3.2. Résultats et
discussion
3.2.1. Résultats
1. Évaluation des composantes du rendement
Plusieurs facteurs sont déterminants du rendement chez
le manioc, le tableau 3 présente les résultats du nombre des
racines commercialisables et non commercialisables, le taux de reprise du
manioc après bouturage et les dimensions des racines
récoltées.
Tableau 3 : Données des composantes du rendement
de manioc dans l'essai de comparaison de la technique d'incinération
à la non-incinération.
De ce tableau, on peut déceler ce qui suit :
· Les taux moyens de reprise de manioc suivant les
périodes de mise en place du champ sont de 81,8 % pour la saison de
pluie, 62,7 % pendant la saison de transition et 59,15 % en saison sèche
(LSD.05 = 11,51). L'incinération et la non-incinération ne
présentent pas une influence sur le taux de reprise des boutures de
manioc. On a observé que la variété Mvuama reprend plus
facilement en la comparant à la variété Obama. Le taux de
reprise est de 63,35 % chez Obama contre 72,42 % en moyenne pour la
variété Mvuama (LSD.05 = 9,71 %). Une bonne reprise après
plantation présente un avantage dans le choix de la
variété à planter surtout lorsque les conditions des
précipitations sont incertaines ou sujettes aux changements
climatiques.
Figure 11:Taux de levée
du manioc après bouturage suivant les saisons de culture, le mode de
préparation du sol et la variété de
manioc
· Le nombre de racines commercialisables par pied est de
4 en moyenne. La pratique ou non de l'incinération n'a pas fait modifier
le nombre moyen des racines. Néanmoins, le manioc planté en
saison sèche a connu une baisse du nombre de racines commercialisables.
Il est de 3 racines par pied (LSD.05 = 0,598). Ce nombre est resté plus
ou moins constant en comparant les deux variétés de manioc
(Mvuama et Obama). Les variations résiduelles (CV%) ont
été bonnes pour l'ensemble des paramètres observés.
C'est dans le calcul des interactions où on a obtenu des coefficients de
variations relativement plus importantes (soit autour de 34 %)
Une régression linéaire était
réalisée entre le nombre de racines commercialisables par pied et
le rendement correspondant en racines fraîches. Il est ressorti de cette
analyse qu'il existe une corrélation entre le nombre de racines
commercialisables et le rendement du manioc (coefficient de
détermination R2= 0,6825).
Figure 12:Courbe de
régression obtenue entre les racines commercialisables par pied et le
rendement
En observant le nuage des points obtenus lors de
l'émission de la courbe de régression curviligne du rendement, on
constate que les points se regroupent autour de la droite de régression
et que les deux courbes tendent à se confondre. Il apparaît donc
clairement que plus le nombre de racines par pied augmente, plus le rendement
est plus important (la tendance ascendante de la droite et l'allure de la pente
donne un angle plus aigu par rapport à l'axe des
ordonnées).
· Le nombre moyen de racines non commercialisables est de
1. On n'a pas décelé de différences statistiques pour ce
paramètre quel que soit le traitement appliqué.
· En ce qui concerne la dimension des racines de manioc,
il a été évalué le diamètre et la longueur
des racines. On constate pour ce qui concerne le diamètre que la moyenne
est de 6,28 cm pour l'ensemble des paramètres observés. La
grosseur de la racine n'a pas été influencée par les
facteurs mis en contribution. Le nuage de points se concentre entre 4,5 et 8 cm
de diamètre et de l'analyse des courbes de régression, on
constate que les deux courbes (de rendement et de prévision de
rendement) tendent à se confondre mais la dispersion des nuages de
points est très grande. Cela sous-entend qu'il n'existe pas une
corrélation entre la grosseur des racines et le rendement
(R2= 0,15). Suivant l'allure des courbes de régression
(courbes à tendance ascendante), il ressort que plus on a des racines
plus grosses, plus le rendement est modifié à la hausse.
Figure 13:Courbe de
régression entre le diamètre de racines et le rendement du
manioc
· La longueur des racines a été
influencée par le moment de plantation des boutures (saison), les
racines sont plus courtes lorsque le manioc est planté en saison
sèche. Les moyennes sont respectivement de 26, 27 et 24 cm de longueur
lorsque le manioc est planté en saison de pluie, en saison de transition
et en saison sèche (LSD.05 = 3,2 cm). Traitements appliqués entre
autres, le moment de mise en culture du manioc (saison) et les
variétés plantées. L'utilisation ou non de
l'incinération n'a pas indiqué des différences
significatives en ce qui concerne la longueur des racines. On a observé
que la longueur moyenne des racines était pareille dans les parcelles
où on avait appliqué l'incinération et dans celles
où la biomasse n'était pas brûlée avant la
plantation et cette moyenne a été évaluée à
26 cm la longueur des racines du manioc.
