pourrait conduire des
journalistes devant les tribunaux militaires, selon une nouvelle loi
anti-terroriste »432.
Il s'agit pour l'État de garantir la liberté
d'information, et de prendre en considération le rôle de la
société civile dans la mesure où, ces dernières
« jouent un rôle essentiel dans le cadre des débats publics,
comblant le fossé entre le citoyen et l'État ou le gouvernement
»433. Ces derniers interviennent « sur des enjeux
liés à la santé, comme le VIH/SIDA, la réduction de
la faim et la pauvreté, l'amélioration des écoles ou des
parcs, l'approvisionnement en eau potable,
428 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op. Cité. , p.24
429 Voir préambule de la constitution Camerounaise.
430 Cf. « Classement de la liberté de la presse 2017/
RSF, 2017.
431 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op. Cité. , p.26
432 Reporters sans frontières : Cameroun.
433 Ibid.
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'enjolivement du centre-ville, la promotion des aliments
biologique, etc. »434. Elles servent aussi à jauger la
bonne « santé d'une démocratie et de la vitalité de
la liberté d'expression »435.
L'accès à l'information est un moyen qui permet
aux individus de s'épanouir, de prendre part à la vie de la
société, de donner son point de vue. L'accès à
l'information pour tous que promeut l'Unesco n'est pas que l'apanage des
médias, il implique de même une plus grande participation des
hommes et des femmes à travers la maitrise de l'outil informatique.
PARAGRAPHE II : PROMOUVOIR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES
DES INDIVIDUS AFIN D'ASSURER L'ACCES UNIVERSEL A L'INFORMATION ET AU SAVOIR
L'acte constitutif de l'Unesco lui confère le pouvoir
de « favorise la connaissance et la compréhension
mutuelle des nations en prêtant son concours aux organes d'information
des masses, [...] qu'elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des
idées, par le mot et par l'image »436. C'est à
juste titre que le président du conseil exécutif de l'Unesco
Xinsheng ZHANG affirmait que, le rythme rapide du progrès
technologique fait que l'avenir appartient à ceux qui maîtrisent
les nouvelles technologies de la communication et de l'information, cruciales
pour l'édification des sociétés du savoir. À cet
égard, l'UNESCO joue un rôle important en renforçant les
capacités de communication et les industries de l'information dans les
pays en développement. De plus, ses compétences
spécialisées, techniques et intellectuelles, servent à
orienter en douceur les autoroutes de l'information afin qu'elles servent
à combattre la violence et à exalter la valeur de la paix et de
la tolérance437. C'est conscient de cette mission
qu'elle promeut au Cameroun des centres multimédias communautaires (A)
et les radios communautaires (B).
A- LA PROMOTION DES CENTRES MULTIMEDIAS
COMMUNAUTAIRES
Les centres multimédias communautaires sont la
combinaison de stations, de radio et de télécentres.
L'idée de leurs créations remonte en 2003 lors d'une rencontre
des chefs d'États du
434 Ibid.
435 UNESCO, Guide de la liberté d'expression pour les
étudiants, 2013, op.cit., p.30
436 Voir Art. I, Para. 2a, de la constitution de l'Unesco.
437 UNESCO, Cérémonie du soixantième
anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005,
p. 28.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Sénégal, du Mali, du Mozambique et le directeur
général de l'Unesco à Genève en Suisse. L'objectif
était de lutter contre la fracture numérique, l'accès et
l'appropriation des TIC par les communautés, la réduction de la
pauvreté et le renforcement des capacités des populations
grâce à la création des Centres Multimédias
Communautaires. Ils représentent une passerelle directe entre radio et
internet. L'objectif central des CMC est d'apporter aux communautés
pauvres marginalisées les moyens nécessaires pour avoir un
accès aux ressources d'information disponible par le biais des
technologies de l'information et de la communication438. De nos
jours, le Cameroun à lui seul compte vingt radios communautaires
financées par le PNUD, un centre multimédia communautaire dans la
presqu'ile de Bakassi financé par le gouvernement Japonais, une radio
communautaire à Garoua Boulai en zone de réfugiés
Centrafricains, financé par le système des Nations Unies, deux
radios communautaires à Maroua 1er et Meyomessi,
financé par le Japon et le Système des Nations Unies. Ces centres
multimédias communautaires ont ceci d'exceptionnels qu'ils mettent les
communautés au centre du processus, tout en permettant à ces
dernières de créer et de recevoir eux-mêmes l'information
en langues locales.
La contribution de l'Unesco est de « fournir uniquement
l'équipement initial incluant le matériel de diffusion avec
l'émetteur 100 ou 250W, 4 à 5 ordinateurs avec accès
à internet, une imprimante, un appareil photo numérique, un
photocopieur, un télécopieur ainsi que quelques
téléphones »439. Afin de garantir leurs survies,
les CMC se doivent de créer des activités parallèles
telles que les cybercafés, faire des annonces publicitaires à la
radio, en organisant des événements communautaires, en
créant les restaurants communautaires etc. le fait de combiner internet
à la radio contribue indépendamment des langues parlées ou
du niveau d'apprentissage des membres d'une communauté de prendre partie
prenante au processus d'accès, d'identification, de production et
d'échange d'information adaptées aux besoins de
développement des individus, des groupe cibles tels que les femmes et
les jeunes, et la communauté dans son ensemble440. Dans une
autre mesure, la combinaison entre radios communautaires et
télécentres permet facilement d'atteindre « toutes les
catégories de la communauté grâce aux langues locales et
peut informer, éduquer, divertir, tout en offrent une plate-forme pour
débats et programmes culturel. Comme moyen de communication de base,
elle optimise les chances de développement, en favorisant
l'échange d'information, de connaissances et de compétences
existants au sein de la communauté. Elle peut donc être un
catalyseur pour renforcer les droits de la communauté et de l'individu
»441.
438www.unesco.org
439www.unesco.org
440www.unesco.org
441 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Les télécentres communautaires polyvalents
(TCP) contribuent à surmonter les barrières technologiques de la
communication, de l'accès et de l'échange d'informations avec le
reste du monde. Par des projets éducatifs et la présence de
`'facilitateurs'Ç il peut offrir à un grand nombre de personnes,
et pas uniquement à celles ayant reçu une bonne éducation,
la possibilité d'utiliser leurs ressources individuellement ou par
petits groupes. De plus, certaines catégories de la communauté
comme les étudiants, les patients, etc. peuvent grandement
bénéficier de l'utilisation que font des TCP d'autres membres de
la communauté tels que les enseignants, le personnel soignant,
etc.442.
Dans la mesure où les guerres prennent naissance dans
l'esprit des hommes, et que c'est dans ces esprits que doivent être
élevé les défenses de la paix443, les radios
communautaires jouent également un rôle indispensable pour
l'éducation à la paix au Cameroun dans la mesure où, elles
ont contribuées à travers les messages qu'elles véhiculent
à toucher les coeurs des communautés troublées des
régions du Nord et de l'Est du pays.
Les différentes attaques perpétrées par
les terroristes de Boko Haram venu du Nigeria voisin ont entrainées le
recrutement des jeunes et des femmes désoeuvrés, une destruction
des biens matériels et l'instauration d'un climat
d'insécurité, et une désertion des villages par ses
populations. Ce projet radio lancé par l'Unesco et ses partenaires
(PNUD, FAO), et financé par le Japon entre mars 2015 et mars 2016 avait
pour but d'améliorer la prévention des conflits et le dialogue
intercommunautaire entre les réfugiés et les communautés
d'accueil, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont
vulnérables au recrutement terroriste444. Afin d'atteindre
cet objectif de construire la paix en éduquant les communautés
par les moyens de la radio, des stations telles que Échos des montagnes
de Mokolo, la Radio Sava de Mora, la Radio Kousserie et la station
régionale basée à Maroua, les élèves (dans
les écoles et durant les activités extrascolaires), les chefs
traditionnels, les chefs religieux, les autorités administratives et
politiques ainsi que les populations directement touchées par l'urgence
humanitaire ont été formés par le Bureau Régional
de l'Unesco de Yaoundé, à l'élaboration de programmes
locaux sur la construction de la paix, la médiation, la
prévention et la résolution des conflits, l'éducation
à la non-violence et le dialogue et la réconciliation
interculturels et interreligieux445.
442 Stella Hughes, l'Unesco et les centres communautaires
multimédia-intégrer les technologies modernes et traditionnelles
de l'information et de la communication, pour renforcer la communauté.
Un programme pour combler le fossé numérique parmi les
communautés les plus démunies du monde en développement,
consulté sur
www.unesco.org le 13 janvier 2018
à 00h 13min.
443 Cf. préambule de la constitution de l'Unesco.
444www.unesco.org
445 Ibid.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Les différentes questions traitées par ces
radios permettent aux habitants de ces régions d'échanger sur les
questions relatives à l'inclusion communautaire et à la
résolution non violente des conflits, mais profitent également
à transmettre les compétences nécessaires pour reconnaitre
et désamorcer les conflits potentiels autres que la question de
terrorisme tels que l'actualité locales, les magazines, les
microprogrammes, les débats en direct et les discussions dans les
langues nationales446.
Les radios communautaires travaillent également en
étroite collaboration avec les ONG et autres partenaires au
développement pour transmettre des messages sur la nutrition, le
VIH/SIDA, les questions environnementale, la violence basée sur le
genre, la gouvernance locale et l'héritage culturelle et
artistique447.
Bien que les NTIC aient une influence sur la vie des
communautés locales des pays sous-développés, une large
couche de ces populations ciblées non pas accès à cet
outil d'où la nécessité d'une prise en compte par
l'État de cet état de fait.
B- CENTRES MULTIMEDIAS COMMUNAUTAIRES ET LA NECESSITE
D'UNE PRISE EN COMPTE DE CERTAINS FACTEURS
Les centres multimédias communautaires sont des centres
qui ont pour but d'influencer la vie des populations locales tant sur le plan
économique, politique, culturel que religieux en alliant à la
fois les outils traditionnels de communications (radios,
télévision) et les outils modernes de communications (internet et
ses composantes). Cependant, cet objectif but à certains obstacles que
l'État Camerounais devrait prendre en considération. Les
populations les plus pauvres et les plus marginalisées telles que les
minorités ethniques et linguistiques ne peuvent ni contribuer, ni en
bénéficier.
La question de genre doit de même être prise en
considération dans la réalisation de tout projet communautaire
dans la mesure où, dans ces zones de conflits cités plus haut,
elles sont considérées comme des êtres bons à
s'occuper du ménage et des enfants. Au contraire, il est
nécessaire de les impliquer du stade préliminaire de discussion
et de conception du projet, ainsi qu'au stade ultérieur de mise en
oeuvre et d'évaluation. À travers les radios communautaires, les
femmes des communautés les plus pauvres auront la chance de pouvoir
accéder aux nouvelles
446www.fao.org
447www.unesco.org
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
technologies de l'information. Cette participation permettra
d'optimiser leurs aptitudes au langage au sein du groupe, encore plus
nécessaire en informatique qu'en radiodiffusion.
Afin que ces femmes, minorités et autres groupes
marginalisés bénéficient pleinement des bien fait de la
radio communautaire, il convient de multiplier les cours
d'alphabétisation même sur les ondes, montrer dans les programmes
radios l'utilisation de matériel écrit ou multimédia
disponible grâce aux NTIC, inclure parmi les formateurs en matière
de NTIC des femmes et représentants de minorité448.
L'État en ce qui lui concerne doit pouvoir faciliter l'accès
de tous à l'outil internet en subventionnant les centres
multimédias communautaires, en subventionnant le secteur de
l'informatique dans le pays afin de réduire les tarifs d'accès
à internet, d'étendre la fibre optique sur l'ensemble de
l'étendue du territoire national, de combattre la pauvreté et la
question des coupures intempestive d'électricité.
L'Unesco contribue à promouvoir la paix et la
sécurité au Cameroun par la promotion des moyens pacifiques tels
que l'éducation inclusive, les sciences naturelles et sociales, les
patrimoines culturels matériel et immatériel, l'information
inclusive et la communication. Au-delà des colloques,
médiatisations, séminaires, protocoles et apparences, cet
objectif visé par l'Unesco est-il efficacement atteint au Cameroun ?
Quels sont les difficultés rencontrées à
l'implémentation de ses missions au Cameroun ? Sont-ils d'ordre interne
ou externe ? Est-il possible de les surmonter ? Si oui comment ?
La recherche d'une réponse scientifique à ces
interrogations fera entre autre l'objet même de notre chapitre IV.
448www.fao.org
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
CHAPITRE IV : LES DIFFICULTÉS LIÉES A
L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE LA POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Dans son ouvrage intitulé, Les relations
internationales de 1945 à nos jours, d'un point de vue
théorique, Daniel COLARD, parlant de la situation des OIG par rapport
aux États précise que, « bien que composée
d'États, elle a une existence indépendante de ceux-ci parce
qu'elle possède une personnalité juridique qui lui confère
une existence objective, une volonté autonome par rapport à ses
membres »449. Allant dans le même sens, Chloé
MAUREL affirme pour sa part que, « Contrairement à l'OCI, son
ancêtre, qui était très dépendante de la SDN,
l'Unesco est en théorie complètement autonome par rapport
à l'ONU »450, une autonomie confirmée par
l'article 10 de sa constitution. Cependant, du point de vue pratique, la
réalité sur le terrain démontre l'existence de deux types
de blocages qui empêchent l'organisation d'atteindre son objectif qui est
celui de promouvoir une paix et une sécurité efficace au
Cameroun. Le premier est d'ordre interne à l'organisation (SECTION I),
le second est d'ordre externe c'est-à-dire, propre à
l'État Camerounais (SECTION II).
449 Daniel COLARD, Les relations internationales de 1945
à nos jours, Paris, A Colin, 1995, p. 82, cité par
Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de
doctorat, op.cit., p. 10.
450Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à
1974, thèse de doctorat, op.cit., p. 12.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
SECTION I : LES BLOCAGES LIES A L'ORGANISATION ET AU
BON FONCTIONNEMENT DE L'UNESCO
La mission de l'Unesco qui est celle de promouvoir la paix par
l'éducation, la science, et la culture, « n'a pas l'aspect
immédiatement concret et tangible qui caractérise celle de la
plupart des autres institutions du système des Nations Unies, comme
l'OMS et la FAO »451. Elle fait face à des
difficultés d'ordres financières et budgétaires
(PARAGRAPHE I), et des difficultés d'ordres structurelles (PARAGRAPHE
II) qui, l'empêchent d'atteindre sa mission.
PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES D'ORDRES FINANCIERES ET
BUDGETAIRES
Toutes organisations au monde, qu'elles soient publiques ou
privées, ont besoins d'argents pour financer les besoins internes tels
que : payer le loyer, l'électricité, les fonctionnaires, les
consultants, les papiers, les stylos à billes, les imprimantes, les
ordinateurs, le téléphone, etc., et les besoins externe tels que
: les frais de mission, l'organisation des colloques, la création et le
fonctionnement des bureaux hors sièges, le financement des projets dans
les pays membres, etc. La question financière, peut très vite
devenir source de problème pour une organisation si gigantesque comme
l'Unesco (A) s'il arrivait que ces finances sont mal utilisées (B).
A- LES PROBLEMES LIES AUX FINANCES DE
L'ORGANISATION
La mal gouvernance financière de l'Unesco a toujours
fait l'objet d'analyse de plusieurs chercheurs. Il ressort que cette
dernière but à atteindre son objectif de construire efficacement
la paix et la sécurité au sein des Etats membres, du fait de
l'existence d'une certaines gabegie financière au sein de ses structures
(1), et une forte dépendance vis-à-vis des États membres
au point où, sa survie dépendrait de ceux-ci (2).
451 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945
à 1974, thèse de doctorat, op.cit., p. 13.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- UNE GABEGIE FINANCIERE
La question de la gestion financière de l'Unesco, a
toujours suscitée de vif débat au sein de l'ensemble de la
communauté internationale. Que ce soit le rapport de l'Union
Européenne sur la réforme et le développement de l'Unesco
de décembre 1999, la Déclaration de la présidence
française à la 160ème session du conseil
exécutif de l'Unesco de 2000, ou encore l'évaluation de
l'efficacité des organisations multilatérales, effectuée
par les États-Unis en 1980, sous la supervision générale
du Bureau of International Organization Affairs, sont tous d'avis qu'il existe
un certains gaspillage des fonds alloués au fonctionnement de la dite
organisation.
