II.7.8. Le Décès et le Taux de
mortalité de la population urbaine de Bukavu.
Si au départ, entre 1900 et 1949, les taux de
mortalité ont été très élevés suite
aux problèmes d'hygiène et de santé, ils se
relèveront légèrement entre 1990 et 1996 suite à
l'instabilité politique en RDC et dans les deux autres pays de la
C.E.P.G.L. La période intermédiaire est celle
caractérisée par une baisse sensible de la mortalité
urbaine dont les taux les plus bas (3.1 à 3.5 pour mille) sont atteints
entre 1981 et 1985. Plusieurs raisons peuvent justifier cette baisse de
mortalité .Entre autres éléments de justification peuvent
être repris l'accès à l'eau potable, la construction des
quartiers planifiés à logement assez spacieux et confortable, l'
implantation des infrastructures sanitaires animées au départ par
un personnel soignant qualifié (médecins belges et religieuses
blanches),instauration des programmes
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élargis de vaccination ( Diphtérie , Rougeole ,
Tétanos , Tuberculose, Poliomyélite, Variole-varicelle,...) ,l'
organisation des services d'hygiène et d'assainissement urbains
(pulvérisation des insecticides ,parfois au moyen d'un petit-porteur ;
construction des caniveaux et grands collecteurs des eaux usées et de
ruissellement, choix des terrains urbains réservés aux
décharges publiques), les bonnes conditions sécuritaires et
l'absence des guerres en RDC et dans la Région des grands lacs, la
situation économique du pays encore assez bonne. Aujourd'hui, avec des
taux de mortalité inférieurs à 02 pour mille, la ville de
Bukavu présente dans la Province du Sud-Kivu l'image d'une « oasis
de paix ».Cela justifie en partie pourquoi les populations qui habitent
les territoires où sévissent les forces négatives en font
« leur terre de refuge » ces 14 dernières années
caractérisées par des guerres à répétition,
de nombreuses activités de pacification et des efforts de restauration
de l'autorité de l'Etat sur le territoire national. (BIREMBANO R,
2013).
II.7.9. Les Mouvements migratoires dans la ville de
Bukavu.
La population urbaine de Bukavu n'a pas augmenté
seulement par les apports positifs du mouvement naturel (différence
entre les naissances et les décès) , mais au contraire plus par
les flux migratoires. Les soldes migratoires en constituent 89.8% contre 10.2%
pour le mouvement naturel. Bukavu, ville capitale de la Province du Sud-Kivu,
fait figure d'une terre des migrations de par les importants flux qu'elle
reçoit. Au cours des années reprises dans le tableau n°7,
moins du quart de celles-ci ont connu des départs massifs en dehors de
la ville. Ces périodes de forte émigration correspondent à
la fin de la deuxième guerre mondiale et de l'indépendance du
pays pour le colonisateur belge ; entre 1967 et 1977, à la guerre de
SCHRAMME et à la rébellion muléliste ; en 1983, à
la grande sècheresse qui avait affamé la ville de Bukavu fin 1982
; en 1990, avec les grandes agitations politiques au pays réclamant le
multipartisme pendant le régime du Président Joseph
Désiré MOBUTU ; et enfin en 1996, quand les pays de la C.E.P.G.L
vont traverser des moments très difficiles ( génocides au Rwanda
et au Burundi ; mouvements rebelles en Ouganda ,au Rwanda ,au Burundi , en RDC
et autres pays limitrophes ) (BIREMBANO R, 2013) .
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