Aussi, on a constaté que les deux
variétés de manioc ont eu une longueur des boutures pas
différentes et estimée à 26 cm.
Ce paramètre (longueur moyenne de racines) n'est pas en
corrélation avec le rendement du manioc (R2= 0,31).
Cependant, on a tout de même remarqué que plus le manioc est long,
plus il assure un rendement plus conséquent. En général,
les racines ont donné des longueurs variantes entre 20 et 30 cm (voir
nuage des points à la figure 14)
Figure 14:Courbes de
régression entre la longueur de racines et le rendement du
manioc
En observant la dimension des racines, on décèle
que leur grosseur (diamètre) est en relation avec leur longueur
(R2= 1). On a donc constaté que plus la racine est grosse
(diamètre), plus elle est longue (longueur) et plus elle assure un
rendement plus important. L'allure de la courbe est ascendante (Figures 14
et 15).
Figure 15:Courbe de
régression entre la longueur et le diamètre des racines
2. Rendement (t/ha) en racines fraiches et en poids secs
Suivant le mode de préparation du sol
(incinération et non), la date de plantation (les saisons) et les
variétés de manioc (Obama et Mvuama), les rendements obtenus sont
présentés dans le tableau 8.
Tableau 4 : Moyennes de rendements suivant le mode
de préparation du sol, la saison et la variété
plantée.
ANOVA 3
Réalisé avec les formules Maths, trigonométries
& statistiques sur Excel Exe.
Une ANOVA à trois critères de classification
était réalisée pour déceler les interactions entre
les facteurs observés entre autres le mode de préparation du sol,
la date de plantation du manioc et les variétés de manioc. Les
facteurs étaient pris deux à deux puis combinés les trois
à la fois.
Tableau 5 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, saison de culture et
variétés de manioc).
Les moyennes sont de 29,71 t/ha pour la pratique de
l'incinération, 24,43 t/ha pour la non-incinération, 31,91 t/ha
pour le manioc planté en saison de pluie et en saison de transition,
17,41 t/ha pour le manioc planté en saison sèche, 23,95 t/ha pour
la variété Obama et 30,2 t/ha pour la variété
Mvuama. Des différences hautement significatives sont constatées
par rapport aux dates de plantation du manioc (Saisons) avec un LSD.05 de 2,47
kg/ha. Le rendement obtenu dans la plantation en saison sèche est
nettement différent de deux autres dates de plantation du manioc (saison
de pluie et saison de transition). Le comportement de deux
variétés mises en comparaison n'a pas non plus fait ressortir des
différences statistiques significatives. Cela est aussi le cas pour ce
qui concerne le mode de préparation du sol où on n'a pas
observé de variations significatives de rendement.
1. Mode de préparation du sol (Incinération et
non incinération)
La pratique de la non-incinération n'est pas habituelle
mais il présenterait plusieurs avantages en ce qui concerne
l'organisation de la structure etde l'équilibreorgano-minéral du
sol (Malikiet al. 2000). En plus de certaines difficultés
inhérentes à l'utilisation de cette technique sur des grandes
superficies parce qu'elle est très fastidieuse, il faut
reconnaître qu'en première saison, les effets sont moins
perceptibles. D'abord à cause de la minéralisation assez lente de
la matière organique généralement constituée des
celluloses et hémicelluloses des graminées et ensuite, à
cause des difficultés observées lors de la reprise du manioc qui
pour la plupart de cas, était gêné par la biomasse
végétale touffue sur la surface du sol. Cette contrainte a
favorisé l'étiolement et la déformation de certains plants
au début de la croissance. L'incinération est usuelle, il assure
une production relativement bonne en première saison culturale et fait
perdre la fertilité dès la deuxième saison culturale
à cause des carences en composés organiques qui ont
été détruits antérieurement par calcination.
Figure 16:Droites de
rendements suivant le mode de préparation du terrain
On n'a pas observé de différences
statistiquement significatives entre la pratique de l'incinération et la
non-incinération en ce qui concerne le rendement du manioc. Les moyennes
de rendement obtenues sont de 29,71 t/ha en champ incinéré contre
24,43 t/ha en champ non incinéré.