Suivant le projet de programme et budget pour 2018-2019, le
budget total de l'Unesco s'élève actuellement à un
milliard deux cent vingt-quatre millions sept cent quarante-six mille sept cent
dollars (1 224 746 700 dollars), et un fond extrabudgétaire d'un montant
de six cent vingt-neuf millions cinq cent quarante-six mille sept cent dollars,
apporté par des États qui lui confient la mise en oeuvre de
projets spécifiques, par d'autres organisations du système des
Nations Unies comme, le Programme des Nations Unies pour le
Développement, et par des donateurs privés452.
Ce fond budgétaire permet de faire fonctionner le
siège général de l'organisation située à
Paris, ainsi que ses quarante-trois bureaux répartis dans le monde, dont
celui du Cameroun. Il sert également à payer les nombreux
salariés et la multitude d'experts qui gravitent autour de
l'organisation, ainsi que les plus de trois cent organisations non
gouvernementales qui collaborent avec elle453.
Suivant la 33ème conférence
générale de l'UNESCO sur les traitements, les allocations et
présentations du personnel à son point 12, « le niveau des
traitements de base des administrateurs et fonctionnaires de rang
supérieur est déterminé par le principe Noblemaire,
c'est-à-dire par comparaison avec la fonction publique du pays où
la rémunération totale est la plus élevée
»454, ce qui fait en sorte que, la rémunération
des membres du personnel a une part très importante du budget. Comme
l'observe si bien Yves COURRIER, ce principe a pour effet que, « bien des
fonctionnaires internationaux sont beaucoup mieux
rémunérés que les ministres ou les présidents de
leurs pays d'origine »455. C'est cette gabegie
financière qui va laisser dire à Chloé MAUREL
452 Projet du programme et budget 2018-2019,
39ème session de la conférence générale
de l'Unesco 39C/6, p. XXXI.
453 Projet du programme et budget 2018-2019,
39ème session de la conférence générale
de l'Unesco 39C/6, op.cit. , p. 36
454 UNESCO, 33ème Conférence
Générale de l'Unesco, 33C/33, point 12, p.3.
455Yves Courrier, L'Unesco sans peine,
Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL,
l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire
2009/2, (n° 102), P. 131-144, à la page 141.
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
»458, sans
que, « l'Unesco a coutume de lancer de grandes
opérations de prestige, occasionnant des dépenses colossales
»456 ou, des hauts fonctionnaires internationaux, les chefs
d'États et de gouvernements, sont de temps en temps conviés
à des grands banquais de luxe organisés par le directeur
général, et entièrement financés par les caisses de
l'organisation. C'est ce que critique d'ailleurs à juste titre Yves
COURRIER, « au sujet du directeur général Federico Mayor
(1987-1999), qui avait coutume, « sans regarder à la
dépense, [d'] inviter des gens du plus haut niveau pour une
opération de prestige dont les effets réels n'ont aucune
importance»457. Des tels agissements n'affectent pas que le
fonctionnement du siège de Paris, mais aussi celui des différents
bureaux hors siège donc celui de Yaoundé. Cette gabegie
financière a été la cause de plusieurs projets
avortés à travers le monde parmi lesquels : « Le projet
lancé par BENTON de créer une radio de l'Unesco, (La Voix de
l'Humanité) ayant échoué, de même que celui de
lancer une `'université des ondes»
oublier, l'échec de la création de l'«
institut international de la presse et de l'information »459.
Cette crise financière dont souligne, le président Paul BIYA,
devant la 34ème Conférence Générale de
l'Unesco en octobre 2007 à Paris, contribue à freiner la
réalisation de nombreux projets de l'Unesco. C'est le cas, pour un
programme phare comme « l'histoire générale de l'Afrique
», si ce nu été les contributions
générées par le « Fonds d'urgence », ces projets
n'auront jamais vue le jour. Il est à noter que, la contribution
financière du Cameroun à ce fond s'élève à
300 000 dollars US soit environ, 150 millions de FCFA460. Ce
problème n'est pas nouveau. Il a suscité depuis de nombreuses
années d'inquiétude de la part de plusieurs gouvernements, les
États-Unis l'ont utilisé comme prétexte pour quitter
l'organisation en 1984. Plus récemment, l'Union européenne, en
décembre 1999, a présenté un rapport sur la
nécessité urgente de réformer l'Unesco461.
Ce rapport dénonce la « `'prolifération
d'activités», d' `'initiatives nouvelles mal définies»,
et la création
456Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P.
131-144, op.cit.
457Yves Courrier, L'Unesco sans peine,
Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL,
l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire
2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. À la même page 141.
458 EU, box 2254 : lt. De K. Holland à Ch. Thomson, 28
janv. 1949 : report of activities at Unesco for week ending
january 22, 1949, confid. p. 3 et 6. « University on the
air », cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à
1974, thèse de doctorat, 2006, p.496, op.cit.
459 Ascher, box 149 : Int/PC/31/48 : Unesco, program Policy
Council, meeting n°11, 20 mai 1948 : « liberté d'information
», par R. Maheu, p. 1. La création de cet institut est
proposée pour la première fois par la « commission des
besoins techniques de la presse, de la radio et du cinéma dans les pays
dévastés par la guerre en Europe et en Extrême Orient
» en août 1947. (2C/resol. 2.2.3.6 ; 3C/resol. 7.226 ; 5C/resol.
6.1713). Elle propose aussi la création d'un centre de `clearing'
international des informations ; Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à
Benton, 10 oct. 1949, cité par cité par Chloé MAUREL,
L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2006,
op.cit., p.625.
460 CAMEROUN, Le Président de la république,
son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la
conférence générale et au 70ème
anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.
461 Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P.
131-144, op.cit. , p.141
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
d'innombrables `'comités» et `'groupes
d'études», au rôle trop vague, ce rapport a
sévèrement mis en garde l'organisation : `'Les fonds disponibles
doivent être utilisés de façon plus efficace. [...] Le
budget doit être transparent». »462.Un an plus tard
soit en 2000, la présidence Française à la
160ème session du conseil exécutif de l'Unesco, a
réclamé au conseil exécutif de l'Unesco, « un
changement du système de fonctionnement et de la culture de gestion de
l'Organisation »463.
Malgré ces divers rapports et cet appel à
rationaliser ses dépenses, les directeurs généraux qui se
succèdent non cessé en ce qui les concernent, d'essouffler les
comptes de l'organisation. Cela n'a pas empêché «
l'organisation a publié en 2005, un autre de ces rapports. Ce texte de
204 pages, simple synthèse de connaissance et non recherche de
première main, a coûté à l'organisation 1,5 millions
de dollars, (soit 75 000 dollars la page)464. Les membres du conseil
exécutif dans le même sens reprochaient à l'ancienne
secrétaire générale Irina BOKOVA à réduire
sensiblement le nombre de voyage qui, s'avère très couteux pour
l'organisation465.
Hors mis cette gabegie financière qui menace la survie
de l'Unesco, il y a lieu de noter qu'elle souffre aussi d'un manque de
réel indépendance politique par rapport aux États qui la
finance.
2- LE POIDS ET L'INFLUENCE DES GRANDS DONATEURS
« La Conférence générale, [...] fixe
la participation financière de chacun des États Membres [...], le
Directeur Général peut, avec l'approbation du Conseil
exécutif, recevoir directement tous dons, legs et subventions provenant
de Gouvernements, d'institutions publiques ou privées, d'associations ou
de particuliers »466. Bien qu'étant
considérée comme une organisation « apolitique
»467, cette dépendance financière de l'Unesco
vis-à-vis de l'extérieure fait en sorte qu'aujourd'hui, cette
dernière est de plus en plus marquée par des enjeux politiques
internationaux d'où, sa politisation. « Devenue une tribune
d'intérêts divergents, l'UNESCO ne peut plus guère
462 UNESCO, La position de l'Union européenne sur
la réforme et le développement de l'Unesco, 15
décembre 1999, rapport en vingt-sept points, cité par
Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième
Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. ,
p.141
463Déclaration de la présidence
française à la 160ème session du conseil exécutif
de l'Unesco, 3 octobre 2000. 464Interview d'A. G. ; Vers les
sociétés du savoir, rapport mondial de l'Unesco, Paris,
Unesco, 2005.
465 CAMEROUN, Le Président de la république,
son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la
conférence générale et au 70ème
anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.
466 Voir article IX de la constitution de l'Unesco.
467 René Maheu, « Quel peut être notre
rôle dans un débat politique ? », cité par
Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de
doctorat, op.cit. p.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 118
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
mener sa tâche à bien, ni dans le domaine de la
science, de l'éducation et de la culture, ni dans celui de la paix et de
la sécurité »468.
L'Unesco est une institution des nations unies qui est
née, dans une période post guerre mondiale. Elle s'est vite
transformer en une arène de rendement de compte politique et
idéologique, par les différents États qui l'a constituent.
Selon Chloé MAUREL, « Une perspective chronologique s'impose pour
saisir l'évolution des tensions politiques à l'Unesco au fil de
ces trente années. Trois périodes peuvent être
distinguées. De 1945 à 1953, l'institution est constituée
presque exclusivement d'États occidentaux ; États du Tiers Monde
et États socialistes n'en font pas partie. De 1954 à 1959, la
crise maccarthyste ainsi que l'entrée de l'URSS plongent l'organisation
dans la tourmente de la guerre froide : toute la vie de l'organisation est
influencée par le conflit Est-ouest. À partir de 1960,
l'entrée massive des États africains nouvellement
indépendants modifie complètement la physionomie de l'Unesco :
agrandie, elle devient le théâtre d'un conflit nord-sud ; La
régionalisation s'affirme de manière croissante
»469. Ces enjeux politiques vont contribuer à paralyser
l'institution de l'intérieur.
Il faut noter que, si les États Unis ont
participé activement au processus de création de l'Unesco entre
1942 et 1945, c'était tout simplement pour, « répondre
à des motivations politiques et économiques »470.
Voilà pourquoi BENTON « n'hésite pas à
déclarer qu'il conçoit l'Unesco comme une « force politique
de première magnitude »471, c'est-à-dire, «
une force majeure pour le programme de sécurité des
États-Unis et pour l'accomplissement des objectifs de la politique
étrangère américaine »472. ALLEN, lui
aussi conçoit l'Unesco comme, un instrument servant à diffuser
dans le monde l'idéologie américaine473. « Les
États-Unis dominent financièrement l'Organisation, et le Tiers
monde la domine numériquement »474, ce qui fait que, les
État du Tiers monde ayant la majorité à la
conférence générale, utilisent l'institution comme un
levier pour exister sur la scène internationale. Pour leurs part, «
les États-Unis, responsable de cette politisation font sans cesse planer
la menace du retrait et de couper ainsi les ressources, (ils
468Vincent CITOT, « Du juste
équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation
internationale. L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire
2008/2 (n° 30), p. 177-190.
469 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974,
thèse de doctorat, p. 172, op.cit.
470 Cf. William A. Scott et Stephen B. Whitey, The United
States and the United Nations: the public view, 1945-55, New York,
Manhattan Publishing Company, 1958.
471 EU, box 2241: statement by the honorable William Benton,
broadcast over the Columbia broadcasting system, 23 Dec. 1946, 7 p., p. 2.
« a political force of the first magnitude »
472 Ibid. , pp. 2-3.: « a major force in the security
program of the US, and in the furtherance of the objectives of American foreign
policy ».
473G.V. Allen, « The Place of Unesco in American
Foreign Policy », 3 Oct. 1949, article cité par G Archibald, p.130.
474 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et
démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco
», Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
financent, depuis 1945, entre 30 et 45% du budget de
l'Organisation) »475. L'Unesco qui est censée construire
la paix et la sécurité, devient plutôt le pourfendeur de
celle-ci, elle « ne pense plus guère : on gère plutôt
des conflits d'intérêt et des rapports de pouvoir
»476. C'est la raison que justifie d'ailleurs Israël, afin
de se retirer de l'organisation en 2018. Comme le dit si bien CITOT, «
Tout est politique, et tout est politisé. Il faut que les intellectuels
rendent des comptes à un peuple, même si ce peuple
(l'humanité) est seulement représenté de très loin
et par des chefs d'États. Mais la politisation de l'Organisation, c'est
le fait que son statut politique dérive en querelle
d'intérêts et que des groupes de pression puissent tirer à
eux, l'ensemble du projet unesquien, par la simple force du nombre
»477.
Le Royaume-Unis qui était considéré comme
le 2èmecontributeur du budget de l'Organisation après
les USA, se serait cependant, selon Elhem CHNITI, « rapidement
désintéressé de l'Unesco, à partir de
l'installation de celle-ci à Paris. Selon elle, il aurait renoncé
à utiliser cette organisation comme un instrument de prestige national,
préférant compter sur le Commonwealth et sur son
alliance bilatérale avec les États-Unis »478.
L'Unesco depuis sa création est victime des guerres de
clan qui se déroulent à son sein. D'un côté,
l'hégémonie Américaine, le chauvinisme Français, le
nationalisme Britannique, et de l'autre, la solidarité des pays du tiers
monde. Les plus grand perdant et les plus affectés de cette guerre
silencieuse ne sont autre que les Pays les moins influents tels que, le
Cameroun. L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé,
réalise des projets concrets dans le pays. Cependant, si l'organisation
mère fonctionnait normalement en dehors de tout intérêt
déguisé des États qui la constitue, les États comme
le Cameroun devaient davantage encore plus profiter d'elle.
B- L'IRRATIONALITE BUDGETAIRE
Nous entendons ici par irrationalité budgétaire,
la mauvaise gestion et la mauvaise répartition du budget alloué
à l'organisation mère dont le siège est à Paris.
Autrement dit, l'on constate tout simplement que, le budget de l'Unesco, au
lieu de servir au financement des programmes
475 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre
technocratie et démocratie dans une organisation internationale.
L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2
(n° 30), p. 177-190, op.cit. p.
476 Ibid.
477 Ibid.
478 Elhem Chniti, thèse, janvier 1997, Paris I, dir R.
Girault, La Grande-Bretagne et l'Unesco, 1942-1957, 12 ans de relations
entre une institution des Nations-Unies et une puissance fondatrice, p.
687-688, 138-139, 258-259, cité par Chloé MAUREL, op.cit. p.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
d'éducation, de science, de culture et de
l'information, sert plutôt à financer le fonctionnement des
multitudes de bureau de l'organisation (1) et à payer le salaire de son
personnel très pléthorique (2).
1- UNE DECENTRALISATION DEMESUREE
L'idée de décentralisation et de
régionalisation de l'Unesco remonte en mars 1946, grâce à
Julian HUXLEY, alors secrétaire exécutif de la commission
préparatoire de l'époque. Bien que son idée n'ayant pas
été acceptée en ce moment, il propose «
d'établir des bureaux régionaux de l'Unesco, qui
opéreraient une décentralisation des activités de
l'organisation sur la base de dix régions »479, à
savoir : Deux en Afrique (actuellement situés à Dakar et
Nairobi), deux pour les États Arabes (actuellement situés au
Beyrouth et au Caire), deux pour les pays d'Asie et du Pacifique (actuellement
situés à Bangkok et à Jakarta), un pour l'Europe et
l'Amérique du Nord (actuellement situé à Venise), et trois
pour les pays d'Amérique Latine et du Caraïbe (actuellement
situés à la Havane, à Montevideo et à Santiago du
Chili)480. Cet équilibre semblait parfait pour une
représentation mondiale parfaite.
Cette brillante idée de HUXLEY fera l'objet d'une
récupération lors de la conférence générale
de 1947, par les représentants des États non occidentaux à
savoir le Brésilien CARNEIRO. Il défend l'idée selon
là quelle, les hommes travaillant pour l'Unesco ne doivent pas
être concentrés au siège à Paris mais, «
disséminés de par le monde »481. Les pays les
plus puissants tels que la France vont s'opposer à une telle
idée, estiment que ces demandes seraient surtout motivées par le
nationalisme482. CARNEIRO, en s'érigeant en défenseur
du régionalisme, avait oublié de prendre en compte non seulement
la tendance croissante qu'allait prendre le phénomène, encore
moins les dépenses qu'elles allaient causer à la longue à
l'organisation. Voilà pourquoi le département Américain
voit tout ceci comme étant, une politique « contraire au but de
l'organisation »483. La question du régionalisme et de
la décentralisation va se poursuivre au sein de l'instance en raison
479 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à
1974, thèse de doctorat en histoire, Université
Panthéon-Sorbonne-Paris I, 2006, op.cit., p.229.
