L’accès au crédit auprès des banques et les activités des coopératives d’épargne et de crédit en Haïti au regard de la situation socioéconomique des gens à faibles revenus (2003-2009). Cas de Kotelam dans les communes de Delmas et de Pétion-ville.par Siméon NICK Université d'Etat d'Haïti - Licence en Sciences administratives 2014 |
3.3.4 L'IMPACT DES DÉCISIONS POLITIQUES SUR LA COOPÉRATIVE EN HAÏTILa situation politique du pays, avec l'arrivée du Président François DUVALIER va marquer une lenteur dans la création de nouvelles caisses populaires dans le pays. La période 1950- 1969 va marquer un net ralentissement du mouvement des caisses populaires en Haiti.il n y eut que quatre à voir le jour 2 dans le Nord, 1 dans le Sud et 1 dans l'Ouest. La première caisse populaire de Pétion Ville (23 mars 1963). Cette période politique a été très hostile à toute forme d'association et a freiné le mouvement au cours de la période 1946-1953. Au cours de la période 1970 jusqu'à 1979 le mouvement des caisses populaires allaient connaitre un certain regain avec la création de 11 caisses dont 4 dans le Nord 1 dans le Sud et six dans l'Ouest. Face à ce regain de confiance la législation haïtienne avait pris des décisions, comme le décret du 27 octobre 1960 et selon l'article 18, elle donne la personnalité civile aux coopératives constituées.80(*) Pour garantir la continuité du mouvement coopératif. Les dirigeants des coopératifs Haïtien cherchaient avoir une reconnaissance internationale en essayant d'avoir une place dans les organisations internationales. Ainsi, Haïti faisait parti des membres fondateurs de la Confédération des Coopératives de la Caraïbe et du Centre Amérique.81(*) La période 1980-1994 verra une véritable flambée du mouvement des coopératives d'épargne et de crédit avec la fondation de 18 caisses dans le Sud est et 7 dans e Nord. Cette remontée a permis à environ 38000 familles82(*) de bénéficiées des produits de la coopérative avec un chiffre d'affaire d'environ 21, 000,000.00 gdes. Une situation qui demandait encore la participation de beaucoup de secteur de la vie économique pour assurer la continuité du mouvement.83(*) Les gouvernements ne sont pas restés indifférents face à la montée du mouvement coopératif c'est ainsi le 1er mai 1988 son Excellence Monsieur le Président Lesly Manigat a proposé la création d'un `'bien rural coopératif `'. Le gouvernement voulait mettre des portions de terre du domaine privé de l'état à la disposition de certaines coopératives rurales. Dans les milieux ou les conditions sont possibles.84(*) Les autres gouvernements qui succèdent celui de son excellence Manigat n'ignorait pas l'importance du mouvement coopératif car le président Jean Bertrand ARISTIDE a eu à évoquer article 1 de la constitution Haïtienne Une république, indivisible, souveraine, indépendante, coopérative85(*)... pour montrer son attachement au mouvement coopératif. Ces décisions nous référent à la théorie de Dominique GENTIL dans son livre `' Les pratiques coopératives en milieu rural africain'' qui dit86(*) : « En règle générale, les évolutions coopératives ont à la fois leur rythme propre et sont dépendantes des changements dans leur environnement économique et sociologique » Selon un recensement du RMCH il existait environ 79 caisses populaires dans le pays et on assistait à une augmentions très vite avec environ 348 en 1999.87(*) Ce nombre de coopératives exorbitant qui se trouvent dans le pays à causer pas mal de problèmes car, le Conseil national des coopératives n'a pas pu réguler la situation des coopératives dans leur fonctionnement malgré la mise en application de beaucoup de décret comme celui de 198188(*) régissant les coopératives. La période 1994-2004 aura été marquée par la création des coopératives offrant de taux de 10 à 12% les mois sur les dépôts à terme. Elles connurent une grande débâcle au cours du premier semestre de l'année 2002 et ont par la favorise l'émergence d'une nouvelle législation (loi du 9 juillet 2002) sur les coopératives d'Epargne et de Crédit. En 2003, 121 caisses populaires disposant d'un actif de plus d'un million de gourdes ont été recenses. Présentation de la coopérative KOTELAM * 80 Législation Haïtienne, la Loi sur les coopératives, le moniteur, 1987, p 6. * 81Dr Legrand BIJOUX, cour supérieur de coopératisme (Guide du professeur) mimeo, Paris, 1980, p, 28. * 82 Coopératives en Haïti, bulletin d'information du Conseil National des Coopératives, sixième année, no.2, juin, 1985, p, 5 * 83 Ibid., p 7 * 84Le Progressiste Haïtien (journal du gouvernement), 3 mai, 1988, p, 17. * 85 Constitution Haïtienne, centre oecuménique des droits de l'homme, 1987, article5, p, 4. * 86 Dominique GENTIL, Les pratiques coopératives en milieu rural Africain, l'Harmattan, Paris, 1950, p67. * 87 Revitalisation du Mouvement Coopératif Haïtien, recensement 1999, p, 23 * 88 A noter que les coopératives, régissant par le décret de 1981 ont pu trouver l'appui du DID, car on considère que cette approche économique a connu une réussite quasi-totale au Québec. |
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