Le manioc dans la plupart des cas, obtient sa valeur en
rapport avec le poids sec. Après détermination de la
matière sèche, les rendements estimés en poids secs
suivant les paramètres observés sont illustrés dans le
graphique ci-après :
Figure 17:Rendement du manioc
suivant le mode de préparation du terrain, la saison et la
variété
La moyenne en poids secs est de 10,4 t/ha pour l'ensemble de
facteurs observés. On observe que les moyennes de chaque facteur sont
autour de 11 t/ha. On observe des différences significatives en
comparant le rendement sec obtenu suivant le moment de plantation, on a une
moyenne relativement plus faible pour le manioc planté en saison
sèche (6,48 t/ha) et des moyennes respectives de 11,85 et 11,79 t/ha
sont obtenues pour le manioc planté respectivement en saison de pluie et
en saison de transition. Pour les variétés mises en comparaison,
les analyses statistiques n'ont pas permis de dégager une
différence statistiquement significative.
2. Le moment de plantation du manioc (saison)
Il apparaît des différences statistiquement
significatives entre les saisons de cultures. Le manioc planté durant la
saison sèche a été sévèrement
affecté. On a obtenu une moyenne de production de 17,41 t/ha contre
31,91 t/ha pour les plantations réalisées en saison de pluie et
en saison de transition (LSD.05 = 6,21 t/ha).
En saison sèche, le déficit hydrique
observé durant le premier trimestre de la croissance du manioc a
négativement affecté la production. En conséquence, la
période sèche ralentit la croissance après la reprise et
affecte la tubérisation qui normalement a lieu durant le premier
trimestre après la plantation du manioc.
Figure 18:Droites indiquant
les rendements obtenus suivant les dates de plantation
Les rendements sont affectés suivant que le manioc est
planté en période sèche ou en saison de pluie. On a
observé que les moyennes de rendement pour le manioc planté en
saison sèche, n'ont pas dépassé 20 t/ha pendant que
lorsqu'on a planté en saison pluvieuse, le rendement est au-delà
de 30 t/ha. En saison sèche, le sol de surface durcit
généralement à cause de la dessiccation due aux radiations
directes du soleil et dans cet état, les racines ne peuvent pas se
développer aisément.
3. Les variétés de manioc
Il est ressorti qu'à la récolte du manioc, on a
observé un bon comportement de la variété Mvuama (30,2
t/ha) en comparaison à la variété Obama (23,95 t/ha). Le
LSD à 5 % d'erreur expérimentale étant de 5,4
t/ha.
Figure 19:Droites de rendement
suivant les variétés de manioc plantées
4. Les relations entre les facteurs
a. Relation entre la pratique culturale et la saison
Il existe une interaction entre la pratique de
l'incinération ou non et le moment de planter le manioc.
Tableau 6 : Les rendements (t/ha) obtenus suivant le
moment de culture (saison) et le mode de préparation du sol
LSD.05 = 2,47 t/ha
Figure 20:Rendement du manioc
suivant le mode de préparation du sol et le moment de plantation du
manioc
Les rendements sont faibles en saison sèche tant dans
la friche incinérée que dans celle non incinérée.
Le manioc planté en saison de pluie et en saison de transition a
donné le meilleur résultat
Les moyennes sont respectivement de 34,91 t/ha, 35,93 t/ha et
18,3 t/ha suivant que le manioc est planté en saison de pluie, en saison
de transition et en saison sèche dans la friche mise sous
incinération. Ces moyennes ont été de 28,91 t/ha, 27,88
t/ha et 16,52 t/ha dans la friche non incinérée respectivement
pour le manioc planté en saison de pluie, en saison de transition et en
saison sèche.
On espérait obtenir une production plus importante en
saison sèche dans les parcelles où on n'a pas pratiqué
l'incinération étant donné que la biomasse de la
litière restée au sol devrait jouer le rôle de paillis et
servir pour conserver l'eau dans le sol. Cela n'a pas été le cas
après toutes les évaluations faites dans cette étude. Des
différences se dégagent aussi en comparant les rendements obtenus
dans la friche soumise à l'incinération par rapport à la
non-incinération. En moyenne, on a 29,71 t/ha en champ
incinéré préalablement contre 24,43 t/ha en champ non
incinéré (LSD.05 = 2,47 t/ha).
b. Relation Mode de préparation du sol -
Variétés de manioc
Les données ont aussi été groupées
de manière à ressortir les moyennes entre les
variétés plantées et le mode de préparation du sol.
On a obtenu des moyennes de 23,95 t/ha pour la variété Obama et
30,20 t/ha pour la variété Mvuama.
Tableau 7 : Moyennes de rendements obtenues suivant les
facteurs observés (Mode de préparation du sol et
variétés de manioc).