480www.unesco.org
481 Journal de la conférence générale de
1947, vol I, 5ème séance plénière, 10 nov. 47 :
intervention de Carneiro, p. 72, cité par Chloé MAUREL,
L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat en histoire,
Université Panthéon
Sorbonne-Paris I, 2006, op.cit., p.229.
482 Ibid.
483 Ibid. à la page 230.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
des intérêts des États, et non en raison
des intérêts de l'organisation, comme l'observe Torres
BODET484.
L'Unesco est une gigantesque machine, constituée d'une
conférence générale regroupant tous les États
membres, un conseil exécutif composé de membres élus pour
quatre ans par la conférence générale parmi les
délégués des États membres, sur la base d'une
répartition géographique et culturelle équitable, et le
secrétariat qui comprend le Directeur Général et
l'ensemble du personnel qui se répartit en deux catégories :
postes du cadre organique et poste du cadre de service et de bureau. À
Mi- 2009, le personnel comptait environ 2 000 personnes, et plus de 7 00
personnes travaillent dans l'un des 65 bureaux répartis dans le
monde485. Rien qu'au niveau du siège de Paris, il existe cinq
secteurs de programme, deux secteurs de soutien, huit services centraux.
À tout ceci, s'ajoute dix Instituts et Centres qui, sont des
départements spécialisés de l'organisation qui soutiennent
les 24 bureaux multipays et les 21 bureaux nationaux.
Pour la mise en oeuvre de ses objectifs, elle coopère
avec de nombreux partenaires tels que, les autres organisations
intergouvernementales du système des Nations Unies, de nombreuses ONG
prévus par l'article 11 de sa constitution, les
délégations permanentes des États membres, et les
commissions nationales prévues par l'article 17 de sa constitution. Les
structures de l'Unesco, notamment le fonctionnement de ses organes directeurs
pèsent lourd sur le budget de l'organisation486, rendent
celle-ci incapable d'accomplir efficacement et efficiement les
différents programmes prévus au sein des Etats membres dont le
Cameroun.
L'organisation dispose d'un budget « laborieusement
limité »487, qui se sent de plus en plus menacée
par cette décentralisation démesurée auquel s'ajoute un
personnel trop pléthorique.
2- UN PERSONNEL PLETHORIQUE
La question du personnel ici est liée directement
à la problématique de la décentralisation traitée
précédemment. De nos jours, le personnel se chiffre à plus
de 2 000 personnes réparties à travers les quatre coins du monde.
La rémunération de ces dernières constitue une part du
budget
484 Torres BODET, Memorias III, cité par MAUREL,
op.cit., p. 47
485www.unesco.org
486 Mathilde Joseph, les implications de la crise
budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, mémoire de master II «
organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012,
p.38, op.cit.
487 FR, NUOI carton 835, 17 juillet 1950, document «
très confidentiel » ; DG/195, 22 novembre 1952, cité par
Chloé MAUREL, op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
très important488. C'est d'ailleurs pour
cela que, les USA à la fin des années 1970, va publier un rapport
par le biais du bureau of international Organization Affaire où, il
ressort à son point 1, la question du personnel de l'Unesco, qu'il juge
trop élevé comparé à la somme dédiée
aux programmes489. Soit, trois ans plus tard à la
conférence extraordinaire de 1973, vue la crise économique du
moment qui touchait les finances du budget de l'organisation, les États
membres décident, parmi les différentes résolutions prise,
celle du gel de plusieurs postes de direction490. C'est l'occasion
ici de noter que, lors de la 119ème session en 1984 du
conseil exécutif, est décidée la mise en place d'un
comité temporaire en charge d'examiner le fonctionnement de
l'organisation. Durant la même session, le Directeur
Général profitera de mettre en place cinq groupes de travail pour
étudier non seulement le programme, le budget, l'évaluation et
l'information au public, mais aussi la question du personnel. Selon les
conclusions de ce rapport présenté quelque mois après par
le comité, il ressort qu'il faudrait réduire le nombre du
personnel. L'organisation paye plus les fonctionnaires qu'il ne finance les
différents programmes. Hors mis le personnel que Prévost qualifie
à la fois de peu « compétentes et motivées
»491, l'Unesco fait également appel à une
multitude de consultants492 et des experts souvent « peu
qualifiés »493 qui, doivent également être
rémunérés. Tous ces déboires ont des
répercussions négatives sur l'effectivité des programmes
éducatif, scientifique, culturel et communicationnel de l'Unesco sur le
terrain.
Le Cameroun étant membre de droit de cette institution,
s'acquittant régulièrement de ses cotisations, se doit aussi de
partager ces différentes crises qui traversent l'institution. Cependant,
l'Unesco doit également faire face à une autre crise cette fois
ci d'ordre administratif.
PARAGRAPHE II : LES DIFFICULTES D'ORDRES
ADMINISTRATIVES
Les différents échecs de l'Unesco nous l'avons
vu s'expliquent par, l'irrationalité de ses choix budgétaire, et
le manque de réelle indépendance politique par rapport aux
États qui la financent le plus, et sa fragilité face aux
différentes pressions qu'ils peuvent exercer sur elle. Comme le note si
bien Yves COURRIER, l'Organisation ne dispose pas de pouvoir contraignant et
coercitif sur les
488 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui, p.141.
489 Ibid. à la page 26.
490 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui, op.cit. ,
p.354
491 M. Prévost, op.cit., p. 153-155, cité
par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, op.cit., p.
612
492 Seth Spaulding et Lin, op. cit., p. 74 : le
consultant est. définit comme : « a high-level specialist employed
by Unesco for a specific short period in order to provide on-the-spot advice to
Member States, intergovernmental or international NGOs, or the Secretariat, in
Paris or in the field ». Le contrat d'un consultant est
généralement de six mois.
493 Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974,
op.cit. , p. 599
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
États membres (A), ce qui contribue à qualifier
l'organisation d'une organisation en perte de vitesse (B).
A- L'ABSENCE D'UN POUVOIR CONTRAIGNANT ET COERCITIF
Dans la mesure où, gouverner c'est prévoir, Afin
de prévenir les éventuelles crises en son sein, l'organisation
Unesquiènne, se devrait de temps en temps faire recoure à une
véritable évaluation de ses institutions et un suivit de ses
projets (1), cela permettrait d'éradiquer les mots tels que le
clientélisme qui la gangrène (2).
1- L'ABSENCE D'UNE VERITABLE EVALUATION ET DE SUIVI DES
PROJETS
La volonté de rationaliser et d'améliorer
l'administration par des évaluations apparait dès les
premières années de création de l'Unesco. « Le
succès de l'Unesco dépend de la capacité de faire des
évaluations franches »494. Le Département
d'État Américain émet de temps en temps, des critiques sur
les rapports annuels du Directeur Général sur l'activité
de l'organisation, « jugé `'encyclopédiques» et
`'superficiels», et tendant toujours à `'mettre en valeur les
réussites et à ignorer les situations difficiles ou les
échecs», ce qui `'réduit beaucoup l'utilité de ses
rapports» »495. En fait, comme toute institution, l'Unesco
est victime d'un refus de la critique, et préfère ainsi adopter
la langue de bois afin de masquer ses échecs.
Le rapport de la table ronde du personnel dresse un bilan
rigoureux du fonctionnement administratif qui fait une fois de plus ressortir
le refus de l'organisation de « reconnaitre ses erreurs, le recours
à l'autocensure, l'insuffisance de l'évaluation, la pratique du
camouflage ou de la négation des échecs, les pratiques de
'dilution' des responsabilités »496. Malgré toute
cette impulsion d'évaluation, au fil des années, « les
résultats ne s'avère pas toujours à la hauteur des
494 « How far has Unesco come? » Discours de Walter
Laves, 13 avril 1950, doc. Op.cit., p. 1 et 7: « Unesco's success depends
upon making frank appraisals », cité par Chloé MAUREL,
L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat op.cit., p. 438.
495 Chloé MAUREL, op.cit. , p. 439.
496 Rapport de la table ronde du personnel, 30 avril 1970,
doc. cit. , p. 16 : « Il faut que le Secrétariat ait le droit
à l'erreur, ou plutôt le devoir d'appeler erreur ce qui l'est
manifestement. Nous en avons commis et nous en commettrons ; c'est
fâcheux, mais c'est normal [...]. Ce qui est moins normal c'est le refus
de reconnaître nos erreurs, c'est l'autojustification perpétuelle
qui sous-tend trop souvent les propos tenus au nom de l'Organisation » ;
ibid., p. 23-24. p. 39-40 : chap. V : « Dysfonctions et anomalies dans
l'exécution du programme » : « le fait que l'on ne se livre
jamais à une évaluation objective des résultats du
programme. ».
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
espérances »497, le fonctionnement
administratif présente toujours des problèmes importants qui,
persistent jusqu'à nos jours. Cela est d'ailleurs attesté par la
thèse de doctorat de Hervé Henri NGAO, intitulé Les
activités opérationnelles de l'Unesco : acteurs-mécanisme
et instruments juridiques.498 Dans une analyse empirique faite
sur les problèmes interne et externe de l'organisation, quant à
la mise en oeuvre, le financement et la coordination des programmes, il
décèle une absence d'approche intégrée, un
alourdissement du fonctionnement interne, une carence de coordination, un
gaspillage concernent non seulement les innombrables réunions et
rapports, mais aussi les activités opérationnelles sur le
terrain, dont il est difficile au siège de contrôler comment les
crédits octroyés ont été utilisés.
Avec les nouvelles réformes engagées, quatre
groupes d'acteurs sont susceptibles d'évaluer le fonctionnement et les
programmes de l'organisation. Ainsi en 2001, a été mis en place
le service d'évaluation et d'audite (Internal Oversight Service IOS),
avec pour but d'améliorer les performances de
l'organisation499. Le second groupe est l'Oversight Advisory
Committee (OAC), chargé de conseiller la Directrice
Générale sur les activités d'évaluation et d'audit
et d'autres activités apparentées500.
Troisièmement, le Corps Commun d'Inspection des Nations Unies (Joint
Inspection Unit), chargé de l'évaluation externe de
l'organisation. La dernière remonte en 2011. Et enfin, vient les audites
externes sur demande de la conférence générale ou du
conseil exécutif pour des évaluations spéciales. Sa
dernière évaluation en date remonte à 2010.
Néanmoins, tous ces mécanismes mis en place sont jugés
« contre-productif »501 par les spécialistes des
programmes. Toutes ces évaluations n'ont pour objectif que «
d'acheter l'impatience des États »502.
Dans un article rédigé par Aaron BENAVOT
publié en 2010, ce dernier déplore l'hostilité de
l'organisation face aux critiques qui lui sont faites, en ses termes : «
The Organizationis reluctant some might say hostile to critically probe its
`'dirty» laundry in public. I know of some specific
497 Chloé MAUREL, op.cit. , p.440.
498 Hervé NGAO, Les activités
opérationnelles de l'Unesco. Acteurs, mécanismes et instruments
juridiques, Paris 2, thèse de droit public, 1997, p. 17.
499 HEYNEMAN Stephen, « The future of UNESCO: Strategies
for attracting new resources», International Journal of Educational
Development, 2010.
500 Joint Inspection Unit, Review of management and
administration in the UNESCO, 2011, consulté sur
http://www.unjiu.org/data/reports/2011/JIU_REP_2011_08_FINAL_15February2012.pdf
consulté le 16-février 2018 à 23h 35 min.
501 Mathilde Joseph, Les implications de la crise
budgétaire de l'Unesco : Lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, Université de Grenoble,
mémoire de master II, « organisations internationales »,
20112012, p.36, Entretien réalisé auprès des
spécialistes du programme en aout 2012, op.cit.
502 Ibid. à la page 36.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 125
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
evaluation reports, commissioned by UNESCO's IOS which
reviewed UNESCO's support activities in education and were deemed too sensitive
to be discussed be the education sector. »503.
Un autre problème lié à
l'évaluation est que, « la mission de l'Unesco est à la fois
trop vaste, trop universaliste, et trop vague »504. C'est ce
qu'essaye de démontrer Mathilde Joseph lors qu'elle affirme que,
certains programmes tel que celui de l'éducation, propose avant tout
assistance technique aux États en matière de politique
éducative et pour cela, organisent des ateliers, séminaire et
conférence pour former et informer le personnel des ministères de
l'éducation dans de nombreux pays. Évaluer alors l'impact d'un
atelier dans le future travail d'un ministère s'avère être
une tache compliqué505. Et elle conclue en affirmant
que, les stratégies de l'Unesco doivent aller de paires avec une
bonne définition en amont des objectifs et programmes de l'organisation,
ainsi que de ses priorités506.
2- UN CLIENTELISME EXACERBE
Un autre phénomène qui gangrène
l'organisation Unesquiènne comme la plus part des organisations
internationales est celui du recrutement, du favoritisme et du
clientélisme. C'est ce que dénonce d'ailleurs Chloé MAUREL
lors qu'elle affirme que : « des nombreux cas de double emploi avec
d'autres institutions internationales constituent depuis longtemps un grave
écueil pour l'Unesco. »507.
Le recrutement de consultants et agents temporaires en son
sein se fait via des réseaux de relation et de clientélisme qui
règnent en maître508. « Ces postes, lorsqu'ils
sont à pourvoir, n'étant annoncés par aucun avis de
recrutement, seules les personnes ayant au préalable des relations
à l'Unesco et faisant déjà partie d'un certain
réseau (amis, clients, parents), sont en mesure de postuler, ce qui
élimine tous les candidats extérieurs »509. Des
telles façons de procéder sont à
503 Aaron BENAVOT, «Imagining a transformed UNESCO
with learning at its core» International Journal of Educational
Development, 2010, p.3.
504 Yves-Marie LAULAN, La faillite des « machins
», Paris, Les Belles Lettres, 1996, p. 78, cité par
Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, p. 24.
505 Mathilde Joseph, Les implications de la crise
budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, Université de Grenoble,
mémoire de master II, « organisations internationales »,
20112012, op.cit. , p. 37.
506 Ibid.
507 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui »,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102),
op.cit. , p. 139
508 Ibid.
509 Chloé MAUREL, L'Unesco aujourd'hui,
Chloé Maurel, « L'Unesco aujourd'hui »,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102),
op.cit. , p. 140
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 126
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'origine du recrutement d'un personnel très peu
qualifié, qui ne comprend pas souvent le fonctionnement de
l'organisation.
Dans la mesure où, les textes de recrutement donnent la
possibilité aux chefs de secteur de recruter, et de fixer le montant du
salaire de leurs collaborateurs dans le cadre de leurs budgets510,
de tels agissements ne peuvent que contribuer à favoriser ce manque de
transparence. Les mêmes pratiques se font également ressentir en
ce qui concerne les postes de titulaires. Chloé MAUREL note à cet
effet que, bien qu'étant « publiés à l'avance, il est
donc possible à tous d'envoyer un dossier de candidature. Cependant, il
est de notoriété publique que les candidats extérieurs
n'ont quasi aucune chance et que, ces postes sont presque toujours
créés pour titulariser une personne connue à l'avance,
soit parce qu'elle a travaillé comme consultante, soit parce qu'il
s'agit d'une nomination politique, c'est-à-dire destinée à
un proche du gouvernement de tel ou tel État membre
»511. C'est une chose qu'observe aussi le président du
syndicat du personnel de l'Unesco Yves Courrier lors de la session du conseil
exécutif lors qu'il affirme que, « La lettre et l'esprit des
règles statutaires pour le recrutement sont constamment violés
à tous les niveaux. Le système en place n'assure ni la
sélection des meilleurs, ni une répartition géographique
équitable »512. Il déplore aussi, l'«
incompétence de nombreux fonctionnaires à des postes de haut
niveau »513. En outre, le rapport rendu par le commissaire aux
comptes, a constaté et déploré qu'« environ 40 % des
nominations de l'exercice biennal [1996-1997] à des postes du cadre
organique ou de rang supérieur, n'ont donné lieu à aucune
procédure de mise en concurrence »514. Pour Mathilde
Joseph, « l'Unesco est aujourd'hui désertée par les
prestigieux intellectuels de ses débuts et aurait fait place à
certains fonctionnaires internationaux plus intéressés par les
avantages qu'offrent les postes au sein de l'organisation, que par la
réalisation des idéaux qu'elle porte »515. Qu'il
s'agisse d'Aaron BENAVOT516 ou l'ancienne directrice de programme
dans le secteur éducation de l'organisation
510 Ibid.
511 Ibid.
512Yves Courrier, op.cit. p. 42-43, 195
cité par Chloé MAURE L,« L'Unesco aujourd'hui »,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102),
op.cit. , p. 140
513 Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris,
L'Harmattan, 2005, p. 56
514155 EX/27 Add. , 27 août 1998, cité
par Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005,
op.cit p. 56.
515 Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise
budgétaire de l'Unesco : Lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, Université de Grenoble,
mémoire de master II, « organisations internationales »,
20112012, op.cit. , p. 32
516 Aaron BENAVOT, «Imagining a transformed UNESCO
with learning at its core» International Journal of Educational
Development, 2010, p.1.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mary Joy PIGOZZY517, tous sont d'avis que, les
différents avantages qu'offre l'organisation, est
l'élément convoité par la plus part du personnel.
L'Unesco est née dans un contexte particulier qui est
celui de la guerre froide. Avec l'avènement de nouveaux acteurs
internationaux plus puissant qui dictent leurs lois aux États, peut-on
encore dire que l'Unesco de nos jours est capable de construire avec
efficacité la paix et la sécurité par des moyens
pacifiques dans un pays comme le Cameroun qui, fait face à des
adversaires asymétriques tels que le Boko Haram ?
B- UNE ORGANISATION EN PERTE DE VITESSE ?
De nos jours, l'organisation fait face aux nouveaux types de
conflits (1), et une concurrence de plus en plus croissante dans des domaines
jadis réservés (2).
1- UNE DIFFICULTE A FAIRE FACE AUX NOUVEAUX TYPES DE CONFLITS
Suivant l'esprit de Londres du 16 novembre 1945, l'Unesco
serait née dans un contexte précis, celui de l'après
deuxième guerre mondiale. Que ce soit la guerre frontalière entre
Lagash et Umma au XXVIème et XXIVème
siècle Av. J-C. ; La guerre entre Arabes et Empire Byzantin (636750), ou
encore la guerre Franco-marocaine (1844), ou des guerres interposées
tels que la guerre Italo-turque (1911-1912), ou encore, les guerres
généralisées tels que, la première guerre mondiale
(1914-1918) et la deuxième guerre mondiale (1939-1945), toutes avaient
ceci de commun que, c'était des guerres entre Nations, entre
États. Des guerres qui reposaient sur les conflits frontaliers, sur la
recherche d'annexion de l'autre, sur la recherche de faire prévaloir sa
race sur celle des autres, ou tout simplement des guerres potentiellement
économique. Les adversaires se connaissent et sont connues, ou
l'affrontement est régi par des lois de la guerre tels que le fameux
Code d'Hammurabi, ou les conventions de la Haye de 1899 et de 1907.
Les conférenciers de Londres de 1945 pour la plus part,
membres et représentant des États belligérants, avaient
une raison de croire en, l'Éducation, la Science, la Culture,
l'Information et la Communication comme des moyens susceptibles de diffuser la
justice, la liberté, la compréhension
517 Mary Joy PIGOZZY, « A commentary on « views of the
future of UNESCO », International Journal of Educational Development,
2010, p.2.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 128
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
mutuelle entre les peuples ou encore la paix entre Nations.
Les programmes sont construits pour atteindre des cibles bien précises,
atteignables, malléables et soumises à un gouvernement de
droit.
À partir de 2000, plus précisément avec
les attentats terroristes du World Street Center aux USA, le monde entier fera
dorénavant face à un nouvel acteur sur la scène
internationale qui, emploi des méthodes peu conventionnelles. Il faut
noter qu'aucun pays au monde n'est à l'abri de ce nouveau types de
conflit, même pas les Nations dites « civilisées ».
Le Cameroun en a fait l'expérience à partir de
2013, avec les exactions de la secte Islamiste Boko Haram dans sa partie
Septentrionale qui, renie le modèle occidental d'éducation,
éducation que valorise l'Unesco, et la montée du nationalisme
dans sa partie `'Anglophone» ou, l'organisation a failli à
prévenir de tel agissement. La question qui se pose est donc celle de
savoir comment est-ce que l'organisation Unesquiènne compte-t-elle
atteindre l'esprit des adeptes d'une-t-elle secte qui, rejettent publiquement
l'éducation qu'elle qualifie de `'HARAM» (pêché), la
science qu'elle qualifie « de sacrilège qui tant à imiter
Dieu et qui corrompe tout en créant des inégalités »,
et la culture qu'elle qualifie de « Chirk », qui vante les vertus de
l'idolâtrie. Ce sont là, les idéaux de l'Unesco qui sont
menacés. L'organisation ne pouvant prévenir leurs agissements, ne
peut que subir les conséquences. Elle se transforme en agent
reconstructrice d'un phénomène qu'elle ne maitrise pas.
Face à la prolifération des médias de
plus en plus manipulés, des nouvelles technologies de l'informations et
de la communications difficiles à maitriser ; Face à la
montées du nationalisme, du fondamentalisme religieux et du terrorisme,
face aux immigrations clandestines et les conséquences qui y vont avec,
et face au dictat des grandes puissances tels que les USA, Israël ou la
Turquie qui respectivement ne cessent de dicter leurs lois au reste du monde,
ou de violer le droit internationale sans s'inquiéter, tout en remettant
publiquement en cause la légitimité de l'Unesco, ou tout
simplement en violent la liberté des journalistes et les droits de
l'homme. En dépit de tout ceci, ne peut-on pas dire que l'Unesco est une
organisation en perte de vitesse ?
En plus de tout ceci, l'organisation fait également
face à des nouvelles concurrences qui tendent à la faire
disparaitre, ce sont les autres OIG et les ONG.
2- UNE ORGANISATION DE PLUS EN PLUS CONCURRENCEE DANS SES
DOMAINES DE COMPETENCES
Hors mis les concurrences idéologiques entre URSS et
États-Unis au sein de l'organisation, ou les conflits entre clan Latin
et clan Angloxason au sujet des programmes, ou encore entre
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Français et États Angloxason au sujet de la
langue de l'institution, et les conflits de pouvoir entre les USA et les
États du `'tiers monde» en son sein518, l'organisation
fait face aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales qui,
exercent dans les mêmes domaines d'interventions qu'elle.
En vertu de l'article 11 de son acte constitutif,
l'organisation coopère d'une part avec des organismes gouvernementaux ou
intergouvernementaux spécialisés et les organismes nationaux, et
d'autre part, avec les organisations internationales privées.
Au niveau national Camerounais, l'Unesco est
concurrencée dans les matières qui relèvent de son domaine
de compétence par des organismes non gouvernementaux tels que, le CIRCB
et Plan Cameroun qui, excellent en ce qui concerne la promotion de
l'éducation, la science, la communication et l'information, tout comme,
la FAWECAM qui promeut l'éducation de la fille, et la femme, l'ANACLAC,
organisation qui regroupe plus de quatre-vingt organismes chargés de
promouvoir les langues nationales Camerounaises au niveau scolaire. Le CEFAN
qui, compte plus de 60 organisations membres, et intervient dans les domaines
de l'éducation inclusive, scolarisation de la jeune fille, violence
faite aux filles en milieu scolaire, éducation à la
citoyenneté, droits humains, droits de l'enfant, alphabétisation,
promotion du manuel scolaire chez les enfants.
Comme l'affirme si bien, Mary Joy PIGOZZY, l'Unesco a
manquée certaines opportunités d'affirmer son leadership dans le
domaine de l'éducation519. C'est pourquoi, d'autres
organisations multilatérales ont renforcées leurs expertises en
matière d'éducation, et que, les États, notamment
occidentaux, se sont tournés vers ces organisations pour résoudre
leurs problèmes520.
Allant dans le même sens que PIGOZZY, MAUREL laisse
entendre que, « Depuis plusieurs années, l'Unesco est ainsi en
perte de terrain, dans ses programmes d'éducation, par rapport à
l'Unicef, à la Banque mondiale, la FAO, l'OMM, l'OMS, l'OIT et le PNUD,
qui disposent de moyens financiers substantiels leur permettant de mener des
projets opérationnels »521. Afin d'atteindre l'ensemble
des objectifs de l'EPT en 2015, l'UNICEF522 a apporté une
aide
518Chloé MAUREL, thèse de doctorat,
op.cit., p 403.
519 Mary Joy PIGOZZY, « A commentary on « views of
the future of UNESCO », International Journal of Educational Development,
2010, op.cit., p. 2
520 Mathilde Joseph, les implications de la crise
budgétaire de l'Unesco : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, mémoire de master II «
Organisations internationales », Université de Grenoble, 20112012,
op.cit, p. 40.
521 Chloé MAUREL, « L'Unesco aujourd'hui »,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2 (n° 102),
p. 131-144, op.cit. p.133
522 Selon Mathilde JOSEPH, l'UNICEF aujourd'hui compte plus de
400 membres du personnel dédiés à l'éducation, elle
possède une plus grande équipe que n'importe quelles autres
agences multilatérales dans ce domaine, op.cit. p.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
financière et technique aux MINEDUB, MINJEC et le
MINESEC, en Training, Curricula, support (primary and pré primary),
Prévention primaire des IST/VIH/SIDA chez les jeunes, Projet de
prévention primaire du VIH/SIDA chez les adolescents.
Contrairement à l'UNICEF qui, n'est pas contrainte
à une gouvernance rigide mais, qui dispose d'une multiplication de
l'offre de programmes multilatéraux en matière
d'éducation, l'UNESCO est marquée par une dépendance
constitutive de plus en plus marquée par rapport à l'ONU. Cette
dépendance est marquée par sa constitution à l'article 16,
qui confère à l'assemblée générale de l'ONU,
un droit de regard et de recommandation sur le budget de l'Unesco. De plus,
l'accord ONU/UNESCO de décembre 1946 reconnaît aussi à
l'ONU un droit de regard et de recommandation sur l'activité de l'Unesco
par le biais du Conseil économique et social. Ces dispositions
permettent à l'ONU de contrôler et d'orienter l'action de
l'Unesco523.
Cette influence croissante de l'ONU sur l'Unesco entraine
beaucoup de lourdeur et de lenteur dans les mécanismes administratifs de
liaison et de coordination, ainsi que des doubles emplois et de chevauchement
dans la répartition des tâches524.
Hors mis tous ces blocages propres à l'Unesco, s'ajoute
les blocages spécifiques au Cameroun qui, empêche cette
dernière d'atteindre ses objectifs de paix et de
sécurité.
SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO
Afin d'élever les défenses de la paix dans
l'esprit des hommes et des femmes Camerounais, certains préalables
doivent être prisent en compte par le gouvernement Camerounais et
l'ensemble de sa population. Il s'agit donc de surmonter les difficultés
d'ordres socio-économiques (PARAGRAPHE I), et les difficultés
d'ordres sociopolitiques (PARAGRAPHE II).
523 Sur les liens juridiques et institutionnels entre l'ONU et
l'Unesco, voir : A. LeRoy Bennett, International Organizations, Principales
and Issues, 6ème édition, 1995 (1 e
édition 1977), Simon and Schuster ; Ronald W. Clark,
The Huxleys, Heinemann, London, 1968, p. 310 ;
L'Unesco et le Conseil économique et social, Paris, Unesco,
1950, 40 p, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à
1974, p. 358.
524 Antoine GAZANO, op.cit., p. 50 ; Interview Jean
LARNAUD ; Jean-Baptiste DUROSELLE, op.cit., p. 468. 14 EX/SR.4.rev., 8
février 1949, p. 8 : ce document révèle un chevauchement
avec l'ONU dans la promotion de la Déclaration universelle des droits de
l'homme, cité par Chloé MAUREL, op.cit. , p. 362.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES D'ORDRES
SOCIO-ECONOMIQUES
Il s'agit ici pour le gouvernement Camerounais de lutter contre
le chômage (A) et la pauvreté
(B).
A- LE CHOMAGE
Au sens du B.I.T (Bureau International du Travail), est
chômeur toute personne n'ayant pas exercé une activité
économique ne serait-ce qu'une heure durant les quatre dernières
semaines. Au sens élargi, la catégorie des personnes sans emploi
qui n'ont pas cherché du travail au cours des deux dernières
semaines mais qui sont prêtes à occuper un emploi si elles en
trouvent525. Par sa vocation humaniste, l'Unesco a pour
vocation d'élever les défenses de la paix dans l'esprit des
hommes par des moyens non violents que sont, l'éducation, la science, la
culture, l'information et la communication.
Afin que ce processus soit véritablement effectif,
certains préalables tels que la réduction du chômage
à un niveau socialement acceptable et la lutte contre le sous-emploi
doivent sérieusement être prisent en compte. C'est d'ailleurs ce
que laisse entendre le président de l'Ukraine M. Victor IOUCHTCHENKO
lors du 60ème anniversaire de l'Unesco en 2005, lorsqu'il
affirme : « Nous devons élaborer des mécanismes pertinents
qui permettent d'aider les hommes politiques à mettre en place une
structure économique et sociale plus efficace »526.
L'éducation, la science, la culture, l'information et
la communication ne sont que des préalables à tout processus de
paix, il faut aménager un environnement économique et social
favorable afin de rendre cet acquis durable.
En dépit des efforts et stratégies de
résorption du chômage mis en oeuvre par le gouvernement
Camerounais, et bien que le pays sort d'une récession de plus de 20 ans,
avec une croissance économique estimée aujourd'hui à 3%,
l'emploi en général, celui des jeunes en particulier restent
préoccupent. Selon le dernier recensement de 2014, le pays compte 22 000
000 d'habitants, majoritairement jeune. Les moins jeunes représentent
43% de l'ensemble527. Selon le Dr. ESSECK David, chef de la division
de la promotion de l'emploi, sur les 9 millions de jeunes actifs
525NGAHAN T. Jules de R &Nicholas MUKAMA,
Le Cameroun face au défi de la pauvreté et de l'emploi des
jeunes : analyse critique et propositions, 2004, p. 7.
526 Voir le discours de V. A. IOUCHTCHENKO,
Cérémonie du soixantième anniversaire de l'adoption de
l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre 2005, p. 16.
527 Rapport national sur les objectifs du millénaire pour
le développement, OMD1, 2015, op.cit.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
que compte le pays, seul 10% sont en emploi formel, les
emplois nombreux sont essentiellement précaires (90%), le chômage
est masqué par un sous-emploi qui touche plus de 76% des actifs
occupés, les femmes sont les plus touchées par le sous-emploi
(84%) que les homme (68%). La tranche d'âge la plus concernée par
le chômage est de 17 à 40 ans, avec des pics entre 25 et 30 ans,
et la moitié des actifs sont formés dans le tas528.
Tout ceci est due à une « absence de qualification professionnelle,
une faible expansion de l'emploi public malgré les recrutements massifs
initiés depuis trois ans, difficulté à s'auto-employer
»529.
Toute cette masse de chômeurs, ne peuvent constituer
qu'une source de danger pour le pays, des facteurs d'instabilités.
Suivant le rapport national sur les OMD en 2015 au Cameroun, sur le
marché du travail, le taux d'emploi des personnes de 15 ans ou plus
s'est dégradée de 4, 8 points entre 2007 et 2014, l'indicateur
étant passé de 14, 2% à 19%530.
Au-delà des programmes de l'Unesco, l'individu a besoin
d'atteindre son plein épanouissement, il a besoin de travail, de
s'affirmer, de s'impliquer pleinement dans la vie de la société.