LSD.05 = 5,4 t/ha
Les rendements obtenus suivant les variétés
plantées sont de 26,58 t/ha et 32,85 t/ha respectivement pour Obama et
Mvuama dans la friche incinérée. On observe un accroissement de
rendement de 23,6 % lorsqu'on opte de placer Mvuama à la place d'Obama
en sol mis sous incinération. En sol non incinéré, les
moyennes sont respectivement de 21,31 t/ha et 27,55 t/ha pour Obama et Mvuama
en sol non incinéré.
Figure 21:Rendement de manioc
suivant le mode préparation du sol et les variétés
plantées
Il ressort que la variété Mvuama a donné
un rendement plus important quel que soit le mode de préparation du
terrain. Cette variété (Mvuama) étant comparée
à la variété Obama qui constitue actuellement la
variété la plus prisée par les exploitants du manioc dans
l'hinterland de Kisangani à cause de son haut rendement, peut être
indiquée pour bien produire dans les jachères herbeuses.
Cependant, à cause de son goût amer, elle sera mieux
indiquée pour les exploitants qui visent à produire les cossettes
fermentées ou la Chikwangue.
c. Relation entre les Saisons et les variétés
En vue de dégager les interactions entre les
variétés de manioc et les dates de mise en culture, le tableau 12
fait ressortir les moyennes des rendements obtenus entre les paramètres
observés.
Tableau 8 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Dates de plantation et variétés de
manioc).
LSD.05 = 6,21 t/ha
Des rendements évalués à 30 t/ha pour la
variété Obama en saison de pluie et respectivement de 24,69 t/ha
en saison de transition et 17 t/ha en saison sèche. La
variété Mvuama a donné les rendements suivants :
33,77 t/ha en saison de pluie, 39,91 t/ha par hectare en saison de transition
et 17,71 t/ha par hectare en saison sèche.
Il s'observe des accroissements de rendement de l'ordre de
26,14 % lorsqu'on plante la variété Mvuama en lieu et place de la
variété Obama dans les friches herbeuses. Cependant, ce rendement
décroit de 83,18 % lorsque le manioc est planté à la
mauvaise période (saison sèche).
Figure 22:Rendement suivant la
saison de plantation et La variété plantée
En observant le graphique ci-dessus, on constate que pour le
manioc planté en saison de transition la variété Mvuama a
remarquablement prédominé sur la variété Obama.
Cependant en saison sèche, le comportement de deux
variétés était pareil en ce qui concerne le rendement. En
saison de pluie, les différences ne sont pas très perceptibles.
Il ressort de manière générale que la
variété Mvuama a réagi plus positivement face aux dates de
plantation du manioc.
d. Interactions entre les modes de préparation du sol,
les dates de plantation et les variétés
Les données relatives aux combinaisons des facteurs
préparation du sol, saison et variété peuvent être
visualisées dans le tableau 9.
Tableau 9 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, dates de plantation et
variétés de manioc).
LSD.05 = 10,21 t/ha
La combinaison des différents facteurs fait
apparaître des différences entre les rendements obtenus. La
variété Obama s'est bien comportée dans les parcelles
incinérées et plantées en saison de pluie (moyenne de
32,63 t/ha) ainsi que Mvuama qui a donné 37,18 t/ha dans les mêmes
conditions. Mvuama donne des rendements significativement différents
lorsqu'elle est plantée en saison de transition et suivant qu'elle est
plantée sur une friche incinérée ou non. On a obtenu 42,47
t/ha dans les parcelles soumises à l'incinération et 35,79 t/ha
dans les parcelles où l'incinération n'était pas
appliquée.
Figure 23 :Rendements
obtenus suivant le mode de préparation du terrain, la saison de
plantation et la variété
En observant la dispersion des rendements dans l'essai, il
apparaît que les moyennes se situent pour la grande majorité entre
20 et 45 t/ha quel que soit le traitement appliqué. Ceci sous-entend que
le niveau d'amélioration de la fertilité due aux pratiques
culturales est relativement bon. Les rendements les plus faibles ont
été obtenus pour le manioc qui était planté en
saison sèche.
Répétitions
Figure 24 : Nuages de points
présentant les rendements obtenus suivant les répétitions
(aire de culture)
CV% = 10,5
Le cadran rouge montre que la majorité des rendements
sont obtenus dans cet intervalle. En condition du paysan, les moyennes de
rendement sont autour de 5 à 10 t/ha lorsqu'il utilise les
variétés améliorées. Ces moyennes sont plus faibles
lorsqu'il s'agit des variétés locales généralement
affaiblies par les maladies et les ravageurs du manioc. Quelques
rendements supérieurs ou égaux à 50 t/ha étaient
aussi obtenus (dans 3 parcelles).