Le simple fait qu'un individu n'est pas sure d'avoir un emploi
rémunérateur à la fin de ses études peut constituer
un facteur d'abandon scolaire pour l'apprenant, et un refus pour certains
parents d'investir dans l'éducation de leurs enfants. C'est la
problématique qu'aborde ISSIDOR NOUMBA lors qu'il étudie le
profil de l'abandon scolaire au Cameroun, « investir dans
l'éducation constitue un risque à cause de la probabilité
d'abandonner l'école avant la fin du cycle où l'individu est
inscrit ou d'achever ce cycle sans trouver un emploi rémunérateur
»531.
Il est claire que, la mission de paix de l'Unesco au Cameroun
ne peut être efficace et efficiente que si et seulement si, le
chômage des jeunes est réduit à un niveau socialement
acceptable, ainsi qu'une réduction du taux de la pauvreté. Au cas
contraire, comme le déclarait si bien le président de la
république Paul Biya, dans son discours à la tribune des Nations
Unies en 2005 : « Il est en effet de l'intérêt de tous,
riches ou pauvres, de faire régresser la pauvreté et les
pandémies, de remédier aux atteintes à la
démocratie et aux droits de l'homme qui font souvent le lit des
guerres civiles et parfois du terrorisme532.
»533.
528 Téléchargé sur le site
www.sesric.org le 18 février
2018 à 21 h 47 min.
529 Ibid.
530 Rapport national sur les objectifs du millénaire pour
le développement, OMD1, 2015, op.cit.
531 ISSIDOR NOUMBA, « Un profil de l'abandon scolaire au
Cameroun », Revue d'économie du développement
2008/1 (Vol. 16), p. 41.
532 Souligné par nous.
533 Discours du Président Paul Biya à la tribune
des Nations unies, à l'occasion du soixantième anniversaire de
l'ONU, 2005.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
B- LA PAUVRETE ET LA FAIM
Le premier objectif du millénaire pour le
développement est consacré à l'éradication de la
pauvreté et la famine. Il s'agit de la situation des individus,
caractérisés par un manque de ressources matérielles et
financières ou des possibilités d'en avoir, pour satisfaire leurs
besoins fondamentaux534. Dans un souci de parfaire les OMD,
l'objectif du gouvernement Camerounais était de réduire de
moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu
est inférieur à un dollar par jour en parité de pouvoir
d'achat. Cependant, suivant l'Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages (ECAM : 2, 3 et 4), entre 2001 et 2007, la proportion de la
population urbaine vivant en-dessous du seuil de pauvreté535
c'est de plus en plus détériorer, passant ainsi de 17,9% à
21,2% soit, une augmentation de 5,7% points. Durant la même
période en milieu rural, il est passé de 52,1% à 55,0%, et
de 2007 à 2014 il croit pour atteindre 56,8%536.
Dans les 10 régions que compte le pays, il ressort que
trois des dites régions enregistrent un taux de pauvreté
particulièrement élevés. Il s'agit des régions de
l'Extrême-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Quant à
l'Extrême-Nord, entre 2001 et 2007, la population vivant en dessous du
seuil de pauvreté est passée de 56,3% à 65,9%, et de 2007
à 2014, il atteint 74,3%. Quant à la région du Nord, il
passe de 50,1% en 2001 pour atteindre 63,7% en 2007, et 67,9% en 2014. Et enfin
la région du Nord-ouest dans la même période, enregistre un
pourcentage de 52,5%, pour finalement remonter à 55,3%537.
On note en passant que, ces trois régions sont les
régions les plus instables du pays, avec le Boko Haram à
l'Extrême-Nord, le phénomène de coupeur de route et
d'enlèvement des citoyens contre une rançon, et la crise
Anglophone au Nord-Ouest. Les personnes les plus vulnérables dans ces
zones restent les enfants, les femmes et les jeunes filles qui sont faciles
à recruter dans ces mouvements de terreurs. Afin d'élever les
défenses de la paix et la sécurité dans l'esprit de ces
dernier, il faudrait d'abord s'assurer de leurs biens êtres.
Traitant de la problématique sur les facteurs
d'abandons scolaire au Cameroun, Issidor NOUMBA souligne que, « Dans un
contexte marqué par une forte incidence de la pauvreté, les
parents sélectionnent seulement quelques-uns de leurs enfants qu'ils
décident de soutenir à
534 CAMEROUN, Rapport national sur les objectifs du
millénaire pour le développement, 2015, 21.
535Le seuil de pauvreté monétaire est
établi respectivement à 637 FCFA, 738 FCFA et 931 FCFA par
équivalent-adulte et par jour en 2001, 2007 et 2014. Cette
évolution est tributaire principalement de l'inflation
enregistrée au cours de ces périodes respectives et aux
modifications des habitudes de consommation.
536 Source : ECAM 2, 3 et 4.
537 Source : ECAM 2, 3 et 4.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'école »538, tandis que les autres ne
peuvent se contenter qu'à faire des activités
génératrices de revenu afin de prendre en charge les besoin de
nutrition, de la famille. Il existe donc un lien entre la pauvreté, la
faim et l'abandon scolaire.
Malgré les politiques de développement mises sur
pied par le gouvernement tels que, le DSRP, le DSCE, la vision du
développement du Cameroun à l'horizon 2035, le plan triennal pour
l'accélération de la croissance etc., beaucoup reste encore
à faire. Les populations Camerounaises ont encore du mal à
accéder au crédit, au capital social et au patrimoine.
PARAGRAPHE II : LES DIFFICULTES D'ORDRES
SOCIOPOLITIQUES
L'organisation but à d'autres obstacles au Cameroun, ce
sont entre autre, le phénomène de corruption (A), et le poids de
certaines traditions (B).
A- UNE CORRUPTION DE PLUS EN PLUS GALOPANTE
Le phénomène de corruption au Cameroun reste une
spécificité pour le pays. malgré les nombreuses pressions
internationales et les institutions nationales créées pour
assurer une gestion saine des biens de l'État, dans le sens d'une
relance de la croissance : CONAC, ANIF, la chambre des compte de la cour
Suprême, le système SYDONIA, les opérations ANTILOPE,
SIGIPES ; Le MINDELCOSE, le service du contrôle Supérieur de
l'État, l'opération Épervier, l'ARMP,
l'ARSEL539, etc., la pratique reste et demeure le quotidien des
Camerounais. De nos jours, aucun secteur n'est épargné par ce
phénomène : les ministères, la police, la justice, le
personnel pénitencier, les militaires, les gendarmes, l'enseignement
à tous les niveaux, les ONG, la société civile, le secteur
des transports, la présidence de la république, etc.
Suivant le rapport de l'ECAM 4 des statistiques sur la
gouvernance, la paix et la sécurité au Cameroun en
2014, 44% de la population décrient le fléau de la
corruption dans le pays, et 91% de la population dans l'ensemble
déclarent que les agents de la police/gendarmerie ou de l'administration
fiscale sont impliqués dans la pratique de corruption. Durant la
même période
538 Issidor NOUMBA, « Un profil de l'abandon scolaire au
Cameroun », Revue d'économie du développement
2008/1 (Vol. 16), op.cit. , p. 51
539 Cf. cours du Dr. Zacharie BELINGA GAUDARD, Management
public, 2015-2016.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dévaluation, 17% d'adultes en contact avec
l'administration ont été victimes d'actes de corruption de la
part de fonctionnaires indélicats540.
L'agence Transparency international à classée
à deux reprise le pays (en 1998 et 1999) comme ayant le plus grand
indice perceptible de corruption541. La corruption est non seulement
un facteur de sous-développement du pays, mais aussi, un frein à
l'implémentation efficace des missions de l'Unesco au Cameroun dans la
mesure où, cet argent détourné pouvait très bien
servir au financement d'une éducation de qualité des Camerounais,
tout comme cela permettrait le financement des recherches en science sociale et
science naturelles, ainsi que la protection du patrimoine culturel naturel
matériel et immatériel du pays, et une subvention
considérable aux organes de presses qui sont contraint de mendié,
et de faire du chantages. C'est au vue de tout ceci que, Georges CHRISTOL MANON
président de l'observatoire de lutte contre la corruption au Cameroun a
pu affirmer que, 40% des recettes enregistrées chaque année ne
servent pas le développement pour cause de corruption, et à
Samuel EKOUM, président de l'ONG Camerounaise SOS corruption de
renchérir, en affirmant que, l'État du Cameroun perd en moyenne
par an, 400 milliards de francs CFA à cause de la
corruption542.
Les recettes de l'exploitation forestière ne permettent
pas d'investir dans la protection de ce patrimoine du fait de la corruption.
Selon une enquête menée par Greenpeace au Cameroun, l'État
perdrait en moyenne 100 milliards de francs CFA chaque année dans le
secteur forestier, du fait de l'exploitation illégale543.
Afin d'atteindre cet objectif de paix promue par l'Unesco au Cameroun, il est
claire que la réduction du chômage, la pauvreté et la faim,
ainsi que la lutte contre la corruption doivent être prisent au
sérieux tant en amont quant avale de la mise sur pied des programmes
d'éducation, de science, de culture, d'information et de
communication.
B- LE POIDS DE CERTAINES TRADITIONS
Les missions de l'Unesco au Cameroun but à un autre
obstacle qui est celui du poids des traditions. Si nous prenons le seul cas de
la région Septentrionale du pays, la grande majorité des
populations demeurent encore emprisonnée par les préceptes de la
tradition qui voudrait que, les filles ne s'exposent à
l'extérieur, et qu'elles n'aillent pas à l'école du «
blanc » sous le prétexte que, cela contribue à leurs
corrompre. Pour les adeptes d'une telle conception, la place de la jeune
fille
540 Source : ECAM 4, Statistique sur la gouvernance de la
paix, et la sécurité au Cameroun en 2014, p.2.
541 Voir
http://www.transparency.ch
consulté le 25 février 2018 à 11h 15 min.
542 Source :
www.wikipedia.org,
consulté le 25 février 2018 à 11h 35 min.
543 Ibid.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
serait près de sa maman, ou elle doit subir une
formation, à faire de la bonne cuisine, à faire de la vaisselle,
le ménage, ainsi que la connaissance et la pratique de la religion. Tout
ceci lui sera nécessaire dans son future foyer une fois ses 13 ans
révolu. C'est du moins, ce que constate Jennifer JOHNSON-HANKS lors
qu'elle fait une étude comparative entre une jeune femme Béti et
une jeune femme Biu-Mandara. Elle constate que, la femme Biu-Mandara ne pense
qu'au mariage et une multitude d'enfants, peu importe qu'elle ne soit pas
allée à l'école544. Des telles façons de
penser vont à l'encontre des missions de l'Unesco qui sont celles
d'instruire et d'alphabétiser la jeune fille en particulier, et
l'être humain en générale.
544 Jennifer JOHNSON-HANKS, « Éducation,
ethnicité et pratiques reproductives au Cameroun »,
Population 2003/2 (Vol. 58), p. 171-200.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
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CONCLUSION GÉNÉRALE
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
En résume, ce travail était axé sur la
contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et la
sécurité au Cameroun. Conscient de ce que, « Les guerres
prenant naissance dans l'esprit des hommes, et que c'est dans l'esprit des
hommes que doivent être élevées les défenses de la
paix , · conscient de ce que l'incompréhension mutuelle des
peuples a toujours été, au cours de l'histoire, à
l'origine de la suspicion et de la méfiance entre nations, par où
leurs désaccords ont trop souvent dégénéré
en guerre , · et que, le reniement de l'idéal
démocratique de dignité, d'égalité et de respect de
la personne humaine et par la volonté de lui substituer, en exploitant
l'ignorance et le préjugé, le dogme de l'inégalité
des races et des hommes est à l'origine des guerres545,
l'Unesco prend conscience de ce que la dignité de l'homme exige la
diffusion de la culture, la promotion d'une éducation populaire et
inclusive, l'application des sciences au vécu quotidien et la
valorisation des outils de l'information et de la communication.
Premièrement, la pédagogie de la non-violence
passe par la promotion d'une éducation inclusive tout au long de la vie
qui, garantie à tout un chacun un droit d'accès à une
éducation de qualité qui, met l'accent sur
l'alphabétisation tant formelle que non fonctionnelle,
caractérisée par la mise sur pied des programmes scolaires
étendus et pertinent, où tout individu est appelé à
développer des aptitudes personnelles ainsi que d'acquérir les
valeurs de paix, de justice, de démocratie, de tolérance, de
compréhension intellectuelle, d'égalité des genres, et le
respect de la planète. Cette pédagogie exige aussi la promotion
d'un système d'éducation disponible et accessible à toutes
les couches de la population, ainsi qu'une implication active non seulement de
l'État Camerounais, mais aussi celui des parents de la famille et la
communauté locale, et celui de la société civile, des
syndicats des enseignants et la communauté internationale.
Deuxièmement, cette pédagogie de la non-violence
passe aussi par la promotion des sciences exactes et naturelles d'une part, et
les sciences sociales et humaines d'autre part. ces dernières mettent
l'accent sur les capacités techniques en rapport à la gestion non
seulement rationnelle des ressources en eau qui, très souvent sont
source de conflit entre différentes communautés, mais aussi, la
mise sur pied des techniques nouvelles telles que, les NTIC en rapport à
l'élimination de la pauvreté et les exclusions diverses telles
que, les malades atteint du VIH/SIDA, le racisme et les discriminations
religieuse, sociale, culturelle et économique ; Et à la gestion
rationnelle des catastrophes naturelles ainsi que la question de
développement durable. Un accent particulier est également mis
sur la question de la bioéthique. Tout en reconnaissant la
liberté de la recherche scientifique, l'Unesco insiste de même sur
la nécessité que ces progrès scientifiques s'inscrivent
545 Cf. préambule de l'Unesco.
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
dans le cadre des principes éthiques du respect de la
dignité humaine, des droits de l'homme et des libertés
fondamentales.
Troisièmement, cette pédagogie de la
non-violence passe par la promotion non seulement d'un patrimoine culturel
immatériel, mais aussi d'un patrimoine mondial culturel matériel.
Il faut considérer ici le mot culture au sens large du terme, c'est la
diversité culturelle. L'Unesco met en exergue non seulement les arts de
créations qui permettent à l'individu de s'exprimer tels que la
littérature, l'architecture, la musique, la danse, l'aménagement
des villes et des campagnes ; de même, un accent est mis sur le
patrimoine commun que sont les monuments, les cours d'eaux, les parcs
animaliers, les oeuvres architecturaux, les sculptures, les grottes etc. qui
constituent des marques de l'identité d'un group, d'un peuple, d'une
nation comme le Cameroun. Mais aussi, la culture même de l'esprit,
susceptible de développer les goûts et les facultés de
l'homme, à lui donner quelques connaissances de l'histoire, à lui
doter d'une certaine dose de jugement, de sens critique et de
personnalité.
Et enfin, cette pédagogie de la non-violence passe
également par la promotion de l'Information et la communication.
L'information et la communication contribuent au renforcement de la paix et la
sécurité, voilà pourquoi l'Unesco encourage au Cameroun
l'accès de tous sans exception au processus de l'information et la
communication, en encourageant le gouvernement à mettre en place non
seulement des normes et des instruments légaux, mais aussi, le
renforcement des capacités des individus afin d'assurer l'accès
universelle à l'information et au savoir, à travers les centres
multimédias communautaires et radios communautaire. L'Unesco assiste
aussi financièrement et techniquement les medias indépendants et
pluralistes, tout en dénonçant publiquement les atteintes les
plus graves à la liberté de la presse et aux agents de
presses.
Par ailleurs, cette contribution de l'Unesco à la
promotion de la paix et la sécurité au Cameroun reste un
idéal, partiellement accomplit dans la mesure où, nos recherches
nous ont permis de déceler plusieurs limites et difficultés
liées à une implémentation efficace et efficiente de cette
mission qui lui est si chère. Tout d'abord, des blocages
endogènes lier au fonctionnement interne tels que la gabegie
financière, le poids et l'influence des grands donateurs, une
décentralisation démesurée avec un personnel
pléthorique, l'absence de pouvoir contraignant et coercitif, l'absence
d'une véritable évaluation et de suivit des projets, un
clientélisme de plus en plus galopant, ainsi qu'une difficulté
à pouvoir faire face aux nouveaux types de conflits. Cette concurrence
dans ses domaines de compétence par les autres OIG et ONG, ont
attirés notre
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
attention du fait qu'ils contribuent à freiner si ce
n'est à ravir la vedette aux programmes d'éducation, de science,
de culture et de l'information promues par l'Unesco.
À tout ceci, s'ajoute les difficultés externes
telles que, le chômage en générale et celui des jeunes en
particulier, la pauvreté et la faim, la corruption et le poids de
certaines traditions rencontrées sur le territoire Camerounais.
De tout ce qui précède, il ressort que l'Unesco
contribue à la promotion de la paix et la sécurité au
Cameroun en resserrant par l'éducation, la science, la culture,
l'information et la communication bien que cette contribution reste tout de
même perfectible pour une meilleurs instauration d'un climat de paix et
de sécurité sur l'étendue du territoire Camerounais.
Il serait donc opportun pour l'institution
spécialisée des Nations Unies qu'est l'Unesco de penser tout
d'abord à une réforme interne très profonde.
C'est-à-dire, qu'elle doit rechercher une autonomie vis-à-vis de
l'ONU. Bien qu'étant une organisation autonome dotée de ses
propres organes directeurs et mécanismes de prise de décision,
l'UNESCO est marqué par une dépendance constitutive de plus en
plus marquée par rapport à l'ONU. Cette dépendance est
marquée par son acte constitutif à l'article 16, qui
confère à l'assemblée générale de l'ONU, un
droit de regard et de recommandation sur le budget de l'Unesco. À tout
ceci, s'ajoute un manque de réelle indépendance politique par
rapport au États qui la finance le plus, ce qui la rend fragile face aux
pressions qu'ils peuvent exercer sur elle.
D'un autre point de vue, l'Unesco soufre également d'un
manque de pouvoir contraignant et coercitif qui vont au-delà des simples
recommandations comme en dispose l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale. Comme le
souligne si bien Chloé MAUREL dans son article intitulé
l'Unesco entre Européocentrisme et universalisme, l'on a tendance
à voir que, les programmes mis en oeuvres par l'Unesco sont pour la plus
part, des programmes centrés sur la culture Européenne
c'est-à-dire, qu'ils ne tiennent pas souvent compte du contexte du lieu
de son implantation. C'est le cas par exemple des programmes scolaires qu'elle
défend au Cameroun. Elle doit militer pour une éducation qui
privilégie plus la pratique au détriment de la théorie.
Elle doit encourager une réforme profonde du système
éducatif Camerounais qui promeut non seulement « l'histoire vrai
» des héros Camerounais, mais aussi la réalité du
terrain afin que, ce dernier puisse aller en adéquation avec son besoin
de développement. Elle doit oeuvrer pour la déclassification des
archives de l'histoire du Cameroun actuellement en occident, afin d'une «
réécriture véritable de son Histoire ».
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la sécurité au Cameroun
> UNESCO (2006), Draft du Document de stratégie
sectorielle de l'éducation : République du
Cameroun, consulté sur
www.unesdoc.unesco.org,
> UNESCO, Stratégie de l'UNESCO pour
l'éducation 2014-2021, Paris, 2014, p. 36
> UNESCO, Discours de Musa Bin Jafaar Bin Hassan à
la Cérémonie du soixantième
anniversaire de l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO,
16 novembre 2005 p. 24
> UNESCO, Discours de Federico MAYOR,
Cérémonie du soixantième anniversaire de
l'adoption de l'Acte constitutif de l'UNESCO, 16 novembre
2005, p. 51
> UNESCO, L'alphabétisation fonctionnelle au
service du développement, 1, Paris, Unesco,
1970.
> UNESCO (2013), Guide de la liberté
d'expression pour les étudiants, p. 79.
> UNESCO, Stratégie de l'UNESCO pour
l'éducation 2014-2021, Paris 2014, p. 59.
> UNESCO, Programme d'action de l'UNESCO Pour une
culture de la paix et de la non-
violence Une vision en action, Paris, 2013 ; p.
46.
> UNESCO, UNESCO et l'ÉDUCATION « Toute
personne a droit à l'éducation », Paris,
novembre 2011, p. 26.
> UNESCO, Déclaration universelle sur la
diversité culturelle, Johannesburg, 2002, p.63.
> UNESCO, 60 ans d'histoire de l'UNESCO, Acte du colloque
international, 16-18 novembre
2005, publié à Paris, 2007, par Maison de
l'UNESCO.
> UNESCO, 47ème conférence
internationale de l'éducation Genève, 8-11 Septembre 2004,
Une
éducation de qualité pour tous les
jeunes , p.158.
> UNESCO, Rapports, statistiques, revues trimestrielle de
l'Unesco,
> UNESCO, Acte de la conférence
générale, vingt-neuvième session, Tome I, Paris, 21
octobre
au 12 novembre 1997, p. 131.
> UNESCO, Rapport final, conférence internationale
de l'éducation, quarante quatrième
sessions, Genève, 3-8 octobre, 1994, p. 115.
> UNESCO, Rapport final, conférence internationale
de l'éducation, quarante cinquième
session, Genève, 30 septembre, 15 novembre 1996, p.
125.
> UNESCO, Tendances récentes et situation
actuelle de l'éducation et de la formation des
adultes (EdFoA), Rapport de la Commission Nationale
pour l'Unesco, 2008.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 146
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
D- ARTICLES
> Antonella VERDIANI, 2002, Bonnes pratiques de
résolution non-violente de conflits en milieu scolaire.
> Bulletin d'information de l'Unesco 2ème semestre
2007.
> BILAN DE MI-PARCOURS DE CONFINTEA 2003 . Inventaire
extensifs dans un nombre de pays sélectionnés, LE CAMEROUN,
2003.
> Claudine BRELET, L'eau et la gouvernance . quelques
exemples des meilleurs pratiques éthiques, UNESCO, 2004.
> David ACKER & LAVINIA GASPERINI, éducation
pour les populations rurales, FAO, 2009.
> Estelle PIOU, Sylvain DJACHENZEFA, Flaubert Ambroise
TABOUE NOUAYE et ANITA KAMGA FOTSO, La sauvegarde et la valorisation du
patrimoine culturel au Cameroun, The safeguarding and development of Cameroon's
Culturel Heritage, 2012, pp. 30-39
> Elsa DURET, Atteindre les objectifs
d'éducation pour tous en Afrique subsaharienne . état des lieux,
marge de manoeuvre et défis pour les politiques publiques.
> François SAUTY, Dans Écomusées
et musés de société au service du développement
local, utopie ou réalité ? Collection jeunes auteurs
n°3 - source 2001 à la page 110
> Guy BESSETTE, La communication pour le
développement en Afrique de l'Ouest et du Centre . vers un agenda
d'intervention et de recherche, 16 janvier 1997, pp. 9- 82.
> Hassana ALIDOU, Utilisation des Langues Africaines et
l'Alphabétisation . condition facteurs et processus (Benin, Burkina
Faso, Cameroun, Tanzanie et Zambie), association pour le développement
de l'éducation en Afrique, Biennale de l'éducation en Afrique
(Libreville, Gabon, 27-31 mars 2006), p. 43.
> Honoré MIMCHE, Dorothée KOM,
Félicien KOMEKON, Vivien MELIMELI, LE DROIT A L'EDUCATION : Quelles
effectivités pour les réfugiés au Cameroun, Colloque
international Éducation, Violences, Conflits et Perspectives de Paix en
Afrique Yaoundé, 6 au 1 0 mars 2006, p. 18.
> Houda LARROUSSI, Politiques publiques et `'bonne
gouvernance» en Tunisie, Monde en développement, n°145,
2009, p.156.
> Jean Michel Lucas, Avignon, 17 juillet 2011,
L'UNESCO et la diversité culturelle . 118 mariage mais un
enterrement.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 147
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
> Lyndel V. Prott, « Les normes internationales pour
le patrimoine culturel » dans UNESCO, Rapport mondial sur la culture 1998
: Culture, créativité et marchés, Paris, UNESCO, 1998, p.
247- 262.
> Ministère Français de l'éducation
Nationale, La scolarisation des élèves handicapés et
l'éducation inclusive,
http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/scolarisation-eleves
> MWAYILA TSHIYEMBE, Autopsie des conflits armés
en Afrique selon l'approche stratégico-polemologique, p. 23.
> MVENG (E.), ESSOMBA (J.M.), De MARET (P.), MARLIAC (A.),
WARNIER (J-P.), Table ronde, Peuplement ancien du Cameroun, In
L'archéologie au Cameroun, ESSOMBA, J-M., 1992, (éd), Karthala,
Paris, pp. 323-325.
> Jules NGAHAN T. de R. et Nicholas MUKAMA, Le Cameroun
face au défi de la pauvreté et de l'emploi des jeunes : Analyse
critique et propositions. 2004, p. 16.
> Pascal BERQUE, Afrique centrale : L'onde de
choc des radios de proximité, Publier par Les Cahiers du journalisme
n° 9 - automne 2001, pp. 78-91.
> TIGIST YESHIWAS ENGDAW-Institut des Études pour la
Paix et la Sécurité (IPSS) université d'Addis-Abeba,
Octobre 2013, Vers une stratégie commune pour une culture de paix
en Afrique et dans le monde arabe, p. 22.
> UNESCO, La lettre de l'Unesco, n°8, bulletin
d'information, 2ème semestre 2007, p.13.
> UNESCO, 2004. La pluralité de
l'alphabétisation et ses implications en termes de politiques et
programmes, Paris, Ateliers de PUNESCO, p. 13.
> UNESCO, Lettre du MOST 10, les sciences sociales et
humaines dans la lutte contre la pauvreté, 2010, p.1.
> UNESCO, Principes directeurs pour l'inclusion dans
l'éducation, 2009, p.7
> UNESCO, 2004, Medias prévention des
conflits et reconstruction.
> Yvan BERNIER, Une controverse internationale sur la
diversité culturelle à l'Unesco, 2005.
E- TEXTES NORMATIFS
> Constitution Camerounaise de 1996.
> Constitution de l'UNESCO du 16 novembre 1945.
Signée à Londres le 16 novembre 1945. (ratifier et entrée
en vigueur respectivement par le Cameroun 11 Novembre 1960)
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 148
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
> Convention pour la protection du patrimoine mondial
culturel et naturel, Conclue à Paris le 23
novembre, 1972 Approuvée par l'Assemblée
fédérale le 19 juin 1975, Conclue à Paris le 23
novembre 1972, Approuvée par l'Assemblée
fédérale le 19 juin 1975. (Ratifier et
entrée en
vigueur par le Cameroun «7 décembre 1982, 7 mars
1983 »
> UNESCO, convention relative à la Stratégie
intégrée de lutte contre le racisme, la
discrimination, la xénophobie et l'intolérance,
32ème session de la conférence générale,
2003.
> UNESCO, Convention relative aux droits des enfants,
1995.
> Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel, 2003, p. 46.
> Convention de l'Unesco sur la diversité
culturelle, 2001.
> Convention des Nations Unies de 1992 sur la
diversité biologique
> Conférence Internationale sur l'Usage et la
Conservation de la Biosphère, Doc. UNESCO
(1968).
> Déclaration universelle sur la bioéthique
et les droits de l'homme de 2005
> Déclaration universelle sur la bioéthique
et les droits de l'homme de 2005
> Loi n°2005/006 du 27 juillet 2005 portant statut des
réfugiés au Cameroun.
> Loi n°2001/005 du 16 avril 2001 portant orientation
de l'enseignement supérieur au
Cameroun.
> Loi n° 2004/0022 du 22 juillet 2004 fixant les
règles relatives à l'organisation et au
fonctionnement de l'enseignement privé au Cameroun
> Loi n°2010/003 du 13 avril 2010 portant protection
et promotion des personnes handicapées
et ses textes d'application.
> Loi n°91/008 du 30 juillet 1991 portant protection
du patrimoine naturel et culturel national
du Cameroun
> loi n°98/004 du 4 avril 1998d'orientation de
l'éducation au Cameroun.
> Loi n°98/006 du 4 avril 1998 régissant
l'activité touristique au Cameroun.
> Loi n°96/12 du 5 aout 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'environnement
> Décret N° 2012/268 DU 11 JUIN 2012, portant :
organisation et fonctionnement de
l'enseignement maternel et primaire au Cameroun.
> décret n°2001/041 du 19 février 2001,
portant création des conseils d'écoles et
d'établissements
> Décret n°2000/158 du 3 avril 2000 fixant les
conditions et les modalités de création et
d'exploitation des entreprises privées de communication
audiovisuelle
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 149
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
> Quatrième conférence internationale sur
l'éducation des adultes, Paris, 19- 29 mars 1985, p. 113.
> Rapport mondial de suivi sur l'EPT, Éducation pour
tous 2000-2015 : progrès et enjeux.
> Rapport du Sommet mondial pour le développement
durable, Nations Unies, Johannesburg, 26 aout- 4 septembre 2002, p. 195.
> Textes normatif sur les Commissions nationales pour
l'UNESCO, UNESCO, Paris, 2002, p. 46.
> UNESCO, 37ème conférence
générale, Stratégie à moyen terme, 2014-2021.
> UNESCO, 1960. Deuxième Conférence
internationale sur l'éducation des adultes, Montréal, UNESCO.
F- OUVRAGES METHODOLOGIQUES
1- POUR L'ELABORATION THEORIQUE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE,
LA CONCEPTUALISATION ET L'ANALYSE QUALITATIVE
> Gaston BACHELARD (1992), Le nouvel esprit
scientifique, PUF "Quadrige" n° 47, (première édition
1934).
> Gaston BACHELARD, La formation de l'esprit
scientifique, librairie scientifique Jean Vrin, Paris, 1965.
> Stéphane BEAUD, Florence WEBER (1997), Guide
de l'enquête de terrain. Produire et analyser des données
ethnographiques, Paris, La Découverte (Repères)
> Michel BEAUD (1988), L'art de la thèse -
Comment préparer et rédiger une thèse de doctorat, un
mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire,
La Découverte (première édition 1985).
> Howard BECKER (2002), Les ficelles du métier :
comment conduire sa recherche en sciences sociales, Paris, La
Découverte (Repères)
> Reymond BOUDON et Paul LAZARSFELD, Le vocabulaire des
sciences sociales, concepts et indices, Mouton, 1966.
> Emile DURKHEIM, Les règles de la méthode
sociologique, quadrige, PUF, 1983.
> J. P. FRAGNIERE (1986), Comment réussir un
mémoire, Paris, Dunod.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 150
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
> Erving GOFFMAN, (1968), Asiles, étude sur la
condition sociale des malades mentaux, Edition de Minuit, Paris
> Paul N?DA (2006), Méthodologie de la recherche,
3e édition, Abidjan, EDUCI.
> Pierre PAILLE, Alex MUCCHIELLI (2003), L'analyse
qualitative en sciences humaines et sociale, Paris, Armand Colin (U).
> Jean PIAGET, (1970), Epistémologie des sciences
de l'homme, Edition Gallimard, Collections Idées.
> Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT (1 988), Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 46
> Mcrae DANCAN (1976), The social function of social
science, Edition New Haven and London York University Press.
2- POUR L'ANALYSE QUANTITATIVE ET LES OUTILS DE COLLECTE
DE QUANTIFICATION
> Raymond BOUDON et Paul LAZARSFELD (1969), L'analyse
empirique de la causalité,
Edition Mouton.
> Daniel CEFAÏ (2003), L'enquête de
terrain, Paris, La Découverte (Recherches)
> F. CHAZEL et al, (1970), L'analyse des processus
sociaux, édition mouton
> CIBOIS Ph (1984) L'analyse des données en
sociologie, PUF, Collection le Sociologue
> J. De LAGARDE (1983), Initiation à l'analyse des
données, Paris, Dunod.
III- THÈSES ET MÉMOIRES
A- THESES
> Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974,
thèse de doctorat en Histoire. Université
Panthéon-Sorbonne-Paris I, 2006, p.1169
> YACINE DIAGNE, Sociologie politique d'une
expérience de démocratie participative. Le cas d'une radio
communautaire au Sénégal, doctorat de Science politique,
Université Paris Dauphine, 20014.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 151
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
B- MEMOIRES
> Alexandre CAECILIA, L'insertion du concept de
développement durable aux règles
internationales et aux programmes nationaux et locaux de
sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, 2013, p. 174.
> BOCCO R., Problématique de
l'alphabétisation et de la réduction de la pauvreté au
Bénin, Mémoire pour l'obtention du Diplôme de CPJA.