3. Les analyses du sol
L'expérimentation était menée sur un sol
acide (pHeau = 5,12), les échantillons prélevés
à trois niveaux de profondeur indiquent une plus grande acidité
en profondeur. On constate aussi que le sol devient plus acide après la
culture du manioc dans les parcelles soumises sous incinération.
Cependant, la non - incinération a favorisé l'amélioration
de l'acidité du sol après le manioc (figure 25).
Si l'acidité était plus forte sur la friche non
incinérée avant la plantation du manioc, elle l'était
moins après le manioc. Ainsi, on peut croire que la matière
organique non incinérée avait permis de réduire la vitesse
d'acidification du sol. On observe même qu'elle a permis une
amélioration positive du pH après le manioc.
Figure 25:Histogramme
reprenant les variations de pH à l'eau suivant les profondeurs
et les traitements
Après évaluation de la matière organique
avant et après la culture du manioc, on observe une augmentation du
carbone organique et de la matière organique après la
récolte du manioc dans les parcelles incinérées et non
incinérées. Ces augmentations sont plus visibles dans les
parcelles non incinérées. Cela peut s'expliquer par le fait de la
matière organique qui était laissée au sol après le
défrichage du champ et c'est cela qui justifie aussi, une faible allure
d'acidification du sol dans ces parcelles après le manioc. Cette
acidité est plus perceptible après le dosage du pH au chlorure de
potassium qui permet de mettre en contribution les divers cations responsables
de l'acidité du sol. Avec l'utilisation de cette méthode, il
apparaît qu'en sol incinéré, l'acidité augmente
après la culture de manioc dans les proportions de pH de 5,27 à
4,41 pendant qu'elle baisse en sol non incinéré (pH de 4,54 avant
le manioc et de 4,87 après le manioc).
Les teneurs en carbone et en matière organique sont
relativement faibles dans ce sol. Ce qui est une caractéristique des
sols tropicaux. Le taux du carbone organique a varié entre 1,59 et 1,85
% dans le champ incinéré respectivement avant et après le
manioc et de 1,39 à 1,83 % dans les parcelles non
incinérées. De la même manière, la teneur en
matière organique a semblé augmenter après le manioc dans
les parcelles où on n'a pas pratiqué l'incinération. De
2,7 % à 3,21 % dans les parcelles incinérées et de 2,39 %
à 3,15 % dans les parcelles incinérées.
Figure 26:Dosage du carbone et
de la matière organique
L'analyse de la granulométrie indique clairement que le
substrat sur lequel s'est déroulé l'expérimentation est
à prédominance d'éléments grossiers (sable). Les
teneurs en sable ont varié de 8,15 % à 7,01 % respectivement
avant et après le manioc dans les parcelles avec application de
l'incinération et de 6,06 % à 6,46 % dans les parcelles sans
application de l'incinération respectivement avant et après le
manioc.
La fraction limoneuse est plus grande dans le sol non
incinéré (2,96 %) et on constate que cette molécule
augmente après la culture du manioc. Les teneurs en
éléments colloïdaux (argile) sont faibles et, semble-t-il,
elles décroissent en sol non incinéré (de 0,71 à
0,59 % respectivement avant et après le manioc). On a observé une
allure contraire en sol incinéré où cette teneur est
passée de 0,67 à 0,77 %)
Figure 27:Analyse
granulométrique des sols du site expérimentale (en %)
La mobilisation des cations (H+, Al3+)
dans le sol est plus grande avant la plantation du manioc dans les parcelles
où on a incinéré. Elle baisse considérablement en
fin du cycle du manioc. Cependant l'ion H+ baisse effectivement
après le manioc sur la friche non incinéré (de 0,21
méq/100 g à 0,13 méq/100 g) tandis que
l'Al3+semble stable avant et après la culture du manioc sur
la friche non incinérée (de 0,62 à 0,63 méq/100
g).
Au regard des résultats obtenus après les
analyses du sol, on constate d'une manière générale que la
non-incinération de la friche herbeuse a permis le maintien de la
fraction organique dans le sol. Cette caractéristique a permis une bonne
organisation de la structure du sol avec une granulométrie où la
tendance est le développement de la fraction limoneuse au profit du
sable. L'acidité de surface reste constante contrairement à la
friche qui était préalablement incinérée. Sur cette
friche, on a constaté que le niveau d'acidité avait sensiblement
augmenté après le manioc. La matière organique s'est
reconstituée après la culture du manioc dans les deux types de
friche.
|