INJEPS/UAC, 2000
> Emile MESSI, Gratuité de l'enseignement primaire
et qualité des apprentissages au Cameroun : une perception des
enseignants et des parents, mémoire de DEA, Université de
Yaoundé I, 2010, p. 121.
> FATIE OUATTARA, Kant et la problématique de la
promotion de la paix. Le conflit entre l'utopie, la nécessité
et la réalité de la paix durable, mémoire de DEA,
Université de Ouagadougou, 2006. P. 106.
> François NGOUOH, Protection et gestion du
patrimoine culturel du Cameroun : Proposition pour la mise en valeur des
sites archéologiques, Université Senghor, mémoire en vue
de l'obtention d'un Master professionnel, 2011.
> GREBERTH OTOU, Enseigner la culture nationale à
l'enseignement secondaire au Cameroun. Essaie de faisabilité,
mémoire de DIPEN II, Université de Yaoundé I, 2008, p.
90.
> Helene NAZON, Les impacts de l'alphabétisation
populaire sur l'appropriation de l'écrit chez un groupe de
participants de lis-moi tout limoilou du point de vue des formatrices et des
participants, mémoire de maître ès arts, Université
Laval Québec (M. A.), 2007, p. 152.
> Ibrahima KONE, Stratégie de communication des
organisations internationales dans les pays en voie de développement
: cas de l'Unesco au Maroc, mémoire de maitrise en sciences et
techniques de l'information et de la communication, Institut supérieur
de l'information et de la communication (ISIC), Rabat Maroc, 2008. P. 54.
> M. Thomas POIRIER, Le défi de l'éducation
pour tous DANS LES États fragiles d'Afrique Subsaharienne : la
stratégie de la gouvernance, mémoire pour l'obtention du
diplôme, Université de
Bourgogne, 26 juin 2008, p. 146 .
> Mathilde JOSEPH, Les implications de la crise
budgétaire de l'UNESCO : lumière sur l'organisation et
opportunité de réforme, mémoire de Master 2 «
organisations internationales », Université de Grenoble, 2011-2012,
p. 74.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 152
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
> MAKPUDJOU TCHENDJOU, Déterminants de
l'achèvement de l'enseignement primaire
au Cameroun, mémoire professionnel, institut sous
régional de statistique et d'économie appliquée (ISSEA),
2011, p. 92.
> Marcellin KOBA, Problématique de la contribution
de l'alphabétisation des femmes à l'amélioration de la
santé communautaire en milieu urbain : Cas de Cotonou en
république du Bénin, Mémoire pour l'obtention du
diplôme de Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation, option
ANDRAGOGIE, mémoire de mastère II, Université
d'Abomey-Calavi, 2005, p. 59.
> Victorien TCHOUDJA, Analyse de la situation de
l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : cas de la commune de
San Pedro, École Nationale Supérieur de Statistique et
d'Économie appliquée, 2007, p. 76.
IV- COURS
> Barbara DELCOURT, Théories de la
sécurité, année académique 2006-2007.
> Herman TOUO, Sociologie des conflits internationaux,
2015-2016, Inédit.
> Stève Thiery BILOUNGA, Le droit de l'information et
de la communication, Université de
N'Gaoundéré, cours de master I, science politique
et droit publique, année 2015-2016, Inédit.
V- DICTIONNAIRES
> Dictionnaire Français Larousse en ligne.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/r%C3%A9forme/67503
> Le Grand Robert
> Petit Larousse 2010
> Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM et Philippe
BRAUD, Dictionnaire de
la science politique et des institutions politiques,
7e édition revue et augmentée, ARMAND COLIN,
2010
> DIDEROT, (J.), D'ALEMBERT, (J.) 1780. Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des
métiers, tome 24
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 153
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
VI- WEBOGRAPHIE
? http://fr.m.wikipédia.org/
? http://www.cairn.info/
?
www.persée.fr
?
www.erudit.org/fr
?
www.googlescholar.com
?
http://www.larousse.fr/dictionnaires/français/civisme
?
www.omt.org
?
www.open-diplomacy.eu/bolg/
?
www.memoireonline.com
?
www.unesco.org
?
www.unesdoc.org
?
www.fao.org
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 154
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE I : Questionnaire adressé aux
différents acteurs impliqués aux activités de l'Unesco
ANNEXES II : Le cadre indicatif de
coopération de l'UNESCO au Cameroun entre 2008 et 2009
ANNEXE III : Évolution des effectifs de
filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire,
1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à
2010/2011
ANNEXE IV : Évolution du ratio
élèves/ enseignant dans le pré-primaire.
ANNEXE V : L'éducation dans l'optique de
l'inclusion
ANNEXE VI : Évolution des effectifs de
filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré primaire, primaire,
1er et 2nd cycle du secondaire) de 1999/2000 à
2010/201
ANNEXE VII : Enseignement primaire par sexe au
Cameroun de 2006 à 2015
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 155
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ANNEXE N° I : Questionnaire
adressé aux différents acteurs impliqués aux
activités de l'Unesco.
Mme/Mr, le questionnaire suivant vous est adressé dans
le cadre d'un travail de recherche scientifique sur la contribution de l'Unesco
à la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun. Vous
êtes prié de bien vouloir répondre sincèrement, nous
vous garantissons d'un total anonymat lors du dépouillement des
réponses. Nous vous remercions d'avance.
A- IDENTIFICATION DE L'INFORMATEUR
Nom : Prénoms : Fonction :
B- CURSUS SCOLAIRE ET PROFESSIONNEL
Diplôme le plus élevé :
Profession :
Dernière fonction occupée :
C- OPINION DE L'INFORMATEUR SUR LE RÔLE DE
L'UNESCO S'AGISSANT DE LA PROMOTION DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU
CAMEROUN
1- Que signifie le sigle Unesco ?
2- Selon vous, quelle est la principale fonction de l'Unesco
?
3- Pensez-vous que l'Unesco contribue à une promotion
efficace et efficiente de la paix et la sécurité au Cameroun ?
4- De quelle manière ?
5- Contrairement aux autres mécanismes de promotion de
la paix et la sécurité, pensez-vous réellement que ceux
utilisés par l'Unesco sont plus efficaces ?
6- Pourquoi ?
7- Peut-on matérialiser quelques actions pratiques de
l'Unesco sur le territoire Camerounais ?
8- Pouvez-vous nous en énumérer quelques
exemples ?
9- Les jugez-vous efficaces ?
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la
paix et la sécurité au Cameroun
ANNEXE N° II : Le cadre indicatif de
coopération de l'UNESCO au Cameroun entre 2008 et 2009
Programme prioritaire
|
Effet de programme
|
Produit de programme
|
UNESCO
|
Soutien à une Croissance Durable par le Suivit/
Évaluation des politiques et
|
Effet n° 4 : Le secteur rural
est appuyé à travers le
renforcement des capacités
|
Produit 4.3 : Capacités de
production des acteurs ruraux renforcées en auto
emplois,
|
Implantation de nouvelles
radios communautaires et
renforcement des 21
|
programmes macro-
|
nationales pour la mise pour
|
développement des activités
|
existantes
|
économiques et sectoriels, et
|
la mise en oeuvre de la
|
économiques, en technologies
|
Partenaire : Banque
|
par le soutien au politiques
|
stratégie du développement du
|
de production, de
|
Mondiale
|
d'Emploi
|
secteur rural, en vue de
|
transformation, de
|
|
|
contribuer à la sécurité
|
conservation, de
|
Transformation et
|
|
alimentaire dans les zones
|
commercialisation des
|
conservation des produits
|
|
d'interventions d'ici 2012
|
produits agro-pastoraux et en
techniques et méthodes de diffusion de
l'information
|
agro-pastoraux aux riverains des aires
protégées FAO, PNUD, GTZ
|
Développement social
|
Effet n° 1 : les politiques et les programmes
sociaux basés sur
|
Produit n° 1.1 : coordination,
suivi et révisions de la
|
Appui technique et conseils dans le cadre du suivi de
la
|
|
les droits humains et l'égalité
|
Stratégie du Secteur de
|
mise en oeuvre des activités de
|
|
du genre en vue de
promouvoir le bien-être social
sont reformulés/ renforcés pour
l'atteinte des OMD
|
l'Éducation renforcés
|
la Stratégie Sectorielle de
l'Éducation (tous
les partenaires)
|
|
|
Produit n° 1.2 : Politique/
stratégie de formation
professionnelle formulée et
mise en oeuvre, tout en
prenant en compte le VIH/SIDA et le genre
|
Appui à la modernisation de l'offre de formation
dans les
centres de formations techniques.
Appui au renforcement des
capacités des inspecteurs
pédagogiques chargés de
l'enseignement technique et
normal en
ingénierie pédagogique.
|
|
|
|
Appui à l'élaboration des
cadres stratégiques et opérationnels
d'emploi et de formation professionnelle.
|
|
|
|
Appui au centre d'excellence
des expériences de micro science de
Yaoundé pour en
faire un pôle
d'excellence érigé en institut de catégorie 2 dans la
zone CEMAC pour la formation des enseignants aux disciplines scientifiques
à la
|
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en
vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en
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2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la
paix et la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en
vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en
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|
|
|
micro science.
|
|
Effet n° 2 : Les politiques et les programmes
sociaux basés
|
Produit n° 2.2 :EVF,
VIH/IST, Compétences de la
|
Passage à l'échelle de
|
|
sur les droits humains et
|
Vie Courante, Éducation à la
|
l'éducation préventive en
|
|
l'égalité du genre en vue de
|
Santé/ Nutrition, à l'Eau/
à
|
matière de santé de la
|
|
promouvoir le bien-être social
|
l'Hygiène et à
|
reproduction et du VIH/SIDA
|
|
sont mis en oeuvre pour
|
l'assainissement, aux NTIC et
|
(primaire, secondaire et
|
|
l'atteinte des OMD
|
aux genres intégré dans le
curricula du primaire, du
secondaire et des Écoles
|
normal)
Partenaires : BAD, Global Found, UNICEF,
UNFPA
|
|
|
Normales Supérieurs et
d'Instituteurs et
généralisés
dans l'enseignement au besoin, en harmonie avec les
autres pays de la sous-région.
|
Introduction des technologies
de l'Information et de la
Communication dans les écoles primaires,
avec l'appui
financier de la Banque
|
|
|
|
Islamique de Développement
|
|
|
Produit n° 2.5 :
|
(BID).
|
|
|
Alphabétisation fonctionnelle des adultes avec
un accent particulier sur les femmes et Éducation non formelle pour les
enfants et les jeunes non
scolarisés ou
déscolarisés
accélérées dans les
zones d'interventions
Produit de Programme Pays n° 2.6 :
Éducation des filles accélérée dans le primaire
et
transition, maintien et
achèvement (1er cycle du
secondaire) des filles
améliorées dans les
zones d'intervention
|
Scolarisation des filles et
l'alphabétisation des femmes
dans la province de l'Extrême-Nord.
Alphabétisation et
scolarisation adaptées en
direction des
minorités pygmées.
|
|
Effet n°3 :Les politiques et les
|
|
Actualisation et
|
|
programmes sociaux basés sur
|
Système d'Information et de
|
modernisation des systèmes
|
|
les droits humains et l'égalité
|
Gestion de l'Éducation mis en
|
d'information scolaire du
|
|
du genre en vue de
promouvoir le bien-être social
sont suivis/ évalués pour l'atteinte des
OMD
|
place/renforcé au MINEDUB,
MINESEC, MINESUP, MINEFOP, MINJEUN.
|
Cameroun, avec l'expertise de l'IIPE.
Partenaire : Banque Mondiale
|
|
|
|
Mise en oeuvre du schéma
directeur informatique du
|
|
|
|
MINEDUB
|
Gouvernance
|
Effet N° 4 : Processus de
|
Produit 4.1. : Cadres de
|
Implantation de nouvelles
|
|
décentralisation renforcé.
|
référence normatifs
&outils
|
radios communautaires et
|
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la
paix et la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en
vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 159
|
|
renforcés
|
renforcement des 21
existantes dans le cadre du
Programme National de Développement
participatif. Partenaire : Banque Mondiale
|
Environnement
|
Effet n°1 : Capacités des
|
Produit 1.2 :Rapport national
|
participation aux dispositifs
|
|
institutions et d'autres acteurs
|
sur l'État de l'environnement
|
de concertation des acteurs en
|
|
déterminants améliorées
en
matière de collecte et
d'exploitation de l'information
|
élaboré et diffusé en utilisant une
approche participative
|
partenariat avec :GTZ,
PNUD, BM.
|
|
environnementale.
|
Produit 2.1 : Cadre
réglementaire
environnemental complet et
|
Appui à l'édition et la
diffusion d'un cadre environnemental
|
|
Effet n°2 :Cadre
réglementaire et outils
de planification
environnementaux intégrant
les conventions
internationales et les
|
conforme aux
normes internationales
finalisé et diffusé en utilisant une
approche participative
|
réglementaire PNUD, WWF, PNUE, BM.
Plan de gestion des sites
culturels, naturels ou mixtes
|
|
programmes scientifiques
|
Produit 2.2 : Outils de
|
élaborés, approuvés et mis
en
|
|
internationaux
|
planification aux niveaux
|
oeuvre élaboration et à la
|
|
environnementaux adaptés.
Effet n°3 : Mise en oeuvre de
|
national et local finalisés.
|
diffusion des matériels
didactiques portant sur la lutte contre la
dégradation des
|
|
la gestion intégrée des
|
Produit 3.1 :Outils
|
sols, la gestion des terres
|
|
ressources naturelles et de la diversité
biologique effective.
|
appropriés pour l'éducation,
la sensibilisation et la formation
des acteurs
environnementaux à
l'écologie et aux sciences de la
terre développés
et vulgarisés.
|
arides, des mangroves et de l'eau, ONG des jeunes.
Appui à la mise en place d'un cadre de concertation
permanente
des acteurs clés pour
l'application du cadre
réglementaire alignées aux
conventions internationales
|
|
|
Produit 3.2 :Capacités des
acteurs environnementaux
clés pour l'application du cadre
réglementaire alignées
aux conventions internationales
renforcées.
|
Sensibilisation à la ratification et à la
mise en oeuvre des conventions internationales
|
|
|
Produit 3.3 :Application des
|
|
|
|
Conventions internationales
environnementales effective.
|
|
Activités hautement
|
Effet jeunes: Dans les zones
|
Produits 1 :Le plan
|
Appui à l'élaboration du plan
|
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
spécifiques de coopération
|
d'intervention,
adolescents/jeunes participent
activement à la vie communautaire et nationale
à
travers les structures d'expression mise en place par
et pour eux
|
opérationnel de mise en
oeuvre de la politique nationale de la jeunesse est
produit
|
jeunesse et à la mise sur pied
du conseil national de la jeunesse
Partenaires : UNICEF,
UNFPA
|
Activités dans le Grand
|
Les agences du SNU au
|
|
Projet d'alphabétisation des
|
Nord
|
Cameroun envisagent au
|
|
femmes et de scolarisation des
|
|
regard des difficultés
|
|
filles.
|
|
rencontrées par les provinces
du Grand Nord du
|
|
Partenaires : BID, UNICEF, PAM.
|
|
Cameroun d'effectuer des
actions ciblées en faveur de cette
zone.
|
|
Énergies renouvelables
|
Source : UNESCO, Document Unesco de
programmation pays : Cameroun, 2008-2009, P. 8-10.
ANNEXE N° III : Évolution des
effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré
primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de
1999/2000 à 2010/2011.
|
2000/
|
2001/
|
2002/
|
2003/
|
2004/
|
2005/
|
2006/
|
2007/
|
2008/
|
2009/
|
2010/
|
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Filles
|
13,36
|
13,89
|
14,50
|
18,19
|
19,92
|
19,71
|
21,35
|
25,25
|
26,79
|
28,64
|
30,36
|
Garçons
|
13,26
|
13,87
|
14,42
|
18,27
|
19,77
|
19,57
|
21,14
|
24,73
|
26,08
|
28,07
|
29,57
|
Ensemble
|
13,31
|
13,88
|
14,46
|
18,23
|
19,85
|
19,64
|
21,24
|
24,99
|
26,43
|
28,35
|
29,96
|
Source : UNESCO/CAMEROUN, «Examen
national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», p. 72.
ANNEXE N° IV : Évolution du ratio
élèves/ enseignant dans le pré-primaire.
|
2000/
2001
|
2001/
2002
|
2002/
2003
|
2003/
2004
|
2004/
2005
|
2005/
2006
|
2006/
2007
|
2007/
2008
|
2008/
2009
|
2009/
2010
|
2010/
2011
|
Nb élèves total
|
125 674
|
132 339
|
138 716
|
175 970
|
193 567
|
195 183
|
217 284
|
263 855
|
287 885
|
316 722
|
339 519
|
Nb
enseignants total
|
42 873
|
45 089
|
49 042
|
55 266
|
62 280
|
67 081
|
70 230
|
69 544
|
72 344
|
76 655
|
78 903
|
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 160
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Ratio élèves
|
24
|
24
|
24
|
23
|
24
|
21
|
18
|
22
|
22
|
22
|
22
|
Maître
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SOURCE : UNESCO, 2012 in UNESCO/CAMEROUN,
«Examen national 2015 de l'Éducation pour tous :
Cameroun», p. 73-74
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 161
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ANNEXE N° V : L'éducation dans
l'optique de l'inclusion
Garantir le droit à l'éducation
relève pleinement de la responsabilité du
système éducatif
Le système éducatif est apte et prêt
à gérer la diversité :
Méthodes didactiques et
pédagogiques
souples adaptées aux divers besoins & styles
d'apprentissage.
Réorientation de la formation des enseignants.
Programme d'études souple, adapté à la diversité
des besoins sans surcharge du contenu théorique Attitude positive
vis-à-vis de la diversité Implication des parents et de la
communauté Détection et intervention précoces
auprès des enfants en risque d'échec.
Environnement professionnel
délibérément et concrètement orienté vers
l'inclusion de tous
Environnements réactifs, accueillants pour
les enfants
Méthodes didactiques souples avec
approches novatrices des auxiliaires pédagogiques
et équipements, y compris emploi des TIC
SOURCE : UNESCO, Principes directeurs de
l'inclusion dans l'éducation p.14-15
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 162
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
ANNEXE N° VI : Évolution des
effectifs de filles en pourcentage par niveau d'instruction (pré
primaire, primaire, 1er et 2nd cycle du secondaire) de
1999/2000 à 2010/201.
Préscolaire
|
Années
|
1999/
|
2000/
|
2001/
|
2002/
|
2003/
|
2004/
|
2005/
|
2006/
|
2007/
|
2008/
|
2009/
|
2010/
|
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Nb total
|
1223
|
1256
|
1323
|
1387
|
1759
|
1935
|
1951
|
2172
|
2638
|
2878
|
3167
|
3395
|
d'élèves
|
6
|
7
|
3
|
1
|
7
|
6
|
8
|
8
|
5
|
8
|
2
|
1
|
|
6
|
4
|
9
|
6
|
0
|
7
|
3
|
4
|
5
|
5
|
2
|
9
|
% Filles
|
49,40
|
49,86
|
49,70
|
49,79
|
49,54
|
49,85
|
49,85
|
49,90
|
50,17
|
50,33
|
50,16
|
50,33
|
Primaire
|
Nb total
|
2237
|
2689
|
2741
|
2798
|
2979
|
2977
|
2998
|
3120
|
3201
|
3350
|
3510
|
3585
|
d'élèves
|
0
|
0
|
6
|
5
|
0
|
7
|
1
|
3
|
4
|
6
|
3
|
1
|
|
83
|
52
|
27
|
23
|
11
|
81
|
35
|
57
|
77
|
62
|
96
|
73
|
% Filles
|
45,74
|
46,16
|
45,93
|
45,70
|
45,79
|
45,25
|
45,25
|
45,88
|
45,87
|
46,06
|
46,00
|
46,17
|
Secondaire
|
Nb total
|
6996
|
8482
|
...
|
8230
|
7515
|
7842
|
...
|
...
|
1127
|
1268
|
1421
|
1574
|
d'élèves
|
6
|
7
|
|
6
|
8
|
0
|
|
|
6
|
6
|
5
|
4
|
|
9
|
6
|
|
8
|
0
|
3
|
|
|
91
|
55
|
56
|
51
|
%Filles
|
...
|
44,53
|
...
|
45,29
|
43,83
|
43,84
|
...
|
...
|
44,15
|
45,20
|
45,37
|
45,51
|
% Filles
|
...
|
37,85
|
...
|
40,00
|
40,00
|
40,00
|
...
|
...
|
38,61
|
37,50
|
36,98
|
36,57
|
ETFP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1er cycle
|
...
|
...
|
...
|
6076
|
5319
|
5562
|
...
|
...
|
7816
|
8961
|
9779
|
1131
|
du
|
|
|
|
4
|
4
|
1
|
|
|
0
|
3
|
7
|
1
|
secondai re
|
|
|
|
7
|
8
|
1
|
|
|
2
|
4
|
5
|
82
|
% des
|
...
|
...
|
...
|
45,77
|
44,03
|
44,04
|
...
|
...
|
44,22
|
45,40
|
45,38
|
45,98
|
Filles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% des filles au
|
...
|
...
|
...
|
40,00
|
40,00
|
40,00
|
...
|
...
|
38,99
|
36,39
|
35,87
|
35,46
|
1er cycle de
l'ETFP
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2ème
|
...
|
...
|
...
|
2154
|
2196
|
2279
|
...
|
...
|
3460
|
3725
|
4435
|
4432
|
cycle
|
|
|
|
2
|
3
|
9
|
|
|
8
|
2
|
8
|
6
|
secondair e
|
|
|
|
1
|
2
|
2
|
|
|
9
|
1
|
1
|
9
|
% des
|
...
|
...
|
...
|
43,95
|
43,34
|
43,34
|
...
|
...
|
44,00
|
44,72
|
45,36
|
44,33
|
Filles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% des
|
...
|
...
|
...
|
40,00
|
40,00
|
40,00
|
...
|
...
|
37,66
|
39,83
|
39,35
|
38,97
|
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 163
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
filles au 2ème cycle de l'ETFP
Source : UNESCO, 2012 in UNESCO/CAMEROUN, «Examen
national 2015 de l'Éducation pour tous : Cameroun», p. 80.
140
120 100 80
60
40
20
0
110
108
105
85
92
92
95
100
100
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2015
ANNEXE VII : Enseignement primaire par sexe au
Cameroun
Couleur bleu : Taux brute de scolarisation homme,
Couleur rouge : Taux brute de scolarisation femme. Source : Institut de
statistique de l'UNESCO
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 164
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 165
Table des matières
AVERTISSEMENT .i
DÉDICACE ii
REMERCIEMENTS ..iii
SOMMAIRE .... ......iv
LISTE DES ABRÉVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX ..vi
RÉSUME vii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PREMIÈRE PARTIE : UNE CONTRIBUTION A LA CONSTRUCTION DE LA
PAIX ET LA
SÉCURITÉ PAR LA PROMOTION DE L'ÉDUCATION ET
LA SCIENCE 19
CHAPITRE I : UNE CONTRIBUTION À LA PROMOTION D'UNE
PÉDAGOGIE DE LA PAIX
ET LA NON-VIOLENCE A TRAVERS L'ÉDUCATION 21
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION D'UNE
ÉDUCATION INCLUSIVE 23
Paragraphe I : Le droit d'accès à une
éducation de qualité qui met l'accent sur
l'alphabétisation 23
A- Une contribution par la promotion d'une éducation de
qualité à tous les stades de la vie 24
1- La nécessité d'une éducation à
tous les stades de l'enfance et au-delà 24
2- Des programmes scolaires étendus pertinents et
inclusifs 27
B- Une contribution à la promotion de la paix et la
sécurité par l'alphabétisation 30
1- La promotion d'une alphabétisation formelle 31
2- La promotion d'une alphabétisation fonctionnelle 33
Paragraphe II : Une contribution par la promotion des droits des
apprenants 36
A- Assurer un système éducatif de qualité
36
1- Un système éducatif disponible et accessible
36
2- Un environnement accueillant pour les apprenants 37
B- Le droit au respect dans l'environnement d'apprentissage 38
1- Respect de l'intégrité humaine et de
l'identité individuel 38
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 166
2- Le respect des droits en matière de participation
40
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À TRAVERS LA
COOPÉRATION AVEC D'AUTRES
ACTEURS DE L'ÉDUCATION 41
Paragraphe I : Obligations de l'État et
responsabilités du gouvernement 42
A- Les obligations d'ordres juridico-social 42
1- La mise sur pied d'un cadre législatif solide en
matière d'éducation 42
2- Élaboration des politiques éducatives
fondées sur la culture de la paix et la non-violence 44
B- Les obligations d'ordre économico-politique 44
1- L'aménagement d'un environnement économique
meilleur 45
2- L'aménagement d'un environnement politique stable
et favorable pour les apprenants 46
Paragraphe II : Une responsabilité non
négligée des autres acteurs de l'éducation 46
A- La responsabilité du groupe en matière
d'éducation 47
1- Le rôle des parents et la famille 47
2- Le rôle de la communauté locale 48
B- La responsabilité des acteurs de la
société politique 48
1- Le rôle de la société civile et les
syndicats des enseignants 49
2- Le rôle éducatif de la société
internationale 49 CHAPITRE II : UNE CONTRIBUTION À LA CONSTRUCTION DE
LA PAIX ET LA SÉCURITÉ
PAR LA PROMOTION DES SCIENCES 52
SECTION I : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DE LA
DIVERSITÉ SCIENTIFIQUE
AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 54
Paragraphe I : Une contribution par la promotion des sciences
exactes et naturelles 54
A- L'application des sciences exactes et naturelles au service
du développement des camerounais
54
1- Encourager la recherche et le renforcement des
capacités techniques en rapport à la gestion
rationnelles des ressources en eau 55
2- L'élaboration et la mise en oeuvre des politiques
en matière de science de technologie et
d'innovation aux services de l'élimination de la
pauvreté 58
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 167
A- L'application des sciences exactes et naturelles à la
gestion des fléaux naturels et la bioéthique
59
1- Promouvoir la recherche et le renforcement des
capacités techniques en rapport à la gestion
des catastrophes naturelles et le développement
durable 59
2- Élaboration et mise en oeuvre des politiques en
matière de science, de technologie et
d'innovation au service de la bioéthique 61
Paragraphe II : Une contribution par la promotion des sciences
sociales et humaine 64
A- La promotion des sciences sociales et humaines dans la
lutte contre la pauvreté et les
exclusions diverses 64
1- L'élaboration des politiques sur
l'élimination de la pauvreté et l'autonomisation des jeunes
65
2- Mise en oeuvre des politiques de luttes contre le racisme
et les discriminations 66
A- Promouvoir la recherche, la formation, l'information et la
documentation sur la culture des
droits de l'homme et la paix 67
1- Promouvoir la recherche sur les droits de l'homme et la
non-violence 67
2- Favoriser les études sur les politiques publiques
et la bonne gouvernance 68
SECTION II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROTECTION ET LA
VALORISATION DE LA
BIODIVERSITÉ 69
Paragraphe I : L'encouragement à une gouvernance seine
de la biodiversité et des écosystèmes 69
A- Une contribution par la protection de la diversité
biologique et des écosystèmes 70
B- Promouvoir et sensibiliser les populations à
l'utilisation durable et rationnelle des éléments
constitutifs de la diversité biologique 71
Paragraphe II : Une contribution par la promotion d'une
gestion durable de l'environnement marin 71
A- Promouvoir la recherche et la protection du milieu marin
72
B- Promouvoir la recherche et l'observation sur le climat
73
SECONDE PARTIE : UNE CONTRIBUTION À
L'ÉDIFICATION DE LA PAIX ET LA NONVIOLENCE PAR LA PROMOTION DE LA
CULTURE, LA COMMUNICATION ET
L'INFORMATION 74
CHAPITRE III : LA CULTURE, L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION :
TROIS
MÉCANISMES DE DIFFUSION DES VALEURS DE LA PAIX ET LA
SÉCURITÉ 76
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 168
SECTION I : UNE CONTRIBUTION À L'IMPLÉMENTATION
DE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ AU CAMEROUN PAR LA PROMOTION ET LA
PROTECTION DU PATRIMOINE
CULTURELLES 78
Paragraphe I: Le patrimoine culturel immatériel : un
instrument de paix, de réconciliation et de
valorisation de la diversité culturel 78
A- La subjectivité du patrimoine culturel
immatériel (PCI) 79
1- L'implication des communautés autochtones à
la sauvegarde du PCI 79
2- Une contribution à la protection du patrimoine
culturel immatériel 81
B- L'objectivité du patrimoine culturel
immatériel (PCI) 83
1- Promouvoir la diversité culturelle, ethnique,
linguistique et religieuse ainsi que le dialogue
interculturel pour une culture de paix 84
2- Patrimoine culturel immatériel et la question du
développement durable 86 Paragraphe II : Le patrimoine culturel
matériel (PCM) comme instrument de paix, de réconciliation et
de développement
|
88
|
A-
|
La promotion du patrimoine culturel et naturel facteurs de
développement
|
89
|
1-
|
Les enjeux économique et politique du PCM
|
89
|
2-
|
Le PCM comme marque d' « identité culturelle »
|
92
|
|
B-
|
Une contribution à la protection du PCM facteur de paix
|
93
|
1-
|
Un patrimoine culturel et naturel en danger
|
94
|
2-
|
La nécessite de protéger le patrimoine culturel et
naturel camerounais
|
95
|
SECTION II : UNE CONTRIBUTION À LA DIFFUSION
DES VALEURS DE LA PAIX ET LA
NON-VIOLENCE PAR LA PROMOTION DE L'INFORMATION ET LA
COMMUNICATION 99
Paragraphe I : Promouvoir l'accès à
l'information et à la communication 99
A- La promotion de la liberté d'expression et
d'information au Cameroun 99
1- Encourager le gouvernement à mettre en place des
normes et des instruments légaux 100
2- Apport d'une aide direct aux medias indépendants et
pluralistes tout en promouvant la
diversité linguistique sur internet 102
B- L'Unesco : un observatoire de la liberté de la
presse au Cameroun 104
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1-
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 169
La dénonciation publique des atteintes les plus graves
à la liberté de la presse et aux agents de
presses. 104
2- Adoption des conditions essentielles à
l'épanouissement de la liberté d'expression 106
Paragraphe II : Promouvoir le renforcement des
capacités des individus afin d'assurer l'accès universel
à l'information et au savoir 108
A- La promotion des centres multimédias communautaires
108
B- Centres multimédias communautaires et la
nécessite d'une prise en compte de certains facteurs
111
CHAPITRE IV : LES DIFFICULTÉS LIÉES A
L'IMPLÉMENTATION EFFICACE DE LA
POLITIQUE DE L'UNESCO AU CAMEROUN 113
SECTION I : LES BLOCAGES LIES A L'ORGANISATION ET AU
FONCTIONNEMENT DE
L'UNESCO 115
Paragraphe I : Les difficultés d'ordres
financières et budgétaires 115
A- Les problèmes liés aux finances de
l'organisation 115
1- Une gabegie financière 116
2- Le poids et l'influence des grands donateurs 118
B- L'irrationalité budgétaire 120
1- Une décentralisation démesurée 121
2- Un personnel pléthorique 122
Paragraphe II : Les difficultés d'ordres
administratives 123
A- L'absence d'un pouvoir contraignant et coercitif 124
1- L'absence d'une véritable évaluation et de
suivi des projets 124
2- Un clientélisme exacerbe 126
B- Une organisation en perte de vitesse ? 128
1- Une difficulté à faire face aux nouveaux
types de conflits 128
2- Une organisation de plus en plus concurrencée dans
ses domaines de compétences 129
SECTION II : LES BLOCAGES EXTERNE A L'UNESCO 131
Paragraphe I : Les difficultés d'ordres
socio-économiques 132
A- Le chômage 132
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
B- La pauvreté et la faim 134
Paragraphe II : Les difficultés d'ordres
socio-politiques 135
A- Une corruption de plus en plus galopante 135
B- Le poids des traditions 136
CONCLUSION GÉNÉRALE 138
BIBLIOGRAPHIE : 142
LISTE DES ANNEXES 155
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
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